ANNEXES
114
SOMMAIRE DES ANNEXES
ANNEXE 1 ENQUETE EXPLORATOIRE 115
Guide d'entretien exploratoire 116
Entretien exploratoire de Michel 118
Entretien exploratoire de Laure 126
Entretien exploratoire de François 128
Grille d'analyse des entretiens exploratoires 131
ANNEXE 2 ENQUETE PRINCIPALE 138
Guide d'entretien de l'enquête principale 139
Entretien d'enquête principale de Marie 144
Entretien d'enquête principale de Flore 152
Entretien d'enquête principale de Chloé
162
Entretien d'enquête principale de Samia 169
Entretien d'enquête principale de Carine 177
Entretien d'enquête principale de Laurent 184
Grille d'analyse et de synthèse de l'enquête
principale 195
Grille d'analyse des données par thème
202
ANNEXE 1
115
ENQUETE EXPLORATOIRE
116
Guide d'entretien exploratoire
L'objectif de ces entretiens est de mesurer sur le terrain la
prévalence du phénomène d'utilisation du
téléphone portable privé durant le temps de travail
à l'hôpital. Afin d'obtenir un maximum d'informations
spontanées, la première question sera très ouverte et les
relances seront adaptées en fonction de la richesse de la réponse
formulée. Elles viseront à identifier les usages, les motivations
des agents dans cette pratique et les conséquences du
phénomène sur l'organisation du travail et l'équipe. Les
personnes interrogées seront interrogées seront également
sollicitées sur les pratiques observées de leurs
collègues, par les observations qu'elles auraient pu faire.
Si durant l'entretien l'âge et la situation familiale
n'ont pas pu être identifiés, la question sera posée
directement afin de savoir si le professionnel est en couple et s'il a des
enfants à charge. Ceci afin d'identifier un lien éventuel entre
le rapport à l'objet et la situation familiale du professionnel.
Guide d'entretien à destination des Cadres de
Santé :
? Quel usage avez-vous de votre téléphone portable
personnel pendant votre temps de travail ?
o A quel endroit le rangez-vous ?
o En position marche, arrêt, vibreur ?
o Pourquoi le conservez-vous avec vous ?
? Concernant l'équipe dont vous assurez l'encadrement,
avez-vous constaté un usage du téléphone portable durant
le temps de travail ?
o Avez-vous constaté des conséquences positives ou
négatives à cet usage pour l'équipe, le service et/ou le
patient ?
? Et dans votre relation avec l'équipe et vos agents,
est-ce que vous avez pu identifier leur motivation garder leur portable sur eux
pendant le service ?
? Demandez-vous le téléphone portable des agents
dont vous assurez l'encadrement et vous en servez-vous pour les joindre ?
o Est-ce qu'il arrive que vous ayez une utilisation
professionnelle de votre téléphone portable, c'est-à-dire
qui soit utile pour réaliser votre travail ?
? Savez-vous s'il y a dans le règlement
intérieur de l'établissement quelque chose qui réglemente
l'usage du téléphone portable pour les soignants ? Ou s'il existe
une autre forme de réglementation ?
117
Guide d'entretien à destination du personnel
soignant :
? Quel usage avez-vous de votre téléphone portable
personnel pendant votre temps de travail ?
o A quel endroit le rangez-vous ?
o En position marche, arrêt, vibreur ?
o Pourquoi le conservez-vous avec vous ?
? Parmi vos collègues de travail, avez-vous constatez
un utilisation de leur téléphone portable pendant le temps de
travail ?
o Quand ? Durant le temps de pause ou n'importe quand ? En
quel mode ? Vibreur, sonnerie ? En présence des patients ?
o Avez-vous observé des conséquences de cet
usage (pour le patient, pour l'équipe soignante, l'organisation du
service ?)
? Savez-vous s'il y a dans le règlement
intérieur de l'établissement quelque chose qui réglemente
l'usage du téléphone portable pour les soignants ? Ou s'il existe
une autre forme de réglementation ?
? Comment est vécu cet usage du portable pendant le
travail, avez-vous déjà eu ou fait des remarques à ce
sujet par rapport au patient, à vos collègues ou au cadre du
service ?
? Est-ce qu'il arrive que vous ayez une utilisation
professionnelle de votre téléphone portable, c'est-à-dire
qui soit utile pour réaliser votre travail ?
118
Entretien exploratoire de Michel
Michel - Cadre de santé de psychiatrie - Homme -
38 ans - célibataire - sans enfant - Durée : 48mn
- Quel usage avez-vous de votre téléphone
portable personnel pendant votre temps de travail ?
-j'ai mon téléphone portable qui est dans ma veste,
je l'ai avec moi pour aller au travail, mais je ne l'utilise pas
pendant le service, il reste dans ma veste dans mon bureau. J'ai
un téléphone professionnel, mes proches ont mon
numéro professionnel et donc je n'utilise pas mon
téléphone personnel pendant le travail. Ils m'appellent sur
mon téléphone professionnel.
- C'est un téléphone portable votre
téléphone professionnel, avec une ligne directe ?
C'est un DECT, donc oui il est portable et c'est une ligne
directe que mes proches connaissent et c'est pour ça
que je n'utilise pas mon portable personnel sur le lieu de
travail.
- Et il vous arrive d'avoir un usage privé de ce
téléphone professionnel ?
je suis dans mon bureau, ou évidemment avec ma veste je
peux répondre s'il sonne. Mais de toute façon, je n'ai
jamais été très portable, au niveau
personnel j'étais assez réticent d'avoir un portable, j'en ai
pris un par la force
téléphone personnel, à partir du moment
où je suis en pause, naturellement je peux le consulter ou encore
lorsque
- Oui car j'ai donné ce numéro à
certaines personnes de mon entourage proche, une dizaine de personne, en disant
voilà si vous avez besoin de me joindre pour quelque chose de grave vous
pouvez m'appeler. Et mon
des choses parce que je pense aussi que culturellement, c'est
important j'ai usage très limité du portable.
- Concernant l'équipe dont vous assurez
l'encadrement, avez-vous constaté un usage du téléphone
portable durant le temps de travail ?
- Absolument, je pense que le téléphone portable
est devenu un outil que les professionnels maîtrises tous pratiquement et
je suis sur une unité ou je qualifierai qu'on est une porte
d'entrée dans la fonction publique, on a
beaucoup de jeunes qui viennent sur service, tous les
professionnels ont un portable et je vais pas dire que c'est
une mode, mais chaque professionnel a son portable sur son lieu
de travail, sur lui. Donc
on est confronté à des
professionnels qui ont leur portable sur eux et pour moi,
ça suscite pas mal de questions en termes de disponibilité de
l'agent, heu... Y'a beaucoup de choses, je considère que l'usage du
portable doit être quelque chose de personnel, de privé, heu,
c'est vrai que le fait que les professionnels aient leurs portables et
l'utilisent sur leur lieu de travail à tout moment, parce que c'est
vraiment à tout moment parce que avec la libéralisation du
portable, des forfaits qui permettent que des gens soient sur internet,
puissent envoyer des SMS de manière illimité ou des appels
illimité fait que maintenant les gens reçoivent
énormément d'appels sur leur lieu de travail,
sur des situations qui ne sont pas urgentes en plus. Pour des
questions de la simple vie quotidienne et c'est vrai
que ça me questionne pas mal. Surtout que en plus,
déjà par rapport à la prise en charge, par rapports aux
valeurs que peuvent porter l'équipe, y'a aussi surement des conflits
entre les « vieilles générations », parce qu'on a
des
j'ai déjà vu des professionnels faire une
becquée, donner la becquée à un patient et avoir de
l'autre côté le
professionnels qui arrivent comme ça qui ont des valeurs
différentes au niveau de cet usage-là. Ça me questionne
psychotiques déficitaires, donc des patients qui sont
vulnérables et qui ne se plaindront pas entre guillemets de
patient, c'est-à-dire aussi au niveau du respect du
patient. Parce que je trouve qu'utiliser son téléphone
portable
vieux infirmiers (rire), enfin on va dire, des infirmiers
expérimentés qui sont en place et des jeunes
aussi énormément vis-à-vis du public que
j'accueille, donc je suis cadre de santé sur service de patients
l'usage d'un professionnel sur un téléphone
portable. Ça me questionne aussi au niveau de ce que ça renvoie
au
alors qu'on s'occupe d'un patient, ce que j'ai vu faire au niveau
de mon service, ça me questionne énormément :
téléphone portable à l'oreille au moment
des repas. Et c'est vrai que j'ai vu ça se produire au moment des repas
et là se posent des questions de règle éthique et j'ai
dû reprendre des agents sur l'usage du portable sur le lieu de travail.
