0. INTRODUCTION GENERALE
0. 1. PROBLEMATIQUE
L'économie est « une science sociale dont
l'objet est l'allocation des ressources rares et limitées par l'homme,
pour satisfaire ses besoins multiples et concurrents de production,
d'échange et de consommation »1(*) dit-on.
Dans le langage courant (vulgaire), nombreux sont ceux qui,
parlant de l'économie, font allusion à la notion
d'épargne2(*) ;
en outre, si d'un côté, certains s'appesantissent sur la
rareté comme soubassement de la pratique économique, d'autres par
contre, insistent sur le fait que l'économie est avant tout une science
sociale. Ce qui revient à dire que : ce sont des hommes qui
mobilisent des ressources tant matérielles que financières...
pour créer une unité productive et font, par la suite, appel
à d'autres hommes, munis d'une certaine expertise, qui leur apportent
leur savoir, leur savoir-faire et leur savoir-être, pour la course
à la valeur ajoutée, au profit ou à la création des
richesses . Ces dernières seront redistribuées sous forme
des dividendes ou de salaire, selon que l'on est respectivement
propriétaire(s) de l'unité productive ou travailleur(s).
En tant que telle, la fonction objective d'une entreprise est
la recherche du profit. Ce dernier est la différence entre les recettes
réalisées et les coûts consentis pour réaliser ces
recettes dont : le capital et le travail. Celui-ci est l'apanage d'une des
ressources de l'entreprise que Rensis LIKERT3(*) a réussi à appeler pour la
première fois par « Ressources Humaines » en lieu et
place du mot « Personnel ». Ainsi, comme l'a si bien
préconisé Adam SMITH, parlant de la division du travail, le
travail dans une entreprise doit être reparti entre plusieurs individus,
eux-mêmes repartis en catégories professionnelles, dans le but
d'identifier la tâche et le rôle que chacun joue, à base
desquels il sera rémunéré.
Bien que constituant un coût de production, les
Ressources Humaines restent une ressource la plus importante, mais la plus
difficile à gérer. Car, contrairement à une machine pour
laquelle, il suffit de respecter les procédures
préétablies pour qu'elle exécute toutes les commandes de
son utilisateur, il n'en est pas pareil à l'homme qui, en venant au
travail, ne laisse pas à la porte les multiples problèmes qui le
préoccupent et qui, par ailleurs, restent non résolus ;
lesquels peuvent affecter l'attitude ou le comportement qu'il pourra adopter
tout au long de la journée, et nuire à son rendement. C'est
à ce niveau que la Gestion des Ressources Humaines se démasque de
l'ancienne théorie de la gestion du Personnel.
Par ailleurs, bon nombre d'auteurs (A. Maslow, F. W. Taylor,
H. Ford, F. Herzberg, E. Mayo, H. Fayol, pour ne citer que ceux-là) ont,
de manière différente, enrichi la théorie de part leurs
recherches, en décrivant pour les-uns, les différents besoins et
facteurs qui stimulent l'homme à être plus productif ou non dans
le travail ; pour d'autres, les attitudes à adopter et les
instruments à la portée des dirigeants, pouvant leur permettre
à favoriser (inciter) dans les chefs de leurs collaborateurs (agents),
un comportement rentable pour l'efficacité de l'entreprise, et
décourager celui qui est contraire aux objectifs de l'organisation.
Toutes ces théories - dont l'apport sur le plan professionnel n'est pas
à redouter- tout en n'étant pas totalement
dépassées, s'avèrent quelques fois peu efficaces pour
apporter des solutions à certains problèmes, vu la
complexité de l'homme.
Ainsi, dans son cours de Séminaire de Gestion des
Ressources Humaines4(*), le
Professeur Hilaire MAKINDU Massamba identifie quelques thèmes
rattachés à la Gestion des Ressources Humaines à
savoir : le recrutement, la rémunération,
l'évaluation, la formation, la promotion, la carrière et la
gestion des pensions du personnel.
Comme nous nous rendons bien compte, la vie d'un agent dans
l'entreprise constitue un cycle entier où l'agent naît (est
recruté et engagé), grandit, vieillit et meurt (en prenant sa
retraite, en démissionnant, par le licenciement ou encore par le
décès). Certes, Une fois engagé, l'ouvrier a droit
à une rémunération ; mais, à son tour,
l'entreprise doit se rendre compte (à travers une évaluation) si
les capacités effectives que possède son nouvel employé
correspondent exactement au profil du poste qu'il occupe ; en cas
d'insuffisance, le soumettre à un recyclage ou à un
perfectionnement ; le promouvoir à un grade supérieur en cas
d'excellence au fur et à mesure que ses années au sein de
l'entreprise augmentent ; lui donner ses décomptes finals à
la fin de sa carrière. De ce fait, nous constatons que, par rapport aux
anciens théoriciens de la gestion du Personnel, dans la Gestion des
Ressources Humaines, l'entreprise est tenue à s'adapter à son
personnel, s'investit même pour lui, mais surtout l'associe à
toutes les décisions qui s'avèrent stratégiques au devenir
d'une entreprise.
Cependant, les entreprises, évoluant dans un
environnement totalement dynamique, sont appelées à adapter, de
manière permanente, leurs besoins en Ressources Humaines aux
réalités conjoncturelles : hausse et baisse de la demande,
évolution de la technologie, l'innovation, la concurrence, etc. Ce, en
se servant d'un outil important à savoir : la Gestion
Prévisionnelle de l'Emploi et de la Compétence (GPEC).
Grâce à lui, l'entreprise prévoit toutes les entrées
et les sorties au rang de son personnel à court, à moyen et
à long terme. Ce qui fait qu'une baisse des ventes par exemple, peut
amener une entreprise à réduire le nombre de son personnel,
à renoncer au recrutement externe, à recourir au chômage
technique ou à la sous-traitance (si cela lui coûte moins) ;
une hausse des ventes peut, par contre, la conduire à augmenter le
nombre de son personnel, soit à augmenter les heures de travail (heures
supplémentaires).
L'Office National des Transports (ONATRA en sigle), une
entreprise congolaise de droit public, dont l'objet social est le transport des
personnes et de leurs biens sur l'étendu du territoire national, et la
gestion des ports maritimes, fluviaux et lacustres, ne s'exclut pas de ces
principes managériaux en matière de la gestion des ressources
humaines, bien que bénéficiaire d'un monopole légal. Si,
aux alentours des années 1970, cette entreprise a fait la fierté
de l'Etat Congolais par sa contribution au Trésor public, par les
rémunérations versées à ses employés, par
l'assiduité de ses services, il n'en est pas le cas aujourd'hui. Comme
pour beaucoup d'entreprises publiques, ses services tournent presqu'au ralenti.
La vétusté de son outil de travail peut en être pour
beaucoup, mais cela peut être en partie tributaire à la prise en
charge de son Personnel.
En effet, depuis un temps, il est remarqué des
pratiques peu favorables à la motivation du Personnel d'une part ;
et à la réalisation des objectifs que l'Etat Congolais assigne
à l'ONATRA à travers le Conseil Supérieur du Portefeuille
(CSP) d'autre part. Nous pouvons citer à titre illustratif :
« les recommandés pour les engagements du personnel, disputes
entre les dirigeants, faibles investissements pour le renouvellement du
matériel de production et du capital humain, écarts importants
entre les objectifs et les moyens »5(*), les arriérés de salaire, une
rémunération qui ne tient pas compte de l'indice de prix à
la consommation, un nombre élevé des agents qui, en principe,
devaient déjà prendre leur retraite, mais que l'entreprise
continue à garder, tant mieux que mal, au rang de ses
employés.
L'ensemble de ces éléments, dont la liste n'est
pas exhaustive, constitue ce que nous avons préféré
désigner comme : « problèmes majeurs de
Gestion des Ressources Humaines ». Car, si par exemple en aval,
les agents qui devaient normalement prendre leur retraite continuent à
être gardés dans l'Entreprise, l'ONATRA est d'avance privé,
en amont, du recrutement de nouveaux agents, qui peuvent apporter un nouveau
souffle dans le climat des affaires de cette entreprise. Or, un agent
âgé et affaibli, bien que disposant d'une certaine
expérience des tâches qu'il a eue à effectuer tout au long
de sa carrière, ne produit pas beaucoup comme au moment où il
était jeune. Pourtant, avec les primes d'ancienneté et la
rémunération liée à l'acquisition de nouvelles
compétences, l'ONATRA engage beaucoup plus de fonds pour supporter son
employé, qu'il ne l'utilise réellement. N'est-ce pas là un
travail à perte ?
Ainsi dit, le problème recherché dans notre
étude peut se résumer à travers les questions
suivantes :
Ø Quels sont les problèmes majeurs qui rongent
la Gestion du Capital humain de l'Office National des Transports ?
Ø A quoi pouvons-nous réellement attribuer
l'origine de ces problèmes ?
Ø Pourquoi l'Office National des Transports
n'arrive-t-il toujours pas à trouver des solutions efficaces contrant
ces fléaux, et préfère fonctionner avec une épine
dans sa jambe ?
0.2.
HYPOTHESES DE TRAVAIL
A notre niveau, après avoir
énuméré les problèmes que nous connaissons dans les
lignes qui précèdent6(*) :
Ø Nous tentons, dans un premier moment, d'attribuer
l'origine des problèmes qui rongent la gestion du capital humain de
l'ONATRA aux changements permanents des Comités de Gestion qui, bien
qu'exécutant, sous mandant, les recommandations du Conseil
Supérieur du Portefeuille, ne disposent pas d'une même politique
de Gestion des Ressources Humaines, pas non plus des mêmes
priorités sur ses problèmes ;
Ø A notre avis, si l'Office n'arrive toujours pas
à trouver des solutions contrant ces problèmes, c'est parce que
ses recettes actuelles ne peuvent, en elles seules le lui permettre; car, rien
que les charges du personnel pourraient consommer « 90 à
95% »7(*) du
Chiffre d'Affaire de cette Entreprise. Ce qui revient à dire que le
budget alloué au Département des Ressources Humaines ne peut
couvrir toutes les dépenses relatives à la prise en charge du
Personnel. Nous supposons, en outre, que, suite aux différents
changements politiques que le Pays a connus durant la période allant de
1990 à 2006, l'ONATRA ait revu son effectif à la hausse. Ce qui
fait qu'il ne soit pas non plus en mesure de continuer à prendre tous
ses effectifs actuels en charge.
0.3. INTERET ET JUSTIFICATION DU CHOIX
L'élément moteur nous ayant conduit à
opter pour ce sujet est que : durant l'année 2009, s'il y a eu des
syndicats qui ont été en ébullition à Kinshasa,
ceux du secteur public ont souvent été à la une des
médias, pour ne citer que le cas des travailleurs de l'ONATRA. Et
souvent pour une seule réclamation : la révision à la
hausse du barème salarial, soit le départ d'un membre du
Comité de Gestion.
C'est pourquoi, à travers ce sujet, nous voulons
(ensemble avec nos lecteurs et loin de réclamer une étude
exhaustive) nous faire une idée sur les problèmes qui ruinent ce
domaine de l'économie appliquée à savoir : la Gestion
des Ressources Humaines. Ce, à travers une de grandes entreprises du
portefeuille de l'Etat Congolais qui n'est autre que l'Office National des
Transports. Notre objectif dans cette étude est de savoir si la
rémunération est le seul point de désaccord entre les
syndicats et les gestionnaires de cette entreprise, ou si d'autres
existent ; mais aussi, jauger à quel niveau les théories
apprises à l'Université sont appliquées dans le monde
professionnel.
0.4. METHODES ET TECHNIQUES DE TRAVAIL
Tout travail scientifique suppose d'une part une
méthode ou « un ensemble de règles ou de
procédés pour atteindre dans les meilleures conditions (temps,
argent, hommes ...) un objectif »8(*); mais aussi, une technique, conçue ici comme
« un moyen pour atteindre un but situé au niveau des faits
d'étapes pratiques qui implique l'utilisation d'outils, d'instruments,
de machines, de gestes ou d'étapes comportant des procédés
opératoires, rigoureux, définis, transmissibles, susceptibles
d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions
adaptées au genre des problèmes et des phénomènes
en cause »9(*)
d'autre part. C'est pourquoi, nous énumérons, dans les lignes qui
suivent, les procédures que nous avons entamées, et les outils
utilisés pour collecter les informations recherchées.
En effet, dans le cadre de notre travail, nous avons eu
recours aux méthodes et techniques suivantes : les méthodes
historique, structuro-fonctionnelle et statistique nous ont respectivement
permis de (d') :
o retracer les grands événements
socio-économiques ayant présidé à la
création de l'ONATRA alors appelé Office d'Exploitation des
Transports Coloniaux « OTRACO » en sigle, et les grands
moments ayant caractérisé sa gestion jusqu'à nos jours;
o comprendre la structure organisationnelle régissant
l'administration et le climat des affaires au sein de l'ONATRA. Bref, de savoir
tel agent, occupant un poste donné repris dans l'organigramme, fait
quoi, de qui reçoit-il des ordres et à qui les
donne-t-il ;
o traiter les informations chiffrées (relatives
à la mobilité des agents, à la masse salariale, à
la formation ...) mises à notre disposition et utiles à cette
étude.
Quant à elles, les techniques documentaires,
d'enquête, et la technique d'observation participante nous ont
respectivement permis de (d') :
o consulter les écrits portant sur la Gestion des
Ressources Humaines à travers certains ouvrages, les revues, les
dictionnaires, les rapports et bilans, et par le net ;
o recueillir les informations orales en couvrant un contact
physique avec certains agents et cadres de l'ONATRA durant notre stage
académique dans cette entreprise ;
o observer et vivre quelques us et coutumes faisant partie de
la culture de travail des agents de l'ONATRA.
0.5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Le domaine des ressources humaines couvre un champ
d'études très diversifié tant sur le plan spatial que
temporel. Ainsi, afin de mener à bonne fin nos recherches, nous avons
étalé cette étude, du point de vue temporel, sur la
période allant de 2000 à 2009 ; et dans l'espace, nous avons
opté pour l'Office National des Transports dans son siège social
du Boulevard du Trente Juin à Kinshasa. A cet effet, notre étude
a été essentiellement menée dans le Département des
Ressources Humaines, à la Direction du Personnel.
0.6. DIFFICULTES RENCONTREES
Nous avons fait face aux écueils suivants durant la
quête des informations indispensables à un bon aboutissement de ce
travail :
o Le coût de recherche (ressources financières
nécessaires pour mener à bien nos recherches) ;
o Le caractère confidentiel de certaines
informations ;
o Indisponibilité des personnes à
contacter ;
o La rareté de certains ouvrages
spécialisés dans notre bibliothèque ;
o Méfiance de certains agents de l'ONATRA à
répondre à nos questions ou mieux à mettre à notre
disposition des informations utiles à ce travail ;
o Le coût de transport, les embouteillages ;
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion générales,
nous avons divisé notre étude en deux parties. La
première, intitulée « Considérations
théoriques sur la Gestion des Ressources Humaines »
comprend trois chapitres. Le premier chapitre qui traite des Vocables utiles
à la gestion des entreprises et des organisations est divisé en
cinq sections ; dans le deuxième, nous retraçons un petit
historique de la Gestion des Ressources Humaines en cinq sections ; le
troisième et dernier chapitre de cette partie qui traite des
thèmes relatifs à la GRH, est étalé en cinq
sections.
La deuxième partie de notre étude est
intitulée : « Approche pratique de la Gestion
des Ressources Humaines à l'Office National des
Transports » est étalée en quatre chapitres. Dans
le premier, nous décortiquons les grandes lignes du fonctionnement de
l'ONATRA en six sections ; le deuxième chapitre traite, quant
à lui, de l'organisation du Département des Ressources Humaines
de l'ONATRA en trois sections ; le troisième chapitre
dénommé « la Gestion du Personnel à
l'ONATRA » est subdivisé en cinq sections. Enfin, le
quatrième et dernier chapitre traitant de l'analyse des problèmes
qui affectent la GRH à l'ONATRA sera étalé en cinq
sections.
PREMIERE PARTIE
CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR LA GESTION DES
RESSOURCES HUMAINES DANS DES ORGANISATIONS ET ENTREPRISES
INTRODUCTION
Pour une grande partie de l'opinion, tant sur le plan
professionnel que sur le plan scientifique, les théories relatives aux
organisations, aux entreprises et à leurs modes de gestion, mais surtout
celles qui concernent la gestion des ressources humaines, ne convergent souvent
pas dans le même sens avec les pratiques rencontrées dans ce(s)
domaine(s).
Cet écart observé est souvent exacerbé
par le fait de contingence qui met en avant-plan le contexte dans lequel la
structure mise en place évolue, mais aussi la forme que ses concepteurs
veulent lui attribuer.
Est-il que dans le domaine économique, le constat est
que : les pratiques prennent une vitesse de croisière que les
théories ne les suivent. De ce fait, les théoriciens se servent
d'une manière de faire (répétitive) relative à un
thème économique, ou mieux d'un comportement devenu habituel dans
un autre domaine, pour formaliser une théorie. Dès lors, ces
théories formalisées constituent un point de départ,
donnant une orientation aux autres chercheurs qui prétendent approfondir
cette question traitée. Cette étude peut donc se réaliser
dans le même environnement, mais à un autre moment ; ou
encore dans un autre environnement, comme il en sera question pour nous dans ce
travail.
Ainsi dit, la littérature couchée dans cette
première partie s'articule autour des trois chapitres qui nous
permettent : d'abord, d'appréhender la philosophie des
organisations, celles des entreprises, en mettant un accent sur les concepts
« pouvoir et leadership » (cf. chapitre
premier) ; de retracer en suite, les grands événements
économiques et sociaux ayant accompagné l'évolution de la
Gestion des Ressources Humaines en partant de premiers théoriciens de la
Fonction Personnel jusqu'à nos jours (dans le deuxième
chapitre) ; de décortiquer enfin, les quatre thèmes de
gestion des ressources humaines retenus dans notre étude dont : le
recrutement, la rémunération, l'évaluation, le formation.
(Cf. chapitre trois).
CHAPITRE PREMIER :
DEMINAGE DE QUELQUES VOCABLES
INTRODUCTION
Nous voulons dans ce chapitre répondre essentiellement
à quatre préoccupations à savoir : primo :
Qu'est-ce qu'une organisation, quels en sont les modèles et sur base de
quels critères un modèle se démasque-t-il d'un autre
(section 1) ; secundo : Qu'est-ce qu'une entreprise, quels en sont
les types, les objectifs poursuivis et comment fonctionne-t-elle (Section
2) ; tertio : Qu'est-ce qui confère à un individu un
pouvoir ou une autorité sur un autre, et combien de type de pouvoir
distinguons-nous (section 3) ; quarto : Comment est-ce qu'un leader
(un dirigeant) réagit-il face à un comportement qu'affiche son
(ses) subalterne(s), en vue de sauvegarder les intérêts de
l'entreprise, et quelle différence y a-t-il entre un leader et un
gestionnaire (section 4).
SECTION 1. NOTIONS
D'ORGANISATION
I.1.1. Notions
Le concept « organisation » est d'usage
régulier dans notre vécu quotidien. Pour mieux
l'appréhender et tenter de lui attribuer une définition, partons
avec Jérôme MUTOMBO10(*) de ces deux exemples :
Ø Mon organisation personnelle m'a
permis de terminer mon cycle académique au bout des cinq
ans ;
Ø Notre organisation a
réalisé des résultats très performants au cours de
ces cinq dernières années et projette d'en faire autant dans les
dix prochaines années.
A mieux comprendre, le concept
« organisation » illustré dans le premier exemple
signifie : « agencer son travail, ses affaires de façon
harmonieuse ; préparer une activité selon un plan
précis, la mettre en ordre de façon à la faire
fonctionner »11(*). Celui auquel nous faisons référence
dans le deuxième exemple renvoie à une institution ; mieux
à ce que Henry Mintzberg définit comme « un ensemble de
personnes entreprenant une action collective à la poursuite de la
réalisation d'une action commune »12(*). Dans ce cas, une entreprise,
une école, une banque, un parti politique ... sont des organisations.
A la lumière de ce qui précède, nous
parvenons à ressortir trois conceptions du terme organisation :
Ø d'abord, organisation comme manière
personnelle de procéder pour réaliser une tâche ou pour
atteindre un objectif ;
Ø en suite, organisation comme une entité
hébergeant des hommes qui, grâce à certains outils,
poursuivent un but commun ;
Ø enfin, organisation comme une structure naturelle
dont le fonctionnement ne nécessite pas réellement la
présence d'une réglementation appropriée. Ainsi, la tribu,
la famille, le clan et les groupes d'ami ne sont pas des organisations.
Pour contourner la difficulté sémantique du
terme organisation, la culture anglo-saxonne fait appel à deux
mots différents13(*) :
Ø organization pour
désigner une entité comme la famille ;
Ø organizing, se rapportant
à l'acte d'organiser, à une structure comme une entreprise,
une ONG, etc.
De ce fait, l'Organizing se démasque de l'Organization
pour trois raisons que nous représentons dans le tableau
suivant :
Tableau N°1. Différence entre Organizing et
Organization dans la conception
Anglo-saxon
ORGANIZING
|
ORGANIZATION
|
o Il y a division du travail, planification des
tâches.
|
o Pas de division spécifique du travail entre les
membres.
|
o Il y a séparation des pouvoirs et des
responsabilités fondées sur des bases rationnelles et sur la
compétence ; on note par ailleurs l'existence des centres de
décision et de contrôle.
|
o Le pouvoir est naturel, et presque traditionnel ;
|
o Il y a mobilité et substitution du personnel
(remplacement et mutation)
|
o Pas de remplacement, pas de substitution des membres. La
position occupée est à vie.
|
Source : Notre adaptation de la pensée de
CRENER et B. MONTEIL.
L'étude que nous menons dans ce travail
s'intéresse à l'Office National des Transports dont le mode de
fonctionnement est assimilé à l'organisation comme Organizing.
Ainsi, dans les quatre points suivants de cette section, nous allons nous
intéresser aux quatre approches des organisations sur base de
l'élément clé qui caractérise chacune d'elles. Il
s'agit des approches :
Ø Mécaniste ;
Ø Contextuelle ou de la contingence ;
Ø Culturelle ;
Ø Politique
I.1.2. APPROCHE MECANISTE DES
ORGANISATIONS
Parmi les défenseurs de ce modèle, nous citons
Taylor, Ford, Fayol, Smith ... . D'après ce modèle,
l'organisation est conçue comme « un instrument au service
d'une activité finalisée ; un lieu rationnel ; un objet
susceptible d'être planifié, programmé et
contrôlé »14(*). Ce modèle détermine une bonne
manière par laquelle toute organisation doit procéder pour
escompter des meilleurs résultats, et augmenter son rendement.
Ainsi, Taylor, pionnier de l'Organisation Scientifique du
Travail « OST » (autrement dit Direction Scientifique de
l'Entreprise) prône cinq principes élémentaires
rattachés aux ressources humaines15(*) :
Ø Faire passer du travailleur au dirigeant toute la
responsabilité de l'organisation du travail : les dirigeants
doivent assumer toute la réflexion concernant la planification et la
conception du travail, ne laissant au travailleur que l'exécution de la
tâche ;
Ø Avoir recours à des méthodes
scientifiques pour déterminer la méthode la plus efficace pour
effectuer le travail ; préparer la tâche de l'ouvrier dans
cet optique, en indiquant la façon exacte de l'accomplir ;
Ø Choix de l'individu le mieux qualifié pour
accomplir la tâche ainsi conçue ;
Ø Former l'ouvrier à travailler de façon
efficace ;
Ø Surveiller le rendement du travailleur pour s'assurer
qu'il utilise les méthodes appropriées et que les
résultats souhaités s'en suivent.
Pour mieux élucider la conception mécaniste de
l'organisation, nous partons de l'exemple suivant : « Les
dirigeants de l'ONATRA constatent une progression du taux d'absentéisme
au travail dans les chefs de leurs agents et par conséquent, une baisse
du chiffre d'affaire. Ils se décident pour contrer ce fléau
d'imposer une liste de pointage au début et à la fin du travail
journalier d'une part, et s'engagent, d'autre part, à octroyer des
primes individuelles et collectives pour tout dépassement des
prévisions en termes de chiffre d'affaire ou de la production, et pour
toute économie des dépenses dans les centres des
frais ».
Dans cet exemple :
o ONATRA= Organisation conçue comme une
Machine ;
o LES AGENTS= Instrument permettant de réaliser les
prévisions ;
o LISTE DE POINTAGE & PRIMES= Outils de
rationalisation du travail.
En somme, nous remarquons que l'organisation est conçue
ici comme étant une machine, les ressources humaines sont un instrument
au service de cette machine. Et l'élément important pour
l'organisation est les outils de rationalisation.
Des aspects positifs de ce modèle, nous retenons qu'il
est efficace et compatible :
o A un environnement stable et prévisible ;
o Aux tâches répétitives et
standardisées ;
o A une division explicite des rôles clairement
définis de chaque agent dans l'organisation ;
o A une production des biens et services identiques en grand
nombre.
Des aspects négatifs de ce modèle, on
retient :
o Difficultés d'adaptation aux changements de
l'environnement, notamment aux mouvements conjoncturels ;
o Aliénation du travailleur suite à
l'exécution répétée des tâches sensibles.
Cependant, cette forme d'organisation reste d'actualité
dans les restaurants, les hôpitaux, les institutions carcérales,
etc.
I.1.3. APPROCHE CONTEXTUELLE DE
L'ORGANISATION
Cette approche rejette toute idée de prévoir une
meilleure voie de s'organiser et de planifier les tâches. En effet, Henry
Mintzberg, un des pionniers du modèle souligne
qu' « aucune organisation ne dispose d'assez
d'éléments pour tout prévoir et rejeter tout apprentissage
ultérieur »16(*).
Pour lui, l'organisation est un système composé
de plusieurs sous-systèmes qui dépendent de l'environnement.
Toute organisation est également constituée des
caractéristiques qu'il appelle « configurations ».
« Lorsque ces caractéristiques sont mal associées,
c'est-à-dire lorsque des caractéristiques incompatibles sont
réunies, l'organisation ne fonctionne pas correctement et ne se trouve
pas dans un état d'harmonie naturelle »17(*).
Il rassemble au total sept types d'organisations en
réunissant d'abord des composantes facilement détectables dans
chaque organisation, puis les modes de coordination du travail. Ainsi dit,
nous énumérons des structures qui composent une organisation dans
les lignes qui suivent :
A. Composantes d'une organisation
d'après Mintzberg
Les éléments suivants composent la structure
d'une organisation :
Ø Le sommet stratégique :
c'est la (les) personne(s) qui, grâce à un capital et une
idée donnée, prend (prennent) l'initiative de créer une
unité productive. C'est en quelque sorte le chef d'entreprise, celui qui
donne naissance à une entreprise ;
Ø Le centre opérationnel :
ce sont les ouvriers auxquels le chef fait appel pour concourir directement
à la production et à la vente des biens et services ;
Ø La ligne hiérarchique :
(autrement dit Elément médian), elle est formée d'un
ensemble de personnel qui joue le rôle d'intermédiaire entre le
sommet stratégique et le centre opérationnel au fur et à
mesure que l'entreprise grandit. Du rang de ceux-ci, on cite des directeurs
d'usine, responsables de marketing, le chef d'atelier... ;
Ø La technostructure : ensemble
d'analystes chargés de concevoir les systèmes concernant la
planification formelle et le contrôle du travail, la standardisation du
travail, mais ils ne font pas partie de la ligne hiérarchique. On cite
les experts, les ingénieurs, les cadres des fonctions
comptabilité, planification, méthodes, formation ;
Ø Le Support logistique :
ensemble des personnes qui procurent aux membres de l'organisation les
services nécessaires à leur activité (ou services
indirects au reste de l'entreprise). A titre d'exemple, le conseiller
juridique, relation humaine, recherche, développement, réception,
restauration, propriété ...
Il suffit d'avoir ces cinq éléments pour se dire
être en face d'une entreprise. Mais, toute entreprise n'est pas
obligée de revêtir en son sein ces cinq éléments
pour fonctionner. Elle commence avec deux ou trois configurations, mais au fur
et à mesure qu'elle croît, elle sentira le besoin de faire appel
aux deux ou trois restantes.
B. Modes de coordination de travail
Mintzberg identifie également cinq modes de
coordination du travail. Il s'agit de:
Ø L'ajustement mutuel : il
consiste à s'accorder à une communication informelle entre deux
artisans dans un atelier, personne ne disposant d'une autorité sur
l'autre ;
Ø La supervision directe : par
laquelle un responsable hiérarchique donne des instructions à des
subordonnés et contrôle leur travail ;
Ø La standardisation des
procédés : les procédures de travail sont
consignées d'avance, l'exécutant suit la programmation sans le
concours d'une tierce personne ;
Ø La standardisation des
résultats : au lieu de spécifier des
procédés de travail, on fixe seulement les résultats
à atteindre ;
Ø La standardisation des
qualifications : cela est d'application pour les travaux
nécessitant une qualification élevée, et une large
autonomie de l'exécutant. Il est difficile de prévoir au
départ les résultats et les procédures.
C. Types d'organisations
Pour Mintzberg, « l'objectif principal de la
structure est de coordonner les travaux repartis de différentes
manières ; et c'est la manière dont cette coordination est
assurée -par qui et avec quoi - qui indique à quel type
d'organisation on a à faire »18(*). Il distingue d'abord cinq types d'organisation qui
suivent :
Ø L'Organisation entrepreneuriale ou Structure
simple : la coordination est assurée au sommet
stratégique par un commandement direct, c'est le chef qui donne des
ordres. Cette organisation fonctionne avec un minimum de personnel au centre
opérationnel et un élément médian ;
Ø L'Organisation mécaniste ou bureaucratie
industrielle : la coordination dépend de la normalisation du
travail, travail dont les normes sont établis par la technostructure
(standardisation des procédés) ;
Ø La Bureaucratie industrielle : la
coordination se fait par la normalisation des compétences des membres du
personnel, notamment dans le centre opérationnel, et d'un personnel
fonctionnel considérable pour faire marcher l'ensemble ;
Ø L'Organisation divisionalisée :
l'entreprise ici est décomposée en plusieurs divisions dont les
responsables de chaque division jouissent d'une autonomie de gestion. La
coordination est assurée par la normalisation de la production et de la
performance ;
Ø L'Organisation innovatrice ou
l'Adhocratie : la coordination se fait par ajustement mutuel. Elle
concerne des activités tournées vers l'innovation avec des
personnels hautement qualifiés. On peut ranger ici l'industrie
aérospatiale, la pétrochimie, l'informatique.
Il en ajoute par la suite deux autres types dont :
Ø L'Organisation missionnaire :
centrée sur l'idéologie de l'organisation. La coordination est
fondée sur la standardisation des normes et des croyances. Ces types
mettent en avant-plan la culture ;
Ø L'Organisation politique : elle est
centrée sur le conflit de pouvoir et d'intérêt.
En somme, le modèle de contingence est basé sur
l'idée importante d'adapter le facteur humain à son contexte.
« L'organisation est considérée comme un Organisme et
les Ressources Humaines sont un sous-système de cet
organisme »19(*). D'après les artisans de ce modèle dont
Mintzberg, le Modèle mécaniste prôné par Taylor est
une forme d'organisation, mais ne constitue pas une meilleure voie pour
escompter valablement les résultats prévus car, l'organisation en
soi est fonction de plusieurs éléments homogènes qui
dépendent de l'environnement dans lequel ils évoluent, dont les
paramètres de conceptions et les facteurs contextuels qui permettent de
donner lieu à telle ou telle autre forme d'organisation.
En fait, dans le raisonnement mécaniste, l'organigramme
consisterait à une étude descriptive de ce qui existe, ou de ce
qui a été conçu et qui, peu importe les mouvements sociaux
et économiques, ne peut être modifié. Par contre, dans le
raisonnement contextuel, on va comprendre pourquoi cette structure existe comme
telle, elle peut ne pas fonctionner comme elle est décrite.
I.1.4. APPROCHE CULTURALISTE
DES ORGANISATIONS
Les expressions concrètes de la culture d'entreprise
sont, selon les auteurs, assez variées : certains mettent l'accent
sur des valeurs et comportements ; d'autres sur les symboles et
représentations communes. Jacques Elliot20(*) définit la culture d'entreprise comme
« son mode de pensée et d'action habituel, plus ou moins
partagé, et qui doit être appris et accepté ».
Le modèle culturaliste consiste à faire
adhérer les individus à une culture commune. L'organisation est
perçue comme Une Communauté (une famille, une tribu) et
les Ressources Humaines comme Les Membres de la communauté. Les
membres doivent de ce fait, avoir des références qui les rendent
homogènes. Ils ont d'une part des valeurs à quoi ils
croient, et d'autre part des pratiques (qui sont en fait des
manifestations de ces valeurs). Ce sont donc des valeurs qui expliquent le
décalage de comportement entre les membres, mais aussi avec les autres
membres n'appartenant pas à la communauté.
HOFSTEDE distingue trois types de culture : naturelle,
collective et individuelle. Il retrace quatre étapes qu'on observe
lorsque deux se mettent ensemble (interculturel) à savoir :
Ø L'euphorie de la découverte :
ici l'individu est dans la joie de la découverte de la culture, et il
est plus orienté vers les sentiments positifs de l'autre culture. Il n'y
a pas encore rencontre de deux cultures ;
Ø Le choc culturel : l'individu commence
à découvrir un peu d'éléments négatifs de
l'autre culture et modifie son comportement par rapport à ces
éléments ;
Ø L'acculturation : les deux cultures se
mettent en place et l'individu s'adapte à la nouvelle forme de culture.
Il commence à trouver normales des pratiques qui lui étaient
auparavant taboues ;
Ø La stabilité : l'individu
commence à vivre à la manière des habitants de son milieu
d'accueil.
Par ailleurs, HOFSTEDE met en place quelques indicateurs
permettant de différencier une culture à une autre. Ces
indicateurs montrent à quel point une culture nationale peut
déterminer la conduite de l'individu au travail. De ceux-ci nous
citons :
Ø La distance hiérarchique : c'est
l'écart de relation existant entre le chef et son subalterne. Cette
distance peut être élevée dans une culture et faible dans
une autre ;
Ø Le Niveau de contrôle
d'incertitude : c'est la capacité qu'a une
société à accepter le risque ou l'incertitude dans son
environnement ;
Ø Individualisme face au collectivisme :
cette opposition permet de détecter jusqu'à quel niveau les
individus peuvent répondre d'eux-mêmes à des questions
(situations) qui se posent, ou encore en groupe. Cela va dans le sens de la
prise des décisions ;
Ø Masculinité et
féminité : cette approche reflète l'importance
accordée aux pratiques qui ont été traditionnellement
masculines ou féminines. Parmi les masculines figurent la
compétitivité, l'ambition, l'accumulation des richesses, la
rationalité, etc. les valeurs féminines révèlent
pour leur part du Consensus, des relations affectives, de l'intelligence
émotionnelle, etc.
Ø L'orientation à long terme et
l'orientation à court terme : le long terme mesure
l'importance que nous accordons au futur vis-à-vis du présent et
du passé. Dans les sociétés à long terme, la
persévérance et l'épargne sont mieux mises en valeur. Dans
les sociétés à court terme, le respect des traditions et
la réciprocité des faveurs et des cadeaux sont prioritaires.
Par ailleurs, deux autres auteurs se sont
intéressés aux facteurs de différenciation des
entreprises, aux facteurs d'excellence, dans le but de comprendre ce qui
apporte l'avantage concurrentiel à l'entreprise dans la manière
de partager des valeurs communes. Il s'agit des modèles
développés respectivement par TROMPENAARS et HAMPDEN-TURNER. Ils
partent de trois postulats qui leur permettent de formaliser leurs
modèles à savoir :
Ø La relation avec d'autres personnes ;
Ø La gestion du temps (le temps qui passe) ;
Ø La façon d'être avec le monde
extérieur (l'environnement).
Et un autre auteur, du nom de SAINSAULIEU21(*), s'atèle de son
côté à l'étude de l'identité au travail.
Commençons par étudier les modèles de nos deux auteurs sus
cités.
S'agissant du postulat « relation avec les
autres », ces auteurs distinguent cinq indicateurs :
Ø L'universel ou le particulier : il
s'agit de la préséance soit des règles, soit des relations
personnelles. Pour l'universaliste, il existe des normes qui
impérativement s'appliquent à tous ; mais pour le
particulier, la solution à un problème dépend des
cas ;
Ø L'individualisme ou le collectivisme :
pour les individualistes, la responsabilité, la prise des
décisions est l'apanage d'un seul individu, qui assume toutes les
conséquences qui pourront éventuellement arrivées. La
tendance universaliste prône le contraire, les décisions doivent
être le fruit d'un consensus de tous les membres ;
Ø Objectivité et
subjectivité : il s'agit du degré des sentiments
exprimés. La culture objectiviste prône la neutralité des
individus devant des problèmes. Les individus doivent éviter
d'exprimer leurs émotions personnelles. Par contre, dans la culture
subjectiviste, on peut très librement étaler ses émotions
personnelles ;
Ø Le degré d'engagement diffus :
les cultures diffuses considèrent qu'il n'y a pas de différence
entre la vie privée et la vie professionnelle. La culture limitée
étale une nette démasquassion entre la vie professionnelle d'un
agent et sa vie privée ;
Ø Le statut attribué ou acquis :
dans la culture de statut attribué, le statut social d'un individu est
fonction de l'âge, de la profession, des diplômes. La culture de
statut acquis quant à elle, n'estime que le statut social se fonde sur
les résultats et le développement économique.
A propos du postulat « gestion du temps qui
passe », les deux auteurs distinguent deux cultures :
Ø La culture séquentielle : pour
elle, toute activité a son heure, sa place, elle ne peut s'enchainer. Le
temps peut être comparé à une marchandise qu'il faut
utiliser jusqu'au bout. Il est programmé et il existe des outils
très poussés de planification : la montre, le calendrier,
les horaires ;
Ø La culture synchrone : ici, les
individus peuvent mener plusieurs activités de façon concomitante
et attachent moins d'importance à la ponctualité. Lors des
réunions, ils peuvent les interrompre à tout moment, tout en
faisant des remarques, et recommencer plus tard.
Au niveau du rôle de notre environnement naturel,
TROMPENAARS et HAMPDEN-TURNER distinguent également deux types de
culture22(*) :
Ø Celles qui estiment qu'il faut contrôler la
nature, l'assujettir et lui imposer notre volonté ; ici
l'entreprise est considérée comme une machine qui obéit
à ceux qui la conduisent ;
Ø D'autres croient plutôt que l'homme est partie
intégrante d'une nature qu'il doit respecter. Ici, l'entreprise est un
fruit de la nature. Il faut considérer la nature et ses lois, et viser
à vivre en harmonie avec elles.
