Tableau 5.11a: Décomposition par secteur de la
réduction de la prévalence de la pauvreté (?PO = -
0,131)
Secteur
|
Effet intra-sectoriel
|
Effetintersectoriel
|
Impact sur ?PO
|
Agricole
|
0,02
(0,000)
|
0,088
(0,000)
|
0,108***
(0,032)
|
Industriel
|
-0,042
(0,000)
|
-0,032
(0,000)
|
-0,074***
(0,014)
|
Services
|
-0,107
(0,000)
|
-0,032
(0,000)
|
-0,139***
(0,027)
|
Informel
|
-0,022
(0,000)
|
-0,004
(0,000)
|
-0,026**
(0,012)
|
Source : Estimation de l'auteur sur la
base du logiciel DAD4.6 à partir de ECAM I et II
NB : *, ** et *** traduisent la
significativité aux seuils de 10%, 5% et 1% respectivement.
Tableau 5.11b: Décomposition par secteur de la
réduction de l'intensité de la pauvreté
(?P1= - 0, 05)
Secteur
|
Effet intra-sectoriel
|
Effetintersectoriel
|
Impact sur ?P1
|
Agricole
|
0,018
(0,000)
|
0,031
(0,000)
|
0,049***
(0,014)
|
Industriel
|
-0,018
(0,000)
|
-0,012
(0,000)
|
-0,03***
(0,006)
|
Services
|
-0,047
(0,000)
|
-0,011
(0,000)
|
-0,058***
(0,011)
|
Informel
|
-0,009
(0,000)
|
-0,001
(0,000)
|
-0,01**
(0,005)
|
Source : Estimation de l'auteur sur la
base du logiciel DAD4.6 à partir de ECAM I et II
NB : *, ** et *** traduisent la
significativité aux seuils de 10%, 5% et 1% respectivement.
Tableau 5.11c:
Décomposition par secteur de la réduction de la
sévérité de la pauvreté
(?P2 = -0, 02)
Secteur
|
Effet intra-sectoriel
|
Effetintersectoriel
|
Impact sur ?P2
|
Agricole
|
0,013
(0,000)
|
0,015
(0,000)
|
0,028***
(0,008)
|
Industriel
|
-0,009
(0,000)
|
-0,005
(0,000)
|
-0,015***
(0,003)
|
Services
|
-0,024
(0,000)
|
-0,005
(0,000)
|
-0,029***
(0,006)
|
Informel
|
-0,004
(0,000)
|
-0,001
(0,000)
|
-0,005*
(0,003)
|
Source : Estimation de l'auteur sur la
base du logiciel DAD4.6 à partir de ECAM I et II
NB : *, ** et *** traduisent la
significativité aux seuils de 10%, 5% et 1% respectivement.
· Interprétations des résultats de
la décomposition du changement total de la pauvreté au
Cameroun
Les tableaux 5.10a et 5.11a montrent une réduction de
13,1% de la prévalence de la pauvreté largement attribuée
à une baisse significative de cette prévalence dans le secteur
des sévices où cet indice est passé de 55,1% en 1996
à 23% en 2001. Le tableau 5.11a montre que le secteur des services
à contribué à hauteur de 19,3% dans la réduction de
l'incidence de la pauvreté entre 1996 et 2001 suivi du secteur
industriel qui a contribué à hauteur de 7,4%. Par contre, le
tableau 5.10a montre que le secteur agricole a plutôt oeuvré pour
un accroissement de l'incidence de la pauvreté : le taux dans ce
secteur passant de 49,4% en 1996 à 54,1% en 2001.
Les tableaux 5.10b et 5.11b montrent une réduction de
5% de l'intensité de la pauvreté entre 1996 et 2001. Par
opposition au secteur agricole qui a oeuvré pour un accroissement de cet
indice avec son taux qui passe de 16% à 20% entre 1996 et 2001
respectivement, les secteurs industriel et des services sont ceux qui ont
milité pour la baisse de cet indice avec leurs taux qui passent de 21,5
à 7,4% et de 20,5% à 6,5% respectivement. L'augmentation de cet
indice dans le secteur agricole est largement expliquée par l'effet
intersectoriel (la taille de sa population étant passée de 33,6
à 50,6%) qui souligne l'impact négatif des migrations de la main
d'oeuvre sur la profondeur de la pauvreté dans ce secteur.
