II.1.2 BIYA, P. et la
problématique de la culture nationale.
Biya (1987) à lui aussi abordé le thème
de l'enracinement culturel. Il en a fait une partie importante de son ouvrage
qu'il a écrit après son accession à la magistrature
suprême. Dans un chapitre intitulé des « Cultures
ethniques à une culture nationale », il
développe sa vision culturelle du Cameroun et pense que l'appropriation
et la valorisation de l'identité culturelle Camerounaise sont à
même de générer l'esprit de tolérance et
d'unité. Bref, l'intégration nationale passe, selon lui, par la
culture.
A la question de savoir quelle langue pour véhiculer la
culture camerounaise, Biya (1987 :116-118) tranche net en faveur des
langues nationales. Il va plus loin et propose même un schéma de
mise en oeuvre.
1- Chaque camerounais doit d'abord s'imprégner de la
culture de sa communauté ethnique au moyen de sa langue maternelle qu'il
doit pouvoir parler.
2- Après la maîtrise des données de sa
propre culture ethnique, il apporte sa contribution à
l'édification d'une culture nationale. Ainsi,
On ne sera descendu au fond de sa personnalité
ethnique que pour en remonter avec ce que l'ethnie détient d'excellent
et dont la nation entière doit bénéficier, à
travers les langues nationales et à travers les langues
officielles.
Biya (1987 :117)
Tout un programme qui indique de la part de ce Chef de l'Etat
le souci d'enracinement culturel.
D'aucuns pourraient nous reprocher d'avoir cité les
hommes politiques, eu égard au fossé qui sépare si
souvent, dans ce domaine, le dire et le faire. C'est vrai qu'il ne faut pas
prendre pour monnaie comptant ce que disent les hommes politiques. Mais
quelques fois les bonnes intentions méritent d'être
soulignées pour faire avancer une cause. La problématique de
l'enracinement culturel est un point si important qu'aucune contribution y
relative ne saurait être laissée de côté.
La problématique de l'enracinement culturel a pris,
comme nous l'avons vu, une part importante dans les discours politiques des
chefs de l'état camerounais, Ahidjo et Biya. Comment les textes de base
camerounais matérialisent-ils leurs volontés politiques ?
II.1.2 Enracinement
culturel a travers les textes de base camerounais
Les textes de base camerounais ont fait ressortir dans les
grandes lignes les points saillants de l'Identité Culturelle
camerounaise, tout en donnant des recommandations quant à leur
application. Que dit la Constitution à ce sujet ?
II.1.2.1 La constitution de
la République du Cameroun (18 janvier 1996)
Dans la constitution de 18 janvier 1996, le Cameroun affirme
sa volonté de demeurer une Nation spécifique et ouverte. Certes
l'Anglais et le Français sont adoptés comme langues officielles
mais les raisons sont simples à comprendre : Il s'agit d'une
nécessité moderne et historique, ce qui n'enlève rien aux
dispositions pertinentes de l'article 1 alinéa 3 : La
République du Cameroun « oeuvre pour la protection et
la promotion des langues nationales ».
Cette disposition à n'en point douter indique la volonté de
préserver le patrimoine culturel Camerounais car qu'est ce qui peut
mieux le faire que les langues nationales ?
Avant la promulgation de la Constitution de la
République du Cameroun en Janvier 1996 se sont ténus à
Yaoundé,les Etats Généraux de la Culture dont nous
présentons l'économie des résolutions.
|