Pour sa part, Renaud Sainsaulieu s'intéresse comme dit
haut, à la socialisation des individus au travail, mieux à la
construction des identités au travail. La socialisation renvoie aux
procédures qu'entame un individu pour acquérir les modèles
culturels de la société dans laquelle il fait partie
intégrante et il agit. Il distingue deux types de
socialisation :
Ø Primaire : qui se fait à travers
les institutions telles que l'éducation, la famille, la
religion ;
Ø Secondaire : se fait essentiellement
par le travail dans l'entreprise. Ce qui revient à dire que, de nos
jours, l'entreprise construit une part importante de l'identité sociale
et des réseaux de relation avec les individus.
I.1.4. LES MODELES
POLITIQUES
Il consiste à régler les différents
intérêts en présence entre acteurs. L'organisation est
conçue comme un système politique et les Ressources
Humaines sont des acteurs ayant des intérêts multiples.
Lorsqu'alors les intérêts se confrontent les-uns des autres, ils
réussissent à dicter le comportement de chaque acteur. Le
défaut de ce modèle se trouve au niveau de cette dernière
conception.
SECTION 2.
L'ENTREPRISE23(*)
I.2.1. Les
généralités
Dans un sens économique, une entreprise est une
structure économique et sociale comprenant une ou plusieurs personnes
travaillant de manière organisée pour fournir des biens et
services à des clients dans un environnement concurrentiel (le
marché) ou non concurrentiel (le monopole).
L'entreprise individuelle ou en nom propre est
exploitée par une personne physique seule, une entreprise individuelle
n'a pas de personnalité ni de patrimoine distinct de ceux de la personne
physique qui l'exploite.
Une entreprise est initiée et dirigée par un
entrepreneur. Elle se différencie du simple projet dont l'organisation
est destinée à se dissoudre à son terme. L'entreprise est
plutôt conçue dans la durée et pour la conduite de
plusieurs projets similaires, ce qui implique une pérennité des
structures (exemple : machines, ressources humaines, actionnaires).
Pour exister dans un environnement concurrentiel, une
entreprise doit satisfaire ses clients pour générer un profit (ou
bénéfice), c'est-à-dire réaliser un chiffre
d'affaires supérieur à la somme des coûts (salaires et
charges, achats, frais de fonctionnement, amortissement des investissements,
impôts et taxes, etc.).
Les entreprises doivent par conséquent assumer la
gestion de quatre types d'activités interdépendantes :
o La gestion d'une production, matérielle ou
immatérielle ;
o La gestion d'une main-d'oeuvre ;
o La gestion des relations avec un marché ;
o La gestion des problèmes de financement.
I.2.2. L'entrepreneur
L'entrepreneur est avant tout un individu qui anticipe un
besoin, assemble et organise les outils et les compétences
nécessaires pour satisfaire ce besoin. Ce faisant, il prend le risque
que ce besoin ne se matérialise pas ou que les moyens qu'il a mis en
place pour le satisfaire se révèlent inadéquats.
Historiquement, l'entrepreneur est un intermédiaire, un courtier en
travail : on lui passe des commandes fermes de biens ou de services, il
recherche les ouvriers qui vont produire chacun une partie de cette commande et
il assure de la bonne livraison. Ceci dans un contexte où la division du
travail est trop peu marquée, où les ouvriers travaillent
à domicile, et disposent de leurs outils et même de leurs machines
(métier à tisser par exemple).
Avant la révolution industrielle, un entrepreneur est
surtout un « homme-orchestre » capable d'optimiser les
besoins en capitaux et les ressources humaines pour mener une activité
licite et profitable. Pour ce faire, ses connaissances juridiques deviennent de
plus en plus nécessaires car l'accès au marché le
requiert. Par ailleurs, l'entrepreneur peut, lorsque son profil est
plutôt celui d'un créateur, laisser par la suite la fonction de
chef d'entreprise à un gestionnaire rémunéré.
Avec la révolution industrielle, les entrepreneurs
changent, ils s'équipent de machines et conservent les ouvriers
longtemps, ce qui donne naissance aux entreprises au sens traditionnel. Dans
l'économie moderne, où les services ont pris le pas sur
l'industrie, la notion d'employé a pris elle aussi le pas sur celle
d'ouvrier.
Une entreprise repose sur un certain nombre de fonctions
vitales qui assurent son fonctionnement. Généralement, les
entreprises instaurent une hiérarchie parmi les employés :
ceux qui sont situés à un échelon inférieur
(ex. : équipiers, collaborateurs, employés...)
obéissent à ceux situés à un échelon
supérieur (managers, cadres, chef de projet...).
I.2.3. Typologie et statuts
juridiques
Les entreprises peuvent être classées selon
plusieurs critères :
I.2.3.1. Classification par Activité
A l'origine, on parlait d'entreprise que pour :
o Entreprise commerciale : activité consistant
à acheter des biens pour les revendre sans transformation ;
o Entreprise industrielle : activité de
transformation des matières premières et de vente des produits
finis (ou semi-finis), elle appartient au secteur secondaire, celui de la
transformation.
o Entreprise artisanale : activité civile de
production ou de transformation faites à pied d'oeuvre. Le plus souvent,
il s'agit de métiers du bâtiment et les entreprises emploient
moins de dix salariés ;
o Entreprise agricole : elle produit des biens agricoles
(céréales, légumes, bois, bétail, ...) et les
vend ;
o Entreprise de pêche : elle pêche du poisson
et la transforme dans le but de le revendre.
Activités auxquelles on ajoute :
o Société de service : elle revend un
travail sans fabrication d'objets physiques ;
o Profession libérale : activité civile
correspondant à une profession réglementée.
I.2.3.2. Classification par secteur
économique
On distingue principalement trois secteurs économiques
dont :
o Secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche,
parfois mines) ;
o Secteur secondaire (industrie, bâtiment et travaux
publics) ;
o Secteur tertiaire (les services).
I.2.3.3. Classification par taille et impact
économique
D'après la loi n°06/004 du 27 Février
200624(*) portant
régime fiscal applicable aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) en
matière d'impôt sur les revenus professionnels et impôt sur
le chiffre d'affaires à l'intérieur, définit une PME comme
« toute entreprise, quelle que soit la forme juridique qui emploie un
personnel de moins de 200 personnes, et dont la valeur du bilan ne
dépasse pas l'équivalent en Francs Congolais de 1.500.000 Francs
Fiscaux. Cette loi classe les Petites et Moyennes Entreprises en deux
catégories :
o La première catégorie comprend les PME dont le
chiffre d'affaires se situe entre l'équivalent de 50.001 Francs Fiscaux
et 400.000 FF, lesquelles sont soumises d'une part à l'obligation de la
tenue de la comptabilité et d'autre part, au régime d'imposition
de droit commun à savoir : l'imposition du bénéfice
réel ;
o La deuxième catégorie comprend les PME dont le
chiffres d'affaires annuel se situe entre l'équivalent en Francs
Congolais de 10.001 et 50.000 FF et qui sont également astreintes
à la tenue d'une comptabilité peut être de type
réduit. Dans cette catégorie, il y a possibilité d'opter
sous certaines conditions, pour l'imposition selon le régime de droit
commun. A propos, les PME ayant réalisé le chiffre d'affaires
annuel de moins de 10.000FF relèvent quant à elles du
régime de la patente, dont la gestion revient désormais aux
entreprises administratives (territoriales) décentralisés (la
commune, le territoire, la mairie).
En changeant de région, nous découvrons
qu'à propos de la classification par taille et impact économique,
la définition de la Commission Européenne dans sa recommandation
3002/361/CE du 6 Mai 2003, classe les entreprises comme suit :
o Micro-entreprise : sous catégorie des
Très Petites Entreprises (TPE) définit en France par un Chiffre
d'affaires inférieur à 76.300 Euros pour celles réalisant
des opérations d'achat-vente et à 27 000 euros pour les
autres (selon l'article 35 de la loi du 1er Août 2003 pour
l'initiative économique) ;
o Très petites entreprises : moins de dix
salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à deux
millions d'euros par an ;
o Petites entreprises : entre dix et quarante et neuf
salariés, avec un chiffre d'affaires à dix millions d'euros par
an, soit un bilan total inférieur à 10 millions d'euros ;
o Moyenne entreprise : entre 50 salariés et 249
salariés soit un chiffre d'affaires inférieur à 50
millions d'euros par an, soit un total bilan inférieur à 43
millions d'euros ;
o Grande entreprise : 250 salariés et plus ou
à la fois un chiffre d'affaires supérieur ou égal à
50 millions d'euros par an et un total bilan supérieur ou égal
à 43 millions d'euros ;
o Groupe d'entreprises : comporte une
société mère et filiales ;
o Entreprise étendue (ou en réseau, ou
matricielle, ou virtuelle) : comprend une entreprise pilote travaillant
avec de nombreuses entreprises partenaires.
I.2.3.4. Classification par branche et secteur
d'activité
o Le secteur : ensemble des entreprises ayant la
même activité principale ;
o La branche : ensemble d'unités de production
fournissant un même produit ou un même service.
I.2.3.5. Classification par statut juridique
o Les établissements commerciaux ou
industriels ;
o Les entreprises publiques, gérées par
l'Etat ;
o Les sociétés coopératives, dans
lesquelles les associés dirigent (salariés, consommateurs,
habitants, bénéficiaires du service...).
I.2.3.6. Classification transversale
Une autre forme de classement distingue trois grands types
d'entreprises existant dans tous les pays :
o Les entreprises privées à but
lucratif ;
o Les entreprises privées à but non lucratif
(relevant de l'économie sociale) ;
o Les entreprises publiques.
I.2.3.7. Classification par statut juridique
A. L'entreprise individuelle
Dans le contexte d'une économie capitaliste, il est
possible d'avoir une entreprise à titre personnel : il s'agit alors
d'une entreprise individuelle, c'est-à-dire que l'entrepreneur exerce
directement et en son nom propre l'activité économique. La
distinction entre entreprise et établissement est importante.
Un établissement est une unité de production qui
dépend d'une entreprise. Cela n'exclut pas l'existence d'un nom
commercial mais, d'un point de vue juridique, seule la personne physique qu'est
l'entrepreneur s'engage (signature des contrats, naissance des droits et
obligations découlant de l'activité directement dans le
patrimoine de l'individu).
B. Les entreprises personnes morales
Le droit congolais prévoit les formes des
sociétés suivantes25(*) :
o La société en nom collectif ;
o La société en commandite simple ;
o La société coopérative ;
o La société privée à
responsabilité limitée (SPRL) ;
o La société par action à
responsabilité limitée (SARL).
La société en nom collectif n'est pas
utilisée en pratique en RD Congo. Ici tous les associés sont
solidairement responsables du passif et de l'actif de la société
(responsabilité in solitum). Si par exemple, la
société a sept associés et qu'un parmi les sept
contractait une dette, le créancier est en droit de poursuivre un des
six restants ; on tient compte de la personnalité de
l'associé (intuitu personae) ou de sa réputation
personnelle ; la responsabilité de l'associé est infinie,
c'est-à-dire elle s'étend jusqu'à leur patrimoine
privé. Dans ce cas, si la société dépose son bilan,
et que l'actif vendu n'arrive pas à solder les dettes des
créanciers, ceux-ci sont autorisés à toucher même
aux biens privés des associés ; les parts sociales sont
incessibles à moins que cette disposition soit prévue dans le
statut de la société.
Pour ce qui concerne la société en commandite
simple, toutes les dispositions sont semblables à celles de la
société en nom collectif à une exception
près : il y a ici deux types d'associés : les-uns sont
commerçants (les commandités) ; d'autres par contre
ne le sont pas (les commandités). Les premiers participent
à la gérance de la société, les deuxièmes
sont exclus de la gérance).
La société coopérative : ce type de
société regroupe les associés qui ont un même
intérêt. Par exemple, les agriculteurs peuvent se réunir et
former une coopérative.
Dans la société privée à
responsabilité limitée, les associés peuvent ne pas
être commerçants. Ils ne sont responsables qu'à concurrence
de leurs parts sociales, c'est-à-dire ils ne sont infiniment
responsables comme dans les trois cas précédents. La SPRL en
droit congolais équivaut à une SARL en droit OHADA (Organisation
pour l'harmonisation du droit des affaires en Afrique).
La SARL équivaut à une société
Anonyme en droit OHADA. On ne tient pas compte des valeurs morales de
l'associé, plutôt du capital apporté. La
responsabilité est limitée aux apports des associés. Dans
une SARL, on n'apporte pas de parts sociales, mais des actions (nominatives).
En RDC, la création d'une SARL est conditionnée par une
autorisation du Président de la République. Cette disposition
sera bientôt abrogée si la RDC ratifie son adhésion au
droit OHADA (projet en cours et déjà adopté à
l'Assemblée Nationale).
I.2.4. Les Finalités des
entreprises
I.2.4.1. Objectifs généraux
La fonction première d'une entreprise varie selon
l'entreprise ou même selon les points de vue au sein d'une même
entreprise (par exemple, point de vue de l'actionnaire, de l'employé, du
syndicat, de la direction ...). Parmi les différentes fonctions
opérationnelles habituellement observées, on trouve :
o Servir le marché, en produisant et distribuant des
biens et services correspondant à une demande solvable. C'est sa seule
justification économique, aucune entreprise ne pouvant survivre sans en
faire sa priorité, à moins d'être protégée et
en dehors du champ de la concurrence, ce qui d'un point de vue purement
économique, peut la conduire à consommer plus de ressources
qu'elle ne présente d'utilité.
o Gagner de l'argent, c'est-à-dire extraire des
bénéfices financiers en récoltant plus d'argent que
d'argent investi, notamment pour attirer les investisseurs institutionnels et
les petits actionnaires.
o Produire un excédent de trésorerie, qui sera
investi avec un plus grand profit dans le développement des
activités ou une autre entreprise (dans le cadre d'un groupe).
o Maximiser selon le statut l'utilité sociale
(améliorer la situation de la société) ou le profit
(différence entre le prix de vente et le coût des ressources
consommées).
o Atteindre un but technique : réalisation d'un
ouvrage (route, pont, tunnel, etc.), fabrication d'un produit
manufacturé, la conception et la réalisation d'un service donnant
satisfaction à un client.
I.2.4.2. Recherche des bénéfices
I.2.4.2.1. Rémunérer le risque pris par
l'actionnaire
Parmi les différents buts possibles pour une
entreprise, la recherche du bénéfice occupe une place importante.
Le bénéfice d'une entreprise (différent du profit) sert
à rémunérer le capital investi. Dans les cas des
entreprises dites capitalistes, si un investisseur (une personne qui finance
l'entreprise) décide de le placer dans une entreprise plutôt que
de le conserver, c'est qu'il souhaite que l'argent ainsi placé dans
l'entreprise lui rapporte plus. Si une entreprise ne génère pas
de profit suffisamment redistribué sous forme de dividendes, sa
réputation ternit et elle n'attire plus d'investisseurs. Sa
capacité de développement (en général consommatrice
de capitaux pour -par exemple -ouvrir des filiales à l'étranger
ou démarrer de nouveaux programmes d'innovation) voire sa survie s'en
trouvent alors obérées, voire peuvent être remises en
cause.
Pour chaque secteur d'activité, il existe un niveau de
profit normal attendu. Ainsi, par exemple en 2000, le niveau moyen de profit
attendu était en France de 15% par an du capital investi. Si une
entreprise génère moins de profit, les actionnaires qui y ont
placé leurs économies (directement ou plus souvent indirectement
via une banque) sont déçus, perdent éventuellement
confiance dans l'investissement consenti ou vendent leurs actions : le
prix de l'entreprise diminue alors et les investisseurs restant y perdent.
Une entreprise capitaliste dont les profits sont faibles trop
longtemps n'a pas de justification économique : elle est en
général fermée ou rachetée. Dans le cas
d'entreprise de l'économie sociale, elle perdurera si elle apporte une
utilité sociale à la société et si elle trouve un
bailleur de fonds apte à financer les pertes éventuelles (le
gouvernement par exemple).
I.2.4.2.2. L'origine du bénéfice
De manière simplifiée, la rentabilité
d'une activité s'obtient en vendant le plus cher possible un produit ou
un service et en dépensant le moins cher possible pour le produire. On
distingue des revenus normaux et des revenus
exceptionnels :
o Les revenus normaux sont les produits des ventes et des
opérations financières courantes sur l'année en cours
(crédits clients et fournisseurs) ;
o Les revenus exceptionnels ne font pas -par définition
-partie des opérations courantes de l'entreprise. Il peut s'agir de
vente d'actifs (bâtiment, immeubles, machines), de vente de filiales ou
d'opérations comptables diverses (exemple, réévaluation de
la valeur financière d'un stock).
La marge calculée comme différence entre le prix
de vente et le coût de revient des marchandises incorporées dans
le produit vendu représente la principale contribution au
bénéfice de l'entreprise. Pour augmenter cette marge, il existe,
il existe uniquement deux leviers :
o Augmenter le prix des produits ou services vendus ;
o Diminuer le coût de production des produits ou
services vendus.
Les moyens d'action sur la réduction des coûts
sont extrêmement divers, notamment :
o Négocier avec les fournisseurs pour baisser les prix
d'achat des marchandises incorporées ;
o Améliorer la qualité pour produire avec moins
de rebut ;
o Améliorer la productivité des
machines ;
o Améliorer la productivité des hommes
(amélioration de la qualification, ajustement du ratio de la
rémunération fixe et celle indexée sur les
résultats, amélioration des conditions de travail, audit des
pratiques dans le but de les améliorer, meilleure gestion du personnel,
management des compétences, audit des outils) ;
o Diminuer les taxes et prélèvements sur la
production (impôt sur le profit, diminution des cotisations salariales
des caisses sociales ou de retraites, bénéficier
d'exonérations) ;
o Réduire le stock pour réduire le capital
immobilisé ;
o Négocier des conditions de règlements plus
rapides vis-à-vis des clients afin d'avoir moins des frais
financiers ;
o S'implanter à côté des lieux de
production des matières premières ;
o Réduire la masse salariale et avantages
sociaux ;
o Utiliser l'analyse de a valeur (c'est souvent le moyen le
plus puissant puisque on peut réduire parfois les coûts dans les
proportions considérables) ;
I.2.5. Critiques et
défenses de l'entreprise
I.2.5.1. Les critique
L'entreprise privée, en tant qu'entité de
création et de partage des richesses, a fait l'objet de nombreuses
critiques. La critique, provenant en particulier depuis le
19ème siècle de la pensée du socialisme et du
christianisme social, s'est révélée la plus profonde dans
les pays de culture catholique (dans laquelle les rapports de la morale avec
l'argent sont complexes) que dans des cultures protestantes, dans lesquelles la
position et la fonction sociale de chaque individu est considéré
comme étant le fruit de la volonté divine (d'après Max
Weber).
L'entreprise privée est considérée par
certains détracteurs comme une entité faisant primer les
intérêts particuliers au détriment de
l'intérêt général :
o La critique socialiste s'est d'abord portée sur les
conséquences économiques avec la question de la
répartition inégalitaire des richesses créées par
l'entreprise, au profit des capitalistes (la rémunération du
capital) et au détriment des salariés (qui apportent leur
travail). Elle est théorisée par Karl Marx ;
o Les critiques concernant l'influence des entreprises sur le
pouvoir politique se sont ajoutées ;
o Les entreprises sont accusées de mener un jeu
géopolitique propre, dicté par leurs seuls intérêts,
indépendant voire contradictoire avec celui des politiques
étrangères nationales ou internationales (les entreprises
privées ont été accusées d'avoir promu dans
l'histoire le colonialisme, la guerre) ;
o A partir du 20ème siècle, les
entreprises ont été accusées de dégrader
l'environnement dans le cadre de leurs activités ;
o La critique d'exploitation du salarié compte tenu du
rapport de force entre employeurs et employés, notamment en
période chômage ;
o La critique sur le pouvoir dans l'entreprise qui appartient
traditionnellement aux agents qui apportent les capitaux et non à ceux
qui fournissent leur travail. D'où les tentatives d'équilibrage
à travers par exemple la cogestion en Allemagne ;
o La critique des formes de pressions exercées sur le
salarié et conduisant à des phénomènes comme des
Stress ;
I.2.5.2. Défenses de l'entreprise
Face aux critiques les défenseurs des entreprises
privées soulignent que l'intérêt privé va en fait
dans le sens de l'intérêt général :
o L'entreprise privée constitue le moyen le plus
efficace d'allocation des ressources (capital, travail, matières
premières, énergie) compte tenu notamment de la contrainte de la
rentabilité ;
o L'entreprise privée constitue le moteur le plus
efficace de la croissance économique et de l'innovation technique.
Même quand elle n'est pas à la source, l'entreprise est le vecteur
d'application et de diffusion des innovations techniques ;
o L'entreprise guidée par le souci de son
développement et de sa rentabilité, ne tient pas compte des
distinctions de nationalité, de race ou de sexe pour ne se baser que sur
le mérite personnel. L'entreprise est alors considérée
comme un facteur de paix, de rapprochement international et
d'intégration des personnes.
I.2.6. Organisation et
fonctionnement des entreprises
I.2.6.1. Acteurs des entreprises
L'entreprise fonctionne avec plusieurs types
d'acteurs :
o Les détenteurs du capital de l'entreprise, lorsque le
support juridique de l'entreprise est un contrat de société (les
actionnaires, les propriétaires des parts sociales de la
société) ;
o La direction de l'entreprise (mandatée par les
actionnaires) ;
o Les employés de l'entreprise (recrutés par la
direction de l'entreprise) ;
A. Les actionnaires
Ils détiennent le capital de la société
qui porte l'entreprise. Leur rôle est d'apporter les fonds financiers
nécessaires au développement de l'entreprise, de choisir les
membres de la direction et de vérifier la bonne administration des
affaires par la direction. Ils perçoivent des revenus sur les
bénéfices de `entreprise dénommés
dividendes.
B. La direction
Elle est composée des personnes en charge de la gestion
des affaires courantes de l'entreprise et du déploiement de la
stratégie entrepreneuriale validée par les actionnaires. Sa
rémunération est en générale formée d'un
salaire, ainsi que d'une forme d'intéressement, souvent sous la forme de
« stock options », ou de bonus financiers plus ou moins
indexé sur la performance de l'entreprise.
C. Les salariés
Ils sont en général composés :
o Des cadres, en charge de la gestion et de la conduite des
opérations par l'encadrement des ressources humaines
appropriées ;
o Des employés, en charge de l'exécution des
processus commerciaux et de production en liaison avec l'encadrement ;
Ils perçoivent un salaire en échange de leur
travail fourni au sein de l'entreprise.
Certaines approches de l'entreprise reposent sur le principe
que les trois catégories d'acteurs dans l'entreprise privées sont
porteuses d'intérêts divergents et elles opposent les
intérêts des salariés et ceux des actionnaires. D'autres
approches reposent sur une vision symétrique plus régulée
et plus coopérative entre les trois catégories d'acteurs.
I.2.6.2. Gouvernement d'entreprise
La notion de gouvernement d'entreprise (gouvernance)
est apparue à la fin du 19ème siècle pour
accompagner un renversement du pouvoir au sein de l'entreprise :
o Dans l'entreprise classique, comme dans les PME, le pouvoir
appartient aux actionnaires, qui sont les propriétaires de l'entreprise.
Même s'ils délèguent la gestion à des cadres et des
ingénieurs, les contacts sont fréquents et les contrôles
étroits ;
o Le développement de la taille des entreprises a
entrainé à la fois une complexité croissante des fonctions
de direction de grandes entreprises, avec des spécialisations, et la
dispersion de l'actionnariat. Le véritable pouvoir est passé aux
mains des dirigeants opérationnels de l'entreprise, tandis que le
contrôle de l'actionnaire est devenu plus lointain, parfois réduit
au seul rituel de l'Assemblée Générale annuelle
des actionnaires ;
o Avec la révolution libérale des années
1980, et la généralisation du principe du marché, il est
apparu que les intérêts des managers ne coïncidaient pas
toujours avec ceux des actionnaires. Par exemple, le manager peut
privilégier une stratégie axée sur la croissance et la
taille de l'entreprise, tandis que l'intérêt de l'actionnaire
pourrait être de privilégier la rentabilité de l'entreprise
et de son action.
I.2.6.3. Organisation des entreprises
Les entreprises sont généralement
organisées avec :
o Des entités opérationnelles,
qui sont généralement axées sur les métiers (par
exemple en 2008, le Groupe CONGOFUTUR est organisé en plusieurs
pôles dont : la sécurité, le transport, l'exportation
et l'importation des biens et services). Les grandes entreprises mono
métiers peuvent être organisées en entités
régionales (par exemple, Amérique, Europe, Afrique) ;
o Des fonctions transversales, fonctions de
siège communes au groupe, ou parfois décentralisées par
pôle ou région du monde. Classiquement, on trouve là les
fonctions de direction générale, de direction financière
(dont la gestion, la comptabilité, le contrôle de gestion), de
ressources humaines, de marketing et communication, de recherche et
développement, d'informatique, etc.
Les fonctions transversales peuvent être :
o Exercées en interne par des salariés de
l'entreprise ;
o Sous-traitées à des entreprises
extérieures prestataires des services ;
o Voire exercées par une personne travaillant seule, en
général intervenant comme Consultant externe.
SECTION 3. L'ENTREPRISE
PUBLIQUE EN RD CONGO26(*)
I.3.1. LES NOTIONS
A. Définition
D'une manière générale, l'entreprise
publique est par définition « un établissement public
à caractère industriel et commercial, de
transport »27(*). Quant à eux, RIVERO et WALLINE estiment que
par entreprise publique, on entend « des entreprises industrielles
qui échappent à l'appropriation exclusive par le capital
privé, et relèvent, en dernière analyse de
l'autorité de l'Etat »28(*).
D'après le législateur congolais, par entreprise
publique, il faut entendre Etablissement qui, quelle que soit sa nature :
est créée et contrôlée par les pouvoirs publics pour
remplir une tâche d'intérêt général ; est
créée à l'initiative des pouvoirs publics entre eux pour
l'exploitation en commun d'un service ou d'une activité
donnée ; est créée à l'initiative des
personnes morales de droit public pour l'exploitation commune d'un service ou
d'une activité donnée. L'entreprise publique constitue une
personne morale de droit public.
B. Les caractères généraux
L'entreprise publique jouit de l'autonomie de gestion, sous
tutelle des autorités supérieures. Elle dispose d'un patrimoine
propre spécialement affecté à son objet social. Suivant
son objet, l'entreprise publique sera à caractère soit
Administratif, Financier, culturel, soit social, industriel et commerciale,
soit scientifique et technique.
I.3.2. LES STRUCTURES
Les structures organiques d'une entreprise publique
sont : le Conseil d'Administration, le Comité de gestion et le
Collège des commissaires aux comptes.
I.3.2.1. Le Conseil d'Administration
Il est un organe de décision. Ses décisions
concernent notamment les opérations d'acquisition, de vente, de prise de
participation ; les transactions, les cessions et en
général, tous les actes nécessaires pour la
réalisation de l'objet social de l'entreprise, l'élaboration et
la présentation du bilan.
Il est composé de vingt-un membres appelés
administrateurs, parmi lesquels les membres du comité de gestion ;
ceux-ci sont nommés par le Président de la République pour
une durée de Cinq ans. Son président est également
nommé par le Président de la République. En cas
d'empêchement ce dernier peut déléguer son pouvoir à
un administrateur pour une durée limitée. Il représente
l'entreprise vis-à-vis des tiers, convoque les réunions et les
préside.
Il se réunit une fois tous les deux mois. Les
convocations comprenant l'ordre du jour sont envoyées aux
administrateurs au moins huit jours avant la réunion. En cas
d'empêchement, tout administrateur peut par simple lettre ou par
télégramme donner à son collègue le pouvoir de le
représenter et de voter en son nom. La réunion n'a lieu que si la
moitié des membres en exercice se présente. Les décisions
sont prises à la majorité absolue des présents ou
représentés, en cas de partage de voix, celle du Président
de séance est prépondérante. Les membres du Conseil
d'Administration reçoivent à titre de jetons de présence,
une allocation fixe dont le montant est fixé par le Président de
la République, mais en charge de l'entreprise.
I.3.2.2. Le Comité de Gestion
C'est organe d'exécution des décisions prises au
Conseil d'Administration. Il comprend les délégués
généraux (un titulaire et son adjoint, nommés par la
Président de la République) et deux directeurs. Le
délégué préside le Comité de gestion, qui ne
peut statuer que si au moins trois de ses membres sont présent. Il se
réunit une fois la semaine. Les décisions sont prises à la
majorité des voix et en cas de partage, celle du
Délégué général est
prépondérante.
Outre les jetons de présence qu'ils perçoivent
en qualité d'administrateurs, les délégués
reçoivent un traitement dont le montant est déterminé par
le Président de la République, et par le Conseil d'Administration
pour les deux directeurs.
I.3.2.3. Le collège des commissaires aux
comptes
Il est chargé du contrôle des opérations
financières. Ils ont droit de veiller, la caisse, le portefeuille et les
valeurs de l'entreprise, de contrôler la régularité et la
sincérité des inventaires et des bilans, ainsi que l'exactitude
des informations données sur le compte de l'entreprise dans le rapport
du Conseil d'administration. Ils peuvent prendre connaissance sans les
déplacer, des livres, des correspondances, des procès-verbaux, et
généralement de toutes les écritures de l'entreprise. Dans
le rapport, ils font connaître le mode d'après lequel ils ont
contrôlé les écritures, et signalent les
irrégularités et les inexactitudes qu'ils auraient
relevées, et font toutes les propositions qu'ils croient convenables.
Ce collège peut être de deux commissaires au
moins et quatre au plus nommés par le Président de la
République, pour une durée de deux ans renouvelable. Il est
placé sous la coordination du Conseil Permanent de la
Comptabilité au Congo (CPCC) et ses membres sont constitués des
agents du CPCC et de l'Inspection Générale des Finances. Ils
reçoivent à la charge de l'entreprise, une allocation fixe
déterminée par le Président de la République sur
proposition de l'autorité de tutelle.
I.3.3. LES DISPOSITIONS
COMMUNES AUX ORGANES DE GESTION D'ADMINISTRATION ET DE CONTROLE
Les membres du Conseil d'administration, du comité de
gestion et les commissaires aux comptes sont des mandataires publics. Le mandat
de chacun prend fin par décès, la limite d'âge, la
démission volontaire est acceptée par le Président de la
République. Ils sont solidairement responsables des préjudices
à eux imputable causé à l'entreprise ou au tiers. Les
membres ne contractent aucune obligation personnelle relative aux engagements
de l'entreprise. Les des trois organes, sous peine d'engagement, leur
responsabilité pénale ou civile ne peuvent :
o Employer des fonds de l'entreprise pour des destinations non
conformes à l'objet social de celle-ci ni pour des intérêts
personnels ;
o Présenter et publier un bilan et un compte de profits
et pertes sciemment inexactes en vue de dissimuler la situation
véritable de l'entreprise ;
o Procéder à des affections fictives de
l'excédent de recettes ;
o Utiliser les biens ou le crédit de l'entreprise
contre l'intérêt de cette dernière, dans un but personnel
ou pour favoriser une autre entreprise dans laquelle ils ont un
intérêt personnel ;
o S'approprier des biens de l'entreprise à quelque
titre que ce soit.
I.3.4. LE STATUT DES PDG DES
ENTREPRISES PUBLIQUES
Pour être nommé ADG (PDG) ou DGA, il faut remplir
les conditions ci-après : être de nationalité
congolaise et âgé de 30 au moins ; jouir de ses droits
civiques et politiques ; être un bon militant et de bonne
moralité ; avoir la compétence et l'expérience en
matière de gestion d'entreprise.
Durant leur mandat, les PDG ou ADG et leurs adjoints sont
placés dans des positions suivantes : en activité, en
suspension. Durant leur mandat, les PDG et leurs adjoints ont droit aux primes
et avantages sociaux ci-après : un logement ou une indemnité
de logement ; une voiture de service avec chauffeur ; une sentinelle
et un jardinier ; deux domestiques ; l'indemnité pour frais
funérailles en cas de décès du conjoint et des enfants
entrant en ligne de compte pour l'octroi des allocations familiales ;
soins médicaux à l'étranger et au Congo ;
indemnité pour frais de représentation ;congé de
reconstitution de trente jours ouvrables et congé de circonstances
à l'instar de ceux accordés aux administrateurs.
I.3.4.1. Les devoirs et incompatibilités
Les PDG ou ADG doivent servir l'entreprise publique avec
compétence, dignité, dévouement, intégrité
et y assurer une bonne et saine gestion. Ils sont tenus d'utiliser avec
efficacité les moyens humains, financiers et techniques mis à
leur disposition pour la réalisation de l'objet social de l'entreprise,
de respecter les dispositions égales et réglementaires concernant
l'entreprise et son personnel, de réprimer à juste mesure les
fautes ou manquements commis par les agents de l'entreprise. Ils ne peuvent
mener directement ou indirectement ou par des personnes interposées, des
activités similaires ou concurrentes à l'objet social de
l'entreprise.
I.3.4.2. Le régime disciplinaire
Tout manquement par les ADG (PDG) à leur devoir et
obligations constitue une faute disciplinaire. Suivant la gravité des
faits, les peines disciplinaires sont : le blâme, l'exclusion de
trois jours au maximum avec privation de traitement ; la
révocation. Le pouvoir disciplinaire est exercé par
l'autorité de tutelle.
I.3.4.3. La fin du mandat
Le mandat des ADG (PDG) d'une entreprise prend fin :
o A l'expiration du terme ;
o Par la démission volontaire acceptée ;
o Par la révocation ;
o Par suite d'inaptitude physique de plus de six
mois ;
o Par décès ;
o Par la dissolution de l'entreprise publique.
SECTION 4. LE POUVOIR ET
L'AUTORITE
I.4.1. NOTIONS
I.4.1.1. Le pouvoir
Le pouvoir est souvent considéré par les
politologues comme une relation entre deux ou plusieurs personnes. Certains
penseurs l'appréhendent comme « la capacité qu'a un
individu d'influencer la pensée ou le comportement d'un autre
individu »29(*).
Pour Robert DAHL30(*), « Monsieur A exerce du pouvoir sur B dans
la mesure où il obtient de B une action `Y' que ce dernier n'aurait pas
effectué autrement ». En partant cette illustration, il pense
que le pouvoir n'est pas l'attribut de quelqu'un ou de quelque chose, mais
s'exerce sur l'injonction, soit sur l'influence. Le pouvoir d'injonction est
celui du chef hiérarchique qui place son subordonné devant une
alternative simple : soit il adopte ce comportement demandé, soit
il est sanctionné ; le pouvoir d'influence ne fait pas appel
à la force mais à une gratification matérielle (argent) ou
symbolique (de reconnaissance, mérite).
I.4.1.2. L'autorité
C'est le droit qu'a un individu de diriger le comportement et
les activités d'autres individus qui lui sont subordonnés, en
vertu d'un mandat qui lui est accordée et avec une possibilité de
recourir aux sanctions. L'autorité est en quelque sorte un pouvoir
reconnu.
I.4.2. NOTIONS DU VOLUME
GLOBAL D'AUTORITE
Nous allons illustrer cette notion en partant de la
méthode graphique de contrôle reprise par Tannenbaum, dans le
schéma suivant :
Figure n°1. Le volume global
d'autorité.
500 A Polyarchique
D
400 Démocratique
300
200 Oligarchique
E100 Anarchique F
C PDG DGA DIR CD CB ATB1
ATB2 B
Source : M. KINGATA, Cours de
d'éléments de politique d'entreprise.
Légende :
PDG : Président Directeur
Général ;
DGA : Directeur Général Adjoint ;
DIR : Directeur
CD : Chef de Division ;
CB : Chef de Bureau ;
ATB1 : Attaché de Bureau première
classe ;
ATB2 : Attaché de Bureau deuxième classe
La lecture de ce graphique nous amène au constat
suivant : la droite AB renvoie à la forme autocratique ou
oligarchique. Dans ce cas, le PDG qui occupe l'échelon le plus
élevé dispose de beaucoup de pouvoirs qu'ATB2 ; par contre,
la droite CD représente la forme Démocratique dans laquelle, le
plus de pouvoir se situe au niveau de le plus bas de la hiérarchie, soit
chez l'ATB2. Le troisième type d'autorité est celui de la droite
AD où tout le monde dispose d'un niveau d'autorité
élevé, tout le monde commande. C'est en fait la Polyarchie ;
à l'inverse, la droite CB représente une situation où tout
le monde dispose d'un niveau d'autorité très bas. C'est
l'Anarchie.
I.4.3. Sources du pouvoir
La question à laquelle nous tentons de répondre
dans ce paragraphe est celle de savoir ce qui confère à un
individu une capacité de modifier par ses ordres, le comportement d'un
autre individu, hiérarchiquement inférieur à lui. A
propos, Max Weber répond en identifiant trois sources de
pouvoir :
o Le pouvoir charismatique : il
dépend de la personnalité du leader. Lequel (leader) est
guidé par un principe qui sert de référence : cela
peut être Dieu, une utopie, une certaine vision de l'entreprise ou de
l'organisation qu'il conduit ; ici, la question de succession est toujours
un problème ;
o Le pouvoir traditionnel : la
légitimité de celui qui exerce le pouvoir repose sur le poids du
passé, le respect des principes fondamentaux qui organisent les modes de
passation de pouvoir. C'est en fait le passé qui donne sens au
présent ;
o Le pouvoir légal (rationnel) :
la légitimité du pouvoir est fondée sur le respect des
lois et des procédures qui sont déjà
prédéfinies et soigneusement conçues. L'individu n'est pas
propriétaire de la fonction qu'il assume et ne peut la transmettre.
C'est la forme que Weber trouve plus efficace pour les organisations parce
qu'en faisant de la loi, une référence commune, il est
difficilement incontestable pour l'ensemble des travailleurs. En outre, le
caractère objectif et impersonnel donne l'opportunité à
toute personne désireuse et capable d'exercer le pouvoir d'y
accéder sans trop de problèmes.
I.4.4. Le leadership
I.4.4.1. Notions
Parler du leadership revient à identifier cinq
éléments suivants :
o La présence des suiveurs qui consentent se ranger
derrière l'opinion du leader ;
o Ce, de manière volontaire ;
o Le leader comme ses suiveurs doivent évoluer dans un
cadre fournissant une communication interpersonnelle entre eux ;
o Le leader doit être habile à détecter
les capacités de chaque membre de son groupe ;
o Le dernier élément se rapporte aux concepts de
dépassement et d'efforts que les vrais leaders sont capables d'obtenir
de leur groupe.
Il est par ailleurs important de noter qu'un gestionnaire peut
ne pas être un leader. L'inverse est aussi possible. Car, au gestionnaire
sont dévolues les tâches relatives à l'exécution
des programmes des actionnaires parmi lesquelles nous pouvons citer :
prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler. Le leader
est cet individu qui, grâce à une certaine philosophie ou
idéologie, est capable d'entraîner d'autres individus à sa
suite. Le monde du gestionnaire est fait d'actions ;
celui du leader est fait d'imagination, des rêves.
