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Quelle gouvernance des risques majeurs pour une meilleure résilience des territoires?

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par Léo MASSEY
Institut catholique de Paris - Master 2 métiers du politique et de la gouvernance 2012
  

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2-2-5 L'évaluation : un nouvel instrument pour gouverner les risques majeurs

Pour compléter notre analyse des instruments de gouvernance des risques majeurs, nous allons étudier un cinquième instrument, l'évaluation. Nous considèrerons en effet l'évaluation comme un instrument au sens oü celle-ci permet d'orienter les autres instruments et d'analyser leur efÞcacité.

Nous commencerons par expliquer l'utilité de l'évaluation avant de présenter une expérimentation d'évaluation dans le champ des risques majeurs.

Comme le souligne le chercheur Bernard Perret, Ç les évaluations ont pour but d'appliquer les théories, méthodes et techniques des sciences sociales pour porter des jugements relatifs à l'utilité, l'efÞcacité, et la responsabilité dans les organisations gouvernementales et non gouvernementales, dans le but de stimuler l'apprentissage organisationnel. »120

L'évaluation est un processus dynamique qui ne s'achève jamais et qui peut être intégré
directement à la mise en Ïuvre, par exemple via l'utilisation de tableaux de bords.

118 http://www.gedicom.fr/

119 http://www.cedralis.net/

120 Bernard Perret, ÇL'évaluation des politiques publiquesÈ, Informations sociales, octobre 2003

L'evaluation participe ainsi pleinement à l'amelioration continue des actions mises en oeuvre.

L'évaluation utilise les études scientiÞques et le «benchmarking»121 pour aider les décideurs. L'évaluation est donc un outil d'aide à la décision, mais c'est aussi un outil de transparence qui participe à la démocratisation et au contrTMle par les citoyens des politiques. Le développement de l'évaluation permet ainsi de développer le débat public.

La stimulation de l'apprentissage organisationnel, évoqué par B. Perret, est un facteur très important pour la résilience des territoires. En effet, la connaissance partagée des points forts et des pistes d'amélioration fournis par l'évaluation s'inscrit pleinement dans la démarche systémique de mise en place d'une stratégie de résilience.

L'évaluation peut concerner les acteurs et les institutions, les usagers, les services ou les instruments. Il existe cinq grandes méthodes d'évaluation :

- l'approche par les objectifs ofÞciels des politiques

- l'approche par l'optimisation des moyens engagés (qui vise l'efÞcience)

- l'approche par les effets qui évaluent la production (positive ou non) des actions - l'approche par les processus qui évaluent la mise en oeuvre des actions

La méthodologie d'évaluation de la résilience que nous avons présentée en 1-2-1-2 est un exemple d'évaluation par les objectifs des politiques. Ces évaluations globales de la résilience sont encore très rares.

Nous présenterons maintenant une expérimentation d'évaluation qui a été réalisé par l'Institut des Risques Majeurs de Grenoble (IRMa). Elle fat présenté par Frangois Giannoccaro, Directeur de l'IRMa, lors de la rencontre 122 du 21 juin que nous avons déjà mentionnée.

En s'appuyant sur un retour d'expérience de la ville de Pont-de-Claix (Isère, 11000 habitants), F. Giannoccaro exposa le but principal de cette expérimentation : évaluer la perception et la connaissance des risques dans le temps.

Après avoir constaté la rareté des études sur le sujet123, la méthodologie employée fat présentée : les habitants sont soumis à un meme questionnaire sur leur perception des risques majeurs, avant et après la campagne de communication. Les résultats sont ensuite traité statistiquement.

Cette évaluation avait plusieurs objectifs :

- apprécier la réceptivité aux messages de prévention

- mesurer le niveau d'impact des supports d'information et de communication (DICRIM, média,...)

- évaluer les politiques publiques d'information préventive des populations

121 «benchmarking» : méthode d'analyse comparative

122 Francois Giannoccaro, « Comment ovaluer les actions d'information preventive mise en oeuvre au niveau local », Rencontre Technique «L'information preventive et la communication sur les risques majeurs», organisé par le Réseau Risque en partenariat avec l'IRMa, Hémicycle du Grand Lyon, 21 juin 2012

123 Seul l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a mis en place un baromètre de ce type depuis 1988

L'évaluation a ainsi permis de justifier les investissements consentis (amélioration des résultats apres la campagne), mais également de mieux comprendre les mécanismes à l'origine du déni du risque ou de la surévaluation de celui-ci.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius