TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES
i
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
LISTE DES ABREVIATIONS
v
LISTE DES TABLEAUX
v
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA TOXICITE
ALIMENTAIRE ET LA VIANDE
3
I.1. Aperçus sur la toxicité
alimentaire
3
I.1.1. Quelques concepts de base
3
I.1.2. Evaluation de la toxicité
..........................................................................
4
I.1.3. Facteurs influençant la
toxicité
4
I.1.5. Principaux types
d'intoxications
4
I.2. Aperçus sur la viande et ses
défauts
4
I.2.1. Définition de la viande
4
I.2.2. Importance de la viande dans
l'alimentation
4
I.2.3. Composition de la viande
5
Tableau 1 : Composition de la viande
5
I.2.4. Les protéines de la viande
5
I.2.4.1. Catégories de protéines de
la viande
5
Tableau 2 : catégorie de
protéines de la viande
6
I.2.4.2. La qualité de la viande
6
I.2.4.3. La myoglobine et la coloration de la
viande
7
I.2.5. La maturation
7
I.2.6. Le stockage de la viande
7
I.2.7. Les toxines
7
CHAPITRE II. LA BACTERIOLOGIE DE LA VIANDE
8
2.1. Microorganismes de la viande
8
2.1.1. Virus
8
2.1.2. Bactéries
8
2.1.2.1. Bactéries saprophytes
8
2.1.2.2. Bactéries
pathogènes
8
2.1.3. Champignons microscopiques
8
2.2. Origine des contaminations
9
2.2.1. Comment a lieu la
contamination ?
9
2.2.2. Infection
endogène
9
2.2.3. Infection
exogène
10
2.2.4. Facteurs
influençant la contamination de la viande
10
2.3. Transformation du muscle de la
viande
11
2.3.1. La rigidité
cadavérique
11
2.3.2. Acidification du tissu
musculaire
11
2.3.3. La contraction de la
cellule musculaire
12
2.4. Intoxications alimentaires
12
CHAPITRE III. PUTREFACTION ET DEGRADATION DES
PROTEINES DE LA VIANDE
13
3.1. Putréfaction de viande et la
toxicité
13
3.1.1. Putréfaction
superficielle
13
3.1.2. Putréfaction
profonde
14
3.2. La détérioration
bactérienne de la viande
14
3.3. Les signes d'altération de la
viande
14
3.4. Les microorganismes responsables de
l'altération de la viande
15
3.5. Dégradation des protéines
et formation des amines biogènes
15
3.5.1. Dégradation de
nature enzymatique
15
3.5.2. Facteurs
influençant la détérioration
16
3.6. Les amines biogènes
17
3.6.1. Formation et
métabolisme
17
3.6.2. Facteurs
influençant la formation des amines biogènes
18
3.6.3. Principaux amines
biogènes
18
3.6.4. Effets physiologiques
des amines biogènes
19
3.7. Intoxication par les amines
biogènes
19
3.7.1. Intoxication histaminique
19
3.7.2. Intoxication à la tyramine
20
3.8. Prévention de
l'altération
20
3.9. Résultats majeurs
21
CONCLUSION
22
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
23
DEDICACE
A l'Eternel Dieu Tout-puissant, pour le don de la vie,
nous disons un grand merci.
A mes chers parents MAKABI MAYIMONA et N'ZUZI N'KETE pour
le profond amour que vous avez manifesté à mon égard et
surtout pour le grand sacrifice que vous vous êtes donné pour
faire de moi une personne utile à la société.
Je ne peux oublier mes frères et soeurs :
Mitterrand MAKABI, Grâce MATONDO, Ruth MPIANGU, Natacha ZOLA, Avenir
MANA, Bienvenu MUMBANDA, Ephraïm NZIZI, Christian MPOSA, Princillia NDONA,
Riphine LUZALA, Chasard MAFUTA, Giscard LUYEYE et Patience KASHALA ainsi
qu'à tous les autres.
Je dédie ce travail.
Honoré d'Urfé MAKABI
TUBAKILA
REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail qui marque la fin de notre premier
cycle de formation universitaire, qu'il nous soit permis de remercier tous les
Professeurs de la Faculté des sciences agronomiques pour nous avoir
encadré.
C'est pourquoi, nous tenons au début de ce travail,
d'adresser nos sincères remerciements au professeur Eric SUMBU ZOLA,
pour sa disponibilité quant à la direction scientifique de cette
monographie qui marque la fin de notre premier cycle.
De même, nous ne pouvons oublier les conseils
reçus des Assistants qui m'ont encadré tout au long de ce
travail. Ainsi, nous saisissons de ce fait, l'opportunité de leur
exprimer notre profonde gratitude.
Nous remercions également tous ceux qui ont
contribué à notre formation en général et plus
particulièrement les Professeurs de la Faculté des sciences
agronomiques, les Chefs des Travaux et les Assistants, pour tout ce que nous
avons appris d'eux jusqu'à ce niveau.
A tous nos amis et connaissances : Anicet
KIAZAYAWOKO, Sylave TIKA, Bochard TEKADIOWA, Noëlla MUKANYIMI, Sandra
MALEMBE, Herdité KETA, Eric MWINI, Early ;
A Dr Nazaire MWINYI, Franck ALAMBUNI, Kas KAPUMBA, Olivier
KAPUMBA et Eric MAMBOTO.
Enfin, à mon oncle NZEZA, je dis aussi un grand
merci.
Honoré d'Urfé MAKABI
TUBAKILA
LISTE DES ABREVIATIONS
ú ADP : adénosine diphosphate
ú AMP : adénosine monophosphate
ú ATP: adénosine triphosphate
ú DAO: diaminoxydase;
ú MAO: monoaminoxydase
LISTE DES TABLEAUX
ú Tableau 1 : Composition de la viande
ú Tableau 2 : Catégorie de protéines
de la viande
INTRODUCTION GENERALE
La viande, par sa grande valeur nutritive, reste un aliment
très prisé. Elle est riche en nutriments, notamment en acides
aminés essentiels qui font d'elle un aliment quasi irremplaçable.
Elle présente également une bonne digestibilité, ce qui
justifie, au moins en partie, le rapide développement dans le monde des
industries des produits carnés et toutes les transactions commerciales y
afférentes.