« Quand les deux (le rêve et la réalité) se
rencontrent dans une même personne, on est en présence d'un
leader-gestionnaire merveilleux »31(*).
Les rôles du leader
Le Professeur Médard KINGATA reconnaît au leader
trois rôles essentiels32(*) :
o Direction des travaux d'un groupe (définition et
résolution des problèmes) ;
o Formation et maintien du groupe en tant
qu'entité ;
o Satisfaction des besoins des individus.
Le leader est d'adopter un comportement prompt à faire
évoluer son organisation face à l'environnement dans lequel il
évolue pour atteindre les objectifs. Pour garder son influence sur le
groupe, il doit fournir des informations nécessaires à chaque
membre, en précisant les finalités du travail, le type de
relation et le climat devant prévaloir au sein de leur organisation,
puis prendre des décisions après avoir autant que possible
écouté ses collaborateurs.
I.4.5. QUELQUES TRAITS DE
LEADERSHIP
I.4.5.1. Mc GREGOR et la théorie X et Y
Douglas Mc GREGOR, chercheur américain, publia en 1960,
un ouvrage intitulé « La dimension humaine de
l'entreprise ». Cette publication est le fruit de nombreuses
investigations au sein des entreprises américaines, qui l'ont conduite
au constat suivant : « l'humain reste considéré
comme un être aux réactions très contrastées de deux
types »33(*) :
o Soit il dysfonctionne, si les conditions de l'organisation
ne le satisfont pas ;
o Soit il travaille de la manière la plus optimale si
ses besoins intérieurs sont réalisés.
Ainsi, la théorie X se base sur les
idées selon lesquelles : certains êtres humains (les
travailleurs moyens) ressentent une aversion innée au travail, ils
préfèrent être dirigés, évitant toute
responsabilité et renonçant à toute ambition. Extravertis
aux objectifs de l'organisation, ils ne peuvent manifester leurs
compétences, ni leurs idées profondes pour la croissance de
l'entreprise, et cherchent à se conformer à l'image que les
dirigeants se font d'eux. Face à ce comportement, la direction doit
déployer un style autoritaire et autocratique tendant vers le dirigisme.
C'est-à-dire, puisque le travailleur ne ménage aucun effort pour
permettre à son organisation d'atteindre ses objectifs et désire
par-dessus tout, sa sécurité personnelle, il doit être
forcé à travailler, dirigé, menacé de punition,
contrôlé sévèrement.
La théorie Y considère des
employés comme des êtres humains capables de s'auto-diriger et de
s'autocontrôler, doués de compétence,
d'ingéniosités, de créativité, pouvant permettre
à l'entreprise d'atteindre ses objectifs. Leur effort physique que
mental est aussi naturel que le jeu de repos. D'où le style des
dirigeants doit tendre vers le partage des problèmes, la
délégation, la décentralisation des
responsabilités.
Il considère que le style Y est le meilleur puisque
permettant la participation des agents à la gestion de l'entreprise et
suscitant plus d'initiatives et un sens de responsabilité des agents. La
critique formulée à cette théorie est le fait que son
auteur se range derrière la théorie Y qu'il suppose la meilleure.
Par ce fait, il ne tient pas compte des contextes d'organisations, mais aussi
de leurs modes de fonctionnement. Par exemple, faut-il appliquer Y dans les
organisations comme l'Armée ou l'Eglise Catholique Romaine où le
respect des ordres hiérarchiques est de rigueur.
I.4.5.2. La grille managériale de Robert BLAKE
et Jane S. MOUTON
Pour les deux auteurs, les actions d'un gestionnaire d'une
entreprise se fondent sur deux grandes dimensions internes à
savoir : l'importance accordée à la
production (à l'organisation) ; et
l'intérêt porté aux ressources humaines.
De ces grandes dimensions découlent cinq styles de
direction que nous représentons dans la figure suivante :
Figure N°2. Grille
managériale de R. BLAKE et J.S. MOUTON
Intérêt pour les hommes
9 (1,9) (9,9)
8
7
6
5 (5,5)
4
3
2
1 (1,1) (9,1)
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Intérêt pour la production
Source : M. KINGATA, Op.cit.
Cette figure nous présente cinq situations
managériales :
1. Le management du laisser-aller ou laisser-faire
(club social) (1,1) : le gestionnaire dans ce cas accorde
bilatéralement très peu d'importance à la production et au
personnel. Il est indifférent au regard de la croissance de l'entreprise
et à la situation sociale de ses collaborateurs. La production permet
à peine de couvrir les charges ;
2. Gestion axée sur le social ou management country
club (1,9) : ici, le gestionnaire accorde plus d'intérêt
aux hommes au détriment de la production. Il est prêt à
sacrificier les intérêts de son organisation pour motiver son
personnel, garder une ambiance conviviante, et un rythme de travail
confortable ;
3. Gestion à efficacité ou management de
compromis (5,5) : le gestionnaire cherche à concilier au
minimum les intérêts de l'entreprise à ceux des
employés ;
4. Gestion axée sur la productivité ou
management fondée sur l'autorité-obéissance
(9,1) : le gestionnaire cherche avant tout à optimiser la
production, et s'occupe de moins en moins des conditions sociales des
employés. Il a très peu de considération envers les
ressources humaines, celles-ci doivent par contre doivent se soumettre à
ses ordres ;
5. Gestion efficace qui concilie le social et la
productivité (management intégrateur) : (9,9) ici le
gestionnaire combine harmonieusement et au maximum les intérêts
tant de l'entreprise que ceux des ressources humaines. Il motive ses
employés, les associe aux décisions stratégiques et
opérationnelles, pour obtenir d'eux un grand rendement, et accroitre
également la production. Ce style est considéré comme
idéal car fondé sur le travail en équipe.
La critique formulée à ces deux auteurs c'est
qu'il ne précise pas à quel moment le gestionnaire peut
être amené à appliquer tel ou tel autre style parmi les
cinq passés sous silence. Ainsi, deux autres auteurs P. HERSEY et K.H.
BLANCHARD, ajoute une troisième dimension aux deux
développées par BLAKE et MOUTON. Il s'agit de la
« Théorie de style de leadership selon la
situation » bâtie à trois échelles :
intérêt porté à l'organisation ;
intérêt porté aux hommes et le degré de
maturité de l'agent.
Cette théorie permet au gestionnaire de diriger tout
agent dès son recrutement jusqu'à sa retraite. Le dirigeant peut
être amené à opter pour tel ou tel autre style selon qu'il
se rend compte que son agent est mûr ou pas. La difficulté avec
cette dernière théorie est qu'il n'a pas de vrais indicateurs ou
degré de maturité de l'agent. Car, l'ancienneté ou
l'expérience ne sont pas suffisante pour se dire être en face d'un
agent mature ou immature.
I.4.5.3. La théorie de cible-objectif de Victor
VROOM
Pour VROOM, « l'efficacité des (withinputs)
mécanismes internes de réception et de transformation des inputs
dépend non seulement des inputs ou intrants reçus dans le
système organisationnel, mais aussi de (surroundings ou the
environnement) l'environnement qui reçoit les outputs réagissant
par le processus de rétroaction qui régénère de
nouveaux inputs et ainsi de suite »34(*).
En d'autres termes, l'efficacité des biens et services
produits par une entreprise est fonction non seulement des facteurs travail,
capital et matières premières que l'entreprise utilise, mais
aussi de la réaction de l'environnement qui reçoit et consomme
ces biens et services. Et cette réaction permet à l'entreprise de
modifier ses tirs, la qualité de sa production et de la reverser encore
sur le marché, et ainsi de suite.
I.4.5.4. Rensis LIKERT et les quatre styles de
direction
Ses quatre styles de direction sont :
o Le style Autoritaire-exploiteur : le dirigeant fait peu
confiance aux subalternes et utilise sanctions et récompenses ;
o Le style autoritaire paternaliste : il motive ses
employés par le jeu des sanctions récompenses tout en sollicitant
leurs idées ;
o Le style consultatif : l'autorité encourage et
consulte ses subalternes avant de prendre des décisions ;
o Le style participatif : il accorde une confiance totale
aux subalternes, sollicite leurs idées et distribue des
récompenses.
De ces quatre styles, LIKERT pense que : le participatif reste
le plus efficace que tous les autres par son sens de recherche de consensus.
Parmi les critiques lui adressées, on retient que ses recherches ont
été menées dans un contexte particulier des entreprises
américaines dont les réalités ne coïncident pas avec
les entreprises évoluant en Afrique, en Asie ou en Europe. Et le style
participatif semble le malvenu dans le cas des décisions urgentes, qui
ne nécessitent bien évidemment pas l'apport de tous, surtout les
entreprises qui ont leurs centres d'intérêts
éparpillés de part le monde.
I.4.5.5. La gamme de styles de leadership de
TANNENBAUM et SCHMIDT
Ces deux auteurs considèrent qu'il n'existe pas un seul
style de direction idéal, qui soit efficace à toute circonstance.
Pour parvenir à opter pour un style de direction, il faut prendre en
compte les facteurs suivants :
1. L'influence du leader, lui-même basé sur la
confiance dans ses subordonnés, son système des valeurs, sa
préférence pour tel style ; son niveau de formation et le
type de formation suivie ; sa tolérance à l'incertitude.
2. L'influence des subordonnés : leur aptitude
à prendre des responsabilités et des initiatives ;
l'intérêt et attente pour une éventuelle décision
à prendre dans l'organisation ; leur mobilisation pour
adhérer aux objectifs de l'entreprise ; leur tolérance
à l'ambiguïté.
3. L'influence du contexte (environnement) : la nature de
la décision ; les valeurs et habitudes de l'entreprise ;
l'urgence de la situation ; la culture de travail en équipe ;
la taille de l'entreprise ; les opportunités et les menaces de
l'environnement, etc.
D'où, ils décrivent d'une part, un style
centré sur l'autorité ; un autre centré sur les
employés (subordonnés) d'autre part, comme
représenté dans la figure suivante :
Figure n°3. La gamme de leadership
de Tannenbaum et Schmidt
Style centré sur l'autorité
Style centré sur les subordonnés
1 2 3
4 5 6 7
Source: M. KINGATA, Op.cit. p.51
1 = le chef prend des décisions et donne des
ordres ;
2 = le chef vend ses décisions ;
3 = le chef expose les idées et sollicite des questions
et des avis de chacun ;
4 = le chef présente un projet ou une décision
susceptible d'être modifiée ;
5 = le chef expose le problème, écoute les
suggestions et prend des décisions ;
6 = le chef présente le problème, en
définit les limites, demande au groupe de
prendre des
décisions à l'intérieur des limites ;
7 = le chef laisse les subordonnés travailler sans
programme défini par lui.
CONCLUSION DU PREMIER
CHAPITRE
Au bout de ce chapitre, nous retenons que l'organisation
(l'entreprise) en tant qu'un ensemble d'hommes réunis autour d'un
objectif commun poursuivi grâce à certains moyens, est
essentiellement fonction de la philosophie que ses concepteurs s'empreignent
d'elle pour mieux la gérer. Cette philosophie repose sur un certain
fondement qui peut être l'approche mécaniste, culturelle,
contextuelle, culturaliste, ou politique. Dans tout ce parcours, notre objectif
pour chacun des modèles, a été celui de connaître le
rôle des Ressources Humaines en tant qu'acteur et partenaire, dans la
poursuite des objectifs communs. Si pour les-uns, l'organisation a
intérêt à accorder une part non négligeable au
personnel dans la gestion des organisations, d'autres par contre se montrent de
plus en plus réticents. En outre, un autre courant semble favorable
à la prise en compte des contextes environnementaux comme
préalable à la mise en place d'un style de direction
donné.
CHAPITRE DEUXIEME. LES
PHASES DE L'EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
INTRODUCTION
La pratique de Gestion des Ressources Humaines est
indissociable aux contextes sociaux et économiques dans lesquels les
cellules hébergeant des hommes (entreprises, ONG, autres organismes)
évoluent. Nous efforçons dans ce chapitre, de retracer
l'évolution de la Gestion des Ressources Humaines en cinq
phases :
o La naissance de la Fonction Personnel (section 1) ;
o Le Droit social comme point d'appuie de la Fonction
Personnel (section 2) ;
o Le Développement de la Fonction personnel (section
3) ;
o Le Passage de la Fonction Personnel à la GRH (section
4) ;
o La période des doutes, interrogations et
questionnements pour la GRH (section 5).
SECTION 1. NAISSANCE DE LA
FONCTION PERSONNEL (1914-1945)
Au départ, la Fonction Personnel comme une discipline
autonome n'existe pas. Lorsque nous lisons les six fonctions d'une entreprise
reprises par Fayol, il n'en fait même pas référence.
L'Administration du personnel est l'apanage des patrons. L'environnement
économique au lendemain de la première guerre mondiale est un
facteur déterminant à la propulsion de la Fonction
Personnel : on assiste d'une part au capitalisme moderne qui voit
émerger la grande entreprise industrielle avec des théories de
Max Weber, Taylor, Fayol que nous considérons comme les premiers
théoriciens de la Fonction Personnel ; un second
courant d'autre part, a une approche psychosociologique, rattachée
à l'école des relations humaines, jouera également un
rôle très déterminant à la formation (au
développement) de la Fonction Personnel.
II.1.1. LES PREMIERS
THEORICIENS DE LA FONCTION PERSONNEL
1) Max Weber : nous avons
déjà parlé de lui dans le chapitre
précédent ; dans ses premières analyses, il
s'intéresse au facteur religieux comme frein ou levier du
développement économique dans son ouvrage « Ethique
protestante et esprit du capitalisme ». Il est plus connu pour
« sa contribution à la connaissance des mécanismes
sociologiques du fonctionnement de l'économie. Son influence a
été particulièrement à travers sa formalisation
d'exercice du pouvoir »35(*). Il distingue trois modes de pouvoir :
charismatique, traditionnel et rationnel.
2) F.w. TAYLOR : son management
s'articule autour de trois points : la division des tâches et des
responsabilités ; le principe de hiérarchisation du
pouvoir ; l'unité de commandement et de direction. Et sa
théorie a trois effets sur la GRH : formalisation de l'organisation
du travail autour d'un étalon de temps, unité nécessaire
et objective pour la réalisation d'une tâche ; il est
à l'origine de tout système de classification des emplois en
fonction des exigences (complexités) du travail et du degré de
qualification. C'est ici qu'apparaissent les notions d'Ouvrier
Spécialisé (OS) ; d'Agent de Maîtrise (AM) ou Ouvrier
Qualifié (OQ) ; spécialisation de plus en plus grande des
opérateurs qui doivent prendre en charge une mission parfaitement
identifiée.
3) H. FAYOL : il a
analysé quatorze principes de bonne administration dont36(*) : la division du travail,
l'autorité, la discipline, l'unité de commandement,
l'unité de direction, la subordination des intérêts
particuliers à l'intérêt général, la
rémunération, la centralisation, l'ordre, l'équité,
la stabilité, l'initiative et `union du personnel. Il pousse à la
logique d'organisation administrative en identifiant les différentes
fonctions qui doivent être assumées dans une organisation et qui
se traduisent par une formalisation très précise sur un
organigramme (fonctionnel, divisionnel, matriciel). Il insiste en outre sur le
rôle très déterminant du chef, qu'il considère comme
instrument principal de coordination et d'intégration.
II.1.2. INFLUENCE DU COURANT
DES RELATIONS HUMAINES
II.1.2.1. A. MASLOW et la théorie des
besoins
Pour lui, les besoins humains évoluent progressivement
des besoins primaires aux besoins nobles et sophistiqués. Ainsi, sa
logique réside sur `idée que les besoins nobles ne peuvent
être envisagés tant que les besoins primaires restent
insatisfaits. D'où la pyramide suivant :
Figure n°4. Pyramide des besoins
d'A. Maslow
Auto-
Accomplis-
sèment
Respect de
soi,
des
autres,
Consolidation
Appartenance
à un groupe,
Amitié, affection
Sécurité, protection au niveau
National et au
niveau physique
Physiologique, faim, soif,
sommeil
Source : G. IACONO,
Op.cit., p. 34
Pour Maslow, un besoin satisfait n'apporte plus de motivation.
C'est pourquoi, si l'individu a déjà satisfait ses besoins
physiologiques, il cherchera immédiatement à passer aux besoins
de sécurité et ainsi de suite. Car, un besoin insatisfait
crée un état de tension. Pour l'éliminer, l'individu va
entamer une série d'actions pour atteindre son objectif. Une fois cet
objectif atteint, le besoin est directement satisfait, la tension est
réduite jusqu'à l'apparition d'un nouveau d'un nouveau besoin. Ce
processus se schématise comme suit :
6 Tension réduite
5 Besoin satisfait
3 Action vers un objectif
2 Tension
1 Besoin insatisfait
4 Objectif atteint
Figure n°5. Processus de
motivation
Source : J. MUTOBO, « La
rémunération du fonctionnement et son incidence sur
l'éthique et la
déontologie professionnelle dans l'administration publique
congolaise », In
Revue
de la Faculté d'Administration des Affaires et Sciences
Economiques,
N°5, Kinshasa,
2003, p. 274
II.1.2.2. HERZBERG et la théorie de deux
facteurs
Les théories de Maslow ont été largement
complétées par Herzberg à travers une étude de
motivation, qui l'a conduite à conclure que l'homme connaît deux
catégories de besoin :
o Besoins d'entretien : (hygiène au
travail et maintenance). La non satisfaction de ces besoins engendre des
conflits et le non épanouissement d'un agent en son lieu de
travail ;
o Besoins de réalisation :
(reconnaissance et responsabilité). « l'enjeu principal de sa
théorie est de réconcilier l'univers de travail aux autres lieux
de la vie professionnelle »37(*).
I1.1.2.3. Elton MAYO et l'expérience
d'HAWTHORNE
Il est considéré comme le fondateur du mouvement
des relations humaines et de la sociologie du travail. Les recherches de ce
professeur Australien furent menées dans l'un des ateliers de Western
Electric Co à Chicago avec ses collaborateurs de la Harvard Business
School, et avaient pour objet : « l'étude des variations
de l'environnement physique et des conditions de travail (éclairage,
horaires, primes, temps de repos) sur la productivité d'un groupe
expérimental de six ouvriers volontaires d'un atelier de
bobinage »38(*).
Les résultats du groupe expérimental,
comparés à ceux d'un groupe témoin, montrèrent que
la productivité augmentait avec l'amélioration des conditions du
travail « effets attendus », et continuait
d'augmenter quand on détériorait les conditions
« effets inattendus ». Ce qui lui permit de
conclure que les gains de productivité constatés ne
résultaient pas de l'amélioration des conditions de
travail mais du changement des relations sociales entre les
membres du groupe et la Direction. D'où, Mayo préconise alors la
mise en place des structures d'autorité laissant plus de
responsabilités aux travailleurs.
SECTION 2. DROIT SOCIAL
COMME POINT D'APPUIE DE LA FONCTION PERSONNEL
La mise en place du droit du travail constitue le socle dans
lequel vont évoluer les différentes Fonctions Personnels dans les
entreprises. Elle est étroitement liée aux cycles
économiques et l'alternance politique. Nous allons nous appuyer sur les
deux révolutions industrielles ainsi que sur leur apport dans la
question sociale des travailleurs.
II.2.1. La première
révolution industrielle
Selon ASHTON39(*), « la première révolution
consacre le passage de la manufacture à la fabrique d'abord, puis
à l'industrie ». Cette apparition rend la question sociale
aigue : les journées de travail sont exagérément
longues et tout le monde y est admis : les enfants, les vieux... Cela
suscite donc une conscience collective dans les chefs des travailleurs
frustrés et contraint les pouvoirs publics impuissants, à adopter
toute une série des mesures. En France, nous pouvons citer les lois
ci-après40(*) :
o Le décret-loi du 02 et 07 Mars proclame la
liberté de travail ;
o La loi du 22 Mars 1841 fixe à 18 ans l'âge
d'admission au travail ; limite à 8 heures la journée de
travail ; interdit le travail de nuit pour les enfants ; et prescrit
le repos hebdomadaire ;
o La loi de 1884 reconnait la liberté
syndicale ;
o En 1848, une loi réglemente les accidents du
travail.
En Angleterre, c'est en 1871 qu'on a reconnu les syndicats par
la « Trade Union Act ». Cependant, en 1849, toutes ces
mesures seront remises en cause. Des émeutes éclatent, et les
conditions de travail s'aggravent : d'où la deuxième
révolution.
II.2.2. La deuxième
révolution
Elle coïncide avec « l'apparition de
l'énergie électrique qui se substitue petit à petit
à l'énergie thermique et provoque ainsi le passage de l'atelier
de production à la fabrication en chaine » (41(*)). L'entrepreneur n'est
préoccupé que par son profit maximum. Le travailleur constitue
uniquement un instrument de production, un coût à minimiser pour
accroître sa marge bénéficiaire. C'est l'époque de
l'Organisation Scientifique du Travail « OST » de
Taylor.
D'où l'émergence des psychologues, des
sociologues, des physiologistes et autres spécialistes aux cotés
des techniciens afin d'élaborer des procédés pour
compléter l'OST. « Cela est marqué en France, à
entendre Madame IACONO, par des textes les plus importants qui ont eu pour
effet d'engager une véritable dynamique pour la Fonction
Personnel » (42(*)), dont :
o La loi de 1906 sur le repos hebdomadaire du dimanche et la
création du Ministère du Travail ;
o La loi de 1919 limitant à 8 heures a durée du
travail et instaurant des conventions collectives ;
o La loi de 1925 instaurant la taxe d'apprentissage ;
o La loi de 1928, sur les assurances sociales assurant un
minimum des ressources aux travailleurs malades, invalides ou
âgés ;
o La loi de 1932 instaurant le principe d'allocation
familiale ;
o 1936, date de la signature des accords de Matignon qui
instaurent le principe de deux semaines de congés payés, celui de
la semaine de 40 heures.
Bien que la guerre mondiale vienne interrompre ce processus
légal de Fonction Personnel, la période d'après guerre
apporte une ère, celle du développement sur le plan égal
et économique.
SECTION 3. LE
DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION PERSONNEL
Cette période qualifiée par Jean
Fourastié des « trente glorieuses » se
caractérise la légitimité du modèle du
modèle de l'Etat-Providence, lui-même étroitement
lié au compromis Fordiste, puis un processus de formalisation.
II.3.1. Le modèle de
l'Etat-Providence
Dans ce contexte, l'Etat-Providence signifie « Etat,
protecteur du social ». Cela se traduit en France par une
augmentation très significative de la part du budget consacrée
à la politique sociale. Ce principe d'un Etat-Providence se fonde sur
trois courants :
o Le Marxisme et le socialisme : qui a
incité les gouvernements à économie de marché
à jouer un rôle capital dans la redistribution des
revenus ;
o Le Keynésianisme : il a aussi une
influence sur les gouvernements parce qu'il préconisait de stabiliser
l'économie en aidant à maintenir le revenu disponible des
individus malgré les fluctuations économiques ; et il
justifiait un programme des travaux publics et des indemnités de
chômage pour amortir les effets négatifs dans les phases de
dépression ;
o L'économie de biens publics :
développée par Samuelson et Musgrave, qui préconisent que
l'Etat preste un très grand nombre des biens publics pour lesquels les
privés ne s'y investissent pas souvent.
Ces courants ont conduit les Etats à assumer les trois
missions principales suivantes43(*) :
o L'allocation : affecter des recettes à des
dépenses d'ordre public ;
o La régulation : lutter contre les
déséquilibres économiques ;
o La redistribution : pour corriger les écarts
dans la répartition des revenus.
L'Etat-Providence disposait donc de deux outils comme moyen
d'intervention :
o La planification en prévoyait et en anticipant les
grandes mutations auxquelles la société fera face ;
o La mise en oeuvre des oeuvres d'institutions sociales.
II.3.2. Le compromis
fordiste
Le cercle vicieux du fordisme reposait sur le couple
« production -Consommation de masse ». Ce modèle
associait étroitement une forme de la production et d'organisation
sociale par la redistribution et le partage des fruits de la croissance
économique.
Son modèle de croissance repose sur la production de
masse. En reprenant les idées de Taylor, sa forme de production a permis
de réaliser les gains de productivité importants et
développer la production en grande série ; les gains
réalisés de la production en masse enclenchant un processus de
consommation en masse, par le biais d'une redistribution aux salariés de
nouveaux profits dégagés. La recherche continue de gain par la
production en grande série ont permis la constitution des grandes
unités de production, corolaires immédiats de la constitution et
concentration de grandes entreprises, dans lesquelles le taux de croissance
économique s'est accompagné d'une montée en puissance des
besoins en qualifications et d'une tendance croissance à la
tertiarisation de l'appareil productif.
Sur le plan d'organisation du travail, le fordisme s'est
fondé sur les trois règles suivantes :
o Détermination du niveau et de la hiérarchie
des salaires par référence à des postes de travail,
définis eux-mêmes dans la classification des emplois
négociés par branche ;
o Indexation des salaires sur les prix à la
consommation permettant de maintenir le pouvoir d'achat ;
o Une indexation sur le gain de productivité.
II.3.3. AXES DE DEVELOPPEMENT
DE LA FONCTION PERSONNEL
Au départ, le rôle de la Fonction Personnel se
limite à l'administration du personnel dont les tâches principales
consistent à tenir des fichiers du personnel et la réalisation de
la paie. Elle s'est par la suite enrichie à partir du bilan social, pour
traiter par ailleurs des problèmes de plus en plus
diversifiés.
II.3.3.1. Le bilan social
C'est un « document synthétique qui
récapitule les principales informations concernant le personnel. Ce
document qui s'organise en sept chapitres décline, sous forme
d'indicateurs, toutes les composantes humaines qui irriguent le système
social de l'entreprise »44(*) :
o Emploi (suivi des effectifs) ;
o Rémunérations et charges accessoires ;
o Conditions d'hygiène et de
sécurité ;
o Formation ;
o Relations professionnelles ;
o Conditions de vie des salariés et de leur famille
dans la mesure où elles dépendent de l'entreprise ;
o Autres conditions de travail (durée, organisation,
condition physique).
Le bila social a trois raisons d'être :
o Sur une conception du temps court : celui d'une
année calquée sur la logique du bilan comptable annuel ;
o Sur une méthode analytique fondée sur un
système d'inventaire ;
o Sur une logique financière qui fait apparaître
essentiellement le coût des ressources humaines.
II.3.3.2. Autres missions de la Fonction Personnel
La logique essentiellement administrative consistait à
recenser systématiquement les différents aspects de la politique
des ressources humaines en l'analysant de manière séparée.
Le champ d'activités dans cette période se décompose en
quatre pôles :
o Le premier champ est couvert par l'administration du
personnel qui comprenait la paie, la gestion des systèmes d'informations
du personnel, la gestion des effectifs, et la réalisation du bilan
social ;
o Le champ couvre les questions relatives à la gestion
du recrutement et le déroulement de la carrière dans ses
différents aspects : mobilité, formation, promotion,
démission, licenciement ;
o Les aspects de la gestion collective : il peut s'agir
des plans de communication, réalisation d'enquêtes auprès
du personnel (satisfaction, attentes, évaluations), élaboration
des plans d'actions en matière de qualité, de management
participatif, d'aménagement du travail ;
o Le dernier champ de préoccupations des responsables
du personnel concerne le domaine des relations syndicales et sociales :
organisation des élections, préparation et conduite des
réunions, faire vivre le dialogue social, négociation des
accords, gestion des conflits.
SECTION 4. DE LA FONCTION
PERSONNEL A LA GRH
« La primauté de l'homme »45(*) est l'élément
causal du passage de l'appellation Personnel à la Gestion des Ressources
Humaines : ce changement d'appellation est interprété comme
changement de perspective. Car, « le travailleur devenait dans
l'économie de masse un instrument anonyme, facilement
remplaçable, une unité de production »46(*). Le patron devait absolument
gagner, il fixait l'horaire de travail en raison de ses
bénéfices. « La conception traditionnelle du personnel,
perçu comme une source de coût qu'il faut minimiser, est
remplacée par la conception d'un personnel considéré comme
une ressource dont il faut optimiser l'utilisation... parler des ressources
humaines ne revient pas à considérer que les hommes sont des
ressources, mais qu'ils disposent des ressources »47(*).
A entendre G. IACONO, ce passage qui s'inscrit
approximativement dans la période 1980-1990 correspond au processus de
professionnalisation de la gestion du personnel des entreprises. Cependant, ce
mouvement de professionnalisation est appréhendé avec nuance et
prudence parce que le processus est non linéaire ; il s'enracine
dans plusieurs courants théoriques, enfin les axes de
professionnalisation sont sérieusement contrastés.
II.4.1. Processus non
linéaire
Le processus de professionnalisation n'est pas linéaire
pour trois causes :
o Toutes ces entreprises n'ont pas une vision uniforme de la
situation de la situation. Car, si certains secteurs comme celui de la grande
industrie ou les services ont vite introduit la logique des ressources
humaines, d'autres par contre sont à la traine ; La situation est
loin d'être homogène ;
o Même les entreprises qui auraient complètement
intégré le mouvement référentiel n'ont pour autant
pas mis fin aux pratiques anciennes s'inscrivant dans la logique ancienne
inspirée du Taylorisme ;
o Enfin, dans le processus de développement, on observe
une hésitation constante entre une démarche individuelle
centrée sur la personne, et une démarche centrée sur
l'organisation. « La structure évolutive de la GRH est
comparable à un archipel, où les activités
rattachées à la GRH représentent des îles
séparées les-unes des autres »48(*).
II.4.2. Un enracinement
théorique multiforme
Le volet théorique qui enrichit la GRH s'appuie sur
l'apport de la sociologie des organisations, qui s'est développée
à partir de 1960. Parmi ces idées, nous retenons celles des
auteurs suivants :
o L'Etude de LAWRENCE et J. LORSCH, qui sont les premiers
à insister sur la relation étroite entre l'entreprise et son
environnement. Ici, l'entreprise est conçue comme un système
ayant sa propre logique, qui crée un ordre interne. Mais cet ordre est
souvent remis en cause par l'environnement externe (économique, social,
culturel) qui déstabilise sa cohérence interne. Par rapport aux
ressources humaines, cette théorie permet de comprendre les attentes du
personnel par rapport à son travail, et sa représentation dans
l'entreprise ;
o Simon HERBERT et MARSCH : pour eux, il ne peut y avoir
« the one best way » comme le pensait Taylor, mais
l'organisation dans l'entreprise doit dépendre en compte toute
« une série des facteurs imprévisibles qui entrent en
jeu pour modifier la pertinence des structures mises en place »
(49(*)). Il peut s'agir
des facteurs économiques, politiques, sociaux, qui interfèrent
sur le pouvoir et la prise des décisions ;
o Michel CROZIER et FRIEDBERG, leurs travaux sont très
importants de part leurs contributions à la formalisation de l'analyse
stratégique, en deux postulats. Le premier postulat consiste à
observer les comportements des acteurs dans un environnement dont ils sont
fortement dépendants. Tout acteur dispose d'une zone d'action et de
penser plus ou moins grande qui structure l'espace d'autonomie dont dispose
chaque acteur, remet en cause la logique de mono rationalité de Taylor,
et laisse place à une rationalité plus complexe. Le
deuxième postulat : le pouvoir comme donnée centrale de la
vie des organisations, n'existe que par rapport à autrui. La conduite
des hommes et des femmes suppose un mélange entre normes, codes,
organigrammes (logique collective de l'organisation) et la logique individuelle
à chaque agent.
II.4.3. Les axes de
professionnalisation de la GRH
Ces axes s'organisent autour de la Gestion
Prévisionnelle de l'Emploi et de la Compétence
« GPEC », puis autour de la Compétence.
II.4.3.1. La Gestion Prévisionnelle de l'Emploi
et de la Compétence (GPEC)
Sur le plan collectif, elle s'enracine sur les modèles
suivants : la nomenclature des emplois ; la projection des pyramides
d'âges et des qualifications ; des courbes de mobilité
internes et externes. Sur le plan individuel, la GPEC repose essentiellement
sur le potentiel de mobilité du personnel qui existe au sein de
l'organisation.
Dans le passé, les conceptions suivantes se sont
succédé à son propos :
o Le premier modèle s'attachait à formaliser une
gestion des effectifs dans une logique purement quantitative et une
démarche collective ;
o Puis, on est passé à une gestion
prévisionnelle des carrières dans la période 1970-1975. Il
s'agit d'une démarche qualitative et beaucoup plus
intégrée ;
o La troisième étape consistait à
formaliser la gestion prévisionnelle des emplois et de la
compétence aux années 1980 ;
o Enfin, la période actuelle est
caractérisée par une démarche particulièrement
complexe qui incorpore à la fois des approches individuelles et
collectives.
II.4.2. La gestion de la
compétence
Elle consacre le principe d'une compétence acquise pour
chaque salarié quel que soit l'emploi que celui-ci occupe d'une
part ; et un droit pour chacun à un parcours professionnel
qualifiant. Elle s'est imposée dans le management au cours des
années 1990. La modèle de la compétence se diffuse
rapidement mais à des rythmes différents d'après des
secteurs d'activités. Si certains secteurs traditionnels orientés
vers la production sont très attachés à la description du
poste, d'autres par contre, tournés vers le service, ont à
majorité opté pour la gestion de la compétence.
SECTION 5. DOUTES,
INTERROGATIONS, QUESTIONNEMENT POUR LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Les crises des années 1993-1997, puis celle dite des
« subprimes » que nous venons de connaître, ont rompu
avec les discours sur la modernisation de la GRH, sur le changement, pour
donner lieu et place aux plans de licenciement, aux délocalisations et
fermetures d'usines, aux congés techniques et consorts. Le Taylorisme et
le fordisme s'avèrent désormais dépassés ; la
légitimité des politiques publiques mises en place dans le cadre
de l'Etat-Providence est remise en cause ; et le droit social est
très fragilisé. D'où, une série des doutes des
questionnements et de remise en cause de la GRH pour plusieurs raisons parmi
lesquelles (50(*)) :
o La planification n'a pas su se renouveler et s'adapter
à la mutation de temps court, pour continuer à imposer à
l'action publique une cohérence et conférer une lisibilité
sur les choix à moyen terme ;
o Les institutions de protection sociale qui reposaient sur
une voie d'ignorance et sur le mythe d'une égalité entre
citoyens, ont perdu au fil de temps la légitimité. Car, à
partir du moment où le chômage s'est mué en chômage
de masse, les cotisations sociales permettant d'alimenter la redistribution se
tarissaient, c'est tout l'équilibre des systèmes qui se trouvait
remis en cause.
Aujourd'hui, l'idée selon laquelle l'Etat pouvait
résoudre tous les problèmes sociaux et maîtriser l'ensemble
des instruments de politiques économiques ne fait plus
l'unanimité. Nous sommes témoins de ce que Pierre Rosenuallon
appelle « La crise philosophique de l'Etat-Providence » qui
subit à la fois :
o La crise de légitimité : renvoie
au système de valeurs dont l'Etat-Providence était porteur et qui
se trouve déstabilisé par la montée de l'individualisme et
toute la puissance du marché ;
o La crise d'efficacité : qui provient de
la lourdeur des appareils étatiques qui ne s'adaptent pas vite aux
attentes d'une société civile impatiente et exigeante ;
o La crise de solidarité et du lien
social : qui affaiblit la capacité d'agir de
l'Etat-Providence.
CONCLUSION DU DEUXIEME
CHAPITRE
Nous venons de retracer dans ce chapitre les grandes
étapes ayant caractérisé la gestion des ressources
humaines. La première étape a été celle de la
naissance de la fonction personnel qui a vu émerger la grande entreprise
industrielle avec notamment les théories de Taylor dans une approche
purement mécanique et réglementaire, puis quelques auteurs
psycho-sociologue tel Maslow, Mayo, etc. En deuxième étape, il
nous a été important d'évoquer l'intervention du droit
social comme appuie à la fonction Personnel, suite aux conditions
difficiles auxquelles furent soumis les travailleurs de l'époque.
La troisième étape est celle du
développement de la Fonction Personnel qui intervient après la
deuxième guerre mondiale avec Ford qui a repris les théories de
Taylor et le modèle de l'Etat-Providence, pourvoyeur du social. En
quatrième étape, nous avons eu à faire appel au passage du
Concept Personnel à celui des Ressources Humaines, un changement
d'idéologie et qui ne s'est pas appliqué de manière
homogène.
Enfin, traitant des doutes et questionnements sur la GRH en
cinquième lieu, on voit donc progressivement disparaître un
modèle de capitalisme régulé par l'Etat au profit d'un
capitalisme de retrait de l'interventionnisme de l'Etat. On observe de plus en
plus un maintien du modèle traditionnel inspiré du Taylorisme et
complété par Ford pour ces raisons :
o La rupture avec le cycle inflationniste qui avait servi de
stimulant de l'activité économique pendant la période de
trente glorieuses a imposé aux entreprises de prendre des mesures de
restructuration pour demeurer compétitive ;
o La politique salariale ayant servi de socle au compromis
fordiste n'est plus pertinente au contexte actuel ;
Les dirigeants d'entreprises ayant pleinement conscience que
la concurrence est de plus en plus dure, font preuve d'une extrême
prudence avant de procéder à des embauches ou des augmentations
de salaire
CHAPITRE TROISIEME. THEMES
RELATIFS A LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
INTRODUCTION
Nos efforts dans ce chapitre seront consentis à
l'étude de quelques thèmes souvent évoqués dans le
domaine de Gestion des Ressources Humaines, parmi lesquels, nous
traitons : du recrutement (1), de la Rémunération (2), de
l'évaluation (3), de la formation (4). Ce qui est certain, c'est que les
thèmes retenus couvrent un vaste champ d'études. Mais, dans le
contexte présent, nous ne nous attelons que sur les points
essentiels.
SECTION 1. LE RECRUTEMENT
ET INTEGRATION
L'entreprise est amenée à proposer du
travail : elle doit donc recruter. La décision de recruter est
stratégique, car les erreurs peuvent être coûteuses. Le
sacrosaint à ce stade reste : « On ne recrute que lorsque
la vacance de poste s'annonce avec certitude »51(*). Au stade actuel,
malgré la présence de l'intranet et de l'internet, le recrutement
demeure un processus pour trois raisons :
o Il est toujours une projection dans le futur ;
o Il est un élément de la GPEC en ce sens qu'il
permet à l'entreprise de rééquilibrer
éventuellement sa pyramide d'âge, s'ouvrir à de nouvelles
activités, étoffer son portefeuille ;
o Il permet à l'entreprise de se confronter à
son environnement externe, de jauger l'attractivité des postes, la
réalité de son image externe et l'impact des profils de poste
recherchés.
