Titre III) Méthodologie et analyse des
observations de terrain
Il s'agira dans ce titre de détailler les
démarches que j'ai eues concernant la méthodologie de mes
observations de terrain. Dans un premier chapitre, nous verrons les
difficultés rencontrées, les choix qui ont été
faits, validés ou non pour la suite finale du mémoire. Dans le
chapitre 2 nous analyserons les données observées pour
répondre à notre double problématique concernant les
attitudes des acteurs de terrain au tennis : « Existe-t-il des
différences de comportement chez les enseignants de tennis selon qu'ils
entrainent des hommes ou des femmes ? » et « Comment les joueuses
semblent-elle se comporter par rapport aux stéréotypes
sexués que l'on associe au féminin ? ». Nous essaierons
d'apporter une réponse claire à ces questions.
Chapitre 1 - La méthodologie de
l'observation
Nous nous sommes intéressés au comportement des
enseignants selon qu'ils enseignent aux hommes ou aux femmes. Le fait
d'observer les joueurs et les joueuses m'a permis d'établir des
différences, mais aussi des similitudes. Ce chapitre sera l'occasion de
revenir sur les différentes étapes auxquelles j'ai
procédé et les difficultés rencontrées pour mener
à bien mon travail de recherche, relatif au tennis féminin.
Ayant effectué un stage de huit semaines au sein du
service administratif de la Ligue de l'Essonne de Tennis, j'ai pu obtenir de
nombreux renseignements et accéder aux données de
l'administration fédérale de la FFT. J'ai rapidement
décidé de centrer mon enquête sur les joueuses et
entraineurs affectés aux clubs de l'Essonne. Il m'a semblé
pertinent d'établir des panels. Dans un premier temps j'ai
cherché à établir des catégories de clubs
référencés par leur nombre de licenciés. Ainsi,
cinq catégories sont sorties : les clubs ayant 100 licenciés et
moins, entre 101 et 200, entre 201 et 300, entre 301 et 450, et les clubs ayant
451 licenciés et plus. La deuxième étape fût
d'établir un panel d'enseignants. Je souhaitais contacter tous les
enseignants référencés, diplômés
fédéraux et/ou d'état, quelque soit leur niveau de
qualification. J'ai recensé l'ensemble des enseignants présents
sur les quinze clubs choisis précédemment. Ceux-ci ont
été triés selon leur club de rattachement, or dans le
milieu du tennis ceux-ci sont autorisés à enseigner dans
plusieurs clubs. 65 enseignants sont référencés sur les
quinze clubs sélectionnés, seuls 62 d'entre eux ont
renseigné leur adresse mail. La troisième et dernière
étape au niveau méthodologique était de constituer un
panel de joueuses. Celles-ci ont été sélectionnées
selon leur club de rattachement.
- Emancipation et représentations sexuées des
femmes dans le système fédéral du tennis français
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- Emancipation et représentations sexuées des
femmes dans le système fédéral du tennis français
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J'ai affiné mon tri en ne sélectionnant que les
joueuses née en 1997 et avant pour la simple raison que les joueuses
plus jeunes n'étaient pas aptes à répondre comme je le
souhaitais à l'enquête. C'était donc 533 joueuses qui sont
sorties de mon tri.
Les lectures de documents relatifs aux enquêtes dans le
milieu sportif47 m'ont été d'une aide précieuse
pour mon travail, et notamment sur l'élaboration de grilles
d'observations. Ces grilles d'observation avaient pour objectif d'obtenir une
vision synthétique des données recueillies, pour ensuite pouvoir
rédiger un rapport clair et précis. Ces grilles d'observation ont
été construites selon des critères précis
prédéfinis avant l'enquête, aidant également
à l'élaboration de questionnaires que j'avais prévus.
