2.2.3 La théorie des choix publics
Cette théorie a été
élaborée essentiellement par des économistes comme
Buchanan et Tollison (1972). Elle postule que l'inefficience des entreprises
publiques est due notamment aux groupes d'intérêts et aux jeux
politiques qui caractérisent les organisations publiques.
L'argumentation de l'École du « Public Choice
» est que les personnes qui sont supposées prendre les
décisions publiques, notamment les administrateurs d'entreprises
publiques, les hommes politiques et les fonctionnaires, le font non pas en
privilégiant les intérêts de la société dans
son ensemble, mais plutôt leurs intérêts propres. Autrement
dit, Les théoriciens de cette école expliquent que l'inefficience
des entreprises publiques tient exclusivement à la motivation des hommes
politiques et des dirigeants, à qui on reproche de ne pas oeuvrer dans
l'intérêt général. Le goût du prestige, la
quête du pouvoir seraient davantage leurs préoccupations. Le plus
curieux dans tout cela, affirment les théoriciens de l'école des
choix publics, c'est que les élus politiques interfèrent
fréquemment dans la gestion publique, en accordant des avantages et des
bénéfices à des groupes précis (clientèles)
en vue d'assurer leur réélection ; attitude qui se
révèle définitivement antagoniste à une gestion
saine et efficiente des organisations publiques (Vickers et Yarrow, 1988).
2.2.4 La théorie de l'efficience-X
C'est Leibenstein (1978) qui a établi un lien entre le
concept d'efficience-X et les performances de l'entreprise publique. De ce
concept on tire plusieurs facteurs générateurs d'inefficiences-X
dans l'entreprise publique : la situation de monopole, la couverture permanente
par l'Etat des déficits et des crises de trésorerie de
l'entreprise publique pour lui éviter la sanction de la faillite, la
multiplicités des objectifs économiques et sociaux qui favorisent
le dédouanement des gestionnaires et l'arbitraire des ministères
de tutelle dans la désignation comme dans la révocation des
gestionnaires.
En effet, l'auteur estime que les entreprises publiques sont
souvent en situation de monopole, ce qui favoriserait une « vie
tranquille » et n'inciterait pas celles-ci à un effort
permanent de recherche de compétitivité. De plus, les entreprises
publiques sont «immortelles» tant qu'elles
bénéficient des subventions publiques, ce qui limite
considérablement la probabilité de faillite.
Ces facteurs d'inefficience-X engendrent en effet chez les
agents (gestionnaires) un certain relâchement dans le fonctionnement de
leur entreprise, une fuite des responsabilités et
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une forte culture bureaucratique comme le souligne P. Plane
(1999) : « dans ce contexte les agents développent une aversion
pour le risque, une faible propension à l'innovation et finalement une
mentalité proche de celle observée dans les bureau non marchands
». Ces facteurs d'inefficience-X expliquent la supériorité
de l'efficience de l'entreprise privée et offrent des arguments en plus
aux partisans de la privatisation qui soutiennent que la privatisation pourrait
contribuer à réduire de manière substantielle ces sources
d'inefficience dans les entreprises publiques, permettant ainsi à
celles-ci, de renouer avec la performance et la compétitivité.
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