La question à laquelle nous allons répondre
consiste savoir : « quelles les étapes à parcourir
pour sélectionner les postulants ? »
III.1.1. Processus de
recrutement
Jean-Marie PERETTI52(*) propose les dix étapes suivantes :
1. Besoin de recrutement : son origine peut
être une démission, une mutation, un licenciement, un
départ à la retraite, un décès, une création
de poste. Ici le responsable hiérarchique établit une fiche qu'il
soumet à sa hiérarchie qui, à son tour, la transmet au
service de recrutement ;
2. Analyse : le Département des
Ressources humaines va procéder à l'analyse de la fiche en
s'attelant aux renseignements suivants : niveau de qualification et de
rémunération du poste, date et durée du besoin ;
3. Définition des fonctions : elle permet
de préciser les besoins et les critères de recrutement. Elle est
nécessaire pour présenter le poste au candidat, et cela vise
à diminuer les risques d'insatisfaction lors de
l'intégration ;
4. Prospection interne : les postes vacants sont
en priorité proposés aux salariés de l'entreprise, surtout
les postes d'encadrement et de maîtrise ;
5. Prospection externe : elle renvoie à
la recherche du sang nouveau et du changement des mentalités ;
à l'impossibilité de trouver le profil recherche à
l'intérieur de l'entreprise ; au souhait de comparer les candidats
externes aux internes dans le but d'améliorer la qualité de
recrutement, et de disposer d'informations sur les niveaux relatifs des
marchés internes et externes du travail ;
6. Tri des dossiers de candidature : il
débute par l'analyse des dossiers de candidature (lettre de demande
d'emploi, copie des diplômes scolaires et académiques, documents
officiels, du curriculum vitae, et conduit à une confrontation des
caractéristiques des postulants avec les exigences de postes `âge,
formation, expérience, voire prétention). Cette étape
conduit à une élimination importante de plus de 90% des
postulants ;
7. Questionnaire de recrutement : il permet
à l'entreprise de réunir sur la personnalité du candidat
les éléments qui lui sont nécessaires pour prendre sa
décision ;
8. Entretien : il a un double objectif :
informer les candidats sur l'entreprise, les postes à pourvoir et ses
caractéristiques ; leur permettre de s'exprimer pour donner le
maximum d'informations sur leur passé professionnel et leurs aspirations
futures ;
9. Les tests : les candidats retenus à
l'issu des phases précédentes peuvent être soumis à
des tests pour faire apparaître les points éventuellement faibles
pouvant constituer des contre-indications pour le poste. Parmi les plus
utilisés, nous retenons : les tests cliniques,
psychométriques et les tests de situation ;
10. La décision : c'est l'étape
pendant laquelle, après plusieurs tests et entretiens, le chargé
de recrutement interne ou externe présente le candidat au service
demandeur.
III.1.2. Recherche des
candidatures
A. Le recrutement interne
Il s'agit de proposer une mutation à un salarié
de l'entreprise ou d'intégrer un stagiaire. Le poste à pourvoir
est proposé à l'intérieur de l'entreprise par
l'intermédiaire du journal d'entreprise, d'une note de service, par
affichage, par l'intranet de l'organisation. Son coût est faible, les
salariés connaissent bien l'entreprise et seront rapidement
opérationnels. Le recrutement interne permet de motiver le personnel
(par des espoirs de promotion), mais le choix des candidats est souvent
limité, et les promotions peuvent parfois entraîner des
jalousies.
B. Le recrutement externe
Il peut se faire par l'examen des candidatures
spontanées (reçues sous forme d'une lettre de motivation et d'un
CV, par courrier ou par intranet (e-recrutement). Il peut par ailleurs se
faire :
o Par annonce (presse, Tv) ;
o Par cooptation ou parrainage : on demande aux
collaborateurs de l'entreprise de proposer des candidats qu'ils
connaissent ;
o Par recours à des organisations officielles (Office
National d'Emploi « ONEM » par exemple) ;
o Par forums, écoles, entreprise ou « Job
speed dating », recours à des fichiers d'anciens
élèves ou étudiants de grandes écoles ou
universités ;
o En s'adressant à un cabinet de recrutement ;
o Par rencontre directe avec les candidats : forums
organisés par des écoles ou groupement d'entreprises.
III.1.3. La sélection
des candidats
Elle se fait par analyse du CV et la lettre de
motivation ; puis par entretien des candidats retenus
éventuellement pour des tests psychotechniques, un entretien avec le
futur responsable hiérarchique et la personne chargée du
recrutement, l'étude des adéquations entre les meilleurs
candidats et leur futur environnement.
III.1.4. L'accueil et
l'intégration du candidat
La décision d'embauche entraîne un contrat de
travail comportant le plus souvent une période d'essai, à l'issue
de laquelle l'embauche définitive. Le règlement intérieur
et la convention collective sont alors applicables au nouvel embauché.
L'accueil dans l'entreprise doit être soigné afin de faciliter
l'intégration. Il se fait par une présentation de l'entreprise,
une visite de l'établissement, un contact avec des collègues, la
remise d'un livret d'accueil. Il arrive parfois que le nouvel arrivant soit
pris en charge par un tuteur.
SECTION 2. LA
REMUNERATION
III.2.1. Notions
La rémunération est différemment
définie par les auteurs. Elle perçue par Alain ERALY53(*) comme « l'ensemble
des avantages psychologiques et matérielles qui découlent de la
relation d'emploi ». La rémunération est la principale,
voire la seule source de revenu des salariés, mais aussi l'une des
principales charges financières des entreprises. Elle est par ailleurs
un instrument de politique économique et sociale de l'Etat, le salaire
ayant une influence sur la demande des biens de consommation et sur le prix.
« Les objectifs d'une bonne rémunération cherchent don
à satisfaire aussi bien l'Etat, l'entreprise que ses
salariés »54(*).
Une politique de rémunération poursuit souvent
les objectifs suivants55(*) :
o Améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs ;
o Garantir l'égalité des salaires à des
conditions légales de travail, de qualification professionnelle et de
rendement ;
o Maintenir une hiérarchie rationnelle entre les postes
de travail ;
o Permettre à l'entreprise de conserver une position
concurrentielle sur le marché de travail ;
o Attirer les individus en qualité et en nombre
satisfaisant pour satisfaire aux objectifs des ressources humaines ;
o Prévenir un taux d'absentéisme et un turn-over
non désireux et couteux ;
o Valoriser la personnalité du travailleur.
III.2.2. Types de
rémunération
Les différentes natures de la
rémunération peuvent être données selon
différents angles. Selon la manière dont elles se
déploient nous distinguons :
o La rémunération directe qui se compose de
trois éléments : le salaire fixe, le salire de performance
et les primes ;
o La rémunération indirecte correspond aux
périphériques considérés plous ou moins
éloignés (logement de fonction, ...) ;
o La rémunération immédiate est celle qui
est perçue sans délai par le salarié ;
o La rémunération différée qui est
perçue après l'écoulement d'une durée ou lors de
la survenance d'un événement comme le départ du
salarié de l'entreprise ;
o La rémunération fixe : composée de
du salire, des primes et autres gratifications fixes découlant du poste
ou en fonction des critères personnels (expérience,
ancienneté). Elle ne peut être inférieure au SMIG.
III.2.3. Principaux facteurs
de détermination du système de rémunération
Beaucoup d'éléments sont pris en compte avant de
déterminer la rémunération d'un agent parmi
lesquels : l'équité interne se traduisant par l'existence
d'une hiérarchie des salaires la plus rationnelle possible entre postes,
ainsi que la prise en compte objective des performances des individus et de
l'ancienneté dans l'entreprise. Autrement dit la nature de l'emploi et
la nature de l'employé. Nous pouvons également retenir, outre les
éléments sus évoqués :
o La classification des emplois ;
o La tension salariale entre la base et le sommet ;
o Les besoins essentiels d'une famille des travailleurs de la
catégorie la plus basse comprenant six personnes
o Le coût de la vie ;
o La capacité de payer de l'organisation ou de
l'entreprise ;
o Les exigences syndicales ;
o La santé de la monnaie et la législation
sociale
Le Professeur KABAMBI ramène toutes ces
références en quatre rubriques :
o Le salaire minimum, jugé nécessaire à
un travailleur et à sa famille pour subsister ;
o Le salaire convenable : suffisant pour les besoins du
travailleur et qui lui permet d'assurer des conditions d'existence
convenables ;
o Le salaire équitable ou relatif : se situerait
entre les deux précédents. Equitable, par rapport aux autres
catégories des travaux dans la même entreprise ;
o Le salaire acceptable : c'est-à-dire acceptable
par rapport à l'entreprise ou à l'économie nationale en
fonction de la capacité de paiement et de production.
SECTION 3.
L'EVALUATION
Comme terme synonymes utilisés, nous avons : la
notation, la cotation ou l'appréciation du personnel.
L'évaluation est donc « un jugement sur des activités
exercées par un employé pendant une période
déterminée dans une organisation »56(*). Ce jugement doit
idéalement se baser sur des critères explicites et de normes
établies de façon que l'évaluation puisse formuler une
opinion globale et objective sur la performance de l'évalué. Il y
a lieu de noter que l'évaluation est une notion subjective. Il est donc
conseillé aux chefs d'entreprise d'appliquer la
collégialité lors de l'opération d'évaluation pour
arriver à un résultat objectif.
III.3.1. Méthodes
d'évaluation
Il existe plusieurs types de formulaires remis aux
supérieurs, ainsi que les procédures qui les accompagnent. Parmi
ces méthodes, nous pouvons énumérer celle de
l'échelle de l'évaluation, dont nous retenons également
sept variables57(*) :
o Le classement par rang : consiste
à dresser une liste des employés allant du meilleur
employé au médiocre en fonction d'un critère
donné ;
o La comparaison par paire : c'est une
autre façon de classer les employés du meilleur au
médiocre et chaque individu est comparé à tour de
rôle avec chacun des autres membres du groupe, et chaque fois qu'il sort
victorieux de cette comparaison, l'évaluateur alloue un signe + dans sa
rubrique ;
o Distribution imposée : c'est
une autre variable de la méthode par rang, à la seule exception
qu'ici les individus sont classés par groupe. 10% des meilleurs, 50% des
pires et ainsi de suite ;
o Evaluation ouverte :
l'évaluateur ici doit remplir un formulaire presque vierge en
décrivant dans ses propres termes le rendement de l'employé sous
certaines rubriques telles que : Connaissance du travail, attitude envers
les supérieurs, etc. ;
o Incident critique : il consiste pour
l'évaluateur à tenir une sorte de journal dans lequel il note
régulièrement bons ou mauvais qu'il observe chez ses
employés ;
o Liste des comportements : tout comme
dans l'incident critique sauf qu'ici, après avoir recensé et
analysé un grand nombre des comportements positifs ou négatifs,
on peut établir une liste des plus importants comportements et leur
attribuer une pondération indiquant jusqu'à quel point ils sont
bons ou mauvais.
o Direction par objectif : ici, le
patron et les employés se rencontrent régulièrement pour
préciser le contenu des tâches et responsabilités ;
les deux parties s'entendent sur les objectifs précis et mesurables que
l'employé doit atteindre et sur l'aide dont il aura besoin ;
après un temps, les deux parties se rencontrent et parviennent à
s'entendre sur le rendement de l'employés par rapport à ces
objectifs, et sur les causes éventuelles de l'échec ; le
processus pourra recommencer pour une autre période.
III.3.2. Les erreurs
d'évaluation
Nous venons de dire tantôt que l'évaluation
était un fait subjectif. Il comporte plusieurs erreurs
d'appréciation du côté de l'évaluateur. De
celles-ci, nous retenons :
o L'effet de contraste : il s'agit
d'évaluer un individu en comparaison avec ceux qui l'entourent au lieu
de se référer aux exigences de sa tâche et de son rendement
absolu ;
o L'effet halo : c'est la tendance
à étendre à tous les aspects du rendement une impression
favorable ou défavorable née de l'observation d'un seul
point ;
o La première impression :
dès que l'évaluateur est favorablement ou défavorablement
impressionné par le rendement initial de l'employé, il fixe alors
son jugement sur l'employé et refuse de le modifier par la suite,
même si le rendement de l'employé change
considérablement ;
o L'erreur centrale : c'est le fait de
classer comme « bon » ou « mauvais »
des employés qui doivent être évalué à l'une
ou l'autre extrême : médiocre ou excellent ;
o L'erreur des extrêmes : certains
évaluateurs sont trop exigeantes et considèrent que la
majorité des employés sont bons ou mauvais ;
o La ressemblance avec l'évaluateur :
on juge favorablement les personnes qui partagent les mêmes
caractéristiques que soi. Par exemple, lorsqu'on a
fréquenté la même école, on partage les mêmes
opinions, ou les mêmes centres d'intérêt.
SECTION 4. LA
FORMATION
III.4.1. NOTIONS
Elle peut être conçue comme la transmission des
connaissances afin de répondre aux besoins de l'organisation Les
objectifs sont issus d'un triple besoin : satisfaction,
intégration et motivation du personnel ; en suite,
amélioration de la productivité ; adaptation du personnel
aux évolutions techniques, des systèmes d'organisation.
Parmi les objectifs les plus importants, nous pouvons retenir58(*) :
o Assurer l'adéquation entre les capacités et
les connaissances des employés
o Adapter les employés aux tâches bien
déterminées et aux changements ;
o Maintenir un degré de compétence
nécessaire au progrès de l'organisation ;
o Améliorer le statut des employés par
avancement dans l'organisation ;
o Favoriser l'efficacité de nouveaux employés
par une meilleur utilisation du matériel et des équipements, et
réduire des éventuels accidents et les départs ;
o Accroitre l'estime de soi chez chaque employé.
III.4.2. TYPES DE
FORMATION
Selon l'objectif assigné à une formation
donnée, nous pouvons citer les types de formation suivants59(*) :
o L'adaptation : vise à
améliorer les connaissances d'une personne disposant déjà
d'une qualification dans laquelle apparaissent des lacunes ou des insuffisances
par manque de maîtrise des connaissances classiques ou par ignorance des
progrès techniques ;
o La promotion professionnelle : aide
l'employé à acquérir une nouvelle qualification
élevée et le changement de métier ;
o La prévention : prépare
à un changement d'emploi dans la perspective d'une restructuration des
entreprises ou encore un changement technique ;
o La conversion : ce type de formation
ne concerne que les employés dont les types d'emploi se trouvent
menacés afin de les préparer à un nouvel emploi ;
III.3.3. DETERMINATION DU
BESOIN DE FORMATION
Les besoins de formations sont déterminés
annuellement à partir de : demandes des salariés ;
besoins exprimés par la hiérarchie ; par des entretiens
individuels avec leurs subordonnés afin de recenser les
difficultés professionnelles et aspirations personnelles ; par des
questionnaires préétablis par le service de formation ; par
la confrontation des exigences de poste de travail résultant des
analyses de poste et des profils individuels des travailleurs.
CONCLUSION DU CHAPITRE
Nous voici arrivés à la fin de ce chapitre
à travers lequel nous avons eu opportunité d'obtenir les
détails sur quatre thèmes de gestion des ressources humaines. Le
premier à être étudié est le recrutement. En parlant
du recrutement, nous avons retenu un principe important : « on
ne recrute que lorsqu'une vacance de poste s'annonce avec
certitude ». L'étape finale du recrutement est l'engagement.
Une fois qu'un candidat signe son contrat de travail, l'agent a droit au
bénéfice de tous les avantages financiers, matériels et
psychologiques comme prévu dans la convention collective, en
contrepartie de ses prestations. Ce qui revient à dire, que le nouvel
agent a droit à une rémunération. S'agissant de la
rémunération, nous en avons étudié les
différentes sortes et les facteurs qui influent dans la
détermination d'une politique de rémunération dans une
entreprise tout en notant de manière passagère, que le sujet
rémunération concernait aussi bien l'entreprise, les travailleurs
que l'Etat, car elle influe sur les prix des biens et services sur le
marché.
Le troisième thème abordé est
l'évaluation. Nous avons pour l'essentiel retenu que la notation est
avant tout un fait subjectif, d'où il faut préconiser la
collégialité d'évaluateurs pour diminuer la marge
d'erreurs. Et il est aussi que l'évaluation des agents couvre plusieurs
espaces temporels différents au cours d'une même année pour
éviter de n'évaluer l'agent que pendant une période
précise, pendant laquelle il pourrait très facilement
modifié son comportement. Pour terminer le dernier thème
abordé est la formation. Celle-ci avons-nous noté, outre ses
multiples apports dans la carrière d'un agent, jouent trois rôles
essentiels : la satisfaction, intégration et la motivation d'un
agent dont les niveaux d'aspirations se sont accrus par le fait de
formation ; amélioration de la productivité afin de
maintenir et d'améliorer la compétitivité de l'entreprise
par rapport à ses concurrents tant sur le plan commercial que sur le
marché de travail ; adaptation du personnel aux nouvelles
technologies et nouvelles formes d'organisation du travail.
CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE
C'est par ici que mettons un point final avec la
première partie de notre travail, qui a porté sur les
considérations théoriques sur la gestion des ressources humaines
dans les organisations. Cette partie a été
décortiquée en trois chapitres. Dans le premier, nous avons
évoqué les notions aux modèles d'organisation, aux modes
de fonctionnement des entreprises privées et des entreprises publiques
(en République Démocratique du Congo), à la nation de
pouvoir, de l'autorité, et de quelques traits de leadership.
Le deuxième chapitre est un petit aperçu
historique montrant les différentes phases de l'évolution de la
gestion des ressources humaines en partant de l'ère de la Fonction
Personnel ; celle du droit social comme point d'appuie de la fonction
personnel ; l'ère marquant le développement de la Fonction
personnel pendant la période dite « des trente
glorieuses » ; l'ère qui consacre le passage de la
Fonction Personnel à la Gestion des Ressources Humaines ; et enfin,
la période actuelle qui s'accompagne des doutes, des questionnements et
des interrogations sur l'avenir de la Gestion des Ressources Humaines sur le
plan idéologique et en tant que discipline autonome.
Le troisième chapitre s'est quant à lui
appesanti sur quatre thèmes de gestion des ressources humaines
dont : le recrutement, la rémunération, l'évaluation
et la formation du personnel. Nos efforts dans les lignes qui suivent
consistent à étudier la pratique de gestion des ressources
humaines à l'Office National des Transports, entreprise vielle de 75
ans, depuis sa création.
DEUXIEME PARTIE
APPROCHE PRATIQUE : LA GESTION DES RESSOURCES
HUMAINES A L'OFFICE NATIONAL DES TRANSPORTS
INTRODUCTION
Dans cette partie, nous concentrons nos efforts à
l'étude de la pratique de gestion des ressources humaines à
l'Office National des Transports. Il est question dans un premier temps de
passer en revu le cadre organique en vigueur à l'ONATRA, dans l'objectif
de connaître les textes fondamentaux ayant donné naissance
à l'ONATRA ; son objet social, et ses différents organes de
gestion. De là, nous aboutissons à l'étude
détaillée du département qui a à sa charge la
gestion au quotidien des ressources humaines.
Dans le troisième chapitre, nous avons choisi
d'étudier les thèmes suivants : le recrutement, la
rémunération, l'évaluation, la formation, et la gestion
des carrières, avec comme objectif de savoir comment sont-ils mis en
pratique à l'ONATRA. En d'autres termes, que prévoit le code de
travail congolais en ce qui concerne ces thèmes de gestion des
ressources humaines, et comment sont-ils régis dans la Convention
Collective en vigueur à l'ONATRA.
Enfin, dans le dernier chapitre, nous évoquons les
problèmes qui caractérisent la gestion de l'homme à
l'ONATRA, en nous appesantissant sur leurs conséquences
immédiates, puis quelques propositions pouvant éventuellement
amener à leur éradication dans le climat des affaires de notre
entreprise d'étude.
CHAPITRE PREMIER.
PRESENTATION DE L'ONATRA
INTRODUCTION
Nous en revue dans ce chapitre, l'organisation structurelle et
fonctionnelle de l'Office National des Transports. Nous allons dans un premier
temps nous appesantir sur l'historique, la situation géographique, la
nature juridique et son objet social. Nous allons atterrir à
l'étude de sa structure organique et de son organigramme.
SECTION 1. APERCU
HISTORIQUE60(*)
L'histoire de l'office National de transports remonte aux
arrêtés des 19 février et 20 avril 1935. Cette année
se situe comme on le sait ; vers la fin de la période dite de la «
Grande crise mondiale des années 1930. » qui secoua le monde et
plus gravement le Congo Belge.
A cette époque, toutes les entreprises privées,
qui assuraient la mobilité des biens et des personnes ainsi que la
couverture des besoins de transport du pays, enregistraient d'importants
déficits d'exploitation qui rendaient urgente l'intervention de la
colonie au titre des subventions de financements (61(*)). C'est ainsi qu'en 1932, la
Compagnie des Chemins de Fer Congolais « CCFC »,
concessionnaire de la ligne Matadi-Léopoldville se trouva dans une
situation désastreuse. Car, les amortissements et les
intérêts non seulement sur les emprunts, mais aussi et surtout sur
les capitaux investis pesaient lourdement sur son compte d'exploitation. Les
négociations furent en conséquence entreprises en vue de
réunir sous l'autorité d'un seul exploitant, le transport public
du bief navigable du cours moyen du Fleuve Congo et de ses affluents.
Face à cette faillite des organismes privés, la
Colonie, confrontée à la reprise des activités
économiques et au problème de la prise en charge, directement ou
indirectement, des déficits privés, décida, en vue de
doter le pays des moyens de communication susceptibles de promouvoir sa
prospérité, de fusionner toutes les entreprises à charte
du secteur de transport. Le 18 Février 1935, fit voter par le parlement
belge un arrêté-loi qui accordait au Roi le pouvoir de
créer un organisme qui aurait pour objet : la garantie et
l'assurance de l'exploitation des transports coloniaux. Ainsi, naquit le 20
avril 1935 l'Office d'exploitation des Transports Coloniaux, « OTRACO
».
A mieux comprendre, « les deux impératifs qui
avaient justifié l'opportunité de la création de
l'OTRACO » étaient :
o La lutte des pouvoirs publics coloniaux contre les
conséquences néfastes de la grande crise mondiale aux alentours
des années 1929 ;
o Il fallait éviter que le budget de l'Etat ne prenne
en charge directement ou indirectement les déficits relativement
importants dans le domaine de transport, assuré jusque là par des
sociétés privées62(*).
L'OTRACO apparaît ainsi dès son origine comme une
institution de salut public destinée à promouvoir la
reconstruction économique entreprise à la fin de la grande crise
et à orienter cette reconstruction dans le sens de
l'intérêt national.
La mise en place de cette nouvelle société s'est
faite de manière progressive en reprenant les transporteurs publics
constitués à l'époque en sociétés
privées comme suit :
o la concession du port de BOMA et de la Régie de
chemin de fer du Mayumbe (17 juillet 1935) ;
o la Compagnie de chemin de fer du Congo (Matadi-Kinshasa)
(1er juin 1936) ;
o l'Union Nationale des transports fluviaux UNATRA sur les
biefs Kinshasa - Kisangani et Kinshasa-Ilebo (1er septembre 1936) ;
o la Société pour la manutention dans les
ports du Congo MANUCO - port de Matadi (15 octobre 1937) ;
o le port public de Kinshasa (1er juillet
1946) ;
o le réseau Ferroviaire du Kivu avec
la Société des chemins de fer au Kivu CEFAKI (24 juillet 1946)
;
o l'exploitation du bief (1) maritime et du
port BANANA (1er janvier 1955) et
o enfin le port « CITAS » (2 juin
1956).
L'OTRACO devait assurer l'exploitation pour le compte de la
colonie seule, de tous les transports publics dans le bas et le moyen Congo.
Toutefois, la gestion de cet organisme devait s'inspirer des principes
prévalant dans les sociétés privées, notamment
l'obtention, aux moindres frais d'un rendement optimum.
En vertu des pouvoirs qui lui avaient été
conférés par les arrêtés noyaux Belges des 20 avril
et 17 juillet 1935 et ceux des 19 mai et 13 juillet 1936, l'OTRACO avait pour
l'objet l'exploitation de tous services des transports, de manutention et de
tous services connexes et accessoires qui lui étaient
conférés par l'Etat.
Sa mission principale consistait, en effet, à
réaliser une coordination efficace de moyens de transport entre la
cuvette de Congo et les ports maritimes de l'Atlantique.
L'administration de cet Office fut confiée à un
collège de gérance, tandis que sa gestion quotidienne fut remise
à un Comité de gestion. Car, tout en gardant le contrôle
des dites concessions n'envisageait nullement en assurer elle-même
l'exploitation. Retenons en même temps que l'OTRACO dont le conseil de
gérance avait remplacé le conseil d'administration des
différentes sociétés reprises et évoquées
ci-dessus, devait être gérée conformément aux
principes prévalent dans des sociétés privées dont
l'obtention aux moindres frais d'un rendement optimum.
De 1935 à 1939, l'OTRACO entreprit des efforts
considérables de rééquipement. Les années de guerre
(1935 - 1945) posèrent de nombreux problèmes d'approvisionnement
et des finances à cette jeune société.
L'après-guerre (1946 - 1948), grâce à
l'essor économique considérable, occasionna un gonflement des
courants de transports. Mais l'équipement de l'OTRACO ne répondit
plus à cette demande de transport. Un plan de rééquipement
et de modernisation à outrance fut élaboré et
réalisé entre 1949 et 1959. Durant cette période, l'OTRACO
réalisa de bonnes affaires et atteint parfois le stade
d'autofinancement.
De 1960 à 1965, pour des raisons connues de tous, le
Congo accusa une désorganisation complète de la production et des
tous les circuits économiques et cet Office enregistra une chute brutale
du trafic jusque vers la fin de 1965. Grâce à la paix et la
sécurité restaurées par le nouveau pouvoir, le trafic fut
progressivement rétablit sur toute l'étendue des réseaux
de L'OTRACO.
L'année 1968 fut incontestablement la meilleure de
toutes celles qui devaient suivre l'accession du Congo à
l'indépendance. Le trafic s'établit, cette année là
à 69% de celui de 1969 qui fut considérée par la suite
comme une année record. Sous le vent de la politique du recours à
l'authenticité, l'Office d'exploitation des Transports Coloniaux devint,
en 1971, l'Office National des Transports (ONATRA).
Stimulé par la proclamation de l'année 1973
« année du secteur du transports », l'ONATRA redevient une
poule aux oeufs d'or.
Mais ce n'était que l'espace de vie d'une rose, car
quelque temps plus tard, certains problèmes de toutes sortes vont
précipiter l'Office dans la plus grande débâcle qu'il n'ait
connu. Le « grand parastatal mourant » échappa de justesse
à la démolition. Signalons toutefois que le 2 décembre
1974, à la suite de la création par l'ordonnance
présidentielle de la Société Nationale des Chemins de fer
du Zaïre en sigle « SNCZ », l'Office céda à la
société naissante son réseau ferroviaire du Kivu et du
Shaba, mais il devait garder provisoirement la gestion du chemin de fer Matadi
- Kinshasa (CFMK) et du chemin de fer Mayumbe (C.F.M).
A cette occasion, il fut assigné à l'ONATRA un
autre objectif de base : retourner aux réseaux de communication toutes
leurs possibilités à fin d'offrir aux usagers un outil de
transport moderne, rapide et adéquat, une qualité de service et
des transports normaux. Pour mieux traduire ces nobles recommandations dans la
réalité, les autorités de l'Office initièrent un
certain nombre des plans d'investissement. Le premier de la série fut le
plan quinquennal, mis au point en 1979 et réactualisé chaque
année.
Grâce à cette politique de nationalisation et de
l'antihasard, l'ONATRA s'attacha résolument à concilier la
nécessité d'une saine gestion avec la satisfaction à
donner à clientèle par la modernisation, l'extension et
l'amélioration de la qualité de ses services.
EVOLUTION STRUCTURELLE :
DIFFERENTES REFORMES
Depuis sa création, l'ONATRA a connu plusieurs
réformes dont les plus importantes ont eu lieu successivement en 1952,
1971 ,1991 et 1995.
Réforme de 1952.
Etant donné qu'à l'origine, l'OTRACO
n'était qu'un organe de gestion ne disposant pas d'un patrimoine en
propre, les besoins de rééquipement de cet établissement
public, après la seconde guerre mondiale, commencèrent à
peser lourdement sur le budget de la colonie. C'est ainsi qu'afin de lui
permettre de contracter librement des emprunts nécessaires
d'investissement, il lui fut accordé par l'arrêté royal du
30 décembre 1952, une personnalité juridique autonome.
Grâce à cette disposition, l'OTRACO
bénéficia de nouveaux crédits financiers, constitua un
fonds de réserve et de provision pour son autofinancement et s'acquitta
régulièrement du remboursement des capitaux investis. C'est en
cette période que l'Office se plaça au premier rang des
organismes publics congolais et en troisième position parmi les
entreprises existant après la PLZ (actuellement MARSAVCO) et l'Union
Minière du Haut Katanga (actuellement Gécamines).
Réforme de 1971.
A l'issue des études menées par le BIRD en 1968
sur l'état du transport au Zaïre, il fut décidé la
réforme du 26 janvier 1971dont l'objectif était l'assainissement
des finances susceptibles de recréer les équilibres financiers
nécessaires et la confiance des fournisseurs ainsi des bailleurs de
fonds.
Il convient de signaler que c'est à la suite de cette
réforme que l'ONATRA céda le réseau ferroviaire du Kivu au
CFL et le chemin de fer Matadi - Kinshasa à la SNCZ.
Réforme de
1991.
Compte tenu des inadéquations connues vers les
années 1980, il fut commandé une étude auprès d'un
Consultant étranger CEGOS. Cette étude finalisée en 1987
préconisa une décentralisation des activités avec des
pouvoirs de délégation aux structures de base, entendez les
Départements opérationnels. Les différentes fonctions
centralisées au niveau du Siège devraient être
progressivement reparties aux entités.
Considérant les conclusions de cette étude, le
Gouvernement entreprit la restructuration de 1991 sanctionnée par une
série d'ordonnance - loi n°91-044, n°91-045 et n° 91-046
portant création du Groupe ONATRA constitué d'un Holding et de
deux filiales opérationnelles : l'Office des Transports et des Ports
« OTP » et l'Office des Chantiers Navals « OCN ». L'Holding
ONATRA reprenait les Services Auxiliaires composés de l'Exploitation
Forestière de Yuki, du Médical, de l'Imprimerie, de la
Régie des Travaux, de l'Economat et des Affaires Sociales.
Réforme de 1995.
Suite à l'échec de la reforme de 1991 qui n'a
pas atteint les résultats escomptés à cause des pesanteurs
de divers ordres ( non proportionnalité des activités des
filiales, poids des services auxiliaires et de l'OCN au budget de l'OTP, non
séparation des comptabilités, conflit de compétence,
déficit de leadership, contre-performances des filiales, ...), il fut
mis fin, le 07 novembre 1995, par décret n° 0051 du Premier
Ministre, à l'expérience tentaculaire de filialisation et toutes
les activités furent réunifiées pour être
gérées par une seule société. C'est sous ce nouveau
statut qu'évolue cette entreprise aux dimensions presque nationales
SECTION 2. SITUATION
GEOGRAPHIQUE
Le siège social de l'Office National des Transports
« ONATRA » est situé au numéro 177, du
Boulevard du Trente Juin, en face de l'ex Bourse Congolaise des Matières
précieuses « BCMP » en sigle, dans la Commune de la
Gombe, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo.
SECTION 3. NATURE
JURIDIQUE ET OBJET SOCIAL
Aux termes de l'Ordonnance n°78-206 du 5 Mai 1978,
l'ONATRA est une entreprise de droit public à caractère
commercial et industriel. Elle est dotée de la personnalité
juridique, de l'autonomie financière et de gestion. Sa structure
actuelle est régie par les dispositions applicables aux entreprises
publiques. Aux termes de ses dispositions, la tutelle de cette entreprise est
conjointement exercée par le ministère de transports et voie de
communication (tutelle technique) et celui du Portefeuille (tutelle
administrative et financière).
Actuellement, l'ONATRA est une société
commerciale Sarl avec comme particularité que l'Etat reste le seul
actionnaire, à entendre le cinquième article de la Loi
n°08/007 portant disposition générale relative à la
transformation des entreprises publiques du 7 Juillet 2008.
En outre, l'objet social de l'ONATRA est défini dans
les arrêtés du 30 Mai 1936 et du 28 Février 1939, aux
termes desquels il est chargé de (63(*)) :
1°. L'exploitation :
o du chemin de fer de Mayumbe entre les localités de
Boma et de Tshela dans la région Ouest du Pays ;
o du chemin de fer Kinshasa-Matadi ;
o du transport fluvial sur le fleuve Congo, les
rivières Kassaï, Oubangui et leurs affluents ;
o du transport routier au Mayumbe et au Kivu.
2°. La gestion :
o des ports maritimes de Matadi, Boma et Banana ;
o de tous les ports riverains du fleuve Congo, des
rivières Kassaï et Oubangui et leurs affluents ;
o du port de Kulundu au Kivu.
Par ailleurs, l'exploitation de l'Office
-héritée de l'OTRACO-s'étale sur 12174 Km des voies
fluviales et sur 150 Km des voies ferrées, reparties sur environ la
moitié du territoire national. Ces lignes constituent des voies de
relais entre l'intérieur du pays et le port de Matadi, seule voie
interne d'accès à la mer et par laquelle s'écroule
l'essentiel des richesses nationales non seulement à l'importation, mais
aussi à l'exportation.
Par contre, cette ordonnance a été abolie vers
le début de l'année 1996.
SECTION 4. STRUCTURE
ORGANIQUE ET FONCTIONNELLE64(*)
La structure organisationnelle de l'ONATRA comprend, outre le
Conseil d'Administration, le Comité de Gestion (actuellement
appelé la Direction Générale), et le collège des
Commissaires aux comptes, onze départements repartis en cinq
départements opérationnels et six départements
Fonctionnels.
I.4.1. LE CONSEIL
D'ADMINISTRATION (CA)
Le CA est un organe suprême qui oriente la politique de
l'ONATRA. Il détient les pouvoirs les plus étendus pour poser
tous les actes d'administration et des dispositions en rapport avec l'objet
social de l'Office. Il se réunit une fois tous les deux mois, ou en cas
de nécessité pour la régulation des différentes
activités de cette entreprise. Il délègue la gestion
quotidienne de l'Office au Comité de gestion (CG), il en surveille
l'exercice et contrôle les états des affaires. Tous les
administrateurs -membres du Conseil d'Administration -jouissent d'un mandat de
cinq ans et sont nommés par ordonnance-présidentielle sur
proposition du premier ministre.
I.4.2. LE COMITE DE
GESTION (CG)
Actuellement appelé Direction
Générale, il est un organe chargé de veiller
à l'exécution des mesures arrêtées par le Conseil
d'Administration. Avant la loi portant transformation des entreprises publiques
en sociétés commerciales à vocation marchande, il
était composé de : l'Administrateur
Délégué Général (ADG) et son adjoint,
l'Administrateur Délégué Technique (ADT), l'Administrateur
Délégué Financier (ADF) et un représentant du
personnel (issu d'un syndicat majoritaire après vote) qui était
privé du droit de vote. Au temps présent, cet organe
exécutif n'est plus constitué que d'un Administrateur Directeur
Général et de son Adjoint.
Le CG délègue la direction d'une partie de ses
affaires sociales à un certain nombre des cadres dirigeants dont il fixe
les titres, les attributions et les pouvoirs, avec pour mission d'aider la
Direction Générale dans la gestion quotidienne de l'Office. Il se
réunit une fois par semaine. Les autres réunions peuvent
être convoquées toutes les fois que l'on peut constater une
abondance des matières à traiter.
I.4.3. LE COLLEGE DES
COMMISSAIRES AUX COMPTES
Il a un pouvoir permanent de surveillance et de contrôle
sur toutes les opérations financières et comptables qui
s'effectuent au sein de l'Office et ses filiales. Il est l'oeil prolongé
du CA et assure le suivi de ses décisions. Il est de deux membres dont
l'un est délégué par le Ministère de l'Economie
Nationale, et l'autre par l'Office, dans le but de contrôler les recettes
et les dépenses et les opérations financières, par la
certification des bilans annuels.
Par ailleurs, la gestion de l'office s'articule autour des
départements, divisions, sous-divisions, inspections, services,
divisions et bureaux, dont nous montrons la quintessence dans la section
suivante.
SECTION 5. LES
DEPARTEMENTS DE L'ONATRA65(*)
I.5.1. LES CINQ DEPARTEMENTS
OPERATIONNELS
I.5.1.1. Le Département des Ports Maritimes
(DPM)
Sa mission essentielle est la manutention des marchandises
à l'import comme à l'export, ainsi que l'exploitation du bief
maritime. Du point de vue de l'exploitation, le DPM dispose des ports
suivants : Matadi, Boma et Banana. Du point de vue organisationnel, il
comprend les structures suivantes :
o La Direction d'exploitation du port de Matadi ;
o La Direction Technique ;
o La Direction Administrative et Financière ;
o La sous-direction commerciale et marketing ;
o La sous-direction exploitation Port de Boma ;
o Inspection exploitation Port de Banana.
I.5.1.2. Le Département des Chemins de Fer
(DCF)
Il a pour mission essentielle d'assurer le transport des
marchandises et des voyageurs entre Matadi et Kinshasa. Pour son
fonctionnement, le DCF comprend deux sous-directions qui dépendent
de la direction du Département à savoir : la sous-direction
commerciale et marketing ; et la sous-direction délégation
des chemins de fer. Il a en outre six directions dont :
o La Direction Transport ;
o La Direction Voies et travaux ;
o La Direction Traction et matériels ;
o La Direction Signalisation, énergie et
télécommunication ;
o La Direction chemins de fer urbains ;
o La Direction Administrative et Financière.
I.5.1.3. Le Département des Ports de Kinshasa
(DPK)
Il a pour mission d'effectuer les opérations de
manutention des produits et marchandises sur les unités de transport
fluvial, et celles relatives à leur entreposage durant le séjour
portuaire, en plus des autres opérations accessoires et telles que le
dépotage et l'empotage des conteneurs, le cubage et tronçonnage,
etc. Il se structure autour des trois directions et une
sous-direction :
o La Direction Technique ;
o La Direction Exploitation ;
o La Direction Administrative et Financière ;
o La sous-direction commerciale et marketing.
I.5.1.4. Le Département des Ports et Transports
fluviaux (DPTF)
Il a pour mission d'assurer le transport des personnes et de
leurs biens sur le bief navigable du fleuve Congo et de ses principaux
affluents. Il s'occupe généralement de la gestion et de
l'exploitation des ports fluviaux de l'ONATRA situés à
l'arrière pays, ainsi que de la traversée Pool Malebo entre
Kinshasa et Brazzaville. Il a quatre directions et une sous direction :
o La Direction Exploitation ;
o La Direction Technique ;
o La Direction Armement et Navigation ;
o La Direction Administrative et Financière ;
o La sous-direction commerciale et marketing.
I.5.1.5. Le Département des Chantiers Navals
(DCN)
Il a pour mission essentielle la réalisation de travaux
de construction des unités fluviales neuves et la réparation de
celles qui exigent réhabilitation. Il est chargé par ailleurs de
la gestion et de l'exploitation du domaine agro-forestier de Yuki et de l'Usine
à gaz.