Or, cette démarche entamée n'était pas
une solution viable pour répondre de manière précise
à notre problématique. Sur les conseils de ma directrice de
mémoire, j'ai décidé d'orienter mon travail
d'enquête sur des observations (à partir de critères
prédéfinis) d'enseignants en train d'exercer sur le terrain. Ce
choix a été motivé par plusieurs difficultés
rencontrées. En effet, apparaissait une incohérence entre ma
problématique et la méthode que j'avais mise en place. C'est
davantage en observant directement les entraineurs en train d'exercer que l'on
peut percevoir les changements de comportement. Alors que je m'étais
orienté sur leurs avis et leurs visions des choses. Par ailleurs, j'ai
évité de mettre au courant les enseignants observés pour
ne pas influencer indirectement leur manière de se comporter avec leurs
élèves. Mon étude s'est donc finalement pleinement
centrée sur ce que les enseignants font, plutôt que ce qu'ils
pensent. Il a fallu également que je me positionne de façon
neutre par rapport à mes observations. Ce qui fût une tâche
délicate dès lors que je suis moi-même enseignant de
tennis. J'ai essayé au maximum, de me détacher des ressentis que
je peux avoir afin de traiter de la manière la plus objective possible
mes observations.
Méthodologie :
Ayant des objectifs plus clairs concernant l'avancée de
mon enquête, je me suis concentré à mettre en place des
grilles d'observation. Ces grilles devaient être les plus précises
possible, et c'est pour cette raison que j'ai choisi de les constituer en trois
parties distinctes : La situation, la mise en scène, et les indicateurs
de comportement. Sur chacune des parties, plusieurs critères observables
apparaissent, avec à chaque fois une contextualisation de la situation
et de l'enseignant avec les élèves, observés.
47 CHIFFLET pierre et RUNDSTADLER Laurent, «
Le jeu de rôles des moniteurs dans les clubs de tennis », Staps
n°57, p. 7-20, 01/2002.
41
Vous trouverez en annexe le contenu détaillé de
la grille d'observation avec, pour chaque critère, une explication. Nous
avons convenu avec ma directrice de mémoire qu'une segmentation en
fonction des loisirs serait effectuée. Ce choix se justifie par les
différences observables entre les entrainements en ligue (joueurs et
joueuses de haut niveau, pôle espoir) et les entrainements de club
(joueurs compétiteurs et/ou loisirs). Il était essentiel de
trouver plusieurs enseignants observables avec les deux publics (féminin
et masculin) pour avoir un outil de comparaison viable. Nous verrons
précisément dans le chapitre 2 les corrélations qui
apparaissent entre les écrits de la fédération et la
réalité du terrain. Pour chaque observation effectuée, la
rédaction se verra structurée sur le public masculin dans un
premier temps, le public féminin dans un deuxième temps, et les
rapprochements qui apparaissent avec le discours et les attentes de la
Fédération Française de Tennis dans un troisième.
Néanmoins, il est important de prendre en compte le fait que les
analyses qui vont suivre ne peuvent être considérées comme
représentatives, car l'objet de notre questionnement s'inscrit davantage
dans une dimension qualitative que quantitative. Un approfondissement de la
question avec l'élaboration d'une enquête quantitative dans un
mémoire ultérieur en Master me permettrait d'aller au bout de mon
objet d'étude.
Pour des raisons d'égalité, j'ai effectué
plusieurs observations en centre de ligue et plusieurs également en
club, deux de celles-ci sont retranscrites dans le chapitre suivant,
basé sur les analyses. Certaines fois, les observations d'enseignants
sur le centre de ligue n'ont pu être exploitées car ceux-ci n'ont
pas pu être observés sur des séances avec les deux sexes.
L'objet de mon travail consistant en une comparaison des attitudes des
enseignants selon les sexes entrainés n'a donc pu être
résolu.
Avant de rédiger mes analyses, celles-ci ont
été retranscrites de manière brève dans des
tableaux récapitulatifs auparavant. Pour des raisons pratiques j'ai fais
le choix de procéder comme cela. Ces tableaux seront présents en
annexe pour une meilleure lecture du travail effectué.
