Table
des matières
Dédicace
v
REMERCIEMENTS
vi
LISTE DES ABREVIATIONS
vii
LISTE DES TABLEAUX
viii
LISTE DES SCHEMAS
x
RESUME
xi
ABSTRACT
xii
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE : CHAMP CONCEPTUEL DE
L'ETUDE
5
CHAPITRE I : L'ARGUMENT DE L'ETUDE
7
SECTION 1 : FORMULATION DU SUJET DE
L'ETUDE
7
I.1 Formulation du problème
7
I.2 l'objet de l'Etude
8
I.3 Objectifs de l'étude
9
I.3.1 Objectif général
9
I.3.2 Objectif spécifique
9
I.4 Intérêt de l'étude
9
I.4.1 Intérêt
Socio-éducatif
10
I.4.2 Intérêt pédagogique et
professionnel
10
I.4.3 Intérêt socio -culturel
10
I.5 Définition des concepts de
l'étude
11
I.5.1 Enseigner
11
1.5.2 Culture nationale
11
I .5.3 Enseignement Secondaire
11
I.5.4 Faisabilité
12
I.6. Délimitation de l'étude
12
I.6.1 Délimitation thématique
12
I.6.2 Délimitation temporelle
12
I.6.3 Délimitation spatiale et
présentation de l'aire culturelle Mèdûmbà
12
I.7. Elaboration du cadre logique
référentiel de positionnement de l'étude
13
SECTION 2: PRESENTATION DU LIEU DE L'ETUDE
14
I.8 Présentation de l'aire culturelle
Mèdûmbà
14
I.8.1 Situation géographique
14
I.8.2 Situation économique
14
I.8.3 Organisation sociale et politique
14
I.8.4 Situation culturelle
15
I.8.4.1 La langue.
15
I.8.4.2 Les jours de la semaine.
15
I.8.4.3 Quelques rites
15
I.8.4.4 Croyance religieuse
Mèdûmbà
15
I.8.4.5 Le Mèdûmbà : la
naissance et l'enfant
16
I.8.4.6 Le Mèdûmbà et la
mort.
16
I.8.4.7 Le Mèdûmbà et le
mariage
16
I.8.4.8 Le Mèdûmbà et
l'éducation
16
I.8.5 Le Mèdûmbà et la
richesse.
17
I.8.7 Carte scolaire de l'arrondissement de
Bangangté
18
CHAPITRE II : ETAT DE LA QUESTION ET INSERTION
THEORIQUE DU SUJET
20
SECTION 1: ETAT DE LA QUESTION
20
II.1. Enracinement culturel : une
préoccupation des hommes politiques camerounais
20
II.1.1 Ahmadou Ahidjo et la question de
l'identité culturelle camerounaise.
20
II.1.2 BIYA, P. et la problématique de la
culture nationale.
21
II.1.2 Enracinement culturel a travers les textes
de base camerounais
22
II.1.2.1 La constitution de la République du
Cameroun (18 janvier 1996)
22
II.1.2.2 Les Etats Généraux de la
Culture (1991)
23
II.1.2.3 Les Etats Généraux de
l'Education (1995)
23
II.1.2.4 La Loi d'Orientation de l'Education au
Cameroun (1998)
24
II.1.3 L'UNESCO et l'enracinement culturel des
systèmes éducatifs.
24
II.1.4 Enracinement culturel du système
éducatif : une préoccupation des penseurs.
26
II.1.4.1 Brumer et la thèse culturaliste
26
II.1.4.2 Tourneux et Iyébi-Mandjeck :
la problématique de la langue d'apprentissage
26
II.1.4.3 Tadadjeu et l'enseignement des Langues
Nationales
27
II.1.4.4 Ntebe Bomba et l'andragogie.
28
II.1.4.5 Kum'a Ndumbe III et le projet de partage
communautaire moderne.
30
II.1.5 Quelques actes des Colloques et
Séminaires.
31
II.1.5.1 Mondiacult (1982)
31
II.1.5.2 Colloque sur l'identité culturelle
camerounaise (1985)
31
II.1.5.3 Séminaire de Sensibilisation et de
Lancement de l'Enseignement des Langues et Cultures nationales au Secondaire
(2007)
32
SECTON 2 : INSERTION THEORIQUE DU SUJET
33
II.2.1 Théorie culturaliste de
l'éducation
33
II. 2.2 Théorie de l'identité
culturelle
34
II.2.3 Théorie andragogique de
l'éducation
35
II.3 Synthèse du parcours
épistémologique.
37
DEUXIEME PARTIE : CHAMP OPERATOIRE DE
L'ETUDE
38
CHAPITRE III : L'ENQUETE ET SES RESULTATS
40
SECTION 1 : PREPARATION ET ORGANISATION DE
L'ENQUETE.
40
III.1 Déroulement de l'enquête
40
III.1.1 La population de l'étude
40
III.1.2 Population cible
40
III.1.3 Population accessible
41
III.1.4 Technique d'échantillonnage et
échantillon
42
III.2 Techniques d'investigation
43
III.2.1 La recherche documentaire
43
III.2.2 La pré-enquête
épistémologique
43
III.2.3 Le questionnaire
44
III.2.3.1 Description du questionnaire
44
III.2.3.2 L'administration du questionnaire
45
III.2.3.2.1 La pré-enquête
45
III.2.3.2.2 L'enquête.
45
III.2.3.2.3 Récupération du
questionnaire
46
III.3 Technique de traitement et analyse des
données
46
III.3.1 Outil statistique d'analyse et traitement
des données
46
III.3.2 Le dépouillement
46
SECTION 2 : PRESENTATION ANALYTIQUE DES
RESULTATS DE L'ENQUETE.
47
III.4 Présentation des résultats de
l'enquête
47
III.4.1 Résultats de l'identification des
enquêtés
47
III.4.2 Résultats du premier centre
d'intérêt
49
III.4.3 Résultats du deuxième centre
d'intérêt
51
III.4.4 Résultats du troisième centre
d'intérêt
59
III.4.5 Résultats du quatrième centre
d'intérêt.
62
SECTION 3 : DISCUSSION DES RESULTATS PAR
CENTRE D'INTERET
63
III.5 Identification des enquêtés
63
III.6 Premier centre d'intérêt :
fondements de l'enseignement de la Culture nationale.
64
III.7 Deuxième centre
d'intérêt : Contenu des programmes de la Culture nationale au
Secondaire.
65
III.8 Troisième centre
d'intérêt : Méthodologie de l'enseignement de la
Culture nationale au Secondaire .
68
III.9 Quatrième centre
d'intérêt : Evaluation de la Culture nationale au
Secondaire.
70
CHAPITRE IV : QUELQUES PISTES POUR
L'INTRODUCTION DE L'ENSEIGNEMENT DE LA CULTURE NATIONALE AU SECONDAIRE.
71
SECTION 1 : CONSIDERATIONS GENERALES SUR
L'ENSEIGNEMENT DE LA CULTURE NATIONALE AU SECONDAIRE.
71
IV.1 Données factuelles et actuelles de la
culture nationale au Cameroun
71
IV.2 Stratégies pour rendre effectif
l'enseignement de la Culture nationale dans le Secondaire.
72
IV.2.1 Obstacle Psychologique
72
IV.2.2 Obstacle de la mondialisation
73
SECTION 2 : PROPOSITION D'UN PROGRAMME
POUR LE PREMIER NIVEAU DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE ET SUGGESTIONS.
74
IV.3 Objectifs de l'enseignement de la culture
nationale dans le secondaire
74
IV.3.1 Objectifs généraux.
74
IV.3.2 Objectifs spécifiques au premier
niveau du Secondaire
75
IV.4 Contenus, objectifs d'apprentissages et
compétences à développer
76
IV.5 Méthodologie de l'enseignement de la
Culture nationale au Secondaire
77
IV.6 Evaluation de la Culture nationale au
Secondaire.
78
IV.7 Suggestions
78
IV.7.1 Suggestions aux pouvoirs publics
79
IV.7.2 Suggestions aux collectivités
locales
79
IV.7.3 Suggestions aux parents
d'élèves
79
IV.7.4 Suggestions aux organisations
internationales
79
IV.8 Les limites de cette étude.
80
CONCLUSION GENERALE
81
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
85
ANNEXES
90
Dédicace
A
- Ma grand-mère MÈGNI TCHIHOU Marie ;
- Mon père TCHINTCHUI KEZAYEU Justin dit Mba'
Mbeutchuzou ;
- Mon épouse TCHENGUE Yvette ;
- Mes enfants.
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce travail est le
fruit de plusieurs apports. Aussi, saisissons-nous cette opportunité
pour remercier certaines personnes qui, de prêt ou de loin, ont
contribué à la réalisation de cette oeuvre. Sans les
nommer tous, nous voudrons ici exprimer notre profonde gratitude
à :
- Professeur NTEBE BOMBA Gilles, en tant que Directeur de
mémoire, qui nous a initié aux travaux universitaires à
soutenance et dont nous avons apprécié la constance dans
l'encadrement et la rigueur dans la réflexion ;
- Tous les enseignants du Département des Sciences de
l'Education de l'ENS pour les enseignements que nous avons reçus
d'eux ;
- Les enseignants des lycées et collèges de
Bangangté qui ont bien voulu répondre a notre questionnaire.
- Tous les enseignants de l'ENIEG de Bangangté pour
leur encouragement et soutien durant la formation.
- Monsieur DJOBIA Jean Réné, Inspecteur
Provincial de Français au Sud-ouest à Buéa qui nous a
apporté son expertise linguistique pour la réalisation de ce
travail ;
- Mon frère TCHINTCHUI Hilaire et Madame qui m'ont
encadré durant mon séjour à Yaoundé ;
- Monsieur DJIAFEUA Prospère, Inspecteur National
chargé des Langues et Cultures nationales au MINESEC pour ses
conseils ;
- Monsieur FOMEN Godwin pour la mise en forme de ce
travail ;
LISTE DES ABREVIATIONS
ANACLAC : Association Nationale des Comites des
Langues Camerounaises.
APC : Approche par les
Compétences.
CAAP : Cellule d'Appui à l'Action
Pédagogique
CEPOM : Comite d'Etude pour la Production
des OEuvres Mèdûmbà
ENIEG : Ecole Normale d'Instituteurs de L'Enseignement
Général
ENS : Ecole Normale Supérieure.
GIC/VAPRECA : Groupement d'Initiatives Communes pour la
Valorisation et la Promotion de l'Education et la Culture en Afrique.
IGE : Inspection
Générale des Enseignements
IGP : Inspection
Générale de Pédagogie
INE : Institut National de
l'Education
MINESEC : Ministère des Enseignements
Secondaires
NAP : Nouvelles Approches
Pédagogiques
PROPELCA : Programme Opérationnel Pour
l'Enseignement des Langues au Cameroun.
TIC : Technologie de l'Information et de la
Communication
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Santé et la Culture.
VA : Valeur Absolue
VR : Valeur Relative
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Etablissements de l'Enseignement
Secondaire de l'Arrondissement de Bangangté
18
Tableau 2: Cadre logique référentiel
de positionnement de l'étude
19
Tableau 3: Pourcentage d'emploi des langues
à l'école primaire : Une proposition du PROPELCA
28
Tableau 4: Présentation de la population
accessible de l'étude.
41
Tableau 5: Présentation de
l'échantillon.
42
Tableau 6: Identification des
établissements.
47
Tableau 7: Identification des enquêtés
par rapport à leur province d'origine
48
Tableau 8: Identification des enquêtés
par rapport à leur langue maternelle
48
Tableau 9: Identification des enquêtés
par rapport à leur ancienneté dans la profession.
49
Tableau 10: Identification des répondants
par rapport à leur sexe
49
Tableau 11: Modalités de la connaissance sur
le Rapport des Etats Généraux de la Culture
50
Tableau 12: Modalités de la connaissance sur
le Rapport des Etats Généraux de l'Education
50
Tableau 13: Modalités de la connaissance de
la Loi d'Orientation de l'Education au Cameroun.
50
Tableau 14: Modalités de la connaissance des
Actes du Séminaire de Sensibilisation et de Lancement de l'Enseignement
des Langues et Cultures nationales au Secondaire.
51
Tableau 15: Point de vue des enquêtés
sur les rites sociaux traditionnels.
51
Tableau 16: Justification des choix des
enquêtés ayant dit oui à l'enseignement des rites
sociaux.
52
Tableau 17: Justifications des
enquêtés qui ont dit non à l'enseignement des rites
sociaux.
52
Tableau 18: Point de vue des enquêtés
sur l'enseignement de l'art culinaire traditionnel.
53
Tableau 19: Justifications des
enquêtés ayant dit oui à l'enseignement de l'art culinaire
traditionnel au Secondaire.
53
Tableau 20: Justifications des
enquêtés ayant dit non à l'enseignement de l'art culinaire
traditionnel au Secondaire.
54
Tableau 21: Point de vue des enquêtés
sur l'enseignement de l'art vestimentaire traditionnel.
54
Tableau 22: Justifications des
enquêtés ayant dit oui à l'enseignement de l'art
vestimentaire traditionnel au Secondaire.
54
Tableau 23 : Justifications des
enquêtés ayant dit non à l'enseignement de l'art
vestimentaire traditionnel au Secondaire.
55
Tableau 24: Point de vue des enquêtés
sur l'enseignement l'art musical traditionnel.
55
Tableau 25: Justifications des
enquêtés ayant dit oui à l'enseignement de l'art musical
traditionnel au Secondaire.
56
Tableau 26: Justifications des
enquêtés ayant dit non à l'enseignement de l'art musical
traditionnel au Secondaire.
56
Tableau 27: Point de vue des enquêtés
sur l'enseignement de la danse traditionnelle.
57
Tableau 28 : Justifications des
enquêtés ayant dit oui à l'enseignement de la danse
traditionnelle au Secondaire.
57
Tableau 29: Justifications des
enquêtés ayant dit non à l'enseignement de la danse
traditionnelle au Secondaire.
58
Tableau 30: Point de vue des enquêtés
sur l'enseignement des codes moraux traditionnels.
58
Tableau 31: Justifications des
enquêtés ayant dit oui à l'enseignement des codes moraux
traditionnels au Secondaire.
58
Tableau 32: Justifications des
enquêtés ayant dit non à l'enseignement des codes moraux
traditionnels au Secondaire.
59
Tableau 33: Point de vue des enquêtés
sur la méthodologie à utiliser pour l'enseignement de la culture
nationale dans le secondaire.
59
Tableau 34: Justifications des
enquêtés ayant choisi une des méthodes proposées
pour l'enseignement de la culture nationale au Secondaire.
60
Tableau 35: Enseignement de la culture nationale
à partir de la langue de l'apprenant.
60
Tableau 36: Justifications des
enquêtés ayant dit oui.
61
Tableau 37: Justifications des
enquêtés ayant dit non.
61
Tableau 38: Opinion des enquêtés sur
le mode d'évaluation de la Culture nationale dans le Secondaire.
62
Tableau 39: Justifications des
enquêtés sur le mode d'évaluation de la
62
Tableau 40: Contenus, objectifs d'apprentissages et
compétences à développer
76
LISTE DES SCHEMAS
1. Diagramme de synthèse
......................................................84
RESUME
Ce travail porte sur la faisabilité de l'enseignement
de la Culture nationale au Secondaire. La question principale autour de
laquelle nous avons structuré la recherche est la suivante :
Comment introduire l'enseignement de la Culture nationale au
Secondaire ? L'opérationnalisation de cette question
principale a permis d'identifier quatre centres d'intérêt à
partir desquels nous avons formulé quatre questions
secondaires :
- Les fondements de l'enseignement de la Culture
nationale : les textes fondamentaux de la refondation de
l'éducation au Cameroun sont-ils connus des enseignants ?
- Le contenu des programmes : quels peuvent
être les champs de contenus de cet enseignement ?
- Méthodologie de l'enseignement de la Culture
nationale au Secondaire : quelle méthodologie pour l'enseignement de la
Culture nationale au Secondaire ?
- Evaluation de l'enseignement de la Culture nationale au
Secondaire : comment évaluer l'enseignement de la Culture nationale
au Secondaire ?
Pour réaliser cette étude, nous avons
mené une enquête auprès d'un échantillon de 100
enseignants obtenu à travers la technique d'échantillonnage
stratifiée parmi 200 qui ont été notre population
accessible.
A l'aide de la statisque descriptive et l'analyse des
contenus, nous avons analysé et interprété les
résultats par centre d'intérêt. Ces résultats
révèlent que les enseignants du Secondaire dans leur large
majorité ignorent les textes fondamentaux de l'enseignement de la
Culture nationale. Que l'enseignement de la Culture nationale au Secondaire
pourrait tirer son contenu des rites sociaux traditionnels, de l'art culinaire
traditionnel, de l'art vestimentaire traditionnel, de l'art musical
traditionnel, des danses traditionnelles et des codes moraux traditionnels. La
méthodologie appropriée devrait être celle basée sur
la NAP et l'APC. L'évaluation devrait embrasser tous les aspects :
oralement, par écrit et pratiquement.
Enfin, nous avons proposé quelques pistes pour
l'introduction de la Culture nationale au Secondaire et fait des suggestions
aux pouvoirs publics, aux collectivités locales, aux parents
d'élèves et aux organisations internationales.
ABSTRACT
This work is about the feasibility of teaching National
Culture in Secondary schools. The main research question that guided this
research is: in what way can the teaching of the National Culture be introduced
in Secondary schools? This main question permitted us to identify four areas of
interest from which we formulated four secondary questions:
- The foundations of the teaching of the National Culture: do
teachers master fundamental texts concerning education in Cameroon?
- The content of the programs: what can be the content for
this teaching?
- Methodology of the teaching of the National Culture in the
Secondary schools: which methodology can be used in the teaching of this
subject in these schools?
- Evaluation of the teaching of National Culture in Secondary
schools: how can the teaching of this subject be evaluated in the Secondary
schools?
To carry out this research, we led an investigation by
sampling 200 teachers amongst whom we got 100 through the technique of
stratified sampling.
With the descriptive statistics and the analysis of contents,
we analyzed and interpreted the results by area of interest. These results
reveal that teachers of the Secondary schools in their large majority ignore
fundamental texts that guide education in Cameroon. That the teaching of
National Culture in Secondary schools could derive its content from traditional
social rituals, from traditional culinary art, from traditional sartorial art,
from traditional musical art, from traditional dances and traditional moral
codes. The suitable methodology should be the one based on the NPA and on the
CBA. The evaluation should have all aspects: orally, in writing and
practically.
Finally we proposed the way to introduce National Culture in
Secondary schools and made some suggestions to higher authorities, local
authorities, parents and international organizations.
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION
GENERALE
L'institution scolaire en Afrique en général et
au Cameroun en particulier, tarde à prendre en considération dans
les enseignements et de manière effective les valeurs socioculturelles
du terroir. Tout se passe comme si l'école ici travaillait plus pour le
déracinement et même l'aliénation culturelle des
élèves. Comment pouvait-il en être autrement dès
lors que cette institution a été mise en place par les colons
pour servir exclusivement leurs intérêts ? Cette situation
n'a pas laissé indifférents certains Africains
éclairés qui ont vu en cela une aberration et ont lancé un
vibrant appel aux africains pour qu'ils s'approprient leur culture. Cheikh Anta
Diop par exemple (dans la préface de 1954) (1979 : 15)
déclare : « Il devient donc indispensable que les
Africains se penchent sur leur propre histoire et leur civilisation et
étudient celles-ci pour mieux se connaître... ». Ce
savant africain estime, à travers cette prise de position, que seule la
maîtrise de sa culture par un peuple peut donner un sens à son
existence.
