PARTIE III : ANALYSE INTEGREE ET RESTITUTION DES
RESULTATS
I - NOTION DE SENSIBILITE, DE VULNERABILITE ET DE L'ETAT DE
SANTE
Les données recueillies au cours des différentes
phases successives de l'étude (bibliographie, terrain,
enquêtes,...) peuvent être groupées en deux grandes
catégories : les données correspondant à la
vulnérabilité et celles correspondant à la
sensibilité.
I-1. LA SENSIBILITE
Les données de sensibilité sont des descripteurs
permettant de décrire les caractéristiques intrinsèques du
milieu. Ces données informent ainsi sur les caractéristiques
biocénotiques et géomorphologiques propre à chaque type de
milieu. Plusieurs paramètres écologiques faisant appel à
des caractéristiques structurelles et fonctionnelles des
écosystèmes sont donc à évaluer. Elle
intègre donc la « capacité de charge »
intrinsèque du récif aux facteurs d'agressions
extérieurs.
Des indices de sensibilité sont attribués
à chaque zone selon les typologies des peuplements et les
caractéristiques écologiques. Quatre niveaux de
sensibilité ont été décidés :
- sensibilité faible (valeur 1) : indices
attribués à des milieux peu sensibles (diversité
biologique et espèces caractéristiques faibles). Ces milieux sont
assez résistants aux facteurs de perturbations (la possibilité
d'assimilation)
- Sensibilité moyenne (valeur 2) : indices
attribués à des milieux intermédiaires (diversité
biologique, abondance spécifique moyenne, dominance spécifique
moyenne,...) moyennement résistants aux facteurs de perturbation.
- Sensibilité moyenne à forte (valeur 3)
: indices attribués à des milieux à haute valeur
écologique (diversité biologique moyenne, productivité
biologique moyenne) plus résistants aux facteurs de perturbation.
- Sensibilité forte à très forte
(valeur 4) : indices attribués à des milieux à haute
valeur écologique (forte biodiversité, abondance, espèces
spécifiques, productivité,...). Ces types de milieux sont
très sensibles aux facteurs de perturbation.
I- 2. - 23 -
LA VULNERABILITE
Les données de vulnérabilité sont des
descripteurs permettant de caractériser les différents usages du
milieu en fonction de leur nature et de l'importance des risques pour
l'environnement. En effet, outre les phénomènes naturels
(blanchissement corallien, cyclones, etc.), d'autres formes de menaces ou de
pressions sur les récifs ne peuvent être diagnostiquées,
sans équivoque, qu'avec les données des usages du milieu
(industriels, agricoles, ...).
Les critères de vulnérabilité sont par
la suite classifiés en tenant compte des trois risques
intéressant la zone littorale :
- Risque sanitaire : il s'agit de la perturbation de
la qualité microbiologique de l'eau et des produits de la mer sans pour
autant modifier le fonctionnement de l'écosystème littoral. Les
différents types de perturbations microbiologiques peuvent être
liés à des organismes pathogènes, ou à des
proliférations d'espèces phytoplanctoniques toxiques.
- Risque de dégradation des peuplements : la
dégradation des peuplements marins peut être liée à
plusieurs types de changements du milieu provoquant des
déséquilibres de la faune et de la flore ( apparition des
peuplements de substitution, des espèces opportunistes ; diminution
d'abondance ;...). Ces types de risques ont le plus souvent comme origine les
apports massifs des matières en suspension d'origine terrigène,
des matières organiques ou des micro polluants.
- Risque d'eutrophisation : qui se
caractérise par un enrichissement excessif des eaux en sels nutritifs
tels que l'azote et le phosphore. Ce phénomène peut être
à l'origine des déséquilibres importants de
biocénose marine en zone récifale notamment dans les
écosystèmes confinés (récifs frangeants au fond des
baies, herbiers littoraux).
I- 3. L'ETAT DE SANTE
La définition de l'état de santé des milieux
marins est faite à partir des reconnaissances
de terrain. Sur ce, on intègre plusieurs
paramètres et composantes des milieux, aussi bien d'ordre qualitatif que
semi quantitatif. Il faut avouer que définir l'état global du
milieu n'est pas chose facile. En effet, les données et les types
d'interprétation changent toujours en fonction des zones où l'on
se trouve.
Pour apprécier l'état de santé des
différentes zones on a tenu en compte les paramètres
suivants :
- niveau de vitalité de peuplements
caractéristiques ;
- notion d'équilibre écologique ;
- signes ou état de dégradation globale des zones
prospectées et de leurs peuplements ;
- importance des peuplements substitution et/ou de disparition
d'espèces ;
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- prolifération d'espèces spécifiques ou
indicatrice de perturbation (peuplements algaux caractéristiques,
Acanthaster, autres Echinodermes,...).
Comme dans le cas de la sensibilité, quatre niveaux
d'état de santé ont été définis :
- état de santé satisfaisant (en équilibre
écologique optimal) 4
- état de santé normal ou moyen (présence de
signe de dégradation) 3
- état de santé moyennement dégradé
2
- état de santé très dégradé
1
Dans ce présent mémoire, on a fait un diagnostic de
quelques récifs autour de Nosy Be,
qui peuvent être affectés par les rejets
industriels de la SIRAMA et les déchets de la pêcherie de Nosy Be.
Ainsi, notre objectif principal c'est de démontrer l'impact de la SIRAMA
sur le milieu marin récifal, particulièrement sur la
vitalité corallienne. Les récifs diagnostiqués sont
successivement Dzamandjar, Nosy Tanga, Pointe Ambondrona et le
récif d'Ampasindava/Hassanaly. Parmi ces récifs, nous
étudierons en détail celui de Dzamandjar du fait que cet
arrondissement est le plus peuplé de Nosy Be à cause de la
sucrerie et de l'activité touristique en progression. En plus des rejets
d'origine anthropique, le littoral de Dzamandjar présente quelques
exutoires naturels emmenant de l'eau douce dans le milieu marin. L'un des
exutoires transporte les rejets de la SIRAMA.
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