Donc par rapport à cette problématique là ça pose
question hein, ça laisse la question ouverte. Donc on retrouve cette
problématique là aussi au niveau des équipes avec des
conflits entre les professionnels surtout dans les situations en psychiatrie ou
même en somatique ou on peut être en situation d'urgence et avoir
besoin d'intervenir rapidement. Et si une équipe, qui est ici
composée ici de 3 personnes, hein, je gère ici 3 équipes
sur 3 unités différentes composées chacune de 3 personnes
par roulement : 1 infirmière et 2 aides-soignantes en effectif minimum,
donc si un professionnel est pris par des obligations personnelles au niveau du
téléphone et d'un côté y'a une situation de violence
et que un professionnel peut-être pris dans une tâche ailleurs, je
vais dire : gestion du linge ou autre, on peut se retrouver avec un
professionnel qui se retrouve seul à gérer de la violence alors
qu'un professionnel est accaparé à donner un coup de
téléphone. Donc j'ai déjà eu le cas à
gérer de conflit
au sein de l'équipe entre des professionnels qui vont
faire leur travail et d'autres qui effectivement vont être sur
personnes que d'être seul, surtout en étant dans
une dimension... voilà, d'accompagnement, sans être dans quelque
chose de violent. La réponse du professionnel est souvent de contenir et
pas de se montrer violent, donc voilà, quand on se fait agresser on
essaie d'agir en contenant le patient. Et seul c'est très difficile,
alors que quand on est deux ou trois c'est quand même plus facile. Donc
dans le cas où quelqu'un c'est isolé pour
téléphoner, ça pose des problèmes de
sécurité, des problèmes de qualité de prise en
charge. Donc l'utilisation du portable peut avoir des impacts sur les
professionnels qui comme ça peuvent subir de la violence ou aussi pour
d'autres problèmes, ça peut être des problèmes
somatiques. Donc je dirais qu'au niveau des équipes ça
crée de la dissonance et au niveau des patients très
déficitaires, comme je vous le disais tout à l'heure ; qui eux ne
vont pas
très déficitaires qui peuvent « exploser
» de manière un peu frustre donc si d'un côté vous
avez un professionnels
leur téléphone portable .Donc à un moment
donné le professionnel n'est plus à l'écoute des
difficultés du service, plus pris par des problèmes personnels
que professionnels. Y'a déjà eu des problèmes au niveau de
l'équipe. Parce que le professionnel qui va passer son coup de fil va
à s'isoler du service et ici on a des patients
qui s'est isolé pour téléphoner sur des
trucs personnels et que vous avez un professionnel qui va subir la violence
d'un patient, on est quand même plus efficace pour
gérer la violence en étant un nombre de professionnels de 3
119
pouvoir se plaindre naturellement en fonction de leur profil et
sinon se pose aussi la question de l'éthique un peu
et des valeurs aussi de prendre en charge des patients
déficitaires et que d'un côté un professionnel peut
être en ligne alors qu'il prend en charge un patient. C'est quelque chose
qui me fait écho parce que j'ai eu une expérience personnelle
où j'étais dans une boutique à XXX et au moment où
j'étais servi par une conseillère, la personne a eu un appel sur
son téléphone portable et je suis resté là attendre
qu'elle termine pendant près de 10 mn et je ne suis pas quelqu'un
d'explosif donc j'ai laissé la personne finir de communiquer et
ça m'a fait écho un
peu en me disant « mais que peuvent ressentir nos
patients » que je considère comme des personnes à part
entière et je me suis dit quel respect on peut avoir vis-à-vis de
nos patients si on a la même démarche sur un acte ou le patient va
nous solliciter pour qu'il soit pris en charge et le professionnel de son
côté sur son téléphone portable, je pense
qu'effectivement, le ressenti ou la gêne que j'ai eu, c'est vrai que nos
patients peuvent ressentir la même chose et c'est vrai que ça m'a
questionné. Et c'est vrai que dans les problématiques que j'ai eu
avec les équipes quand on en a parlé j'ai cité cet exemple
là en disant si effectivement dans une dimension «
fournisseur-client », si vous étiez vous, en tant que client
à demander un service et que la personne était au
téléphone à ce moment-là, comment vous vivriez les
choses ? Ils ont eu un peu de mal à s'identifier de cette situation mais
j'ai réussi à leur faire part de ceci, de cette
situation-là qui est un véritable problème.
patient ça m'a questionné. D'un point de vue
institutionnel j'ai voulu interpeler la direction et j'ai fini par
Je pense que votre sujet de mémoire est un sujet
opportun car les établissements vont être de plus en plus
confrontés à ce problème là car moi j'ai
alerté la direction par rapport à cette
problématique-là à la suite d'un
réunions au sein du service, entre des professionnels qui
disent un peu comme moi : « moi j'ai un usage raisonné
vie, voilà et que souvent, voilà j'ai eu des
problèmes au sein de l'équipe et par rapport au niveau de la
relation au
réunion d'encadrement avec le directeur des soins, les
cadres supérieurs et on voit déjà que là les avis
ne sont pas
tranchés entre le directeur des soins et les cadres
supérieurs.
événement particulier. Par rapport à ces
constats là aussi bien au sein de l'équipe ou effectivement lors
de
et raisonnable du téléphone portable », et
d'autres qui disent que... voilà, le téléphone portable
fait partie de leur
demander voilà, qu'est-ce qui existe comme texte de loi
sur l'usage du téléphone portable et je me rends compte
qu'il n'y a rien, au niveau du règlement intérieur
ça n'est pas prévu En fait on voit que ça a
déjà été évoqué en
Et lors d'une de ces réunions, je représentais
ma
cadre supérieure j'ai amené cette
problématique en disant « par rapport à l'usage du
téléphone portable, comment faites-vous au niveau des services ?
On se rend bien compte que les pratiques sont différentes suivant les
services mais je pense qu'aussi la dimension du service, le profil des patients
joue sur l'usage qui peut en être
fait. Pour les services ou les patients sont moins
déficitaires, le professionnel ne se permettra pas l'utilisation de
effectivement y'a une régulation qui se fait au niveau de
l'équipe, des règles au niveau de l'équipe ou
même
son portable si il est en entretien psychothérapique avec
un patient, il ne se permettra pas, c'est clair, donc
120
personnelles. Par contre sur les problématiques de
patients très déficitaires auxquels je suis confronté,
là la problématique est forte. Et là effectivement
normalement à la sortie, il y a des fiches de satisfaction qui vont
remonter à la cellule qualité, donc une forme d'évaluation
de la prise en charge. Mais chez nous, nos patients sont difficilement
ré insérables du fait de leurs troubles, du comportement
très violent, avec des familles qui ne viennent quasiment pas donc ils
n'y a pas de sortie, c'est considéré comme un lieu de vie ici
donc la satisfaction n'est pas prise en compte, n'est pas mesurable et d'un
autre côté il n'ya pas un patient capable de remplir un
questionnaire pour dire je ne suis pas satisfait des professionnels car lorsque
j'ai été pris en charge le professionnel discutait avec son
portable donc voilà... On est dans quelque chose qui est à
régler en encadrement alors que à mon avis les patients ont un
poids maintenant au niveau, quand à changer les choses hein, les
familles, les patients peuvent faire changer les choses et c'est très
positif et avec nos populations, on n'a pas ce levier. Donc pour revenir
à cette réunion avec les cadres sup, on voit qu'en fonction des
services que gèrent les cadre sup, la problématique est plus ou
moins prégnante ensuite il y a je pense une dimension personnelle.
Moi,
vous voyez bien ma position, l'usage du portable n'est pas
quelque chose qui... voilà, n'est pas au centre de mes
préoccupations comme mode de communication, mais il y a
d'autres cadres sup qui là-dessus trouvaient que
c'était une certaine atteinte à la liberté
qu'on régule et qu'on règlement l'utilisation du portable. Don
le
positionnement des cadres sup est très disparate. Le
directeur des soins lui ne s'est pas positionné, il voit bien
qu'il y a une problématique qui apparait. Le
règlement intérieur n'a jamais anticipé cette
utilisation-là et dans un service de réadaptation psychosociale
avec des patients très déficitaires et même dans d'autres
services se pose le problème. Comme d'ailleurs celui des réseaux
sociaux, comme Facebook, moi je ne connais pas bien tout ça, y'a
aussi Tweeter, et bien des informations peuvent sortir par les
professionnels sur ce réseaux et ça n'a pas non plus
été anticipé pour empêcher ça.
Et je trouve que c'est important qu'il y ait une réflexion à ce
niveau là parce
qu'on se trouve de plus en plus confrontés à la
situation et commence à être pénalisante pour
l'organisation du
service, peu créer des problèmes de prise en
charge et des distancions au niveau des équipes. Je ne sais pas si les
problématiques sont aussi importantes dans un CHU ou il y a beaucoup
plus de matériel sensible aux ondes électromagnétiques,
mais ici en psychiatrie, du fait de l'absence de matériel sensible
l'usager va devenir une véritable problématique et il faudra
arriver à réglementer ou créer une chartre comme on a fait
pour l'utilisation
d'internet dans l'établissement. Alors est-ce qu'on ne
pourrait pas à ce moment-là créer une règle sur
les
question, et certains professionnels le font, de mettre leur
portable dans le vestiaire. Alors c'est très compliqué parce
qu'entre les jeunes mères de familles qui disent « je dois pouvoir
être joint à tout moment parce que bon,
propre objet, mais d'un côté je me pose la question
de l'usage du portable et quelles répercussions ça a sur les
prises en charges, sur l'organisation du service, sur le travail
en équipe et c'est une véritable question pour moi.
modalités d'usage, la durée... Parce que j'ai
remarqué chez les professionnels que des que leur
téléphone sonne,
voilà par rapport à la garde de mes enfants,
à la crèche, ma belle-mère» et c'est vrai qu'on leur
dit qu'il y a
message qui arrive directement sur son téléphone
plutôt que ça passe par le standard, que ça repasse
après par le
ils vont répondre. L'habitude des personnes fait que on
répond tout de suite et c'est vrai que quand on pose la
l'usage du téléphone professionnel qui permettrait
de voilà et c'est vrai que là-dessus les gens sont très
réticents
et préfèrent avoir leur propre objet parce que en
terme de confidentialité, d'intimité, c'est mieux d'avoir le
service. Donc, c'est vrai qu'en termes de
spontanéité, de confidentialité, d'intimité, les
gens préfèrent avoir leur
121
- Et dans votre relation avec l'équipe et vos
agents, est-ce que vous avez pu identifier leur motivation garder leur portable
sur eux pendant le service, et est-ce que vous recueilli leur témoignage
là-dessus, par exemple concernant le professionnel qui donnait la
becquée à un patient déficitaire ?