I.5.2. LES SIX DEPARTEMENTS
D'APPUIE LOGISTIQUE
I.5.2.1. Le Département Financier
(DF)
Il a pour mission le recrutement, la gestion et l'affectation
des avoirs financiers de l'Office suivant les besoins exprimés. Dans son
organisation, il comprend les quatre directions suivantes :
o La Direction des Etudes et contrôle
financier ;
o La Direction de comptabilité Générale
et recettes ;
o La Direction des budgets ;
o La Direction de Trésorerie.
I.5.2.2. Le Département des services
généraux (DSG)
Issu de la reforme d'entreprise de 1991 ayant abouti à
la création du Holding ONATRA. En effet, il est né des centres du
Département de l'Administration et reprenait la gestion de tous les
secteurs relevant des activités connexes (médicale, Imprimerie,
Garage central, Agricole, Affaires sociales, Régie des travaux,
Economat, etc.) communes à l'Office des Transports et Ports (OTP) et
l'Office des Chantiers Navals (OCN). Appelé au départ
« Département des services connexes et
auxiliaires », il s'érigera, à la suppression de
l'Holding, en un département dénommé « Services
Généraux ». Il se structure autour de trois directions
qui suivent :
o La Direction Médicale ;
o La Direction Administrative et Financière ;
o La Direction Régie et travaux.
I.5.2.3. Le Département d'Audit Interne
(DAI)
Issu de l'ancienne Inspection générale, le
département de l'audit interne de l'ONATRA a des missions de deux ordres
à savoir :
o Missions permanentes : elles
consistent à vérifier à des intervalles réguliers
que les procédures, les normes, les instructions et les politiques
établies par la Direction Générale protègent et
sauvegardent le patrimoine de l'ONATRA ; assurer la fiabilité
d'enregistrement des informations liées à la gestion, et devant
aboutir à la publication régulière et sincère des
états financiers de l'Office ; vérifier la mise en
application de toutes les mesures prises par la hiérarchie ;
évaluer le caractère opérationnel des structures mises en
place ; formuler des recommandations appropriées à
l'intention de la Direction Générale pour une meilleure
gestion ; conseiller la Direction Générale et les autres
entités de l'Office ;apprécier si les ressources sont
rationnellement utilisées de façon économique et
efficace.
o Missions ponctuelles : elles portent
sur les audits à effectuer à la demande de la Direction
générale (comité de gestion), de l'un de ses membres ou
des autres structures de l'Office pour un problème donné de
gestion. Le DAI dispose pour son fonctionnement d'un cadre organique non encore
approuvé et dont la structure se présente comme suit :
Ø La Direction de l'Audit comptable et
financier ;
Ø La Direction de l'Audit des fonctions.
Il utilise 95 agents au total, toutes catégories
confondues, mais dont 30% seulement répondent aux critères
exigibles de l'Auditeur.
I.5.2.4. Le Département de l'organisation et
Etudes générales (DOEG)
Il a pour mission de piloter la restructuration de l'Office
pour une organisation rationnelle des structures efficaces et adaptées
à l'environnement dans lequel évolue l'Office. Ce
département doit son existence à la suppression du Holding
ONATRA. En effet, il tire son origine du collège des experts autrefois
rattachés à la présidence du Holding et dont le rôle
consistait de piloter de filiation des départements opérationnels
et d'autonomisation des services auxiliaires. Ce département comprenait
autrefois : les experts ; les chargés d'études ;
la direction informatique ; la direction de développement,
prospective et investissement devenu direction des projets à son
annexion au Département technique. Aujourd'hui le DOEG n'a plus sous sa
dépendance directe que la Direction de l'Informatique.
I.5.2.5. Le Département Technique
(DT)
Ce département a pour mission, la gestion de
manière centralisée de toutes les questions à
caractère technique au sein de l'Office. Il comprend deux directions
dont :
o La Direction des projets ;
o La Direction des approvisionnements
I.5.2.6. Le Département des Ressources Humaines
(DRH)
Nous allons en détail l'étudier dans le chapitre
qui suit. Retenons en bref qu'il est la porte d'entrée et de sorti, de
tout agent de l'Office, il s'occupe en outre de l'affectation des stagiaires et
des chercheurs au sein de l'entreprise. Il comprend deux directions : la
direction du personnel ; et la Direction de planification et
développement des ressources humaines.
Outre les départements, l'organisation interne de
l'ONATRA comprend quatre directions et une sous direction souvent
appelées « Directions en Staff ». Elles sont
directement sous la tutelle de la Direction Générale de l'Office.
Nous les citons dans les lignes qui suivent :
1. La Direction juridique
Ses missions sont regroupées en quatre branches
principales suivantes :
o Contentieux commerciaux et sinistres
d'exploitation ;
o Contentieux judiciaires, contrats et
marchés ;
o Questions fiscales, parafiscales, financières,
immobilières et foncières ;
o Litiges administratifs, du travail et assurance.
Elles se résument sous deux aspects
prédominants : préventif et contentieux :
a. Préventif : cette direction
est chargée de prodiguer des conseils et de donner des avis juridiques
sur tout problème ayant des incidences juridiques. Pour les
contrats, elle vérifie la régularité des engagements
réciproques en rapport avec les textes en rapport avec les textes
législatifs, réglementaires ainsi que des us et coutumes ;
pour les agents, elle donne des avis pour une décision
quelconque à l'égard ou à charge de l'agent
(personnel) ; pour les actes de sociétés, elle
donne des avis juridiques sur tous les actes d'engagement de la
société ; sur la relation avec le pouvoir et les services
publics ; l'interface avec les départements et services de
l'Office ; la documentation (lois, doctrines, la jurisprudence), la
formation.
b. Aspects contentieux :
négociation des accords, arrangements et règlements à
l'amiable des litiges ; règlement des dossiers judiciaires. Pour ce
dernier cas, elle assure la liaison avec des avocats-conseils de l'Office, et
la défense des intérêts de l'entreprise.
Elle est composée d'une sous-direction, d'une
inspection juridique basée aux ports maritimes et d'un service Foncier.
Il existe également dans les départements
décentralisés, des conseillers juridiques. Pour les actions
juridiques, la Direction juridique est assistée des six cabinets
d'avocats ci-dessous :
o Cabinet Maître KALOMBO MBIKAYI et
associés ;
o Cabinet Maître LOKWA ;
o Cabinet Maître TSHIBWABWA ;
o Cabinet Maître MUKADI BONYI ;
o Cabinet Maître NSIALA ;
o Cabinet Maître MUKENDI.
2. Direction commerciale et Marketing
Elle a pour mission essentielle : l'élaboration
d'une politique commerciale à proposer à la direction
générale pour son exploitation : la mobilisation d'une
clientèle ou la conquête des marchés pour la vente des
services de l'Office ; adaptation des tarifs et services aux conditions du
marché ; maîtrise de l'environnement concurrentiel ; la
gestion et l'assainissement des différents interfaces d'exploitation de
manière à rendre au client un service de qualité ;
règlement des litiges commerciaux. Elle comprend deux sous-directions au
niveau du siège : commerciale et marketing d'une part ;
coordination des exploitations d'autre part. Elle comprend en outre, cinq
inspections notamment commerciale, marketing, interfaces, suivi trafic ainsi
qu'un conseiller juridique.
3. Direction du Contrôle de gestion centrale
Cette structure est chargée de veiller à la
bonne exécution de la vision et de la politique générale
des organes de gestion (Conseil d'administration, Direction
Générale) en synergie avec les cellules de gestion
départementale, ainsi que d'autres structures d'études et de
contrôle de l'Office. Elle a pour mission principale : concevoir les
supports d'information de gestion et assurer la maîtrise de
l'efficacité des systèmes d'information de gestion, y compris les
circuits d'information et adapter ceux-ci aux évolutions de l'Office.
En rapport avec les indicateurs de performance, assurer et
garantir l'information nécessaire et suffisante à la Direction
Générale sur la gestion de l'Office ; diffuser en retour aux
départements, l'information de l'ensemble de l'Office ;
réaliser pour le compte de la Direction Générale, les
études spécifiques demandées ; susciter les actions
d'assainissement de la gestion au regard des comportements
observés ; participer à toute réflexion sur la
politique générale de l'entreprise ; assurer le suivi et
évaluation des directives de la Direction Générale, des
décisions et recommandations du Comité de gestion ainsi que du
Conseil d'Administration.
La Direction de contrôle de gestion centrale comprend
trois sous-directions : Exploitation et production ; Finances et
Administration ; systèmes d'information.
4. Direction de la Police et Pompiers
Sa mission principale : la protection du patrimoine de
l'Office, des biens de sa clientèle et des personnes. Elle jouit pour ce
faire d'une large étendue des responsabilités et évolue
sur l'ensemble des installations de l'ONATRA. Ces privilèges ont pour
fondement juridique, les textes légaux régissant la police des
chemins de fer, celle des ports maritimes et fluviaux conformément aux
prescrits des décrets du 10 Octobre 1903 modifiés et
complétés par les décrets du 20 Mai 1928 et du 16 Juin
1947 ainsi que les ordonnances n°41/334 du 10 Octobre 1955 et 41/334 du 14
Octobre 1954.
Les rôles joués par cette direction sont de deux
ordres :
a. Préventif :
omniprésence physique dans l'ensemble des installations de
l'ONATRA et jouissance d'une autonomie de mouvement dans le
déclenchement du processus d'intervention ;
b. Répressif : exercée par
les Officiers de Police Judiciaire (OPJ) à compétence
matérielle générale, les agents et officiers de
renseignement, tous las auxiliaires de justice agissant dans le cadre de
l'ordonnance-loi du 28 Mars 1978 et ayant pour tâches : la recherche
des infractions, la réunion des preuves, la récession des
plaintes et dénonciations, l'interrogatoire des suspects et leur
présentation devant les instances judiciaires.
La direction de la police et pompiers comprend outre l'Etat
major général ou direction appelée :
« Inspection Générale de la police et
pompiers » : quatre sous-directions dont l'une au Bas-Congo,
ayant son siège à Matadi ; dix inspections dont 6 à
Kinshasa, 2 au Bas-Congo, 1 à Bandundu, et 1 à Mbandaka ; 27
détachements et plusieurs divisions, sous-détachements et
unités à Kinshasa comme à l'intérieur. Elle utilise
actuellement 982 Policiers et 149 sapeurs-pompiers soit au total 1131 agents
contre 1388 postes prévus au cadre organique en vigueur. Ses effectifs
comprenant 16 Dirigeants, 116 cadres, 589 maîtrises et 410
exécutants.
5. Sous-direction des Relations Publiques et
Communication
Deux missions essentielles sont dévolues à cette
direction à savoir : assurer la communication avec le public tant
interne qu'externe en vue de cerner l'image de marque de l'Office de
façon permanente et continue ; s'occuper de l'accueil et de
l'organisation des manifestations officielles. Elle dispose pour son
fonctionnement de trois inspections :
Inspection presses et documentation :
Elle est chargée de diffuser par les médias, les
informations sur l'Office en vue de mieux le faire connaître, soutenir
son image de marque, assurer la promotion des divers services rendus et
combattre la désinformation. Intervient au lancement par l'Office d'un
nouveau produit ou service. Elle s'occupe également de la documentation
(bibliothèque), de la recherche, de l'archivage et du classement des
documents historiques ;
Inspection relation externes : elle
s'occupe des voyages, des démarches administratives et
consulaires ; des cérémonies et manifestations
officielles ; du service d'information et d'accueil ainsi que du salon
d'honneur du Beach Ngobila.
Inspection Protocole : s'occupe du
protocole au niveau de la direction générale.
La sous-direction des relations publiques et communication
utilise, par son fonctionnement 31 agents dont deux licenciés en
technique d'information.
CONSEIL D'ADMINISTRATION
ADMINISTRATEUR DIRECTEUR GENERAL
ADMINISTRATEUR DIR. GENERAL ADJOINT
COLLEGE DES COMM AUX COMPTES
SECRETARIAT
DIRECTION JURIDIQUE
DIRECTION POLICE ET POMPIER
DIRECTION CONTROLE GENERAL
DIRECTION COMMERC ET MARKETING
SOUS DIRECTION RELATION PUBLIQUE
DPM
DCF
DPK
DPTF
DCN
DRH
DF
DT
DOEG
DAI
DSG
Dir expl
Dir Adm
Dir Tech
Dir Adm
Dir CFU
Dir Trans
Dir SGC
Dir Track
Dir V&T
Dir expl
Dir Adm
Dir Tech
Dir Pool
Dir expl
Dir Adm
Dir arm & Navig
Dir Adm
Dir CN
Dir com
Dir Tech
Dir Pers
Dir Plan
Dir budg
Trésorerie
Comptabilité
Contrôle financier
Dir Médi
Dir Adm
Dir Trav
Dir ACF
Dir AF
Direction informatiqu
Dir Projet
Dir Appro
Figure n°6. Organigramme de l'Office
National des Transports « ONATRA »
Source : ONATRA, La Bibliothèque,
2010.
CONCLUSION DU CHAPITRE
A la fin de ce chapitre, retenons que l'Office National des
Transports est une entreprise commerciale et industrielle de droit public, sous
tutelle des ministères de transport et voies de communication, et
Portefeuille. Elle a héritée l'essentiel de son exploitation de
l'Office d'Exploitation des Transports coloniaux, ancien Office colonial,
fusionné à partir de plusieurs entreprises privées de
l'époque, face à la grande crise économique qui aurait
suivi la période de l'après première guerre mondiale.
L'Office a une autonomie de gestion tant sur le plan
matériel et technique, que sur le plan financier. Il est piloté
par un conseil d'Administration. Sa gestion quotidienne est assurée par
un comité de gestion en synergie avec certains cadres dirigeants. Outre
le collège des commissaires aux comptes qui assure la suivie et le
contrôle des opérations financières et comptables de
l'Office, l'essentiel de son administration se réalise autour de onze
départements, dont cinq opérationnel et six fonctionnels,
autrement dit département d'appuie logistique. Chaque département
se subdivise en directions, sous-directions, inspections, services, divisions,
bureaux, etc.
CHAPITRE DEUXIEME. LE
DEPARTEMENT DES RESSOURCES HUMAINES DE L'ONATRA (DRH)
INTRODUCTION
Avant de passer en revue la pratique de gestion des ressources
humaines à l'Office National des Transports, nous avons voulu consacrer
ce chapitre à l'étude de l'organisation structurelle et
fonctionnelle du département qui en assure la gestion. Nous allons dans
un premier temps nous intéresser aux missions qui sont assignées
au DRH (1), pour en suite nous appesantir sur la Direction Planification et
Développement des Ressources Humaines (2), et enfin atterrir sur la
Direction du Personnel (3).
SECTION 1. MISSIONS ET
ORGANISATIONS DU DRH
Le Département des Ressources Humaines a, dans ses
attributions, deux missions essentielles à savoir :
o Mettre au point les règles de gestion et
d'Administration du Personnel, et contrôle leur application ;
o Assister la Direction Générale dans
l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique de gestion des
ressources humaines notamment la rémunération et la politique
sociale ;
o Assurer la représentation de l'Office
vis-à-vis des syndicats et des autorités administratives en
matière de gestion du personnel, et assumer les relations de l'Office
avec l'Institut National de Sécurité Sociale (INSS), et le
service de l'emploi ;
o Se tenir informé des évolutions nationales
concernant le marché de travail, la réglementation sociale, les
rémunérations et en informer la Direction
Générale ;
o Gérer les cadres dirigeants et les pensionnés.
Cette dernière fonction lui est attribuée pour des raisons
précises :
Ø Les cadres dirigeants sont susceptibles de
mobilité professionnelle plus que les autres catégories du
personnel, à passer d'un département à un autre au cours
de leur carrière ;
Ø Les cadres dirigeants sont le moteur de l'Office, et
de ce fait, leur gestion présente une importance capitale ;
Ø Les pensionnés qui, avant leur versement
à l'INSS, n'ont plus de relation professionnelle avec les
départements dans lesquels ils ont exercé pendant leur vie
active.
o Gérer les litiges nés du conflit du travail
entre les agents et l'employeur ainsi que ceux du syndicat et l'employeur.
En somme, les missions dévolues à la Fonction
Personnel peuvent être regroupées en cinq tâches
essentielles suivantes :
o Sélection et recrutement ;
o Administration du personnel ;
o Rémunération ;
o Formation ;
o Gestion prévisionnelle.
Il y a lieu d'exclure en ce qui concerne l'ONATRA, les
fonctions sociales liées au personnel telles que les soins de
santé, le logement des agents ou le transport, etc. (confiées au
Département des Services Généraux après dissolution
du Holding ONATRA).
Ces différentes tâches de la Fonction Personnel
sont exercées à travers les Directions, sous-directions
Administratives des départements décentralisés et deux
inspections en staff comme repris ci-après :
o Direction Planification et développement des
Ressources Humaines ;
o Direction du Personnel ;
o Sous Directions Administratives des départements
(décentralisés) opérationnels ;
o Inspection administrative ;
o Inspection Relations Professionnelles.
SECTION 2. DIRECTION
PLANIFICATION ET DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES
La Direction Planification et Développement des
Ressources Humaines a pour missions essentielles :
o La gestion prévisionnelle des effectifs ;
o La sélection et le recrutement ;
o La formation.
II.2.1. De la gestion
prévisionnelle
Elle a la responsabilité des prévisions
relatives au personnel de l'Office (structures, effectifs et budgets), de la
classification des emplois et de la détermination des qualifications
individuelles. En matière de classification des emplois, elle assure la
constitution et la mise à jour de la nomenclature des emplois et
rédige leur définition technique, conduit les opérations
de la hiérarchisation et définit les autres rubriques du profil
de l'emploi.
En matière de détermination des qualifications
individuelles, elle est responsable de l'appréciation de
l'identité entre l'emploi tenue par un agent et l'emploi défini
dans la nomenclature.
II.2.2. De la sélection
et du recrutement
Avant tout engagement du personnel, le département qui
en ressent le besoin, recherche si le poste ne peut être pourvu par
mutation interne au département. Si cette possibilité n'existe
pas, la requête est adressée au Département des Ressources
Humaines qui, sur l'autorisation de la Direction Générale,
déclenche la procédure du recrutement et de la réalisation
des opérations psychotechniques aux candidats à l'embauche.
Renvoie à la Direction Générale les résultats de
tous les candidats pour décision tout en assurant que ceux-ci
répondent aux critères requis pour être embauchés
aux postes à pourvoir.
II.2.3. De la formation
Le recrutement et la formation sont intimement liés
à la gestion du personnel. La formation joue quatre rôles majeurs
dans la gestion du personnel et peut être réalisée pour les
objectifs suivants :
o Initiation à la base des agents pour un
emploi donné ;
o Recyclage ou mise à niveau de
l'agent ;
o Perfectionnement suite à une nouvelle
technologie ;
o Reconversion de l'agent pour un autre emploi.
Sous cet angle, cette direction a pour rôle de proposer
à l'Office une politique de formation appropriée et efficace en
vue de répondre aux besoins en qualifications existantes ou nouvelles. A
cet effet, elle :
o Organise et assure la formation des moniteurs
départementaux aux méthodes pédagogiques ;
o Centralise, approuve et organise les formations qui ne
peuvent être assurées dans les centres de formation
ONATRA ;
o Gère les stagiaires ONATRA boursiers à
l'étranger ;
o Réunit une fois par mois les responsables
départementaux des structures de formation afin d'évaluer les
résultats des enseignements et en tire les conséquences ;
o Bâtit le
système « d'indicateurs » (modules de
formation).
Pour réaliser ses missions, la Direction de
planification et Développement des Ressources Humaines s'appuie sur deux
Sous-directions ainsi que les inspections de formation des départements
décentralisés :
o Sous-direction planification et gestion des
carrières : s'occupe de la planification des effectifs, de
la qualification professionnelle (gestion prévisionnelle) ainsi que de
la sélection et du recrutement ;
o Sous-direction de
formation : met sur pied au sein de l'Office, en collaboration
avec les Inspections de Formation des départements
décentralisés, une politique de formation capable de
répondre aux besoins quantitatifs et qualitatifs en personnel.
SECTION 3. Direction du
Personnel
La Direction du personnel a pour mission essentielle de
fournir à l'employé un cadre de travail idéal et sain et
de veiller à la bonne exécution du contrat de travail.
Cependant, certaines fonctions à caractère
social (soins de santé, logement, transport) ont été
retirées de la Direction du personnel pour les céder à
l'Holding ONATRA dans sa structure jadis appelée « Services
communs et auxiliaires », devenue ce jour Département des
Services Généraux. Cette Direction assure
également :
o La gestion administrative du personnel qui consiste à
enregistrer et classer dans le dossier de l'agent tous les
événements affectant celui-ci au cours de sa carrière
ainsi que ceux des retraités ;
o Les actes de gestion et d'administration du personnel du
siège, (Direction Générale, DRH, Départements
d'appuie logistique et Directions en Staff).
Pour son fonctionnement, la Direction du Personnel s'appuie
sur deux sous directions, les sous-directions administratives des
départements décentralisés et une inspection en staff.
a. Sous direction Gestion du Personnel :
en collaboration avec les sous directions administratives des
départements opérationnels (décentralisés), elle
s'occupe de l'Administration du personnel qui consiste en la gestion des
mouvements et de la rémunération du personnel ;
b. Sous direction Etudes, contrôle et
Documentation : elle a la responsabilité de
l'élaboration des prévisions relatives au personnel de l'Office,
de la classification des emplois, du contrôle des effectifs et de la
détermination des qualifications individuelles, de la collecte de
l'information sur l'évolution sociale nationale (réglementation
sociale, rémunérations etc.). Elle supervise les analyses du
travail, les études des besoins en personnel et en documentation.
c. Inspection Gestion des
Pensionnés : elle est chargée de l'administration
des pensions de retraite depuis l'ouverture jusqu'à la liquidation des
droits des bénéficiaires. Elle est en relation avec l'Institut
National de Sécurité Sociale (INSS) pour les questions de
retraite légale.
Nous représentons ci-dessous l'organigramme du
Département des Ressources Humaines :
Figure n°7. Organigramme du
Département des Ressources Humaines
Direction du Département
SECRETARIAT
Comité Central de Recours
DIR PLANIF&DVPT RH
DIRECTION PERSONNEL
S/D gestion du Personnel
S/D Etude et contrôle Doc.
S/D de la Formation
S/D planif & gest° carrières
Centre de Formation et serv. Génér.
Inspect. Méthodes didactiques
Inspect. Formation des cadres
Insp. Sélection et recrutement
Inspection. Qualification
Inspection planification
Insp. Gestion cadres dirigeants
Inspection gestion personnel
Inspection Elaboration paye
Insp. Etudes gén. Et statistiques
Inspection contrôle et document
Inspection Admin pensionné é
Sécurité et Hyg. Au travail
Inspection Administrative
Insp. Relations syndicales
Approvisionnement DRH
Police DRH
Source : ONATRA, Direction du Personnel.
CONCLUSION DU CHAPITRE
Au terme de ce chapitre, consacré à
l'étude de l'organisation structurelle et fonctionnelle de l'un des
départements qui a dans ses attributions, la gestion de l'homme, nous
retenons que la mission du département des ressources humaines tourne
autour des thèmes sélection et recrutement ; administration
du personnel ; rémunération ; formation et gestion
prévisionnelle.
Le Département des Ressources Humaines traite de tout
ce qui concerne la gestion de l'homme à l'ONATRA, mais s'est vu
céder une partie des questions sociales au Département des
Services Généraux après la dissolution du Holding ONATRA.
En outre, vu la taille de l'entreprise, le Département des Ressources
Humaines s'occupe directement des départements d'appuie logistique, de
la direction générale et des directions en staff. Il
délègue la gestion quotidienne du personnel des
départements opérationnels aux sous directions administratives et
financières, mais garde tout de même le monopole des
décisions relatives à l'embauche, aux promotions et mutations,
aux licenciements, mise à la retraite, etc.
Du point de vue organisation, il comprend deux directions,
ayant chacune deux sous-directions.
CHAPITRE TROISIEME.
PRATIQUE DE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES A L'ONATRA
INTRODUCTION
Dans ce chapitre, nos efforts consistent à passer sous
silence les détails des thèmes recrutement (1),
rémunération (2), évaluation (3), formation (4) et la
gestion des carrières (5) à l'Office National des Transports. Il
ne s'agira pas que de simples détails des procédures telles que
pratiquées à l'ONATRA, nous allons nous appuyer sur quelques
statistiques mises à notre disposition pour des besoins d'analyse.
SECTION 1. LE
RECRUTEMENT
III.1.1. Le processus de
recrutement à l'ONATRA
Cela se passe au niveau de la Direction planification et
développement des ressources humaines. Au départ, il y a un
besoin (il peut s'agir d'une mise à la retraite, un décès,
une promotion, une démission, un licenciement) qui se déclenche
dans un service, un département, ou toute autre entité qui, au
départ, se demande si le poste peut être pourvu sur le plan
interne ou faut-il recourir à l'expertise externe. Pour ce dernier cas,
la requête est adressée au Département des Ressources
Humaines qui, avec l'aval de la Direction Générale,
déclenche la procédure d'embauche.
Le principe exige à ce qu'on procède à un
appel d'offre. Mais vu les conditions actuelles du marché d'emploi,
certaines sources confirment que « la bouche à
oreille » est actuellement d'usage courant. Pour revenir à
l'appel d'offre, les candidats intéressés se présentent au
service recruteur avec une demande d'emploi qui est adressée à
l'ADG, qui, après avoir marqué son accord sur la lettre, la
transmet à la sous-direction de planification et gestion de
carrière (ex sous-direction d'ergologie).
Dès ce moment, les candidats retenus sont à
différents tests dont :
o Les tests psychotechniques ;
o Les tests professionnel ; et
o L'interview ;
Apres que les résultats des tests aient
été expédiés au Département des Ressources
Humaines, les candidats ayant réussi à ces trois tests seront
donc retenus en ordre utile, puis soumis à des tests d'aptitude
physique. C'est après que les médecins se soient
prononcés, que les candidats sont appelés à constituer
leur dossier. Nous précisions que, cette procédure est
d'application pour des postes exigeant une habileté intellectuelle et
concernent notamment les licenciés, les gradués, parfois les
diplômés d'Etat.
Pour les policiers, après l'accord de l'ADG sur la
lettre de demande d'emploi, les retenus passent directement au centre de
formation. Seuls ceux qui auront satisfait lors des séances de formation
dans ces centres, seront engagés.
III.1.2. Conditions
d'engagement à l'ONATRA66(*)
o Jouir de tous ses droits civiques. Cela est prouvé
par la présentation de l'excès de Casier Judiciaire ;
o Etre de bonne moralité. Il est prouvé par un
Certificat de bonne vie et moeurs, document retiré dans la commune de
résidence ;
o Etre âgé de 16 ans (article 6, du code de
travail congolais) au moins et de 45 ans au plus, sauf dérogation
éventuelle de la Direction Générale. L'âge est
prouvé par l'Acte de naissance ;
o Etre physiquement apte à l'emploi
proposé ;
o Etre porteur d'un diplôme ou certificat requis pour
l'exercice d'emploi et avoir réussi à l'épreuve
d'admission ;
o Avoir réussi à l'épreuve
d'admission ;
o Etre classé en ordre utile d'engagement ;
o Présenter une carte de demandeur d'emploi de l'Office
National d'Emploi, car le code de travail congolais interdit le principe de
double employeur.
Le contrat de travail est directement résilié si
l'un des documents est faussé, cela sans préavis. Le candidat qui
remplit ces conditions doit dans la suite remplir (à la main, de
manière lisible, exacte et complète) un document appelé
« Questionnaire bibliographique ». Ce dernier décrit
les grandes étapes de la vie d'un candidat.
Dès lors que le candidat a réuni tous les
éléments dans son dossier, le gestionnaire de la cellule
(division, département, etc.) à laquelle il sera affecté,
demandera pour lui, un numéro matricule à la Direction
générale. Puis intervient la signature du contrat. Et, à
partir de ce moment, le candidat devient agent ONATRA et
bénéficie de tous les avantages prévus dans la convention
collective. Pour ceux qui signent à l'étranger, la date
d'entrée en vigueur du contrat est celle du jour d'arrivée en
République Démocratique du Congo.
L'article 26 de la convention collective stipule qu'en cas
d'égalité entre candidats, la priorité d'engagement est
accordée aux nationaux selon la préséance :
o Aux congés techniques, agents licenciés pour
des raisons de conjoncture ;
o Aux enfants des agents décédés,
pensionnés, ceux qui sont en service et à leurs veuves.
III.1.3. Période
d'essai
Il s'agit du moment pendant lequel la hiérarchie
observe si le nouvel engagé répond correctement aux tâches,
responsabilités et fonctions qui lui sont confiées, puis
confirmer le poste qui lui est confié, résilier le contrat en cas
d'insatisfaction, ou orienter le candidat vers un autre profil dans
l'entreprise. Ce, d'après les catégories professionnelles
suivantes :
o Un mois pour les manoeuvres ;
o Trois mois pour les exécutants ;
o Quatre mois pour les maîtrises ;
o Six mois pour les cadres.
SECTION 2. LA
REMUNERATION
III.2.1.
Présentation
La rémunération au temps est celle
appliquée par l'ONATRA. Celle-ci consiste à
rémunérer les travailleurs en fonction du nombre d'heures ;
de jours passés au travail.
Au regard de la convention collective en vigueur, il a
été convenu entre le groupe syndical et la partie patronale
représentée par le département des ressources humaines
que :
o la durée normale des prestations est de 40 heures par
semaine ; soit 8 heures par jour pendant 5 jours par semaine ;
o les horaires spéciaux peuvent être
aménagés pour certains employés compte tenu de la nature
des prestations ; ces horaires seront communiqués à la
partie syndicale ;
o les salaires à l'ONATRA sont toujours conventionnels,
c'est-à-dire les salaires sont modifiables ;
o tout changement portant sur les prestations du travail entre
le syndicat et la direction doit être communiqué aux agents.
III.2.2. Les éléments constituant la
rémunération d'un agent de l'ONATRA
Les éléments de rémunération se
repartissent en deux catégories distinctes :
III.2.2.1. Les
éléments fixes : ils sont repartis en deux
groupes :
a) Les éléments fixes pour la classe
dirigeante :
o traitement de base
o logement
o transport
o les frais domestiques
o les indemnités
o la REGIDESO
o la SNEL
b) Les éléments fixes pour les agents cadres,
maîtrise, collaboration, exécutants :
o traitement de base
o logement
o transport
o complément de la rémunération
(allocations familiales).
Ces éléments sont fixes car ils ne peuvent
être changés que dans le cas d'augmentation ou de diminution de
salaire.
III.2.2.2. Les
éléments variables : ils sont variables car ils peuvent
être changés d'un moment à un autre :
o indemnité de caisse
o primes de diplôme
o autres prix.
Au cours de nos recherches, nous avons constaté que les
éléments de rémunération (variables et fixes) font
que deux agents de même grade à l'ONATRA touchent les salaires
différents.
A l'ONATRA, le taux de salaire est fixé par la classe
et par grade. Nous distinguons quatre classes à l'ONATRA :
o exécutants
o maîtrise
o cadres
o direction
Par agent d'exécution, il faut entendre le personnel
d'exécution occupant des emplois manuels, de maintenance ou
d'administration et semi qualifiés. Ils sont dans la catégorie
suivante :
o S2 pour les manoeuvres ordinaires
o S3 pour les manoeuvres lourds
o Ms pour les manoeuvres spécialisés
o F : - F3 pour les commis adjoints de
3ème classe
o F2 pour les commis adjoints de 2ème
classe
o F1 pour les commis adjoints de 1ère
classe
E : E2 pour les commis de 2ème
classe
E1 pour les commis de 1ère classe
D : D pour les agents hautement qualifiés
Par agent de maîtrise, il faut entendre le personnel
technique qualifié exerçant des fonctions requérant un
niveau de supervision primaire et un sens d'initiative. Ils sont dans la
catégorie suivante :
C : - C1 pour les agents administratifs de
2ème classe
o pour les agents administratifs de 1ère
classe
B : - B2 pour les chefs de bureau
o B1 pour les chefs de bureau principaux
Par cadre, il faut entendre l'agent exerçant des
fonctions de commandement, de supervision, de conception et de coordination.
Ils sont dans la catégorie suivante :
A : - A4 pour les chefs de division adjoints
o A3 pour les chefs de division
o A2 pour les chefs de division principaux
o A1 pour les chefs de service
Par agent de direction, il faut entendre les cadres qui
assurent des responsabilités élevées. Ils sont dans les
catégories suivantes :
Dirigeant : 04 : inspecteur
03 : sous-directeur
02 : directeur
01 : directeur de département
Tout ceci peut se résumer dans le tableau
suivant :
Tableau n°2 : Correspondance entre
classe, grade, appellation et catégorie :
année 2007
CLASSE
|
GRADE
|
APPELATION
|
CATEGORIE
|
|
01
02
03
04
|
Directeur de Département
Directeur
Sous-directeur
Inspecteur
|
Cadres de Direction
|
A
|
A1
A2
A3
A4
|
Chef de service
Chef de division principal
Chef de division
Chef de division adjoint
|
Cadres de Collaboration
|
B
|
B1
B2
|
Chef de bureau principal
Chef de bureau
|
Maîtrise
|
C
|
C1
|
Agent Administratif 1ère classe
Agent Administratif 2ème classe
|
D
|
D
|
Hautement qualifié
|
Exécutants
|
E
|
E1
E2
|
Commis 1ère classe
Commis 2ème classe
|
F
|
F1
F2
F3
|
Commis adjoint 1ère Classe
Commis adjoint 2ème Classe
Commis adjoint 3ème Classe
|
S
|
MS
S3
S2
|
Manoeuvre spécialisé
Manoeuvre lourd
Manoeuvre Ordinaire
|
Source : ONATRA, La convention collective, Juin
2004.
A l'ONATRA, il y a un système appelé
« TATION SALARIAL » qui dit que le dernier grade qui est de
manoeuvre puisse toucher le 1/10 de la rémunération du grade qui
est au sommet c'est-à-dire le grade de dirigeant.
III.2. 3. Explication
des éléments constituant le salaire
III.2.3.1. Les
éléments fixes
a) Traitement de base
C'est le montant qui est attaché à un grade
à l'exclusion des autres gratifications telles que les heures
supplémentaires, les soins médicaux, le logement...
b) Transport
Etant donné que l'ONATRA n'assure pas le transport de
ses agents par son propre matériel, il a été convenu entre
l'entreprise et les agents des indemnités de transport
suivantes :
o pour la catégorie de dirigeants : ils ont
l'équivalence par mois d'un nombre de litres de carburant du prix de la
station, soit :
ü 200 litres pour les directeurs
ü 150 litres pour les sous directeurs
ü 120 litres pour les inspecteurs
o pour la catégorie des agents cadres de collaboration,
maîtrise et exécutant, cela se fait suivant le nouveau tarif
fixé par le gouvernement provincial ;
o Pour les cadres, ils ont l'équivalent de quatre
courses de taxi par jour ;
o Pour les agents de maîtrise et les exécutants,
ils ont l'équivalent de six trajets de bus par jour.
Il importe de souligner que les dirigeants sont payés
pour 30 jours. Ce qui est contraire aux autres qui sont payés pour 22
jours ouvrables. L'ONATRA intervient aussi dans les frais de transport pour
les déplacements effectués. Il intervient aussi en cas de
mutation pour permettre à l'agent et aux membres de sa famille de
rejoindre le lieu qui lui a été désigné pour
exécuter ses fonctions.
Il permet aussi à l'agent et aux membres de sa famille
de rejoindre son lieu d'origine ou d'acceptation de l'engagement lorsque
l'agent est :
o mis à la retraite
o licencié pour inaptitude physique ou
professionnelle
o licencié pour mesure disciplinaire
o licencié durant son stage ou n'est pas engagé
à titre définitif
o décédé.
c) Logement
L'ONATRA alloue une indemnité de logement à tous
ses agents sans aucune discrimination. Le taux de cette indemnité est
fonction du grade de l'agent. Les agents en mutation bénéficient
d'un logement en nature. Il s'agit du directeur de région et de sous
directeur ainsi que des responsables des départements. Pour les autres
agents en mutation, leurs indemnités sont incorporées de 15 % par
rapport aux agents qui ne sont pas en mutation.
d) Les différentes
indemnités
o l'indemnité de responsabilité : elle est
allouée à tous les cadres de direction suivant leur
responsabilité ;
o l'indemnité d'exploitation : elle est
allouée à tous les agents de l'ONATRA suivant son
exploitation ;
o l'indemnité de fonction : elle est
allouée à un agent suivant la fonction qu'il exerce ;
o l'indemnité conjoncturelle : elle est
allouée à tous les agents suivant la conjoncture
économique du pays.
e) Les heures supplémentaires
Les heures supplémentaires sont des heures
prestées au-delà de la durée normale du travail.
III.2.3.2. Les
éléments variables
a) Les primes
La prime de diplôme : l'ONATRA accorde une prime
aux agents détenteurs d'un diplôme tel que celui de gradué,
licencié, docteur ou ingénieur.
Le taux de prime de diplôme est de :
o gradué : 1454,45 FC
o licencié : 2160,43 FC
o ingénieur : 2536,30 FC
o docteur : 3294 FC
Il y a aussi d'autres : prime des officiers de police
judiciaire ; prime des auditeurs de l'audit interne ; prime de risque
pour les agents de sécurité, les navigants et les agents de
police.
b) L'indemnité de caisse
Tout agent qui a la responsabilité d'une caisse, ou
manipule les espèces, spécialement le caissier et le comptable,
bénéficie une indemnité de caisse dont le taux est
fixé par une instruction interne.
c) Les différents avantages accordés par
l'ONATRA
1. Les soins de santé
L'ONATRA accorde la gratuité des soins médicaux
aux agents et aux membres de leurs familles à l'exception des
prothèses dentaires. Elle supporte aussi les frais de déplacement
occasionnés par les nécessités médicales sur le
territoire national ou, le cas échéant, à
l'étranger pour l'agent et les membres de sa famille.
2. Les frais funéraires
L'ONATRA supporte ou rembourse les frais funéraires, le
cercueil, la croix, le catafalque, les frais de corbillard et les frais de
veillée mortuaire à l'occasion du décès de l'agent,
de son conjoint ou d'un membre de sa famille entrant en ligne de compte pour
l'octroi de l'allocution familiale.
3. Les avantages accordés à la famille
de l'agent décédé
En cas de décès de l'agent, l'ONATRA accorde
à la veuve et aux enfants orphelins, un montant représentant la
moitié du préavis conventionnel auquel l'agent aurait pu
prétendre s'il était en vie et une indemnité de veuvage
comprenant le salaire de base augmenté des allocutions familiales, plus
le logement. Cette indemnité de veuvage est payable pendant six mois. La
veuve et les enfants orphelins bénéficient en outre pendant 12
mois des oeuvres sociales et médicales instituées par l'ONATRA au
profit du personnel.
