Rôle du capital social dans l'appropriation par la communauté d'un projet de développement rural à l'extrême-nord (Cameroun).( Télécharger le fichier original )par Laurent Parfait NDENGUE Université Catholique d'Afrique Centrale - M.Sc en Développement et Managemrnt des Projets 2011 |
IV. INTERET DE L'ETUDENotre étude présente un double intérêt : Le premier intérêt revêt un caractère social et tandis que le second un caractère scientifique : A. Intérêt socialDepuis plus de deux décennies, les populations de la région de l'extrême-nord du Cameroun ont su maintenir en équilibre les écosystèmes. Mais aujourd'hui, le développement de l'économie de marché, l'explosion démographique, le surpâturage, amènent les populations à exercer une pression accrue sur les ressources naturelles. Face à une telle situation, la protection de l'environnement devient un devoir commun et universel de respect du bien collectif, destiné à tous1(*).Conduire une étude sur le capital social et la lutte contre la désertification en milieu rural revient à clarifier les pesanteurs dans la mise en oeuvre des programmes/projets et d'interroger le degré d'implication et d'appropriation des bénéficiaires. Ce travail peut être un outil adéquat pour les différents acteurs intervenants dans le domaine du développement, en général, et de la lutte contre la désertification en particulier. Ainsi, ces promoteurs de développement pourront mieux concevoir les projets/programmes conformément aux réalités socioculturelles des populations cibles. B. Intérêt scientifiqueNotre travail de recherche met en exergue les notions de capital social et de développement au Cameroun. A la suite d'autres études2(*) dans le domaine, nous nous proposons d'apporter des éléments d'analyse sur le rôle du capital social dans la l'appropriation d'un projet de développement à partir des informations issues de la mise en oeuvre du PLID. L'apport de notre travail se situe au niveau où nous aborderons le capital social comme outil qui peut promouvoir l'appropriation des activités de lutte contre la désertification. En analysant ce thème, nous relevons que l'avancée du désert n'a pas pour seule cause le climat, les facteurs socioculturels y participent également. Ainsi, l'introduction d'un projet de lutte contre intégrée contre la désertification peut remettre en cause des coutumes antédiluviens et désorganiser la société. Dès lors, l'adhésion de la communauté au projet dépend des stratégies adoptées. Celle du PLID consiste à former certains membres de la communauté pour qu'ils deviennent des collaborateurs. Notre travail adopte en outre la démarche d'appropriation d'un projet par la population cible, dans une logique qui veut de plus en plus que les bénéficiaires soient les principaux acteurs de leur développement. Enfin, ce travail ne s'en veut pas moins servir d'outil de réflexion continue renvoyant constamment le lecteur à la dimension sociale dans les initiatives de lutte contre la désertification en général, et de la gestion durable des ressources naturelles en milieux arides en particulier. A la suite de l'analyse des intérêts social et scientifique, nous passerons en revue quelques études menées sur le capital social, la lutte contre la désertification et le développement rural. * 1Cf. Pape Jean Paul II, Encyclique Centesimusannus, 40 * 2 De nombreuses recherches ont été menées sur la question de capital social depuis le début des années 1980 et tout particulièrement au cours des années 1990, et un nombre important d'articles et d'études a été publié (Bourdieu, 1986 et 1993 ; Putnam, 1993 et 2000 ; Coleman, 1988 ; Woolcock, 1998 ; Fukuyama, 1999 ; Burt, 2000 ; Norris, 2003 ; Arnason et al., 2004 et bien d'autres.) |
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