- Bien évidemment, le professionnel en question je l'ai
vu parce que ça me dérangeait en soi, je lui disais... heu...
souvent j'essaie de mettre en avant le profil du patient, bon, là
très déficitaire en demandant, « est-ce que vous le feriez
dans certaines autres structures ? Maison de retraite, EPHAD, là
où les patients ont conscience de ce que vous faites, comme au CHU,
est-ce que vous auriez ce genre de démarche ? » Et on me
répond souvent
« non ». En disant, finalement c'est en fonction du
patient qui est auprès de moi que je m'autorise Alors je leur pose la
question de savoir quelle image ils ont du patient, est-ce qu'ils
perçoivent le patient comme un objet ou comme un sujet ? C'est une
question que je me pose et je leur pose la question. C'est vrai que moi, c'est
un service spécifique avec des patients ou les patients sont souvent
moins perçus comme des sujets que comme des objets du fait de leur
déficit. C'est là où je leur dit, quand même prenez
conscience de ce que vous faites, à un moment donné, même
en termes de vigilance pareil, par rapport à vos collèges, par
rapport à un patient, qui dans votre dos peut vous « agresser
». je veux dire, à un moment donné, l'usage du portable il
sera questionné, parce que y'a pas de règle institutionnelle sur
le portable, mais si il arrive un fait grave sur le service, on va vous
poser
décide de ne pas le titulariser sur cet
usage-là. Il n'avait pas tenu compte des remarques et je suis
allé sur ce point-là avec mon compte rendu et naturellement dans
la fonction publique, on doit rendre des comptes au directeur des soins sur la
non titularisation, ce qui est normal hein, et aux partenaires syndicaux. Mon
compte rendu, je l'ai montré, on a vu le directeur des soins ensemble
hein, on a été convoqué moi-même et l'agent en
question et là-dessus, là c'est vrai que l'agent a
peut-être pris conscience vraiment de l'impact de son action hein, le
directeur des soins disant : « la titularisation, c'est un acte fort, vous
vous engagez peut être à rester peut-être 40 ans voire plus
avec nous, et d'un autre côté, si à 25 ans
déjà vous n'arrivez pas à questionner vos pratiques, parce
que c'est ça hein, quand un cadre vous vois et vous fait des remarques
et qu'on questionne ses pratiques, est-ce que vous avez des capacités
critiques et d'autocritique pour vous remettre en question dans vos pratiques
et tout ça ». Et là l'agent s'est rendu compte que
finalement, son attitude, qu'il considère comme une banalité et
où il considère peut-être que le cadre faisait du
zèle de le reprendre sur l'utilisation du portable. Et pour moi
c'était aussi un acte fort. Un acte fort pour dire à un moment
donné par rapport à un service ou on voyait que l'usage du
portable commençait à partir un petit peu, était de plus
en plus conflictuel, j'ai voulu, pas par rapport à un agent mais par
rapport à une pratique, en disant à un moment donné
voilà, hein les gens s'engagent aussi à quelque chose à un
moment donné si l'usage du portable, vous n'arrivez pas à le
réguler, à un moment donné, est-ce que moi, en tant que
cadre je souhaite travailler avec vous ? Vous voyez, avec des patients
niveau de l'éthique, parce que je crois que c'est
important dans notre travail l'éthique... Et voilà... J'ai
naturellement, suite à une succession
d'évènement, fait un compte rendu quand même, parce qu'on
fait des
heu... un usage... heu banal entre guillemets. Et donc on en
arrive à un moment donné à sa titularisation et là
je
- il ne réagit pas heu, il ne réagit pas en
banalisant, heu, mes collègues le font, donc en banalisant, en disant
mes
collègues le font et voilà, alors je lui dis, vous
savez moi ça me questionne en termes de prise en charge au
évaluations et c'était quelqu'un qui était
stagiaire hein de la fonction publique, et alors on a des évaluations
à
faire, tous les 3 mois, tous les 6 mois et j'en parle dans les
évaluations, sur l'utilisation du portable, sur
l'utilisation non voilà. J'en parle quand même en
faisant apparaitre en fin d'évaluation que je lui demande que
l'utilisation du portable à usage professionnel et dans
les situations d'urgence et que ce ne soit pas un usage
122
la question de vous, qu'est-ce que vous faisiez à ce
moment-là ? En termes de démarche, on va vous demander de rendre
des comptes. Si d'un côté on va vous dire, votre collègue
se fait agresser, se retrouve en accident de travail et vous, vous êtes
en dehors de l'établissement, occupé à
téléphoner pour quelque chose de personnel,
évidemment, vous serez amené à rendre des
comptes.
|
Et c'est vrai que nous, les cadres, on est amené à
interpeler
|
sur des situations comme ça factuelle, en disant que d'un
acte comme ça anodin, on peut avoir des répercussions.
comme ça à plusieurs reprise.
plusieurs reprise je le vois avec le portable dans le couloir,
dans le réfectoire avec les patients, voilà.... A
plusieurs reprises je le vois en entretien et je lui dis, votre
usage du portable me questionne heu... heu... voilà et
Le but c'est de faire prendre conscience, mais malgré tout
j'ai l'impression de ne pas avoir beaucoup d'impact
quand même. Je veux dire que quand on est en discussion
comme ça avec l'agent en tête à tête, devant un
acte
comme ça on peut se poser la question de la
sécurité de l'équipe, sa responsabilité,
qu'il a du patient et finalement j'ai l'impression d'avoir un
discours un peu vain. Et j'ai eu une situation
dernièrement un peu particulière,
c'est-à-dire que j'ai eu un agent, jeune recrue, 25 ans, aide-soignant
qui à
le respect et l'image aussi
- Et l'agent réagit comment à votre
discours ?
qu'on doit prendre en charge, voilà, qu'est-ce qui est
votre priorité entre guillemets ? Donc pour moi ça a
été un acte fort de management. C'est-à-dire qu'à
un moment donné les gens se sont rendus compte que par rapport à
un travail ou trouver des postes c'est devenu de plus en plus compliqué
qu'à une certaine époque, malgré qu'il y ait une crise des
vocations on voit bien que c'est plus compliqué hein, c'est plus
compliqué pour les professionnels de trouver des postes en temps de
crise hein, crise économique et autre hein, les établissement
sont en déficit hein et je pense que maintenant les recrutements se font
beaucoup plus rares et c'est vrai que là
c'est vrai que ça a été un acte de
management fort.
l'agent a pris conscience que sa pratique pouvait remettre en
cause son projet professionnel et autre hein. Donc là
- Et au final, donc vous avez eu le soutien de votre
Directeur des Soins infirmiers ?
pas que l'usage du portable, il y avait d'autres attitudes
inappropriées ou le professionnel a été retrouvé
entre
notamment, mais aussi sur son attitude globale parce que il y
avait d'autres attitudes qui n'allaient pas, ce n'était
ne trouvez pas que vous utilisez la
vulnérabilité de nos patients pour avoir une attitude comme
ça ? En disant, vous qui venez d'un EPHAD, est-ce que auprès des
personnes âgées que vous preniez en charge, est-ce que vous vous
êtes permis déjà de mettre les pieds sur la table ? »
Voilà. La personne m'a dit « non ». Voilà. Y'avait des
choses qui me questionnaient, sur ses valeurs, sur son attitude
générale, en disant que dans le service ici comme ailleurs, il y
avait du savoir, du savoir-faire et surtout, du savoir-être qui
était important, beaucoup plus important qu'autre chose sur des
unités comme celle-ci, avec des patients vulnérables. Donc vous
voyez, de cette situation, les professionnels qui ont su ça se sont
posé beaucoup de questions et j'ai justifié cette position en
disant vous voyez, à un moment donné, moi je ne souhaite pas
travailler avec des gens qui sont entre guillemets guidés par leur
portable et qui à un moment donné je dirais ça a une
influence sur l'équipe, sur les patients, et je souhaite que en termes
d'éthique, même si dans le règlement intérieur,
ça n'apparait pas, moi, alors, est-ce que de mon côté c'est
pas un peu... Voilà, un acte fort, comme je pourrais dire un acte heu
heu heu militant... heu heu...
- oui, qui a repoussé la titularisation. Hein, parce
que moi j'avais sursoit à la titularisation hein. Naturellement, sur ces
motifs-là, je n'allais pas mettre un terme, mais j'ai prolongé la
période d'observation de six mois et le
directeur des soins m'a donné raison et voilà,
après avec des évaluations mensuelles, sur l'utilisation du
portable
guillemets les pieds sur la table, ou des choses comme ça
et je l'avais interpelé en disant « mais, est-ce que vous
Alors peut-être que je déroge à ma fonction
de cadre en sanctionnant un agent puisque rien dans le règlement
n'est acté, mais pour moi est-ce que je ne fais pas un
petit peu, voilà est-ce que je ne déborde pas un petit peu de
mes fonctions et c'est vrai que pour moi ça a
été un acte fort de signifié que par rapport à la
population dont nous
nous occupons il fallait garder une certaine éthique par
rapport à cette utilisation du portable.
portable peut être fait durant ce temps de pause et que le
temps de pause est un temps définit dans l'équipe et que
- Oui, il s'est exprimé quand même, hein, il a
reconnu les faits de l'utilisation mais il a été dans la
banalisation de l'utilisation en disant qu'il ne faisait rien de mal. Donc on
lui a expliqué tout ce que je viens un peu d'exprimer et le Directeur
des soins a reconnu que les agents pouvaient avoir des temps de pause et que
l'utilisation du
l'usage doit se faire à ce moment-là. S'il a des
coups de fils important à donner c'est durant ce temps de pause
qu'il doit le faire mais que le téléphone ne
conditionne pas l'organisation du travail en disant que l'organisation
du travail est un peu réfléchie, répond
à des besoins hein, à des besoins du service et dire que
finalement la vie
123
- Et lors de l'entretien avec le Directeur des soins, il
a été amené à s'expliquer, il a pu se justifier
?
personnelle et les besoins personnels de la personne ne
contrecarrent pas l'organisation du travail. De dire que voilà, il y a
des tâches à faire, l'utilisation du portable est acceptée,
est tolérée au niveau de l'établissement mais doit se
faire à des moments impartis et pas à tout moment, à tout
va et d'un côté, par rapport à son attitude à
l'égard du patient, le directeur des soins lui a dit en
considérant ces patients qu'on prend en charge en le testant sur la
bientraitance et la maltraitance en disant, est-ce que vous considérez
que un acte comme ça en terme de la dimension sujet-objet heu, ou nous
en sommes hein, parce que finalement une des priorités des
établissements psychiatriques, des EPHAD et plus globalement de tous les
établissements, c'est la bientraitance et à un moment
donnée, est-ce que ce n'est pas le premier pas vers, parce qu'on sait
bien que la maltraitance ça arrive comme ça
hein, c'est un curseur qui avance et va s'écarter de plus
en plus, alors là, est-ce que ce n'est pas un premier pas,
hein, une première chose. Comment on considère
l'autre en tant que sujet objet. Si on le considère comme objet
dans cette situation-là, est-ce qu'on ne va pas de plus en
plus le considérer comme objet dans des situations qui
vont de plus en plus s'écarter quoi, hein... Donc c'est
vrai que c'est une discussion qui a été riche avec le
professionnel et que depuis, le professionnel a un usage différent de
son portable et son attitude a changé au niveau de son travail.
