WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude des déterminants de l'utilisation des services de santé par les ménages de la zone de santé d'Uvira, province du Sud- Kivu en RDC

( Télécharger le fichier original )
par Magnat KAKULE MUTSINDWA
Université officielle de Bukavu - Licence (BAC +5) en santé publique 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

0.2. CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE

La RDC sort d'un conflit long et destructeur qui a suivi des années de crise économique de sorte qu'elle est devenue l'un des pays les plus pauvres du monde. Elle fait partie des pays les moins avancés. Sa structure économique est comparable à celle des autres pays d'Afrique centrale, mais son économie est handicapée par une guerre civile larvée et un niveau de corruption élevé. Le pays se retrouve actuellement au 167ième rang mondial de l'Indice de Développement Humain (IDH) qui la place parmi les pays les plus pauvres (Minisanté RDC, Revue du DSCRP, mai 2010).

Depuis son adhésion à la stratégie de Soins de Santé Primaires et sa souscription en 1980 à la charte africaine de développement sanitaire, la République Démocratique du Congo a toujours défini sa politique sanitaire partant des principes de base d'organisation et de fonctionnement des services de santé à finalité publique. Garantir la santé est la responsabilité du Gouvernement qui doit l'accomplir par la mise en place des structures dispensant des soins de qualité qui répondent aux besoins fondamentaux de la population. Pour un fonctionnement adéquat, ces structures devaient s'organiser en un système harmonieusement agencé, le service de zone, dans lequel se reconnaissent tous les intervenants tant publics que privés, tant nationaux qu'internationaux. S'il y a une trentaine d'années un tel système de santé a existé en RDC, à ce jour, cela n'est qu'une lointaine référence historique. Le système de santé actuel est désarticulé et semble essoufflé. La PNS et le PNDS ne sont plus que des documents historiques abstraits sans matérialisation sur le terrain (Minisanté RDC, SRSS, juin 2006).

Les services centraux, censés jouer le rôle normatif régulier, remplissent imparfaitement leur rôle et mènent des actions ne relevant pas de leurs attributions. Dans ces conditions, les partenaires extérieurs pourtant nombreux et prêts à aider le pays, consacrent une grande part de leurs ressources à financer des actions certes louables, mais qui ne cadrent pas avec le développement d'un service de santé durable (Minisanté RDC, SRSS, juin 2006).

A son accession à la souveraineté internationale, la RDC a hérité d'un système de santé basé essentiellement sur des hôpitaux et dispensaires appuyés par des équipes mobiles de lutte contre les grandes endémies. Les multiples crises politiques que connaîtra le pays immédiatement après, et qui se sont accompagnées de l'effondrement progressif de l'économie, ne vont pas épargner le secteur de la santé. C'est ainsi que très vite, les nombreux hôpitaux et dispensaires du pays vont se retrouver démunis de leurs équipements et la chaîne d'approvisionnement en médicaments connaîtra plusieurs ruptures entre le niveau central et les points d'utilisation. L'arrière-pays sera le plus touché (Minisanté RDC, Revue du DSCRP, mars 2010).

La quasi inexistence des structures communautaires, l'engourdissement chronique et la léthargie de celles qui existent se font voir dans les Zones de Santé à travers le pays. Ainsi, les quelques rares ressources affectées pour la réalisation des activités sanitaires sont mal gérées à cause de l'absence d'une structure communautaire dynamique, multisectorielle, disciplinaire, capable d'être un véritable interlocuteur de la population entière de l'Aire de santé auprès des services de santé et des partenaires. L'absence d'un véritable partenariat à ce niveau limite les possibilités d'un véritable développement sanitaire basé sur les besoins ressentis par les membres de la communauté et la recherche des solutions avec leur propre détermination. Les ressources affectées dans l'Aire de santé appartiennent à la population, mais sont utilisées par le personnel de santé sans associer les concernés (Minisanté, Revue du DSCRP, mars 2010).

Le système de financement du secteur de la santé en RDC repose principalement sur un trépied constitué du budget de l'Etat, des apports extérieurs (bilatéraux et multilatéraux) et du recouvrement des coûts des soins et services de santé auprès des usagers (jusqu'à 70% des frais de fonctionnement). Dans ce contexte, il y a un besoin de financement massif du secteur de la santé pour assurer une couverture totale des soins de santé. Ce besoin contraste malheureusement avec les ressources relativement maigres mobilisées par l'Etat (Minisanté, Revue du DSCRP, mars 2010).

L'Etat ne subventionne presque plus les soins de santé de la population. Celle-ci est au contraire obligée à se prendre en charge, en dépit de la médiocrité des revenus des quelques personnes qui

- 3 -

travaillent et qui doivent subvenir aux besoins multiformes d'une grande armée des chômeurs et des indigents. Le financement du système sanitaire de la RDC souffre ainsi d'un grand paradoxe : alors que les malades sont tenus à supporter la quasi-totalité des coûts financiers de leurs soins de santé et du fonctionnement des formations médicales qui les accueillent, leurs revenus sont loin de leur permettre de relever un tel défi (LUTUTALA B & Coll. avril 2004).

Les situations d'urgence qui ont prévalu ces dernières années avec la préoccupation de faire tout et tout de suite ont été un prétexte pour faire des interventions de façon disparate, sans suivre une démarche cohérente. Une des conséquences de cette façon de faire est la multiplication des infrastructures qui ne répondent à aucune logique de rationalisation de la couverture sanitaire (Mini santé RDC, SRSS, juin 2006).

La régularisation des privés lucratifs est presque inexistante. Au niveau des structures de premier contact, on a constaté une émergence des services privés lucratifs non coordonnés et de qualité douteuse, qui rendent encore plus complexe l'organisation de l'offre des soins de qualité et qui entravent l'organisation des services de santé et le système de rapportage à ce niveau. Cette situation qui était une caractéristique des ZS en milieu urbain, est de plus en plus constatée en milieu rural (PNDS en RDC 2011-2015, mars 2010).

Le contexte à l'Est de la RDC est encore instable, marqué par des changements d'alliances entre groupes armés, d'incessantes opérations militaires, d'insécurité, de banditisme, de violence et d'instabilité. Cette dernière continue de pousser les gens à quitter leur domicile et limite la capacité des intervenants du secteur de la santé. Des décennies de négligence du système de santé en RDC ont entraîné une hausse des taux de mortalité materno-infantile à travers le pays. L'espérance de vie y est parmi les plus faibles au monde (MSF, 2011).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo