UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
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Faculté des Sciences Ecole Inter-Etats des
et Techniques Sciences et Médecine
(FST) Vétérinaires (EISMV)
![](Les-performances-de-la-filiere-laitiere-periurbaine-de-la-ville-de-Kigali-Rwanda1.png)
Année: 2011 N°: 04
LES PERFORMANCES DE LA FILIERE LAITIERE
PERIURBAINE
![](Les-performances-de-la-filiere-laitiere-periurbaine-de-la-ville-de-Kigali-Rwanda2.png)
DE LA VILLE DE KIGALI (RWANDA).
Mémoire de Diplôme de Master
II
Productions Animales et Développement Durable
Option: Economie
et Politiques d'Elevage
Présenté et soutenu publiquement le 30
Mars 2011 à 16 heures
A l'Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine
Vétérinaires (EISMV) de Dakar
Par:
M. Pascal NYABINWA
Jury
Président: M. Louis Joseph
PANGUI
Professeur à l'EISMV de Dakar
Membres: M. Bhen Sikina TOGUEBAYE
Professeur à la FST à l'UCAD M. Germain
J. SAWADOGO Professeur à l'EISMV de Dakar M. Ayao
MISSOHOU
Professeur à l'EISMV de Dakar
Directeur de recherche et
Rapporteur: M. Germain J.
SAWADOGO
Professeur à l'EISMV de Dakar
Co-Directeur de Recherche: M. Déo
NDIKUMANA
Assistant à l'IPB/Rwanda
DEDICACES
A DIEU TOUT PUISSANT,
Seigneur ta grâce et ta force m'ont toujours
accompagné, Ton esprit de sagesse et de science m'éclaire tout au
long de ma vie.
A mes parents, Joseph BIGARAGARA et Laurence
MUKANKUSI; vous n'avez aménagé aucun effort pour la
réussite de vos enfants, recevez ce travail comme le fruit de vos
efforts et votre patience. Pour les efforts que vous avez consentis pour notre
éducation, retrouvez ici l'expression de ma profonde gratitude. Que Dieu
vous bénisse et vous protège!
A mes frères et soeurs; la chaleur
familiale que vous me procurer n'a d'égal que votre gentillesse et votre
soutien. Merci d'être là toujours à mes cotés. Que
Dieu vous garde! A tous mes neveux et nièces, vous
êtes mes enfants et je vous aime tous;
A ma bien-aimée Clarisse UMUTONI. Ce
travail est l'expression de ton soutien indéniable. A chaque battement,
mon coeur te dit je t'aime;
A ma grand-mère maternelle KAMUREHE,
Buri gihe ndagutekereza, Imana ikurinde! A mes grandes soeurs et ses
maris, ce travail est aussi le vôtre. Soyez heureux et puisse Dieu
bénir vos foyers;
A tous mes oncles et tantes;
Aux familles amies du Rwanda et du Sénégal;
A mes amis de l'école secondaire;
A mes ainés Docteurs Vétérinaires;
A tous les membres de l'AEVR;
A tous mes camarades de la 36 ième promotion de
l'EISMV de Dakar;
A mes amis du Sénégal et du
Rwanda;
A tous le Staff de APU/RARDA et One Cow One Family;
A mes camarades promotionnaires du Master II
PADD-EPE, merci pour la convivialité;
Au Sénégal, la Teranga, merci pour ton
accueil;
A mon pays, le Rwanda;
A tous ceux que je ne saurais citer, mais que je porte dans mon
coeur.
REMERCIEMENTS
Ce modeste travail n'aurait pu être réalisé
sans l'apport des uns et des autres. Nos remerciements vont à l'
endroit:
·
· Du corps enseignant de l'EISMV de
Dakar, pour les enseignements reçus;
·
· Du Recteur de l'I.P.B, pour
son accord favorable de faire un stage dans son Institut;
· . Du Professeur Germain Jérôme
SAWADOGO, pour avoir accepté et dirigé ce
travail;
· . De tous les membres de Jury;
· . De tous le Staff Administratif du
RARDA, pour leur soutien;
·
· De Monsieur NDIKUMANA
Déo, pour son appui et sa disponibilité tout au long de
ce travail de mémoire;
+ De tout le personnel de l'EISMV;
· . De tous les producteurs, transporteurs, transformateurs
et consommateurs du lait dans la zone périurbaine de Kigali, pour leur
soutien lors de l'enquête.
Tous ceux que je n'ai pas cités et qui de près ou
de loin nous ont soutenus.
HOMMAGES A NOTRE MAITRES ET JUGES
A notre Maître et Président de jury,
Monsieur Louis Joseph PANGUI
Professeur à l'EISMV de Dakar. C'est
un grand privilège que vous nous faites en présidant notre jury
de mémoire. Soyez rassuré de notre profonde reconnaissance et
recevez nos sincères remerciements.
