La problématique des conflits en Afrique: le cas de la Somalie, de la Côte d'Ivoire et de la RDC( Télécharger le fichier original )par Salif KࢠUniversité Gaston Berger de Saint-Louis - Maitrise en science politiques 2012 |
Paragraphe II : La mise en oeuvre des mécanismes de l'ONU dans le maintien de la paixLa mise en oeuvre des mécanismes de l'ONU a permis de résoudre beaucoup de conflits en Afrique. En particulier la Côte d'ivoire, la Somalie et la RDC ont bénéficié de l'intervention plus ou moins réunies des nations Unies dans le cadre du maintien de la paix. La Somalie est l'un des premiers africains à connaitre l'intervention de l'ONU avant même les indépendances. Aux termes du traité de paix de 1947, la puissance coloniale italienne renonça à ses possessions africaines. La responsabilité de ces colonies est confiée aux Alliés dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'URSS). L'année suivante, les Alliés n'ayant pu trouver un accord porte l'affaire devant l'Assemblée générale des nations Unies. Ce n'est qu'en 1949 qu'elle accorde l'indépendance à la Somalie Italienne sous condition d'une tutelle de l'ONU pour une période dix ans. Après des années « d'autoritarisme dur » pour reprendre une expression de Daniel Bourmaud et d'instabilité politique et sociale, une force internationale de maintien de la paix dénommée Opération des Nations Unies pour la Somalie (ONUSOM) débarque à Mogadiscio. Toutefois, les combats continuent sur le terrain et les victimes se multiplient à cause du comportement violent d'une fraction des casques bleus. L'échec des négociations avec notamment les factions du Président Aïdid poussent les intervenants français et américains à quitter le pays laissant sur place l'ONU qui réduit ses actions à la seule aide humanitaire. Aussi les casques bleus se retirent en mars 1995 la Somalie dans un processus de paix extrêmement délicat. Le conflit local somalien est une menace mondiale vue l'intensité du phénomène de la piraterie. L'opération « Atlanta » placée sous commandement britannique est initiée par l'Union Européenne (UE) pour combattre la piraterie. La mission européenne prendra donc le relais de la mission onusienne. A l'instar de la Somalie, la RDC a connu dés les premières années de l'indépendance les bons offices de l'institution Universelle pour le maintien de la paix. La RDC, appelée à ce moment Zaïre, était en proie à la guerre civile. Ainsi pour la contrecarrer, le conseil de sécurité autorise l'ONU à recourir à la force. Les forces de l'ONU contrôlent l'année suivante Elisabethville (appelée aujourd'hui Lubumbashi), fief de Moise Tschombé déchu. Après le retrait des armées étrangères (rwandaise, ougandaise, angolaise, namibienne et zimbabwéenne) en 2000, le processus de paix et de réconciliation nationale sous l'égide de la Mission de l'Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC) connait une avancée considérable surtout en décembre 2002 avec l'accord de Pretoria en Afrique du Sud. Contrairement aux deux autres pays, la Côte d'Ivoire a vécu depuis son indépendance en août 1960 une stabilité politique et sociale rare en Afrique. Ainsi nombreux sont les chercheurs qui datent l'intervention onusienne de la crise de 2002. L'ONU a intervenu dans un contexte d'affrontement de deux forces armées antagonistes, à savoir les Forces Armées Nationales de la Côte d'Ivoire -FANCI- (forces officielles du pays appelées également loyalistes) et les Forces Armées des Forces Nouvelles -FAFN- qui regroupent les forces de la rébellion. Pour restaurer la paix, l'ONU envoie les forces de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Elles sont secondées par les forces françaises : le 43e BIMa et les troupes envoyées dans le cadre de l'opération Licorne et sous mandat de l'ONUCI. D'autres forces aussi sont sous mandat de l'ONU : il s'agit des soldats de la CEDEAO et des casques bleus. Ainsi plusieurs résolutions du conseil de sécurité ont été votées dont « la dernière en date est la résolution 1584 (7 février 2005) visant à accompagner la Côte d'Ivoire dans ses efforts de recherche de la paix et de la sécurité »64(*). Compte tenu des dégâts humains et matériels, une liste d'une centaine de personnalités ivoiriennes auteurs de violations des droits de l'homme et de crimes odieux a été dressée par les Nations Unies et soumise à l'appréciation du procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI). Force est de constater que l'ONU ne ressemble en rien à ce qu'elle devrait être. Incapable de restaurer la paix dans le monde et plus particulièrement en Afrique subsaharienne, cette institution universelle a atteint aujourd'hui toutes ses limites. Son intervention en Somalie a été un échec total et jusqu'à présent il n'y a pas d'Etat en tant que tel : le pays a perdu sa souveraineté territoriale pour une anarchie devenue chronique. En RDC, l'ONU est dénoncée pour « sa mollesse ». Le peuple congolais est victime de l'injustice de l'ONU qui est complice de l'occupation et de l'agression de son territoire par le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda. Ses résolutions ostentatoires (no 1234 et 1304) sont rangées dans les tiroirs sans aucune suite. Cette institution, il faut le dire clairement n'est pas au service de la paix mais plutôt aux services des intérêts américains. Toutefois, il y a lieu de remarquer une certaine subordination de principe entre l'ONU et les organismes africains de résolution des conflits. * 64 Op.cit.Kassimi Bamba et Kévin Adou.p153. |
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