3.6.2. La guerre de la République
Démocratique du Congo
Les conflits de sécession de Katanga et du Sud
Kasaï, les révoltes des partisans de Mulélé des
années 60, ont ébranlé le Congo Belge au deux tiers. Les
rébellions armées qui vont suivre jusqu'à la fin des
années 90, transforment un conflit interne en conflit transfrontalier.
Considéré comme l'une des guerres
meurtrières que la région des Grands Lacs ait connue à la
fin du XXème siècle, le conflit congolais est le cumul d'un
ensemble associant faillite de la gestion politique de l'ère Mobutu
à la dérive des révolutionnaires post mobutistes. Les
crises socio-économiques des années succédant
l'avènement de la démocratie, la caducité des
recommandations de la conférence nationale souveraine de 1990-1991,
l'intransigeance de Mobutu à associer toutes les forces vives de la
nation à la gestion du pays, ont fait perdre chez les Congolais,
l'espoir d'user des moyens démocratiques pour gérer la
crise ; alors, ils décident de recourir au moyen armé,
comme solution pour restaurer la justice sociale et l'Etat de droit.
Pouvoir agonisant dans le collimateur de la communauté
internationale, laquelle dénonce un manque de gestion orthodoxe du
pays, le pouvoir de Mobutu est soumis à des pressions tant politique,
diplomatique, sociale que militaire. C'est dans ce contexte que l'Alliance des
forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre
(AFDL), présidée par Laurent Désiré Kabila va mener
un combat sanglant contre ce régime. Parti de l'intérieur, un
conflit fratricide va conduire à la destitution de Mobutu. Animée
par les congolais au départ, la guerre qui a pris sa source dans l'est,
reçoit l'appui des pays voisins du Congo. La guerre civile au Burundi
déclenchée par l'assassinat de Melchior Ndandaye et le
génocide rwandais de 1994 provoqué par la mort tragique du
Président Juvénal Habyarimana, sont autant de facteurs externes
qui vont exacerber le conflit congolais117.
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