Le plus gros problème en ce qui concerne la
conservation de la viande, c'est le développement microbien. En effet,
la viande constitue un excellent milieu de culture, un terrain favorable
à la propagation et à la multiplication d'une multitude de
contaminations microbiennes. Dans le cas de la présence de germes
pathogènes ou d'une charge microbienne importante, cela peut engendrer
des problèmes sanitaires graves. Ces microbes, de manière
générale, ont besoin d'eau et de chaleur pour se
développer.
Ces phénomènes entraînent le retrait de
ces produits de la consommation humaine pour la simple raison que les
protéines de la viande sont toutes dégradées et cela
entraîne la formation des amines biogènes.
Plusieurs travaux, des recherches ont été
menés sur le même problème, et tous ont conclus que seules
les conditions hygiéniques qui sont à la base de la
toxicité de la viande. Les pratiques d'abattage doivent être
améliorées car elles fragilisent les efforts
développés au niveau des élevages qui montrent une
maîtrise de plus en plus perfectionnée.
Au XXIe siècle, l'application correcte et stricte
des règles d'hygiènes et des différents
procédés de conservation de la viande n'a pas encore
éliminé tous les risques sanitaires.
Comment la viande passe-t-elle d'un état consommable
à un état inconsommable? Qu'entraîne la putréfaction
de la viande ?
En réponse à cette interrogation, avons-nous
effectué des recherches bibliographiques sur la dégradation de la
viande, laquelle peut être responsable des intoxications alimentaires ou
toxi-infections, notamment la toxicité aminée.
Les mauvaises conditions dans lesquelles les denrées
carnées, surtout les gibiers boucanés, sont conservés nous
ont poussé à nous intéresser sur les risques sanitaires
auxquels le consommateur peut s'exposer.
Les amines biogènes sont des substances qui
apparaissent lors de la putréfaction de la viande et rendent l'aliment
impropre à la consommation, deviennent même toxique à forte
concentration.
Dans cette recherche bibliographique, nous avons voulu
connaître :
ú Les mécanismes de la putréfaction de
viande.
ú Les différentes modifications
physico-chimiques de viandes altérées.
ú Les moyens de prévention et quelques pistes de
solutions pour les viandes déjà contaminées.
Le développement de ce sujet a été rendu
possible en faisant recours essentiellement, aux sources écrites et
autres techniques notamment :
ú Les ouvrages mis à notre disposition dans les
bibliothèques de la place ;
ú L'internet ;
ú Les publications, séminaires et revues.
Ce travail est divisé en deux parties :
ú La première partie rappelle des
généralités relatives à la Toxicité
alimentaire et la viande ;
ú La deuxième partie porte sur la
bactériologie de la viande, la putréfaction et la formation des
amines biogène.
La rédaction de ce travail se terminera par une
conclusion accompagnée de quelques suggestions.
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA
TOXICITE ALIMENTAIRE ET LA VIANDE
I.1. Aperçus sur la
toxicité alimentaire
I.1.1. Quelques concepts de
base
Selon différents auteurs, notamment REICH
(2004), CATSARA et al.,(1974), et certains ouvrages, à savoir Le Petit
Larousse (1981), Le Larousse Médical (2007), la signification des termes
spécifiques utilisés dans le domaine de la toxicité
alimentaire est donnée ci-après.
Toxi-infection :
ú Toxicité d'un produit :
C'est l'ensemble des propriétés physiques et chimiques de ce
produit ; ces propriétés sont responsables des dommages
à la santé du consommateur.
ú Toxine : Selon substance
toxique produite par un être vivant, et en particulier par un
microorganisme.
ú Intoxications alimentaires :
Les intoxications alimentaires sont des « maladies »
contractées exclusivement par voie digestive. Elles sont transmises
à l'homme par l'ingestion de viandes et produits carnés ayant
subi une contamination exogène post-mortem.
Détérioration : Action de
mettre en mauvais état ; abîmer, rendre moins bon,
d'être détérioré.
Putréfaction : Le fait de se
putréfier (décomposition). La viande se putréfie aussi,
superficiellement ou en profondeur, sous l'action de divers microorganismes
(présents dans les corps de l'animal ou apportés de
l'extérieur par des insectes, par exemple). La putréfaction
résulte de la dégradation progressive du muscle par des
bactéries qui s'attaquent aux protéines musculaires.
Amines biogènes : Les amines
biogènes sont une famille de molécules provenant du catabolisme
des cellules vivantes. Dans le domaine alimentaire, les amines biogènes
sont souvent d'origine microbienne. Elles résultent de la
décarboxylation d'acides aminés, de l'amination de cétones
ou de l'aldéhyde, ou de l'hydrolyse de composés azotés par
des enzymes endogènes ou exogènes.
Du point de vue de la toxicité alimentaire, ce sont
surtout les intoxications à l'histamine et les crises d'hypertension
provoquées par la tyramine qui sont significatives (ANONYME 2).
I.1.2. Evaluation de la
toxicité
On distingue également trois formes de
toxicité : La toxicité aiguë, la toxicité
à court terme et la toxicité à long terme (ou Chronique).
Si la toxicité est une propriété inhérente à
la substance, d'autres facteurs peuvent intervenir pour en moduler la nature et
l'étendue (ANONYME 1).
I.1.3. Facteurs
influençant la toxicité
ú Facteurs liés à la substance
ú Facteurs liés à l'organisme
ú Facteurs environnementales
ú Interactions : synergie
ú Autres facteurs : intolérance
(NDELO, 2010).
I.1.5. Principaux types
d'intoxications
Les intoxications d'origine microbienne sont appelées
toxi-infection alimentaires collectives du fait qu'elles atteignent le plus
souvent des collectivités (restaurant), elles sont le fait d'aliment
devenus pathogènes par suite de la présence de microbes ou de
toxine microbiennes (NDELO, 2010).
I.2. Aperçus sur la viande
et ses défauts
I.2.1. Définition de la
viande
La viande correspond à tous les corps d'animaux
comestibles qui n'ont été soumis à aucun traitement. Ne
sont pas considérés comme traitements : le traitement par le
froid, la réduction des morceaux, le conditionnement et l'utilisation
d'auxiliaires technologiques lors de son obtention.
