Conclusion de la Première Partie
Entre 1980 et 1990, la libéralisation du transport
terrestre routier et son évolution spectaculaire ont eu raison du train.
On comprend aussi que le transport de voyageurs n'a jamais été la
préoccupation première des colons et de l'Etat béninois et
qu'il est devenu un « making money » pour certains et un
gouffre pour les usagers.
Aujourd'hui, plusieurs éléments mis bout
à bout, comme le tarissement du business modèle des motos taxis,
le sous dimensionnement de l'offre de transport pour les moyens et longs
trajets, la vétusté du parc auto, la flambée des prix du
carburant, décrivent une fébrilité du transport de
voyageurs.
D'autres éléments comme les discriminations
socio-économiques et socio-spatiales, les nuisances environnementales et
sanitaires, le dérèglement de l'organisation spatiale, nuisent au
bien-être social et aux perspectives de développement du Sud
Bénin.
Les différents processus en cours (étalement des
agglomérations et projections démographiques haussières)
risquent fort de dépasser la capacité de gestion des transports.
L'analyse et l'exploitation des évolutions socioculturelles nous
orientent vers le choix du transport collectif de masse.
A ce stade, il peut nous être permis d'en déduire
des objectifs prioritaires, c'est-à-dire chercher à
améliorer la mobilité, en abolissant les contraintes spatiales,
tout en assurant les échanges et en rendant accessible les ressources
urbaines.
Dans une société où les
déplacements sont encore restés très traditionnels,
l'objectif est de redéfinir une mobilité visant la
capacité à se mouvoir pour quitter un lieu et en rejoindre un
autre, faisant appel si possible à un transport durable, propre,
économiquement viable, formel et sécurisé. Une
région de l'envergure du Sud Bénin avec un bassin de près
de 4 millions d'habitants, présente des niveaux de demande sur des axes
centre-périphérique qui pourraient justifier l'aménagement
d'un système de transport collectif de masse.
Alors même que le Sud Bénin dispose d'une emprise
ferroviaire, on est à même de se poser cette question : le
Sud Bénin doit-il se réconcilier avec le chemin de fer ?
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