Mettant toujours l'accent sur l'importance de la culture
africaine et la nécessité pour les pays africains de se
l'approprier à travers l'école, le Professeur Mungala
(1985 :9) dans son message, le 24 Novembre 1985, à l'occasion du
25ème Anniversaire de la Commémoration des
Indépendances Africaines à Kinshasa déclarait :
L'école nouvelle africaine loin d'être
étrangère à son
milieu d'implantation, devra au contraire s'y
insérer.
Elle devra éduquer l'enfant aux valeurs culturelles
et sociales de la communauté. Elle devra ressourcer
l'enfant africain dans son milieu africain et naturel.
Abordant l'aspect culturel dans son volet académique
Biya (1987 : 113) insiste sur le fait que les manuels au programme doivent
véhiculer en priorité les valeurs camerounaises. Il
affirme : « Il importe de veiller sur le contenu des
programmes scolaires pour que certains manuels, véhicules de valeurs
humaines décisives, ne soient plus seulement
« Camerounisés » mais Camerounais ».
Il s'agit pour lui de passer de la simple reconnaissance de
l'existence de la culture camerounaise à sa matérialisation dans
les programmes scolaires.
Le désir d'enracinement culturel de notre
système éducatif va culminer avec la tenue successive des Etats
Généraux de la Culture (1991) et des Etats Généraux
de l'Education (1995). Ces Etats Généraux ont d'une part
balisé le chemin de la mise en valeur de notre patrimoine culturel et
d'autre part dressé le portrait robot du type d'homme que l'école
camerounaise devrait désormais former. Toutes les valeurs misent en
exergue par ces Etats Généraux seront formalisées par la
promulgation de la Loi d'Orientation de l'Education au Cameroun. Cette loi qui
vient entériner les décisions prises lors des ces assises insiste
en son titre I article 5 alinéa (1) sur le fait qu'il faille
assurer la « formation de citoyens enracinés
dans leur culture, mais ouverts au monde ».
Il s'agit à n'en point douter de remuer le Cameroun
profond, cette Afrique en miniature, afin de faire ressortir ce qui lui est
propre et fait de lui ce qu'il est, ce que le Mèdûmbà
appelle « jutsi' ou lotele »c'est-à-dire ce qui est
profondément Camerounais et fait son identité. Car comme le dit
si bien Ntebe Bomba (2001 :11) « La culture est à une
société ce qu'est l'eau pour le poisson, l'air pour l'homme....
Tout ce qu'est l'homme et tout ce qu'il produit est le fruit de sa
culture ».
Il s'agit donc d'étudier dans les aires culturelles
respectives qui constituent le Cameroun : Bantu (provinces du Centre, de
l'Est, du Littoral, du Sud et du Sud-Ouest), Semi-Bantu (Provinces du
Nord-Ouest, de l'Ouest), Soudano-Sahélien (Provinces de l'Adamaoua,
Extrême-Nord, du Nord) les valeurs culturelles traditionnelles pour les
transmettre à nos enfants par le biais de l'école :
voilà ce qui est attendu des éducateurs.
Malheureusement, douze ans après la tenue des Etats
Généraux de l'Education, tout laisse croire que nous n'avons pas
bougé d'un pas, du moins en ce qui concerne l'enseignement
secondaire. Sinon comment expliquer le fait que jusqu'ici cet ordre
d'enseignement tarde à reformer ses programmes afin d'y inclure la
Culture nationale ? C'est cette inquiétude majeure qui nous a
poussé à vouloir proposer un cadre référentiel
à partir de l'aire culturelle Mèdûmbà, cadre pouvant
permettre l'enseignement effectif de la Culture nationale dans le Secondaire.
Ce travail s'articule autour de deux principales
parties : le Champ conceptuel et le Champ opératoire de l'Etude. Le
champ conceptuel de l'étude comporte deux chapitres. Le chapitre I est
intitulé l'argument de l'étude, il en expose la
problématique. Le chapitre II présente la revue de la
littérature et les théories explicatives du sujet. Le Champ
opératoire de la deuxième partie est beaucoup plus pratique et
comporte également deux chapitres : le chapitre III et le chapitre
IV. Le chapitre III est consacré à l'enquête et à
ses résultats. Le chapitre IV quant à lui présente de
manière détaillée les recommandations et les suggestions
du chercheur à l'issue de la recherche.
Dans notre approche méthodologique, nous avons
confectionné les termes de référence à nous remis
par le Professeur encadreur comme cadre contractuel ; ce qui nous a permis
de baliser notre sujet sur une forme académique normative. Nous avons
utilisé la pré-enquête épistémologique qui a
consisté à rencontrer physiquement des personnes ressources
(douze au total), de couches sociales variées, qui ont donné leur
point de vue sur notre thème, ce qui nous a permis de mieux le cibler.
Nous avons également lu et analysé les auteurs qui ont
travaillé sur ce sujet avant nous, dans le cadre de la revue de la
littérature et de l'insertion théorique du sujet. Enfin, les
enquêtes de terrain et les résultats obtenus nous ont fourni des
éléments pour formuler nos suggestions au dernier chapitre.
Pour la prise de note et la bibliographie, nous avons
adopté la méthode APA (American Psychologists' Association).
PREMIERE PARTIE :
CHAMP CONCEPTUEL DE L'ETUDE
PREMIERE PARTIE :
CHAMP CONCEPTUEL DE L'ETUDE
Cette partie est réservée à la mise sur
pied d'un cadre qui nous permettra de progresser de façon
cohérente dans la recherche. Elle comprend deux chapitres.
Le premier est intitulé argument de l'étude.
Nous nous attelons ici à formuler le problème, à
préciser : les objectifs de l'étude, l'intérêt
de l'étude, et enfin à élaborer l'ossature de
l'étude.
Le deuxième chapitre est relatif à l'état
de la question et l'insertion théorique du sujet. Dans ce chapitre, nous
présentons les travaux antérieurs au nôtre puis nous
situons le travail dans quelques cadres théoriques à travers les
théories explicatives.
CHAPITRE I :
L'ARGUMENT DE L'ETUDE
Ce chapitre comporte deux sections. La première
présente la problématique, les objectifs, l'intérêt
de l'étude, la définition des concepts et l'ossature du travail.
La deuxième quant à elle est la présentation du lieu de
l'étude.
SECTION 1 :
FORMULATION DU SUJET DE L'ETUDE
Comme annoncé plus haut, nous commençons par la
formulation et la position du problème.
I.1 Formulation du
problème
Au sortir des Etats Généraux de la Culture
(1991) et de l'Education (1995), une décision majeure a
été prise : celle d'enraciner l'école camerounaise
dans sa culture. De là s'en sont suivis de nouvelles orientations
assignées à l'école camerounaise à travers la Loi
d'orientation de l'Education au Cameroun (1998). Dans l'esprit de cette Loi,
l'école doit désormais former de futurs citoyens
« enracinés dans leur culture, mais ouverts au
monde ». La matérialisation de cette finalité de
l'éducation au Cameroun devrait se faire à travers
l'introduction, dans les différents programmes d'enseignement, des
éléments de la Culture nationale.
Pour répondre à cette exigence, l'Enseignement
Primaire a introduit dans ses programmes une discipline intitulée
Culture nationale. Certes l'enseignement de celle-ci ne comble pas encore
l'espoir suscité. Il faut cependant noter la bonne intention qui a
prévalu de la part des décideurs à ce niveau. Qu'en
est-il de l'Enseignement Secondaire ?
L'Enseignement Secondaire tarde à mettre en application
ces résolutions. En effet en consultant le programme de cet ordre
d'enseignement, il n'apparaît nulle part une discipline
réservée spécialement à l'enseignement de la
Culture nationale.
Par ailleurs, nous avons parcouru quelques instructions
relatives aux enseignements dans le Secondaire et nous n'avons
décelé nulle part, de la part des décideurs, la
volonté pédagogique de faire de cet ordre d'enseignement le
creuset de l'identité culturelle camerounaise.
Nous avons abordé les Inspecteurs nationaux
chargés des langues et des Cultures nationales et nous nous sommes rendu
compte du fait que jusqu'ici, le projet d'enseignement de la Culture nationale
dans le Secondaire n'est qu'au stade de la sensibilisation : le
Séminaire de Sensibilisation et de Lancement de l'enseignement des
Langues et Cultures nationales au Secondaire organisé par le MINESEC
à Yaoundé du 23 au 24 octobre 2007 en dit long.
Pire encore dans l'Enseignement Secondaire
général les élèves sont contraints, au nom de
l'ouverture au monde, d'apprendre au minimum trois (3) langues
étrangères. En dehors des deux (2) langues officielles que sont
le Français et l'Anglais, l'élève doit choisir
obligatoirement entre l'Espagnol et l'Allemand. Et lorsque nous savons qu'une
langue véhicule toujours une culture donnée, nous sommes
conforté dans l'idée que l'Enseignement Secondaire travaille
plutôt pour le déracinement de nos enfants. C'est dans ce contexte
que nous nous sommes posé la question de savoir : comment
introduire l'enseignement de la Culture nationale au Secondaire ? En
d'autres termes que peut-on enseigner en Culture nationale dans le
Secondaire ? Toute recherche se mène à partir des objectifs.
Quels sont les objectifs de notre étude ?
I.2 l'objet de l'Etude
Notre étude a pour objet la recherche de la
faisabilité ou mieux l'opérationnalisation de l'enseignement de
la Culture nationale dans le Secondaire. Cet ordre d'enseignement tarde
à se conformer aux résolutions des Etats Généraux
de la Culture (1991), des Etats Généraux de l'Education (1995) et
les dispositions pertinentes de la Loi d'Orientation de l'Education au Cameroun
(1998).
I.3 Objectifs de
l'étude
L'objectif est la communication qui décrit ce que l'on
se propose de réaliser à la fin d'une étude. C'est comme
le dit Ntebe (1991 :71)
« Le point d'atterrissage dans le
développement de l'étude (...) il porte sur la plus value
scientifique qu'il faut clairement faire ressortir au départ pour la
rendre effective à la fin de l'oeuvre »
Notre étude a un objectif général et un
objectif spécifique.
I.3.1 Objectif
général
Cette étude vise à rendre effectif
l'enseignement de la Culture nationale dans le Secondaire. En d'autres termes,
nous voulons par la présente recherche poser les jalons de
l'enseignement de cette discipline dans le Secondaire, par le biais du
repérage des éléments de son contenu, de la
méthodologie et de l'évaluation de cet enseignement.
I.3.2 Objectif
spécifique
Spécifiquement, cette étude vise à
élaborer une proposition de contenu d'enseignement de la Culture
nationale au Secondaire plus précisément aux premiers niveau
(6e-1ère Année,
5e-2ème Année) à partir des
éléments culturels tels que : les rites sociaux
traditionnels, les activités artistiques, l'observation des codes moraux
tirés de l'aire culturelle Mèdûmbà qui est notre
cadre d'étude.
I.4 Intérêt de
l'étude
L'intérêt peut être considéré
comme étant les changements positifs que l'étude apporte à
la suite d'une recherche. Pour ce sujet nous avons trois types
d'intérêts : l'intérêt socio-éducatif,
l'intérêt pédagogique et professionnel,
l'intérêt socioculturel.
I.4.1 Intérêt
Socio-éducatif
Cette étude soulève le problème de
l'enracinement culturel du système éducatif camerounais.
L'école camerounaise devrait être le creuset de l'identité
culturelle camerounaise, selon les recommandations des Etats
Généraux de la culture (1991) et de l'Education (1995).
Malheureusement tel n'est pas le cas. Abordé aujourd'hui le
problème de l'enracinement culturel ne peut qu'être une entreprise
intéressante pour tous les partenaires de l'éducation et pour la
société toute entière.
I.4.2 Intérêt
pédagogique et professionnel
Chercher à donner un contenu à la Culture
nationale afin qu'elle soit enseignée dans le Secondaire est une
entreprise qui pourrait aider d'une part les bonnes volontés qui
essayent déjà de dispenser cet enseignement de manière
informelle et sans contenu précis ; nous pensons ici aux
différents clubs qui (clubs Mèdûmbà, Fe'fe',
Ghomala' et autres) qui se débrouillent vaille que vaille dans
certains lycées et collèges ; et d'autre part les futurs
enseignants de la Culture nationale.
Par ailleurs, présenté à l'ENS en vue de
l'obtention du Diplôme de Professeur de l'Enseignement Normal
2e grade (DIPEN II), ce travail est aussi un pas vers
l'élaboration du programme (curriculum). Il sera donc utile pour
d'autres jeunes chercheurs qui, comme nous, voudront bien s'essayer dans ce
domaine.
I.4.3 Intérêt
socio -culturel
Il s'est toujours posé la question de savoir comment
préserver l'identité culturelle camerounaise. Une étude
qui tente de résoudre ce problème ne peut qu'être
intéressante, surtout à l'heure de la mondialisation où
les valeurs venues de l'occident tendent à s'imposer comme
modèles, asphyxiant par le même fait les valeurs authentiques qui
fondent notre identité culturelle.
Après avoir présenté
l'intérêt de l'étude nous en définissons à
présent les concepts clés.
I.5 Définition des
concepts de l'étude
Dans cette rubrique nous précisons le sens
à donner aux concepts de l'étude ; il s'agit de :
- Enseigner
- Culture nationale
- Enseignement Secondaire
- Faisabilité
I.5.1 Enseigner
Le verbe enseigner, selon Littré (1972 : 801)
signifie « indiquer, faire connaître ». De
là, nous pouvons dire qu'enseigner, c'est transmettre une connaissance.
Dans ce travail, nous donnons ce sens à ce concept.
1.5.2 Culture nationale
Nous entendons par culture nationale
ce qui fait l'identité d'un peuple à l'échelle d'une
nation. C'est, comme le dit Tylor cité par De landsheere
(1979 : 65) « La connaissance, les croyances,
l'art, la morale, le droit, les coutumes, les techniques et les habitudes
acquises par l'homme en tant que membre de la
société ».
Dans ce travail, nous considérons la Culture nationale
comme titre d'une discipline à enseigner au Secondaire et dont le
contenu sera tiré des différentes aires culturelles du
Cameroun.
I .5.3 Enseignement
Secondaire
L'Enseignement Secondaire au Cameroun est
l'ordre d'enseignement qui va de la sixième (6ème) en
terminale (Tle) pour l'enseignement général, de la
première année (1ère Année) en terminale
(Tle) pour l'enseignement technique. Dans notre travail nous allons maintenir
cette définition.
I.5.4
Faisabilité
Selon le Grand Larousse de la langue française
(1972 :1869), faisabilité « désigne ce qui
peut être fait. C'est la qualité technique qui rend quelque chose
réalisable »
Dans ce travail, nous entendons par faisabilité tout ce
qui peut concourir à l'enseignement de la Culture nationale au
Secondaire.
I.6. Délimitation de
l'étude
Nous circonscrivons ce travail sur les plans
thématique, temporel, et spatial.
I.6.1 Délimitation
thématique
L'étude que nous menons porte sur l'enracinement
culturel de notre système éducatif et particulièrement
l'Enseignement Secondaire. Pour mener une telle étude, il aurait fallu
commencer par l'Education de Base (l'école maternelle et primaire) afin
d'atteindre l'Enseignement Secondaire. Il aurait fallu même commencer par
étudier les conditions de faisabilité d'une telle
entreprise ; mais nous avons laissé de côté ces
aspects pour nous intéresser uniquement à l'élaboration de
contenu au premier niveau de l'Enseignement Secondaire (6eme
-1ère année, 5ème - 2
ème année).
I.6.2 Délimitation
temporelle
S'il faut répertorier tous les facteurs qui
peuvent déterminer l'enracinement culturel du système
éducatif camerounais, cela prendra de nombreuses années. Or nous
avons à peine quelques mois (sept mois), la période d'une
année académique, pour présenter ce travail ; ce qui
ne peut pas, bien évidemment, nous permettre de fouiller de fond en
comble notre sujet.
I.6.3 Délimitation
spatiale et présentation de l'aire culturelle
Mèdûmbà
Nous avons choisi de mener notre
étude dans l'aire culturelle Mèdûmbà, plus
précisément dans l'Arrondissement de Bangangté, dont la
présentation est faite ci-dessous. Cette délimitation donne
lieux plus en avant de l'étude à la Section 2.
I.7. Elaboration du cadre
logique référentiel de positionnement de l'étude
Le cadre logique référentiel de positionnement
de cette étude sera présenté dans un tableau synoptique
renfermant les éléments suivants :
- Thème de l'étude : le
thème retenu pour notre étude
est : « Enseigner la Culture nationale à
l'Enseignement Secondaire. Essai de faisabilité. Etude menée
dans les établissements du Secondaire de l'aire culturelle
Mèdûmbà, Arrondissement de Bangangté,
(Ouest-Cameroun) »
- Question principale : pour mener
scientifiquement cette recherche nous avons formulé une question
principale qui constitue le fil conducteur de notre étude.
- Centres d'intérêt : la
question principale est à son tour scindée en quatre centres
d'intérêt ce qui nous permet de mieux l'analyser.
- Questions secondaires de recherche :
Chaque centre d'intérêt est analysé et
opérationnalisé à partir des questions secondaires.
- Indicateurs : l'indicateur est un
phénomène observable qui témoigne l'existence d'une chose.
S'agissant de notre travail chaque question secondaire a ses indicateurs.
- Modalités : Les
modalités permettent de traduire le sentiment de celui qui répond
à la question, en terme d'accord ou de désaccord ; elles
sont quantifiables. Chaque indicateur a ses modalités.
- Outils de la collecte des
données : il s'agit des moyens que nous utilisons pour
recueillir et rassembler les informations relatives à la question de
recherche.
- Instruments d'analyse des données :
il s'agit ici des instruments scientifiques que nous allons utiliser
pour analyser les données recueillies. Dans le cadre de ce travail, nous
utilisons les statistiques descriptives et l'analyse des contenus.
- Items : les Items renvoient aux
numéros correspondant à la question sur le questionnaire.
Après avoir élaboré l'ossature de la
recherche, nous présentons à présent l'aire culturelle
Mèdûmbà.
SECTION 2: PRESENTATION DU
LIEU DE L'ETUDE
Il s'agit ici de présenter l'aire culturelle
Mèdûmbà qui est l'aire dans laquelle nous menons cette
étude.
I.8 Présentation de
l'aire culturelle Mèdûmbà
Nous allons faire cette présentation sur les plans
géographique, économique, socio- politique, culturel et enfin
artistique.
I.8.1 Situation
géographique
Située dans la Province de l'Ouest, l'aire culturelle
Mèdûmbà regroupe les villages suivants :
Bangangté, Bangoulap, Bakong, Badoumga, Bagnoun, Bamaha, Bahouoc,
Bawock-Bali (dans la province du Nord-Ouest).
I.8.2 Situation
économique
Cette aire culturelle n'a pas développé une
économie particulièrement florissante. L'essentiel de
l'économie ici tourne autour des activités agro- pastorales. Les
échanges se font les jours du marché. Selon le calendrier
traditionnel, les jours du marché ne sont pas fixes ; ils rotent
entre les huit jours de la semaine.
I.8.3 Organisation sociale
et politique
La société Mèdûmbà est une
société hiérarchisée. Elle a au sommet les chefs et
les notables, et en bas les autres. Il est à signaler ici qu'on peut
partir de la basse classe vers la haute classe selon ses mérites et ses
prouesses. C'est ce qui justifie les titres de notabilité que les chefs
donnent à leurs dignes fils. Par ordre de grandeur décroissant on
a les titres de notabilité suivants: Mfen, Kuibu, Tâmfén,
Mâmfén, Ménmâmfen, Menkam, Nja, Nja mbeuh, Nja sob,
Nja Sa, Beuh, NSob, Sa'.
