Dans un premier temps, je propose une présentation des
résultats bruts obtenus au terme des sept entretiens
réalisés25.
L'analyse et l'interprétation des résultats
viendront dans la partie à suivre.
Question 1
Quelle est votre fonction dans la recherche clinique ?
Pouvez-vous me décrire votre fonction ?
Comme je l'avais notifié dans la présentation
de la population enquêtée, j'ai interrogé un cadre
infirmier, quatre IADE et trois IDE de quatre établissements de soins
publics différents.
La répartition de leur fonction au sein de la
recherche est liée au hasard. En effet, comme le montrent les graphiques
suivants, le cadre infirmier que j'ai rencontré est doctorant, les
quatre IADE sont ARC, les trois infirmiers sont IRC.
Doctorant 1
ARC
IRC
Répartition des personnes interrogées
par
fonction paramédicale et par fonction dans
la
recherche
0 1 2 3 4
3
4
Graphique 2
Cadre IDE IDE
IADE
Parmi les 8 personnes que j'ai interrogées, quatre sont
Attachés de Recherche Clinique (ARC).
Leur rôle est différent et varie selon le
service où ils travaillent s'ils sont à temps partiel sur un
poste de recherche clinique, ou s'ils sont à temps plein. (cf question
3)
25 Retranscription d'un entretien, se reporter
à l'annexe 2
Deux ARC travaillent dans le même service de soin, et
fonctionnent en complémentarité. C'est un service où il y
a beaucoup de protocoles d'essais cliniques.
Leur rôle est une aide logistique, la
répertorisation des inclusions, la fabrication de mémos d'aide
à la réalisation et compréhension des protocoles pour
l'équipe. Leur activité est très dépendante de la
demande faite par les médecins du service, qui sont très
impliqués dans la recherche et sont parfois investigateurs de certaines
études.
Un ARC que j'ai rencontré réalise ce travail
à temps plein. Son rôle est la coordination des essais cliniques
que ce soit au niveau de l'investigation ou de la coordination des
études. Il est également un lien entre les différents
centres d'études.
Enfin, le quatrième ARC que j'ai interrogé a un
rôle uniquement sur le terrain en proposant une aide au médecin
sur la réalisation des essais : préparation de l'essai,
prélèvement des patients, remplissage des cahiers de protocole.
Cet ARC a le sentiment d'avoir une activité de TEC (Technicien d'Essais
Cliniques) plutôt que d'ARC.
Ces quatre ARC travaillent au sein d'un Centre Hospitalier
Universitaire.
Un des IRC interviewé travaille à temps plein
dans un CIC (Centre d'Investigation Clinique) d'un autre Centre Hospitalier
Universitaire. Dans cet établissement, des essais cliniques sont
réalisés dans les services de Réanimation et
Pédiatrie.
Pour les études concernant le service de
Réanimation, l'IRC participe au suivi des patients inclus dans les
essais, et à l'élaboration d'outils d'investigations.
Pour les études réalisées en
Pédiatrie, sa mission principale est la coordination d'études
pour lesquelles le CHU est promoteur.
Le deuxième IRC que j'ai interrogé travaille
dans un Centre Hospitalier de la région parisienne et est actuellement
en formation, étant donné qu'il occupe ce poste à temps
plein depuis le mois de septembre 2011. Il travaille au sein des consultations,
des services et des laboratoires. Il réalise le suivi des patients de
l'inclusion du protocole jusqu'au prélèvement. Il envoie
lui-même les résultats des prélèvements au patient.
Il dépend de la Maison de la Recherche, structure interne à
l'établissement.
Le dernier IRC avec qui je me suis entretenu partage un poste
de recherche avec trois IDE. Il participe à l'inclusion administrative
des patients, met
en place les études auprès des équipes
soignantes, remplit les dossiers (qui seront vérifiés par les ARC
de l'URC - Unité de Recherche Clinique - de l'hôpital). Des
études infirmières ayant été
réalisées dans le service de Réanimation, il participe
également à celles-ci et est une aide pour l'équipe
infirmière dans le service.
