III. LES RESEAUX SOCIAUX COMME VECTEUR DE DEVELOPPEMENT
Cette section aborde le rôle des réseaux sociaux
et professionnels de la communauté. Nous avons ainsi fait une analyse
des réseaux formels et informels axée sur le type, la
qualité et la proximité des liens entretenus.
A. Les réseaux
formels à Wazzang-Kalliao
Les populations de cette localité ont deux types de
réseaux formels auxquels ils participent dans leurs activités
quotidiennes. Il s'agit d'un réseau des bénéficiaires
directs de l'action du PLID et un réseau de ceux qui n'en
bénéficient pas directement. Le lien instrumental entre les
agents de développement et les populations est devenu plus fort avec
l'intégration des locaux dans la mise en oeuvre du projet. Les
populations dépendent donc énormément des conseils des
agents du PLID et du CDD. La relation entre les populations et celle des agents
du CDD ressemble à celle qui lie un patient à un médecin.
Une certaine affinité est donc née entre les populations et le
CDD, ainsi qu'un niveau de confiance envers ses agents surtout qu'ils sont les
natifs de la localité et sont aussi pour la plupart les entrepreneurs
agricoles.
L'information offerte par le PLID est pour tous, mais les
privilèges qu'offre le projet appartiennent seulement aux membres des
organisations partenaires. Ces activités sont menées dans des
petits groupes afin que le grand nombre en bénéficie et que tout
le monde participe au sein de son groupe. Ainsi, tous les membres doivent
respecter le règlement intérieur du groupe, pour que seuls les
membres bénéficient des actions directes pour l'efficience et
l'efficacité du projet.
En outre, le projet étant dans sa phase pilote,
seulement un nombre limité d'organisations pouvait
bénéficier de son action. Même si cette forme de
discrimination ne permet pas toujours la vulgarisation des innovations
introduites au sein des groupes, les actions de lutte contre la
désertification pratiquées par le PLID débordent sur le
reste de la communauté villageoise par l'entremise des membres des
comités locaux, des membres groupes de bénéficiaires du
PLID et des membres des groupes cible. L'appartenance à un groupe offre
donc à chacun des membres le soutien du capital ;
« propriété collective qui, telle une pièce
d'identité, leur confère une certaine
légitimité » (Weisinger, 2007). Le capital social
est donc distribué, mobilisé, utilisé ;
transformé et échangé régulièrement au sein
des communautés de Wazzang-kalliao par la coopération qui peut
bénéficier, comme nous l'avons souligné plus haut, autant
l'individu que le groupe (Paldam, 2000; PRP, 2005 : 25).
La participation sociale dans ces groupes formels
organisés dans les activités de lutte contre la
désertification à Wazzang-Kalliao est très faible. Le
capital social détenu par un individu dépend donc de sa
capacité à mobiliser un réseau social détenu par
les autres membres de ce réseau comme l'a démontré
Bourdieu (1986). La plupart des activités se déroulent dans les
réseaux informels.
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