I.8.4 Situation culturelle
Le peuple Mèdûmbà a une culture riche et
variée, basée entre autres sur les éléments
ci-après :
I.8.4.1 La langue.
La langue de l'aire culturelle Mèdûmbà est
le Mèdûmbà, codifiée à l'ALCAM (Atlas
linguistique du Cameroun) sous le code 902.
I.8.4.2 Les jours de la
semaine.
Le Mèdûmbà a une semaine de huit
jours : Nga, Nkôtu, Nzinyam, Ntanbu', Ntante', Ntanla', Nsigha,
Nsemnté. Ces jours sont rotatifs
Le Nga (l'équivalent du dimanche), le Ntanbu', le
Ntanla' sont des jours sacrés où les travaux champêtres
sont interdits (surtout l'utilisation de la houe).
I.8.4.3 Quelques rites
Chaque aspect de la vie a, chez les
Mèdûmbà, les rites y afférents. C'est ainsi qu'on a
globalement : le rite de naissance (ne ye men), le rite de mariage
(nada), le rite de succession (juda), le rite de veuvage (foge), le rite
funéraire (vuh), le rite du crâne (ne lo tu),le rite de
bénédiction (ne yap kan), le rite de sacrifice(ne fiac dun), le
rite de justice (ne nu gu), le rite d'initiation(ne chepte), le rite de la
circoncision (ne si men).
I.8.4.4 Croyance religieuse
Mèdûmbà
Les Mèdûmbà croient en un Dieu
suprême (Nsi). Mais entre ce Dieu et les hommes il y a les
intermédiaires : les ancêtres qui protègent et
procurent le bonheur si la tradition est respectée, punissent si on s'en
écarte ; c'est pour cette raison que le culte des crânes est,
chez le Mèdûmbà, une sorte de religion. Les forêts
sacrées constituent des lieux de mémoire collective. Chaque
concession à sa forêt sacrée, habitée par les
esprits protecteurs et pourvoyeurs de bonheur. Elle est entretenue par les
membres de la famille. Il est interdit de couper le bois dans la forêt
sacrée ou de jouer tout autour. Notons qu'en dehors des concessions,
chaque village à un grand Mveuh où les esprits veillent sur tout
le village.
I.8.4.5 Le
Mèdûmbà : la naissance et l'enfant
Le Mèdûmbà pense que l'enfant est un don
de Dieu et pour cela, tout enfant qui naît est un bien pour la famille.
La fille est perçue comme celle qui perpétue la lignée.
Quant au garçon, il est perçu comme défenseur et
constructeur du village.
I.8.4.6 Le
Mèdûmbà et la mort.
Chez le Mèdûmbà, la mort est un
évènement triste auquel on ne doit pas souvent faire allusion.
Mais le Mèdûmbà croit qu'après la mort, le
défunt va retrouver ses ancêtres. Le Mèdûmbà
crois à la réincarnation. La mort chez le
Mèdûmbà n'est pas une rupture, comme le dit si bien le
poète Africain : « les morts ne sont pas
morts »
I.8.4.7 Le
Mèdûmbà et le mariage
Le mariage chez le Mèdûmbà est un acte
sacré. Le divorce n'est pas accepté. Lorsqu'une femme
décède ayant connu plusieurs mariages, le corps revient au
premier homme qui l'a dotée. Le mariage chez le
Mèdûmbà est un acte qui scelle deux familles.
I.8.4.8 Le
Mèdûmbà et l'éducation
Le Mèdûmbà considère
l'éducation de l'enfant comme un devoir familial et un devoir de toute
la communauté. L'enfant étant considéré comme
l'enfant de la communauté. L'homme à éduquer ici est un
homme responsable (koummèn), travailleur (gafà'),
endurant (gatà ).
I.8.5 Le
Mèdûmbà et la richesse.
Le Mèdûmbà considère le champs
économique comme un champ de bataille où après avoir
récolter, on partage (watgap).Par ailleurs, le
Mèdûmbà, lorsqu'il va à la forêt sacrée
demande deux choses. 'Fa fu' fa ba ju'' en français
« donne la richesse et ceux qui vont la consommer »
I.8.6 l'Art Mèdûmbà.
La musique traditionnelle Mèdûmbà est
riche. Elle se manifeste lors des grandes cérémonies (les
funérailles, l'intronisation du chef, etc.) La danse est aussi
variée. On y trouve : le ben-skin, mouhoup, le lali, le kouais,
le kessou, etc.
L'art culinaire se distingue par quelques mets :
condrès sauce jaune, le koki, le kui (ban), la banane
pilée avec le haricot (tsa' kelo), etc.
En ce qui concerne l'art vestimentaire, on note : le
djomba, la gandoura, le ndop etc .Voyons à présent comment
se présente la carte scolaire de l'Arrondissement de
Bangangté.
I.8.7 Carte scolaire de
l'arrondissement de Bangangté
Tableau 1:
Etablissements de l'Enseignement Secondaire de l'Arrondissement de
Bangangté
N°
|
ETABLISSEMNTS
|
EFFECTIFS
DES PROFESSEURS
|
EFFECTIFS
DES
ELEVES
|
1
|
CES DR BANTOUM
|
10
|
313
|
2
|
CES DE BANGANG-FOKAM
|
11
|
192
|
3
|
CES DE BANGOULAP
|
06
|
263
|
4
|
CES DE NKONG-NGAM
|
06
|
96
|
5
|
CES DE BABOU
|
03
|
65
|
6
|
LYCEE CLASSIQUE DE BANGANGTE
|
50
|
2340
|
7
|
LYCEE BILLINGUE DE BANGANGTE
|
43
|
919
|
8
|
LYCEE DE BANGOUA
|
21
|
742
|
9
|
LYCEE DE BAMENA
|
22
|
1040
|
10
|
LYCEE TECHNIQUE DE BANGANGTE
|
84
|
1547
|
11
|
CETC DE BANGOUA
|
13
|
217
|
12
|
CETIC DE BAGOULAP
|
12
|
189
|
13
|
CETIC DE BAMENA
|
01
|
138
|
14
|
CETIC DE BATCHINGOU
|
00
|
50
|
15
|
COLLEGE SAINT-JEAN BAPTISTE DE BANGANGTE
|
33
|
908
|
16
|
COLLEGE THOMAS NOUNTON DE BANGANGTE
|
95
|
860
|
17
|
COLLEGE SAINTE BEUVE DE BANGANGTE
|
14
|
938
|
18
|
COLLEGE EVANGELIQUE DE BANGOUA
|
15
|
301
|
19
|
COLLEGE TCHOUGO DE BANGANGTE
|
33
|
55
|
|
TOTAL
|
472
|
11160
|
Source : SCSOS (Service de la Carte
Scolaire et Orientation Scolaire) du 27/11/2007.
Après avoir formulé la problématique,
défini les concepts, élaboré l'ossature du travail et
présenté l'aire culturelle Mèdûmbà, nous
abordons dans le chapitre qui suit l'état de la question et l'insertion
théorique du sujet.
Tableau 2: Cadre logique
référentiel de positionnement de l'étude
Thème
|
Question principale
|
Centres d'intérêt
|
Questions secondaires
|
Indicateurs
|
Modalités
|
Outils de collecte des données
|
Instruments d'analyses des données
|
Items
|
Enseigner la Culture nationale à l'Enseignement
Secondaire. Essai de faisabilité.
Etude menée dans les établissements du Secondaire
de l'aire culturelle Mèdûmbà, Arrondissement de
Bangangté, (l'Ouest-Cameroun)
|
Comment introduire l'enseignement de la Culture nationale au
Secondaire ?
|
Les fondements de l'enseignement de la Culture nationale
|
Les textes fondamentaux de la refondation de l'Education au
Cameroun sont-ils connus des enseignants du Secondaire ?
|
- les textes des Etats Généraux
- La Loi d'orientation de l'éducation au Cameroun
|
- Avoir lu
- Avoir lu et exploité
- Avoir entendu parler
- Aucune idée
|
-Pré-enquête épistémologique
-Questionnaires
-Recherche documentaire
|
- Statistiques descriptives
-Analyse des contenus
|
6
|
Le contenu du programme de la Culture nationale au Secondaire.
|
Quels sont les champs du contenu de cet enseignement ?
|
- Rites
- Arts
- Codes moraux
|
- Oui
- Non
-Autres
|
-Pré-enquête épistémologique
-Questionnaires
-Recherche documentaire
|
- Statistiques descriptives
- Analyse des contenus
|
7
8
9
10
11
12
|
Méthodologie de l'enseignement de la Culture nationale au
Secondaire
|
Quelle méthode utiliser pour l'enseignement de la
Culture nationale au Secondaire ?
|
-Types de méthode
|
- NAP
- APC
- Autres
|
-Pré-enquête épistémologique
-Questionnaires
-Recherche documentaire
|
- Statistiques descriptives
- Analyse des contenus
|
13
14
|
Evaluation de la Culture nationale au Secondaire
|
Comment évaluer cet enseignement au
Secondaire ?
|
Mode d'évaluation
|
- Oralement
- Par écrit
- les deux
- Autres
|
-Pré-enquête épistémologique
-Questionnaires
-Recherche documentaire
|
- Statistiques descriptives
- Analyse des contenus
|
15
|
CHAPITRE II : ETAT DE
LA QUESTION ET INSERTION THEORIQUE DU SUJET
L'objectif de ce chapitre est de faire le tour d'horizon sur
les travaux qui ont précédé le nôtre, puis fonder
théoriquement l'étude.
SECTION 1: ETAT DE LA
QUESTION
Notre thème ne vient pas ex nihilo; d'autres avant nous
ont abordé la problématique de l'enracinement culturel du
système éducatif. Nous présentons dans cette partie
quelques travaux qui ont précédé le nôtre.
II.1. Enracinement
culturel : une préoccupation des hommes politiques camerounais
Les deux régimes politiques qui se sont
succédés au Cameroun de 1960 jusqu'à nos jours ont eu pour
préoccupation, chacun dans le style qui lui est propre, l'enracinement
culturel. Que ce soit Ahmadou Ahidjo ou Paul Biya, tous deux ont eu le souci de
préserver l'identité culturelle nationale.
II.1.1 Ahmadou Ahidjo et la
question de l'identité culturelle camerounaise.
Le président Ahmadou Ahidjo, dans ses discours, ne fait
aucun mystère sur ses intentions quant à la sauvegarde de
l'identité culturelle nationale. Dans son discours d'ouverture des
Conseils Nationaux de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Scientifique et Technique ainsi que des Affaires Culturelles, il assignait au
Conseil National des Affaires Culturelles le rôle suivant :
Considérer les modes de vie de notre peuple,
examiner comment il faut valoriser à partir même de
l'éducation de nos enfants, nos contes, nos légendes, nos jeux,
nos langue, sans toutefois porter atteinte au principe du pluriculturalisme
historique de l'Etat, fondé sur la richesse que constitue notre
diversité culturelle.
Ahidjo (1980 : 1595)
Le même souci l'anime lorsqu'au Conseil Supérieur
de l'Education Nationale en 1967 à Yaoundé il
déclare :
Notre souci reste d'une part, d'assurer un juste
équilibre entre la connaissance des valeurs culturelles du patrimoine
national et la connaissance des valeurs universelles, entre la connaissance du
passé et la connaissance du monde actuel.
Ahidjo (1968 : 83)
En Mai 1968 à l'occasion de l'Inauguration solennelle
de la Première Exposition Internationale du Livre Africain à
Yaoundé, il réitère sa vision quant à la
préservation de l'identité culturelle nationale camerounaise.
Voici ce qu'il dit exactement :
La prise de conscience de notre identité nationale,
qui informe toute notre politique de construction nationale montre que nous
refusons toute aliénation culturelle, que nous avons assez de force
créatrice pour donner un contenu concret à cette identité
dans tous les domaines et que nous sommes à jamais
déterminés à forger nous-mêmes notre propre destin.
Ahidjo (1968 : 90)
On constate bien chez ce Chef d'Etat une réelle
volonté d'enracinement culturel et de préservation de
l'identité nationale camerounaise. Malheureusement, il
démissionne de ses fonctions en 1982 sans mettre en application les
bonnes intentions ainsi exprimées. Comment son successeur aborde-t-il la
problématique de l'enracinement culturel ?
II.1.2 BIYA, P. et la
problématique de la culture nationale.
Biya (1987) à lui aussi abordé le thème
de l'enracinement culturel. Il en a fait une partie importante de son ouvrage
qu'il a écrit après son accession à la magistrature
suprême. Dans un chapitre intitulé des « Cultures
ethniques à une culture nationale », il
développe sa vision culturelle du Cameroun et pense que l'appropriation
et la valorisation de l'identité culturelle Camerounaise sont à
même de générer l'esprit de tolérance et
d'unité. Bref, l'intégration nationale passe, selon lui, par la
culture.
A la question de savoir quelle langue pour véhiculer la
culture camerounaise, Biya (1987 :116-118) tranche net en faveur des
langues nationales. Il va plus loin et propose même un schéma de
mise en oeuvre.
1- Chaque camerounais doit d'abord s'imprégner de la
culture de sa communauté ethnique au moyen de sa langue maternelle qu'il
doit pouvoir parler.
2- Après la maîtrise des données de sa
propre culture ethnique, il apporte sa contribution à
l'édification d'une culture nationale. Ainsi,
On ne sera descendu au fond de sa personnalité
ethnique que pour en remonter avec ce que l'ethnie détient d'excellent
et dont la nation entière doit bénéficier, à
travers les langues nationales et à travers les langues
officielles.
Biya (1987 :117)
Tout un programme qui indique de la part de ce Chef de l'Etat
le souci d'enracinement culturel.
D'aucuns pourraient nous reprocher d'avoir cité les
hommes politiques, eu égard au fossé qui sépare si
souvent, dans ce domaine, le dire et le faire. C'est vrai qu'il ne faut pas
prendre pour monnaie comptant ce que disent les hommes politiques. Mais
quelques fois les bonnes intentions méritent d'être
soulignées pour faire avancer une cause. La problématique de
l'enracinement culturel est un point si important qu'aucune contribution y
relative ne saurait être laissée de côté.
La problématique de l'enracinement culturel a pris,
comme nous l'avons vu, une part importante dans les discours politiques des
chefs de l'état camerounais, Ahidjo et Biya. Comment les textes de base
camerounais matérialisent-ils leurs volontés politiques ?
II.1.2 Enracinement
culturel a travers les textes de base camerounais
Les textes de base camerounais ont fait ressortir dans les
grandes lignes les points saillants de l'Identité Culturelle
camerounaise, tout en donnant des recommandations quant à leur
application. Que dit la Constitution à ce sujet ?
II.1.2.1 La constitution de
la République du Cameroun (18 janvier 1996)
Dans la constitution de 18 janvier 1996, le Cameroun affirme
sa volonté de demeurer une Nation spécifique et ouverte. Certes
l'Anglais et le Français sont adoptés comme langues officielles
mais les raisons sont simples à comprendre : Il s'agit d'une
nécessité moderne et historique, ce qui n'enlève rien aux
dispositions pertinentes de l'article 1 alinéa 3 : La
République du Cameroun « oeuvre pour la protection et
la promotion des langues nationales ».
Cette disposition à n'en point douter indique la volonté de
préserver le patrimoine culturel Camerounais car qu'est ce qui peut
mieux le faire que les langues nationales ?
Avant la promulgation de la Constitution de la
République du Cameroun en Janvier 1996 se sont ténus à
Yaoundé,les Etats Généraux de la Culture dont nous
présentons l'économie des résolutions.
II.1.2.2 Les Etats
Généraux de la Culture (1991)
Ces Etats Généraux ont balisé le chemin
de l'enracinement culturel au Cameroun. En parcourant la charte Camerounaise de
la culture issue de ces assises, on s'aperçoit qu'il y a de la part des
participants une réelle volonté de préserver
l'identité culturelle Camerounaise.
Article 3 : « Le Cameroun perçoit
ses diversités ethniques, religieuses, artistiques, etc. comme une
source d'enrichissement mutuel de ses communautés constitutives, un
motif d'intégration et de fondement de sa spécificité
socio-historique. »
Article 4 : « la diversité
culturelle actuelle est l'expression de notre identité, constitue
l'objet d'une revendication collective de la nation et garantit la vigueur de
notre originalité dans le monde »
Article 7 : « Toutes les langues
parlées au Cameroun sont partie intégrante de notre
héritage culturel national »
Quelques temps après ces assises, et toujours dans le
sens de la refondation du système éducatif, se sont ténus
à Yaoundé les Etats Généraux de l' Education.
II.1.2.3 Les Etats
Généraux de l'Education (1995)
Les recommandations pertinentes de ces assises, constituent le
socle sur lequel repose notre système éducatif. En dressant le
portrait du type d'homme à former à savoir :
un citoyen patriote, éclairer,
bilingue (Français/Anglais) et maîtrisant au moins une langue
nationale, enraciné dans sa culture, mais ouvert au monde,
créatif, entreprenant, tolérant, fier de son identité,
responsable, intègre, respectueux des idéaux de paix, de
solidarité, de justice et jouissant des savoirs, savoir-faire et
savoir-être.,
Ces assises ont fait de l'enracinement culturel du
système éducatif une priorité ; ce qui constitue une
grande première dans un pays où l'évocation des valeurs
culturelles du terroir était considérée comme un crime. A
partir de là, on a compris que les langues camerounaises, les cultures
camerounaises peuvent côtoyer les langues et les cultures
étrangères sans complexe.
II.1.2.4 La Loi
d'Orientation de l'Education au Cameroun (1998)
La Loi d'Orientation viendra par la suite planter
définitivement le décor de l'enracinement culturel de notre
système éducatif. Dans son titre I article 5 alinéa 1 et 3
cette loi dispose : « l'Education a pour objectifs : la
formation des citoyens enracinés dans leur culture, mais ouverts au
monde (...) la promotion des langues nationales, la formation culturelle de
l'enfant »
Une fois de plus, l'enracinement culturel du système
éducatif est au centre de cette loi ; car désormais, les
enseignements devront prendre en compte les acquis culturels de l'apprenant,
tout en l'ouvrant à la modernité.
Les organismes internationaux se sont intéressés
à la problématique de l'enracinement culturel des systèmes
éducatifs ; l'UNESCO en fait son cheval de bataille. Comment
l'aborde-t-il ?
II.1.3 L'UNESCO et
l'enracinement culturel des systèmes éducatifs.
Crée en 1946 à la fin de
la 2e guerre mondiale, cet organisme international qui a pour
vocation essentielle la préservation de la culture des peuples fait un
effort pour que les systèmes éducatifs soient enracinés
dans la culture du terroir d'où ils sont issus. Cet effort est beaucoup
plus accentué vis-à-vis du continent africain, ce d'autant plus
que l'Afrique est l'un des rares continents où une triste
expérience a cours, à savoir, prétendre promouvoir le
développement des populations en utilisant les langues qui leur sont
étrangères.