La viande est donc une chair des mammifères et des
oiseaux dont l'homme se nourrit. Le boeuf, le mouton, par exemple, sont des
viandes rouges ; le porc, les volailles et le veau des viandes blanches
(ANONYME 1).
I.2.2. Importance de la viande
dans l'alimentation
La viande nous apporte quelques nutriments essentiels tels que
protéines, les sels minéraux (fer) et les vitamines du groupe B.
La qualité des protéines apportées par la viande est si
élevée qu'une quantité minime permet facilement de couvrir
les besoins en protéines de l'homme. (JACOTOT et al., 1983).
Les protéines exercent dans le corps humain de
nombreuses fonctions spécifiques. Leur rôle essentiel
réside dans la synthèse et le renouvellement des protéines
constitutives de l'organisme.
I.2.3. Composition de la
viande
La viande est composée d'eau, de protéines (dont
des enzymes) et d'acides aminés, de sels minéraux, de graisses et
d'acides gras, de vitamines et d'autres composants bioactifs, et de petites
quantités de glucide.
ú Les protéines représentent 12-20p 100
de la partie comestible et 50-80p 100 du poids sec. Les principales
sont la myosine, la myostroïne et le collagène.
ú La myoglobine donne à la viande sa couleur
rouge caractéristique qui passe au brun lors de l'oxydation (cuisson,
longue conservation).
ú Les lipides sont en quantité très
variable selon l'animal et le morceau : 5p 100 pour le poulet ; 5-10p
100 pour le veau, le lapin ; 10-20p 100 pour la charcuterie.
Le muscle strié est le constituant principal des
carcasses des animaux de boucherie. Il est constitué de :
Tableau 1 : Composition de la
viande
Eau
|
75%
|
Protéines
|
18,5%
|
Lipides
|
3%
|
Substances azotées non protéiques
|
1,5%
|
Glucides et catabolites
|
1%
|
Composés minéraux
|
1%
|
JACOTOT et al. , (1983).
I.2.4. Les protéines de la
viande
I.2.4.1. Catégories de
protéines de la viande
Les études sur les propriétés et sur la
qualité de la viande sont en général faites sur les
protéines du muscle. On en distingue plusieurs catégories, comme
cela est indiqué dans le tableau ci-dessous.
Tableau 2 : catégorie
de protéines de la viande
Groupes
|
Teneur /Caractéristiques
|
Exemples
|
Protéines de la chair musculaire
|
Env. 60% des protéines de la viande font partie de ces
protéines fibreuses
|
Myosine, Actine
|
Protéines du jus de viande
|
Elles constituent ce qu'on appelle le sarcoplasme. Leur part
aux protéines est de 35%. Elles font partie des protéines
globulaires et sont hydrosolubles.
|
Enzymes, Myoglobine
|
Protéines du tissu conjonctif
|
Elles font partie des protéines fibreuses, insolubles
dans l'eau. Leur part aux protéines de la viande est de 5-6% selon le
morceau
|
Collagène
|
Source : VIALA (2005)
I.2.4.2. La qualité de la
viande
Selon Ludovic (2008), la qualité se définit
comme «l'ensemble des propriétés et caractéristiques
d'un service ou d'un produit qui lui confèrent l'aptitude à
satisfaire des besoins exprimés ou implicites ».
VAUTIER (2005) ajoute que pour le consommateur, la
qualité d'un aliment peut être définie à partir d'un
certain nombre de caractéristiques, à savoir :
ú la qualité nutritionnelle ;
ú la qualité hygiénique ;
ú la qualité de service ou d'usages ;
ú les qualités organoleptiques.
Il s'agit des caractéristiques perçues par les
sens du consommateur. Elles recouvrent l'aspect et la couleur, le goût et
la saveur, l'odeur et la flaveur, ainsi que la consistance et la texture d'un
aliment. De ce fait, elles jouent un rôle prépondérant dans
la préférence alimentaire. On parle aussi des
propriétés sensitives.
Ces sensations peuvent se classer suivant trois
modalités:
ú qualitative, déterminant la nature de la
chose, qui est la caractéristique de ce qui est perçu,
ú quantitative, qui représente
l'intensité de cette sensation,
ú hédoniste, qui caractérise le plaisir
ressenti par l'individu (LUDOVIC ,2008).
I.2.4.3. La myoglobine et la
coloration de la viande
La couleur rouge caractéristique de la viande est due
à la
myoglobine. En
présence d'oxygène, la myoglobine de couleur pourpre peut
être oxygénée et se transformer en oxymyoglobine, donnant
cette pigmentation rouge vif. En l'absence d'oxygène comme pour le
conditionnement sous vide, la myoglobine s'oxyde pour se transformer en
metmyoglobine, et produit une couleur brune indésirable (LUDOVIC
,2008).
A l'inverse, le contact de l'oxygène et des
acides gras
insaturés de la viande est responsable du
rancissement donnant
à l'aliment une
flaveur
caractéristique des aliments rassis ou rances. La couleur de la viande
est aussi un indice de qualité, mais on ne peut en tenir compte qu'en la
mettant avec d'autres critères.
I.2.5. La maturation
La maturation de la viande est nécessaire, elle a pour
but d'amollir les fibres musculaires et rend la chair plus tendre et plus
aromatique. Lors de l'abattage, un animal stressé ou malade ne donnera
que rarement de la bonne viande ou aura un effet négatif sur la
maturation de celle-ci. (VAUTIER et al., 2005).
I.2.6. Le stockage de la
viande
La viande est un aliment qui s'altère très
rapidement. Sa conservation dépend essentiellement des règles
d'hygiène de l'établissement et des personnes qui y travaillent.
La viande et les produits carnés doivent toujours être
entreposés au frais à une température de 0°C à
2°C et une humidité comprise entre 85 et 90%. Si l'air est trop sec
la viande perd de son poids ou au contraire, si l'air est trop humide, un
dépôt gluant apparaît. Il est conseillé pour les
grosses pièces de les suspendre, sans qu'elles se touchent ou de poser
les plus petites sur un plateau. Un amoncellement de viande fera
apparaître une quantité de jus importante (BRIGITTE et al.
2005)
Une bonne hygiène pendant l'abattage et une grande
propreté lors du traitement de la carcasse prolongent la
durabilité de la viande. La viande doit être conservée au
plus vite après l'abattage.
