I.2) La Corrélation entre la pauvreté et
le microcrédit.
Chaque pays lutte contre la pauvreté à sa
manière, mais la méthode qui a eu le plus de succès ces
vingt dernières années est le microcrédit. C'est la raison
pour laquelle, les Nations-Unis ont déclarés l'année 2005
« l'année Internationale du Microcrédit », car il a
beaucoup contribué à l'allègement de la pauvreté
dans les pays qui ont pratiqué et amélioré le
microcrédit.
Le Microcrédit, c'est quoi ?
Le Microcrédit est un prêt de faible montant,
accordé à des personnes qui n'ont pas directement accès
aux crédits bancaires parce qu'elles manquent de revenu, de patrimoine,
ou de garantie, et qui créent ou développent une activité
économique : leur propre emploi.1
En effet, le concept du microcrédit est avant tout
économique, même si il y'a d'autres effets positifs comme lutter
contre la pauvreté, l'exclusion bancaire, sociale, l'augmentation des
taux d'alphabétisation, sans oublier la participation massive des femmes
pour la réussite de leurs famille et leurs sociétés. En
regardant les effets du microcrédit dans les pays en
développements, on trouve qu'il est idéale pour la petite
production, notamment celle de la micro entreprise. Il favorise la
création de revenu comme dit J.Batiste SAY2 « tout offre
crée sa propre demande », ce qui veut dire en empruntant de
l'argent pour créer une micro entreprise vous créez de l'emploi,
ensuite vous vendriez vos produits sur le marché, ce qui crée
ensuite une demande sur le marché.
En restant sur l'analyse de ces effets, les simples aspects
financiers nous montrent que le microcrédit a un effet positif dans la
lutte contre la pauvreté.
1 -Maria Nowak, économiste, « Le
Microcrédit ou le pari de l'homme », P.11-22, paru en 2009.
2 J.Batiste Say, économiste classique, principe
: « tout offre crée sa propre demande, dans la loi de
débouché ».
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I.3) Les dispositifs et les mesures d'accompagnement :
l'exemple de
l'entreprenariat ou « crédit jeunes
diplômés ».
« Nous sommes tous des entrepreneurs potentiels
»1
Depuis l'émergence du microcrédit, beaucoup des
personnes exclues du système bancaire ont pu créer leur propre
entreprise. Ces personnes, le plus souvent au chômage, peuvent de cette
façon initier leur propre emploi.
Partout dans le monde, on voit des hommes et des femmes
naturellement « entrepreneurs », au sens où ils
exerçaient des activités commerciales ou de production de
façon indépendante. Par exemple : N'importe quelle femme
africaine fabrique et vend des objets artisanal sur le marchés.
Face aux difficultés économiques et sociales du
milieu des années 90 et au limite des financements bancaire des projets,
les autorités Djiboutiennes ont mis en place des mécanismes
alternatifs de financement et d'accompagnement. Il s'agit du Fond de
Développement Economique de Djibouti connu sous le sigle «
FDED » crée par décret présidentiel
le 02 juillet 2002 et destiné à satisfaire les besoins de la
demande des moyennes entreprises.
Placé sous la tutelle du Ministère de
l'économie et des Finances, le FDED est une entreprise publique à
caractère commercial dont le capital est détenu à 100% par
l'Etat Djiboutiens. L'objectif principal du FDED est de « soutenir par des
moyens financiers et techniques le développement du secteur productif
privé et de jouer le rôle de catalyseur en matière de
création d'entreprise, de reprise des PME-PMI et de réalisation
d'investissement rentable »
En 2010, le FDED, en collaboration avec l'ADDS, a mis en place
un programme dont l'objectif est d'initier les jeunes diplômés
dans les milieux des affaires, c'est-à-dire promouvoir
l'entreprenariat.
De ce fait, le FDED procède au lancement d'un nouveau
produit « le crédit jeune diplômé ».
Cette nouvelle initiative cible une clientèle plus jeune, plus
ambitieuse, plus dynamique et présentant une potentialité
débordante. En outre, mettre l'accent sur les jeunes Djiboutiens
diplômés va influer positivement sur la croissance
économique à laquelle aspire le pays et en parallèle va
réduire les chômages des jeunes.
Le crédit jeune diplômé est un produit
financier complexe, composé d'un programme de formation permettant, aux
jeunes porteurs d'idée entrepreneuriale, de se familiariser avec les
procédures nationales de création d'entreprise, la gestion
d'entreprise ainsi que les différentes démarches à
entreprendre pour la création d'entreprise.
Ce ledit crédit est soutenu par l'Etat à travers la
mise en place d'un fond géré par le FDED.
1 Maria Nowak , économiste et fondatrice de
l'ADIE (Association pour le droit à l'initiative économique).
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Les conditions d'éligibilité consiste,
essentiellement, à :
- Etre de Nationalité Djiboutienne ;
- Agé entre 20 à 30 ans ;
- Présenter un projet viable de première
installation ou de création validé par le
comité ;
- Avoir un apport personnel de 20% pour démarrer son
projet.
Une lueur d'espoir semble donc se dessiner à l'horizon
à travers ce projet pilote qui confirme la volonté de
l'institution de jouer pleinement son rôle de catalyseur de
développement économique et social.
Il est à noter que ce projet résulte de la
détermination du gouvernement « à assister les jeunes
diplômés pour l'auto-emploi, par la création d'entreprise
afin de mettre fin à leurs inquiétudes et de leur redonner espoir
». « Réduire le chômage est une priorité
nationale ».
La facilitation de l'accès au prêt aux jeunes en
est la preuve concrète de la volonté du gouvernement de vouloir
« intégrer chaque composant de la société »afin
d'optimiser les compétences pour un développement
économique stable et durable.
En s'attaquant directement au problème des jeunes
diplômés rongés par le désarroi, le gouvernement
entend assigner au FDED, conjointement avec l'ADDS, un instrument capital dans
la lutte contre la pauvreté. Initier les diplômés à
l'entreprenariat va permettre de préparer la jeunesse à la
responsabilité, la gestion, l'organisation, et par ricochet,
d'élargir le marché de travail.
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En guise de conclusion, nous pouvons dire que depuis une
dizaine d'année, le microcrédit est devenu un instrument
privilégié de la lutte contre la pauvreté dans le pays du
Sud, en particulier à Djibouti.
En effet, en donnant accès à des services
financiers, le microcrédit joue un rôle important dans la lutte
contre la précarité et l'exclusion des plus démunis, par
exemple, les revenus générés par une activité non
seulement permettent à cette activité à se
développer mais ils contribuent également au revenu du
ménage en favorisant l'accès à l'éducation des
enfants, l'amélioration des habitudes alimentaires, la prise en charge
des soins de santé.
En d'autres termes, en ce début du IIIe
Millénaire, le microcrédit est perçu non seulement comme
un outil générateur de richesses mais aussi comme une
stratégie de développement durable des pays du Sud.
Peut-on affirmer que le microcrédit constitue un moyen
efficace de lutte contre la pauvreté ?
Autrement dit, il serait pertinent de saisir comment le
microcrédit devient un outil essentiel dans le combat contre la
précarité des plus démunis ?
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