Par ailleurs, un tableau synthétisant la pyramide des
classements de tennis français sera disponible en annexe pour mieux
situer les niveaux observés en centre de ligue.
L'ensemble des retranscriptions présentes en chapitres
2 ont été rédigées dans le respect de l'anonymat
des enseignants et élèves observés. Ainsi, des
détails caractéristiques seront donnés (fonction,
classement, expérience professionnelle) sans les noms et prénoms
des gens faisant partie de l'étude.
- Emancipation et représentations sexuées des
femmes dans le système fédéral du tennis français
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Chapitre 2 - Les différences de comportement
chez les enseignants de tennis selon qu'ils entrainent des hommes ou des
femmes.
Nous verrons dans ce chapitre les analyses des observations
effectuées sur le centre de Ligue de l'Essonne de Tennis (loisirs
sérieux) et celles effectuées en club (loisirs traditionnels).
Pour chaque observation, nous préciserons le profil de l'enseignant et
la mise en scène de la séance analysée. Des
parallèles seront établis entre le travail mené sur le
terrain par les enseignants et les discours de la Fédération
Française de Tennis. Chaque fois, les propos seront positionnés
en fonction de la problématique soulevée : Existe-t-il des
différences de comportement chez les enseignants de tennis selon qu'ils
entrainent des hommes ou des femmes ?
I/ Observations des « loisirs sérieux
»
Dans un premier temps, nous allons essayer de définir
ce que recouvre la notion de « loisirs sérieux ».
D'après STEBBINS, les gens s'engageant dans les loisirs sérieux
cherchent à être reconnus socialement.
Robert A. STEBBINS distingue plusieurs types d'individus : les
« amateurs » (activités de théâtre, d'art, de
musique, de danse, de sport et de science), les « hobbyistes »
(activités de collection, de décoration, de cuisine, de nature et
de fabrication de jeux) et les « bénévoles de
carrière » (activités de nécessité,
d'éducation, d'affaire civique, de développement spirituel, de
santé, d'art...). Néanmoins, le loisir sérieux ne doit pas
être perçu seulement comme une détente, un divertissement
ou une récupération. Cette notion est rattachée aux
valeurs d'investissement en termes de ressources humaines, de temps, et
d'apprentissage. Le loisir sérieux se distingue de la notion de «
loisir » au sens traditionnel par sa dimension importante. Le
ludique n'est plus l'objectif prépondérant, le loisir
sérieux se veut constructif et suit une logique d'apprentissage afin
d'atteindre un objectif prédéfini. Dans notre cas, la notion de
« loisir sérieux » apparaît comme justifiée
dès lors que nos observations se font dans le cadre d'entrainements sur
le centre de ligue de jeunes sportifs de haut-niveau ayant un projet
professionnel sportif à court ou moyen terme. Ainsi, nous retiendrons
que les jeunes joueurs et joueuses vus lors des observations de terrain, ne
jouent pas au tennis que dans une dimension ludique et de plaisir, mais suivent
un cheminement prédéfinis par eux-mêmes et les entraineurs
pour mener à bien leurs projets en tant que futurs joueurs
professionnels. Lors des observations effectuées plusieurs choses en
sont sorties concernant les critères établis.
- Emancipation et représentations sexuées des
femmes dans le système fédéral du tennis français
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- Emancipation et représentations sexuées des
femmes dans le système fédéral du tennis français
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Première observation :
Dans un premier temps, j'ai observé un enseignant
diplômé d'état deuxième degré, entraineur de
ligue ayant en charge plusieurs jeunes du pôle espoir de l'Essonne et
responsable de section au sein de la Ligue de l'Essonne de Tennis. Je l'ai
d'abord observé en train de travailler avec cinq garçons
âgés entre 14 et 16 ans, tous au niveau régional/national
(classés entre 4/6 et 2/648). La séance
observée a duré deux heures, faisant l'objet d'un entrainement
quotidien de ces jeunes sur le centre de ligue. Ce jour-là les objectifs
attendus par l'enseignant étaient essentiellement tactiques avec des
situations de jeu en gammes fermées dans un premier temps et des points
à thèmes dans un second. J'ai pu constater que l'enseignant
parlait fort et très régulièrement. Les consignes
étaient surtout transmises de manière générale avec
quelques fois des passages individuels avec chacun pour préciser les
attentes sur le plan technique (« transfert vers l'avant », «
relâche ton coude », « pose tes appuis »É). Les
termes spécifiques sont nombreux, à tel point qu'un individu
novice au tennis ne serait en position de comprendre la plupart des consignes.