Malheureusement, il a fallu arriver à quelque chose jusqu'au niveau du
directeur des soins
professionnels, les jeunes arrivent avec leur portable hein,
c'est vrai que peut-être que c'est un reproche que je
peux me faire aussi hein, parce que c'est vrai que quand
j'accueille un nouveau professionnel, c'est une
reproche que je pourrais me faire. Je lui dis bien ce que
j'attends de lui en termes de prise en charge du patient,
et que moi mon action en tant que cadre de santé de
proximité n'a pas pu y arriver. Je pense qu'effectivement il
faut une dimension plus institutionnelle pour aussi faire
comprendre aux professionnels que l'usage est important
et c'est vrai que je pense aussi qu'il y a une banalisation dans
l'utilisation. Et
aux professionnels que finalement, votre portable il faut le
laisser au vestiaire, il faut le garder dans votre poche
et on passe pour des gens rétrogrades entre guillemets
quand on évoque cette utilisation. Et chez les jeunes
dimension que je n'aborde pas du tout. Hein, c'est vrai que je
vais présenter le service, l'organisation, les prises
en charge, les différents services qui vont travailler
avec nous hein, mais c'est vrai que par rapport à l'utilisation
du portable c'est quelque chose que je n'aborde pas du tout alors
que par rapport à ça, je pourrais leur dire
« concernant l'usage du portable, voilà ce que
j'attends de vous » hein, et c'est vrai que c'est peut-être un
alors je pourrais lui apporter des règles en termes
d'utilisation du portable. Humm, voilà...
c'est vrai que c'est difficile de dire
124
- De votre côté, en tant que cadre,
avez-vous à votre disposition le numéro de portable de vos agents
?
- oui, tous. D'ailleurs ici c'est un grand débat. On a
des tracts syndicaux qui nous disent qu'on a pas à avoir le
numéro des agents, moi sur 65 agents, je dois en avoir 60. C'est quelque
chose que je demande aux gens, alors après ils peuvent refuser, je leur
impose pas, je considère que le téléphone portable, je
leurs dit c'est pour beaucoup de chose, ce n'est pas forcément pour...
bon c'est souvent pour des problèmes de planning c'est clair, mais aussi
par rapport à des questions que j'ai à leur poser, c'est aussi
parce que on a des fois des agents qui subissent des accidents de travail donc
je me permets aussi des fois de les appeler pour savoir comment ils vont, les
gens m'appellent pas forcément donc, c'est aussi une dimension un peu
managériale un petit peu en disant, comment vont les gens moralement
hein, après une agression, quelque chose comme ça, des gens qui
sont
longtemps en arrêt de savoir un peu des trucs hein, j'ai
eu une fois un agent qui a eu un bras, un poignet cassé par un patient,
avec un arrêt de quatre, cinq mois, évidemment voilà, je ne
vois pas seulement ça que pour des
besoins de service, mais aussi parfois quand on a des
propositions de formation au pied levé, du bureau de
formation qui nous propose une action de formation c'est le moyen
d'interpeler l'agent en lui disant « tiens, j'ai
telle formation qui arrive, est-ce que vous êtes
intéressé par telle formation ? » et voilà. Par
contre, c'est vrai que
si quelqu'un ne veut pas me donner son portable, je lui dis, par
contre si j'ai une action de formation qui me
125
tombe dessus qu'il me faut quelqu'un, bien évidemment
je ne vous contacte pas hein. Voilà je veux dire. Et puis je pose aussi
des règles au niveau des agents, en disant : « sachez me dire non
aussi » je leurs dis ça, parce que vous n'êtes pas
corvéable à merci, donc vous êtes libre de ne pas
répondre ou de me dire non. Ça me permet de constater que vous
n'êtes pas toujours serviable et ça me permet aussi de solliciter
ceux que je ne sollicite jamais. Donc vous voyez, j'essaie de leurs dires que
bon, l'usage du portable, c'est pas que pour ma pomme à moi, c'est aussi
que d'un côté au niveau de l'équipe vous ayez aussi de
bonnes conditions de travail déjà, si vous êtes
pléthore le matin, pléthore l'après-midi au niveau de
l'équipe, ça peut être pour faire que au niveau de
l'équipe vous soyez plus équilibrés. Hein, c'est quand
même pour vous, pas pour moi, heu et puis d'un autre côté
ça peut aussi vous apporter quelque chose en terme de formation.
- Une dernière question, y-a-t-il des agents qui
laissent leur portable sur sonnerie ?
- oui, la plupart.
- ah oui, ce n'est pas sur vibreur ?
- Très peu sur vibreur, moi j'ai souvent des
professionnels qui l'ont sur sonnerie.
- Et par exemple durant le temps de transmissions,
ça c'est déjà mis à sonner ?
- ça c'est déjà mis à sonner mais
j'ai dit à la personne, heu... « Pendant le temps de transmission,
vous patientez
hein » ... Et de toute façon, c'est forcément
une sonnerie qui va interrompre quelque chose hein...
(Sonnerie de téléphone de son bureau), fin
de l'entretien après 48'52»
Entretien exploratoire de Laure
Laure - Cadre de santé en service de
médecine - Femme - 43 ans- Mariée - 2 adolescents à
charge - Durée : 7mn
- Quel usage avez-vous de votre téléphone
portable personnel pendant votre temps de travail ?
- Je le laisse dans mon sac à main dans mon bureau, je le
consulte de temps en temps mais je ne l'ai pas dans la
poche. Parfois je le laisse sonner suivant ce que je suis en
train de faire et je vais le consulter ensuite quand j'ai
un moment.
- Il est sur sonnerie ou vibreur ?
Ça dépend, suivant comment je l'ai laissé la
dernière fois (rire). Mais en général il sonne. Et
ça arrive qu'on vous appelle pour des raisons personnelles dessus
?
Oui, ça arrive, mais quand même, c'est rare. Hein.
En général c'est qu'il y a un problème à la maison.
(rire)
- Concernant l'équipe dont vous assurez
l'encadrement, avez-vous constaté un usage du téléphone
portable durant le temps de travail ?
- Oui, régulièrement, les aides-soignantes et les
infirmières, surtout les jeunes, 20 ou 30 ans l'ont dans la poche,
par contre les plus anciennes c'était rare, ou alors
c'était celles qui ont des enfants. Mais celles qui sont plutôt
âgées, vers 50 - 60 ans l'avaient pas et celles qui
ont des enfants plutôt ados avaient tendance à l'avoir dans la
poche.
- Au niveau de l'usage, c'était plutôt lors
de la pause ou dans les couloirs, n'importe quand ?
- C'était quand elles recevaient un coup de fil, soit
elles recevaient un coup de fil ou un SMS. Alors pour que je
j'observais qu'elles manipulaient l'appareil mais
sincèrement pas souvent hein.
le vois, ça devait En général ça ne
sonnait pas, je pense que ça devait vibrer parce que je n'entendais
pas,
- Et ça vous renvoyait quoi cette pratique, vous
qui ne le portez pas sur vous ?
toilettes pour celles qui l'ont dans la poche heu, au même
titre que le paquet de cigarettes dans la poche
D'autant plus qu'elles sont joignables sur le lieu de travail par
l'intermédiaire du standard, hein, si vraiment y'a
un gros truc, hein. Parce que, tu rentres à quelle heure
ce soir, c'est peut-être pas une urgence quand même hein.
- Alors qu'on puisse consulter, qu'on puisse se poser des
questions, c'est vrai qu'avec des ados d'accord, par contre le portable dans la
poche, alors qu'on demande aujourd'hui de ne plus avoir de ciseaux, de plus
avoir
de... En fait, c'est plus ça qui me choquait. Au niveau
hygiène. Qu'elles l'aient dans la poche, elles font les
d'ailleurs, hein, c'est pareil. Cigarette, briquet, à
l'heure où aujourd'hui on te parle de bagues et de bijoux, on
doit plus avoir ça, ben dans la poche on ne doit pas avoir
le portable. Au moins pour cette raison-là quoi.
126
127
Sinon, elles s'en servent aussi avant les transmissions, alors
oui justement, on en avait une, les autres s'en sont
plaint. Une infirmière de nuit qui pendant les
transmissions se faisait appeler sur son portable, qui jouait avec,
qui le consultait alors qu'elle faisait les transmissions. Alors
là c'est ses collègues qui m'ont interpelé en disant
c'était
que c'était inadmissible. Moi je ne la voyais pas car
c'était à 6H00 du matin et heu... en me disant que
inadmissible que pendant les transmissions elle reçoive
des coups de fils et disait « oui, oui, je me dépêche,
j'arrive » voilà et heu, ah oui, c'était...
