CHAPITRE III. DISCUSSION DES RESULTATS
3.1. LES CARACTERISTIQUES DES MENAGES
D'après les résultats de cette étude,
88,8% des responsables des ménages étaient des pères de
famille contre 11% constitués des mères de famille et 1,3% des
membres de famille. 76,5 sont des mariés et 5% sont des veufs (ves). Le
statut du responsable de ménage et son état matrimonial
influencent grandement le recours aux soins de santé en cas de maladie
(p valeur < 0,05). Les familles dont le responsables sont des pères
de famille ou un membre de famille présentent significativement une plus
grande probabilité de recourir aux soins en cas de maladie que ceux dont
le chef de ménage est une mère de famille (OR=2,93 IC
95%=1,23-5,27) et ceux n'étant pas veuf (ves) présentent une
grande probabilité de recourir aux soins (OR=8,22 IC 95%=3,65-11,71) que
les veufs (ves). Ces résultats ne diffèrent pas de ceux
trouvés par A. Koné-Péfoyo et M. Rivard en 2005, qui ont
montré que les femmes dont les responsables sont les pères de
famille avaient une grande probabilité de recourir aux services de
consultation maternelle (OR = 1,60, IC 95 % = 1,06-2,42) que celles qui vivent
seules.
En ce qui concerne l'âge, les résultats ont
montrés que l'âge médian des responsables de ménage
est de 45,5ans et le responsable le moins âgé a 20ans tandis que
le plus âgé a 80ans. Les résultats ont montré que
l'influence de l'âge sur le recours aux soins reste faible (p valeur
>0,05, OR=1,11 IC 95%=1,58-1,64). Ces résultats sont proches de ceux
trouvés par ACF dans la ZS d'Uvira en 2007 qui a trouvé une
moyenne d'âge de 46,7ans pour le chef de ménage.
S'agissant de la religion des responsables de ménage,
les protestants sont les plus nombreux avec 44,8% suivi de 36% des catholiques
et 11,5% des musulmans. Ce nombre élevé des musulmans dans la ZS
d'Uvira résulte de sa proximité avec la capitale burundaise
où la religion musulmane occupe une place de choix dans la population et
le nombre élevé des protestants se justifie par la
présence en grand nombre da la tribu des Bafuliru qui pratiquent presque
en majorité la religion protestante (PU-AMI, 2006).
Les résultats trouvés dans cette étude
ont montré que 63% des responsables de ménage et 54,3% des
répondants ont soit atteint ou terminé le niveau d'étude
secondaire, 17% des responsables et 25,8% des répondants ont soit
atteint ou terminé le niveau primaire, 12% des responsables et 19,3 des
répondants n'ont aucun niveau, seulement 8% des responsables et 0,8% des
répondants ont atteint ou terminé le niveau universitaire. Ainsi,
nous avons trouvé que le comportement des ménages face au recours
aux soins de santé dépend du niveau d'étude du responsable
(p valeur <0,05), ceux qui sont arrivés au banc de l'école,
quel que soit le niveau, présentent une très grande
probabilité d'utiliser un service de santé en cas de maladie
(OR=10,52 IC 95%=5,98-17,17) que ceux qui n'ont aucun niveau
dinstruction. Ces résultats sont proches de ceux
trouvés dans l'enquête démographique et de santé
effectuée par le Ministère du plan de la RDC en 2007, qui a
trouvé que 21% des ménages enquêtés n'avaient pas
atteint aucun niveau d'instruction, 38% avaient atteint le niveau primaire,
38,5% le niveau secondaire et 2,5 le niveau universitaire avec des
disparités considérables par province.
Des nombreuses études mettent en exergue le fait que le
niveau d'instruction atteint est lié à l'utilisation des soins de
santé et signale l'état de santé. Selon un rapport
publié par le National Center for Health Statistics en 1998,
l'éducation d'un responsable adulte (chef de famille) contribue à
la fréquence et le type de soins de santé utilisés. Les
familles dont le chef avait effectué moins de 12 ans d'enseignement
rapportaient de mauvais état de santé, des taux plus
élevés de jours d'incapacité et de l'utilisation en milieu
hospitalier plus. Toutefois, dans les familles où l'adulte responsable
possédait 16 ans ou plus en éducation, une utilisation accrue des
services de soins et la baisse des taux pour les caractéristiques de la
santé d'autres ont été signalés. La médiane
des revenus des familles a augmenté à chaque niveau
d'éducation supérieur pour les hommes et les femmes dans chaque
course et groupe ethnique.
Dans une conférence internationale conjointe ONUSIDA,
Unicef, Banque Mondiale et OMS tenue à Addis-Abeba du 20 au 22 novembre
2006, on reconnait que le niveau d'instruction de la mère est un
déterminant important de l'utilisation des services de santé, en
particulier dans les zones urbaines et pour les soins préventifs ; dans
les régions urbaines, l'utilisation des services de santé, et des
interventions préventives
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en particulier, augmente avec chaque année de
scolarisation de la mère. Les modèles de régression
indiquent qu'il y a plus de chances que les mères qui ont
été, un tant soit peu, scolarisées aient
bénéficié d'un accouchement médicalement
assisté et qu'elles aient fait vacciner leurs enfants contre la
rougeole. Mais, si l'on tient compte de la situation socio-économique,
cet avantage n'est pas évident pour les soins curatifs de base aux
enfants. Ce qui permet de soutenir là aussi que le problème peut
tenir à l'accessibilité physique et financière des
services de santé.
Les résultats ont prouvé que 82% des personnes
rencontrées lors de notre enquête sont constituées de
pères ou mères de famille, celles-ci sont nombreuse avec 71,8%.
Ce qui montre que c'est beaucoup plus les femmes qui n'ont pas d'occupation par
rapport aux hommes. L'absence d'activité économique parmi les
femmes est un signe de faiblesse de revenu et donc une cause de
pauvreté.
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