Lors de la réunion des experts organisée
à Yaoundé par l'UNESCO en 1980 et dont le thème des
débats était : Tradition et Développement dans
l'Afrique aujourd'hui, les participants étaient tous
unanimes pour reconnaître que le développement de l'Afrique n'est
pas possible dans le contexte actuel. Car selon Wande Abimbola l'un des
participants, le patrimoine culturel n'est pas suffisamment pris en compte dans
les projets de développement en Afrique. Pire, poursuit-il, les
Africains ont même honte de revendiquer leur culture :
Des millions d'Africains semblent avoir honte aujourd'hui
de proclamer publiquement leur attachement à la religion et à la
pensée traditionnelle de l'Afrique, la colonisation de nos esprits a
été si poussée qu'elle nous a donné honte du
patrimoine religieux qui nous est propre. UNESCO (1990)
A l'issue de ces assises, il a été
recommandé l'utilisation des langues africaines comme langue
d'enseignement :
L'Afrique noire est la seule région au monde
où des millions de personnes font leurs études dans des langues
qui ne sont pas les leurs. C'est une tendance à laquelle il faut mettre
un terme pour que les langues Africaines deviennent langues d'enseignement.
UNESCO (1990)
Dans la même année (1980) à Accra au
Ghana, l'UNESCO a organisé une rencontre avec des spécialistes
sur le thème : Spécificités et
Convergences dans l'Afrique au sud du
Sahara. Au cours de ces assises, il était question
d'examiner s'il est possible de parler de l'Afrique en termes d'aire culturelle
et quels en sont les critères. Les participants ont abouti à la
conclusion selon laquelle la langue constitue le critère essentiel de la
délimitation de l'aire culturelle. Citant Cheikh Anta Diop, ils
déclarèrent ceci :
La primauté du facteur linguistique dans
l'identification d'une aire culturelle ou de civilisation est aujourd'hui
démontré (...) la réalité que nous vivons tend
à prouver que l'individu, à quelques exception près,
saisit l'essence de son identité culturelle à travers sa
langue.
UNESCO (1986)
Comme quoi la langue est le véhicule principal de la
culture d'un peuple.
En dehors des organismes internationaux, les penseurs ont pris
à bras le corps la problématique de l'enracinement culturel.
Comment l'on-t-ils abordé ?
II.1.4 Enracinement
culturel du système éducatif : une préoccupation des
penseurs.
La problématique de l'enracinement culturel du
système éducatif a préoccupé et préoccupe
encore bon nombre de penseurs. Chacun y est allé avec ses talents, ses
arguments pour expliquer, démontrer puis recommander la prise en compte
des valeurs culturelles dans le système éducatif ; voyons
d'abord ce qu'en pense Gérôme Brumer.
II.1.4.1 Brumer et la
thèse culturaliste
Partant du postulat selon lequel l'espèce humaine est
intrinsèquement culturelle, Brumer (1996 :18) assigne à
l'éducation le rôle d'introduction des jeunes
générations dans la culture. Dans sa démarche, il
rapproche et confronte les travaux des nombreux auteurs et courants de
recherche pour démontrer que :
L'éducation n'est pas seulement un travail
technique portant sur le traitement correct de l'information (de l'enseignant
vers l'enseigné) ; qu'elle n'est non plus l'application
mécanique à la classe de théories d'apprentissage (...)
Mais une tentative complexe d'adapter une culture aux besoins de ses membres et
d'adapter ses membres et leur manière d'apprendre aux besoins de la
culture.
Comme on le voit, Brumer indique par cette thèse, la
relation dialysante qui existe entre l'éducation et la culture.
Henry Tourneux et Olivier Iyébi-Mandjeck ont
abordé aussi la problématique de l'enracinement culturel, mais
avec une tonalité différente ; voyons comment ils exposent
leurs points de vue.
II.1.4.2 Tourneux et
Iyébi-Mandjeck : la problématique de la langue
d'apprentissage
Après avoir passé au peigne fin les pratiques
scolaires classiques et leurs rendements dans la ville de Maroua, Henry
Tourneux et Olivier Iyébi-Mandjek, dans un chapitre intitulé
« quelle(s) langue (s) pour
l'enseignement ? » proposent tout simplement
l'introduction du fulfuldé à l'école. Avant d'y arriver,
ils constatent que le taux d'échec très élevé,
signe du faible rendement scolaire dans la ville de Maroua, est lié
à la difficulté de la compréhension, par les
élèves, de la langue d'apprentissage qu'est le Français.
Ecoutons-les s'exprimer :
Devant la dégradation constante des conditions
d'enseignement dans les provinces du Nord du Cameroun, il faut mettre en place
de nouvelles stratégies (...) Il semble difficile de faire l'impasse sur
la question linguistique. En effet, une des causes principales de
l'échec scolaire à Maroua réside dans la difficulté
d'apprentissage de la langue d'enseignement (le français) par les
enfants.
Tourneux et Iyébi-Mandjek, (1994 :
285)
Pour ces deux penseurs, le faible rendement scolaire dans la
ville de Maroua est imputable au fait que l'apprentissage se passe en une
langue (le Français) étrangère au contexte soci-culturel
des enfants. Il s'agit là d'un appel à l'enracinement culturel et
même de la contextualisation des enseignements.
C'est dans le registre linguistique que le professeur Tadadjeu
aborde la problématique de l'enracinement culturel. Comment
l'articule-t-il ?
II.1.4.3 Tadadjeu et
l'enseignement des Langues Nationales
Dans le même registre le Professeur Tadadjeu cité
par Kouami Wandji (2003 : 17) aborde le problème de l'enracinement
culturel beaucoup plus sous l'angle linguistique. Pour lui, il est absolument
nécessaire d'enseigner l'enfant d'abord dans sa langue maternelle.
Il demeure nécessaire d'enseigner d'abord la langue
maternelle, puis la langue étrangère aux enfants, si nous voulons
des hommes capables de contribuer au progrès de notre pays, de notre
continent, de l'humanité.
Dans la même foulée, il propose avec son
équipe, dans le cadre du PROPELCA, des pourcentages d'emploi des langues
dans les classes de l'école primaire.
Tableau 3:
Pourcentage d'emploi des langues à l'école primaire : Une
proposition du PROPELCA
Classes
|
Langue Maternelle
|
Langue Etrangère
|
Sil
|
75 %
|
25 %
|
CP
|
60 %
|
40 %
|
CE1
|
40 %
|
60 %
|
CE2 - CM
|
15 %
|
85 %
|
Source : Programme d'enseignement des
langues nationales au Cameroun (1995)
Selon ce tableau, la langue maternelle devrait être
prépondérante dans les petites classes et diminuer
progressivement dans les grandes classes pour permettre l'enseignement des
langues étrangères.
D'autres penseurs tels Ntebe Bomba abordent la
problématique de l'enracinement culturel sous l'angle philosophique et
psychopédagogique. Comment procède-t-il ?
II.1.4.4 Ntebe Bomba et
l'andragogie.
Le professeur Ntebe Bomba (1994 : 4) a fait de
l'enracinement culturel du système éducatif camerounais une
préoccupation majeure. Il part du constat selon lequel
Les systèmes éducatifs mis sur place dans
les Etats du Tiers-Monde accentuent invariablement les
déséquilibres en s'inscrivant dans un modèle culturel en
rupture avec par exemple un monde rural largement majoritaire (...) ce
système scolaire qu'à divers titres nous avons
hérité de l'occident provoque des cassures culturelles
irrémédiables entre jeunes et vieux
C'est donc le constat de la rupture sociale provoquée
par l'école occidentale en Afrique en général et au
Cameroun en particulier qui a poussé ce professeur à
s'intéresser avec acharnement à la problématique de
l'enracinement culturel du système éducatif Camerounais.
Pour donner un corpus théorique et philosophique
à cette préoccupation, il va redéfinir le concept
« Andragogie » qui devient
« éducation-à-être soi, libre et
responsable »
En introduisant l'africanité dans ce concept, avec un
accent particulier sur la responsabilité, le professeur Ntebe Bomba est
de ceux qui, comme Warnier (1982), pensent que l'éducation
traditionnelle Africaine était valorisante, formait des hommes et femmes
responsables.
L'andragogie ainsi réorientée et enrichie de
l'africanité devient un champ de réflexion
pluridirectionnel : elle est philosophique, psychopédagogique et
praxéologique.
Elle est philosophique parce qu'elle a une vision humaniste de
l'éducation, elle est une éducation à la dignité
humaine tout court.
Elle est psychopédagogique en ce qui concerne le
processus enseignement - recherche - apprentissage car elle met en avant
l'activité de l'apprenant, le responsabilise, le valorise, l'incite
à l'autodidactie qui est le summum de tout processus d'apprentissage.
Dans ce sillage, l'andragogie conçoit le champ de formation comme un
cadre d'actions prométhéennes où l'apprenant arrache la
connaissance, la protège, la multiplie et la partage.
L'andragogie enfin est praxéologique parce qu'elle
prône une éducation vécue au quotidien, tant en actes qu'en
pensée. En effet, comme le dit si bien Njoh Mouelle (1974) chez
l'Africain, le verbe forme un tout avec l'être et l'Africain vit la
totalité de l'être. Il n'y a pas un temps pour penser et un autre
pour agir ; la pensée et l'action chez l'Africain sont
mêlées dans une totalité qui donne la densité de la
vie.
L'introduction de l'africanité dans la réflexion
et la pratique pédagogique comme le fait le Pr. Ntebe Bomba est à
vrai dire une exigence fondamentale pour l'Afrique aujourd'hui car le
degré d'aliénation culturelle dans laquelle le continent est
plongé est si élevé que ces conseils de Nkwame Krumah
cités par Ntebe Bomba (2006 :1) « Va. Cherche ton
peuple. Aime-le. Apprends de lui. Fais des projets avec lui. Commence par ce
qu'il sait. Construis sur ce qu'il est et ce qu'il a »,
résonnent comme la voie du salut.
II.1.4.5 Kum'a Ndumbe III
et le projet de partage communautaire moderne.
Le professeur Kum'a Ndumbe III (1985) aborde la
problématique de l'enracinement culturel de manière holistique,
à travers son concept de partage communautaire moderne. Il part lui
aussi du constat d'échec tous azimuts dans lequel se trouvent les pays
Africains pour proposer une nouvelle vision de la société
basée sur le partage. Dans sa démarche, il prend en compte tous
les aspects de la vie d'une nation (politique, culturel, économique et
social) pour constater, non sans amertume, que « nous sommes les
esclaves culturels des autres ».
Ce qui nous intéresse dans cette démarche c'est
son approche éducative dans une société de partage
communautaire. Dans un chapitre fort étayé, intitulé
« Eduquer avec notre culture », il pose les jalons d'une
éducation qui prend en compte les valeurs socio-culturelles :
Le principe de base de cette éducation est
simple : nous sommes nés dans une société dont
l'héritage nous a été légué par nos
ancêtres. Nous devons y puiser et tendre à le parfaire pour le
bien-être de l'ensemble de la communauté d'abord et pour notre
épanouissement ensuite.
Kum'a Ndumbe III. (1985 :50)
Pour y parvenir dit-il, il faut reformer totalement notre
système éducatif de la maternelle à l'université
en passant par le primaire et le secondaire ; car,
« l'éducation de l'Africain d'aujourd'hui, calquée
sur des modèles étrangers a fait faillite (...)
l'éducation actuelle professée dans nos écoles nous
mène à notre perte »
Il va plus loin et propose un schéma de mise en
oeuvre : chaque camerounais doit connaître le passé de sa
communauté et celui des autres communautés nationales. Il
suggère fortement que « nos coutumes, nos rites, nos
religions et notre vision du monde soient intégrés à
l'enseignement.». Ce penseur a tout une vision de la
société camerounaise et africaine, une société
enracinée dans sa culture ; la culture étant ici
considérée comme une bouée de sauvetage .Car, comme il dit
lui-même, l'avenir de notre peuple se trouve dans sa culture.
Comme on le voit bien, le souci de ces penseurs est que
l'enseignement de la Culture nationale prenne corps dans notre système
éducatif pour répondre aux besoins d'enracinement culturel des
pratiques éducatives. Au fait, ce ne serait que rétablir une
pratique que les Allemands (1884-1914) avaient encouragée en adoptant
les langues locales comme langues d'enseignement et que le gouvernement
français supprima en interdisant l'enseignement des langues maternelles
à l'école primaire, au nom de sa politique coloniale dite
d'assimilation.
II.1.5 Quelques actes des
Colloques et Séminaires.
Des colloques et séminaires ont été
organisés sur l'enracinement culturel des systèmes
éducatifs en général et du système éducatif
camerounais en particulier.
II.1.5.1 Mondiacult
(1982)
La conférence internationale de la culture
dénommée Mondiacult 82, conviée par l'UNESCO à
Mexico du 26 Juillet au 06 Août 1982 avait jeté les bases de la
promotion de l'identité culturelle et de la préservation du
patrimoine culturel des peuples. A l'issu de ces assises, la
« déclaration de Mexico sur les politiques
culturelles » avait fait de l'identité culturelle une
préoccupation mondiale. S'agissant de l'identité culturelle
justement, il a été reconnu ce qui suit :
Toute culture représente un ensemble de valeurs
uniques et irremplaçables puisque c'est par ces traditions et ces formes
d'expression que chaque peuple peut manifester de la façon la plus
accomplie sa présence dans le monde
Mbetbo in Extrait sélectionné
à la Sil (1987 : 2)
Abordant le patrimoine culturel, les participants avaient
reconnu le droit à chaque peuple à préserver son
patrimoine culturel et même de le défendre.
II.1.5.2 Colloque sur
l'identité culturelle camerounaise (1985)
Du 13 au 19 Mai 1985 s'est tenu au Palais des Congrès
de Yaoundé un colloque sur l'identité culturelle camerounaise,
sous le thème « la problématique de
l'Identité Culturelle Camerounaise. »Ce colloque
était le prélude à la tenue des Etats
Généraux de la Culture de 1991. Comme tous les autres pays
africains, le Cameroun traversait une période cruciale de son histoire,
avec la crise de l'identité culturelle. De ce fait, il fallait
trouvé les voies et moyens susceptibles de remédier à la
situation : voilà pourquoi le Ministère de l'Information et
de la Culture d'alors organisa ce forum. Pendant ces assises, beaucoup
d'intervenants constitués pour la plupart de professeurs
d'Université se sont succédés à la tribune ;
les uns- à l'instar du père Mveng - pour prouver l'existence de
l'identité culturelle camerounaise :
L'identité culturelle camerounaise est un fait
évident. Elle repose sur les facteurs comme l'histoire, la
géographie, les institutions politiques et une extraordinaire
variété ethnique et économique.
Mveng cité par Nguele Biyo'o (2007 :125)
Les autres - comme le professeur Fame Ndongo pour qui
l'identité culturelle camerounaise est à inventer. Ce colloque,
par sa pertinence, avait tracé la voie à suivre en ce qui
concerne l'identité culturelle camerounaise.
II.1.5.3 Séminaire
de Sensibilisation et de Lancement de l'Enseignement des Langues et Cultures
nationales au Secondaire (2007)
Du 23 au 24 Octobre 2007, s'est tenu au Palais des
Congrès de Yaoundé le séminaire de sensibilisation et de
lancement de l'enseignement des langues et cultures nationales au secondaire.
L'objectif de ce séminaire, comme l'indique l'intitulé du
thème, consistait en la sensibilisation de toute la communauté
nationale et tous les partenaires de l'éducation sur la
nécessité et même l'urgence de l'enseignement des langues
et cultures nationales camerounaises dans le Secondaire. Dans son allocution
d'ouverture, le Ministre Bapes Bapes (2007 : 26), ne fait pas
mystère de son intention d'introduire l'enseignement des langues et
cultures nationales dans le cet ordre d'enseignement. Il déclare :
Aujourd'hui, l'heure est venue de passer à une
autre phase du processus si bien organiser par les pionniers. Il s'agit de
l'introduction de notre patrimoine linguistique et culturel dans le
système éducatif... j'exhorte l'inspection de pédagogie
à travailler d'arrache-pied pour donner, dans les meilleurs
délais, une forme et un contenu aux nouvelles disciplines
d'enseignement.
Par la suite, les résolutions issues de ce
séminaire tendent tous à reconnaître la place
privilégiée que devraient occuper les langues et cultures
nationales dans l'Enseignement Secondaire et recommandent la sensibilisation de
tous les acteurs éducatifs.
L'état de la question que nous venons de faire nous
conduit logiquement à la présentation des théories
explicatives. Pour ce travail, nous avons ciblé trois théories
explicatives : la théorie culturaliste de l'éducation, la
théorie de l'identité culturelle et la théorie
andragogique de l'éducation.
SECTON 2 : INSERTION
THEORIQUE DU SUJET
Pour ce travail, nous avons repéré trois
théories explicatives.
II.2.1 Théorie
culturaliste de l'éducation
La théorie culturaliste de l'éducation a
été développée vers les années soixante par
les penseurs Britanniques à travers la théorie du curriculum
(contenu des programmes) en éducation. Cette théorie repose sur
le postulat selon lequel l'éducation, dans toute communauté
donnée, est le reflet de sa culture.
Les chantres de cette théorie tels .taylors et
.Richards cités par Forquin (1996) estiment que toute éducation a
un contenu ; or l'éducation étant destinée aux
individus d'une société, donc d'une culture donnée ne peut
puiser son contenu que dans ladite culture. Denis Lawton cité par
Forquin(Idem) renchérit la position de ses prédécesseurs
en affirmant que c'est à partir des contextes culturels
qu'émergent et s'institutionnalisent les programmes (curricula)
d'éducation.
Le professeur Tadadjeu est aussi culturaliste dans son
approche. Il établit une relation étroite entre la langue, la
culture et l'éducation. Pour lui on ne peut parler de l'une sans toucher
l'autre. Il dit exactement ceci : « La langue est la
clé de toute culture et toute culture se transmet par un système
éducatif. Ces trois termes que sont la langue, la culture et
l'éducation sont toujours interdépendants ».
Tadadjeu cité par Kouami Wandji (2003 :19)
Les valeurs culturelles transmises, à travers
l'utilisation des langues nationales à l'école, permettront aux
élèves leur intégration sociale et la préservation
de leur identité culturelle.
Notre préoccupation étant de proposer un contenu
pour l'enseignement de la Culture nationale dans le Secondaire à partir
de l'aire culturelle Mèdûmbà, il apparaît
indéniable que cette recherche va en droite ligne des thèses
culturalistes de l'éducation.
II. 2.2 Théorie de
l'identité culturelle
Cette théorie, soutenue par les anthropologues
s'articule autour de deux postulats majeurs :
- Chaque peuple a une culture.
- Chaque peuple a le souci de préserver sa culture.
Dans une définition psycho-anthropologique de la
culture, Clanet (1993 :15) dit ceci :
La culture est un ensemble de systèmes de
significations propres à un groupe ou à un sous groupe, ensemble
de significations prépondérantes qui apparaissent comme valeurs
et donnent naissance à des règles et à des normes que le
groupe conserve et s'efforce de transmettre et par lesquelles il se
particularise, se différencie des groupes voisins.
Il ressort de cette définition que chaque
communauté a une culture qu'il préserve jalousement en même
temps qu'il cherche à transmettre au génération
futures.
Le Père Mveng cité par Nguele Biyo'o
(2007 :125) est lui aussi de la mouvance de l'identité
culturelle :
L'identité est par définition ce qui fait
qu'un être est lui-même et se distingue de tous les autres. Parler
d'identité culturelle, c'est donc parler en tout premier lieu de
l'héritage culturel d'un peuple, d'un pays, d'une nation dans ce qu'il a
de riche ou pauvre, dans sa variété, son originalité, dans
ce qui précisément le rend différent des héritages
culturels des autres peuples.