Alors elle je l'ai interpelé là-dessus et en plus elle jouait en
parlant hein. Et donc, comme quoi ça avait interpelé ses
collègues. Donc forcément, après si tu critiques quelqu'un
sur sa
façon d'utiliser le portable, tu ne peux pas faire pareil
non plus hein.
- savez-vous s'il y a dans le règlement
intérieur de l'établissement quelque chose qui réglemente
l'usage du téléphone portable pour les soignants ? Ou s'il existe
une autre forme de réglementation ?
- eh bien il me semble... Au niveau réglementaire je ne
sais pas heu, je n'ai jamais vraiment consulté heu, mais
par rapport à notre cadre sup on en avait
déjà parlé par rapport à cette infirmière de
nuit et elle me disait que on
ne doit pas l'avoir dans la poche, ça ne doit pas
être présent dans la poche sur le lieu de travail... Donc
bon...
- Demandez-vous le téléphone portable
des agents dont vous assurez l'encadrement et vous en servez-vous pour les
joindre ?
- eh bien oui, parce que on a une liste de leurs
téléphones, alors elles nous donnent ce qu'elles veulent, soit
leur fixe soir leur portable et si effectivement il y a un absentéisme,
on les joint sur le numéro qu'elles nous ont donné. Soit sur le
fixe, soit sur le portable et c'est vrai que sur le fixe, on est souvent
obligés de laisser un
message sur le répondeur, c'est vrai qu'elles
répondent pas tout le temps, mais ça dépend des personnes.
Sur le
portable, en général, elles répondent
tout le temps ou alors je laisse un message et elles rappellent après.
Donc elles ont toujours heu... Elles ont toujours été joignables
et si elles ne l'étaient pas elles me rappelaient toujours
après pour s'excuser, parce que j'ai une équipe
plutôt heu... Souple hein.
|
Ben oui, pour répondre à
|
|
|
|
l'absentéisme, c'est toujours plus facile de les joindre
sur un portable.
|
|
|
Voulez-vous ajouter quelque chose sur le sujet ?
Euh... non, heu... Je ne vois rien d'autre en fait (silence)
non... bon courage pour votre formation [...] Fin de l'entretien
7'19
128
Entretien exploratoire de François
François - Aide-Soignant de secteur
psychiatrique - Homme - Célibataire - 23 ans- sans enfants.
Durée : 12 mn
- Quel usage avez-vous de votre
téléphone portable personnel pendant votre temps de travail
?
- Au travail ? Je le garde avec moi (il le sort de la poche de
son uniforme pour me le montrer).
- ha, je vois que c'est un Smartphone, et je peux
savoir pourquoi vous le gardez avec vous ?
- Ben au cas où on me contacte ou on m'envoie des
messages important quoi.
- Et ça arrive souvent ?
- Ben non heureusement, mais dans l'urgence et au cas
où quoi. Ça me rassure quoi en fait, d'avoir un contact
avec ma compagne, ma famille, on ne sait jamais. Si y'a un souci,
un problème que je puisse être au courant.
Pour être joignable quoi.
- Vous travaillez dans ce service depuis longtemps
?
- 2 ans.
- Et avant vous travailliez où ?
- En EHPAD (Etablissement d'Hébergement pour Personnes
Agées Dépendantes).
- Et votre usage du portable était
différent ?
- Heu, non, c'était pareil... la même chose
quoi.
- Et vous-êtes le seul à faire ça
?
- Non (il rit), c'est... tout le monde a son
téléphone dans sa tenue hein. Et ceux qui n'ont pas de
téléphone, pas
trop le choix du coup...
- Sans que vous ayez été appelé,
est-ce ça vous arrive d'utiliser votre mobile pendant le temps de
travail ?
- Oui, ça m'arrive, pendant mes pauses oui, ça
m'arrive, pendant mes pauses au travail. Je ne me vois pas
pendant que je m'occupe d'un patient avoir le
téléphone d'un côté et m'occuper du patient de
l'autre.
- Comment est vécu cet usage du portable
pendant le travail, avez-vous déjà eu ou fait des remarques
à ce sujet par rapport au patient, à vos collègues ou au
cadre du service ?
129
- ça a déjà fait polémique ici hein,
y'a déjà eu des soucis, des abus quoi. Y'a eu du personnel qui
abusait. Par
exemple, des personnes en kit main libre et qui parlaient
non-stop à leurs contacts quoi. Ils utilisaient leur
en train de parler à son correspondant quoi.
- Et ça, c'est assez fréquent ?
oreillette comme ça pendant le travail... Alors on se dit
« quoi, tu me parles ? » (il rit) et puis en fait non, il
était
jeter un petit coup d'oeil sur euh... Je ne sais pas si vous
connaissez les réseaux sociaux mais bon ils ont
pas avec nous quoi, alors qu'on fait un travail d'équipe
et après c'est remonté aux supérieurs par l'équipe
hein,
parce que les cadres ils ne descendent pas trop dans le service.
Faut vraiment que ce soit ponctuel et qu'ils
pensez-vous mais bon... Et puis c'est vrai que chez les jeunes,
avec les Smartphone y'a souvent tendance à aller
tendances à souvent aller voir ce qui se passe un peu
quoi, enfin ça peut être sur le temps de pause hein.
- Bah déjà, c'est mal vu de l'équipe, quoi,
parce que la personne elle s'isole un peu quoi, et elle ne communique
attrapent quoi. Quand ils descendent dans le service c'est pas
très bien vu quoi. Je ne sais pas ce que vous en
- Moi je ne suis pas là pour juger, comme je
vous l'ai expliqué, je viens juste voir en pratique comment les
professionnels se sont approprié l'usage du téléphone
mobile sur le lieu de travail. Je ne cherche qu'à comprendre ce nouveau
phénomène, pas à le juger et c'est pour cela que tous les
témoignages sont intéressants et singuliers.
- Oui, enfin bon, pour n'importe quelle personne normalement
constituée je pourrais dire, on n'est pas là pour ça,
on est là pour travailler, pas pour discuter. Donc
travailler avec des gens comme ça, c'est pénible. Et
clairement
ça peut clacher un peu, ça gueule quoi surtout
qu'il y a des caractères forts en infirmiers qui disent ce qu'ils
pensent à l'aide-soignant quoi alors ça crée un peu de
tension...
- Parce que ce sont surtout les aides-soignants qui font
ça ?
- eh bien disons que dans notre roulement on a plus
d'aides-soignants que d'infirmiers à la base. On est 3 pour 1 donc bon
c'est plus les AS. Ouais, c'est vrai que les inf... heu... Enfin bon... non,
mais je ne sais pas quoi dire d'autre sur le sujet (Je le sens
gêné sur le sujet, je tente des relances et le rassure sur la
confidentialité, mais il ne trouve rien à ajouter)
- Savez-vous s'il existe une réglementation par
rapport à l'usage du portable ?
- Ben ils parlaient d'interdire ça, donc c'est que
ça doit être toléré jusqu'ici, après je n'ai
pas eu de suites ou de
nouvelles sur ce qui c'était passé sur
l'interdiction des portables pendant le service.
- Et après que le cadre ait été
informé par l'équipe du comportement de cet agent, qu'a-t-il fait
?
Ben il a recadré la personne qui abusait quoi. Mais bon vu
que l'aide-soignant qui fait ça doit partir, ben il s'en
fout un peu en fait donc bon... (rire). Sinon je crois qu'il en a
parlé à une réunion, mais je n'étais pas
présent,
oui, je crois qu'il l'a évoqué avec l'équipe
lors d'une réunion de service pour dire qu'il y avait trop d'abus
avec
les portables, que ce soit messages ou appels.
130
- Et ça arrive que votre
téléphone sonne pendant un soin ?
- Oui ça arrive, mais il est en mode vibreur.
- Et dans ces cas-là, que faites-vous
?
- Je laisse sonner... Et je fais mon soin. Je regarde ensuite
si c'est important et puis je fais une pause et je
rappelle.
- Et est-ce que d'autres font différemment de vous
?
- non certains abusent comme l'aide-soignant et décrochent
même si ils sont avec des patients. Mais bon, ce
n'est pas très, pas très... respectueux quoi,
hein.
-Est-ce qu'il arrive que vous ayez une utilisation
professionnelle de votre téléphone portable, c'est-à-dire
qui soit utile pour réaliser votre travail ?
plus précis, on peut être amené à
faire des photos comme ça. D'ailleurs ça nous avait un peu
étonné qu'on nous
propose de faire une photo et de l'envoyer comme ça pour
faire le diagnostic.
Donc, c'est une situation où on a pris une photo avec
notre appareil téléphone et puis on a envoyé une photo
MMS pour savoir si il fallait faire des sutures. Donc ça
peut être utile, vu que les appareils photos sont de plus en
- ça a déjà été amené,
en fait on avait déjà eu un patient avec une grosse plaie au
visage et on avait appelé le
service de la chir, et il nous avait demandé de faire une
photo de la plaie pour voir si il fallait opérer ou pas.
- Et vous avez d'autres situations comme ça ou
votre téléphone portable personnel a permis d'être utile
dans votre exercice professionnel ?
- eh bien, ça peut aussi être utile quand on
promène comme ça des patients assez dangereux, en cas de
problème
pour pouvoir appeler de l'aide, la sécurité d'ici
parce que on a des appareil pour ça ici, mais ils sont assez
limités
au niveau de la portée et on peut parfois être trop
loin dans le parc.