4. Les avantages accordés à un agent
retraité
Les agents rentrent en retraite honorable lorsqu'ils ont
réalisé 35 ans de service à l'ONATRA ou atteignent
à la fois 55 ans d'âge pour la femme et 65 ans pour l'homme. Ils
ont les avantages ci-après :
o une indemnité de fin de carrière correspondant
à 20 mois de rémunération ;
o une pension mensuelle complémentaire de retraite
correspondant à 100 % du dernier salaire de base acquis, plus les
allocations familiales et du logement du grade de retraité ;
o une promotion honorifique au grade immédiatement
supérieur l'année précédant l'année de
retraite.
Pour les directeurs principaux déjà nommes,
l'ONATRA prévoit un avantage spécial équivalent à
la moitié de leur rémunération mensuelle :
o les frais funéraires correspondant à sa
catégorie d'emploi pour lui et sa famille,
o les oeuvres sociales,
o les soins médicaux,
o le capital assurance-vie groupe.
En cas de décès de l'agent retraité, la
veuve ou le veuf bénéficiera de la pension mensuelle
complémentaire, des soins de santé et des oeuvres sociales
pendant 12 mois.
5. Les indemnités de
scolarité
Ont droit aux indemnités de scolarité, les
enfants de l'agent qui sont effectivement inscrits au cycle primaire et
secondaire, aux instituts supérieurs et universitaires agrées.
Ces indemnités couvrent :
o le minerval
o l'abonnement de transport scolaire
o les fournitures scolaires essentielles.
Le taux est fixé par un règlement d'ordre
intérieur discuté avec la délégation syndicale.
III.2.4. Appréciation
du système de rémunération de l'ONATRA
La rémunération est l'aboutissement d'un
processus donné tel que : l'organisation du travail, la gestion du
personnel, les ressources. D'où, la rémunération en soi ne
fait pas l'objet d'une critique, mais c'est plutôt les facteurs qui font
déboucher soit sur une bonne, soit sur une mauvaise
rémunération qui en fait l'objet.
La réalité des faits est que la mise en
application de la politique de rémunération de l'ONATRA n'est pas
recommandable, mais cela n'exclut pas qu'elle ait certains mérites. Pour
ce faire, la présente section parle des facteurs positifs ou les
mérites et des aspects négatifs qui sont plus importants.
III.2.4.1. Aspect
positif
L'aspect positif est relatif eu égard à la mise
en application de la politique de rémunération de
l'administration publique. Par exemple celui de l'ONATRA est meilleur. Le
mérite de la politique de rémunération de l'ONATRA est le
fait que le salaire est négociable, il n'est pas fixé par
l'employé, c'est-à-dire si le syndicat constate que le pouvoir
d'achat des agents diminue, il négocie directement. Ce qui fait qu'il y
a une rencontre trimestrielle entre le syndicat et la partie patronale
représentée par le département de ressources humaines.
III.2.4.2. Les facteurs
négatifs
La mauvaise gestion, la diminution sensible des souscriptions
et le type de rémunération sont les principaux facteurs autour
desquels est annexé l'aspect négatif de la politique de
rémunération de l'ONATRA.
L'ONATRA n'échappe pas aux maux qui rongent
actuellement toutes les entreprises congolaises. Celles-ci sont principalement
confrontées au problème de la politique de
rémunération et de la gestion.
Les travailleurs de l'ONATRA se disent mécontents de
leur condition de travail. Ils réclament, par conséquent, le
paiement des arriérés de salaires. Selon le président
national de l'Union des travailleurs libres (UTL), M. Augustin IFASO, l'actuel
comité de gestion est accusé d'être à la base de
cette situation depuis son installation en juin 2006. Ils l'accusent
également d'avoir engagé au sein de l'entreprise des gens non
compétents (67(*)).
Un responsable de service de presse de l'ONATRA a fait
remarquer que l'entreprise fournit un effort pour payer
régulièrement les salaires des travailleurs malgré la
vétusté de l'outil du travail. Toutefois, a-t-il indiqué,
l'ONATRA a une masse salariale de plus d'un milliard de dollars Us par mois. Au
regard de la production actuelle, il n'est pas en mesure de couvrir la charge
de son personnel. L'Etat congolais a également sa part de
responsabilité. Il doit à cet office 300.000.000 de dollars US.
Au stade actuel, le renouvellement de l'outil de travail notamment, les
locomotives, bateaux, s'avère indispensable pour la relance de cette
entreprise d'Etat (68(*)).
SECTION 3.
L'EVALUATION
III.3.1.
Présentation
L'évaluation des agents à l'ONATRA, comme
partout ailleurs, a une place non négligeable. Elle permet aux
autorités de jauger le niveau de satisfaction que donne un agent par
rapport aux tâches et responsabilités qui lui sont
confiées. A l'ONATRA, l'évaluation des agents a lieu au
début de chaque année civile. Chaque sous-directeur est
chargé de coordonner les activités d'évaluation dans les
cellules qui sont sous sa responsabilité. Un agent ONATRA est toujours
coté par trois notateurs, qui, nécessairement, doivent
être, hiérarchiquement, supérieur à lui. Mais, le
sous-directeur pose en dernier ressort, sa signature sur chaque Fiche de
notation.
III.3.2. Les critères
d'évaluation
La Fiche d'Evaluation propose aux évaluateurs les
critères suivants :
o 1 et 2 sur cinq points pour signifier que le rendement ou le
comportement de l'agent est médiocre, insuffisant ou faible ;
o 3 points sur cinq pour traduire que le rendement ou le
comportement de l'agent est bon ;
o 4 points sur cinq équivalent à un rendement ou
un comportement très bon ; et
o 5 points pour dire que l'agent est une élite.
III.3.3. Objet
d'évaluation
Deux éléments sont pris en compte dans
l'évaluation d'un agent à l'ONATRA : le comportement d'un
côté ; et le rendement de l'autre.
S'agissant du comportement, les rubriques ci-dessous :
o Discipline : respect du règlement et des
chefs ;
o Moralité, Honnêteté,
Intégrité, sens de la justice, neutralité et
impartialité ;
o Comportement social envers les collègues ;
o Comportement social envers les tiers.
Quant au rendement, les éléments suivants sont
pris en considération :
o Connaissance professionnelle ;
o
Ordre-Méthode-Précision-dextérité ;
o Initiative ;
o Quantité de travail ; et
o Rythme de travail.
III.3.4. Table de
correspondance
Chaque rubrique est cotée par cinq points. L'ensemble
des rubriques totalise 100 points. Ainsi :
o De 65 à 75 points = Elite ;
o De 53 à 64 points = Très bon ;
o De 38 à 52 points = Bon ;
o Moins de 38 points = Médiocre
III.3.5. Effets de
l'évaluation
L'évaluation a plusieurs effets dans la carrière
d'un agent à l'ONATRA parmi lesquels, nous retenons
essentiellement :
o Sur la promotion, un agent qui a été
coté élite et qui a accompli deux ans de service est
automatiquement promu au grade supérieur ; il est de même
pour ceux qui ont été cotés Très bon et Bon et qui,
respectivement ont accompli trois ans et quatre ans de service ;
o Sur la rémunération, il y a une rubrique dite
« augmentation annuelle pour mérite » dans la fiche
de paye de chaque agent ONATRA. Un agent qui a été coté
élite connaît une augmentation de 5% de son salaire de base ;
4 et 3% pour ceux qui ont été respectivement coté
Très bon et Bon.
o Un agent qui a été noté Insuffisant ou
médiocre peut aussi subir une éventuelle formation, soit dans
centre (ou école) de formation de l'ONATRA ; soit, dans une autre
institution publique ou privée.
Avant de passer à la section qui traite de la formation
des agents de l'ONATRA, notons que depuis quatre ans, l'ONATRA n'a plus jamais
évalué ses agents. Et par convention, chaque agent est
noté Très Bon. De même, les gains et
bénéfices matériels, financiers et sociaux liés
à l'évaluation, sont suspendus jusqu'à nouvel ordre.
SECTION 4. LA
FORMATION
III.4.1. ECOLES ET CENTRES DE
FORMATION A L'ONATRA
III.4.1.1. Notions et
présentation
L'ONATRA compte huit centres de formation chargés
d'assurer la formation de ses agents. Hormis deux centres qui s'occupent de la
formation des spécialités générales,
administratives et managériales, tous les autres forment les
spécialités techniques, particulières à chaque
département. Il s'agit de :
1. L'Ecole de Navigation (ENAV) qui forment aux
spécialités fluviales ;
2. L'Ecole Technique de l'ONATRA (ETO) qui forme des
spécialités en technique de construction navale ;
3. Le Centre de Formation du Port de Kinshasa (CFPK) qui forme
aux spécialités portuaires fluviales ;
4. Le Centre de Formation des Chemins de Fer (CFCF) qui forme
aux spécialités ferroviaires ;
5. Le centre de Formation des Ports maritimes (CFPM) qui
prépare aux fonctions portuaires maritimes ;
6. Le Centre de Formation Police et Pompiers (CFPP) forme aux
spécialités de gardiennage, de Police et de
Sapeur-pompier ;
7. Le centre de Formation Administrative (CFA) forme aux
spécialités générales et administratives ;
8. Le Centre de Formation des Cadres s'occupe de la formation
des cadres en management, aux techniques financières, aux
spécialités de contrôle et techniques modernes.
III.4.1.2. Personnel du Centre
C'est l'ensemble de personnes attachées à un
service. En dehors du personnel de la Sous-direction de la Formation, et de
l'inspection Méthodes didactiques, le personnel oeuvrant dans les
différents centres de formation sont des formateurs permanents. A
côté d'eux, on trouve des formateurs occasionnels ou volontaires.
Ils interviennent sporadiquement et la formation n'est pas leur activité
principale, mais plutôt supplémentaire. Voilà pourquoi, ils
reçoivent une indemnité de formateur volontaire.
III.4.1.3. Techniques d'identification des besoins en
formation
L'identification des besoins permet de planifier et de
programmer de façon systématique les actions de formation. A
l'ONATRA, cela est l'apanage de la sous-direction de la formation, en
collaboration avec les services utilisateurs dont l'objectif est de prendre
connaissance des compétences ou des connaissances à modifier ou
à développer. Il existe à cet effet un questionnaire pour
l'information générale du poste.
III.4.1.4. Budget de la formation
Le coût de la formation est constitué des frais
de fonctionnement ; d'indemnités de formateur vacataire ;
d'indemnités de participation à des formations externes.
En 2005, les coûts de la formation étaient
élevés à 155.970,70 dollars pour 1820 agents
formés ; en 2006, 298.930,7$ pour 1277 agents formés ;
en 2007, 211.027,34$ pour 1102 Agents formés.
III.4.2. LES ACTIVITES DE FORMATION
III.4.2.1. Les heures d'activités
La charge horaire des activités de formation
s'élève à 62.304,9 Hommes-jours en 2005 ; 6.654,4 en
2006 et 38.027 hommes jours en 2007.
III.4.2.2. Spécialités et domaines de
formation organisés
Par spécialité, on entend les différentes
fonctions existantes au sein de l'entreprise. On distingue des
spécialités générales ou communes,
c'est-à-dire qu'on retrouve dans les secteurs d'exploitation et les
spécificités ou techniques. En effet, l'Office a organisé
dans deux grands domaines :
o Technique ;
o Managérial.
Les formations techniques couvrent toutes les
spécialités fonctionnelles ou professionnelles que compte
l'Office à savoir : les spécialités ferroviaires,
portuaires, maritimes, fluviales, techniques, policières et
commerciales.
Les formations managériales concernent l'aptitude
à l'organisation, à la gestion et au commandement, bref au
management. Dans les deux secteurs sus mentionnés, l'Office a
formé 1821 agents en 2005, 1278 en 2006, et 1250 en 2007, dont les
détails peuvent être inscrits dans le tableau suivant :
Tableau n°3. Statistiques de la
formation à l'ONATRA en 2005
SPECIALITE
|
DCF
|
DPM
|
DPK
|
DCN
|
DPTF
|
DSG
|
DRH
|
DPI
|
DOEG
|
CG
|
DAI
|
TOTAL
|
Centres ONATRA
|
294
|
370
|
102
|
82
|
88
|
20
|
13
|
2
|
0
|
0
|
446
|
1417
|
Insp Form Cadre
|
73
|
0
|
18
|
43
|
57
|
54
|
13
|
63
|
8
|
5
|
16
|
350
|
Hors ONATRA
|
15
|
3
|
7
|
1
|
1
|
2
|
2
|
10
|
0
|
0
|
4
|
45
|
Etranger
|
6
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
9
|
TOTAL
|
388
|
374
|
127
|
126
|
147
|
77
|
28
|
75
|
8
|
5
|
466
|
1821
|
Source : ONATRA, Sous-direction de la Formation,
2005.
Les statistiques de formation reprises dans ce tableau
confirment bel et bien 1821 agents formés au courant de l'année
2005, dont 1417 agents formés dans les centres de formation de l'ONATRA,
soit 78% des effectifs totaux, 45 agents formés dans les centres autres
que ceux de l'ONATRA, soit 2% de l'effectif total, 9 agents formés en
dehors de la RDC, soit 0,5% de l'effectif total et enfin, 350 cadres
formés, soit 19,5% des totaux agents formés. Le nombre le plus
élevés d'agents formés sont issus du DAI, et le nombre le
plus faible du CG.
Tableau n°4. Statistiques de la
formation à l'ONATRA en 2006
SPECIALITE
|
DCF
|
DPM
|
DPK
|
DCN
|
DPTF
|
DSG
|
DRH
|
DPI
|
DOEG
|
CG
|
DAI
|
TOTAL
|
Centres ONATRA
|
169
|
176
|
68
|
40
|
47
|
29
|
3
|
0
|
0
|
0
|
446
|
986
|
Inspect formation cadres
|
52
|
0
|
27
|
4
|
35
|
70
|
8
|
4
|
8
|
5
|
16
|
229
|
Hors ONATRA
|
25
|
1
|
6
|
0
|
7
|
4
|
5
|
5
|
0
|
0
|
4
|
62
|
Etranger
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
TOTAL
|
246
|
177
|
101
|
44
|
89
|
103
|
17
|
9
|
8
|
5
|
466
|
1278
|
Source : ONATRA, Sous-direction de la Formation,
2006.
Contrairement aux statistiques de 2005, les chiffres
publiés en 2006, comme repris dans ce tableau, démontrent une
baisse du total des agents formés à 1278. De cet effectif, nous
avons noté 986 agents dans les centres de l'ONATRA (77%) ; 229
cadres formés (18%) ; 62 agents formés en dehors des centres
ONATRA, mais en RDC, soit 17,91% ; et un seul agent du département
des ressources humaines qui a reçu sa formation en dehors des
frontières de la RDC, soit 0,09%. Le plus d'agents formés
proviennent du DAI, et le moins de la DPI.
Tableau n°5. Statistiques de la
formation à l'ONATRA en 2007
SPECIALITE
|
DCF
|
DPM
|
DPK
|
DCN
|
DPTF
|
DSG
|
DRH
|
DPI
|
DOEG
|
CG
|
TIERS
|
TOTAL
|
Centres ONATRA
|
38
|
174
|
94
|
77
|
127
|
16
|
1
|
0
|
0
|
449
|
2
|
986
|
Insp For cadre
|
24
|
21
|
6
|
6
|
6
|
53
|
24
|
11
|
1
|
41
|
0
|
193
|
Hors ONATRA
|
14
|
0
|
1
|
2
|
1
|
9
|
20
|
15
|
1
|
8
|
0
|
62
|
Etranger
|
5
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
1
|
0
|
0
|
0
|
9
|
TOTAL
|
81
|
195
|
101
|
85
|
134
|
78
|
48
|
27
|
2
|
498
|
2
|
1250
|
Source : ONATRA, Sous-direction de la Formation,
2007.
En 2007, le nombre d'agents formés a également
baissé à 1250. Du total, nous avons enregistré 986 agents
formés dans les centres ONATRA, soit 79% ; 193 cadres, soit
15% ; 62 agents formés dans d'autres institutions en RDC, soit
4,9% ; 9 agents formés en dehors de la RDC soit 0,1%. Le nombre le
plus élevé des agents formés est enregistré dans le
DPM, et le plus faible est enregistré dans le DOEG.
La figure suivante nous permet de dégager la tendance
générale des agents formés, des départements et des
lieux respectifs où la formation s'est passée.
Figure n°8. Tendance globale de la
Formation de 2005 à 2007 à l'ONATRA
Source : Notre adaptation des statistiques de la
formation en 2005, 2006 et 2007 comme enregistrées
à la Sous-direction de la Formation de l'ONATRA.
Légende :
o DCF : Département des Chemins de fer ;
o DPM : Département des Ports Maritimes ;
o DPK : Département des Ports de
Kinshasa ;
o DCN : Département des Chantiers Navals ;
o DPTF : Département des Ports et Transports
Fluviaux ;
o DSG : Département des Services
Généraux ;
o DPI : Direction des Projets et
Investissements ;
o DOEG : Département d'Organisation et Etudes
Générales ;
o CG : Direction de Contrôle
Général ;
o DAI : Département d'Audit Interne ; et
o DRH : Département des Ressources Humaines.
III.4.2.2. Nature de la Formation assurée
Parmi les types de formation assurée à l'ONATRA,
nous avons :
o La formation d'initiation ;
o La formation d'adaptation ;
o La formation d'actualisation ;
o La formation de promotion ;
o La formation de perfectionnement ;
o La formation de reconversion et de séminaire.
La formation d'initiation se
rapporte aux recrutements interne et externe. A l'heure actuelle, suite
à des difficultés diverses que connaît l'Office, il n'est
pas facile d'effectuer des engagements externes, la tendance est donc de
comprimer les effectifs. C'est pourquoi, les formations d'initiation ces
années, ne sont plus rapportées au recrutement externe, exception
faite à la formation des aiguilleurs et sapeurs pompiers.
En 2005 :
Dans la réalisation de ses heures d'activités
1417 agents ont été formés dans les différents
centres de formation de l'ONATRA en 2005 pour un volume total de 52 806,9
heure-jour (cf. ONATRA, sous direction de Formation). Par rapport aux
prévisions annuelles de 1.131 agents pour 57.109 hommes-jours, ces
réalisations représentent 125% des effectifs prévus et
92,5% des hommes-jours.
Sur un effectif 333 agent prévu, 349 agents, soit
104,8% pour 6486 Hommes-jours contre 8.133 hommes-jours prévus, soit
79,7% ont été formés à l'Inspection de formation
des Cadres en 2005. Ce record élevé par rapport aux
prévisions se justifie par la formation à la carte de 104 agents
dans le cadre du VIH/SIDA comme pairs éducateurs, à cela s'ajoute
la formation de 439 Policiers. En résumé, le volume horaire
global réalisé dans les centres de formation et à
l'inspection Formation des cadres à l'inspection Formation des cadres
s'élève à 9.796 heures.
En dehors de l'ONATRA, sur 236 agents prévus en 2005,
46 seulement, soit 19,49% pour Hommes-jours contre 2645 prévus soit
92,8% ont été formés à l'INPP et auprès des
organismes de formation locaux privés. Ce faible record se justifie par
la précarité de la trésorerie à pouvoir financer
les différentes formations prévues. 8 agents sur 49
prévus, soit 16,3% pour 516 hommes-jours contre 896 agents, soit 57,5%
ont bénéficié d'une formation à l'étranger
pour l'année 2005, notamment à l'ESAAC-GT à Brazzaville,
en gestion des hôpitaux, en RRS et en gestion portuaire à APER
à Anvers en Belgique. Ce faible effectif se justifie par la politique
d'austérité de l'Office consécutive aux différences
de trésorerie. 1907 demandes de stage bénévoles ont
été enregistrées et 173 demandes de recherches
introduites. 1390 stagiaires bénévoles ont été
affectés sur contrat de stage, 351 attestations de fin de stage ont
été délivrées et remises aux
intéressés en 2005.
En 2006 :
986 agents ont été formés dans les
différents centres de formation de l'ONATRA pour un total 60.495, 4
Hommes-jours en 10.116 heures de volume horaire. Par rapport aux
prévisions annuelles de 892 agents pour 59.930 hommes-jours, ces
réalisations représentent 110,5% des effectifs prévus et
101% des hommes-jours. Cette performance se justifie par la formation à
la carte de 446 Policiers en code ISPS, effectifs non prévus au plan de
formation sans cette formation, le record des réalisations en 2006
seraient de 535 agents formés, soit 60% en effectifs et 34.945,4
hommes-jours, soit 58,3%.
Sur un effectif prévisionnel de 662 agents pour 10.830
hommes-jours pour l'année 2006, 230 agents ont été
formés en 738 jours pour 1724 hommes-jours, soit 30% en effectif et
34,7% en hommes-jours pour l'année en 2006. Ce faible record se justifie
par la politique d'austérité consécutive aux
difficultés de trésorerie. Un seul agent a été
formé à l'étranger en 2006 sur 66 agents prévus
pour 12 hommes-jours sur 2.569 hommes-jours. Par rapport aux prévisions.
Ce record représente 1,5% en effectif et 0,5% en hommes-jours. Ce
pourcentage ne reflète pas la réalité. Quelques cadres
dirigeants se sont déplacés pour la formation à
l'étranger sans passer par la sous-direction de la formation.
L'Office a enregistré 1134 demandes de stage
bénévoles et 175 demandes de recherche au cours de l'année
2006, 1019 stagiaires bénévoles ont été
affectés sur contrat de stage, 175 en recherche et l'Office a
délivré 354 attestations de fin de stage.
En 2007 :
L'Office a formé dans ses centres et Ecoles de
formation 782 agents pour un total de 33.146 hommes-jours et cela pendant
11.689 heures de volume horaire. Par rapport aux prévisions annuelles de
1.088 agents à former pour 58.560 hommes-jours. Ces réalisations
représentent 71,8% en effectif et de 56,6% en hommes-jours. Cela se
justifie du fait que la formation n'a pas été
réalisée compte tenu de la précarité du
trésor dans l'entreprise et surtout de l'application du plan
conjoncturel recommandé par la Direction Générale. Ce plan
en vertu duquel, la sous-direction de la formation devrait éliminer de
ses prévisions tous les modules de formation qui exigent plus de frais
de fonctionnement, de déplacement, ayant un caractère
général et enfin une longue durée.
Sur un effectif prévisionnel de 389 agents pour 6135
hommes-jours, 184 agents ont été formés pour 1839
hommes-jours. Par rapport aux prévisions, ces réalisations
représentent 47,3% en effectif et en hommes-jours se justifie
précisément en ce qui a été évoqué au
point précédent relatif au plan conjoncturel.
L'Office avait prévu, en ce qui concerne la formation
en dehors de l'ONATRA, 105 agents pour 1527 hommes-jours. Mais alors 125 agents
ont été formés pour 2869 hommes-jours, soit 119% en
effectif et 187,8% en hommes-jours. Cette performance est motivée par le
souci de promouvoir les formations qui s'appuient sur la pratique du
métier, et la recherche de l'excellence. 11 agents ont été
formés pour 173 hommes-jours à l'étranger sur 123 agents
prévus pour 5010 hommes-jours. Par rapport aux prévisions, ces
réalisations représentent 9% en effectif et 3,4% hommes-jours.
Point n'est besoin de rappeler que l'état de la trésorerie de
l'entreprise n'a pas permis l'envoi de son personnel à l'étranger
pour sa spécialisation si pas les quelques exceptions qui confirment la
règle.
Enfin, l'Office a enregistré pour cette année
1867 demandes de stages bénévoles et 161 demandes de recherche.
1649 stagiaires bénévoles ont été affectés
sur un contrat de stage, 143 en recherche et l'Office a délivré
427 attestations de fin de stage.
III.4.2.3. Statistiques des agents formés
Tableau n°6. Répartition des
agents formés par catégorie professionnelle
PREVISIONS
|
|
REALISATIONS
|
CATEGORIE PROFESSIONNELLE
|
EFFECTIF
|
Homme-jours
|
|
CATEGORIE PROFESSIONNELLE
|
EFFECTIF
|
Homme-jours
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
DIRIDEANTS
CADRES
MAITRISES
EXECUTANTS
TOTAL
|
262
498
782
249
1790
|
14,6
27,8
43,7
13,9
100
|
-
-
-
-
-
|
-
-
-
-
-
|
2005
|
DIRIDEANTS
CADRES
MAITRISES
EXECUTANTS
TOTAL
|
89
369
941
421
1820
|
5,00
20,20
51,70
23,10
100
|
874,6
9989,4
33680,6
17820,3
62304,9
|
1,40
16,00
54,00
28,60
100
|
DIRIDEANTS
CADRES
MAITRISES
EXECUTANTS
TOTAL
|
321
621
594
284
1820
|
17,60
34,12
32,60
15,60
100
|
4594
20410
35264
18566
100
|
5,80
25,90
44,70
23,60
100
|
2006
|
DIRIDEANTS
CADRES
MAITRISES
EXECUTANTS
TOTAL
|
45
258
319
655
1277
|
3,50
20,20
25,00
51,30
100
|
839,00
811,70
23573,50
33129,80
65654,4
|
1,30
12,30
36,00
54,40
100
|
DIRIDEANTS
CADRES
MAITRISES
EXECUTANTS
TOTAL
|
246
570
573
203
1592
|
15,45
35,80
36,00
12,70
100
|
4854
21848
27848
70832
70832
|
6,90
30,80
39,30
-
100
|
2007
|
DIRIDEANTS
CADRES
MAITRISES
EXECUTANTS
TOTAL
|
72
248
468
314
1102
|
6,53
22,51
42,47
28,49
100
|
2115
8666
17938
9308
38027
|
5,56
22,79
47,17
24,48
100
|
Source : ONATRA, Rapports annuels des
activités de formation de 2005 à 2007.
Bien que nous ayons repris l'essentiel d'explications des
chiffres fgurant dans ce tableau dans le point III.4.2.2. relatif à la
nature de la formation assurée, nous exposons dans le point suivant, la
catégorie des agents formés au cours de ces trois
années.
III.4.2.4. Catégorie d'agents formés
Les catégories d'agents traditionnellement
formés sont les dirigeants, les cadres, les agents de maîtrise et
les exécutants. Au cours de l'année 2005, l'ONATRA a formé
89 dirigeants, 369 cadres, 941 agents de maîtrise et 421
exécutants, soit un total global de 1820 agents formés. En 2006,
45 dirigeants, 258 cadres, 319 agents de maîtrise et 655
exécutants, soit un total de 1277 agents formés. En 2007, 72
dirigeants, 248 cadres, 468 agents de maîtrise et 314 exécutants,
soit un total de 1102 agents formés.
III.4.3. Difficultés liées à la
formation
La formation du personnel de l'ONATRA rencontre beaucoup
d'handicaps au cours de sa réalisation. Les difficultés sont
d'abord liées à :
o Insuffisance financière : que rencontre
la sous-direction de la formation s'explique dans la mesure où le budget
alloué à cette direction ne couvre que partiellement les besoins
de financement. Cependant, il y a lieu de signaler que de 2005 à 2007,
seules quelques formations ont pu bénéficier des frais de
fonctionnement. La grande majorité n'en a pas eu, et les apprenants de
leur côté n'ont pas été motivés et
placés dans de bonnes conditions d'apprentissage faute des ressources
budgétaires qui n'ont pas atteint 50% des prévisions ;
o L'équipement : faute de financement,
les fournitures de bureau sont insuffisantes, l'équipement est
inexistant au niveau des centres de formation. Les techniques d'enseignement
restent encore archaïques. Il n'y a pas d'outils informatiques, pas un
seul rétroprojecteur pour favoriser le succès des
activités de formation moderne.
SECTION 5. LA GESTION DE
CARRIERES
III.5.1. La mise en
disponibilité et le détachement
La mise en disponibilité se sollicite après
trois ans de service d'affilé à l'ONATRA, et il faut attendre dix
ans pour solliciter une autre mise en disponibilité. La lettre de mise
en disponibilité est adressée à l'ADG. La durée
d'une mise en disponibilité est de trois ans, auxquels on ajoute deux
autres années en cas d'une éventuelle prolongation. Il n'y a pas
à l'ONATRA de mise en disponibilité au-delà de cinq ans.
Notons que la mise en disponibilité peut être motivée par
plusieurs raisons dont :
o La convenance personnelle : durant cette
période, tous les effets liés au contrat de travail sont
suspendus, et le poste de l'agent en disponibilité reste
définitivement vacant. Sa durée maximale est de cinq ans ;
mais, l'agent désireux de réintégrer l'entreprise avant
cette échéance doit solliciter « une reprise
anticipée » à l'ADG.
o Mise en disponibilité pour intérêt
de service : dans ce cas, l'initiative peut provenir de l'entreprise
ou de l'agent. Par exemple, un agent peut être envoyé en
formation, aux études, en stage pour approfondir ses connaissances,
pendant une durée de 2 mois, d'un ou deux ans. Contrairement au cas
précédent, ici la carrière continue à courir. Et
durant cette période, l'agent conserve le droit à la
rémunération
o On parle de détachement : lorsqu'un
agent est retiré pour rendre service à un des services de l'Etat.
Dans ce cas, la carrière cesse de courir, et le contrat est
momentanément suspendu.
III.5.2. La
démission
Tout agent a le droit de démissionner. Lorsqu'il le
souhaite, l'agent écrit à l'ADG, qui devra lui répondre
toujours affirmativement dans les 48 heures au plus tard. Dès lors, la
division engagement et cessation des services s'occupera de la
préparation des documents de clôture des comptes, et la lettre de
fin de services. Et comme le prévoit le code de travail congolais,
l'agent démissionnaire n'aura droit qu'à la moitié du
préavis, tout en tenant compte d'éventuels arriérés
de salaire, les indemnités compensatoires de congé non pris dans
ses années de services, et les jours de congé en fonction des
mois prestés avant la cessation des services. Car, si dans une
année un agent a droit à 30 jours de congé, en divisant
les 30 jours par les 12 mois d'une année civile, nous obtenons 2,5 jours
de congé pour un mois de service.
III.5.3. Le licenciement
Un contrat de travail à l'ONATRA ne peut être
résilié que pour un motif lié à l'attitude (la
négligence par exemple) et à la conduite de l'agent. Il faut au
préalable suivre les procédures suivantes : ouvrir un
dossier disciplinaire, soit par une demande d'explication à laquelle
l'agent présumé fautif doit répondre endéans 72
heures, sinon l'acte qui lui est reproché sera pure et simplement
confirmé ; soumettre l'agent à un interrogatoire, l'entendre
sur procès-verbal, ou encore créer une commission
d'enquête. La réponse est adressée à l'initiateur de
la demande d'explications, mais la clôture de l'action disciplinaire se
fait par le responsable de l'entité (directeur, sous-directeur) sur
proposition du responsable qui a initié la demande d'explication.
L'article 66 de la convention collective de l'ONATRA prévoit les mesures
suivantes :
o Classement sans suite ;
o Réprimande (donner un avertissement) ;
o Un blâme (après trois
réprimandes) ;
o Mise à pied (pouvant aller de 1 à 15 jours et
pendant ce temps, vous ne bénéficiez de votre
rémunération ;
o Licenciement avec ou sans préavis.
a. Licenciement avec préavis
Il intervient en cas de faute légère ou en cas
de récidive ayant entraîné une mise à pied. Le
préavis se calcule par rapport à l'ancienneté de l'agent
et o doit choisir la solution qui lui est la plus favorable et, en vertu de
l'article 100 du Code de travail congolais, l'agent licencié doit
toucher à ses décomptes finals endéans 48 heures. Voici
les éléments pris en compte pour le calcul des décomptes
finals à l'ONATRA : le grade, l'ancienneté, congés
non pris, salaires non payé, nombre des jours de travail durant le mois
où intervient le licenciement, la gratification (13ème
mois).
Nous présentons dans le tableau suivant, le tableau de
préavis actuellement en vigueur à l'ONATRA.
Tableau n°7. Durée du
préavis conventionnel suivant l'art. 69, point 5, alinéa c
pour catégorie d'exécution, maîtrise et
cadre.
Ancienneté de service
|
Personnel d'exécution
S1 à D1
|
Personnel de maîtrise
C3 à B1
|
Personnel cadre
A3 à A1
|
1 à 6 mois d'essai
1 an de service
2 ans de service
3 ans de service
4 ans de service
5 ans de service
6 ans de service
7 ans de service
8 ans de service
9 ans de service
10 ans de service
11 ans de service
12 ans de service
13 ans de service
14 ans de service
15 ans de service
16 ans de service
17 ans de service
18 ans de service
19 ans de service
20 ans de service
21 ans de service
22 ans de service
23 ans de service
24 ans de service
25 ans de service
26 ans de service
27 ans de service
28 ans de service
29 ans de service
30 ans de service
31 ans de service
32 ans de service
33 ans de service
34 ans de service
|
3 jours
20 jours
26 jours
32 jours
38 jours
3 mois
3 mois
3 mois
3 mois
3 mois
6 mois
6 mois
6 mois
6 mois
6 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
|
3/30
2 mois 15/30
3 mois
3 mois 15/30
4 mois
4 mois 15/30
5 mois
5 mois 15/30
6 mois
6 mois 15/30
7 mois
7 mois 15/30
8 mois
8 mois 15/30
9 mois
9 mois 15/30
10 mois
10 mois 15/30
11 mois
11 mois 15/30
12 mois
12 mois 15/30
13 mois
13 mois 15/30
14 mois
14 mois 15/30
15 mois
15 mois 15/30
16 mois
16 mois 15/30
17 mois
|
3/30
4 mois 17/30
5 mois 4/30
5 mois 21/30
6 mois 8/30
6 mois 25/30
7 mois 12/30
8 mois 29/30
9 mois 16/30
10 mois 3/30
10 mois 20/30
11 mois 7/30
11 mois 24/30
12 mois 11/30
12 mois 28/30
13 mois 15/30
14 mois 2/30
15 mois 6/30
15 mois 23/30
16 mois 10/30
16 mois 27/30
17 mois 14/30
18 mois 1/30
18 mois 18/30
19 mois 5/30
19 mois 22/30
20 mois 9/30
20 mois 26/30
21 mois 13/30
22 mois
22 mois 17/30
23 mois 4/30
|
35 ans de service
36 ans de service
37 ans de service
38 ans de service
39 ans de service
40 ans de service
41 ans de service
42 ans de service
43 ans de service
44 ans de service
45 ans de service
46 ans de service
47 ans de service
48 ans de service
49 ans de service
50 ans de service
|
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
12 mois
|
17 mois 15/30
18 mois
18 mois 15/30
19 mois
19 mois 15/30
20 mois
20 mois 15/30
21 mois
21 mois 15/30
22 mois
22 mois 15/30
23 mois
23 mois 15/30
24 mois
24 mois 15/30
25 mois
|
23 mois 21/30
24 mois 8/30
25 mois 12/30
25 mois 29/30
26 mois 16/30
27 mois 3/30
27 mois 20/30
28 mois 7/30
28 mois 24/30
29 mois 11/30
29 mois 28/30
30 mois 15/30
31 mois 2/30
31 mois 19/30
32 mois 6/30
32 mois 23.30
|
b. Licenciement sans préavis
Ce dernier intervient suite à une faute lourde de la
part de l'agent. Il prive l'agent de toute indemnité de son
ancienneté (du préavis). L'ONATRA a réussi à
définir dans son organisation quelques fautes lourdes dont :
o Acte d'improbité ;
o Ivresse répétée pendant les
services ;
o Acte d'indiscipline accompagnée avec violence pendant
les services entre collègues ou tiers ;
o Demande ou acceptation sous forme d'argent ou autre
bénéfice aux personnes pour accomplir les actes en relation avec
la fonction, même s'ils sont réguliers ;
o Abandon de services de plus de 4 jours sans
justification ;
o Octroi d'avantages indus pour soi-même ou par abus
d'autorité ;
o Faux renseignement lors de l'engagement ;
o Faits immoraux et scandaleux ;
o Refus de service pour insubordination ;
o Vol de toute nature.
En cas de licenciement pour faute lourde, la procédure
à suivre est la suivante : la partie qui se propose de
résilier le contrat est obligé de notifier sa décision
dans les 15 jours ouvrables, à l'autre partie par écrit. Pour
besoin d'enquête, l'employeur doit notifier au travailleur dans les deux
jours ouvrables après avoir pris connaissance des faits, la suspension
de ses fonctions. Il faut dans ce cas apporter un peu de
précision : en cas de suspension des fonctions : vous
bénéficiez de tous les avantages liés au salaire, mais
vous n'assumez plus vos fonctions. En cas de suspension du contrat, tous les
avantages liés au salaire sont suspendus.
Une fois l'enquête terminée, l'employeur commence
par lever la mesure de suspension avant les quinze jours, puis notifie sa
décision à l'agent. Au cas où les faits se
déroulent loin du siège social de l'entreprise, on accorde un
délai supplémentaire de 15 jours. La résiliation sans
motif valable du contrat donne droit à la réintégration
pure et simple du travailleur. A défaut d'une
réintégration, l'agent a droit à des dommages et
intérêts calculés par un tribunal en raison de
l'ancienneté, la fonction, des droits acquis à quelques titres
que ce soit. Par exception, les délégués syndicaux ne sont
licenciés qu'avec l'autorisation de l'Inspecteur du Travail.
III.5.4. La retraite
La convention collective de l'ONATRA prévoit deux types
de retraite :
o La retraite légale (à 65 ans pour les hommes,
et 60 ans pour les femmes) ;
o La retraite conventionnelle (à 55 ans pour les
hommes, et à 50 ans pour les femmes).
La retraite est un droit. Deux ans avant son entrée en
retraite, l'entreprise préavise son agent. Celui-ci a le choix
d'accepter de prendre sa retraite ou de demander une prolongation. Pour ce
dernier cas, l'entreprise ne peut souscrire au voeu de son employé, sans
lui avoir passé des tests médicaux prouvant ses aptitudes
à continuer à prester. Pour bénéficier d'une
retraite conventionnelle à l'ONATRA, l'agent doit avoir pu mener sa
carrière de manière interrompue pendant au moins vingt ans
à l'ONATRA. Et tout agent bénéficiaire d'une retraite
conventionnelle, doit pendant les dix ans qui suivent, cotiser lui-même
à l'Institut National de Sécurité Sociale (INSS). L'ONATRA
propose à ses agents de souscrire à une allocation unique
(toucher directement à ses décomptes finals) ou à une
rente continue (on calcule le montant global que l'agent touchera
périodiquement).
Mode de calcul d'une rente continue
Le montant annuel de la pension est égal à un
cinq cents quarantième de la dernière rémunération
annuelle de l'activité du bénéficiaire que celui-ci compte
des mois de services. Exemple : un chef de division principale mise
à la retraite après quarante ans des services à l'ONATRA.
Sa dernière rémunération est de 300.000 FC.
