Problématique
Le GPD exprime la déviation à la relation teneur
en protéines et le rendement. Ces deux variables dépendent
énormément de l'élément azote dans la plante. Parmi
les majeures sources d'accumulation d'azote dans le grain, on trouve la
remobilisation de l'azote accumulé au cours de la phase
préfloraison et l'absorption de l'azote en post-floraison. Il est donc
intéressant de voir les effets des facteurs pédoclimatiques qui
agissent sur ces processus. Pask et al (2011) ont montré que
parmi les facteurs qui ont une influence sur l'absorption post-floraison, on
trouve : le type de sol, la disponibilité de l'azote minéral
et la réserve en eau du sol.
De plus, l'absorption post-floraison dépend de la
quantité d'azote fournie par le sol pendant le remplissage. Les
fournitures du sol correspondent soit au « reste du dernier apport»
soit au produit de la minéralisation. Concernant la première
hypothèse, mis à part des situations exceptionnelles de carence
induite et de sécheresse ou d'accidents ayant fortement
pénalisé la croissance, la demande de la plante est telle qu'on
peut supposer que les quantités restantes sont
généralement négligeables. La minéralisation
dépend quant à elle à la fois du climat et des
caractéristiques du sol. Les caractéristiques du sol fixent la
vitesse potentielle de minéralisation. Celle-ci est ensuite
affectée par le climat, qui est plus ou moins favorable à la
réalisation de cette vitesse maximale (Comifer, 2011). L'effet du climat
se calcule via la prise en compte les conditions de température et
d'humidité de l'horizon minéralisant : c'est le concept de
jours normalisés.
D'un autre côté, la capacité d'absorption
est liée au maintien des surfaces vertes. En effet, une rapide
sénescence causée par une forte remobilisation de l'azote peut
limiter la capacité d'absorption d'azote pendant le remplissage (Mi et
al., 2000). La cinétique de la sénescence est fortement
dépendante des conditions environnementales telles que la
disponibilité de l'eau, la température ou bien une carence
azotée précoce.
Dans sa thèse, Bogard (2011) a montré que la
variabilité génétique du GPD suit une variabilité
génétique de l'absorption en post-floraison. Si on se met dans
différents contextes agro-climatiques, cette variable serait-elle
toujours aussi importante dans l'explication de GPD ? D'autre part,
faut-il prendre en considération d'autres variables du processus
azoté telles que l'azote absorbé en préfloraison et
l'azote remobilisé des parties végétatives vers les grains
pour expliquer le GPD ?
Dans le cas où ces variables ont une influence sur la
variation de GPD, il serait alors intéressant d'étudier leur
variation selon les variations pédoclimatiques. Dans quelles conditions
pédoclimatiques les variables explicatives du GPD sont
valorisées ?
Le travail va donc se dérouler en plusieurs
étapes. La première consiste à calculer le GPD. La seconde
demande de vérifier quelle proportion des variations
pédoclimatiques du GPD est expliquée par l'absorption
post-floraison ou par la quantité d'azote remobilisée. Enfin, on
cherchera, par analyse de corrélations, à relier les variations
de GPD ou d'azote absorbé post-floraison ou d'azote
remobilisé à des indicateurs agro-climatiques
représentant les effets du climat sur les processus de fournitures
d'azote ou de capacité d'absorption de la plante. Les indicateurs
agro-climatiques sont en l'occurrence : le déficit hydrique
(ETR/ETM), somme de température > 25°, somme de rayonnement
global, ...
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