Durée : 12 mn
131
Grille d'analyse des entretiens exploratoires
GRILLE DE DEPOUILLEMENT THEMATIQUE DES ENTRETIENS
EXPLORATOIRES
Routines d'usage
Michel
|
Mobile son Bureau
DECT
|
« j'ai mon téléphone portable qui est dans ma
veste, je l'ai avec moi pour aller au travail, mais je ne l'utilise pas pendant
le service, il reste dans ma veste dans mon bureau. J'ai un
téléphone professionnel, mes proches ont mon numéro
professionnel et donc je n'utilise pas mon téléphone personnel
pendant le travail. Ils m'appellent sur mon téléphone
professionnel. » « C'est un DECT, donc oui il est portable et c'est
une ligne directe que mes proches connaissent et c'est pour ça que je
n'utilise pas mon portable personnel sur le lieu de travail. » « Et
mon téléphone personnel, à partir du moment où je
suis en pause, naturellement je
|
|
Mobile
|
peux le consulter ou encore lorsque je suis dans mon bureau, ou
évidemment
|
|
consulté à
|
avec ma veste je peux répondre s'il sonne. Mais de toute
façon, je n'ai jamais été
|
|
la pause ou
|
très portable, au niveau personnel j'étais assez
réticent d'avoir un portable, j'en ai
|
|
s'il sonne
|
pris un par la force des choses parce que je pense aussi que
culturellement, c'est important j'ai usage très limité du
portable. »
|
|
Réticence personnelle
|
|
Laure
|
|
« Je le laisse dans mon sac à main dans mon bureau,
je le consulte de temps en
|
|
Mobile
|
temps mais je ne l'ai pas dans la poche. Parfois je le laisse
sonner suivant ce que
|
|
dans le
|
je suis en train de faire et je vais le consulter ensuite quand
j'ai un moment »
|
|
bureau
|
« en général il sonne. »
« si tu critiques quelqu'un sur sa façon d'utiliser
le portable, tu ne peux pas faire
|
|
Exemplarité du cadre
|
pareil non plus hein »
|
François
|
|
« Au travail ? Je le garde avec moi (il le sort de la poche
de son uniforme pour me le montrer). » « tout le monde a son
téléphone dans sa tenue hein. Et ceux qui
|
|
Mobile dans la
|
n'ont pas de téléphone, pas trop le choix du
coup... » « pendant mes pauses oui, ça m'arrive, pendant mes
pauses au travail » « Oui ça arrive, il est en mode
|
|
poche
|
vibreur. »(réception appels) « Je laisse
sonner... Et je fais mon soin. Je regarde ensuite si c'est important et puis je
fais une pause et je rappelle. »
|
Qualité - Sécurité des soins
Michel
|
Disponibilité
|
« pour moi, ça suscite pas mal de questions en termes
de disponibilité de l'agent, »
|
|
|
« le professionnel qui va passer son coup de fil va
à s'isoler du service et ici on a des patients très
déficitaires qui peuvent « exploser » de manière un
|
|
Isolement
|
peu frustre donc si d'un côté vous avez un
professionnels qui s'est isolé
|
|
et
|
pour téléphoner sur des trucs personnels et que
vous avez un professionnel
|
|
Sécurité de
|
qui va subir la violence d'un patient, on est quand même
plus efficace pour
|
|
l'équipe et du
|
gérer la violence en étant un nombre de
professionnels de 3 personnes que
|
|
patient
|
d'être seul, surtout en étant dans une dimension...
voilà, » « Donc dans le cas où quelqu'un c'est
isolé pour téléphoner, ça pose des problèmes
de sécurité, des problèmes de qualité de prise en
charge. devant un acte comme ça on peut se poser la question de la
sécurité de l'équipe, sa responsabilité
|
|
|
» »
|
|
|
« Comme d'ailleurs celui des réseaux sociaux, comme
Facebook, moi je ne connais pas bien tout ça, y'a aussi Tweeter, et bien
des informations
|
|
Confidentialité
|
peuvent sortir par les professionnels sur ce réseaux et
ça n'a pas non plus été anticipé pour
empêcher ça.
|
Laure
|
|
« le portable dans la poche, alors qu'on demande aujourd'hui
de ne plus avoir de ciseaux, de plus avoir de... En fait, c'est plus ça
qui me choquait.
|
|
Risque lié à
|
Au niveau hygiène. Qu'elles l'aient dans la poche, elles
font les toilettes
|
132
|
l'hygiène
|
pour celles qui l'ont dans la poche heu, au même titre que
le paquet de cigarettes dans la poche d'ailleurs, hein, c'est pareil.
Cigarette, briquet, à l'heure où aujourd'hui on te parle de
bagues et de bijoux, on doit plus avoir ça, ben dans la poche on ne doit
pas avoir le portable. Au moins pour cette raison-là »
|
Franço
|
|
« en fait on avait déjà eu un patient avec une
grosse plaie au visage et on
|
is
|
|
avait appelé le service de la chir, et il nous avait
demandé de faire une photo de la plaie pour voir si il fallait
opérer ou pas. Donc, c'est une situation où
|
|
Portable
|
on a pris une photo avec notre appareil téléphone
et puis on a envoyé une
|
|
Bénéfique
et
|
photo MMS pour savoir si il fallait faire des sutures. Donc
ça peut être utile, vu que les appareils photos sont de plus en
plus précis, on peut être amené à
|
|
Utile dans les
|
faire des photos comme ça. D'ailleurs ça nous avait
un peu étonné qu'on
|
|
soins
|
nous propose de faire une photo et de l'envoyer comme ça
pour faire le diagnostic. »
|
|
|
« ça peut aussi être utile quand on
promène comme ça des patients assez dangereux, en cas de
problème pour pouvoir appeler de l'aide, la sécurité d'ici
parce que on a des appareil pour ça ici, mais ils sont assez
limités au niveau de la portée et on peut parfois être trop
loin dans le parc. »
|
Ethique et respect du patient
Michel
|
|
« par rapport à la prise en charge, par rapports aux
valeurs que peuvent porter
l'équipe [...] Ça me questionne aussi
énormément vis-à-vis du public que
|
|
Ethique
|
j'accueille, donc je suis cadre de santé sur service de
patients psychotiques déficitaires, donc des patients qui sont
vulnérables et qui ne se plaindront pas entre guillemets de l'usage d'un
professionnel sur un téléphone portable » Parce que je
trouve qu'utiliser son téléphone portable alors qu'on s'occupe
d'un patient
|
|
|
[...] j'ai déjà vu des professionnels faire une
becquée, donner la becquée à un patient et avoir de
l'autre côté le téléphone portable à
l'oreille au moment des repas [...] là se posent des questions de
règle éthique » « au niveau des patients très
déficitaires, comme je vous le disais tout à l'heure ; qui eux ne
vont pas pouvoir se plaindre naturellement en fonction de leur profil et sinon
se pose aussi la question de l'éthique un peu et des valeurs aussi de
prendre en charge des patients déficitaires »
|
|
|
« Ça me questionne aussi au niveau de ce que
ça renvoie au patient, c'est-à-dire aussi au niveau du respect du
patient.
|
|
Respect du
|
« je pense qu'aussi la dimension du service, le profil des
patients joue sur l'usage
|
|
patient
|
qui peut en être fait. Pour les services ou les patients
sont moins déficitaires, le professionnel ne se permettra pas
l'utilisation de son portable si il est en entretien psychothérapique
avec un patient, il ne se permettra pas, c'est clair, donc effectivement y'a
une régulation qui se fait au niveau de l'équipe, des
règles au niveau de l'équipe ou même personnelles. . Par
contre sur les problématiques de patients très
déficitaires auxquels je suis confronté, là la
problématique est forte.»
|
|
Régulation
|
« est-ce que ce n'est pas le premier pas vers, parce qu'on
sait bien que la
|
|
de l'usage
|
maltraitance ça arrive comme ça hein, c'est un
curseur qui avance et va s'écarter
|
|
suivant le
|
de plus en plus, alors là, est-ce que ce n'est pas un
premier pas, hein, une
|
|
type de
|
première chose. Comment on considère l'autre en
tant que sujet objet. Si on le
|
|
patient
|
considère comme objet dans cette situation-là,
est-ce qu'on ne va pas de plus en plus le considérer comme objet dans
des situations qui vont de plus en plus s'écarter quoi, hein...
»
|
Laure
|
0
|
Non évoqué
|
François
|
|
« certains abusent comme l'aide-soignant et
décrochent même si ils sont avec des
|
|
Respect du patient
|
patients. Mais bon, ce n'est pas très, pas très...
respectueux quoi, hein »
|
133
Réassurance - Urgence
Michel
|
|
« j'ai donné ce numéro à certaines
personnes de mon entourage proche,
|
|
Urgence
|
une dizaine de personne, en disant voilà si vous avez
besoin de me joindre
|
|
personnelle
|
pour quelque chose de grave vous pouvez m'appeler. »
« qu'entre les jeunes mères de familles qui disent
« je dois pouvoir être
|
|
Mères de familles
|
joint à tout moment parce que bon, voilà par
rapport à la garde de mes
|
|
et urgence
|
enfants, à la crèche, ma belle-mère» et
c'est vrai qu'on leur dit qu'il y a
|
|
personnelle
|
l'usage du téléphone professionnel qui permettrait
de voilà et c'est vrai que là-dessus les gens sont très
réticents et préfèrent avoir leur propre
|
|
Objet personnel
|
objet parce que en terme de confidentialité,
d'intimité, c'est mieux d'avoir
|
|
Intimité
|
le message qui arrive directement sur son téléphone
plutôt que ça passe
|
|
Téléphone, standard permet
|
par le standard, que ça repasse après par le
service. Donc, c'est vrai qu'en termes de spontanéité, de
confidentialité, d'intimité, les gens préfèrent
|
|
d'être joint
|
avoir leur propre objet, »
|
Laure
|
|
« (êtes-vous appelée sur votre portable
?) Oui, ça arrive, mais quand
|
|
Urgence
|
même, c'est rare. Hein. En général c'est
qu'il y a un problème à la
|
|
familiale, mère de
|
maison. (rire) » et celles qui ont des enfants plutôt
ados avaient tendance à
|
|
familles
|
l'avoir dans la poche. »
|
|
|
« D'autant plus qu'elles sont joignables sur le lieu de
travail par
|
|
Téléphone, standard permet
|
l'intermédiaire du standard, hein, si vraiment y'a un gros
truc, hein. » « Parce que, tu rentres à quelle heure ce soir,
c'est peut-être pas une
|
|
d'être joint
|
urgence quand même hein. »
|
François
|
|
« Ben au cas où on me contacte ou on m'envoie des
messages important
|
|
Urgence
|
quoi. »
|
|
Réassurance Lien famille
|
« mais dans l'urgence et au cas où quoi. Ça me
rassure quoi en fait, d'avoir un contact avec ma compagne, ma famille, on ne
sait jamais. Si y'a un souci, un problème que je puisse être au
courant. Pour être joignable quoi. »
|
L'équipe et le portable
Michel
|
portable dans
|
« on est confronté à des professionnels qui
ont leur portable sur eux »
|
|
les poches
|
« « les gens reçoivent énormément
d'appels sur leur lieu de travail, sur des
|
|
usage abusif
|
situations qui ne sont pas urgentes en plus. Pour des questions
de la simple vie quotidienne et c'est vrai que ça me questionne pas mal.