Nous avons pour soucis majeurs la conservation et la
transmission de nos valeurs culturelles par l'école, plus
précisément par l'Enseignement Secondaire. Or pour une telle
entreprise, il faut d'abord reconnaître que les sociétés
camerounaises ont une identité culturelle, à l'instar de l'aire
culturelle Mèdûmbà sur laquelle nous avons axé notre
travail, que le Cameroun n'aura son salut et sa survie que grâce à
la transmission de ses valeurs culturelles à ses enfants à
travers l'école. Dans ce sens nous voyons bien que nos
préoccupations sont proches de celles des partisans de la théorie
de l'identité culturelle.
II.2.3 Théorie
andragogique de l'éducation
Née du souci d'efficacité du système
éducatif d'une part et de son enracinement culturel d'autre part, la
théorie andragogique est devenue un cadre de réflexion en
sciences de l'éducation. Pour donner corps à cette
théorie, le Professeur Ntebe Bomba (2006) a réorienté le
concept d'andragogie. Originellement, ce mot vient du Grec, du préfixe
Aner/Andros qui signifie hommes, adultes et du suffixe agogein qui signifie
mener vers. Il lui a donné un contenu beaucoup plus dynamique :
« éducation- à- être soi (affirmation
culturelle ou identitaire), adulte, libre et responsable ».
Comme il le dit lui-même, il s'agit d'une évolution
épistémologique faisant du concept d' andragogie un champ de
recherche en sciences de l'éducation et animation sociale qui prend en
compte les données socio- culturelles du milieu africain en
général et camerounais en particulier. Il s'agit plus
spécifiquement de former des hommes et femmes responsables,
enracinés dans leur environnement mais ouvert au monde.
L'andragogie repose sur la symbolique emblématique que
l'on trouve dans les contes et les proverbes africains notamment des trois
aires culturelles camerounaises : Bantu, semi-Bantu et
soudano-sahélien. Par exemple Kulu (la tortue) dans l'aire culturelle
Bantu (Béti) est le symbole de la mesure, du tact, de l'intelligence.
Elle est toujours opposé à la panthère qui symbolise la
force brute. Dans l'aire culturelle Semi-Bantu (Mèdûmbà),
la perdrix est le symbole de la malignité. L'andragogie repose aussi sur
les figures emblématiques constituées d'hommes qui ont
marqué l'histoire de l'Afrique par leur mode de pensée et de vie.
Ce sont les hommes tels Cheikh Anta Diop, Patrice Lumumba, Ouandié
Ernest, Nelson Mandela et autres, qui ont lutté au point de donner
leur vie pour l'émancipation et la dignité de l'homme Africain.
Du point de vue de la démarche pédagogique et
dans le sillage du processus enseignement-recherche-apprentissage, Ntebe Bomba
(2001) donne à l'Andragogie quatre (04) axes : l'axe philosophique,
l'axe méthodologique, l'axe managérial et l'axe
praxéologique.
· Axe philosophique ou de la vision
sociétale :
L'Andragogie a un projet de société ouvert et
humaniste dans le sens de la conquête de la liberté, de la
responsabilité et du droit à la différence.
· Axe méthodologie ou de la pratique
éducative :
Le modèle pédagogique que propose l'andragogie
est personnalisé, l'activité éducative se concevant comme
un construit collectif par des personnes ressources ; le processus
étant conçu comme un champ du donner et du recevoir : c'est
d'une véritable démarche partenariale qu'il s'agit.
· Axe managérial ou de la gestion des
organisations de la société :
L'andragogie propose le Savoir s'organiser, organiser sa vie,
son travail. Apprendre le sens d'organisation. Savoir diriger une organisation
et savoir en être membre, être créateur avec les autres ou
aider les autres à le devenir.
· Axe praxéologique ou de l'agir quotidien
Il s'agit de vivre au quotidien les grandes valeurs que
sont : la responsabilité, le goût de l'effort, le respect de
soi et des autres. Il s'agit de montrer qu'on est adulte dans tout ce qu'on
fait
Comme attitude pédagogique, l'andragogie est donc la
revalorisation de l'éducation africaine, une éducation qui a fait
des hommes et des femmes responsables, libres.
Nous voulons par notre travail transmettre les valeurs
référentielles de la culture camerounaise à travers
l'Enseignement Secondaire. Pour ce faire, nous partons de l'exemple de l'aire
culturelle Mèdûmbà qui nous est familier pour proposer un
contenu concret à cet enseignement ; de ce fait nous avons la
même préoccupation que les tenants de la théorie
andragogique de l'éducation ; cette théorie explique bien
notre sujet.
II.3 Synthèse du
parcours épistémologique.
En définitive, la plupart des
auteurs que nous avons lus, ont relevé pour le déplorer, le
déracinement des systèmes éducatifs africains. D'autres
sont allés plus loin en proposant tout simplement le recours à
l'éducation traditionnelle africaine comme solution à ce mal.
Que ce soit ceux qui ont pointé du doigt le mal
ou ceux qui ont élaboré quelques solutions, les penseurs qui ont
abordé la problématique de l'enracinement culturel du
système éducatif africain en général et camerounais
en particulier sont restés théoriques dans leurs approches. Le
professeur Tadadjeu, par exemple, qui a fait des propositions concrètes
s'est limité à l'enseignement des langues nationales.
De même, quelques études universitaires
que nous avons pu consulter sur le thème sont restées au niveau
des généralités. Or nous ne restons pas au stade des
bonnes intentions.
Notre travail vise à rendre effectif
l'enseignement de la Culture nationale dans l'Enseignement Secondaire. Pour ce
faire nous proposons quelques éléments de contenu tirés de
l'aire culturelle Mèdûmbà. En d'autres termes le modeste
apport scientifique qu'offre notre travail réside dans le fait que nous
passons du stade du questionnement à celui de
l'opérationnalisation pour l'enseignement effectif de la Culture
nationale. En le faisant nous pensons que si on procède de la sorte dans
toutes les aires culturelles, le contenu de cet enseignement sera riche et
reflètera la culture des trois grandes aires cultures du Cameroun que
sont : Bantu, semi-bantu, soudano-sahélien. Quelle est la
méthodologie que nous utilisons pour réaliser ce travail ?
La réponse à cette question fera l'objet du chapitre III.
DEUXIEME PARTIE :
CHAMP OPERATOIRE DE L'ETUDE
DEUXIEME PARTIE :
CHAMP OPERATOIRE DE L'ETUDE
Cette partie est constituée de deux chapitres : Le
chapitre III présente la méthodologie de l'enquête et ses
résultats, tan disque le chapitre IV opérationnalise les
différentes propositions faites par les enquêtés et se
termine par nos propositions et suggestions.
CHAPITRE III :
L'ENQUETE ET SES RESULTATS
Ce chapitre a deux sections : la
première présente comment nous préparons et organisons
l'enquête ; elle va de la population de l'étude, de la
pré-enquête épistémologique au dépouillement
en passant par l'échantillonnage. La deuxième section est la
présentation et la discussion des résultats de
l'enquête.
SECTION 1 :
PREPARATION ET ORGANISATION DE L'ENQUETE.
Nous commençons cette section par le déroulement
de l'enquête.
III.1 Déroulement de
l'enquête
Toute recherche scientifique pour être fiable doit
reposer sur une population d'étude. C'est pour cette raison que nous
allons dans la phase méthodologique, déterminer tout d'abord
cette population.
III.1.1 La population de
l'étude
Pour mener une recherche, il faut une population de
référence, ce que Tsafak (2004 : 7) définit comme
étant « un ensemble fini ou infini
d'éléments définis à l'avance sur lesquels portent
les observations ». Elle doit avoir les caractéristiques
que l'on veut étudier. Dans notre travail, la population de
l'étude est constituée des enseignants des lycées et
collèges du Cameroun. Cette population étant très vaste,
nous y avons extrait la population cible.
III.1.2 Population
cible
La population cible selon Tsafak cité par Ndié
(2006 : 49) est « l'ensemble des individus répondant
aux critères généraux de l'étude. Ce sont ceux chez
qui s'applique en principe la proposition de recherche ».
Dans notre étude, la population cible est
constituée des enseignants des établissements secondaires de
l'arrondissement de Bangangté (cf. carte scolaire en annexe). De cette
population cible, nous avons choisi notre population accessible.
III.1.3 Population
accessible
La population accessible est un sous-ensemble de la population
cible, disponible pendant les investigations, sur laquelle le chercheur
mène effectivement son enquête.
Compte tenu de la répartition spatiale des
Etablissements secondaires de l'Arrondissement de Bangangté d'une part
et du fait qu'ils sont constitués de trois ordres d'enseignement d'autre
part, nous avons choisi comme population accessible (200) deux cents
enseignants des lycées et collèges repartis comme suit :
Tableau 4:
Présentation de la population accessible de l'étude.
Ordre d'enseignement
|
Dénomination
|
Effectif
|
Publics
|
CES de Bangoulap
|
06
|
Lycée Classique de Bangangté
|
50
|
Lycée Technique de Bangangté
|
84
|
CETIC de Bangoua
|
13
|
Privé confessionnel
|
Collège Saint Jean Baptiste
|
33
|
Privé Laïc
|
Sainte Beuve
|
14
|
TOTAL
|
200
|
Comme l'indique le tableau, notre population accessible a 200
(deux cent) enseignants ; tous les trois ordres d'enseignement sont
aussi représentés.
C'est de cette population accessible que nous extrayons
l'échantillon de l'étude. Mais avant d'y arriver, quelle est
notre technique d'échantillonnage ?
III.1.4 Technique
d'échantillonnage et échantillon
Nous présentons ici notre technique
d'échantillonnage. Il s'agit du procédé par lequel nous
extrayons, de la population accessible, les individus devant faire partie de
l'échantillon de l'étude. A ce sujet, De Landsheere (1972 :
251) fait remarquer que "la valeur des inférences dépend du
degré de représentativité de
l'échantillon".
Parmi les techniques d'échantillonnage qui existent, et
pour une meilleur représentativité de la population, nous avons
opté pour l'échantillonnage stratifié compte ténu
du fait que notre population est constituée de trois ordres
d'enseignement ou trois strates.
Après avoir constitué les strates, nous avons
fixé la taille de notre échantillon à cent (100)
enseignants et par la suite, nous avons appliqué la règle de la
proportionnalité pour obtenir la proportion de chaque strate selon la
procédure suivante : x effectif de la strate
En appliquant cette formule nous obtenons
l'échantillon.
Tableau 5:
Présentation de l'échantillon.
Ordres d'enseignement
|
Dénomination
|
Effectifs
|
Eff. X Taux de proportionnalité
|
Echantillon
|
Publics
|
CES de Bangoulap
|
06
|
6 x 0,5
|
3
|
Lycée Classique de Bangangté
|
50
|
50 x 0,5
|
25
|
Lycée Technique de Bangangté
|
84
|
84 x 0,5
|
42
|
CETIC de Bangoua
|
13
|
13 x 0,5
|
7
|
Privé confessionnel
|
Collège Saint Jean Baptiste de Bangangté
|
33
|
33 x 0,5
|
16
|
Privé Laïc
|
Sainte Beuve
|
14
|
14 x 0,5
|
7
|
TOTAL
|
200
|
|
100
|
Selon ce tableau, nous avons un échantillon
constitué de 100 (cent) personnes ce qui représente 50% de la
population cible. Nous présentons à présent les techniques
d'investigation.
III.2 Techniques
d'investigation
Les techniques d'investigation permettent de recueillir les
données ou les informations. Elles sont constituées de tout ce
à quoi le chercheur recoure pour recueillir toutes les informations qui
lui seront utiles pour la recherche.
Les techniques d'investigation sont nombreuses mais pour notre
travail, nous avons opté pour la recherche documentaire, la
pré-enquête épistémologique et le questionnaire.
III.2.1 La recherche
documentaire
Elle consiste à consulter les écrits qui sont
proches du thème de recherche. A ce sujet, Beaud (2003 : 63) donne
les conseils suivants :
S'il y a un livre, un article, un document qui vous
paraît essentiel pour votre recherche, mais que vous n'avez pas encore
consulté, faites des mains et des pieds pour l'obtenir et en prendre
connaissance ; ne lisez pas comme une machine à lire ;
servez-vous des axes définis dans votre problématique.
En ce qui concerne notre travail, nous avons visité les
bibliothèques (CAAP, CNE, ENS), les centres spécialisés
(ANACLAC, CEPOM, GIC/VAPRECA) où nous avons pu lire les auteurs qui ont
abordé notre thème et les textes officiels y afférents.
L'économie de ces lectures a été déjà
présentée au chapitre précédent.
III.2.2 La
pré-enquête épistémologique
Nous avons mené la
pré-enquête épistémologique du 24/08 au 15/10/2007.
Il s'agissait de recueillir les opinions des personnes ressources (douze au
total), de couches sociales variées pour nous permettre d'être
fixé quant à la pertinence et la validité de notre
thème. L'économie de leurs opinions se trouve dans le tableau en
annexe
Ces opinions nous ont été d'un très grand
apport dans la mesure où elles nous ont permis de savoir que la
problématique de l'enracinement culturel du système
éducatif camerounais intéresse la population, toutes les couches
confondues.
III.2.3 Le
questionnaire
Le questionnaire nous a permis de recueillir les
données. Chaque Item du questionnaire trouvant son sens par rapport
à un centre d'intérêt précis ; de sorte
qu'à la fin, les résultats obtenus et traités infirment ou
confirment ledit centre d'intérêt. S'agissant du questionnaire,
Albarello (2003 : 95) donne les précisions suivantes :
« pour chaque question posée, qu'elle que soit la forme
adoptée pour celle-ci, il est essentiel d'indiquer avec précision
la modalité exacte de réponse attendue ». Ces
conseils nous ont guidé lors de la confection de notre questionnaire.
De même, nous avons opté pour les questions
fermées (elles présentent aux personnes interrogées
diverses possibilités de réponses) et les questions ouvertes (les
personnes interrogées formulent elles-mêmes les réponses).
Comment se présente le questionnaire ?
III.2.3.1 Description du
questionnaire
Notre questionnaire renferme 5 (cinq) parties :
La première a 5 cinq Items (1, 2, 3, 4, 5) et est
relative à l'identification de l'enquêté.
La deuxième partie a un Item présenté
sous forme de tableau avec 4 (quatre) modalités. Cette partie est
relative au premier centre d'intérêt de notre étude
(fondement de l'étude).
La troisième partie comporte 6 (six) Items (7, 8, 9,
10, 11, 12) et est relative au deuxième centre d'intérêt
qui concerne les éléments du contenu de la culture nationale
(contenu).
La quatrième partie comporte 2 (deux) Items (13, 14).
Cette partie est relative au troisième centre d'intérêt
concernant la méthodologie de l'enseignement de la culture nationale au
secondaire (méthodologie).
Enfin la cinquième partie comporte un seul Item (15) et
est relative au mode d'évaluation (évaluation). Après
avoir décrit le questionnaire, nous présentons à
présentons comment nous l'avons administré.
III.2.3.2 L'administration
du questionnaire
L'administration du questionnaire s'est faite en deux
étapes : la pré-enquête et l'enquête proprement
dite.
III.2.3.2.1 La
pré-enquête
La pré-enquête s'est déroulée le 23
Avril 2008 et son objectif était de vérifier si le questionnaire
renfermait des éléments pouvant empêcher sa
compréhension. Nous l'avons effectué auprès des
enseignants de l'ENIEG de Yaoundé et du Lycée de Mimboman.
Les enseignants ont trouvé la plupart des questions
faciles. Nous avons eu à modifier quelques questions qui
présentaient des difficultés de compréhension. Dans
l'ensemble, cette étape s'est bien déroulée. Après
l'étape de la pré-enquête, il a fallu mener l'enquête
proprement dite.
III.2.3.2.2
L'enquête.
Elle s'est déroulée du 26 Avril au 6 Mai 2008.
Nous nous sommes rendus dans les établissements retenus dans notre
échantillon et nous avons distribué le questionnaire aux
enseignants. Signalons qu'avant de nous y rendre, nous avons pris rendez-vous
avec ces enseignants,à travers leurs censeurs, quelques jours
auparavant. Une fois les questionnaires distribués, les
enquêtés avaient la latitude de poser des questions ; ce qui
nous a permis de donner des éclairages supplémentaires. Nous
avons observé deux attitudes : Certains sont rentrés avec le
questionnaire, d'autres l'ont rempli sur place. Nous sommes passés le 6
Mai récupérer à ceux qui l'ont rempli après.
III.2.3.2.3
Récupération du questionnaire
Nous n'avons pas rencontré de difficultés
majeures quant à la récupération du questionnaire
auprès des enquêtés. Nous avons distribué 100
questionnaires et nous avons récupéré 90 ce qui
représente un taux de récupération de 90%. Nous obtenons
ce pourcentage en appliquant la formule.
TR = = = 90%
Nombre récupéré x 100
Nombre distribué
Après avoir calculé le taux de
récupération nous présentons à présent les
techniques de traitement et analyse des données.
III.3 Technique de traitement
et analyse des données
Cette étape a consisté à traduire les
données brutes collectées auprès des enquêtés
en données statistiques, susceptibles d'être quantifiées et
interprétées.
III.3.1 Outil statistique
d'analyse et traitement des données
L'outil statistique auquel nous avons eu recours est le calcul
des pourcentages qui émane de la statistique
descriptive. Pour ce faire, nous reportons les données de
chaque Item dans un tableau et calculons le pourcentage qui s'obtient en
appliquant la formule simple suivante :
ni = effectif considéré ; N = effectif
total ; P = Pourcentage
III.3.2 Le
dépouillement
Le dépouillement s'est fait manuellement. Nous avons
appliqué des tris simples en rapport avec l'identité des
enquêtés et les centres d'intérêts. Muni d'un stylo
et d'une feuille, nous avons relevé les réponses de chaque Item
en utilisant les signes suivants :
Après avoir finit avec les modalités
quantitatives, nous avons analysé les contenus avec la même
méthode, en résumant les idées avancées par les
enquêtés pour justifier leurs réponses.
SECTION 2 :
PRESENTATION ANALYTIQUE DES RESULTATS DE L'ENQUETE.
Dans cette section, il s'agit de présenter les
résultats de l'enquête et de les disputer.
III.4 Présentation des
résultats de l'enquête
Nous présentons ces résultats dans le même
ordre que sur le questionnaire, en commençant par l'identification des
enquêtés.
III.4.1 Résultats de
l'identification des enquêtés
Tableau 6:
Identification des établissements.
Ordres
|
N
|
VR
|
Publics
|
64
|
71%
|
Privés confessionnels
|
20
|
22%
|
Privés laïcs
|
06
|
7%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Ce tableau fait ressortir que l'enseignement public a le plus
grand effectif, (71%) tandis que le privé Laïc ne représente
que 7%, le privé confessionnel 22%.Après les
établissements, nous nous sommes intéressé aux provinces
d'origine des enquêtés.
Tableau 7:
Identification des enquêtés par rapport à leur province
d'origine
Provinces
|
N
|
VR
|
Ouest
|
84
|
94%
|
Est
|
02
|
2%
|
Littoral
|
02
|
2%
|
Sud-Ouest
|
02
|
2%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
La plupart des enquêtés, selon ce tableau, sont
originaires de l'Ouest, soit 94% contre 2% pour les autres Provinces. Quelles
sont les langues maternelles des enquêtés ?
