Croissance, marché du travail et pauvreté: les leçons de l'expérience camerounaise sur la période 1991 - 2011( Télécharger le fichier original )par Victor KITIO Université de Dschang - Master of Science (M.Sc) en Sciences Economiques 2013 |
Graphique 3.2: Evolution globale de l'emploi au Cameroun65-85 85-95 95-05 Global Agricoleindustrielservices Sources : Construction de Yogo (2005) sur la base des données de l'INS et du WDI 2005. Dans le même temps, il importe de relever la modification continue de la structure des emplois. Ainsi le secteur agricole évolue en sens inverse de tous les autres secteurs, mais demeure le premier pourvoyeur d'emplois. L'emploi agricole accuse ainsi une baisse continue. Cette baisse peut être imputable à l'urbanisation progressive, à l'attrait des villes, et surtout à la baisse progressive de la rentabilité de la production, notamment du fait de l'enclavement et de la baisse des cours sur les marchés internationaux. L'emploi industriel connaît une évolution très timide. Ainsi de 6,30% de l'emploi entre 1965 et 1985, il représente au cours de la décennie 1995-2005, 8,50% de l'emploi total, soit une variation de 34%. Le secteur des services est celui qui semble le plus s'enrichir en emploi au cours du temps. Le volume de l'emploi dans ce secteur est passé de 17% sur la période 1965-1985 à 31% sur la dernière phase de notre période d'étude. Il se peut que la généralisation de l'emploi informel favorise l'émergence de ce secteur, qui comme nous l'avons remarqué est peu sensible à la conjoncture (Yogo 2005). Aussi, on peut relever le niveau très élevé de l'emploi informel qui culmine au dessus de tous les autres. Ce niveau élevé pose un ensemble de problèmes au rang desquels se trouve celui de la qualité des emplois occupés, tant du point de vue de la protection sociale que de l'adéquation de la rémunération aux besoins. Il pose également celui de la comptabilisation de sa contribution dans le PIB. On peut joindre à ces deux préoccupations celle de la productivité, qui généralement y est très faible (idem). Cette structure des emplois au Cameroun peut être représentée dans le graphique ci-dessous. 90,00% 80,00% 70,00% 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00% Graphique 3.3 : Evolution de la structure de l'emploi au CamerounPart moyenne des emplois sectoriels dans l'emploi total Agricoleindustrielserviceinformel Secteursd'activité Sources : Construction de Yogo (2005) sur la base du WDI 2005 Par ailleurs, le rapport de la première phase de l'Enquête su l'Emploi et le Secteur Informel (EESI II) réalisée en 2010 indique une certaine stabilité dans la structure de l'emploi depuis 200529(*), même si quelques changements mineurs sont à signaler (INS 2010). Ce rapport présente le profil de l'emploi global et de l'emploi informel depuis 2005. 3.1.1.1. Profil de l'emploi global depuis 2005Selon l'Institut National de la Statistique (INS), les personnes âgées de 10 ans ou plus, population cible de l'enquête EESI, représentent près de 69% de la population totale. Elle est constituée de 51,6% de femmes et 48,4% d'hommes. Au Cameroun, 7 personnes de 10 ans et plus sur 10 étaient actives en 2010, soit un taux d'activité de 69%. D'après le BIT, une personne est active si elle fait partie de la population cible et détient ou recherche un emploi. Au Cameroun, une importante partie de la population entre précocement sur le marché du travail notamment en milieu rural. En effet, le taux d'activité des 10-14 ans avoisine ici les 50%, contre 15% en milieu urbain. Le taux d'activité avoisine les 100% chez les individus de la tranche d'âge 35-49 ans. En milieu urbain, les personnes avec un niveau d'instruction supérieur sont les plus actives tandis que les non scolarisés le sont en milieu rural. Le taux d'emploi avoisine les 66%, contre 68% en 2005. Il s'agit du rapport entre la population active occupée et la population en âge de travailler. La baisse de ce taux, bien que moindre, traduit une légère dégradation de la situation d'emploi au Cameroun entre les 2 périodes. Toutefois, sa proximité au taux d'activité montre la forte capacité de l'économie camerounaise à utiliser ses ressources humaines (INS 2010). Par région, les grands centres urbains (Douala et Yaoundé) sont parmi les localités qui affichent les plus faibles taux d'activité et d'emploi. L'exode rural vers ces villes, en augmentant la population des inactifs et des chômeurs, expliquerait ceci. Par contre, du côté des régions de l'Ouest, du Littoral (hors Douala) et du Centre (hors Yaoundé), on enregistre les plus forts taux d'activité et d'emploi, ces régions concentrant l'essentiel des activités de l'agriculture informelle, principal pourvoyeur d'emploi au Cameroun (idem). * 29 La première édition de l'EESI a été réalisée en 2005. |
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