2. Organisations
socioprofessionnelles
L'organisation socioprofessionnelle des cantons de Wazzang et
de Kalliao est très riche ; on y rencontre des comités de
développement (à Kalliao et à Mbozo), les GIC
encadrés par la SODECOTON et d'autres organisations formelles ou
informelles encadrées par des structures de développement local
comme GIZ-PAAR, CDD, PREPAFEN, PCRD-MINADER, SNV, MINEPIA, etc.
Ces différentes organisations jouent un rôle
déterminant dans le processus de développement de la
localité. Ainsi, les comités de développement ont pour
objectif de promouvoir les activités de développement. Il s'agit
de la réalisation d'infrastructures sociales (écoles, points
d'eau, centre de santé, etc...), la lutte contre la sous-scolarisation,
la sensibilisation pour la protection de l'environnement, la fourniture des
équipements et le paiement des salaires des enseignants vacataires.
L'objectif des GIC COTON est d'améliorer la production cotonnière
et vivrière dans la région afin de permettre
l'épanouissement des membres. Les autres groupes ont
généralement pour objectif de développer la
solidarité et améliorer le niveau de vie des membres. Il faut
noter qu'avec l'arrivée du PLID, l'organisation socioprofessionnel a
connu une grande évolution avec la redynamisation des certains groupes
et la création d'autres à l'instar les comités locaux dans
les villages bénéficiaires du projet.
3. L'habitat
Il existe deux types d'habitat à Wazzang-Kalliao selon
que l'on se trouve dans la plaine ou dans la montagne. Dans la plaine,
l'habitat est mixte, il existe des cases modernes et des cases traditionnelles,
alors que dans la montagne, l'habitat est essentiellement traditionnel. Les
cases sont construites à l'aide des pierres et de terre battue. Elles
sont généralement rondes avec des toits en paille. Le nombre des
cases dans une concession est fonction de la taille du ménage.
Grâce à la forte cohésion sociale qui existe entre les
populations de la localité, les travaux de construction des cases
concernent tous les hommes du village et se déroulent dans un
délai très court. Cette participation de tous réduit aussi
le budget alloué à la main d'oeuvre.
4. Accès au foncier
D'après le rapport sur le Plan National de Gestion de
l'Environnement, la région vit une insécurité
foncière parce que « La législation foncière et
domaniale présente des lacunes qui ne permettent pas une gestion
harmonieuse des espaces et de ressources » (PNGI, 1996). En effet, le
régime foncier est assez complexe et confie la plus grande partie des
terres à quelques dignitaires qui les donnent en métayage. En
outre, les Peuls, arrivés dans la région au
19ème siècle se sont installés dans les plaines
et vallées, faciles d'accès et riches en pâturages. Ils
dominent de vastes territoires et ont même imposé aux populations
autochtones leur système sociopolitique hiérarchisé et
centralisé autour du Lamido. Celui-ci assure le contrôle des
terres, et des activités socioéconomiques de sa circonscription
territoriale (A. Beauvilan, 1989 : 100). La superposition du droit
coutumier et du droit moderne sur les terres est très perceptible, et on
relève des relations quelques fois tendues entre l'administration
publique et l'administration locale. L'insécurité et la pression
foncières constituent des obstacles à l'appropriation de
certaines actions du projet, notamment des aménagements et la promotion
de la plantation d'arbres. L'insécurité foncière est en
effet reconnue parmi les éléments qui bloquent les processus
d'intensification de l'agriculture et de renouvellement des ressources
naturelles à Wazzang-Kalliao. En effet, comment un paysan peut-il
envisager autre chose qu'une agriculture minière lorsqu'il n'est pas
assuré de cultiver son champ l'année suivante ? Ce
problème ancien et fondamental est ressenti par tous et concourt
à la culture extensive même chez ceux qui cultivent leur terre
familiale. Chacun s'efforce en effet de mettre en valeur les surfaces maximales
en attendant une réelle application des textes ou une réforme
foncière. Cette situation explique le faible intérêt
porté à l'agroforesterie par de nombreux producteurs agricoles et
l'intérêt modéré de quelques
bénéficiaires pour certaines actions du projet telles que
l'introduction ou la préservation de l'arbre dans les parcelles. Les
arbres qui poussent par hasard dans des parcelles constituent des obstacles
à la culture attelée bovine, asine et équine qui prend de
l'ampleur dans la région.
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