Tableau 8:
Identification des enquêtés par rapport à leur langue
maternelle
Langues
|
N
|
VR
|
Mèdûmbà
|
38
|
42%
|
Nguemba
|
12
|
13%
|
ghomala
|
16
|
18%
|
Bamoun
|
06
|
07%
|
Yemba
|
06
|
07%
|
Douala
|
02
|
02%
|
Bakweri
|
02
|
02%
|
Maka
|
02
|
02%
|
Féfé
|
02
|
02%
|
Sans réponse
|
04
|
05%
|
Total
|
90
|
100%
|
Parmi les enquêtés, ceux qui parlent le
Mèdûmbà sont plus nombreux, soit 42% suivi du Nguemba
13%,le ghomala18% ,le Bamoun et le Yemba ont chacun7% , le Douala, le
Maka et le Féfé ont chacun 2%.On note O5% de sans réponse.
Après les langues maternelles, nous nous sommes intéressés
à leur ancienneté dans la profession.
Tableau 9:
Identification des enquêtés par rapport à leur
ancienneté dans la profession.
Années
|
N
|
VR
|
0 - 5 ans
|
10
|
11%
|
6 - 10 ans
|
16
|
18%
|
11 - 15 ans
|
18
|
20%
|
16 ans et plus
|
46
|
51%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Ce tableau indique clairement que la plupart de ceux qui ont
répondu à notre questionnaire sont anciens dans la profession.
Les plus de 16 ans représentent 51%. Ceux qui sont situés entre
11 et 15 ans représentent 20%.De 6 à 10ans 18% et de 0 à 5
ans 11%.Que dire des sexes des enquêté ?
Tableau 10:
Identification des répondants par rapport à leur sexe
Sexes
|
N
|
VR
|
Masculin
|
60
|
67%
|
Féminin
|
30
|
33%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Ce tableau fait ressortir que parmi ceux qui ont
répondu à notre questionnaire, les hommes représentent 67%
et les femmes 33%.Nous abordons le résultat du deuxième centre
d'intérêt.
III.4.2 Résultats du
premier centre d'intérêt
Le premier centre d'intérêt est relatif aux
fondements de l'enseignement de la Culture nationale. Nous avons voulu savoir
quelle connaissance les enquêtés ont des textes fondamentaux de
l'enracinement culturel du système éducatif camerounais.
Commençons par le Rapport des Etats Généraux de la
Culture.
Tableau 11:
Modalités de la connaissance sur le Rapport des Etats
Généraux de la Culture
Modalités
|
VA
|
VR
|
Avoir exploité
|
02
|
02%
|
Avoir lu
|
06
|
06%
|
Avoir entendu parler
|
48
|
54%
|
Aucune idée
|
34
|
38%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Le tableau fait ressortir que parmi les enquêtés
54% ont entendu parler des Etats Généraux de la Culture, 38%
n'ont aucune idée. O2% l'on exploité et 06% l'ont lu. Qu'en
est-il du Rapport des Etats Généraux de l'Education ?
Tableau 12:
Modalités de la connaissance sur le Rapport des Etats
Généraux de l'Education
Modalités
|
VA
|
VR
|
Avoir exploité
|
06
|
06%
|
Avoir lu
|
16
|
18%
|
Avoir entendu parler
|
36
|
40%
|
Aucune idée
|
32
|
36%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Une lecture simple de ce tableau montre que06% des
enquêté ont exploité ce texte, 18%1'ont lu, 40% en ont
entendu parler et36% n'ont aucune idée. Quelles connaissances les
enquêtes ont-ils de la Loi d'Orientation au Cameroun ?
Tableau 13:
Modalités de la connaissance de la Loi d'Orientation de l'Education au
Cameroun.
Modalités
|
VA
|
VR
|
Avoir exploité
|
06
|
06%
|
Avoir lu
|
14
|
16%
|
Avoir entendu parler
|
30
|
33%
|
Aucune idée
|
40
|
45%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Ce tableau indique que ceux qui n'ont aucune idée de la
Loi d'orientation représentent 45% contre 6% seulement pour ceux qui ont
exploité ,16% pour ceux qui ont lu et 33% pour ceux qui n'en ont
aucune idée .Qu'en est-il des Actes du Séminaire de
Sensibilisation et de Lancement de l'Enseignement des Langues et Cultures
nationales au Secondaire ?
Tableau 14:
Modalités de la connaissance des Actes du Séminaire de
Sensibilisation et de Lancement de l'Enseignement des Langues et Cultures
nationales au Secondaire.
Modalités
|
VA
|
VR
|
Avoir exploité
|
02
|
02%
|
Avoir lu
|
08
|
09%
|
Avoir entendu parler
|
34
|
38%
|
Aucune idée
|
46
|
51%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
De ce tableau, il ressort que 02% des enquêtés
ont exploité ce texte, 09%l'ont lu, 38% ont entendu parler et 51% n'en
ont aucune idée. Après le premier centre d'intérêt,
nous présentons les résultats du second
III.4.3 Résultats
du deuxième centre d'intérêt
Ce deuxième centre d'intérêt est relatif
au contenu de l'enseignement de la culture nationale dans le Secondaire. Nous
avons proposé aux enquêtés plusieurs éléments
de contenu et nous leur avons demandé, à chaque item, de
justifier leur choix. Les résultats se présentent comme suit, en
commencant par les rites sociaux.
Tableau 15: Point
de vue des enquêtés sur les rites sociaux
traditionnels.
Modalités
|
VA
|
VR
|
Oui
|
68
|
75%
|
Non
|
22
|
25%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Il ressort de ce tableau que 75% des enquêtés
souhaitent qu'on enseigne les rites socio traditionnels aux
élèves du secondaire contre 25% seulement. Comment les
enquêtés justifient-ils leurs réponses ?
Tableau 16:
Justification des choix des enquêtés ayant dit oui à
l'enseignement des rites sociaux.
Justification de l'enseignement des rites sociaux
|
VA
|
VR
|
Conservation du patrimoine culturel
|
36
|
53%
|
Lutter contre l'acculturation
|
08
|
12%
|
Intégrer les élèves dans leurs milieux
socio- culturel
|
18
|
26%
|
Résister contre les affres de la mondialisation
|
06
|
09%
|
TOTAL
|
68
|
100%
|
Nous constations que 53% de ceux qui souhaitent qu'on enseigne
la culture nationale dans le Secondaire justifient leur souhait par le souci de
la conservation du patrimoine culturel camerounais, 12% pour lutter contre
l'acculturation, 26% pour intégrer les élèves dans leur
milieu socio-culturel et 09% pour résister contre les affres de la
mondialisation. Que pensent ceux qui ont dit non ?
Tableau 17:
Justifications des enquêtés qui ont dit non à
l'enseignement des rites sociaux.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Complexité et diversité des rites
|
10
|
45%
|
Contradiction avec la foi chrétienne
|
04
|
18%
|
Programme du secondaire trop chargé
|
08
|
37%
|
TOTAL
|
22
|
100%
|
Il ressort de ce tableau que 45% de ceux qui disent non
à l'enseignement des rites sociaux au Secondaire justifient leur opinion
par le fait que le Cameroun regorge une multiplicité de rites et tous
complexes. 37% estiment que le programme du Secondaire est déjà
surchargé par d'autres disciplines. 18% pensent que cet enseignement est
en contradiction avec la foi chrétienne. Que pensent les
enquêtés sur l'art culinaire traditionnel ?
Tableau 18: Point
de vue des enquêtés sur l'enseignement de l'art culinaire
traditionnel.
Modalités
|
VA
|
VR
|
Oui
|
74
|
83%
|
Non
|
16
|
17%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Ce tableau indique que 83% des enquêtés sont pour
qu'on enseigne l'art culinaire traditionnel aux élèves du
secondaire contre 17% seulement. Comment les enquêtés
justifient-ils leurs opinions ?
Tableau 19:
Justifications des enquêtés ayant dit oui à l'enseignement
de l'art culinaire traditionnel au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Sauvegarder l'identité culturelle
|
28
|
38%
|
Connaissance de l'art culinaire camerounais
|
26
|
35%
|
Les mets camerounais sont nourrissants et moins coûteux
|
20
|
27%
|
TOTAL
|
74
|
100%
|
Ce tableau indique que 38% de ceux qui ont dit oui pour
l'enseignement de l'art culinaire dans le Secondaire pensent que c'est pour
sauvegarder l'identité culturelle. 35% estiment qu'il faut enseigner
l'art culinaire traditionnel juste pour la connaissance. Enfin 27% pensent que
les mets camerounais sont nourrissants et moins coûteux. Quelle est
l'opinion de ceux qui en disent non ?
Tableau 20:
Justifications des enquêtés ayant dit non à l'enseignement
de l'art culinaire traditionnel au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Programme du Secondaire trop chargé
|
08
|
50%
|
Peu important
|
08
|
50%
|
TOTAL
|
16
|
100%
|
De ce tableau, il ressort que 50% d'enquêtés
disent non à l'enseignement de l'art culinaire traditionnel en
justifiant par le fait les programmes du Secondaire son trop chargés.
50% également pensent que cet enseignement est peu important. Qu'en
est-il de l'art vestimentaire traditionnel ?
Tableau 21: Point
de vue des enquêtés sur l'enseignement de l'art vestimentaire
traditionnel.
Modalités
|
VA
|
VR
|
Oui
|
74
|
83%
|
Non
|
16
|
17%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Ce tableau indique que 83% sont pour l'enseignement de l'art
vestimentaire traditionnel aux élèves du secondaire contre 17%
seulement. Voici comment ils justifient leur opinion
Tableau 22:
Justifications des enquêtés ayant dit oui à l'enseignement
de l'art vestimentaire traditionnel au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Sauvegarder l'identité culturelle
|
22
|
28%
|
Présentable et adapté au climat
|
26
|
36%
|
Enraciner l'enfant dans sa culture
|
13
|
18%
|
Sans réponse
|
13
|
18%
|
TOTAL
|
74
|
100%
|
Ce tableau indique que 28% d'enquêtés estiment
qu'il faut enseigner l'art vestimentaire traditionnel au Secondaire pour
sauvegarder l'identité culturelle camerounaise. 36% pensent qu'il le
faire par ce que nos vêtements traditionnels sont présentable et
adapté au climat. 18% estiment que c'est pour enraciner l'enfant dans sa
culture et 18% également n'ont pas justifié leurs
réponses. Que pensent ceux qui ont dit non ?
Tableau 23 :
Justifications des enquêtés ayant dit non à l'enseignement
de l'art vestimentaire traditionnel au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Programme du Secondaire trop chargé
|
10
|
63%
|
Source de tribalisme et d'exclusion
|
04
|
25%
|
Sans réponse
|
02
|
12%
|
TOTAL
|
16
|
100%
|
Ce tableau montre que 63% de ceux qui sont contre
l'enseignement de l'art vestimentaire traditionnel au Secondaire pensent que
les programmes sont déjà trop surchargés dans cet ordre
d'enseignement. 25% des enquêtés quant à eux estiment que
cet enseignement est source du tribalisme et d'exclusion. Enfin, 12% non pas
justifié leurs réponses. Voyons leurs points de vue sur l'art
musical traditionnel.
Tableau 24: Point
de vue des enquêtés sur l'enseignement l'art musical
traditionnel.
Modalités
|
VA
|
VR
|
Oui
|
72
|
80%
|
Non
|
18
|
20%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
De ce tableau, il ressort que 80% des enquêtés
sont pour l'enseignement l'art musical traditionnel aux élèves du
secondaire contre 20% de ceux qui sont d'avis contraire. Comment justifient-ils
leurs points de vue ?
Tableau 25:
Justifications des enquêtés ayant dit oui à l'enseignement
de l'art musical traditionnel au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Conservation de l'identité culturelle
|
34
|
46%
|
Source d'emploi
|
08
|
11%
|
Fierté nationale
|
08
|
11%
|
Enraciner l'élève dans sa culture
|
14
|
20%
|
Sans réponse
|
08
|
18%
|
TOTAL
|
72
|
100%
|
Il ressort de ce tableau que 46% des enquêtés
pensent qu'il faut enseigner l'art musical traditionnel au Secondaire pour
sauvegarder l'identité culturelle. 11% voient en cet enseignement une
source d'emploi. 11% également pensent qu'il l'enseigner pour la
fierté nationale. 20% disent qu'il faut l'enseigner pour enraciner
l'élève dans sa culture. 18% n'ont pas justifié leurs
réponses. Quel est l'opinion de ceux qui ont dit non ?
Tableau 26:
Justifications des enquêtés ayant dit non à l'enseignement
de l'art musical traditionnel au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Programmes du Secondaire chargés
|
12
|
67%
|
L'art musical est trop varié
|
06
|
33%
|
Total
|
18
|
100%
|
Ce tableau indique que 67% d'enquêtés pensent que
les programmes du secondaire sont trop chargés pour qu'on y introduise
l'art musical.33% estiment que cette entreprise sera difficile du fait de la
variété de cet art. Que pensent-ils de la danse
traditionnelle ?
Tableau 27: Point
de vue des enquêtés sur l'enseignement de la danse
traditionnelle.
Modalités
|
VA
|
VR
|
Oui
|
76
|
84%
|
Non
|
14
|
16%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Ce tableau montre que 84% des enquêtés souhaitent
l'enseignement de la danse traditionnelle aux élèves du
secondaire contre 16% seulement qui sont d'opinion contraire. Comment
justifient-ils leurs points de vue ?
Tableau 28 :
Justifications des enquêtés ayant dit oui à l'enseignement
de la danse traditionnelle au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Conservation de la culture
|
40
|
53%
|
Support pédagogique
|
06
|
08%
|
Enracinement culturel des élèves
|
18
|
24%
|
Sources d'emploi
|
04
|
05%
|
Sans réponse
|
08
|
10%
|
Total
|
76
|
100%
|
De ce tableau, il ressort que 53% sont pour cet enseignement
parce qu'il faut conserver la culture.08% pour des raisons
pédagogiques.24% estiment qu'il faut le faire pour enraciner
l'élève dans sa culture. 05% pense que la danse est source
d'emploi et enfin, 10% non pas justifié leurs réponses. Que
pensent ceux qui ont dit non ?
Tableau 29:
Justifications des enquêtés ayant dit non à l'enseignement
de la danse traditionnelle au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Pas important
|
10
|
71%
|
Trop variée
|
04
|
29%
|
Total
|
14
|
100%
|
Ce tableau indique que 71% d'enquêtés qui ont dit
non pensent que cet enseignement n'a pas d'importance. 29% pensent que les
danses sont trop variées pour être enseignée. Qu'en est-il
du code moral ?
Tableau 30: Point
de vue des enquêtés sur l'enseignement des codes moraux
traditionnels.
Modalités
|
VA
|
VR
|
Oui
|
72
|
80%
|
Non
|
18
|
20%
|
Total
|
90
|
100%
|
De ce tableau, il ressort que 80% d'enquêtes
répondent oui contre 20%seulement pour l'enseignement du code moral
traditionnel dans le Secondaire. Comment justifient-ils leurs
opinions ?
Tableau 31:
Justifications des enquêtés ayant dit oui à l'enseignement
des codes moraux traditionnels au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Sauvegarder la culture
|
30
|
43%
|
Source d'humilité et d'humanisme
|
10
|
14%
|
Lutter contre la dépravation des moeurs
|
30
|
43%
|
Total
|
72
|
100%
|
Il ressort de ce tableau que 43%des enquêtes qui ont dit
oui pensent qu'il fait enseigner le code morale traditionnel aux
élèves du Secondaire pour sauvegarder la culture.14% pensent que
c'est pour donner aux élèves le sens de l'humilité et
d'humanisme, tant disque 43%estiment que c'est pour lutter contre la
dépravation des moeurs. Que pensent ceux qui ont dit non ?
Tableau 32:
Justifications des enquêtés ayant dit non à l'enseignement
des codes moraux traditionnels au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Absence de code moral traditionnel uniforme
|
10
|
56%
|
Programme du Secondaire trop chargé
|
04
|
22%
|
Pas important
|
04
|
22%
|
Total
|
18
|
100%
|
Ce tableau indique que 56% de ceux qui ont dit non pensent
qu'il ne faut pas enseigner le code moral au Secondaire par ce qu'il n'existe
pas un code moral traditionnel uniforme.22% estiment que le programme du
Secondaire est trop chargé. 22% pensent que cet enseignement n'est pas
important. Nous abordons le troisième centre d'intérêt
relatif à la méthodologie.
III.4.4 Résultats
du troisième centre d'intérêt
Ce centre d'intérêt est relatif à la
méthodologie à utiliser pour l'enseignement de la culture
nationale dans le Secondaire. Voici comment se présente le point de vue
des enquêtés.
Tableau 33: Point
de vue des enquêtés sur la méthodologie à utiliser
pour l'enseignement de la culture nationale dans le secondaire.
Modalités
|
VA
|
VR
|
NAP
|
28
|
31%
|
APC
|
28
|
31%
|
NAP et APC
|
02
|
2%
|
Indécis
|
32
|
36%
|
Total
|
90
|
100%
|
De ce tableau, il ressort que 36% des personnes
interrogées sont indécises quant à la méthode
à utiliser pour l'enseignement de la culture nationale dans le
secondaire. Par contre, 31% sont pour la NAP et 31% également pour
l'APC, 02% sont pour la combinaison NAP/APC. Pourquoi choisissent-ils l'une ou
l'autre modalité ?
Tableau 34:
Justifications des enquêtés ayant choisi une des méthodes
proposées pour l'enseignement de la culture nationale au
Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Rend le cours vivant
|
20
|
22%
|
Rend le cours pratique et utile
|
38
|
42%
|
Sans réponse
|
32
|
36%
|
Total
|
90
|
100%
|
Ce tableau indique que 22%des enquêtes pensent que
l'utilisation combinée de la NAP et L' APC rend le cours vivant. 42%
estiment que cela rend le cours pratique et utile. Enfin, 36% n'ont pas
justifié leurs réponses. Que pensent les enquêtés
sur le rapport entre l'enseignement de la Culture nationale et la langue
maternelle de l'apprenant ?
Tableau 35:
Enseignement de la culture nationale à partir de la langue de
l'apprenant.
Modalités
|
VA
|
VR
|
Oui
|
40
|
44%
|
Non
|
46
|
52%
|
Sans réponse
|
04
|
04%
|
TOTAL
|
90
|
100%
|
Ce tableau indique que 52% des enquêtés pensent
que pour enseigner la culture nationale, il faut connaître la langue
maternelle de l'apprenant contre 44% d'opinion contraire et 4% n'ont pas
donné leurs opinions. Comment les uns et les autres justifient-ils leurs
points de vue ?
Tableau 36:
Justifications des enquêtés ayant dit oui.
Justifications
|
VA
|
VR
|
On peut utiliser les personnes ressources
|
14
|
35%
|
Il n'existe pas de différences majeures entre les
cultures
|
08
|
20%
|
IL suffit de s'imprégner de la culture
du milieu de l'apprenant
|
12
|
30%
|
Sans réponse
|
06
|
15%
|
Total
|
40
|
100%
|
Ce tableau indique que 35% des enquêtes pensent qu'en
utilisant les personnes ressources ont peut ben enseigner la culture nationale
au Secondaire sans nécessairement apprendre la langue de
l'epprenant.20%estiment qu'entre les cultures camerounaises, il n'existe pas de
différences majeurs.30% pensent qu'avec un peu d'effort de la part des
enseignants, ils peuvent enseigner la culture nationale.15% n'on pas
justifié leurs réponses. Que pensent ceux qui disent
non ?
Tableau 37:
Justifications des enquêtés ayant dit non.
Justifications
|
VA
|
VR
|
La langue est le véhicule de la culture
|
30
|
65%
|
Impossible
|
12
|
26%
|
Sans réponses
|
04
|
09%
|
Total
|
46
|
100%
|
Ce tableau indique que 65% d'enquêtes pensent que la langue
étant le principal vecteur de la culture, on ne peut pas enseigner la
culture avec une langue autre que celle de l'apprenant 26% pensent tout
simplement que cela est impossible.09% n'ont pas justifié leurs
réponses. Nous abordons à présent le quatrième
centre d'intérêt.