Il apparaît assez nettement qu'une grande proximité régit
les rapports entre les élèves et l'enseignant, ceci dû
certainement au fait que les entrainements soient quotidiens avec l'entraineur.
J'ai pu remarquer que les joueurs étaient réceptifs de
l'enseignant sans pour autant poser des questionnements.
L'enseignant a son attitude propre à lui-même en
ce qui concerne sa gestuelle : sa raquette est plaquée contre le corps,
il tient continuellement trois ou quatre balles dans sa main, prêt
à en fournir au joueur le plus proche ayant besoin. Au niveau du
placement, l'enseignant se trouve le plus souvent relativement
éloigné des joueurs, en retrait par rapport au jeu. Le langage
verbal utilisé par l'enseignant se veut particulièrement
familier, il apparaît même régulièrement des
blagues.
Quelques jours plus tard, j'ai pris le temps d'observer ce
même enseignant lors d'un entraînement de deux filles
âgées de 15 et 19 ans, la plus jeune étant au niveau
national (-2/649), l'autre se rapprochant du circuit mondial junior
(ITF/WTA) classée -1550. Concernant la séance
observée, le thème était quasi scrupuleusement le
même que pour les garçons : un travail de gammes fermées et
des points à thèmes avec des objectifs essentiellement tactiques.
Néanmoins, l'attitude de l'enseignant varie sur plusieurs points.
Contrairement aux garçons, la voix est basse, les consignes sont
systématiquement individualisées directement. Les termes
utilisés sont là encore très spécifiques et
difficilement accessibles à un non-initié au tennis. Une grande
proximité régie les relations entre l'enseignant et les deux
élèves observés. L'enseignant
48 Les classements sont visibles en annexe dans un tableau
synthétique de la pyramide des classements de tennis français.
49 Ibidem
50 Ibidem
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- Emancipation et représentations sexuées des
femmes dans le système fédéral du tennis français
-
nomme les joueuses par des surnoms, sobres mais affectifs. A
l'inverse des garçons, les joueuses paraissent très demandeuses
et démontrent un besoin d'attention parfois décuplé. Une
impression générale nous mène à penser que les
joueuses sont davantage sujettes à des doutes durant la séance
(lors de plusieurs fautes consécutives, d'échecs concernant les
objectifs attendus, etc.). L'attention portée par l'enseignant aux
joueuses apparaît individualisée et également
répartie entre elles. Contrairement aux garçons, l'entraineur est
systématiquement placé près des joueuses, les consignes
sont données à voix basse comme si un cadre plus
personnalisé et intime était recherché par
l'enseignant.
Des parallèles peuvent être faits entre les
observations effectuées et le discours de la fédération.
En effet, l'attention particulière de l'enseignant envers ses joueuses
correspond aux attentes la FFT vues précédemment dans notre Titre
II. L'individualisation dans les relations observées correspond
également. L'entraineur est en effet toujours placé proche des
joueuses. Concernant le comportement de celles-ci, les observations vont dans
le sens de la FFT une fois encore, celles-ci ont en effet montré une
attitude où elles sont demandeuses et davantage sujettes au doute que
les garçons. L'enseignant essaye au maximum d'installer une
présence sur le terrain, tant verbale que non-verbale, une prestance.
