Paragraphe 2 : L'e-gouvernement
Dans un souci de faciliter la vie des usagers un gouvernement
performant doit répondre essentiellement à deux critères
:
? Une meilleure qualité de services dans le cadre d'une
démarche de dématérialisation.
? Une réponse rapide en évitant la longueur de
certaines contraintes d'authentification pouvant présenter des freins
à la qualité du service offert.
A ces deux critères répond l'e-gouvernement qui
présente une nouvelle phase d'évolution dans l'utilisation des
NTIC par et dans l'administration publique dans le but de rendre ses services
plus accessibles à tous ses usagers.
L'«e-Gouvernement», ou
gouvernement électronique, ou encore gouvernement en ligne, se base
essentiellement sur les éléments suivants :
? Services publics plus accessibles, plus faciles à
utiliser et plus efficaces ; ? Renforcement de l'exercice des droits
démocratiques par les citoyens ;
? Un même effet de proximité pour tous par un
réseau de connexions internet à haut débit couvrant tout
le territoire national.
L'expression e-Gouvernement englobe généralement
deux notions :
La première relative à
la dématérialisation des procédures publiques par la
numérisation intégrale de l'accès aux services publics de
l'Etat, des collectivités locales et des entreprises et
établissements publics.
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L'Open Gov et l'Administration Publique
La deuxième relative à
l'utilisation des NTIC dans l'administration publique par la mise en place de
systèmes d'information qui permettent le traitement électronique
des procédures publiques.
Ainsi, le développement du e-gouvernement doit se faire
par :
? Une coordination efficace avec les différents
intervenants au niveau national ainsi qu'aux niveaux régional et
local.
? Une simplification de l'accès par la
généralisation et l'amélioration de la dimension
technologique à travers le développement des infrastructures, la
réduction des coûts, le haut débit...
Ces critères ont permis à la Tunisie, selon un
rapport des Nations Unies, d'occuper la première place parmi les pays
africains et maghrébins en matière d'e-gouvernement. Ce rapport,
intitulée « 2010 Global E-Government Readiness Survey », est
le résultat d'une enquête qui a permis d'évaluer 192 pays
sur la base de critères relatifs à l'utilisation d'internet par
l'administration publique, les infrastructures de
télécommunications et les ressources humaines.
Ainsi, dans le cadre du développement d'e-gouvernement
une firme internationale de consultants voit que le concept d'e-Gouvernement ou
gouvernement électronique doit évoluer vers un
«Smart Government» ou gouvernement
intelligent qui met en place un portail d'accès aux services
croisés. Ce portail va remplacer les portails actuels,
caractérisés par un accès unique offert par
l'administration, par un seul portail «intelligent » qui reprend
l'information saisie par le citoyen et la transmet à tous les autres
services affectés en y intégrant les modifications et les
répercutant sur le service rendu.
Ce changement serait, désormais, possible avec le
développement du web 2.0 qui remet en question les portails web actuels
des gouvernements. D'ailleurs, l'un des experts du groupe
«Gartner», «Andrea Di
Maio», en se basant
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sur l'exemple de la ville de «Takeo » au
Japon, qui a fermé sa page web pour privilégier sa page Facebook,
se demande à partir du moment où la plupart des citoyens se
retrouvent sur Facebook, pourquoi les forcer à passer ailleurs pour
obtenir des services ?
Pour que le gouvernement améliore ses services aux
usagers «Di Maio» a avancé les
arguments suivants :
w' Les citoyens utilisent rarement les services du
gouvernement et se tournent préférentiellement vers leur moteur
de recherche favori en cas de besoin d'information ;
w' Ceux qui sont habitués à utiliser les
services gouvernementaux pour des raisons d'obligations administratives ou de
réception de prestation vont directement au site du ministère
concerné et ne passent plus par le portail général ;
w' Les tentatives de participation citoyenne aura plus de
chance d'aboutir sur un réseau social plutôt que sur un portail
gouvernemental.
De tout ce qui précède, on peut dire que si le
gouvernement électronique en Tunisie est assez développé
aujourd'hui, selon le rapport des Nations Unies, une évolution vers un
gouvernement intelligent demeure possible. Cette évolution peut se
servir, d'une part, de la popularité des réseaux sociaux en
Tunisie et, d'autre part, de l'infrastructure favorable dans l'administration
publique et chez les privés (particuliers et entreprises), surtout avec
le développement des services des opérateurs de
télécommunication en Tunisie.
Ce contexte pourrait être favorable pour une meilleure
gouvernance publique dans un cadre transparent qui favorise l'échange de
l'information entre l'administration et ses usagers par l'instauration d'un
gouvernement ouvert.
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