Le net à toucher = 1x (300.000FCx12mois) x (40 ans x 12
mois)
=1 x 3600000 x 480
=1.728.000.000FC(le total des
décomptes de ce chef de
division) ;
La rente annuelle = 1. 728.000.000FC divisés par
540
= 3200000FC
La rente mensuelle = 3200000FC divisés par 12 mois=
266666,667FC
Cette rente mensuelle dot être multiplié par un
coefficient réducteur qui est déterminé par rapport
à l'ancienneté, comme suit :
o 20 ans = 0,80 ans ;
o 22 ans = 0,85 ans ;
o 24 ans = 0,90 ans ;
o Plus de 28 ans = 1 ans.
Dans ce cas, le chef de division a 40 ans de services, nous
allons trouver sa rente revue en multipliant 266666,667 par 1 ans = 266666,667
FC que le chef de division touchera chaque mois, avant d'épuiser le
crédit de 1728000000FC des décomptes finals qui lui est
alloué par l'Office.
Mode de calcul de l'allocation unique
B x (n-120) divisé par 16
Pour rappel, dans ce cas l'agent souscrit de toucher
directement au montant des décomptes finals dont il est
bénéficiaire. La formule est :
Légende
o B = moyenne des rémunérations des douze
derniers mois précédant la
mise en
retraite ;
o n = nombre des mois de services.
En revenant au cas de notre chef de division principal qui,
rappelons-le, touchait à 300000FC, avec une ancienneté de 40 ans
de services. Il toucherait au montant suivant en souscrivant à une
allocation unique de retraite :
= 300000FCx (40 ans x 12 mois) - 120 divisé par 16
= 108000000 divisés par 16
= 6750000FC.
L'ONATRA accorde certains avantages aux agents ayant souscrit
à l'allocation unique de retraite dont : les frais
funéraires pour lui-même ; les soins de santé pour
lui-même et ses ayants-droits ; six tickets de transport par an sur
l'ensemble du réseau ONATRA et à ses ayants-droits.
Les ayants-droits d'un retraité selon
l'ONATRA
o la veuve reconnue par l'Office non divorcé et non
séparé des corps dont le mariage est antérieur au
décès du conjoint ;
o les enfants bénéficiaires de l'allocation
familiale au moment de la cessation des services ;
o les enfants nés dans les neuf mois après la
cessation des services pour autant que la naissance résulte du seul
mariage reconnu par l'Office ;
o les enfants dont l'agent s'était vu confier la
tutelle durant son vivant ne sont pas considérés comme des
ayants-droits.
Le taux de réversibilité : 40% de la veuve
et 60% au profit de tous les directeurs de la rente dont
bénéficiait l'agent. Le droit à la pension prend naissance
au lendemain de la date de la mise à la retraite ; le droit
à la réversibilité prend naissance au lendemain du
décès de l'agent. Ce droit s'éteint pour la veuve si elle
se remarie, ou si elle est engagée et travaille déjà
quelque part, voire si elle décède.
Avantages reconnus à tout
retraité
o indemnité de fin de carrière correspondant au
préavis ;
o la prime de fin de carrière ;
o les frais funéraires pour ses ayants-droits ;
o soins de santé pour lui-même et ses
ayants-droits ;
o six tickets annuels en faveur de ses ayants-droits dans le
réseau ONATRA ;
o un grade de sortie supérieur à celui que
l'agent occupait en fin de carrière, pour vu que l'agent remplisse les
conditions suivantes : avoir accompli trois ans dans le dernier
grade ; avoir été coté bon dans les trois
dernières années ; n'avoir pas encouru une sanction durant
les trois dernières années. Le grade est octroyé au
lendemain du jour de mise à la retraite.
III.5.5. La promotion
L'ONATRA prévoit deux formes de promotion :
o la promotion verticale qui résulte de la nomination
d'un agent à un grade supérieur. Exemple, d'A2 à A1.
o la promotion horizontale, réservée aux agents
qui exercent une carrière plane, qui ne se limitent qu'à un
changement d'échelon. Exemple, les chauffeurs ;
Types de promotion
L'ONATRA prévoit trois types de promotion :
à la qualification ; au rendement ; et la promotion à
titre personnel. La promotion en tant que recrutement interne, n'a lieu que
lorsqu'un poste est définitivement vacant.
La promotion à la qualification : elle se
fait par voie d'affectation pour les manoeuvres ; par voie de
commissionnement (essai) pour les autres agents de F à A1, à la
seule des cadres de direction qui sont promu avec l'aval du Conseil
d'administration sur proposition de l'ADG. Les agents commissionnés
bénéficient d'un délai de six mois à l'expiration
duquel il sera retiré pour occuper son ancienne fonction. Si l'essai est
jugé satisfait, l'agent sera notifié de sa nomination au poste
pour lequel il a été commissionné après un an, avec
une cotation au moins bonne. Durant son essai, l'agent bénéficie
d'une prime de commissionnement. Si durant la période de
commissionnement, l'agent doit prendre son congé, l'essai sera
prolongé d'un mois.
La promotion au rendement : l'avancement pour
les agents manoeuvres se fait en fonction de la cotation et de
l'ancienneté. Il faut avoir accompli deux ans de services et avoir
été coté élite ; trois ans et avoir
été coté très Bon à la dernière
année ; quatre ans et avoir été coté bon.
L'octroi d'une promotion donne lieu à une majoration de salaire, soit 5%
du traitement barémique.
Dans la promotion à titre personnel, il faut
considérer deux moments précis :
o En cours de carrière : indépendamment de
deux précédentes promotions, certaines promotions dans le cas
où l'agent est particulièrement méritant. C'est l'ADG qui
décide, sur proposition du service auquel l'agent est affecté.
Exemple : un agent chef de service, peut être promu inspecteur sans
exercer en réalité les fonctions d'inspecteur, mais
bénéficie de tous les avantages d'un inspecteur ;
o En fin de carrière : l'agent est promu au grade
immédiatement supérieur à celui qu'il occupait pour vu que
les conditions suivantes soient remplies : avoir accompli trois ans dans
son dernier grade ; avoir été coté bon au moins les
trois dernières années ; n'avoir pas encouru une sanction
disciplinaire les trois dernières années.
III.5.6. L'intérim
On affecte un agent à l'intérim pour un poste
temporairement vacant. L'agent à affecter à l'intérim doit
être préalablement notifié. Il bénéficie
d'une prime d'intérim au prorata des jours prestés. Cette prime
est la différence entre le salaire attribué au poste qui est
temporairement vacant et celui du poste de l'agent qui assure l'intérim.
L'intérim ne peut dépasser six pour un même agent au
même poste, et ne peut non plus être inférieur à un
mois, sauf si le titulaire du poste est en formation, en stage, malade, ou en
cas de force majeur. Un agent qui dépasse six mois d'intérim au
même poste est considéré comme étant
déjà commissionné à partir de la date du
début de l'intérim.
III.5.7. Le congé
L'ONATRA prévoit six différentes sortes de
congé à savoir : le congé de reconstitution ; le
congé de circonstance ; le congé d'invalidité ;
le congé de maternité et le congé sans solde. Il faut
noter que le congé est une notion régie par le code de travail,
il est obligatoire et l'agent ne peut y renoncer, l'entreprise, de son
côté, ne peut le lui priver.
Tout agent a droit à un congé de trente
après une année des services de date à date. Ce
congé est celui désigné par « Congé
de reconstitution ». Au cas où, l'agent a
enregistré un cumul de deux ans sans être congédié,
il bénéficiera de soixante jours de congé, en tenant
compte de nombre des jours de voyage qui ne doit aller au-delà de 16
jours. Outre ces deux types, l'Office prévoit les congés
suivants :
o Congé de circonstance, dû à certaines
occasions favorables comme malheureuses.
Tableau n°8. Les jours de
congé de circonstance
Circonstances
|
Jours de congé
|
Décès du conjoint (père, mère,
fils, fille) de l'agent
Décès de l'oncle paternel et maternel de l'agent
et du conjoint
Décès du frère, soeur, neveu, cousin de
l'agent et du conjoint
Mariage de l'agent
Mariage d'un enfant ou parent au premier degré
Accouchement de l'épouse
Mutation impliquant changement de localité
Mission de services de plus de quinze jours
|
6 jours ouvrables
4 jours ouvrables
3 jours ouvrables
4 jours ouvrables
2 jours ouvrables
5 jours ouvrables
3 jours ouvrables
1 jour ouvrable
|
Source : ONATRA, la Convention collective de
l'ONATRA, Juin 2004.
Les congés de circonstance cumulés ne peuvent
pas dépasser les quinze jours ouvrables. Ces mêmes congés
ne peuvent être fractionnés ou cumulés.
o Congé d'invalidité : limité
à six mois en cas de maladie non professionnelle ; au-delà
de cette période, le contrat de travail sera résilié avec
préavis ;
o L'agent de sexe féminin a droit à un
congé de maternité, consécutivement à 14 semaines
avant l'accouchement, et un mois et demi après l'accouchement. Tout de
même, pendant les neuf premiers mois suivant l'accouchement, l'agent
féminin a droit à deux fois trente minutes de repos pour lui
permettre d'allaiter l'enfant ; et enfin
o Le congé sans solde : sur demande de l'agent,
qui ne doit pas dépasser les trente jours calendriers, et l'agent est
privée de tout avantage lié au salaire.
III.5.8. Les avantages
sociaux
L'ONATRA prévoit les avantages suivants pour ses
agents :
o Les allocations de naissance : un montant forfaitaire
à chaque naissance d'un enfant ;
o Les allocations familiales : l'Office paie ces
allocations pour les enfants à l'âge de scolarité, et les
étudiants, les hommes et les femmes des agents qui ne travaillent
pas ; Les bourses d'études ; L'allocation d'internat ;
Assistance scolaire ; Frais funéraires ; Soins de
santé ; Prêt mobilier et immobilier. En cas d'accident de
travail ou de maladie professionnel rendant un agent inapte, l'Office lui paie
la totalité pendant les 15 premiers jours, et le deux tiers de son
salaire pour la suite de temps.
III.5.9. Le
décès
Après avoir atteint six ans d'ancienneté, la
veuve d'un agent peut toucher à la rente unique de veuvage. C'est
après vingt ans de services qu'on peut espérer à une rente
continue. Le compte de l'agent est clôturé au lendemain de la date
de son décès. La veuve est celle reconnue par l'ONATRA. Les
orphelins, c'est tous les agents enregistrés dans le dossier de l'agent
sauf les adoptés et les sous-tutelles. Lors de la clôture des
comptes, on prend en compte le préavis, les jours prestés, les
indemnités compensatoires de congé, les gratifications.
D'après la convention collective de l'ONATRA, la veuve et les orphelins
touchent le préavis. Les frères, soeurs, cousins, neveux,
nièces, parents bénéficient des jours prestés, des
indemnités compensatoires de congé, des gratifications et
autres.
CONCLUSION DU CHAPITRE
Au terme de ce chapitre, retenons qu'à l'ONATRA, le
recrutement n'est déclenché qu'en cas d'un besoin, où il y
a un indice qui reste vacant dans l'organigramme. Cette vacance peut être
définitive (cas de décès, de démission, de
licenciement, de promotion, de mise à la retraite du titulaire du poste)
ou momentanée (cas de maladie, d'un empêche pour une circonstance
heureuse ou malheureuse, un congé, une formation du titulaire du poste).
L'ONATRA recours en cas d'un besoin de recrutement à une prospection
interne pour détecter s'il y a de ses agents qui disposent du profil
pré requis pour assumer avec compétence les tâches de la
fonction vacante. C'est seulement en cas d'absence de compétence sur le
plan interne qu'elle émet un appel d'offre aux compétences
externes. Il emploi les agents sur base de deux types de contrat : le
Contrat à Durée déterminée (cas le moins
fréquent) et le contrat à durée
indéterminée.
A l'ONATRA, la rémunération est conventionnelle,
c'est-à-dire négociée à entre les syndicats et les
gestionnaires. Il existe deux types de salaire : le salaire
barémique, attaché à chaque classe professionnelle ou au
grade ; et le salaire personnel, lié à l'ancienneté,
à la notation, etc. outre le salaire, l'Office prévoit plusieurs
types de primes et avantages sociaux dont bénéficient ses agents.
Si depuis trois ans, l'Office n'a plus jamais évalué son
personnel, nos avons tout de même noté que l'évaluation
porte sur le comportement et le rendement. L'Office dispose également de
huit écoles dont six dispensent des matières exclusivement
techniques, et deux, des matières administratives et financières.
Outre ces écoles, l'ONATRA coopère avec d'autres institutions
privées et publiques tant en République Démocratique du
Congo qu'à l'étranger pour assurer la formation de son personnel.
La critique à ce niveau a été que les outils didactiques
sont vétustes et souvent les budgets alloués à la
formation ne permettent pas de couvrir toutes les matières
prévues. Les autres dispositions pour l'essentiel se rapportent au Code
du travail congolais.
CHAPITRE QUATRIEME.
ANALYSE DES PROBLEMES RELATIFS A LA GRH A L'OFFICE NATIONAL DES TRANSPORTS
INTRODUCTION
Notre préoccupation dans ce chapitre est de ressortir
les maux qui posent problèmes dans la gestion des ressources humaines de
l'ONATRA, en nous référant principalement au cadre qui a dans ses
attributions, la normalisation des dossiers relatifs au personnel à
savoir : le Département des Ressources Humaines. Nous allons dans
un premier temps faire une synthèse de l'état de lieux du DRH, et
nous appesantir dans la suite à l'analyse des problèmes
rencontrés dans chacune des deux directions du département et
à la Direction du département elle-même. Nous finirons par
faire quelques observations pouvant appuyer les arguments que nous aurons
avancés dans les quatre premières sections, lesquelles seront
essentiellement chiffrées.
SECTION 1. SYNTHESE DE
L'ETAT DE LIEUX
L'homme étant le centre cinétique de toutes les
activités au sein d'une entreprise, le comportement de l'agent en
général et particulièrement celui du dirigeant, doit
être de nature à relancer l'Office en cette période de
crise. Or, on note à l'ONATRA, le phénomène
d'inadéquation homme-poste de travail car, plusieurs critères
subjectifs ont jusqu'ici, influé sur la mise en place du personnel entre
autres : le clientélisme politique, le népotisme, les
sentiments, etc., au mépris de la qualification et du profil.
La caractéristique majeure d'une telle organisation est
l'absence totale des responsabilités sur les différentes
opérations du fait de la multiplicité des acteurs. L'Office est
actuellement incapable de déterminer qui est responsable de recrutement
ou d'un délai excessif dans le traitement d'un dossier car, chacun peut
aisément reporter la faute sur un autre service. L'autre
caractéristique, non la moindre, est qu'une sous-fonction ; la
question prévisionnelle, n'est pas du tout assurée. Il existe
bien deux outils qui pourraient faire penser à une question
prévisionnelle (le Man Power Planning et le cadre organique), mais
ceux-ci ne sont pas conçus dans l'optique d'une optimisation
Ressources-Besoins en personnel dans le cours et les moyens termes, et sont en
fait inutilisés.
Cette situation a pour conséquence immédiate,
les faits suivants(69(*)) : « vieillissement du
personnel ; pléthore sectorielle du personnel (sureffectif du
personnel à l'administration par rapport aux structures
techniques) ; prolifération de grades au mépris d'exigences
des postes et du profil des agents ; démotivation
généralisée, assimilable à une grève
perlée ; divagations des agents ; absentéisme et non
respect des horaires de travail (arrivée tardive et départs
précoces) ; frénésie (propension) à
dépenser ; volume importants des litiges du personnel ;
recours et mauvaise utilisation du personnel temporaire ; syndicalisation
à outrance de la gestion du personnel ; absence de coordination
d'interface entre le Département des Ressources Humaines et les
sous-directions administratives des départements
décentralisés d'une part, et d'autre part, entre le
Département des ressources humaines et celui des services
généraux, deux départements dont les activités sont
convergentes et centrées sur l'homme ; absence de coordination par
les relations professionnelles/siège, des structures des relations
professionnelles au niveau des départements décentralisés
(cas des Ports Maritimes) ; manque de rapport de collaboration entre le
Département des Ressources Humaines et celui de l'Organisation et Etudes
Générales.
Devant toutes ces préoccupations, nous voulons nous
poser des questions ci-après :
o Qui travaille réellement, avec quelle qualification
et quelle motivation ?
o Quelle politique mettre sur pied en ressources humaines pour
le recrutement, la formation et la mise en retraite honorable ?
o Quelle politique de rémunération mettre en
place en tenant compte de l'ancienneté, des postes de
responsabilités, et des corps des métiers qui se
dépeuplent ?
o Comment résoudre le problème de la
pléthore du personnel sans toute fois augmenter sensiblement les
effectifs en place ?
o Comment faire émerger les meilleurs agents et
parvenir à la sensibilisation des cadres ?
o Quelle politique de communication sociale mettre en
oeuvre ?
o Quel type de politique sociale et de relation avec les
syndicats ?
o Comment remotiver le personnel d'une telle entreprise dont
70% des ressources financières est affecté aux besoins à
caractère social et dont le rendement tourne autour de 20% ?
En vue de répondre à toutes cette panoplie des
questions, nous avons jugé nécessaire de nous
référer au département des ressources humaines qui a dans
ses attributions, la mise au point des règles de gestion et
d'administration du personnel et de contrôler leur application d'une
part, et d'autre part assister la Direction Générale dans
l'élaboration des différentes politiques et la mise en oeuvre
entre autres de la politique sociale des rémunérations, de
gestion des ressources humaines.
SECTION 2. AU NIVEAU DE LA
DIRECTION DU DEPARTEMENT
La décentralisation de la fonction personnel,
partiellement engagée, n'a pu être menée à terme en
raison de la centralisation des systèmes informatiques et
comptables ; avec un fichier personnel et un modèle de paie
centralisés. La décentralisation de l'administration du personnel
ne concerne que quelques actes mineurs dont la gestion a été
confiée aux sous-directions administratives des Départements
décentralisés.
IV.2.1. Etat de lieux
o Syndicalisation à outrance de l'Office à tel
point que les délégués syndicaux et les permanents sont
presqu'en détachement, déconnectés de leurs postes de
travail pendant toute la durée du mandat où des doublures sont
organisées pour exécuter leurs tâches
quotidiennes ;
o Volume important litiges du personnel ;
o Absence de cadre de réflexion entre les animateurs
des services du personnel centraux et ceux des départements
décentralisés ;
o Ampleur des réunions paritaires amenant l'Office
à débourser beaucoup d'argents au détriment de
l'exploitation ;
o Augmentation spectaculaire du nombre des cadres dirigeants
issus du bureau national après chaque mandat, alors que les syndicats
sont des ASBL ;
o Allocation aux relations professionnelles des budgets
très élevés avoisinant celui du carburant destiné
aux exploitations ;
Par ailleurs, il y a lieu de déplorer les faits
ci-après :
De tout temps, l'ONATRA a connu des membres du Bureau
National venus d'autres localités en dehors de Kinshasa. Cependant, on
constate actuellement l'application de deux poids, deux mesures dans
l'exécution, par les comités de gestion qui se sont
succédé, des dispositions législatives en la
matière notamment :
o L'octroi systématique des missions de service aux
délégués syndicaux, même pour des simples
déplacements privés vers leurs localités
d'origine ;
o Le paiement discriminatoire, durant leur mandat, des frais
d'hôtel à un groupe des délégués syndicaux en
mutation et pas à un autre, alors qu'au-delà des trois mois,
l'agent est placé en mutation provisoire et n'a droit qu'aux
indemnités de double foyer et ce, selon le cas tel que prévu par
la convention collective.
V.2.2. Les faiblesses de la
Direction du département
o Frénésie à dépenser par
l'organisation intempestive des réunions paritaires et des missions
syndicales ;
o Déploiement au quotidien de l'activité
syndicale au mépris des dispositions instituant la journée
syndicale le vendredi. En conséquence, les délégués
syndicaux sont constamment absents de leurs lieux d'affectation ;
o Prise en charge par l'Office des frais de missions des
syndicats (étant des ASBL avec un statut particulier) pour des
problèmes de leur ressort, alors qu'ils ont un budget et
perçoivent des cotisations syndicales ;
o Vagabondage des délégués syndicaux et
même des syndicalistes à travers les réseaux
ONATRA ;
o Paiement aux syndicalistes par l'Office, des frais de
mission au taux arbitraire allant jusqu'à celui alloué au
Directeur des départements ;
o Octroi aux membres du Bureau Syndical National venant de
l'intérieur (censés être en mutation provisoire) pendant
toute la durée de leur mandat, des avantages reconnus aux agents en
mission de service notamment les frais d'hôtel, occasionnant ainsi des
frais exorbitants déboursés par l'Office ;
o Immixtion du syndicat dans la gestion courante de l'Office
(cas de la vente de la chaux à l'usine à gaz et de la
traversée Pool au Beach Ngobila) ;
o Attribution des grades de dirigeants aux membres du Bureau
Syndical National à la fin de chaque mandat au mépris des normes
de gestion.
V.2.3. Axes de redressement
dans la direction du DRH
Au stade actuel, le Département des Ressources
Humaines est devenu un gouffre financier pour l'Office. De ce fait, un
comité de crise mise en place par la Direction a proposé les
pistes de redressement suivant :
o Limiter au strict minimum, vue la conjoncture difficile du
moment, les réunions paritaires et normaliser le taux de jeton de
présence ; mettre fin au vagabondage des
délégués syndicaux en les instruisant de rester à
leurs postes de travail et d'exercer utilement de lundi à jeudi, les
fonctions pour lesquelles ils ont été engagés à
l'ONATRA, conformément au code de travail et maintenir vendredi comme
unique journée des activités syndicales ; ne pas
considérer comme paritaire, les réunions de service qui se
tiennent avec des agents délégués syndicaux ;
o Après trois mois d'exercice d'une fonction en dehors
de la localité d'affectation, l'agent concerné, soi-il
délégué syndical ou membre du Bureau Syndical National,
doit être placé en mutation provisoire conformément
à la convention collective afin d'éviter à l'office le
paiement prolongé des frais d'hôtel ; mettre en mutation
provisoire au cours de leur mandat, les délégués syndicaux
venant de l'intérieur et affectés au Bureau National à la
demande du syndicat car leurs postes sont entretemps occupés par
d'autres agents qui exercent des tâches y afférentes ;
o Proposer au congrès syndical, la suppression des
réunions mensuelles du Comité de suivi qui occasionnent
d'énormes sorties de fonds à titre de jeton de présence,
sans impact visible sur la paie des agents. Ce problème trouvera
solution au niveau du Comité de gestion où les syndicats sont
également représentés
o Adapter le budget de l'Inspection Relations professionnelles
au niveau des activités de l'Office ; faire respecter la
réglementation des missions syndicales qui doivent obtenir
préalablement l'aval du Président Syndical National ;
formaliser, avec les permanents syndicaux, les frais des missions
syndicales ; mettre fin, conformément à l'article 257, point
C, paragraphe 10 du Code de travail, à l'octroi des grades de Dirigeant
aux membres du Bureau Syndical National à la sortie d'un mandat.
En effet, cette disposition légale stipule que le
mandat du délégué syndical ne peut entraîner ni
mesures vexatoires, ni préjudices, ni avantages spéciaux pour
celui qui l'exerce.les délégués syndicaux jouissent des
promotions et avancements normaux de la catégorie des travailleurs
à laquelle ils appartiennent. Cette pratique illégale est entre
autre à la base d'un accroissement significatif des effectifs de cette
catégorie du personnel comme l'indique le tableau ci-dessous.
Tableau n°9. Evolution des effectifs
du personnel de 1990 à 2004 ; fin 2009
ANNEES
|
Dirigeants
|
Cadres de collaboration
|
TOT CADRES
|
Maitrises
|
Exécutants
|
TOT NON CADRES
|
TOTAL GENERAL
|
1990
|
260
|
1397
|
1657
|
5584
|
9592
|
15176
|
16833
|
1991
|
263
|
1430
|
1693
|
5660
|
8957
|
14617
|
16310
|
1992
|
344
|
1414
|
1758
|
5774
|
8176
|
13950
|
15708
|
1993
|
366
|
1551
|
1917
|
5816
|
7446
|
13262
|
15179
|
1994
|
396
|
1780
|
2176
|
5835
|
6702
|
12537
|
14713
|
1995
|
392
|
1811
|
2203
|
5865
|
6283
|
12148
|
14351
|
1996
|
394
|
1928
|
2322
|
5936
|
5809
|
11745
|
14067
|
1997
|
395
|
1973
|
2368
|
5829
|
5587
|
11416
|
13784
|
1998
|
385
|
1983
|
2368
|
5735
|
5414
|
11149
|
13517
|
1999
|
449
|
1915
|
2364
|
5541
|
5178
|
10719
|
13083
|
2000
|
457
|
2527
|
2984
|
5859
|
4059
|
9918
|
12902
|
2001
|
460
|
2587
|
3047
|
5850
|
4006
|
9856
|
12903
|
2002
|
460
|
2708
|
3168
|
5899
|
3899
|
9798
|
12966
|
2003
|
493
|
2862
|
3355
|
5955
|
3587
|
9542
|
12897
|
2004
|
475
|
2851
|
3326
|
5913
|
3270
|
9183
|
12509
|
2009
|
496
|
3371
|
3867
|
6204
|
2235
|
8439
|
12306
|
Source : ONATRA, Département des Ressources
Humaines.
Pour mieux comprendre ce tableau illustrant l'évolution
des effectifs du personnel à l'ONATRA, nous partons de la figure
suivante :
Figure N°9. Evolution des
effectifs de l'ONATRA par catégorie
professionnelle
Source : ONATRA, Direction du personnel,
2010.
La lecture du tableau et de la figure placés ci-dessus,
montre qu'en 1990, la pyramide des emplois est respectée : il y a
moins des cadres par rapport aux non cadres. Pour être un peu plus
explicite il le nombre d'exécutant est supérieur à celui
des maîtrises, ceux-ci supérieurs aux cadres de collaborations et
ces derniers, à leur tour, sont nombreux que les dirigeants. Au fur et
à mesure que les années avancent, nous observons qu'à la
fin de l'année 2009 par exemple, le nombre des cadres de collaboration
(cadres moyens) est de loin supérieur à celui
d'exécutants ; les agents de maîtrise représentent
pratiquement le triple des exécutants. De 1990 à 2009, le nombre
des cadres dirigeants et moyens a doublé ; les maîtrises
restent presque constantes ; et les exécutants sont en 2009 quatre
fois moins qu'ils l'étaient en 1990.
SECTION 3. ANALYSE DES
PROBLEMES AU NIVEAU DE LA DIRECTION PLANIFICATION ET DEVELOPPEMENT DES
RESSOURCES HUMAINES
3.1. Faiblesses de la direction
3.1.1. D'une manière
générale
On observe : une absence d'une politique de planification
des effectifs à la situation conjoncturelle que connaît l'Office.
Ce qui est à la base de la désorganisation de toutes les
structures. En effet, en l'absence de l'organisation, les procédures
tombent et cèdent la place à la jungle ; Une gestion du
personnel qui n'est pas du tout assurée de suite de l'absence du
dictionnaire des emplois (Job description) qui devrait délimiter les
tâches et le degré de responsabilité de chaque agent en vue
d'éviter le parcellisation du travail et le dédoublement des
postes ; une propension des responsables des structures à faire
valoriser leurs structures avec l'approbation des services techniques sans
tenir compte des besoins et de niveau d'activités. Alors
qu' « en période de crise, les structures flottent comme
un vêtement sur un corps amaigri » ; un engagement de
nouvelles unités sollicitées par toutes les structures au moment
où le personnel en place travaille en dessous de la moyenne avec un
faible rendement.
On peut également noter : aucun souci de recentrer
l'effort sur l'essentiel des activités de l'Office ; un taux
actuellement élevé des sous qualifications (96,4%) de suite des
affectations ne tenant pas compte des profils et exigences des postes ;
une centralisation et d'une décentralisation alternée du pouvoir
non définies, laissant indifférent les responsables qui ont en
charge ces structures ; une absence d'une politique de reconversion du
personnel pléthorique dans les structures administratives vers
l'exploitation ; une absence des fichiers de suivis individuels des cadres
dirigeants ; une multiplicité de cas d'injonction
hiérarchique et de la tutelle pour les engagements au grade de
dirigeant, à l'origine de l'inefficacité observée au
niveau de cette catégorie de dirigeants.
3.1.2. Faiblesse par Fonction
a. Au niveau de planification et gestion de
carrière
Après analyse de l'état de lieux de la Direction
Planification et Développement des Ressources Humaines, il se
dégage les faiblesses ci-après :
o Absence de planning du personnel conçu dans l'optique
d'une optimisation Ressources-Besoins en personnel dans le court et moyen
termes ;
o Vieillissement du personnel suite à l'absence d'une
gestion prévisionnelle des ressources humaines et au gel des embauches
par le portefeuille ; dépassement dans les limites acceptables des
structures organiques de l'Office par rapport à l'étendue de
l'exploitation ;
o Mise sur pied de cadre organique inadaptés aux
besoins de l'exploitation de l'Office allant jusqu'à l'application des
cadres organiques non approuvées (cas des Affaires sociales) ;
déficit d'information sur le niveau d'activité de l'Office pour
une meilleure adaptation des structures ; absence d'un plan de
carrière ; absence du Job description ;
o Pléthore sectorielle du personnel qui a pour
conséquence une augmentation sensible de la bureaucratie dans les
secteurs d'appuis ; recours réguliers et massif aux travailleurs
occasionnels à des coûts très élevés
même dans les domaines où la nature du travail n'intègre
pas ce mode de contrat et où le besoin n'est pas évident ;
baisse des effectifs dans les départements opérationnels au
risque de fermer certains ateliers faute de transfert Know-how (comment faire)
et au manque d'une politique de rajeunissement du personnel ;
personnalisation des indices organiques en lieu et place de est une des causes
de la pléthore observée du personnel ; ratio d'encadrement
irrationnel (renversement de la pyramide) dû à une course
effrénée vers les grades supérieurs ;
o Cadres de direction particulièrement plus nombreux
dans les structures d'appui et anormalement peu nombreux dans les secteurs
techniques et opérationnels ; inadéquation homme-poste de
travail due à une mauvaise affectation ;
o Mauvaise application de l'article 21 de la Convention
collective relative au recrutement prioritaire réservé aux
enfants et membres de famille des agents, des retraités ou
décédés, cela au mépris des compétences car,
opéré sur des bases sentimentales ou des injonctions au motif de
paternalisme ;
o Systématisation des embauches dans les structures
administratives au détriment de celles techniques. La police constitue
particulièrement une porte d'entrée ; absence d'un planning
de reconversion du personnel d'un secteur administratif à celui
d'exploitation ; émiettement des fonctions.
b. Au niveau de la formation
Le constat est qu'il n'existe pas de politique
cohérente de formation reposant sur la conversion du personnel et les
besoins réels d'exploitation ; absence de recours à l'INPP
auquel l'Office paie des cotisations pour la mise à niveau du personnel.
Il n'est pas économique que l'Office organise les mêmes formations
que l'INPP, sauf en cas d'urgence ; octroi des promotions aux agents
après la formation au mépris des dispositions conventionnelles et
des prescrits du code de travail en la matière.
3.2. Axes de redressement
L'Office doit mettre sur pied un planning adapté
à chaque situation conjoncturelle et s'assurer de son application en
prenant en compte :
o La confection d'un cadre organique conjoncturel avec des
effectifs théoriques adaptés aux besoins réels de
fonctionnement des services et un degré de bureaucratie acceptable. Pour
ce, il faut geler certains postes tant que l'activité concernée
ou la raison le motivant a disparu ;
o Le regroupement des tâches en chevauchement pour
résoudre tant soit peu le problème de pléthore et
améliorer le rendement ;
o Mise sur pied d'une nouvelle classification des emplois au
regard de l'évolution de la technologie et d'un Job description assorti
de la nomenclature ;
o La conception des normes et indicateurs devant
déterminer l'effectif à imposer pour chaque domaine
d'activités, filière et emploi ;
o La confection d'un plan de mise à la retraite avec un
impact financier ;
o La mise sur pied d'un plan de dégraissage du
personnel inactif avéré, assorti d'un plan social ;
o La mise en place d'un plan de promotion visant d'une part le
remplacement des départ en retraite, décédés ou des
incapables et d'autre part, celui des imprévisibilités,
enregistrés pendant la période de suspension du mouvement du
personnel ;
o La conception d'un plan d'embauche visant le rajeunissement
graduel du personnel qui mette en évidence les besoins prioritaires par
secteur d'activité et par emploi en privilégiant surtout les
domaines techniques et d'exploitation ;
o Eradiquer la sous qualification par la promotion du
personnel sur base du profil et de la compétence ;
o Bannir les pratiques de saut de grades, d'octroi des grades
à titre personnel.
Au niveau de la formation
Il faut d'abord élaborer un plan de formation
tourné réellement vers les besoins d'exploitation en
quantité et en qualité, intégrant la communication interne
au sein de l'Office à l'intention des cadres de direction ainsi que des
séminaires sur la gestion de manière coordonné, des
structures décentralisés. Penser en suite à une mise sur
pied d'un plan de mutation visant la reconversion, après formation, des
agents pléthoriques pour un redéploiement vers les structures
productives dépourvues du personnel ; élaborer un fichier
des formations pour le suivi du personnel ; recenser les besoins de
reconversion en vue de la formation des agents dans les filières
où ils n'évoluent pas ; recourir enfin à l'INPP pour
des modules techniques pour lesquels l'Office paie des cotisations pour la mise
à niveau du personnel.
SECTION 3. ANALYSE DES
PROBLEMES AU NIVEAU DE LA DIRECTION DU PERSONNEL
D'une manière générale, les tâches
de gestion du personnel à l'ONATRA sont reparties entre de nombreuses
unités des services décentralisés (Sous-directions
Administratives ou Inspection du personnel) ayant principalement pour
rôle de recueillir l'information de base, et parfois d'effectuer un
traitement minimum. La caractéristique majeure de cette organisation est
l'absence totale de responsabilité suite à la multiplicité
des acteurs.
Dans ce système où la responsabilité des
traitements et des décisions repose sur les départements, les
lacunes de compétence des agents des services du personnel sont lourdes
de conséquences :
o L'impunité par l'autorité fonctionnelle, cause
observée de l'inefficacité du personnel, car dit-on, le pouvoir
fonctionnel est comme le nerf sur les corps ; le manque de rigueur dans la
gestion des dossiers du personnel ;
o L'inadéquation des dépenses du personnel dans
la structure des charges de l'ONATRA ;
o Les déclarations de l'IPR (Impôt Personnel sur
le Revenu) et sociales appropriées (cotisation de l'INSS) ne sont pas
faite par la direction du personnel qui a en charge la
rémunération ; la non affiliation jusqu'à ce jour de
certains agents à l'INSS alors que les cotisations y afférentes
leur sont retenues.
3.1. Faiblesses de la direction
o Gestion inefficace des dossiers administratifs ;
o Absence des fichiers pour le suivi du profil des agents en
cours de carrière ;
o Absence des fichiers historiques du personnel ;
o Vieillissement du personnel dont l'âge moyen se situe
à 50 ans, occasionnant un rendement de plus en plus
décroissant ;
o Pléthore sectorielle du personnel dans les services
d'appui traduisant une propension à la bureaucratie ;
o Indiscipline du personnel due au laxisme et à la
léthargie dans la prise des sanctions négatives ;
o Injustice sociale criante dans la prise des sanctions
administratives ;
o Non respect des normes en matière de sélection
et de recrutement ;
o Injonction extérieure à l'embauche sans tenir
compte de profil ;
o Inadéquation homme-poste de travail suite à
l'affectation sur base des critères subjectif du personnel et ce,
malgré la mission essentielle des Ressources Humaines qui est celle de
placer l'homme qu'il faut à la place qui lui convient et de l'utiliser
selon ses capacités tout au long de sa carrière ;
o Non respect du rôle de congé ;
o Démotivation généralisée du
personnel due notamment à une :
ü Rémunération insuffisante ;
ü Politique de promotion laissant libre cours à la
subjectivité et au non respect des critères objectifs
(qualification, compétence, profil) ;
o Fuite des agents des départements
opérationnels (techniciens) vers des structures administratives plus
avantageuses en grade et en rémunérations ;
o Mauvaise interprétation des textes et des lois et
convention collective à la base de plusieurs litiges onéreux du
personnel ;
o Absence d'évaluation et de cotation entraînant
l'inefficacité du personnel ;
o Mauvaise politique de mutation et de mise à la
retraite ;
o Non paiement des cotisations des agents à
l'INSS ;
o Manque de politique soutenue d'incitation à la
retraite ;
o Légèreté dans le traitement des
dossiers du personnel conduisant le plus souvent à des conflits
où souvent l'ONATRA est condamné sur le plan de la
procédure ;
o Non vulgarisation de la convention collective de
l'Office.
3.3. Axes de redressement
o informatiser la gestion du personnel (mutation, promotion,
retraite, embauche, congé) sur base du cadre organique, du job
description et fichier des formations ; mettre sur pied une politique de
rémunération cohérente et incitative ;
o identifier les fonctions qui relèvent de la
carrière plane et encourager les agents concernés par une
rémunération conforme aux dispositions conventionnelles ;
mettre en place une nouvelle politique de rémunération prenant en
compte l'ancienneté, la responsabilité, les types de
métier et prime de récompense, etc.
o éviter l'impunité en sanctionnant le personnel
conformément aux textes légaux et à la convention
collective ;
o mettre au point le fichier complet du personnel ;
o recréer les conditions d'encouragement pour inciter
les travailleurs à partir en congé par la réhabilitation
du pécule congé ;
o faire appliquer correctement les dispositions
conventionnelles en matière de mise à la retraite légale
et extra légale ;
o réhabiliter en matière de contrôle une
grille de contrôle au début et à la fin du travail, pour
s'assurer de la participation effective des agents à l'effort de
production
IV.5. QUELQUES OBSERVATIONS
FINALES
Tableau n°10. Évolution du
barème de paie des agents de l'ONATRA (sauf les cadres dirigeants) de
2000 à 2009 en CDF
|
01/01/2000
|
01/01/2001
|
01/01/2002
|
01/01/2003
|
2004-2005
|
Mars 2005
|
01/01/2006
|
Juillet 2006
|
01/01/2007
|
Juillet 2008
|
Avril 2009
|
A1
|
6684
|
26520
|
191273
|
191273
|
486785
|
92558
|
486785
|
114838
|
116861
|
152796
|
358392
|
A2
|
5929
|
20365
|
184279
|
184279
|
415357
|
81819
|
415357
|
104099
|
108358
|
140885
|
313722
|
A3
|
5841
|
19076
|
181192
|
181192
|
401625
|
79377
|
401625
|
101657
|
107949
|
137597
|
276906
|
B1
|
3952
|
18228
|
162463
|
162463
|
301040
|
63552
|
301040
|
85832
|
95512
|
123419
|
243728
|
B2
|
3832
|
17047
|
161204
|
161204
|
256027
|
59560
|
256027
|
81840
|
91520
|
119427
|
219526
|
C°
|
3744
|
16899
|
160216
|
160232
|
201447
|
51779
|
201447
|
74059
|
83739
|
111646
|
193266
|
C1
|
3657
|
16693
|
159171
|
159171
|
201447
|
49779
|
201447
|
72059
|
81739
|
109646
|
176373
|
|
3637
|
14552
|
158503
|
158503
|
194607
|
49107
|
194607
|
71387
|
81067
|
108974
|
175071
|
C3
|
3611
|
14407
|
158118
|
158118
|
194607
|
49107
|
194607
|
71387
|
81067
|
108974
|
175071
|
D1
|
3541
|
13176
|
148424
|
148424
|
173275
|
45015
|
173275
|
67295
|
76095
|
102420
|
155137
|
D2
|
3513
|
13148
|
148061
|
148061
|
173275
|
45015
|
173275
|
67295
|
76095
|
102420
|
155137
|
D3
|
3496
|
13132
|
147660
|
147660
|
173275
|
45015
|
173275
|
67295
|
76095
|
102420
|
155137
|
E1
|
3454
|
13089
|
147139
|
147139
|
167549
|
44295
|
167549
|
66575
|
75375
|
101700
|
141701
|
E2
|
3434
|
13070
|
146615
|
146615
|
164061
|
43964
|
164061
|
66244
|
75044
|
101369
|
141162
|
E3
|
3397
|
13032
|
145739
|
145739
|
164061
|
43964
|
164061
|
66244
|
75044
|
100964
|
141162
|
F1
|
3368
|
13003
|
144919
|
144919
|
160828
|
43560
|
160838
|
65840
|
74640
|
100738
|
131290
|
F2
|
3337
|
12972
|
144264
|
144264
|
158854
|
43334
|
158854
|
65614
|
74414
|
100520
|
129229
|
F3
|
3284
|
12919
|
143732
|
143732
|
156866
|
43115
|
156866
|
65395
|
74195
|
100260
|
120499
|
MS
|
3200
|
12689
|
142690
|
142690
|
129747
|
42855
|
129747
|
65135
|
73935
|
100014
|
113716
|
S1
|
3120
|
12129
|
141500
|
141570
|
126605
|
42610
|
126805
|
64890
|
73690
|
100104
|
113716
|
Cours du $
|
257,01
|
300
|
351,89
|
409,65
|
478,52
|
474,00
|
474
|
474
|
525,30
|
574,72
|
827,38
|
Source : ONATRA, Direction du Personnel, 2010.