Les tableaux 5.10c et 5.11c montrent une réduction de
2% de la sévérité de la pauvreté entre 1996 et
2001. La décomposition de cette réduction montre une contribution
plus considérable du secteur des services (20%) suivi du secteur
industriel (10,5%). Contrairement à ces deux secteurs, le secteur
agricole impacte négativement sur la réduction de la
sévérité de la pauvreté en oeuvrantpour son
accroissement à hauteur de 20,8%. Cette contribution négative du
secteur agricole s'explique également par l'effet intersectoriel.
5.3. DISCUSSION DES RESULTATS
L'objectif principal de cette étude était de
mesurer l'intensité globale en emploi de la croissance économique
et celle des différents secteurs du marché du travail ainsi que
les contributions de ces secteurs au changement de la pauvreté au
Cameroun. A cet effet, si nous nous référons à Kahn
(2001), les valeurs de l'élasticité que nous avons obtenues,
exception faite de celles relatives au secteur des services, sont assez
conformes (proches de 0,7). Nous pouvons à cet égard dire que les
valeurs très élevées des élasticités
relatives au secteur des services traduisent la faiblesse de la
productivité du travail dans ce secteur. En effet, pour une croissance
faible, on observe un volume d'emploi très élevé, ce qui
veut dire qu'il a fallu plus de main d'oeuvre pour une unité de produit.
De même, le fait que les élasticités de l'emploi à
la production dans le secteur secondaire soient comprises entre 0 et 1 revient
à dire que ce secteur connaît une productivité du travail
plus grande que dans tous les autres secteurs. Cependant, comme nous l'avons
montré au chapitre quatre à travers les travaux de Kapsos(2005),
plus l'élasticité tend vers l'unité, plus la
productivité du travail faiblit. On peut également dire en
observant la convergence entre l'élasticité du secteur industriel
et l'élasticité globale que c'est le secteur industriel qui tire
la productivité du travail au Cameroun.
La présentation de l'évolution et la
décomposition des indices FGT de la pauvreté nous ont permis de
constater une progression à la baisse significative de la
pauvreté au Cameroun entre 1996 et 2001. Le déplacement massif de
la main d'oeuvre des secteurs des services et industriel vers le secteur
agricole traduit les vagues de licenciements des employés des secteurs
public et parapublic des années 90. La proportion des employés du
secteur agricole a augmentée passant de 33,6 à 50,6% entre 1996
et 2001 tandis que celle des employés des secteurs des services et
industriel a diminuée passant de 37,6 à 29,4% et de 17 à
9% respectivement. Parce que beaucoup de ménages sont devenus
dépendant du secteur agricole (emplois et revenus), ce secteur
enregistre donc le plus grand nombre de pauvres. Ceci est illustré par
l'effet intersectoriel de l'agriculture.
En somme, notre hypothèse principale est
vérifiée car les résultats montrent que la croissance
économique est susceptible de s'enrichir en emplois et à
même de conduire à la réduction de la pauvreté au
Cameroun. En effet, le calcul des élasticités a permis de
confirmer la première hypothèse en démontrant que la
croissance exerce un effet positif sur la quantité de travail dans les
différents secteurs du marché du travail (exception faite du
secteur agricole) et la détermination de la contribution de ces secteurs
à la réduction de la pauvreté confirme la seconde
hypothèse en montrant que mis à part le secteur agricole qui
oeuvre pour un accroissement du taux de la pauvreté totale, les autres
secteurs contribuent positivement et significativement à la
réduction de celle-ci. Nous pouvons donc dire sans risque de nous
tromper que ces résultats confirment les prédictions de la
théorie économique.
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