I.2.7. Les toxines
La viande, même cuite, est infestée de
micro-organismes de putréfaction identiques à ceux qu'on trouve
chez les animaux morts. On laisse volontairement la viande se décomposer
suffisamment pour que le tissu conjonctif se désintègre, ce qui
rend la viande plus tendre (VIALA, 2005).
CHAPITRE II. LA BACTERIOLOGIE DE
LA VIANDE
2.1. Microorganismes de la viande
Plusieurs types de microorganismes peuvent se
développer dans les viandes. Il s'agit de virus, de bactéries et
de champignons microscopiques selon aussi leurs origines de contaminations.
2.1.1. Virus
Ils sont peu recherchés dans les matières
alimentaires, biens qu'ayant une importance qualitative. Aux USA, des auteurs
ont mis en évidence des poliovirus (types 1, 2,3) dans la viande
hachée.
Enfin, selon LABIE (1987), il est possible de contracter les
virus rabiques par voie digestive.
2.1.2. Bactéries
2.1.2.1. Bactéries saprophytes
Cette flore banale est la plus fréquente. Elle
n'engendre pas de maladie ou d'intoxication alimentaire mais peut, par sa
présence massive, provoquer des altérations de la viande. Sa
fréquence spécifique est variable suivant les auteurs (AZAM,
1971).
Pour AYRES et FOURNAUD cités par BELLO (1988), 27
genres bactériens ont été isolés sur les viandes et
les volailles. Les genres Pseudomonas, Acinetobacter et
Micrococcus apparaissent avec une fréquence de plus de 80p100,
puis les entérobactéries et Flavobacterium avec
61p100.
2.1.2.2. Bactéries pathogènes
Parmi ces bactéries, nous avons :
Eresipelothrix rhusipathiae (bacille du rouget),
Mycobacterium (bacille tuberculeux), Coxielle burnetti (pour
la contamination des carcasses) et les Campylobacterioses
(SINGLETON 1984).
Il en existe d'autres qui sont surtout causes d'intoxications
alimentaires. Il s'agit des anaérobies sulfito-réducteurs, avec
comme chefs de fil Clostridium perfringens, de Salmonella
et Staphylococcus aureus.
Les Staphylocoques présumés pathogènes,
dangereux par leur toxine, sont également isolés. KEBEDE (1986)
en a dénombré 860 par cm2 au niveau de la bavette dans
les abattoirs de Dakar.
2.1.3. Champignons microscopiques
Les moisissures des genres Penicillium et Aspergillus ont
été rencontrées sur les viandes. EECKHOUTE (1979). De
même ABOUKHEIR et KILBERTUS (1974) signalent les levures des genres
suivants : Saccharomyces -Hanserula - Corylopsis -
Candida.
2.2. Origine des contaminations
2.2.1. Comment a lieu la contamination
?
La contamination peut être provoquée par des
personnes (germes sur la peau, les mains, les intestins, la gorge ou les
coupures), la terre, la poussière, les eaux usées, l'eau de
surface, le fumier et les aliments déjà altérés
(BRIGITTE et al. ,2005). Selon NDIAYE (2002), elle peut aussi avoir lieu par
l'intermédiaire d'instruments mal lavés, d'animaux domestiques et
de compagnie, d'animaux nuisibles ou d'animaux abattus dans de mauvaises
conditions d'hygiène.
La contamination après un traitement de conservation
est particulièrement dangereuse : par exemple, celle d'un morceau de
viande cuite placée sur une assiette qui avait contenu de la viande crue
(Brigitte et al., 2005). La contamination de la viande se fait par les
micro-organismes suivant deux origines (NDOFI, 2006):
ú la contamination d'origine animale endogène
(avant abattage de l'animal) ;
ú la contamination d'origine exogène
(après abattage de l'animal).
2.2.2. Infection endogène
La viande qui est déjà contaminée avant
que l''animal soit abattu ; l'homme en la mangeant se contamine. Les
travaux de NDIAYE (2002) renseigne que la contamination de la viande peut se
faire par des microorganismes ci-après :
a. Les Bactéries :
ú Tuberculose : Tuberculose bovine
transmise par Mycobacterium tuberculosis aux bovins. L'homme
est contaminé par contact avec les carcasses infectées
ú Brucellose : Brucella abortus bovi
chez les bovins, Brucella abortus suis chez les Porcs et
chez l'homme c'est Brucella melitens.
La transmission de cette maladie de l'animal vers l'homme se
fait par contact avec les carcasses infectées et les membranes muqueuses
d'une bête malade.
ú Charbon : transmise par la bactérie
Bacterium anthraxis. Il se transmet par contact avec la peau et les
poils de l'animal infecté.
b. Les Vers :
ú Vers solitaires : Tænia sangitana
chez les Bovins, Tænia salium chez les Porcs.
2.2.3. Infection
exogène
Au niveau de l'abattage on peut avoir comme sources de
contaminations, les matériels utilisées (Couteaux, machette
etc....), l'eau de lavage, le contenu du tube digestif, la peau avec ses poils
(CHARLES, 2003).
La viande étant un substrat favorable au
développement des germes, il peut découler de leur manipulation,
des conséquences hygiéniques graves. La viande est en contact
avec les microorganismes provenant de sources diverses et extérieures.
Selon NDIAYE (2002), après l'abattage, lorsque la température de
réfrigération n'est pas adéquate, la prolifération
des microorganismes se réalise rapidement.
Ces microorganismes sont des bactéries
putréfiantes : Pseudomonas, Sarcina, Achromobacter, Micrococcus,
Leuconostoc, Salmonella, Clostidium.
On peut aussi trouver des champignons :
Penicillium, Mucor, Sporotrichum alternaria.
2.2.4. Facteurs
influençant la contamination de la viande
a. La température :
Elle influence la détérioration de la viande
soit positivement (c'est-à- dire peut avoir lieu) soit
négativement (n'est favorise pas la détérioration) (NDOFI
,2006). Positivement ou négativement par rapport à la
détérioration, les bactéries se développent
facilement.