J'ai également rencontré un cadre infirmier,
qui prépare actuellement un Doctorat en Sciences de l'Education. Ma
démarche est un peu particulière, car la recherche
effectuée n'est pas de la recherche clinique. Cependant, cet entretien
étant très enrichissant, il m'a permis de répondre
à certaines de mes questions. C'est pour cela que cet entretien et les
résultats obtenus figureront dans mon analyse. En effet, la
rédaction d'une thèse dans le cadre du doctorat est en soi une
recherche. Cette discussion m'aura également montré qu'il est
tout à fait envisageable en tant que paramédical que nous sommes,
d'envisager une formation universitaire, du Master jusqu'au Doctorat.
Question 2
Quelle formation avez-vous suivi ?
Les formations suivies par les ARC et les IRC interrogés
sont au nombre de trois principales :
· *DIU FARC : Diplôme Inter-Universitaire Formation
des Attachés de Recherche Clinique
· *DU AREC : Diplôme Universitaire Attaché de
Recherche Epidémiologique et Clinique
· *DIU FITEC : Diplôme Inter-Universitaire Formation
des Infirmiers et Techniciens de Recherche Clinique
Ils ont suivi ces formations dans diverses universités
françaises :
· Université Paris/Bordeaux
· Université Lille 2
· Faculté de Médecine Pierre et Marie CURIE,
Paris
· Université Paris 7, Paris Diderot
Le graphique suivant nous montre les formations suivies pour
chacune des personnes.
Doctorante 1
Répartition des personnes
interrogées
par fonction et par formation dans la
recherche
ARC
IRC
1 1 1
4
Doctorat DU AREC* DIU FARC* DIU FITEC* Sans formation
Graphique 3
Question 3
Est-ce une activité de recherche à temps plein
ou en plus de votre poste dans un service de soins ?
Trois personnes interrogées exercent cette
activité de recherche à temps plein, au sein d'un Centre
d'Investigation Clinique ou d'une Unité de Recherche Clinique.
Les cinq autres personnes exercent cette activité
à temps partiel parallèlement à leur travail dans un
service de soins.
Répartition des personnes
interrogées
par temps consacré à la
recherche
5
3
Temps plein recherche
Temps partiel recherche
Graphique 4
Parmi les personnes étant à temps plein sur une
activité recherche, deux sont IRC, (l'un au sein d'un CHU, l'autre au
sein d'un Centre Hospitalier périphérique), le troisième
étant ARC au sein d'un CHU.
Quels avantages y trouvez-vous ?
Les avantages des personnes travaillant à temps plein
sur une activité de recherche sont variés. Les idées
exposées sont qu'en étant dédié exclusivement aux
études, le suivi des patients et des études est facilité.
En effet, la connaissance des protocoles est meilleure, et permet de
connaître la raison de certains gestes. Ce n'est pas toujours le cas pour
les infirmiers présents dans les services à qui le but et la
réalisation de l'essai ne sont pas toujours expliqués. C'est pour
cela qu'ils ont également une action de formation auprès de ces
professionnels au lit du patient. De plus, même si la prise en charge du
patient n'est peut-être plus globale au niveau de sa pathologie, elle
l'est pour l'essai clinique dans lequel ce patient est inclus.
Les personnes ayant une activité de recherche à
temps partiel y voient également des avantages. Tout d'abord elles y
voient un intérêt pour le service, comme un plus à
apporter. Dans le même ordre d'idée, le travail
réalisé dans le cadre de la recherche peut être
partagé avec les collègues dans les services de soins (lectures,
congrès...). De plus, le fait d'avoir les deux fonctions permet de
s'adapter aux réalités du terrain, en connaissant les
modalités pratiques de réalisation des essais et des conditions
de travail. Elles connaissent la charge de travail demandée par un essai
clinique, côté recherche et côté soins.
Un autre avantage est de pouvoir mettre en lien recherche et
travail au quotidien, mais aussi de rester en lien avec les
problématiques professionnelles.
Quels inconvénients y trouvez-vous ?
Les personnes travaillant à temps plein sur la
recherche émettent tout de même le regret d'avoir moins de
contacts avec les patients et de pratiquer moins de soins.
Les personnes ayant une activité de recherche à
temps partiel regrettent le manque de temps pour le suivi des patients et de
l'étude. Ils déplorent également parfois le manque
d'investissement de la part des collègues dans les services de soins qui
ont peu d'intérêt pour cette activité recherche.
Lorsque l'activité recherche et le travail dans un
service de soins sont menées de
front, les personnes notent
également l'organisation que cela demande, et
l'investissement personnel, avec parfois du travail à
faire chez soi. L'activité d'écriture, notamment pour les
publications, est aussi très chronophage.
