3.5.2. Le consentement à la guerre
Sans consentement, aucune guerre ne peut résister.
Cependant, les rebelles africains se sont engagés dans une
sphère de violence qu'ils n'ont pas choisie mais contraints de la
pratiquer. La situation sociale dégradante en Afrique, facteur
favorisant de l'échec scolaire, du chômage, de la pauvreté,
entretient toute sorte de délinquance. Les victimes de ce marasme qui
sont à la recherche de survie, ou du travail pour subvenir au besoin de
leur famille, ne peuvent pas résister à des promesses
alléchantes, modiques, risquées soient-elles. Pour les rebelles,
mieux vaut se sacrifier pour survivre que de vivre dans la pauvreté avec
une souffrance à vie ; l'esprit de sacrifice pour soi que pour
l'intérêt général, afin de se faire une place dans
la société. Dans ces conditions, le consentement se décrit
comme un contrat entre le combattant et la rébellion ;
« nous gagnons tu manges, nous perdons tu meurs ». A ce
prix, les rebelles se lancent dans des missions qui s'écartent de
l'objectif de leur revendication : ils deviennent principaux acteurs des
commerces illicites de toutes natures et auteurs de violences à tous
azimut.
3.5.3. La violence
Une fois le conflit éclaté, les
théâtres des opérations se transforment en site de
catastrophes naturelles. La violence étant particulièrement
destructrice. Les moyens militaires en provenance de n'importe quelle source et
consistants au départ, donne une entière confiance à la
rébellion qui dans la foulée veut montrer sa suprématie.
La rébellion a une double pesanteur celle de prouver d'une part au monde
entier, qu'elle a la force militaire de mener le combat et d'autre part de
remplir son contrat celui de gagner du terrain pour continuer à
bénéficier du soutien de ses bienfaiteurs. Il en résulte
un débordement dans la conduite des opérations ; aucune
discipline, ni de règle d'engagement ne soit en mesure de gouverner le
moral des combattants sur le terrain. Composés des paysans non
scolarisés ou en perdition scolaire, des anciens prisonniers, auteurs de
violences, viols, vols, des drogués, des jeunes éleveurs, la
bataille qu'ils mènent est contre tout ce qui est en face. Pas de
distinction entre propriétés civiles et casernes militaires,
entre femmes et hommes entre enfants combattants et enfants non combattants.
Sans aucun respect du principe de droits humains, ils assassinent les malades
civiles et militaires, détruisent les installations sanitaires, les
plantations, brûlent les greniers et maisons d'habitation etc......
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