Selon CHARLES et al. , (2003), pour les températures
entre 0 - 65o C (To favorable aux microorganismes), le
développement des microorganismes, surtout des bactéries, est
assuré sur la viande. À 12oC, le développement
des microorganismes est arrêté (levures). Les levures et les
champignons peuvent se développer jusqu'à moins de 10o
C mais pas à 10oC ;
Les spores peuvent résister à la chaleur humide
à 100o C pendant 5h30 à la chaleur sèche
à 200oC pendant 2h30 (DRANSFIELD, 2006).
b. L'eau :
C'est un milieu qui est ouvert au développement de
l'action microbiologique.
c. Le Potentiel d'hydrogène :
Le pH influence positivement ou négativement la
détérioration de la viande (action microbienne). Il est
déterminé par la présence des acides organiques dans la
viande.
d. L'oxygène :
Les bactéries se développent à la
surface de la viande dans les conditions naturelles. Parmi les bactéries
qui se développent souvent, il s'agit de : Achromobacter -
Pseudomonas (milieu aérobique, milieu sans emballage).
Dans le cas ou la viande est emballée avec
facilité de diffusion de l'oxygène, les deux souches
bactériennes sont présentes. En l'absence de l'oxygène
dans l'emballage, seule la souche Pseudomonas qui est
éliminée (NDIAYE ,2002).
2.3. Transformation du muscle de la viande
Après la mort de l'animal, le muscle est le
siège de nombreuses transformations qui conditionnent largement les
qualités finales de la viande (LUDOVIC ,2008).
L'évolution de la viande se fait en trois phases :
ú phase de pantelance
ú phase de rigidité cadavérique
ú phase de maturation
La phase de pantelance suit directement l'abattage.
Malgré l'interruption du courant sanguin, on observe une succession de
contractions et relaxations musculaires. En effet, le muscle continue de vivre.
Il y a donc un épuisement des réserves
énergétiques, puis une mise en place de la glycogénolyse
anaérobie. Selon CHARLES et al. , (2003), L'accumulation d'acide
lactique qui s'en suit provoque ainsi une baisse du pH qui passe de 7 à
5,5.
2.3.1. La
rigidité cadavérique
L'installation de la rigidité cadavérique (ou
rigor mortis) est directement perceptible sur la carcasse : la musculature
devient progressivement raide et inextensible dans les heures qui suivent la
mort de l'animal. Ce phénomène résulte de
l'épuisement du composé qui permet au muscle vivant de conserver
son élasticité et qui par ailleurs fournit l'énergie
nécessaire au travail musculaire, l'adénosine triphosphate (ATP)
(CHARLES et al. ,2003).
2.3.2.
Acidification du tissu musculaire
L'acidification est due au turn-over de l'ATP. Ainsi
l'acidification sera fonction de la vitesse du turn-over. Après la mort,
le turn-over de l'ATP sera assuré tant que les réserves de
phosphocréatine et de glycogène le permettront et que la baisse
du pH n'inhibera pas la voie glycolytique. L'amplitude de la baisse du pH sera
donc fonction des réserves énergétiques
(LUDOVIC ,2008).
La durée de conservation de la viande stockée
dépend de la qualité de la viande fraîche. La viande doit
donc être manipulée le plus proprement possible dès
l'abattage afin de prévenir la détérioration
bactérienne. A ce stade, les réactions chimiques sont importantes
aussi.
Après l'abattage et la saignée, en l'absence
d'oxygène, divers mécanismes de résynthèse s'oppose
à la dégradation de l'ATP (LUDOVIC ,2008). Le premier est
constitué par la réaction catalysée par la créatine
kinase :
Créatine kinase + ADP3-
créatine + ATP4- + H+
Intervient également la myokinase :
2ADP3- ATP4- +
AMP2-
Mais la réaction la plus importante, car elle
conditionne l'évolution du pH et des caractéristiques
physicochimiques pendant l'établissement de la rigidité, est la
lyse du glycogène (CHARLES et al, 2003):
(Glucose) n + 3ADP3- + 3Pi2-
H+ (glucose) n-1+ 3ATP4- + 2
Lactate- + H2O
2.3.3. La
contraction de la cellule musculaire
En absence d'influx nerveux, la contraction de la cellule
musculaire après l'abattage est d'origine chimique. Immédiatement
après l'abattage le muscle possède une réserve suffisante
d'ATP pour maintenir la dissociation de l'actine et de la myosine. De ce fait,
il garde son élasticité.
La baisse du pH résultant de la glycolyse
anaérobie inhibe les ATPases sarcoplasmiques (pompes à
Ca2+ maintenant le gradient de Ca2+) provoquant ainsi une
fuite de Ca2+ dans le réticulum (CHARLES et al. ,2003).
2.4. Intoxications alimentaires
Les intoxications alimentaires sont des maladies
contractées exclusivement par voie digestive. Elles sont transmisses
à l'homme par l'ingestion de viandes et de produits carnés avant
une contamination exogène post-mortem (JACOTOT et al. ,1983).
Selon HANE (cité par Bello, 1988), les germes à
l'origine des intoxications alimentaires sont : Salmonella, Shigella,
Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens, Clostridium botulinum,
Escherichia coli.
Les troubles engendrés sont de type nerveux (toxine
botulinique) ou gastro-entérique aigu (toxi-infection).
CHAPITRE III. PUTREFACTION ET
DEGRADATION DES PROTEINES DE LA VIANDE
Dans ce chapitre, nous présentons les
différentes modifications que subit la viande après une
contamination par des microorganismes.
La consommation de telles viandes contaminées peut
provoquer l'apparition de symptômes tels que diarrhées, maux
d'estomac, nausées et vomissements, infections ou crampes d'estomac.
Dans les cas très graves, elle peut même provoquer la mort.
Plusieurs auteurs, cités par BRIGITTE et
al. (2005), ont trouvé que lors de la dégradation microbienne des
denrées riches en protéines (putréfaction des
viandes/poissons), sous l'effet de diverses bactéries telles que
l'Escherichia coli, Streptocoques du groupe D, Entérocoques,
Clostridiae spp. , certaines levures, ... il y a formation des
amines biogènes toxiques.
Les principales formes de détérioration de la
viande sont :
ú la détérioration microbiologique, par
les bactéries,
ú la détérioration autolytique, par les
enzymes,
ú l'oxydation de la graisse.