III.4.5 Résultats
du quatrième centre d'intérêt.
Ce centre d'intérêt est relatif au mode
d'évaluation de la culture nationale dans le Secondaire. Il est question
ici de savoir comment évaluer la culture nationale dans cet ordre
d'enseignement. Voici comment se présentent les opinions des
enquêtes.
Tableau 38: Opinion
des enquêtés sur le mode d'évaluation de la Culture
nationale dans le Secondaire.
Modalité
|
VA
|
VR
|
Oralement
|
04
|
04%
|
Par écrit
|
04
|
04%
|
Oral et écrit
|
78
|
88%
|
Sans réponse
|
04
|
04%
|
Total
|
90
|
100%
|
IL ressort de ce tableau que 88% des enquêtés
pensent qu'il faut combiner l'évaluation orale et l'évaluation
écrite. Contre 4% seulement d'indécis et 4% pour chaque mode pris
isolement. Comment les enquêtés justifient-ils leurs
choix ?
Tableau 39:
Justifications des enquêtés sur le mode d'évaluation de la
Culture nationale au Secondaire.
Justifications
|
VA
|
VR
|
Pour embrasser tous les modes d'évaluation
|
78
|
88%
|
Pour s'arrimer à la modernité
pédagogique
|
08
|
09%
|
Sans réponses
|
04
|
03%
|
Total
|
90
|
100%
|
Ce tableau indique que 88%d'enquêtes pensent qu'il faut
utiliser tous les modes dévaluation pour évaluer la culture
nationale au Secondaire.09% estiment qu'il s'agit tout simplement de s'arrimer
à la modernité pédagogique.03% n'ont pas justifié
leurs réponses. Quelle est la signification réelle de ces
résultats ?cette question nous conduit à la discussion des
résultats.
SECTION 3 :
DISCUSSION DES RESULTATS PAR CENTRE D'INTERET
Nous avons collecté et présenté les
résultats par Item. Il s'agit maintenant de donner la signification
réelle de ces données par rapport à l'ensemble de notre
travail. Avant de le faire, rappelons la question principale de la
recherche : Quels peuvent être les
éléments de contenu de l'enseignement de la Culture nationale au
Secondaire ?
Quatre questions secondaires relatives à quatre
centres d'intérêts nous ont permis de mener notre enquête,
ce qui a naturellement ricoché sur la structuration de notre
questionnaire en cinq (05) points déjà présentés
ci-dessus. Commençons par l'identification des enquêtés
III.5 Identification des
enquêtés
L'identification des enquêtés s'est faite
à partir de cinq modalités à savoir :
l'établissement d'attache, la province d'origine, la langue maternelle
parlée, l'ancienneté dans la profession et le sexe.
En ce qui concerne les établissements, le tableau
n°6 indique que l'Enseignement public a le plus grand effectif des
enseignants, soit 71% des enquêtés ce qui reflète bien la
situation sur le terrain car dans l'arrondissement de Bangangté, les
établissements publics sont de très loin plus nombreux que ceux
du privé tous ordres confondus.
Quant à la province d'origine des
enquêtés, l'Ouest vient en tête avec 94% et les autres
suivent avec 2% seulement, comme l'indique le tableau 7. Cela traduit le fait
que dans l'arrondissement de Bangangté, les enseignants originaires de
la province de l'Ouest sont plus nombreux que ceux d'autres provinces.
S'agissant de la langue maternelle, le
Mèdûmbà vient en tête avec 42% des
enquêtés suivi du ghomala 18% et du nguemba 13%. Les autres
langues sont très faiblement représentées avec 2%
seulement. La position du Mèdûmbà s'explique par le fait
que les enseignants originaires de l'arrondissement de Bangangté sont
plus nombreux que les autres.
Par rapport à l'ancienneté dans la profession,
les résultats indiqués au tableau n°9 montrent que la
majorité des enseignants enquêtés ont plus de 16 ans dans
la profession. Ce résultat traduit le fait que dans l'Arrondissement de
Bangangté, le personnel enseignant n'est pas rajeuni. L'affectation des
jeunes Professeurs étant devenue rare ces cinq (05) dernières
années.
Enfin, parmi les enquêtés, les hommes sont plus
nombreux (67%) que les femmes (33%), ce qui traduit bien la
réalité sur le terrain car dans l'arrondissement de
Bangangté, s'agissant de l'enseignement Secondaire, on compte plus
d'hommes que de femmes. Abordons à présent le premier centre
d'intérêt.
III.6 Premier centre
d'intérêt : fondements de l'enseignement de la Culture
nationale.
A partir du résultat obtenu par rapport à la
connaissance des textes fondamentaux à savoir : le Rapport des
Etats Généraux de la Culture, le rapport des Etats
Généraux de l'Education, la Loi d'Orientation de l'Education au
Cameroun et les Actes du séminaire de lancement de la Culture Nationale
dans le secondaire, nous constatons que la plupart des enseignants n'ont qu'une
idée approximative de ces textes.
S'agissant du Rapport des Etats Généraux de la
Culture 54% d'enquêtés disent qu'ils ont entendu parler de ce
texte. Par contre, 2% seulement disent l'avoir lu et exploité. Pire
encore en cumulant le résultat des deux dernières
catégories c'est-à-dire ceux qui en ont entendu parler et ceux
qui n'en ont aucune idée, on obtient 92%. Ces résultats peuvent
signifier deux choses : soit les enseignants n'ont pas la volonté
d'acquérir et d'exploiter ce texte, soit ils en ont la volonté
mais sa distribution n'est pas bien menée, ce qui est dommage pour le
système éducatif car comme le dit si bien Ntebe Bomba
(2006 : 3) « Les Etats Généraux de la
Culture camerounaise ont enfanté un autre Cameroun, le Cameroun
culturel ». Qu'en est-il du Rapport des Etats
Généraux de l'Education ?
Tout comme le premier texte, les enseignants n'ont qu'une
idée approximative du Rapport des Etats Généraux de
l'Educaton et pourtant, ce texte est indispensable pour tout enseignant digne
de ce nom.
S'agissant de la Loi d'Orientation de l'Education au Cameroun,
elle est également peu connue des enseignants du Secondaire. Les
résultats indiquent que seulement 6% des enquêtés ont
exploité ce document contre 45% qui n'ont aucune idée, comme
l'indique le tableau 13. Lorsqu'on sait que c'est ce texte qui place les jalons
de la nouvelle orientation de notre système éducatif, on ne peut
que déplorer le fait que les enseignants ne l'exploitent pas.
L'autre texte très important pour l'Enseignement
Secondaire et qui est aussi pris à la légère par les
enseignants est l'acte du séminaire de lancement de l'enseignement de la
culture nationale dans le secondaire tenu à Yaoundé en 2007. Ce
texte constitue un tournant important pour l'Enseignement Secondaire car c'est
pour la première fois qu'au Cameroun, on envisage en termes concrets
d'introduire la Culture nationale dans cet ordre d'enseignement.
III.7 Deuxième centre
d'intérêt : Contenu des programmes de la Culture nationale au
Secondaire.
Partant de l'analyse minutieuse des résultats de
l'enquête par rapport aux éléments du contenu de
l'enseignement de la Culture nationale dans le Secondaire, il se dégage
clairement le constat selon lequel la plupart des enseignants
enquêtés pensent qu'il faut puiser le contenu de cet enseignement
dans les rites sociaux traditionnels (cf. tableau 15), l'art culinaire
traditionnel (cf. tableau 18), l'art vestimentaire traditionnel(cf. tableau
21), l'art musical traditionnel (cf. tableau 24), les danses traditionnelles
(cf. tableau 27) et les codes moraux traditionnels(cf. tableau 30).
Pour chaque aspect, nous avons demandé aux
enquêtés de citer trois contenus concrets et presque tous les ont
cités en insistant sur les contenus faciles à trouver dans
l'environnement de l'élève.
Nous leur avons demandé de justifier leurs
réponses. Beaucoup ont souhaité qu'on enseigne aux enfants les
rites sociaux traditionnels afin de sauvegarder le patrimoine culturel et de
les enraciner dans les us et coutumes du terroir. Il s'agit selon eux de lutter
contre l'acculturation des jeunes et de les préparer à
résister contre la mondialisation dévastatrice des
cultures ; et Ntebe Bomba (226 :4) d'insister :
La promotion de sa culture est simplement un devoir
et un droit du citoyen, de tout citoyen. Il s'agit pour nous Africains de nous
défendre « becs et ongles » d'abord contre
nous-mêmes ; ensuite contre autrui, tout autrui dans son aspect
envahissant.
S'agissant de l'art culinaire, ceux qui ont souhaité
qu'on enseigne l'art culinaire traditionnel aux enfants soutiennent que
certains mets traditionnels ont des ingrédients qui ont des vertus
thérapeutiques et que ces mets sont naturels et plus nourrissants que
les mets étrangers.
Quant à l'art vestimentaire, un pourcentage important
des enquêtés soutiennent qu'enseigner l'art vestimentaire aux
élèves du Secondaire c'est préserver notre identité
culturelle. D'autres ont justifié leurs réponses en estimant que
nos vêtements traditionnels sont moins coûteux, plus décents
et mieux adaptés aux climats camerounais. Ces points de vue tiennent, eu
égard à nos comportements vestimentaires quotidien. Il n'est pas
rare de voir dans nos rues les jeunes filles qui marchent presque torse nu,
copiant ainsi les modèles vestimentaires qui ne cadrent pas avec nos
moeurs. Enseigner aux enfants le Kaba Ngodo, la gandoura, le Djoumba et autres
tenues traditionnelles qui habillent décemment corrigera à coup
sûr cet état de chose.
En ce qui concerne l'art musical, 80% d'enquêtés
estiment que en enseignant l'art musical aux enfants, on les enracine dans la
culture en même temps qu'on sauvegarde le patrimoine culturel national.
Il s'agit ici de multiplier les occasions où les élèves
vont chanter les chants de chez nous.
S'agissant des danses traditionnelles, 84% sont pour que nos
danses soient enseignées dans l'enseignement Secondaire. Ils justifient
cela par le fait que la danse est le signe matériel de l'identité
culturelle d'une part et pourvoyeuse d'emploi d'autre part. Le Cameroun regorge
des rythmes et des danses extrêmement riches et variées. Dans
l'aire culturelle Mèdûmbà par exemple, on compte une
pléthore de danses qui, si elles sont enseignées aux
élèves du Secondaire pourront leur permettre de s'enraciner dans
la culture camerounaise.
Quant au code moral, les justifications sont variées
mais la majorité 80% estiment qu'enseigner les codes moraux
traditionnels aux élèves c'est préserver d'une part le
patrimoine culturel et d'autre part lutter contre certains comportements
déviants qu'on observe dans la société aujourd'hui. C'est
dans cette optique que Mvesso (2005 :89) déclare :
l'Ecole Camerounaise doit poursuivre la finalité de
l'enracinement culturel des jeunes Camerounais en devenant un foyer de
transmission des valeurs de l'Afrique ancestrale qui font l'admiration des
autres parties de l'humanité (...) Ce patrimoine culturel c'est la
langue, l'art de la danse, et les arts figuratifs.
Comme on le voit, les enquêtés ont la même
préoccupation que les penseurs et les autres chercheurs que nous avons
cités au chapitre précédent. Tous pensent que notre
école doit cesser d'être un champ d'expérimentation des
cultures étrangères ; qu'elle doit se tourner vers les
valeurs du terroir pour y puiser la sève nourricière avant de
s'ouvrir à la modernité car, pour aller au
« rendez-vous du donner et du recevoir » il faut
avoir quelque chose à donner. Abordons à présent le
troisième centre d'intérêt.
III.8 Troisième centre
d'intérêt : Méthodologie de l'enseignement de la
Culture nationale au Secondaire .
Le résultat de ce centre d'intérêt peut se
résumer en ces termes : les enquêtés ont estimé
que l'enseignement de la culture nationale dans le Secondaire devrait
être basé sur les méthodes actives. Le tableau 34 relatif
à la méthodologie l'indique clairement et marque un penchant net
vers la NAP (Nouvelle Approche Pédagogique) 31% et l'APC (l'Approche Par
les Compétences) 31%. En cumulant les deux résultats, on obtient
62% de ceux qui pensent que cet enseignement doit s'inspirer des Nouvelles
Méthodes Pédagogiques. Contrairement à certains
préjugés qui pensent que la culture nationale est synonyme de
dogmatisme, les enquêtés montrent qu'on peut très bien
enseigner cette discipline en utilisant les méthodes et les techniques
modernes.
D'autre part, ce tableau indique également 36%
d'indécis. Ceci peut se justifier par le fait que certains enseignants
ne maîtrisent pas toujours les nouvelles méthodes.
Par ailleurs, nous avons demandé aux
enquêtés de justifier leurs réponses, ils ont à 42%
estimé que l'utilisation de la NAP et de l'APC rend le cours pratique et
utile aux élèves ; cela évite aux
élèves le psittacisme inutile. Il s'agit, par exemple pour l'art
culinaire, de donner l'occasion à l'élève de
préparer effectivement les mets au lieu de lui faire réciter les
recettes. Quant aux danses et rythmes traditionnels, offrir des occasions de la
pratique au lieu de décrire les danses.
Dans ce centre d'intérêt, nous avons voulu savoir
si un enseignant peut enseigner la culture nationale sans connaître la
langue maternelle de l'apprenant. Le tableau 35 indique que les
enquêtés à 52% pensent qu'il n'est pas possible d'enseigner
la culture nationale à un enfant sans connaître sa langue
maternelle. Et pour justifier leurs points de vue, ils pensent que la langue
étant le vecteur essentiel de la culture on ne peut passer que par elle
pour transmettre une culture donnée. Ce pourcentage très
élevé suppose que l'enseignement de la Culture nationale devrait
passer par la maîtrise de la langue maternelle de l'apprenant, or
lorsqu'on observe à quel rythme les langues nationales sont introduites
dans le système éducatif, nous pouvons conclure que dans ces
conditions il faut attendre toute une éternité pour enseigner
aussi la Culture nationale.
Ce résultat interpelle la communauté
éducative. En attendant les enseignants professionnels qualifiés
en quantité suffisante, l'école doit faire recours aux personnes
ressources pour assurer l'enseignement de la culture nationale, comme les
enquêtés l'ont suggéré au tableau 36 La Loi
d'Orientation de l'Education au Cameroun en ses articles 32 et 33 encourage ce
genre de collaboration entre l'école et la communauté.
L'Article 32 : relatif à la
communauté éducative dit ceci : « la
communauté éducative est l'ensemble des personnes physiques et
morales qui concourent au fonctionnement, au développement et au
rayonnement d'un établissement scolaire ».
L'Article 33 renforce cette disposition en
stipulant : « les membres de la communauté
éducative sont associés, par l'intermédiaire de leurs
représentants, aux instances de concertation et de gestion
instaurées au niveau des établissements
d'enseignement ».
Comme nous l'avons signalé plus haut, il s'agit
là d'une exhortation en direction de la communauté
éducative afin qu'elle pourvoie les établissements du Secondaires
en personnes ressources issues du milieu, maîtrisant les us et coutumes
de ce milieu, pour enseigner la culture de la localité où se
trouve l'école en attendant la formation du personnel en qualité
et en quantité. Que dire de l'évaluation ?
III.9 Quatrième centre
d'intérêt : Evaluation de la Culture nationale au
Secondaire.
Il est question dans ce centre d'intérêt de
dégager les modes d'évaluation de la culture nationale. Le
tableau 38 indique que 88% d'enquêtés sont pour une
évaluation combinant l'oral et l'écrit. D'autre part, ils
préconisent l'évaluation pratique, ce qui signifie en clair
qu'ils souhaitent que cette évaluation prenne en compte tous les aspects
d'une bonne évaluation telle que le prescrit la taxonomie de Bloom
citée par Morissette (1984 :2) « Lorsqu'un enseignant
remplit les fonctions d'enseignement et d'éducation, son action peut
s'exercer dans l'un ou l'autre des trois domaines d'apprentissage, les domaines
cognitif, affectif et psychomoteur » IL s'agit là des
différents domaines qui doivent être évalués pendant
l'enseignement de la Culture nationale.
Après avoir décrypté les
résultats, nous les opérationnalisons au chapitre suivant tout en
faisant nos suggestions à la communauté éducative.
CHAPITRE IV :
QUELQUES PISTES POUR L'INTRODUCTION DE L'ENSEIGNEMENT DE LA CULTURE NATIONALE
AU SECONDAIRE.
Ce chapitre qui opérationnalise les suggestions faites
par les enquêtées s'articule en deux sections : la
première intitulée considérations générales
sur l'enseignement de la Culture nationale au Secondaire expose les
préalables dont il faut tenir compte pour introduire l'enseignement de
la Culture nationale au Secondaire, et la seconde intitulée proposition
d'un programme pour le premier niveau du Secondaire et suggestions
présente notre proposition de programme et nos suggestions.
SECTION 1 :
CONSIDERATIONS GENERALES SUR L'ENSEIGNEMENT DE LA CULTURE NATIONALE AU
SECONDAIRE.
Après la collecte, le dépouillement et le
traitement des données de notre enquête, après leur
discussion au regard des résultats obtenus, il convient à
présent de tracer les pistes pouvant guider les décideurs pour
l'introduction de l'enseignement de la Culture nationale au Secondaire. Avant
d'y arriver, précisons quelques données factuelles et actuelles
de la culture nationale.
IV.1 Données factuelles
et actuelles de la culture nationale au Cameroun
La plupart des oeuvres que nous avons lues sur la Culture
nationale au Cameroun affirment tous que le Cameroun a une culture très
riche et variée. Cependant, rares sont ceux qui ont fait un effort de
regroupement pour permettre une lisibilité quant à son
opérationnalisation en vue de l'enseigner à l'école. De ce
fait, tout chercheur dans le domaine risque fort bien d'être
découragé par cette diversité culturelle.
Quelques lueurs d'espoir demeurent cependant car les
études récentes menées par le Professeur Ntebe Bomba,
à travers le centre d'étude GIC/VAPRECA, font ressortir les
grands axes de cet enseignement et campent la culture camerounaise en trois
grands ensembles ou aires culturelles à savoir : l'aire culturelle
Bantou constituée des provinces du Centre, du Sud, de l'Est et du
Littoral ; l'aire culturelle Semi-Bantou constituée des provinces
de l'Ouest, du Sud-Ouest et du nord-Ouest ; et l'aire culturelle
Soudano-sahélienne constituée des provinces de l'Adamaoua, du
Nord et de l'Extrême Nord. Tous ces grands ensembles constituent chacun
des champs culturels qui sont à explorer, à faire fructifier
à travers notre système éducatif.
En ce qui concerne les différents aspects de la
culture que nous avons récolté au cours de nos investigations,
à savoir : les rites sociaux traditionnels, les rythmes et danses
traditionnels, l'art culinaire traditionnel, l'art vestimentaire traditionnel
et les code moraux traditionnels, tous sont des éléments sur
lesquels il faudrait s'appuyer pour mettre sur pied un programme de Culture
national dans le Secondaire. Quelles stratégies pour atteindre cet
objectif ?
IV.2 Stratégies pour
rendre effectif l'enseignement de la Culture nationale dans le Secondaire.