Ce tableau représente la variation des salaires des
agents ONATRA en commençant par le Chef de service codifié ici
par A1 au Manoeuvre Ordinaire de 2000 à 2009. La première
leçon que nous tirons ici est positive : le salaire à
l'ONATRA est souvent revisité par les dirigeants, de commun accord avec
les syndicats. Voici par exemple, comment le salaire du chef de service a-t-il
varié de 2000 à 2009.
Figure n°10. Variation du salaire
d'un chef de service à l'ONATRA en dix ans
Source : Nos recherches à l'ONATRA,
Mars-Mai 2010.
Le chef des services qui a pris ses fonctions en 2000 voit sa
rémunération en dix ans multipliée par 54. Tout de
même, nous avons pris soin de reproduire le cours moyen du Franc
Congolais publié par la Banque Commerciale du Congo
« BCDC », pour indiquer également la
dépréciation du Franc Congolais par rapport durant la même
produire.
Intéressons-nous également au pouvoir d'achat de
notre chef des services en percevant 358.392 Francs Congolais, le barème
en actuellement en vigueur à l'ONATRA. Voilà la structure des
prix des produits de première nécessité dans la
Ville-Province de Kinshasa :
Tableau n°11. Structure de prix des
biens de première nécessité à Kinshasa
Produits de Consommation
|
Prix en CDF
|
un sac de cossettes de manioc
|
47 000
|
un sac de Maïs
|
50000
|
Un sac de riz de 25 kg
|
22350
|
un carton poissons chinchard 20 plus
|
52000
|
Un carton de poulet de poids 12
|
36000
|
un carton de poissons salés
|
52000
|
un sachet de 5 kg du sucre
|
3200
|
Un bidon de 25 litres d'huile végétale
|
24000
|
Un sac de farine MIDEMA
|
30650
|
un carton du savon de lessive Le coq
|
50000
|
le savon de toilette « Monganga »
|
7000
|
4 courses de transport Masina centre-ville
|
2000
|
TOTAL
|
376 200
|
Source :
www.digitalcongo.net, document
tiré le 21 juin 2010
A la lecture de ce tableau, nous remarquons que si notre chef
de service s'en tenait à constituer une provision en achetant rien que
les produits repris dans ce tableau, et en effectuant quatre courses entre la
Commune de Masina situé au nord-est de Kinshasa et le centre-ville, avec
ses 358392 FC, il enregistrera un déficit budgétaire de 17.808
FC. Ce qui nous amène à dire que : bien que le salaire de
notre chef de service ait été revu à la hausse jusqu'en
2009, il paraît dérisoire par rapport aux prix sur le
marché. Et s'il en est le cas pour un chef de service, (le plus haut
gradé de tous les agents ONATRA, outre les cadres de directions),
comment le manoeuvre ordinaire quant à lui se retrouver avec ses
113716FC.
Intéressons-nous en suite à ce que l'ONATRA
produit pour faire bénéficier ses agents d'une telle
rémunération :
Tableau n°12. Evolution du chiffre
d'affaires et des charges du personnel en USD
|
chiffre d'affaires en USD
|
charges du personnel en USD
|
% de charges dans le CA
|
2003
|
75560279,4
|
30729797
|
40,66924745
|
2004
|
82048799,2
|
24414865
|
29,75651714
|
2005
|
111625939
|
33151866,96
|
29,69907107
|
2006
|
98395295,4
|
40863813,11
|
41,53025096
|
2007
|
106980134
|
46971112,59
|
43,90638788
|
2008
|
125897594
|
60592952,09
|
48,12876098
|
Source : ONATRA, Direction des Finances, 2010.
Les charges du personnel de 2003, 2004, 2005, 2006, 2007 et
2008 représentent respectivement 41%, 30%, 30%,42%,44%, et 48%. Nous
constatons que les charges du personnel augmentent plus vite que les chiffres
d'affaires, comme illustré dans la figure suivante :
Figure n°10. Evolution du chiffre
d'affaires et des charges du personnel.
Source : Nos recherches à l'ONATRA.
Lorsque nous nous référons que notre tableau
illustrant l'évolution du personnel à l'ONATRA à la page
137 , nous remarquons que l'effectif total de l'ONATRA baisse, mais la pyramide
qui se renverse par un accroissement remarquable des cadres et des
maîtrises par rapport aux exécutants fait gonfler la masse
salariale, et les charges du personnel. Cela est du aux promotions parfois
fantaisistes, où tout agent désire occuper le haut de la
hiérarchie, même s'il n'en possède pas les
compétences requises.
CONCLUSION DU CHAPITRE
Au terme de ce chapitre, dans lequel nous avons
convergé nos efforts vers l'analyse des problèmes relatifs
à la gestion des ressources humaines à l'ONATRA, nous retenons
qu'à la base desquels nous avons retenu :
« l'inadéquation Homme qu'il faut à la place qui
lui convient ». Cela a donné cours aux
phénomènes d'absentéisme, à la démotivation
généralisée, prolifération des grades, divagation
des agents, etc.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME
PARTIE
A la fin de la deuxième partie de notre étude,
consacrée à l'étude de la gestion des ressources humaines
à l'ONATRA, que nous avons subdivisé en quatre chapitres, nous
retenons :
o que l'ONATRA est une entreprise industrielle et commerciale
de droit public, dont l'objet social est le transport multimodal des personnes
et de leurs biens. Il a hérité l'essentiel de son exploitation de
l'Ancien Office d'Exploitation des Transports Coloniaux, tout en ayant
opéré quelques concessions avec la Société
Nationale des Chemins de Fer dans la partie Est du pays. De ses organes de
gestion, nous avons noté outre le Conseil d'Administration, le
Comité de Gestion, le Collège des Commissaires aux comptes, onze
départements dont cinq opérationnels, six fonctionnels et cinq
directions dépendant directement de la Direction
Générale ;
o que le département des ressources humaines, un des
départements fonctionnels de l'ONATRA, a comme mission essentielle la
sélection et le recrutement du personnel ; la
rémunération ; la formation et la gestion
prévisionnelle. Il se partage certaines de ses fonctions sociales avec
le département des services généraux. Sa structure
comprend deux directions, ayant chacune deux sous-directions ;
o que la gestion des ressources humaines à l'ONATRA est
essentiellement régie par le code de travail et autres dispositions
légales et réglementaires en vigueur en République
Démocratique du Congo. Toutes ces dispositions ont été
adoptées à l'ONATRA dans la Convention Collective. Les
dispositions auxquelles nous avons fait surtout appel sont celles relatives au
recrutement, à la rémunération, à
l'évaluation, à la formation et à la carrière d'un
agent ONATRA. Dans la carrière, il s'est plus agi beaucoup plus de la
retraite, du congé, de la promotion, du décès, de la
démission, de la disponibilité, etc.
o nous avons enfin résumé l'ensemble des
problèmes du personnel de l'ONATRA par la problématique de
l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. Nous avons noté d'une
part un effectif pléthorique que l'ONATRA prend en charge, une inflation
des grades qui ont des conséquences réelles sur la masse
salariales et autres charges du personnel, à l'heure où
l'entreprise connaît une obsolescence des outils de production.
CONCLUSION GENERALE DU
TRAVAIL
Nous voici arrivé à l'aboutissement de notre
travail. Ce dernier a porté sur les problèmes majeurs de Gestion
des Ressources Humaines dans une entreprise publique, plus
particulièrement à l'Office National des Transports (ONATRA). Le
problème recherché dans cette étude a été
posé en trois questions. Il s'est agi dans un premier moment
d'identifier les problèmes auxquels sont butées les ressources
humaines de cette entreprise publique ; en suite, rechercher ce qui serait
à l'origine de ces problèmes ; et enfin, notre
préoccupation a été de découvrir pourquoi l'ONATRA
n'arrivait pas à son niveau à arrêter des réelles
mesures correctives pour corriger ces anomalies, et gérer efficacement
son capital humain.
A l'égard de ces trois questions, après avoir
tenté d'identifier les problèmes que nous connaissions à
notre niveau, nous avons dans un premier temps, tenté d'attribuer les
problèmes rencontrés au niveau de la gestion des ressources
humaines à l'ONATRA, à une éventuelle instabilité
des Comités de Gestion qui, bien que mandatés par le gouvernement
Congolais, devraient disposer des politiques différentes en
matière des Ressources Humaines. Nous nous sommes dits en suite, que si
l'Office n'arrivait pas à arrêter les mesures correctives face
à ces maux de gestion, c'est puisque le budget alloué au
Département des Ressources Humaines, organe chargé par l'ONATRA
de gérer les problèmes relatifs au recrutement, à la
carrière et à la mise en retraite d'un agent ONATRA, était
insuffisant pour couvrir toutes les dépenses relatives à la prise
en charge du Personnel. L'autre argument que nous avions
prémédité à ce propos était que les
effectifs de l'ONATRA étaient en surnombre pour les prendre
réellement en charge.
Notre intérêt à étudier ce sujet a
été de savoir : pourquoi l'ONATRA se classe parmi les
entreprises qui enregistrent la fréquence la plus élevé en
termes de conflits professionnels, manifestée par des grèves
répétées à travers lesquelles, les agents de
l'ONATRA et leurs représentations syndicales, fustigent souvent la
politique sociale (salariale) de leurs Comités de Gestion. Nous avons,
en outre, voulu nous rendre compte avec nos lecteurs, si effectivement
l'entreprise disposait des ressources nécessaires pour mener à
bien sa politique sociale comme le préconisent certains agents.
Pour mener à bonne fin nos recherches, nous avons eu
recours aux techniques documentaires, d'enquête et d'observation
participante d'une part ; et aux méthodes structuro-fonctionnelle,
historique et statistiques. De même, nos recherches ont couvert la
période allant de 2000 à 2009 et ont été
essentiellement mené à la Direction du Personnel du
Département des Ressources Humaines de l'ONATRA.
De ce fait, notre travail a été divisé en
deux parties. La première, essentiellement consacrée aux aspects
théoriques de la Gestion des Ressources Humaines dans des organisations,
a été étalée en trois chapitres à travers
lesquels nous avons traité des questions comme les traits de leadership,
le pouvoir, les différentes approches des organisations, la notion de
l'entreprise privée, les grandes phases de développement de la
gestion des ressources humaines, et enfin quatre thèmes souvent
évoqués en GRH dont : le recrutement, la
rémunération, l'évaluation et la formation du
personnel.
La deuxième partie a eu un caractère
particulièrement pratique et en quatre chapitre, s'est appesanti dans un
premier temps à étudier les structures organiques et
fonctionnelles de l'ONATRA d'une manière générale, et du
Département des Ressources Humaines en particulier ; comment le
recrutement, la paie, l'évaluation, la formation, et la gestion des
carrières sont-ils régis dans la convention collective de
l'ONATRA, voilà les questions qui nous ont intéressé dans
le troisième chapitre de cette deuxième partie ; et enfin,
nous avons passé en revue les écueils qui handicapent l'organe de
gestion des ressources humaines à l'ONATRA à travers ses trois
structures à savoir : la direction du département, les
direction planification et développement des ressources humaines, puis
la direction du personnel.
Ainsi, après étude et vérification des
faits à l'Office National des transports (durant nos recherches), nous
sommes arrivés à tirer à identifier les problèmes
suivants (qui, du reste, ne sont pas exhaustifs) de la GRH à
l'ONATRA :
o inadéquation Homme-Poste de travail ; mauvaise
application de l'article 21 de la convention collective relative au recrutement
prioritaire réservé aux enfants et membres de famille des agents,
des retraités ou décédés au mépris des
compétences car, souvent opéré sur des bases
sentimentales ;
o sureffectif du personnel dans les départements
d'appui logistique (administratifs) par rapport aux départements
opérationnels ; et absence d'un planning de reconversion d'un
secteur administratif à celui d'exploitation ;
o prolifération des grades au mépris des
exigences de poste et du profil des agents ;
o syndicalisation à outrance de tel enseigne que les
délégués syndicaux sont presqu'en détachement,
déconnectés de leurs postes de travail pendant toute la
durée de leur mandat où des doublures sont organisées pour
exécuter leurs tâches quotidiennes ;
o augmentation spectaculaire du nombre des cadres dirigeants,
suite à l'octroi des grades de Dirigeant aux membres du Bureau National
du Syndicat à la sortie de leur mandat ;
o vétusté des outils de formations dans des
écoles et centres ONATRA;
o disparition de la pratique d'évaluation des agents
depuis plus de trois ans incitant l'inefficacité du personnel et
entrainant divagation des agents, absentéisme et non respect des
horaires de travail ;
o déploiement au quotidien de l'activité
syndicale au mépris des dispositions instituant la journée
syndicale le vendredi ; les délégués syndicaux sont
constamment absent de leurs lieux d'affectation ;
o démotivation généralisée du
personnel due notamment à une rémunération
insuffisante ; à la politique de promotion laissant libre cours
à la subjectivité et non aux critères objectifs
(qualification, compétence, profil) ; à une politique de
rémunération moins incitative, etc.
A l'origine de ces problèmes, nous avons noté,
outre l'instabilité des comités de gestion, et l'immixion des
syndicalistes dans la gestion des problèmes relevant de la
compétence de la Direction de l'entreprise, l'abus de pouvoir de la
part de représentant du personnel qui s'arrachent beaucoup de droits et
avantages durant et après leur mandat, lesquels coûtent
énormément à la trésorerie de l'ONATRA (le
phénomène liste de présence pendant les réunions
paritaires, prise en charge par l'Office des frais de mission et d'hôtel
missions des syndicalistes) ; mauvaise interprétation des textes et
lois régissant le travail à l'ONATRA ; manque de rigueur et
d'attitude impartiale dans la prise des décisions sanctionnant
négativement les agents qui se méconduisent pour éviter
d'être traité « de mauvais » par les pairs.
Si l'entreprise n'arrive pas à mettre fin à ces
pratiques, son faible niveau de production en est une des causes, notamment
dans le manque de mise en place d'une politique sociale efficace. Mais le vrai
problème est avant tout d'hommes, au niveau des agents eux-mêmes,
qui doivent accompagner l'entreprise dans la réalisation des reformes
sociales. Car, au stade actuel, on fait face à deux catégories
d'agents. Ceux qui jouissent de la faible production de l'entreprise
puisqu'occupant des postes et grades élevés et
stratégiques dans l'entreprise ou au niveau de la représentation
syndicale d'une part ; et les agents sans appui, qui ne se contentent que
de ce que l'ONATRA leur octroi à la fin de chaque mois, soit-il
dérisoire. Et la tendance qui se dégage actuellement est que tous
les agents veulent occuper des postes et fonctions élevées au
sein de l'entreprise et se retrouver dans le système, au mépris
des normes de classification des emplois (qualification, profil et
compétence).
Tous ces faits évoqués confirment partiellement
les hypothèses que nous avions évoqués au début de
ce travail. Nous préconisons que la Direction Générale
s'investisse grandement dans le mental de chaque agent, pour leur expliquer le
danger que l'entreprise court en faisant propulser les pratiques que nous
venons d'évoquer tantôt. Ce, en leur faisant comprendre que moins
l'entreprise produit, moins elle prendra réellement en charge les
dépenses relatives à la politique sociale. Et qu'on est avant
tout engagé à l'ONATRA pour travailler et amener l'entreprise
à réaliser les résultats les plus compétitifs sur
le marché. Et non pas pour occuper des fonctions pour lesquelles on
s'attend à encaisser abusivement des sommes importantes et
discriminatoires, sans pour autant travailler. De même, tout le monde ne
peut pas être chef, et tout le monde ne dispose pas non plus de
capacités innées ou acquises de conception et d'organisation du
travail, pour éviter une inflation des postes.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. CABIN, P., Les organisations, les états de
savoir, Auxerre, éd. Sciences Humaines, 1999.
2. CRENER, M. et MONTEIL, B., Principes de management,
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1971.
3. DAGUT, J.L., L'économie en question, Paris,
éd. Eyrolles, 1993.
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15ème éd., Paris, éd. Gualino, 2008.
5. IACONO, G., Gestion des ressources humaines : cinq
défis pour l'avenir, 2ème éd., Paris,
éd. Gualino, 2008.
6. KABASUBABO, P., Au commencement et maintenant :
réflexions sur la destinée de l'OTRACO, Kinshasa, 1969.
7. MBILO, F., L'entreprise publique congolaise face au
défi du management moderne, Bruxelles, éd. FMB, 2002.
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comprendre la
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éd. Bréal, 1997.
9. MONTOUSSE, M., Sciences économiques et sociales,
Rome, éd. Bréal, 2001.
10. MORGAN, G., Images de l'organisation,
2ème éd., Bruxelles, éd. Deboeck
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12. PERETTI, J.M., La gestion des ressources humaines,
15ème éd., Paris, éd. Vuibert, 2007.
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14. SEGERS, J., Le circuit économique,
Kinshasa, éd. Loyola, 1994
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15. KABAMBI, J.V., « La problématique de la
reforme dans la fonction
publique, du modèle
bureaucratique au modèle
managérial », in Revue de la Faculté
d'Administration des
Affaires et Sciences
Economiques, n°5, Kinshasa, 2003.
16. MUTOMBO, J., « La rémunération du
fonctionnaire congolais et son incidence sur l'éthique et la
déontologie professionnelle dans l'administration publique »
in Revue de la Faculté d'Administration des Affaires et Sciences
Economiques, n°5, Kinshasa, 2003.
III. RAPPORTS ET DOCUMENTS OFFICIELS
17. Journal Officiel de la République
Démocratique du Congo, Loi n°015/2002 du 16 Octobre portant Code du
travail, numéro spécial du 25 Octobre 2002.
18. Journal Officiel de la République
Démocratique du Congo, Loi n°78-002 du 06 Janvier 1978 portant
dispositions générales applicables aux entreprises publiques
telle que modifiée et complétée à ces jours,
2001.
19. MABUNDA, J., « La reforme des entreprises
publiques au service des cinq chantiers »,
conférence-débat tenue le 16 Décembre 2009, à
l'Université Protestante au Congo.
20. ONATRA, Diagnostic des structures
opérationnelles et fonctionnelles,
Tome 1,
Kinshasa, Juin 2006.
21. IDEM, Le guide du chercheur, 1987.
22. IDEM, La convention collective, Kinshasa, Juin
2004.
IV. NOTES DE COURS
23. BAKENGELA, P., Cours de Gestion des Ressources
Humaines, UPC, G3FASE, 2007-2008.
24. IDEM, Notes de cours des questions spéciales de
gestion des ressources humaines, UPC, L2FASE, 2009-2010.
25. IDEM, « Outils et modèles de gestion des
ressources humaines : une approche intégrée ».
Sujet du séminaire de gestion des ressources humaines, UPC,
L1FASE, 2008-2009.
26. KABAMBI, J.V., Cours des relations professionnelles,
UPC, L1FASE, 2008-2009.
27. KAZADI, J., Cours de contrôle de gestion,
UPC, L2FASE, 2009-2010.
28. KINGATA, M., Cours d'éléments de
politique d'entreprise, UPC, L2FASE, 2009-2010.
29. KINKELA, J.M., Cours d'économie du
travail, UPC, L1FASE, 2008-2009.
30. KOLA, R., Cours fiscalité et gestion des
entreprises, UPC, L2FASE, 2009-2010.
31. MAKINDU, H., Cours d'analyse et classification des
emplois et rémunérations, UPC, L1FASE, 2008-2009.
32. IDEM, Cours de séminaire de gestion des
ressources humaines, UPC, L2FASE, 2009-2010.
33. IDEM, Cours de théories générales
de management, UPC, G2FASE, 2006-2007.
34. MUANDA, D.J., Cours de droit administratif, UPC,
L1FASE, 2008-2009.
35. MULUMA, A., Cours de législation et
sécurité sociale, UPC, L2FASE, 2009-2010.
36. IDEM, Cours des relations industrielles, UPC,
L1FASE, 2008-2009.
37. MUTOMBO, J., Cours des théories
générales des organisations, UPC, G1FASE, 2005-2006.
38. MVUDI, S., Notes de cours de
microéconomie, UPC, L1FASE, 2008-2009.
39. NKWIMI, A.H., Cours de management des
organisations, UPC, L1FASE, 2008-2009.
V. WEBOGRAPHIE
40. www.onatrainfo.com/
historique de l'ONATRA, tiré le 20 juin 2010.
41. www.digitalcongo.net/
prix des biens de consommation à Kinshasa, document tiré le 22
juin 2010.
42. www.wikipedia.com/
entreprise, document tiré le 13 décembre 2009.
43. www.wikipedia.com/
recrutement, document tiré le 15 Janvier 2010.
TABLE DES MATIERES
0. INTRODUCTION GENERALE
1
0.1.
PROBLEMATIQUE.............................................................1
0.2. HYPOTHESES DE TRAVAIL
5
0.3. INTERET ET JUSTIFICATION DU CHOIX
5
0.4. METHODES ET TECHNIQUES DE TRAVAIL
6
0.5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
7
0.6. DIFFICULTES RENCONTREES
7
0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
8
PREMIERE PARTIE
9
CHAPITRE PREMIER : DEMINAGE DE QUELQUES
VOCABLES
11
INTRODUCTION
11
SECTION 1. NOTIONS D'ORGANISATION
11
I.1.1. Notions
11
I.1.2. APPROCHE MECANISTE DES ORGANISATIONS
13
I.1.3. APPROCHE CONTEXTUELLE DE L'ORGANISATION
15
A. Composantes d'une organisation
d'après Mintzberg
16
B. Modes de coordination de travail
17
C. Types d'organisations
17
I.1.4. APPROCHE CULTURALISTE DES ORGANISATIONS
19
I.1.4. LES MODELES POLITIQUES
23
SECTION 2. L'ENTREPRISE
23
I.2.1. Les généralités
23
I.2.2. L'entrepreneur
24
I.2.3. Typologie et statuts juridiques
24
I.2.4. Les Finalités des entreprises
29
I.2.5. Critiques et défenses de
l'entreprise
32
I.2.6. Organisation et fonctionnement des
entreprises
33
SECTION 3. L'ENTREPRISE PUBLIQUE EN RD CONGO
36
I.3.1. LES NOTIONS
36
I.3.2. LES STRUCTURES
37
I.3.3. LES DISPOSITIONS COMMUNES AUX ORGANES DE
GESTION D'ADMINISTRATION ET DE CONTROLE
38
I.3.4. LE STATUT DES PDG DES ENTREPRISES
PUBLIQUES
39
SECTION 4. LE POUVOIR ET L'AUTORITE
40
I.4.1. NOTIONS
40
I.4.2. NOTIONS DU VOLUME GLOBAL D'AUTORITE
41
I.4.3. Sources du pouvoir
42
I.4.4. Le leadership
43
I.4.5. QUELQUES TRAITS DE LEADERSHIP
44
CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE
49
CHAPITRE DEUXIEME. LES PHASES DE L'EVOLUTION DE LA
GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
50
INTRODUCTION
50
SECTION 1. NAISSANCE DE LA FONCTION PERSONNEL
(1914-1945)
50
II.1.1. LES PREMIERS THEORICIENS DE LA FONCTION
PERSONNEL
50
II.1.2. INFLUENCE DU COURANT DES RELATIONS
HUMAINES
51
SECTION 2. DROIT SOCIAL COMME POINT D'APPUIE DE LA
FONCTION PERSONNEL
54
II.2.1. La première révolution
industrielle
54
II.2.2. La deuxième révolution
55
SECTION 3. LE DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION
PERSONNEL
56
II.3.1. Le modèle de l'Etat-Providence
56
II.3.2. Le compromis fordiste
57
II.3.3. AXES DE DEVELOPPEMENT DE LA FONCTION
PERSONNEL
57
SECTION 4. DE LA FONCTION PERSONNEL A LA GRH
59
II.4.1. Processus non linéaire
59
II.4.2. Un enracinement théorique
multiforme
60
II.4.3. Les axes de professionnalisation de la
GRH
61
II.4.2. La gestion de la compétence
62
SECTION 5. DOUTES, INTERROGATIONS, QUESTIONNEMENT
POUR LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
62
CONCLUSION DU DEUXIEME CHAPITRE
64
CHAPITRE TROISIEME. THEMES RELATIFS A LA GESTION
DES RESSOURCES HUMAINES
65
INTRODUCTION
65
SECTION 1. LE RECRUTEMENT ET INTEGRATION
65
III.1.1. Processus de recrutement
65
III.1.2. Recherche des candidatures
67
III.1.3. La sélection des candidats
68
III.1.4. L'accueil et l'intégration du
candidat
68
SECTION 2. LA REMUNERATION
68
III.2.1. Notions
68
III.2.2. Types de rémunération
69
III.2.3. Principaux facteurs de
détermination du système de rémunération
69
SECTION 3. L'EVALUATION
70
III.3.1. Méthodes d'évaluation
71
III.3.2. Les erreurs d'évaluation
72
SECTION 4. LA FORMATION
72
III.4.1. NOTIONS
72
III.4.2. TYPES DE FORMATION
73
III.3.3. DETERMINATION DU BESOIN DE FORMATION
73
CONCLUSION DU CHAPITRE
74
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
75
DEUXIEME PARTIE
76
INTRODUCTION
77
CHAPITRE PREMIER. PRESENTATION DE L'ONATRA
78
INTRODUCTION
78
SECTION 1. APERCU HISTORIQUE
78
EVOLUTION STRUCTURELLE : DIFFERENTES REFORMES
82
Réforme de 1952.
82
Réforme de 1971.
82
Réforme de 1991
83
Réforme de 1995.
83
SECTION 2. SITUATION GEOGRAPHIQUE
84
SECTION 3. NATURE JURIDIQUE ET OBJET SOCIAL
84
SECTION 4. STRUCTURE ORGANIQUE ET FONCTIONNELLE
85
I.4.1. LE CONSEIL D'ADMINISTRATION
85
I.4.2. LE COMITE DE GESTION
85
I.4.3. LE COLLEGE DES COMMISSAIRES AUX COMPTES
86
SECTION 5. LES DEPARTEMENTS DE L'ONATRA
86
I.5.1. LES CINQ DEPARTEMENTS OPERATIONNELS
86
I.5.2. LES SIX DEPARTEMENTS D'APPUIE LOGISTIQUE
88
CONCLUSION DU CHAPITRE
96
CHAPITRE DEUXIEME. LE DEPARTEMENT DES RESSOURCES
HUMAINES DE L'ONATRA (DRH)
97
INTRODUCTION
97
SECTION 1. MISSIONS ET ORGANISATIONS DU DRH
97
SECTION 2. DIRECTION PLANIFICATION ET DEVELOPPEMENT
DES RESSOURCES HUMAINES
98
II.2.1. De la gestion prévisionnelle
99
II.2.2. De la sélection et du
recrutement
99
II.2.3. De la formation
99
SECTION 3. Direction du Personnel
100
CONCLUSION DU CHAPITRE
103
CHAPITRE TROISIEME. PRATIQUE DE GESTION DES
RESSOURCES HUMAINES A L'ONATRA
104
INTRODUCTION
104
SECTION 1. LE RECRUTEMENT
104
III.1.1. Le processus de recrutement à
l'ONATRA
104
III.1.2. Conditions d'engagement à
l'ONATRA
105
III.1.3. Période d'essai
106
SECTION 2. LA REMUNERATION
106
III.2.1. Présentation
106
III.2.2. Les éléments constituant la
rémunération d'un agent de l'ONATRA
107
III.2.4. Appréciation du système de
rémunération de l'ONATRA
115
SECTION 3. L'EVALUATION
116
III.3.1. Présentation
116
III.3.2. Les critères
d'évaluation
117
III.3.3. Objet d'évaluation
117
III.3.4. Table de correspondance
117
III.3.5. Effets de l'évaluation
118
SECTION 4. LA FORMATION
118
III.4.1. ECOLES ET CENTRES DE FORMATION A
L'ONATRA
118
III.4.1.1. Notions et présentation
118
SECTION 5. LA GESTION DE CARRIERES
128
III.5.1. La mise en disponibilité et le
détachement
128
III.5.2. La démission
129
III.5.3. Le licenciement
129
III.5.4. La retraite
133
III.5.5. La promotion
135
III.5.6. L'intérim
137
III.5.7. Le congé
137
III.5.8. Les avantages sociaux
138
III.5.9. Le décès
139
CONCLUSION DU CHAPITRE
140
CHAPITRE QUATRIEME. ANALYSE DES PROBLEMES RELATIFS
A LA GRH A L'OFFICE NATIONAL DES TRANSPORTS
141
INTRODUCTION
141
SECTION 1. SYNTHESE DE L'ETAT DE LIEUX
141
SECTION 2. AU NIVEAU DE LA DIRECTION DU
DEPARTEMENT
143
V.2.2. Les faiblesses de la Direction du
département
144
V.2.3. Axes de redressement dans la direction du
DRH
145
SECTION 3. ANALYSE DES PROBLEMES AU NIVEAU DE LA
DIRECTION PLANIFICATION ET DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES
147
3.1. Faiblesses de la direction
147
3.2. Axes de redressement
150
SECTION 3. ANALYSE DES PROBLEMES AU NIVEAU DE LA
DIRECTION DU PERSONNEL
151
3.3. Axes de redressement
152
IV.5. QUELQUES OBSERVATIONS FINALES
154
CONCLUSION DU CHAPITRE
157
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
158
CONCLUSION GENERALE DU TRAVAIL
159
BIBLIOGRAPHIE
163
* 1 S. MVUDI, Cours de
Microéconomie, Inédit, UPC, L1FASE, 2008-2009.
* 2 J.M. KINKELA, Cours
d'Economie du travail, Inédit, UPC, L1FASE, 2008-2009, p.2
* 3 LIKERT, cité par A.
H. NKWIMI, Cours de Management des organisations, UPC, L1FASE,
2008-2009, p.40
* 4 H. MAKINDU, Cours de
Séminaire de Gestion des Ressources Humaines, Inédit, UPC,
L2FASE, 2009-2010.
* 5 J. MABUNDA,
« La reforme des entreprises publiques au service des cinq
chantiers », conférence-débat tenue
le 16 Décembre 2009, à
l'Université Protestante au Congo.
* 6 Voir à la page 4,
premier paragraphe.
* 7 Statistiques
évoquées par la Ministre du Portefeuille, Jeanine MABUNDA,
Op. Cit.
* 8 A. MULUMA, Le guide du
chercheur en sciences sociales et humaines, Kinshasa, éd. Sogedes,
2003, p. 37
* 9 Ibidem.
* 10 J. MUTOMBO, Cours de
théorie générale des organisations, UPC, G1FASE,
2005-2006, p. 10
* 11 Dictionnaire Larousse
illustré, Paris, éd. Vuef, 2003.
* 12 Ph. CABIN, Les
organisations, Etat des savoirs, Auxerre, Ed. Sciences humaines, 1999, p.
91
* 13 M. CRENER et B. MONTEIL,
Principes de management, Québec, éd. Presses
Universitaires de Québec,
1971, p. 286
* 14 P. BAKENGELA, Notes de
Cours des questions spéciales de gestion des ressources humaines,
Inédit, UPC,
L2FASE, 2009-2010.
* 15 G. MORGAN, Images de
l'organisation, 2ème édition, Bruxelles,
éd. De Boeck Université, 2002, p. 22
* 16 H. MINTZBERG cité
par J. KAZADI, Cours de contrôle de gestion, UPC, L2FASE,
2009-2010, p. 123
* 17 Ph. CABIN, Op.cit.,
p.105
* 18 H. MINTZBERG, «The
Structuring Of Organisations», In Havard-L'Expansion, n°1,
1981, p. 115
* 19 P. BAKENGELA,
Op.cit.
* 20 J. ELLIOT cité par
Ph. CABIN, Op.cit., p. 290.
* 21 SAINSAULIEU Cité
par J. ELLIOT cité par Ph. CABIN, Op.cit., p. 292.
* 22 TROMPENAARS et
HAMPDEN-TURNER cité par Ph. CABIN, Op.cit., p. 300.
* 23
www.wikipedia.com/ entreprise.
Document tiré le 13 Décembre 2009.
* 24 Cité par R. KOLA,
Cours de fiscalité et gestion (fiscalité des
entreprises), UPC, L2FASE, 2009-2010, p.3
* 25 D.J. MUANDA, Cours de
droit administratif, UPC, L1FASE, 2008-2009, p.14
* 26 Journal Officiel de la
République Démocratique du Congo, Loi n°78-002 du 06
janvier 1978portant
dispositions générales applicables aux entreprises publiques
telle que modifiée et
complétée à ce jour, 2001.
* 27 J. SEGERS, Le circuit
économique, Kinshasa, éd. Loyola, 1994, p. 37
* 28 J. RIVERO et J.WALINE,
Droit administratif, Paris, éd. Dalloz, 1994, p. 425
* 29 J. MUTOMBO, Op. Cit.
p. 100
* 30 R. DAHL cité par M.
MONTOUSSE et G. RENOUARD, Cent fiches pour comprendre la sociologie,
Rome,
éd. Bréal, 1997, p. 128.
* 31 L. SEKIOU et alii,
cités par J. MUTOMBO, Op.cit., p. 103
* 32 M. KINGATA, Cours
d'éléments de politique d'entreprise, UPC, L2FASE,
2009-2010, p. 50
* 33 A.H. NKWIMI, Op. cit.,
p. 43
* 34 A.H. NKWIMI, Op.cit.,
p. 54
* 35 G. IACONO, Gestion des
Ressources Humaines. Cinq défis pour l'avenir,
2ème édition, Paris, éd. Gualino
lextenso, 2008, p. 30
* 36 H. MAKINDU, Cours de
Théories générales de management, UPC, G2FASE,
2006-2007, p.18
* 37 G. IACONO, Op.cit.,
p. 34
* 38 A. MULUMA, Cours des
relations industrielles, UPC, L1FASE, 2008-2009.
* 39 ASHTON Cité par
J.V. KABAMBI, Cours de relations professionnelles, UPC, L1FASE,
2008-2009, p.3
* 40 Ibidem.
* 41 Ibidem, P.5
* 42 G. IACONO, Op.cit.,
p.35
* 43 J.L. DAGUT,
L'économie en question, Paris, éd. Eyrolles ; 1993,
p.30
* 44 G. IACONO, Op.cit.,
p.42
* 45 H. MAKINDU, Cours
d'Analyse et classification des emplois et rémunérations,
UPC, L1FASE, 2008-2009.
* 46 A. MULUMA, Cours de
législation sociale et sécurité professionnelle, UPC,
L2FASE, p. 16
* 47 J. M. PERETTI, La
gestion des ressources humaines, 15ème édition,
Paris, éd. Vuilbert, 2007, p. 227 ; 223
* 48 P. BAKENGELA,
« Outils et modèles de Gestion des Ressources Humaines.
Une approche intégrée » : sujet
de séminaire de GRH, UPC, L1FASE, 2008-2009.
* 49 G. IACONO,
Op.cit., p.45
* 50 G. IACONO, Op.cit.,
pp. 52-53
* 51 H. MAKINDU, Cours
d'analyse et classification des emplois et rémunérations,
Op.cit.
* 52 J.M. PERETTI, Cité
par IDEM, Cours de séminaire de gestion des ressources humaines,
Op.cit, p. 27
* 53 A. ERALY cité par
H. MAKINDU, Cours de séminaire de GRH, Op.cit.
* 54 P. BAKENGELA, Cours de
Gestion des Ressources Humaines, UPC, G3FASE, 2007-2008, p. 48
* 55 J.V. KABAMBI,
« La problématique de la reforme dans la fonction
publique : du modèle bureautique au
modèle managérial », in Revue de la
Faculté d'Administration des Affaires et Sciences
économiques, p. 148
* 56 H. MAKINDU, Cours de
Séminaire, Op.cit.
* 57 H. MAKINDU,
Op.cit.
* 58 G. IACONO,
Op.cit., p. 316
* 59 H. MAKINDU,
Op.cit.
* 60
www.onatra.info.com, document
tiré le 20 Juin 2010.
* 61 P. KABASUBABO, Au
commencement et maintenant : réflexions sur la destinée de
l'Otraco, Kinshasa, 1969,
p. 7
* 62 F. MBILO, L'entreprise
congolaise face au défi du management moderne, Bruxelles,
éd. FMB, 2002, p. 87
* 63 F. MBILO, Op.cit.,
p. 98
* 64ONATRA, Le guide,
pp. 8-9
* 65 ONATRA, Diagnostic des
structures opérationnelles et fonctionnelles, Tome 1,
Kinshasa, Juin 2006.
* 66 ONATRA, La convention
collective de l'ONATRA, Juin 2004.
* 67 cfr : All Africa,
25 mai 2007
* 68 Ibid.
* 69 ONATRA, Diagnostic des
structures opérationnelles et fonctionnelles, Juin 2006, Tome 1,
p.117