3.1. Putréfaction de viande et la toxicité
La putréfaction résulte de la dégradation
progressive du muscle par des bactéries et certaines levures qui
s'attaquent aux protéines musculaires. Les composés issus du
développement bactérien sont responsables de l'aspect et de
l'odeur des viandes altérées.
Les premières manifestations de ce
phénomène sont discrètes : odeur dite de relent et
modification de l'aspect de la viande qui devient poisseuse. Par la suite,
lorsque le phénomène s'intensifie, des modifications plus
importantes se développent : odeur putride, noircissement et
ramollissement des produits en superficie.
Ces phénomènes entraînent le retrait de
ces produits de la consommation humaine c'est parce que toutes les
protéines que la viande possède sont toutes
dégradées ; cela entraîne la formation des amines
biogènes (MICROSOFT ENCARTA ,2008).
3.1.1.
Putréfaction superficielle
Dans celle-ci, la croissance et l'activité
de des bactéries aérobies dépendent
principalement de la température, du niveau d'élaboration des
morceaux et du degré d'humidité en superficie de la viande.
En raison des nombreuses manipulations nécessaires
à leur préparation, les viandes dépiécées
sont plus exposées aux contaminations bactériennes, et sont
davantage sensibles à la putréfaction que les carcasses et les
grosses unités de découpe, et plus les phénomènes
de putréfaction seront d'apparition précoce et d'intensité
importante.
Ensuite, il peut y avoir également l'apparition des
poisons « les ptomaïnes », éléments
toxiques des viandes trop faisandées. Après une
décomposition par les microbes, il ne reste que des produits
minéraux très simples comme l'eau, le CO2 et
l'ammoniaque. Ce dernier, oxydé à son tour par des
bactéries (ferments nitreux et nitriques) produira des nitrates
(CATSARRAS ,1974).
3.1.2.
Putréfaction profonde
L'altération des viandes en profondeur est ici
liée au développement rapide des germes anaérobies
putréfiant dont principalement Clostridium perfringens (BELLO
,1988).
Selon INGRA cité par BELLO (1988), le signe de
putréfaction s'installe dans les masses musculaires internes des
carcasses maintenues à température élevée
(supérieure à 30°C).
3.2. La détérioration bactérienne de la
viande
Ce processus est amorcé par la sécrétion
des enzymes par les microorganismes. Par exemple, la souche d'une
bactérie appelée Welchia perfringens secrète sur
la viande un certain nombre d'enzymes, à savoir :
ú aminases : hydrolysent les
acides aminés libres et donnent le CO2, NH3 et
H2,
ú collagénase :
liquéfie les tissus conjonctifs (exemple collagène).
ú décarboxylases :
décarboxylisent l'histidine en histamine. Ceci affecte la
perméabilité des membranes. Il se produit l'élimination
du CO2 et formation des amines biogènes.
3.3. Les signes d'altération de la viande
Les principaux défauts que l'on peut malheureusement
parfois rencontrer sur les viandes conditionnées sont (BRIGITTE et
al. ,2005) :
ú un mauvais goût et une odeur
désagréable (d'acide, de pourri, de moisi, etc.).Ces odeurs
anormales résultent de la production de composés volatils par des
bactéries aéro-anaérobies ou anaérobies
strictes ;
ú un changement de couleur et une odeur de pourriture
(exemple : oeufs pourris) qui vont se développer ensuite ;
ú un gonflement des sacs avec la production de gaz (CO
et H2S) par des bactéries présentes sur les viandes
conditionnées.
Les viandes présentant de tels défauts doivent
être écartées de la consommation humaine en raison du
danger potentiel qu'elles représentent pour la santé du
consommateur.
3.4. Les microorganismes responsables de l'altération
de la viande
Tous les microorganismes ne provoquent pas la
détérioration des produits ; certains même produisent des
changements souhaitables. Par exemple, la fermentation du poisson permet
d'obtenir des pâtes et des sauces de poisson. Ces transformations sont
dues à des microorganismes utiles, dont il existe plusieurs milliers de
sortes.
Les bactéries sont des microorganismes unicellulaires
invisibles à l'oeil nu qui décomposent les déchets et les
corps des organismes morts. Dans des conditions microbiologiques favorables, la
détérioration démarre vite dans les produits frais et non
acides, tels que le poisson et la viande.
Certaines provoquent des infections et des intoxications en
plus de la détérioration des produits. D'autres forment des
spores qui les rendent résistantes aux techniques de conservation et
leur développement recommence après un traitement insuffisamment
chaud (BRIGITTE et al. ,2005).
Les enzymes sont des protéines qui contribuent à
des réactions biologiques, notamment la conversion de certaines
substances organiques en d'autres.
Après la mort, les enzymes qu'ils contiennent sont
toujours vivants. Ils se mettent à décomposer des composants en
unités plus petites, ce qui altère l'odeur, le goût et la
texture. Quelques heures après la mort, la rigidité
cadavérique (raidissement de la viande) survient. Puis, la viande
redevient molle par réactions enzymatiques (autolyse). Un traitement
thermique (par exemple la pasteurisation) permet l'inactivation des enzymes.
Dans le cas de viande, des réactions peuvent avoir lieu
entre la graisse et l'oxygène de l'air (réactions
d'oxydation).
3.5. Dégradation des protéines et formation des
amines biogènes
3.5.1.
Dégradation de nature enzymatique
La dégradation de nature enzymatique se produit lors de
la dégradation microbienne des denrées riches en protéines
(putréfaction des viandes/poissons,), sous l'effet de diverses
bactéries : Escherichia coli, Streptocoques du groupe D =
entérocoques, Clostridiae spp., certaines levures.
3.5.2. Facteurs
influençant la détérioration
Les travaux de BRIGITTE et al. (2005) ont montré que
les bactéries ne peuvent provoquer la détérioration des
produits que si elles se développent après la contamination. Les
facteurs ci-dessous jouent un rôle dans le développement des
bactéries et la rapidité de la détérioration.
a. Blessures :
La peau de la viande forme une protection naturelle contre la
croissance bactérienne dans la chair. Les blessures de la peau
permettent aux matières nutritives de s'échapper et aux
bactéries d'entrer dans la chair et de s'y développer.
b. Teneur en eau (teneur en eau du produit et
humidité de l'air) :
Le poisson contient en moyenne 70% d'eau ; le poisson
gras, environ 65%, et le poisson maigre, environ 80%. La viande de boeuf,
contient en moyenne 65% et la viande de porc, 60%. Ces hautes teneurs en eau
favorisent la croissance bactérienne. Si l'humidité de l'air est
basse, une fine couche protectrice se forme à la surface de la viande.