»
|
|
Sonnerie
|
« Très peu sur vibreur, moi j'ai souvent des
professionnels qui l'ont sur sonnerie. »
|
|
Usage génère
|
« Donc on retrouve cette problématique là
aussi au niveau des équipes avec
|
|
des conflits
|
des conflits entre les professionnels » « Y'a
déjà eu des problèmes au niveau
|
|
dans l'équipe
|
de l'équipe. »
|
|
|
« Donc j'ai déjà eu le cas à
gérer de conflit au sein de l'équipe entre des
|
|
Problème de
|
professionnels qui vont faire leur travail et d'autres qui
effectivement vont
|
|
Concentration
|
être sur leur téléphone portable »
|
|
sur le travail
|
« Donc à un moment donné le professionnel
n'est plus à l'écoute des difficultés du service, plus
pris par des problèmes personnels que
|
|
Certains
|
professionnels. »
|
|
répondent, d'autres
|
« j'ai remarqué chez les professionnels que
dès que leur téléphone sonne, ils vont répondre.
L'habitude des personnes fait que on répond tout de suite et
|
|
laissent le
|
c'est vrai que quand on pose la question, et certains
professionnels le font, de
|
|
portable au vestiaire
|
mettre leur portable dans le vestiaire. »
|
Laure
|
|
« soit elles recevaient un coup de fil ou un SMS. Alors pour
que je le vois, ça
|
|
Vibreur
|
devait En général ça ne sonnait pas, je
pense que ça devait vibrer parce que je n'entendais pas, j'observais
qu'elles manipulaient l'appareil mais sincèrement pas souvent hein.
»
|
|
|
« elles s'en servent aussi avant les transmissions »
« les autres s'en sont
|
|
Usage abusif
|
plaint. Une infirmière de nuit qui pendant les
transmissions se faisait appeler
|
134
|
|
sur son portable, qui jouait avec, qui le consultait alors
qu'elle faisait les
|
|
Usage génère
|
transmissions. Alors là c'est ses collègues qui
m'ont interpelé en disant que
|
|
des tensions
|
c'était inadmissible. » « c'était
inadmissible que pendant les transmissions
|
|
dans l'équipe
|
elle reçoive des coups de fils et disait « oui,
oui, je me dépêche, j'arrive » « ça avait
interpelé ses collègues. »
|
François
|
|
« ça a déjà fait polémique ici
hein, y'a déjà eu des soucis, des abus quoi. Y'a
|
|
Usage abusif
|
eu du personnel qui abusait. Par exemple, des personnes en kit
main libre et qui parlaient non-stop à leurs contacts quoi. Ils
utilisaient leur oreillette comme ça pendant le travail... Alors on se
dit « quoi, tu me parles ? » (il rit) et puis en fait non, il
était en train de parler à son correspondant quoi. »
|
|
Usage génère
|
« Oui, enfin bon, pour n'importe quelle personne normalement
constituée je
|
|
des conflits
|
pourrais dire, on n'est pas là pour ça, on est
là pour travailler, pas pour
|
|
dans l'équipe
|
discuter. Donc travailler avec des gens comme ça, c'est
pénible. Et clairement ça peut clacher un peu, ça gueule
quoi » « alors ça crée un peu de tension... »
|
Effet Générationnel
Michel
|
Génération Y
|
« on a beaucoup de jeunes qui viennent sur service, tous les
professionnels ont un portable et je vais pas dire que c'est une mode, mais
chaque professionnel a son portable sur son lieu de travail, sur lui. »
« Et chez les jeunes professionnels, les jeunes arrivent
avec leur portable hein »
« Et j'ai eu une situation dernièrement un peu
particulière, c'est-à-dire que j'ai eu un agent, jeune recrue, 25
ans, aide-soignant qui à plusieurs reprise je le vois avec le portable
dans le couloir, dans le réfectoire avec les patients, voilà....
»
« y'a aussi surement des conflits entre les « vieilles
générations », parce
|
|
Choc de culture
|
qu'on a des vieux infirmiers (rire), enfin on va dire, des
infirmiers
|
|
générationnel
|
expérimentés qui sont en place et des jeunes
professionnels qui arrivent comme ça qui ont des valeurs
différentes au niveau de cet usage-là. »
|
Laure
|
|
« Oui, régulièrement, les aides-soignantes et
les infirmières, surtout les jeunes, 20 ou 30 ans l'ont dans la poche,
par contre les plus anciennes
|
|
Génération Y
|
c'était rare, ou alors c'était celles qui ont des
enfants. Mais celles qui sont plutôt âgées, vers 50 - 60 ans
ne l'avaient pas [...]
|
François
|
|
« Et puis c'est vrai que chez les jeunes, avec les
Smartphone y'a souvent tendance à aller jeter un petit coup d'oeil sur
euh... Je ne sais pas si vous
|
|
Génération Y
|
connaissez les réseaux sociaux mais bon ils ont
tendances à souvent aller voir ce qui se passe un peu quoi, enfin
ça peut être sur le temps de pause hein. »
|
Réglementation - Positionnement hiérarchique
Michel
Portable = privé, personnel
Démarche réflexive sur l'utilisation
Demande un positionnement institutionnel sur la
pratique du portable
Absence
de consensus institutionnel Hétérogénéité
des pratiques et des positionnements de l'encadrement Selon leur
propre usage
Interdiction de l'usage serait une atteinte à
la liberté selon certains cadres supérieurs
Absence de règlement intérieur sur
la problématique
Encourage une démarche réflexive pour
les agents dans leur pratique
135
« je considère que l'usage du portable doit
être quelque chose de personnel, de privé, » « j'ai
dû reprendre des agents sur l'usage du portable sur le lieu de travail
»
« je me pose la question de l'usage du portable et quelles
répercussions ça a sur les prises en charges, sur l'organisation
du service, sur le travail en équipe et c'est une véritable
question pour moi. » « je trouve que c'est important qu'il y ait une
réflexion à ce niveau là parce qu'on se trouve de plus en
plus confrontés à la situation et commence à être
pénalisante pour l'organisation du service, peu créer des
problèmes de prise en charge »
« moi j'ai alerté la direction par rapport à
cette problématique-là à la suite d'un
événement particulier. Par rapport à ces constats
là aussi bien au sein de l'équipe ou effectivement lors de
réunions au sein du service, entre des professionnels qui disent un peu
comme moi : « moi j'ai un usage raisonné et raisonnable du
téléphone portable », et d'autres qui disent que...
voilà, le téléphone portable fait partie de leur vie,
voilà et que souvent, voilà j'ai eu des problèmes au sein
de l'équipe et par rapport au niveau de la relation au patient ça
m'a questionné. D'un point de vue institutionnel j'ai voulu interpeler
la direction et j'ai fini par demander voilà, qu'est-ce qui existe comme
texte de loi sur l'usage du téléphone portable et je me rends
compte qu'il n'y a rien, au niveau du règlement intérieur
ça n'est pas prévu » « En fait on voit que ça a
déjà été évoqué en réunion
d'encadrement avec le directeur des soins, les cadres supérieurs et on
voit déjà que là les avis ne sont pas tranchés
entre le directeur des soins et les cadres supérieurs. » « On
se rend bien compte que les pratiques sont différentes suivant les
services [...] »
« On est dans quelque chose qui est à régler
en encadrement »
« la problématique est plus ou moins prégnante
ensuite il y a je pense une dimension personnelle. Moi, vous voyez bien ma
position, l'usage du portable n'est pas quelque chose qui... voilà,
n'est pas au centre de mes préoccupations comme mode de communication,
mais il y a d'autres cadres sup qui là-dessus trouvaient que
c'était une certaine atteinte à la liberté qu'on
régule et qu'on règlemente l'utilisation du portable. Donc le
positionnement des cadres sup est très disparate. Le directeur des soins
lui ne s'est pas positionné, il voit bien qu'il y a une
problématique qui apparait. Le règlement intérieur n'a
jamais anticipé cette utilisation-là » « il faudra
arriver à réglementer ou créer une chartre comme on a fait
pour l'utilisation d'internet dans l'établissement. Alors est-ce qu'on
ne pourrait pas à ce moment-là créer une règle sur
les modalités d'usage, la durée... » « Bien
évidemment, le professionnel en question je l'ai vu parce que ça
me dérangeait en soi, je lui disais... heu... souvent j'essaie de mettre
en avant le profil du patient, bon, là très déficitaire en
demandant, « est-ce que vous le feriez dans certaines autres structures ?