Enfin, il peut y avoir également un décalage entre
la recherche et le terrain : les applications pratiques ne sont pas toujours
faciles.
Question 4
De façon générale, depuis que vous avez
commencé cette activité de recherche clinique, avez-vous
rencontré des obstacles ?
Trois personnes sur huit me disent ne pas avoir rencontré
d'obstacles particuliers.
Les difficultés qui m'ont été
néanmoins exposées étaient les suivantes :
· Incompréhension par le milieu professionnel, qui
ne voit pas la plus-value pour le poste occupé
· Le manque d'implication des collègues, qui sont
parfois « anti-protocoles », mais qui sont rarement
informés des buts et résultats des essais cliniques auxquels ils
ont participé (perte de motivation)
· La peine à trouver des terrains de recherche
· L'apprentissage de l'écriture selon les chartes et
les codes de manière scientifique
· Le DU non reconnu au quotidien : une ARC m'exposait le
fait que la représentation de la recherche est plutôt
médicale, et que l'on ne confie pas ou peu de recherches aux
paramédicaux.
Avez-vous rencontré des facilités ?
Les aides rencontrées par les personnes
interrogées sont surtout d'ordre médical et
hiérarchique.
En effet, lorsque des essais cliniques ont lieu dans les
services, sous l'égide des médecins, ils voient souvent d'un
très bon oeil l'arrivée d'un personnel paramédical dans
l'équipe de recherche. Deux ARC me disaient qu'elles avaient le
sentiment d'être reconnues par ces médecins.
De plus, les cadres des services, cadres supérieurs et
directeurs des soins sont également favorables à ce type de
démarche. Ceci est d'autant plus vrai si la recherche fait partie du
projet d'établissement ou de pôle, et si
l'établissement possède un organisme
dédié à la recherche : CIC, URC, Maison de la
Recherche.
Enfin, un IRC mettait en avant que l'organisation
hiérarchique et la structuration permettaient de «
professionnaliser la recherche clinique au sein des services
»26.
Question 5
Vous avez suivi une formation IDE/IADE initiale. Est-ce que
cette formation est aidante ?
La formation initiale IDE/IADE est-elle
aidante
?
5
3
Graphique 5
OUI NON
La majorité des personnes interrogées ne
considèrent pas notre formation aidante pour faire de la recherche
clinique, qu'elle soit IDE ou IADE.
Cependant, toutes les personnes qui ont répondu non
à cette question ont mis en avant la nécessité de
l'expérience et de pratique sur le terrain en tant que IDE, IADE ou
cadre infirmier, avant de se lancer dans la recherche.
Les trois personnes qui ont répondu oui à cette
question sont toutes les trois ARC, et donc IADE. En effet, la formation IADE
leur a été utile lorsqu'elles ont suivi la formation du DU AREC,
dans tout ce qui concerne les notions de pharmacologie, abordée de
façon très importante.
Mais pour ce qui est des modalités de la recherche,
ses métiers..., l'anglais, les statistiques, l'informatique, les huit
personnes interrogées sont unanimes. Elles n'ont jamais entendu parler
de recherche clinique avant de rentrer dans un service de soins.
26 Les notes en italique dans cette partie «
Présentation des résultats d'enquete » sont des phrases
extraites des entretiens réalisés
Que pensez-vous des nouveaux programmes des études
d'infirmier ?
Des points de vue positifs et des points de vue négatifs
sont ressortis de cette question.
Les points forts de cette formation relevés par les
professionnels sont les suivants :
· Connaissance du fonctionnement de la recherche, des
métiers de la recherche, notamment des métiers infirmiers
· Notion du développement d'un médicament
· Sensibilisation avant l'arrivée sur le terrain
(contrairement aux formations « pré LMD »)
· Collaboration avec les professionnels de la recherche
plus aisée lorsque ces futurs infirmiers seront les soignants dans les
services de soins
· Plus-value de l'anglais pour les publications à
l'internationale et la lecture d'articles scientifiques
Les points négatifs résident surtout dans le
fait que les personnes interrogées émettent des doutes sur
l'intérêt des étudiants sur le sujet de la recherche. Cette
incertitude est liée à leur activité quotidienne de
recherche clinique, où elles ont l'occasion de rencontrer des infirmiers
dans les services de soins qui montrent parfois peu de curiosité
à l'égard de la recherche. De plus, un IRC me disait «
c'est le fait d'être dans les soins qui a fait que je me suis
intéressée à la recherche [...] car j'y voyais une
utilité au quotidien. Je ne m'y serais pas intéressée en
sortant de l'IFSI ».