Si l'environnement est chaud, la viande froide se recouvre d'une fine couche de
condensation qui constitue un milieu favorable pour les bactéries et les
moisissures.
c. Teneur en oxygène :
Les micro-organismes strictement aérobies ont besoin
d'oxygène pour se développer, alors que les microorganismes
strictement anaérobies peuvent se développer dans un
environnement sans oxygène. La viande hachée, par exemple,
s'altère rapidement, car elle laisse entrer beaucoup d'air.
d. Degré d'acidité :
Le degré d'acidité d'un produit est
exprimé par le pH. Les bactéries se développent seulement
par un pH entre 4,5 et 8-9. Elles se développent le mieux par un pH de
6,5-7,5. Les viandes ont un pH neutre (7) et, par conséquent, sont des
denrées très périssables.
e. Composition chimique
spécifique :
Pour se développer, les bactéries ont besoin
d'énergie et d'azote, ainsi que de minéraux et de vitamines. Dans
la viande, les bactéries utilisent comme sources d'énergie
d'abord le sucre, puis le lactate, ensuite les acides aminés libres et
enfin les protéines. Comme source d'azote, elles utilisent le nitrate,
l'ammoniac, les peptides, les acides aminés ou les produits de la
décomposition.
f. Température :
La température idéale pour le
développement des microorganismes se situe entre 7 et 55°C
(45-131°F). Les températures limites pour leur développement
sont -10°C et 70°C (14-158°F), mais celles pour leur survie sont
beaucoup plus larges. La congélation inactive les microorganismes et le
chauffage prolongé les détruit. Des températures
supérieures à 80°C (176°F) les détruisent
généralement. Les spores résistent souvent à des
températures supérieures à 100°C (212°F)
(BRIGITTE et al. , 2005).
3.6. Les amines biogènes
3.6.1. Formation et
métabolisme
Les amines biogènes sont issues de la
dégradation enzymatique du groupe acide (groupe carboxyle) des acides
aminés. Ce processus est appelé décarboxylation. En raison
de leur formation, la structure des amines biogènes est
étroitement liée à celle des acides aminés. C'est
pourquoi quelques amines portent le nom de leur acide aminé d'origine.
Ainsi par exemple, l'histamine provient de l'acide aminé histidine (voir
figure) et la tyramine de la tyrosine (visitez http :
www.azaquar.com/amine_biogène/.html).
D'autres amines biogènes telles que la
cadavérine et la putrescine peuvent être issues de la
décomposition microbienne de tissu mort. Du point de vue chimique, il
s'agit d'un groupe d'environ 20 liaisons azotées basiques.
Décarboxylation
R- CH - COOH Amine biogène
Décarboxylase : mécanisme parallèle
à la transaminase, intervention de la vitam. B6 comme groupement
prosthétique.
-------------------------------------------------------> R-
CH2-NH2
NH2
Les amines biogènes sont des produits naturels du
métabolisme que l'on trouve dans presque tous les organismes vivants.
La propre formation par l'organisme s'effectue de
manière analogue à celle des acides aminés, principalement
dans le foie (NDOFI ,2007).
3.6.2. Facteurs
influençant la formation des amines biogènes
Elle dépend des conditions du milieu :
ú la température idéale est comprise
entre 26 et 37°C.
ú le pH optimal pour les bactéries est
situé dans un milieu acide, légèrement acide à
basique pour les tissus.
La dégradation d'amines biogènes se fait au
travers de l'oxydation en acides carboxyliques. La dégradation des
amines biogènes, absorbées au travers de la nourriture,
s'effectue d'habitude dans la muqueuse intestinale par les enzymes monoamine
oxydase (MAO) et la diamine oxydase (DAO). Ce mécanisme protège
le corps contre une absorption excessive d'amines biogènes (BRIGITTE et
al. ,2005).
3.6.3. Principaux
amines biogènes
La plus connue de ces amines biogènes parmi les 9 est
l'histamine. Elle est formée par l'action des décarboxylases
exogènes de microorganismes sur l'histidine. Il s'ensuit une
décarboxylation de l'aide aminé. Il est à noter que cette
réaction se fait même à froid négatif.
Les 8 autres molécules sont : les polyamines
putrescine, cadavérine, agmatine, spermidine, et spermine, les
monoamines tyramine et phényléthyamine, et tryptamine.
a. Histidine
251654144
b. Tryptophane Tryptamine
c. Lysine Cadavérine :
H2N-(CH2)5-NH2
odeur
d. Arginine
ornithine
Urée
Putrescine :
H2N-(CH2)4-NH2 odeur
e. Sérine éthanol amine :
H2N-CH2-CH2-OH
Précurseur de la choline
f. Cystéine Mercaptoéthylamine :
H2N-CH2-CH2-SH
Élément constitutif du Coenzyme A.
3.6.4. Effets
physiologiques des amines biogènes
Du point de vue de la toxicité alimentaire, ce sont
surtout les intoxications à l'histamine et les crises d'hypertension
provoquées par la tyramine qui sont significatives.
L'histamine est la diamine la plus connue. Elle revêt de
nombreuses fonctions dans l'organisme humain dont la participation aux
réactions de défense.
Chaque fois qu'une cellule du corps est endommagée, il
se produit un dégagement d'histamine. Ce processus engendre une
augmentation de la perméabilité des vaisseaux sanguins, les
cellules des défenses immunitaires (par ex. globules blancs) de la
circulation du sang parviennent dans le tissu endommagé et peuvent y
combattre une possible infection (BRIGITTE et al. ,2005).
3.7. Intoxication par les amines biogènes
Les toxiques responsables sont l'histamine, la
cadavérine, et d'autres amines de décarboxylation des acides
aminés (ANONYME 2).