Maison de retraite, EPHAD, là où les patients ont conscience de
ce que vous faites, comme au CHU, est-ce que vous auriez ce genre de
démarche ? » Et on me répond souvent « non ». En
disant, finalement c'est en fonction du patient qui est auprès de moi
que je m'autorise »
« je veux dire, à un moment donné, l'usage
du portable il sera questionné, parce que y'a pas de règle
institutionnelle [...] vous serez amené à rendre des comptes sur
le portable mais si il arrive un fait grave sur le service Et c'est vrai que
nous, les cadres, on est amené à interpeler sur des situations
comme ça factuelle, en disant que d'un acte comme ça anodin, on
peut avoir des répercussions. »
« Le but c'est de faire prendre conscience, mais
malgré tout j'ai l'impression de ne pas avoir beaucoup d'impact quand
même »
« le respect et l'image aussi qu'il a du patient et
finalement j'ai l'impression d'avoir un discours un peu vain. » «
Malheureusement, il a
Sentiment d'impuissance pour endiguer
le phénomène à son niveau
Sanction d'un
agent contre l'abus et pour
sensibiliser
l'équipe
136
fallu arriver à quelque chose jusqu'au niveau du directeur
des soins et que moi mon action en tant que cadre de santé de
proximité n'a pas pu y arriver. Je pense qu'effectivement il faut une
dimension plus institutionnelle pour aussi faire comprendre aux professionnels
que l'usage est important et c'est vrai que je pense aussi qu'il y a une
banalisation dans l'utilisation. »
« A plusieurs reprises je le vois en entretien et je lui
dis, votre usage du portable me questionne heu... heu... voilà et comme
ça à plusieurs reprise. » « il ne réagit pas
heu, il ne réagit pas en banalisant, heu, mes collègues le font,
donc en banalisant, en disant mes collègues le font et voilà,
alors je lui dis, vous savez moi ça me questionne en termes de prise en
charge au niveau de l'éthique, parce que je crois que c'est important
dans notre travail l'éthique... Et voilà... J'ai naturellement,
suite à une succession d'évènement, fait un compte rendu
quand même, parce qu'on fait des évaluations et c'était
quelqu'un qui était stagiaire hein de la fonction publique, et alors on
a des évaluations à faire, tous les 3 mois, tous les 6 mois et
j'en parle dans les évaluations, sur l'utilisation du portable, sur
l'utilisation non voilà. J'en parle quand même en faisant
apparaitre en fin d'évaluation que je lui demande que l'utilisation du
portable à usage professionnel et dans les situations d'urgence et que
ce ne soit pas un usage heu... un usage... heu banal entre guillemets. Et donc
on en arrive à un moment donné à sa titularisation et
là je décide de ne pas le titulariser sur cet usage-là. Il
n'avait pas tenu compte des remarques et je suis allé sur ce
point-là avec mon compte rendu» « Et là l'agent s'est
rendu compte que finalement, son attitude, qu'il considère comme une
banalité et où il considère peut-être que le cadre
faisait du zèle de le reprendre sur l'utilisation du portable. »
« c'est vrai que là l'agent a pris conscience que sa pratique
pouvait remettre en cause son projet professionnel et autre hein. Donc
là c'est vrai que ça a été un acte de management
fort. » « j'ai voulu, pas par rapport à un agent mais par
rapport à une pratique, en disant à un moment donné
voilà, hein les gens s'engagent aussi à quelque chose à un
moment donné si l'usage du portable, vous n'arrivez pas à le
réguler, à un moment donné, est-ce que moi, en tant que
cadre je souhaite travailler avec vous ? »
« je n'allais pas mettre un terme, mais j'ai prolongé
la période
d'observation de six mois et le directeur des soins m'a
donné raison et voilà, après avec des évaluations
mensuelles, sur l'utilisation du portable notamment, mais aussi sur son
attitude globale parce que il y avait d'autres attitudes qui n'allaient pas, ce
n'était pas que l'usage du portable, il y avait d'autres attitudes
inappropriées ou le professionnel a été retrouvé
entre guillemets les pieds sur la table, ou des choses comme ça et je
l'avais interpelé en disant « mais, est-ce que vous ne trouvez pas
que vous utilisez la vulnérabilité de nos patients pour avoir une
attitude comme ça ? »
« ... Alors peut-être que je déroge à ma
fonction de cadre en sanctionnant un agent puisque rien dans le
règlement n'est acté, mais pour moi est-ce que je ne fais pas un
petit peu, voilà est-ce que je ne déborde pas un petit peu de mes
fonctions et c'est vrai que pour moi ça a été un acte fort
de signifié que par rapport à la population dont nous nous
occupons il fallait garder une certaine éthique par rapport à
cette utilisation du portable. » « le Directeur des soins a reconnu
que les agents pouvaient avoir des temps de pause et que l'utilisation du
portable peut être fait durant ce temps de pause et que le temps de pause
est un temps défini dans l'équipe et que l'usage doit se faire
à ce moment-là. S'il a des coups de fils important à
donner c'est durant ce temps de pause qu'il doit le faire mais que le
téléphone ne conditionne pas l'organisation du travail en disant
que l'organisation du travail est un peu réfléchie, répond
à des besoins hein, à des besoins du service et dire que
finalement la vie personnelle et les besoins personnels de la personne ne
contrecarrent pas l'organisation du travail. » c'est vrai que
peut-être que c'est un reproche que je peux me
137
|
Rôle pédagogique
|
faire aussi hein, parce que c'est vrai que quand j'accueille un
nouveau
|
|
du cadre par
|
professionnel, c'est une dimension que je n'aborde pas du tout.
Hein, c'est
|
|
rapport l'usage
|
vrai que je vais présenter le service, l'organisation, les
prises en charge, les différents services qui vont travailler avec nous
hein, mais c'est vrai que par rapport à l'utilisation du portable c'est
quelque chose que je n'aborde pas du tout alors que par rapport à
ça, je pourrais leur dire
|
|
|
« concernant l'usage du portable, voilà ce que
j'attends de vous » hein, et c'est vrai que c'est peut-être un
reproche que je pourrais me faire. Je lui dis bien ce que j'attends de lui en
termes de prise en charge du patient, alors je pourrais lui apporter des
règles en termes d'utilisation du portable.
|
|
|
Humm, voilà»
c'est vrai que c'est difficile de dire aux professionnels que
finalement, votre portable il faut le laisser au vestiaire, il faut le garder
dans votre poche et on passe pour des gens rétrogrades entre guillemets
quand on évoque cette utilisation.,
« ça c'est déjà mis à sonner
mais j'ai dit à la personne, heu... « Pendant le temps de
transmission, vous patientez hein » ... Et de toute façon, c'est
forcément une sonnerie qui va interrompre quelque chose hein...
»
|
|
|
« [...] je leur impose pas [...]c'est souvent pour des
problèmes de planning c'est clair, mais aussi par rapport à des
questions que j'ai à leur poser, c'est aussi parce que on a des fois des
agents qui subissent des accidents de travail donc je me permets aussi des fois
de les appeler pour savoir comment ils vont, les gens m'appellent pas
forcément donc, c'est aussi une dimension un peu managériale un
petit peu en disant, comment vont les gens moralement hein, après une
agression, quelque chose comme ça, des gens qui sont longtemps en
arrêt de savoir un peu des trucs hein [...]je ne vois pas seulement
ça que pour des besoins de service, mais aussi parfois quand on a des
propositions de formation au pied levé, du bureau de formation qui nous
propose une action de formation c'est le moyen d'interpeler l'agent en lui
disant « tiens, j'ai telle formation qui arrive, est-ce que vous
êtes intéressé par telle formation ? » et
voilà. Par
|
|
Ajustement de
|
contre, c'est vrai que si quelqu'un ne veut pas me donner son
portable, je
|
|
planning, portable
|
lui dis, par contre si j'ai une action de formation qui me tombe
dessus
|
|
utile
|
qu'il me faut quelqu'un, bien évidemment je ne vous
contacte pas hein.
|
Laure
|
|
« Au niveau réglementaire je ne sais pas heu, je n'ai
jamais vraiment
|
|
Ne connais pas de
|
consulté heu, mais par rapport à notre cadre sup on
en avait déjà parlé par
|
|
réglementation
|
rapport à cette infirmière de nuit et elle me
disait que on ne doit pas l'avoir dans la poche, ça ne doit pas
être présent dans la poche sur le lieu de travail... Donc bon...
»
|
|
|
« on les joint sur le numéro qu'elles nous ont
donné. Soit sur le fixe, soit
|
|
Ajustement de
|
sur le portable et c'est vrai que sur le fixe, on est souvent
obligés de
|
|
planning, portable
|
laisser un message sur le répondeur, c'est vrai qu'elles
répondent pas tout
|
|
utile
|
le temps, mais ça dépend des personnes. Sur le
portable, en général, elles répondent tout le temps ou
alors je laisse un message et elles rappellent après. » « Ben
oui, pour répondre à l'absentéisme, c'est toujours plus
facile de les joindre sur un portable. »
|
François
|
|
« Ben ils parlaient d'interdire ça, donc c'est que
ça doit être toléré jusqu'ici, après je n'ai
pas eu de suites ou de nouvelles sur ce qui c'était
|
|
Usage toléré
|
passé sur l'interdiction des portables pendant le service.
»
|
|
|
« - Ben il a recadré la personne qui abusait quoi.
Mais bon vu que l'aide-soignant qui fait ça doit partir, ben il s'en
fout un peu en fait donc bon...
|
|
|
(rire). Sinon je crois qu'il en a parlé à une
réunion, mais je n'étais pas présent, oui, je crois qu'il
l'a évoqué avec l'équipe lors d'une réunion de
service pour dire qu'il y avait trop d'abus avec les portables, que ce soit
messages ou appels. »
|
|