Enfin de façon générale, une question
importante a été soulevée « la question est de
savoir comment les futurs infirmiers vont pouvoir s'inscrire dans la recherche
».
Question 6
Le nouveau programme des études IADE inclut un
stage de 4 semaines dans un laboratoire de recherche. Qu'en pensez-vous ? Cela
peut-il être un plus pour les futurs IADE ?
Cette question a été posée à tous
les professionnels, IADE ou non, car je considérais que leur
activité de recherche clinique, et leur formation permettait d'y
répondre.
Les réponses obtenues sont très variées.
D'un côté, les personnes interrogées voient un
intérêt à ce stage de 4 semaines dans un laboratoire de
recherche. Elles pensent que l'apport initial pourra être utile pour ceux
qui s'orienteront vers la recherche au cours de leur carrière. Ce stage
permettrait de voir l'organisation structurée de ces laboratoires et de
faire un parallèle avec la recherche clinique au sein des
établissements de soins.
Un ARC pense également que ce stage est même
« indispensable », notamment au niveau de la démarche
intellectuelle que cela amènera à avoir. De plus, ce stage
pourrait éventuellement être un tremplin vers un Master 2.
Cependant, des réserves sont émises quant
à l'intérêt que porteront les étudiants à ce
stage, qui ne se verront pas tous avoir une activité de recherche
clinique au cours de leur carrière.
En outre, si trois personnes ne reviennent pas sur la
durée de ce stage, un ARC se demande si 4 semaines seront suffisantes
pour trouver un sujet pour le rapport de stage. A l'opposé, un ARC et un
IRC pensent que ce stage est peutêtre un peu long.
Le problème réside surtout dans le fait que les
modalités de ce stage sont encore un peu floues, et il est vrai que je
n'ai pas pu apporter les informations nécessaires lors de mes entretiens
pour analyser cette question en profondeur. Il serait d'ailleurs
intéressant de savoir si les thématiques du laboratoire de
recherche sont relatives aux soins infirmiers, notamment avec des champs
relatifs aux IADE et à l'anesthésie, question qui m'a
été posée mais qui reste en suspens.
Question 7
Que savez-vous des PHRIC et PHRIP ?
Cette question m'a été peu contributive dans le
sens où les personnes interrogées savent vaguement de quoi il
s'agit, surtout pour les PHRIP qui ont un caractère très
récent. Des PHRC sont réalisés dans 3 des 4
établissements où les professionnels travaillent mais ils n'y
sont pas du tout impliqués.
Un seul IRC avait connaissance d'un PHRIP qui vient
d'être lancé dans le service de Réanimation Polyvalente de
l'hôpital. La question de recherche a été proposée
par l'équipe du service de Réanimation et soumise à la
Maison de la Recherche, où le projet a été discuté
et accepté.
Cependant, l'ARC travaillant à temps plein en
recherche clinique a une notion très précise de ces programmes.
Son avis sur les PHRIP est très intéressant. En effet, il
permettrait :
· « Une reconnaissance de la profession
infirmière
· Une évolution de la recherche
infirmière
· Une individualisation de la recherche
infirmière »
Avec cependant, des réserves : « la loi n'est
pas faite pour que l'IDE soit investigateur. Le PHRIP doit être
réalisé sous la responsabilité d'un médecin : la
loi doit évoluer ».
Question 8
Publiez-vous ou êtes-vous associé aux
publications des recherches auxquelles vous participez ?
Répartition des personnes
interrogées
ayant publié ou non
3
5
Graphique 6
OUI NON
La majorité des personnes que j'ai rencontrées
(cinq sur huit) ont eu l'occasion de publier. Deux d'entre elles y
été d'ailleurs obligées, un ARC dans le cadre d'un Master
2, le doctorant dans le cadre du Doctorat mais également d'un Master
précédemment effectué dans le parcours professionnel.
Ces deux personnes ont publié dans des revues
scientifiques.