Tout changement occasionne toujours des réactions de
rejet de la part de ceux à qui il s'adresse. Ce qui demande aussi de la
part de ceux qui ont l'intention de promouvoir ce changement beaucoup de tact
et de prudence. En ce qui concerne l'introduction de la Culture nationale dans
le Secondaire, plusieurs obstacles doivent être brisés à
savoir l'obstacle psychologique et l'obstacle de la mondialisation.
IV.2.1 Obstacle
Psychologique
Lessivée par une école essentiellement
extravertie, la mentalité des Camerounais vis-à-vis de la Culture
nationale en a pris un coup. Les élèves et même les parents
pensent que aller à l'école est synonyme d'apprendre le
Français et/ou l'Anglais puis passer les diplômes et chercher un
emploi, l'adaptation des contenus des enseignements à la
réalité camerounaise important peu. Face à cette
mentalité, il faudrait donc une véritable campagne de
sensibilisation en direction des élèves, des parents, et
même de toute la communauté éducative afin qu'ils
comprennent la nécessité de la récupération de
notre patrimoine culturel à travers l'école.
Par ailleurs,le complexe de colonisé qui anime
certains Camerounais fait qu'ils sont plus prompts à relever les aspects
négatifs de nos valeurs culturelles traditionnelles qu'à en
rechercher la signification réelle et profonde. Or au stade actuel,il
est question de mettre à la disposition des jeunes les pratiques
traditionnelles telles qu'elles sont et non telles qu'on aurait voulu qu'elles
fussent. C'est d'ailleurs ce que pense Djobia dans la préface de
l'ouvrage de Manyi Njeukwe (2008 :6)
IL s'agit de sauver d'abord notre culture telle qu'elle
est ; la critique viendra après. Nos enfants veulent d'abord
connaître leurs langues et par ricochet leurs cultures d'origine pour
pouvoir les confronter plus tard aux valeurs étrangères et de se
forger une culture moderne et authentique.
Ceci signifie que l'heure n'est pas à la critique des
pratiques traditionnelles mais d'abord à leur appropriation.
Le second obstacle qu'il faut briser c'est celui du
piège de la mondialisation.
IV.2.2 Obstacle de la
mondialisation
Les technologies de l'information et de la communication
(T.I.C) ont permis à l'humanité certes de réaliser des
progrès considérables. Cependant, les pays africains en
général et le Cameroun en particulier, dans certains aspects de
la vie, sont plutôt des victimes : des cultures entières sont
ravagées, au nom des prétendues nouvelles valeurs venues de
l'occident à travers l'Internet, la télévision. Au nom de
la mondialisation, les repères de vie qui ont fondé jadis
l'existence des peuples sont en train de s'effondrer sans qu'on ne les remplace
véritablement par d'autres. Tout ceci pour dire que l'introduction de la
Culture nationale dans l'Enseignement Secondaire passe par une maîtrise
raisonnée des TIC qui ne devront être perçues, comme leurs
noms l'indiquent, que comme des instruments d'information et de communication
et non des instruments du suicide culturel. Et comme l'exprime si bien Djobia
dans la préface de l'ouvrage ci-dessus cité,
La traite négrière, la colonisation,le
néocolonialisme,la mondialisation sont autant d'épreuves
endurées par le continent africain depuis des siècles et qui ont
laissé des séquelles très néfastes dans plusieurs
domaines de la vie africaine. Le domaine culturel, puisqu'il est le plus
englobant et le plus sensible quant à l'identité d'un peuple,
s'avère être le plus touché par toutes ces formes de
colonisation.
La mondialisation a créé le village
planétaire où les plus faibles et les plus vulnérables
consomment à longueur de journée la culture des grandes
puissances. Les mentalités, les pratiques économiques, politiques
et culturelles sont dictées par ces derniers ; en
conséquence l'aliénation culturelle des pays de la
périphérie s'accentue chaque jour. L'introduction de la Culture
nationale dans les programmes et son enseignement effectif au Secondaire
apparaissent donc comme une panacée à cette course
effrénée vers la mondialisation, dévastatrice des
cultures.
SECTION 2 :
PROPOSITION D'UN PROGRAMME POUR LE PREMIER NIVEAU DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
ET SUGGESTIONS.
Après ces précautions d'usage, quel programme
pour le premier niveau du Secondaire, en commençant par les
objectifs.
IV.3 Objectifs de
l'enseignement de la culture nationale dans le secondaire
L'enseignement de la Culture nationale dans le Secondaire
à des objectifs généraux et des objectifs
spécifiques.
IV.3.1 Objectifs
généraux.
Au niveau du Secondaire, les objectifs poursuivis sont les
suivants :
- Préparer l'élève à la vie dans
son environnement social, physique et spirituel.
- Permettre à l'élève de valoriser son
milieu de vie.
- Permettre à l'élève d'accéder
à la connaissance et à la pratique de sa culture puis à
celle des autres.
- Développer chez l'élève le goût
et le respect des pratiques traditionnelles.
- Permettre à l'élève de vivre la
modernité sans complexe.
IV.3.2 Objectifs
spécifiques au premier niveau du Secondaire
Au départ nous avons signalé que notre travail
vise à introduire progressivement l'enseignement de la Culture nationale
dans le Secondaire en commençant par le premier niveau (6e -
1ère Année, 5e - 2ème
Année).
Spécifiquement, il s'agit :
Sur le plan psycho cognitif (savoir)
- d'acquérir les premières notions de la culture
nationale
- de reconnaître les pratiques traditionnelles du milieu
- d'établir des relations entre les
éléments des pratiques traditionnelles
Sur le plan psychomoteur (savoir faire)
- de rechercher les informations relatives aux pratiques
traditionnelles du milieu
- d'utiliser les instruments traditionnels du milieu
- de fabriquer ou confectionner les objets à l'aide des
matériaux tirés de l'environnement
Sur le plan psychoaffectif (savoir-
être)
- d'adapter son comportement aux exigences de la tradition du
milieu
- de s'interroger sur certaines pratiques traditionnelles du
milieu
- de valoriser la culture nationale
Sur le plan psycho environnemental (savoir -vivre-
ensemble)
- de coopérer dans le cadre des projets visant à
améliorer les pratiques traditionnelles
- d'accepter les différences culturelles
IV.4 Contenus, objectifs
d'apprentissages et compétences à développer
Après avoir donné les objectifs
généraux et spécifiques, nous proposons dans le tableau
ci-dessous les contenus d'apprentissage, les objectifs d'apprentissage et les
compétences à développer chez l'élève.
Tableau 40: Contenus,
objectifs d'apprentissages et compétences à
développer
Contenus d'apprentissage
|
Objectifs d'apprentissage
|
Compétences à développer
|
Quelques rites sociaux. Exemples :
- Les funérailles
- Le mariage traditionnel
- La succession
- Rite de bénédiction
- Rite de regroupement familial
- Rites de naissance
- Etc.
|
- Etudier les rites sociaux traditionnels dans l'optique de
dégager leurs significations et les différentes phases de la
pratique
|
Pratiquer les rites sociaux
|
L'art culinaire traditionnel : Les mets traditionnels les
plus courants du milieu Exemples :
-Le koki
-Le taro sauce jaune (ban),
-Le konchap,
-La tenue militaire (tac fuku),
-Le met de pistache (nzuc'),
- Le kwui (ban nkwe)
-Etc.
|
- Etudier les mets traditionnels en vue de dégager les
recettes de chaque met considéré
|
Préparer les mets traditionnels
|
L'art vestimentaire traditionnel : les vêtements
traditionnels Exemples :
- Le kaba ngodo,
- Le djomba (boubou),
- La gandoura,
- Les tenues traditionnelles d'apparat (dop)
- Etc.
|
- Etudier les vêtements traditionnels en insistant sur
leurs décences, leurs coûts et leurs adaptations au climat
|
-Porter les tenues traditionnelles
-fabriquer les vêtements traditionnels
|
Rythmes et danses traditionnels
Exemples :
-Le ben skin,
-Le meteu,
-Le lali
-Le mewup,
-Les beurceuses traditionnelles,
-Etc.
|
- Etudier les rythmes et les danses traditionnelles
|
Danser les rythmes et danses traditionnelles
- Fabriquer les instruments de musique traditionnelle.
|
Codes moraux traditionnels. Exemples :
- Le respect des parents (ghamte ta bu ma),
- Le respect des supérieurs (ghamte ndup),
- Le respect des aînés (ghamte chiabe),
-Le respect des institutions traditionnelles,
-Le respect de la nature,
-Le respect des lieux sacrés (ghamte die' nsi),
-Le respect de la parole donnée (ghamte njob),
-Etc.
|
- Etudier les codes moraux traditionnels pour dégager
leurs significations
|
- Observer les
codes moraux traditionnels,
- Respecter les interdits sociaux
|
Un contenu d'enseignement ne va pas de soit ; il faut une
méthodologie pour le mettre en application. Dans ce cas, quelle est la
méthodologie appropriée ?
IV.5 Méthodologie de
l'enseignement de la Culture nationale au Secondaire
En Culture nationale, l'importance doit être
accordée à l'habileté à faire des enquêtes.
Il s'agit d'entraîner l'élève à :
- observer les évènements qui se passent
quotidiennement autour de lui,
- collecter les informations ;
- rassembler les données ;
- les restituer.
En dehors du travail personnel de
l'élève, l'enseignant de la Culture nationale pourra de temps en
temps faire intervenir des personnes ressources venues de la communauté.
En tout état de cause, l'accent devra être mis sur la pratique
effective de la Culture nationale.
Les cours théoriques devront être rares au profit
des situations concrètes tirées du vécu de l'enfant.
L'enseignant devra en filigrane susciter chez l'enfant l'envie et le goût
de la pratique de la culture nationale.
Enfin, l'enseignant de la culture nationale devra
éviter à ce niveau de faire des comparaisons entre les pratiques
culturelles car toutes comparaisons pour les élèves de ce niveau
peuvent être interprétée comme rejet de l'une au profit de
l'autre. Or chaque culture se situant dans un contexte précis il n'est
pas question ici de rejeter ou de condamner telle ou telle pratique culturelle.
Comment évaluer cet enseignement ?
IV.6 Evaluation de la Culture
nationale au Secondaire.
L'évaluation de la Culture nationale doit ce faire
oralement, par écrit et pratiquement. Pour les contenus tel que l'art
vestimentaire traditionnel, l'art culinaire traditionnel, les rythmes et danses
traditionnels, il convient de les évaluer essentiellement sous forme
pratique.
La présentation d'esquisse de programme achevée,
il convient à présent de formuler quelques suggestions.
IV.7 Suggestions
L'introduction de la Culture nationale au Secondaire
nécessite l'effort de tous c'est pour cette raison que nos suggestions
s'adressent aux pouvoirs publics aux collectivités locales aux parents
et aux organisations internationales.
IV.7.1 Suggestions aux
pouvoirs publics
Nous lançons les appels suivants en direction du
MINESEC :
- Que l'IGP en collaboration avec l'IGE
accélèrent le processus de l'introduction de la Culture nationale
au Secondaire.
- Que le MINESEC organise les ateliers de formation des
enseignants de la Culture nationale.
- Que le MINESEC mette sur pied des mesures incitatives pour
encourager les clubs et les associations qui oeuvrent déjà dans
les établissements pour la promotion des langues nationales
IV.7.2 Suggestions aux
collectivités locales
- Que celles-ci mettent à la disposition de
l'établissement des personnes ressources afin de collaborer avec les
enseignants pour l'enseignement de la Culture nationale.
- Que les collectivités locales rénovent et
sécurisent les lieux de mémoires de leurs localités
IV.7.3 Suggestions aux
parents d'élèves
Que les parents d'élèves s'impliquent dans
l'enseignement de la Culture nationale en se constituant personnes
ressource.
- Que les parents parlent la langue maternelle à leurs
enfants à la maison.
- Qu'ils initient leurs enfants aux rites sociaux, à
l'art culinaire, à l'art vestimentaire, aux rythmes et danses
traditionnels et aux codes moraux traditionnels. Bref qu'ils enseignent la
culture de leur région à leurs enfants.
IV.7.4 Suggestions aux
organisations internationales
- Que l'UNESCO intensifie son aide au Cameroun afin de
promouvoir l'enseignement de la Culture nationale au Secondaire.
- Que les organisations internationales aident le Cameroun
à rénover les lieux de mémoire.
- Qu'elles aident le Cameroun à former les enseignants
de la Culture nationale.
- Qu'elles aident le Cameroun à élaborer une
véritable pédagogie de l'enseignement de la Culture nationale.
Aucune oeuvre humaine n'étant parfaite, nous reconnaissons
que ce travail a des limites.
IV.8 Les limites de cette
étude.
Nous n'avons pas cerné tous les contours de la vaste
problématique de l'enracinement culturel du système
éducatif en général et celui de l'introduction de
l'enseignement de la Culture nationale au Secondaire. Car l'étude a
été menée dans un seul arrondissement. Nous aurions pu, si
nous avions les moyens et le temps, mener cette recherche dans tout le
département du Ndé ou dans la province de l'Ouest et
pourquoi pas dans tout le Cameroun ?
CONCLUSION
GENERALE
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce modeste travail qui nous a fait toucher du
doigt les péripéties du monde de la recherche en sciences de
l'Education, nous avons fait tout le parcours méthodologique. Durant ce
parcours, notre souci a été la recherche des
éléments de faisabilité de l'enseignement de la Culture
nationale dans le Secondaire tel que suggéré par la question
principale que nous rappelons encore ici : Comment introduire
l'enseignement de la Culture nationale au
Secondaire ?L'opérationnalisation de cette question nous a
donné quatre centres d'intérêt, à savoir : les
fondements de l'enseignement de la Culture nationale, le contenu des
programmes, la méthodologie et enfin l'évaluation ; chacun
étant assorti d'une question secondaire. Ces centres
d'intérêt nous ont permis de choisir et d'élaborer les
outils de collecte des données que sont : la
pré-enquête épistémologique, la recherche
documentaire et le questionnaire.
L'utilisation de la statistique descriptive nous a permis de
traiter ces données et d'en tirer les conclusions. Comme l'indiquent les
résultats, la plupart des enseignants ignorent les textes fondamentaux
de l'enseignement de la Culture nationale.
Le résultat du deuxième centre
d'intérêt indique que l'enseignement de la Culture nationale dans
le Secondaire peut puiser son contenu dans les rites sociaux traditionnels,
l'art culinaire traditionnel, les danses et rythmes traditionnels et enfin le
code moral traditionnel.
Quant à la méthodologie, il a été
presque unanimement reconnu que la méthode à utiliser pour cet
enseignement est la méthode active basée sur la NAP et
l'APC ; ceci pour rendre cet enseignement vivant d'une part et pour
l'arrimer à la modernité pédagogique d'autre part.
Enfin, presque tous les enquêtés ont reconnu
qu'il faut, pour évaluer cet enseignement, déployer tous les
modes d'évaluation existant à savoir : oralement, par
écrit et par la pratique.
C'est à partir de ces résultats que nous avons
formulé nos recommandations et esquissé un programme pour
l'enseignement de la Culture nationale au premier niveau du Secondaire
(6e - 1ère Année, 5e -
2ème Année), programme susceptible d'être
enrichi et étendu à d'autres niveaux par les travaux de recherche
ultérieurs afin de donner à l'Enseignement Secondaire
l'opportunité d'être, pour les jeunes, le creuset de
l'enracinement culturel mais aussi de l'ouverture au monde, une ouverture qui
ne signifie pas oubli de Soi mais prise en main de son destin à travers
la culture car comme le dit si bien un proverbe Mèdûmbà
Lô tsè kê be bè tsàn ce qui
signifie : « l'eau quémandée ne fait jamais
cuire le repas ».
· Table des matières
· Liste des tableaux
· Liste des abréviations
· Dédicace
· Remerciements
· Résumé/Abstract
DIAGRAMME DE SYNTHESE
CHAPITRE II : ETAT DE LA QUESTION ET INSERTION
THEORIQUE SUJET
Section 1 : Etat de la question
II.1.1 Enracinement culturel : une préoccupation
des hommes politiques camerounais
II.1.2 Enracinement culturel à travers les textes de
base camerounais
II.1.3 L'UNESCO et l'enracinement culture des systèmes
éducatifs
II.1.4 Enracinement culturel du système
éducatif : une préoccupation des penseurs.
II.1.5. Quelques actes des colloques et séminaires
Section 2 : Insertion
théorique
II.2.1 Théorique culturaliste de l'éducation
II.2.2 Théorie de l'identité culturelle
II.2.3 Théorie andragogique de l'éducation
II.3. Synthèse du parcours
épistémologique
CHAPITRE I :
L'ARGUMENT DE L'ETUDE
Section 1: Formulation Du Sujet De L'étude
I.1. Formulation du problème
I.2. l'objet de l'Etude
I.3. Objectif de l'étude
I.4. Intérêt de l'étude
I.5 Définition des concepts de l'étude
I.6 Délimitation de l'étude
I.7. Elaboration du cadre logique référentiel de
positionnement de l'étude
Section 2 : Présentation du lieu de
l'étude
I.8 Présentation de l'aire culturelle
Médumbà
Introduction générale
Première partie :
Champ conceptuel de l'étude
CHAPITRE IV :
QELQUES PISTES POUR L'INTRODUCTIONDE L'ENSEIGNEMENT DE
LA CULTURE NATIONALE AUL'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE.
SECTION 1: CONSIDERATIONS GENERALES SUR
L'ENSEIGNEMENT DE LA CULTURE NATIONALE AU SECONDAIRE
IV.1. Données factuelles et actuelles de la Culture
nationale au Cameroun
IV.2. Stratégies pour rendre effectif l'enseignement de la
Culture nationale dans le Secondaire
Section 2 : Proposition d'un programme pour le
premier niveau de l'enseignement secondaire et suggestions
IV.3 Objectifs
IV.4. Contenus
IV.5. Méthodologie
IV.6 Evaluation
IV.7 Suggestions
IV.8 Les limites de l'étude
Chapitre III :
L'ENQUETE ET RESULTATS
Section 1: préparation et organisation de
l'enquête
III.1. Déroulement de l'enquête
III.2. Technique d'investigation
III.3. Technique de traitement et analyse des données
Section 2 : Présentation analytique des
résultats de l'enquête
III.4. Présentation des résultats de
l'enquête
III.4.1 Résultats de l'identification des
enquêtés
III.4.2 Résultats du premier centre d'intérêt
III.4.3 Résultats du deuxième centre
d'intérêt
III.4.4 Résultats du troisième centre
d'intérêt
III.4.5 Résultats du quatrième centre
d'intérêt
Section 3 :Discussion des résultats par
centre d'intérêt
Deuxième partie :
Champ opératoire de l'étude
CONCLUSION GENERALE
DIAGRAMME DE
SYNTHESE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
THEME : ENSEIGNER LA CULTURE
NATIONALE AU SECONDAIRE.
ESSAI DE FAISABILTE.
ETUDE MENEE DANS L'AIRE CULTURELLE MEDUMBA,
ARRONDISSEMENT DE BANGANGTE, (OUEST-CAMEROUN)
,
Arrondissement de BANGANGTE, (OUEST-
Cameroun)
Par HOTOU Grébert
Sous la Direction de
Pr. NTEBE BOMBA Ph.D
JUIN 2008
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BIBLIOGRAPHIQUES
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Tradition et Développement dans l'Afrique
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|
ANNEXES
1- Autorisation de recherche
2- Termes de référence
3- Synthèse des opinions des personnes ressources
rencontrées pendant la pré-enquête
épistémologique
4- Carte des langues nationales (province de l'Ouest)
5- Situation du Mèdûmbà et les dialectes
qui l'environnent dans le département du Ndé
6- Questionnaire adressé aux enseignants
|