3.7.1. Intoxication
histaminique
Le seuil de tolérance pour l'histamine est d'environ 10
mg, les écarts pouvant être très importants selon les
personnes. C'est pourquoi on différencie entre intolérance
à l'histamine et intoxications graves à l'histamine par rapport
aux problèmes de santé engendrés.
a. Intolérance à l'histamine
L'histamine est une hormone tissulaire propre à
l'organisme et est connue en tant que substance messagère
(neuro-médiateur) lors des allergies. Chez environ 1 % de la population
(surtout des femmes), la consommation d'aliments contenant de faibles
quantités d'histamine provoque déjà des réactions
pseudo-allergiques en raison d'une intolérance individuelle à
l'histamine.
b. Symptômes
Les symptômes apparaissent environ 45 minutes
après l'ingestion d'aliments contaminés et ne disparaissent
qu'après quelques heures. L'histamine peut provoquer en l'espace de
30-60 minutes des symptômes aigus d'intoxication et des nausées,
des vomissements, des diarrhées, des migraines, de l'asthme, une faible
tension artérielle, des étourdissements, des vertiges voire un
collapsus.
3.7.2. Intoxication
à la tyramine
La tyramine est considérée comme le principal
déclencheur des crises d'hypertension dues à l'alimentation.
L'élévation de la tension artérielle est couplée
à des maux de tête, des vertiges, des troubles de la vue, des
nausées et plus rarement des diarrhées et des vomissements.
Vu que les symptômes, en comparaison d'une intoxication
à l'histamine, n'apparaissent qu'après 3 heures et durent souvent
jusqu'à 24 heures, on n'établit pas forcément une relation
avec l'ingestion d'aliments.
3.8. Prévention de l'altération
Le principe de conservation est basé sur la
prévention ou sur le ralentissement de la détérioration
par les microorganismes.
Les dangers présentés par les microorganismes
peuvent être écartés de trois manières
ci-après :
a. Les microorganismes sont
enlevés.
Cette méthode est très coûteuse et n'est
utilisable qu'avec des liquides (par exemple le filtrage de l'eau potable).
b. Les micro-organismes sont tués.
Pour cela, on utilise généralement la chaleur.
Lorsque le traitement thermique détruit tous les microorganismes, on
parle de stérilisation. Elle permet le stockage du produit pendant une
longue période s'il est conservé à la bonne
température. Lorsque le traitement thermique est plus court et
s'effectue à 80°C (176°F), il ne détruit pas tous les
microorganismes et permet le stockage du produit pendant une période
plus limitée : il s'agit de la pasteurisation. Les produits
saumurés de la viande contiennent du sel et parfois aussi du nitrite.
c. Par suppression de l'activité
micro-organique.
On crée pour cela un environnement dans lequel les
microorganismes ne peuvent plus se développer, ou seulement très
lentement. Il y a plusieurs méthodes possibles :
c.1. Baisse de la
température
Au réfrigérateur (à 2-4°C/35,5-41
°F), les produits restent frais pendant 4 à 7 jours ; au
congélateur (-20°C /-4 °F), ils se conservent pendant des
périodes plus longues. Les basses températures doivent être
soigneusement maintenues, ce qui exige un congélateur, une distribution
d'énergie et des aliments de qualité.
c.2. Réduction de la teneur en
eau
La méthode la plus simple et la plus économique
est le séchage au grand air (avec ou sans soleil). La conservation par
fumage prolongé est également basée sur la
réduction de la teneur en eau. La fumée donne au produit une
saveur particulière.
c.3. Élévation de la pression
osmotique
L'addition de sel permet d'arrêter le
développement des microorganismes (par exemple le salage de la viande et
du poisson). Les produits conservés dans le sel se gardent bien. La
valeur nutritive du produit fini est correcte (ANONYME 3).
3.9.
Résultats majeurs
Etant donné que la détérioration
autolytique (par enzymes) ou microbiologique (par bactéries), la viande
est donc particulièrement périssable et en fonction de la
structure du tissu, certains morceaux (comme le foie à s'altèrent
plus vite que d'autres (les muscles) mais si ces derniers sont hachés,
ils présentent une plus forte teneur en oxygène, ce qui favorise
particulièrement le développement des microorganismes
aérobies ; on considère que la viande hachée ne se
conserve que deux heures à 60° C.
Les bactéries du genre Clostridium interviennent
profondément, dégradent le glycogène résiduel ou
les protéines ; elles dégagent du dioxyde de carbone et
provoquent une putréfaction sulfhydrique et ammoniacale.
Lorsque la viande reste exposée à une
température de 10 à 25°C, la putréfaction peut
être superficielle mais peut aussi se produire autour des os. A moins de
10°C, se développent des psychrotropes et d'autres
bactéries, surtout gram négatif, qui forment un induit visqueux
à la surface de la chair et dégagent une odeur
désagréable, qui proviennent essentiellement des amines
biogènes.
CONCLUSION
Les viandes sont sujettes à putréfaction. La
putréfaction résulte de la dégradation progressive du
muscle par des bactéries et certaines levures qui s'attaquent aux
protéines musculaires. Les composés issus du développement
bactérien sont responsables de l'aspect et de l'odeur des viandes
altérées. Les premières manifestations de ce
phénomène sont discrètes : odeur dite de relent et
modification de l'aspect de la viande qui devient poisseuse. Par la suite,
lorsque le phénomène s'intensifie, des modifications plus
importantes se développent : odeur putride, noircissement et
ramollissement des produits en superficie. Ces phénomènes
entraînent le retrait de ces produits de la consommation humaine c'est
parce que les protéines que la viande possède sont
dégradées et cela entraîne la formation des amines
biogènes, composés toxiques.
Le manque de maîtrise de bonnes conditions
hygiéniques, facteur déclenchant la prolifération des
microorganismes de putréfaction, sont souvent à la base de
l'apparition de ces composés dangereux. La chaleur, faute de froid,
favorise les réactions chimiques amenant à l'apparition des
amines biogènes ; c'est en quelque sorte "un
accélérateur".
Différents procédés de conservation de la
viande ont été mis au point, au fil de l'histoire, pour
réduire ce développement microbien, à savoir : le
froid (réfrigération, congélation), le chaud
(séchage, cuisson), le salage, le sucrage, etc. L'agro-alimentaire a
développé des techniques de prévention et de conservation
bien élaborées qu'il faut mettre à profit afin
d'éviter des altérations indésirables des denrées
alimentaires susceptibles de provoquer des intoxications ou des
toxi-infections.
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