Beaucoup d'éléments apparaissent comme évidents entre le
discours et la réalité du terrain, le fait que l'enseignant
observé soit particulièrement formé et
expérimenté à travers son parcours professionnel et le
poste qu'il occupe (entraineur de ligue) doit jouer en faveur de ce
raisonnement.
Deuxième observation :
L'analyse de l'observation qui va suivre est centrée
sur l'entraineur fédérale de la ligue, c'est-à-dire celui
qui avec le conseiller technique régional, coordonne l'équipe
enseignante du centre de ligue pour mener à bien les projets
professionnels des jeunes du pôle espoir essonnien. Celui-ci justifie
d'une grande expérience en tant qu'entraineur et est titulaire du
Diplôme d'Etat Supérieur d'entraineur tennis. La première
séance observée avec les garçons était en
réalité un entrainement individuel d'un jeune de 13 ans au niveau
national (classé 4/6) avec un sparring partner51
adulte homme. Le type d'exercice majeur observé était une
situation de jeu en gammes ouvertes. L'enseignant ne s'est placé que sur
la partie de terrain de son joueur, sur le côté. La voix
était forte, le ton dynamique. Néanmoins il apparaissait comme
évident que l'entraineur interférait de manière
pondérée sur le jeu pour laisser place à une
continuité et à une gestion autonome du joueur.
51 La notion de « sparring-partner »
fait référence à un partenaire d'entraînement
présent pour favoriser la préparation d'un sportif
entraîné. En général, celui-ci n'est pas
conseillé par l'entraineur, il n'est présent que pour relayer le
jeu et permettre la constitution de situations d'exercice précises.
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Les interventions verbales peu présentes laissaient
davantage place à une grande présence physique de l'entraineur,
très proche du jeu et de son joueur, très observateur et donc
influent. Les interventions sont centrées sur des correctifs techniques,
les mots employés sont très spécifiques et familiers.
L'entraineur nomme son joueur par un surnom. Il circule beaucoup dans un
périmètre restreint, ce qu'on pourrait interpréter comme
une grande présence pour son joueur. Sur toutes les phases de repos, des
feedbacks sont faits pour comprendre et analyser le ressenti du joueur.
Par la suite, j'ai eu l'occasion d'observer ce même
enseignant sur l'entrainement de deux joueuses du centre de ligue, la
première ayant 15 ans classée -2/6, l'autre étant -15 et
ayant 19 ans (niveau national). Il apparaît comme évident de
fortes différences de comportement chez l'enseignant une fois encore. En
effet celui-ci s'adresse aux joueuses avec un ton plus doux, moins familier,
mais tout de même dynamique. La relation enseignant/élèves
paraît moins évidente et familière qu'avec les
garçons. Les interventions verbales sont significativement plus
présentes. La présence de l'enseignant sur le terrain est
très marquée, il circule beaucoup. On entend moins de blagues,
davantage de termes techniques, les propos sont moins évasifs, davantage
centrés sur le jeu et la dimension technico-tactique. Les consignes sont
systématiquement individualisées en fonction des objectifs de
chacune. Les attentes de l'entraineur varient selon les joueuses. Le regard est
porté sur les aspects techniques des joueuses et leur placement sur le
terrain.
Là encore des liens apparaissent entre le discours de
la FFT et les observations faîtes sur le terrain. L'enseignant s'inscrit
dans les attentes de la fédération en individualisant ses
consignes et en accordant une répartition égale de son attention
auprès de ses joueuses. La présence tant au niveau verbal que
physique de l'enseignant est importante. Néanmoins, on
décèle une proximité moindre entre l'enseignant et les
joueuses comparativement aux garçons entrainés. Le ton et le
langage choisi par l'entraineur sont moins familiers, les mots employés
sont tempérés.
Peut-être pourrait-on interpréter cela par une
« barrière » ou distance dans les relations entre l'enseignant
et les élèves filles ? On distingue tout de même une nette
différence d'attitude chez l'enseignant en fonction des sexes
entrainés dans le contexte sportif particulier du centre de ligue.
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