Conclusion
Cette étude a permis d'identifier les
déterminants de l'épargne domestique dans l'UEMOA. Elle a
analysé à la fois les facteurs macroéconomiques et
démographiques qui déterminent les performances d'épargne
dans les pays de l'UEMOA à l'aide des données de panel couvrant
la période 1975-2010 sans pour autant passer sous silence les
différents courants de pensée qui ont abordés la
problématique de l'épargne sous ses différentes
aspects.
La mise à l'épreuve des hypothèses de
l'étude a conduit à l'utilisation de la méthode des
moments généralisés (GMM). Nous avons pu identifier les
principaux déterminants de l'épargne intérieure des pays
de la zone UEMOA. Il ressort de nos estimations que le taux d'épargne
connaît une persistance dans la durée et que la variable qui a un
effet positif plus important sur l'épargne domestique est le PIB
réel par tête.
D'autres variables agissent aussi positivement sur
l'épargne domestique des pays de l'UEMOA dans notre étude. Il
s'agit du crédit intérieur fourni par le secteur bancaire,
l'indice des droits politiques et le taux d'urbanisation. Par contre les
contraintes liées à l'emprunt du secteur privé
approximées par le crédit fourni à ce secteur affecte
négativement l'épargne domestique. Les variables qui n'ont pas
d'effet significatif sur l'épargne domestique des pays de l'UEMOA sont
précisément les taux d'intérêt réels sur les
dépôts, le taux d'inflation, le ratio de dépendances des
personnes âgées de plus de 64 ans et l'espérance de vie
à la naissance. Dans un contexte actuel de crise des économies
développées, nous espérons que des actions des pouvoirs
publics sur chacune de ces déterminants comme recommandé,
permettraient une mobilisation accrue des ressources domestiques
financières. Et lorsque cette accumulation s'accompagne
d'investissements productifs, l'on pourrait promouvoir la croissance
économique de pays de la zone UEMOA.
Il convient cependant de préciser que les facteurs
identifiés sont communs à tous les sept pays de l'UEMOA sur
lesquels a porté cette étude. Le modèle ayant
été estimé en données de panel, chaque pays
possède des spécificités propres qu'il faut
considérer. Ces spécifiés résideraient dans les
variables omises, quantitatives ou qualitatives, et sont
représentées dans les effets fixes pays et dont la prise en
compte pourrait modifier certains résultats de l'étude. Pour ces
raisons, nous pensons qu'il serait nécessaire de compléter cette
étude surtout par d'autres variables qualitatives voire quantitatives,
par le biais d'une enquête sur les
54
Déterminants de l'épargne domestique dans
l'UEMOA
comportements auprès des ménages ou d'autres
facteurs institutionnels en tenant compte du milieu social et les croyances des
ménages. En définitif, certains pistes devraient permettre de
prolonger cette étude de façon à y intégrer
d'autres aspects qui n'ont pas été étudiés ou
survolés par cette étude.
D'une part, il serait intéressant de disposer
d'information sur les transmissions intergénérationnelles (legs,
donations, héritages), afin d'approfondir le rôle du patrimoine
dans le comportement d'épargne; d'autre part, des enquêtes
auprès des ménages pourraient inclure, outre les informations
présentes, les degrés d'aversion au risque et de prudence des
ménages, afin connaître la forme de l'utilité des
ménages, et de préciser la portée du motif de
précaution.
Puis, l'idée selon laquelle les personnes les plus
pauvres ont également des velléités de transmission
demande à être approfondie, dans une perspective économique
mais également sociologique.
Enfin, une étude empirique tenant en compte le
rôle de système financier décentralisé (SFD), en
particulier les institutions de microfinance (IMF), pourrait permettre de mieux
appréhender la question d'épargne des ménages dans toute
leur diversité.
55
Déterminants de l'épargne domestique dans
l'UEMOA
|