Un IRC et un ARC ont été associés à
la publication d'une recherche médicale.
Un IRC a été associée à la
publication d'une recherche infirmière. Dans ces trois cas, le service
où a été réalisé l'essai clinique a
également été cité.
Les personnes ayant publié m'ont néanmoins
expliqué l'aide indispensable de la part des médecins dans la
procédure à suivre (sauf pour le doctorat), car c'est
l'investigateur, donc un médecin qui gère la publication.
Dans l'équipe qui a participé, chacun a un
rôle à tenir dans la procédure de publication
(bibliographie, méthodologie ...).
Une publication scientifique est soumise à des
règles et à une chronologie très précise qui est la
suivante :
· Appel à communication
· Propositions, qui seront retenues ou non
· Acceptation de la proposition par la revue
· Soumission à une charte d'écriture propre
à la revue
· Publication écrite soumise à un
comité de lecture scientifique, qui donne un avis avec les
éventuelles corrections à apporter
· Corrections effectuées par la personne qui publie
et/ou l'équipe
· Renvoi de l'écrit à la revue
· Acceptation et publication
Il faut savoir qu'entre le moment où le premier envoi
est effectué et l'édition de la revue, il se passe environ deux
ans. C'est pour cela que les personnes qui ont intégré une
équipe de recherche récemment, me disaient ne pas avoir
été associées aux publications des recherches du service
car elles n'ont pas été inscrites dès le début de
l'essai, comme le demande la procédure.
Parmi les personnes interrogées, deux ont pu soumettre
une question de recherche. Comme la question précédente, il
s'agit des deux personnes qui ont été amenées à le
faire dans le cadre d'un Master Recherche ou d'un Doctorat. Néanmoins,
elles sont satisfaites d'avoir pu le faire, pour la « démarche
intellectuelle » que cela leur a amené à avoir, et pour
la contribution aux savoirs infirmiers.
Les personnes qui n'ont pas soumis de question de recherche
ont toutes énoncées le fait qu'elles n'en n'avaient pas eu
l'occasion ou le temps. Je les ai donc relancées en leur demandant si
elles étaient intéressées d'avoir cette démarche si
elles en avaient l'occasion. La réponse a été affirmative
pour tout le monde. D'ailleurs, les deux ARC travaillant dans le même
service de soins émettent le souhait de mettre en place une étude
infirmière dans le service. La démarche pourrait de plus
être facilitée par le soutien de la hiérarchie (Cadre de
santé supérieur) qui y est favorable.
Un IRC pense également que cette démarche serait
assistée par la Maison de la Recherche du Centre Hospitalier où
elle exerce.
Cependant, un IRC ayant un poste à temps plein dans un
CIC me disait qu'en exerçant plus dans un service de soins, il
était peut-être plus difficile de soumettre une question de
recherche. Il a le sentiment d'être moins proche de « la
problématique quotidienne de soins et de qualité de soins
auprès des patients ». Il émettait la réserve
également de trouver un médecin qui accepte de coordonner
l'étude, car c'est obligatoire, en application de la Loi relative
à la politique de santé du 9 août 2004.
Enfin, un ARC ressent le besoin d'acquérir de
l'expérience dans sa profession d'IADE, puisqu'il est
diplômé depuis 2011, avant de soumettre une question de
recherche.
Les conseils donnés par les professionnels vont dans deux
directions principales.
Tout d'abord, il est nécessaire de se renseigner sur le
projet d'établissement, le projet de pôle, le projet de service
pour savoir quelles sont les possibilités de faire de la recherche
clinique dans le Centre Hospitalier dans lequel on travaille.
Il peut également être intéressant de
contacter le CIC ou l'URC de l'établissement, afin de prendre contact
avec le médecin référent du centre et/ou les ARC et IRC y
travaillant à temps plein.
Dans un deuxième temps, il ne faut pas oublier notre
hiérarchie, du cadre du service jusqu'à la direction des soins
afin d'obtenir des informations et un soutien. Il semble toujours possible de
soumettre son idée à l'encadrement, qui pourra nous guider dans
les démarches à effectuer.
En conclusion de cette présentation des
résultats, j'ai choisi de citer ce que le doctorant m'a dit et qui
résume très bien, à mon sens, l'activité de
recherche clinique au quotidien de tous ces professionnels que j'ai
rencontrés :