INTRODUCTION
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Assurer le développement économique et social et
le minimum de bien-être à leurs populations, préserver
l'indépendance de leur économie sont les objectifs
recherchés par tous les pays de l'UEMOA1. Atteindre ces
objectifs nécessite une utilisation rationnelle des ressources
disponibles, une détermination des priorités et moyens d'actions
précis, bref une politique de développement qui reste la voie
à suivre. D'une manière générale, pour ce qui est
des pays sous-développés auxquels font partie sans exception les
Etats de l'UEMOA, la mise en valeur des ressources du sous-sol fait le plus
souvent l'objet d'une simple extraction à la suite de laquelle, le
minerai est exporté vers les pays développés pour
être transformé. Ainsi, une activité mal orientée
détruit l'environnement, mais il n'est point de développement
durable sans une saine gestion des ressources. (Jean-Philippe BARDE,
1992, p. 147)2.
En effet, un pays en développement peut tirer
d'importants avantages d'une industrie minière bien gérée.
Ces activités, outre qu'elles procurent des devises
étrangères, constituent, pour certains pays,
l'élément moteur du développement économique. C'est
pourquoi aux lendemains des indépendances, la plupart des pays
sous-développés se sont lancés dans de vastes programmes
de développement industriel (notamment l'industrie extractive) pour
soutenir leur développement économique. Mais, force est de
constater que, dans la plupart des cas, ces projets furent
réalisés sans se soucier des impacts écologiques et
socio-humains qu'ils généreraient. Ainsi, se
référant au rôle joué par les industries dans les
pays développés, certains pays africains trouvaient en ces
dernières le moteur idéal du développement, et ont
fixé leur choix sur celles-ci en négligeant, ou du moins, en
reléguant au second rang l'environnement et ses diverses composantes.
Bien que les activités du secteur rural commencent par
prendre une place plus importante dans les programmes de développement
des pays africains en particulier, les industries déjà
implantées continuent leurs activités d'exploitation et de
production et s'installent le plus souvent en milieu rural. Leur implantation
occasionne des problèmes et des changements
1 L'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine regroupe les pays suivants : Mali, Sénégal,
Guinée-Bissau, Niger, Côte d'Ivoire, Bénin et Togo.
2 In Economie de l'environnement, PUF.
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dans le milieu d'implantation. Cette problématique sera
traitée dans le cas du Togo notamment avec l'exploitation des phosphates
à Hahotoé.
Avant toute analyse inhérente à la
résolution de la dégradation de l'environnement au Togo et
particulièrement à Hahotoé, il importe d'avoir des
données et informations illustrant les dégâts causés
à l'écosystème des pays en voie de développement
à une grande échelle ou au plan
sous-régional3.
Certes la problématique de l'environnement dans
l'ensemble des pays de l'UEMOA nous paraît complexe et immense du fait de
l'étendue de la superficie à explorer. Tout en étant
conscient que nous n'effleurons que le sujet à travers l'impact de
l'exploitation des phosphates à Hahotoé, il nous paraît
important de souligner ici quelques points essentiels. Cette perspective
d'étude extensive à ces pays sera beaucoup plus envisagée
dans le cadre de la thèse. Cependant, la présente étude
inhérente à l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies
(DEA), sera consacrée à l'impact de l'exploitation des ressources
naturelles notamment le phosphate dans la zone de Hahotoé et ses
environs.
3 Pays de la zone subsaharienne notamment ceux
entourant le Togo : Bénin à l'Est, Burkina-Faso au Nord et Ghana
à l'Ouest.
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