IV.
Contraintes de l'élevage ovin au Sénégal
L'élevage ovin au Sénégal contribue de
façon certaine à l'autosuffisance alimentaire en protéines
animales de nombreux ménages. Pour jouer son véritable
rôle, cet élevage mérite d'être rationalisé.
Mais cette rationalisation implique l'élimination de nombreuses
contraintes d'ordre climatiques, socio-économiques, zootechniques et
pathologiques qui constituent les principaux handicaps au développement
de l'élevage ovin au Sénégal.
IV.1. Contraintes climatiques
Le climat au Sénégal est
caractérisé par une longue saison sèche de 6 mois à
8 mois et une courte saison de pluie variable en fonction des zones.
La durée de la saison des pluies varie de 3 mois dans
le Nord à 6 mois dans le Sud. Les hauteurs de pluies passent de 250 mm
à Podor à plus de 1500 mm à Oussouye (THIAM et coll.,
1989).
Les précipitations coïncident avec la
période chaude. Elles vont en augmentant sensiblement vers les
régions méridionales. Les pluies très
irrégulières varient dans l'espace et dans le temps. Il arrive
aussi qu'entre deux pluies consécutives on ait une durée assez
longue de sécheresse, ce qui entraîne des pertes
considérables des jeunes pousses. Le phénomène le plus
important est celui de la sécheresse « cyclique »
qui s'est abattue sur le pays entre 1967 et 1978 et qui a causé
d'importants dommages tant sur les productions végétales que sur
les productions animales (DIA, 1979).
VI.2. Contraintes
socio-économiques
L'élevage ovin qui se fait en grande partie sous forme
extensive, souffre d'un déficit d'investissement ainsi que d'un manque
d'organisation des circuits de commercialisation et de distribution des
produits (D.P.S., 1995).
La production des ovins n'est pas destinée à la
commercialisation, mais plutôt à l'autoconsommation. Certains
utilisent cet élevage pour des raisons de croyances religieuses ou
traditionnelles où le mouton est considéré comme un animal
de compagnie, ce qui explique la faiblesse de la taille des troupeaux
(DIEDHIOU, 1996). Par ailleurs, lors des cérémonies religieuses
(Tabaski, baptêmes, mariages) plus de 500.000 moutons sont abattus chaque
année le jour de la tabaski (FALL, 2002).
IV.3. Contraintes zootechniques et
alimentaires
Une partie du Sénégal étant situé
en zone sahélienne, l'alimentation des animaux pose souvent de graves
problèmes pendant la saison sèche. Il s'ensuit une
sous-alimentation chronique qui affecte la production ovine. Les jeunes en
croissance, les animaux âgés et les femelles gestantes sont les
plus vulnérables. Les coûts élevés
de l'aliment et de la confection d'une bergerie constituent un frein à
l'élevage ovin. L'appréhension des vols incite les exploitants
à rassembler leur bétail à l'intérieur d'une
bergerie, dans la cour, sur la terrasse des maisons et habituellement dans un
endroit mal éclairé sans ouverture sur l'extérieur. Cette
situation n'est pas sans conséquences sur la santé des animaux et
sur leurs performances. En effet, il ne peut être question
d'améliorer le génotype d'un animal que si ce dernier est en
bonne santé et correctement nourri (DIEDHIOU, 1996).
Le ratio femelle/mâle est en général
faible car résultant du faible déstockage des femelles qui sont
rarement réformées d'une part et de l'abattage précoce des
mâles d'autre part. Une telle situation a des conséquences
néfastes sur la productivité du cheptel (DIEDHIOU, 1996).
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