A notre Maître et juge, Monsieur Bhen Sikina
TOGUEBAYE, Professeur à la Faculté des Sciences
et Techniques de l'UCAD. Vous nous faites un grand honneur d'accepter
de faire partie de ce jury malgré vos nombreuses occupations. Veuillez
trouver ici, l'expression de nos sincères remerciements et de notre
profonde gratitude.
A notre Maître, juge et Directeur de recherche,
Monsieur Germain Jérôme SAWADOGO, Professeur à l'E.I.S.M.V
de Dakar. Vous avez suivi et encadré ce travail avec rigueur
scientifique, malgré vos multiples occupations. Le temps passé
à vos côtés nous a permis de bénéficier de
vos immenses qualités intellectuelles et la qualité de vos
enseignements restera pour nous un trésor. Veuillez trouver ici,
l'expression de notre très grande gratitude et nos remerciements les
plus sincères.
A notre Maître et juge, Monsieur Ayao MISSOHOU,
Professeur à l'E.I.S.M.V de Dakar.
Vous nous faites un grand honneur en acceptant de juger ce
travail. Vos qualités humaines, votre disponibilité, nous ont
marqué à jamais. Sincères remerciements et profondes
reconnaissances.
Résumé
L'approvisionnement en lait et produits laitiers des
marchés de la ville de Kigali se fait à travers de deux types
d'offres d'origines différentes. Le premier groupe concerné
l'offre locale qui suit deux circuits différents: le circuit formel qui
va du producteur en passant par les laiteries modernes avant de parvenir au
consommateur, et le circuit informel qui quitte du producteur au consommateur
directement ou du producteur à d'autres acteurs. Le second type est
relatif aux importations de lait et produits laitiers qui suit un circuit long
d'approvisionnement. Dans le système périurbain, le lait est
autoconsommé (27,5%) et commercialisé (72,5%). Le coût
moyen de production de lait frais et de sa distribution est de 75 Frs/litre de
lait et la marge réalisée est de 125 Frs/litre de lait vendu au
prix moyen de vente de 200 Frs/litre. Les unités de transformation
artisanale transforment des volumes de lait frais estimes à 60
litres/jour en saison des pluies et de 35 litres/jour en saison sèche,
aux prix d'achat respectifs de 150 Frs/litre et 250 Frs/litre. Le lait
fermenté entier est vendu au prix de 400 Frs/litre en saison des pluies
et 450 Frs/litre en saison sèche. Le coût moyen de transformation
est de 265 Frs/litre de lait et la marge réalisée est de 160
Frs/litre de lait vendu au prix moyen de vente de 425 Frs/litre.
La consommation moyenne de lait frais est de 1,5 litre/jour
pour une dépense moyenne de 300 Frs/jour. Les 75% des consommateurs sont
des commerçants (35%), des fonctionnaires (15%), et des ouvriers
(25%).
Mots dlés: Kigali- lait-
Filière périurbaine-coûts-marges-performances.
Abstract
The supply of milk and dairy products markets in the city of
Kigali is done through two types of offers from different backgrounds. The
first group concerned the local supply following two different circuits: the
circuit that goes from formal producer through modern dairies before reaching
the consumer, and the informal system that leaves directly from producer to
consumer or producer of other actors. The second type is related to imports of
milk and milk products following a long loop supply
. In the system periurban system, milk is self consumed
(27,5%) and marketed (72,5%).The average costs of production of fresh milk and
its distribution are of 75 Rwf/liter of milk and the margin carried out is of
125 Rwf/liter of milk sold with the average costs of sale of 200 Rwf/liter. The
processing units transform 60 liters/day into rainy season and of 35 liters/day
in dry season, respectively purchase prices of 150 Rwf/liter and 250
Rwf/liter.
Whole fermented milk is sold with the prices of 400 Rwf/liter
in rainy season and 450 Rwf/liter in dry season. The average costs of
transformation are of 265 Rwf/liter of milk and the margin carried out is of
160 Rwf/liter of milk sold with the average costs of sale of 425 Rwf/liter.
The average consumption of fresh milk is 1, 5 liters/day for
an average expense of 300 Rwf in the daytime. 75% of the consumers are
tradesmen (35%), civils servant (15%), and workmen (25%).
Keywords:
Kigali-Milk-Industry-periurban-costs-margins-performance.
LISTE DES ABREVIATIONS
ADF: African Development Foundation
ADRA: Adventist Development and Relief Agency
International
BPR: Banque Populaire du Rwanda
BRD: Banque Rwandaise de Développement
CAPMER: Centre d'Appui aux Petites et Moyennes
Entreprises au Rwanda EDPRS: Economic Development for Poverty
Reduction Strategy
Frs: Francs rwandais
INSR: Institut national de la statistique du
Rwanda
IPB: Institut Polytecnique de Byumba J:
Jour
Kg: Kilogramme
L: litre
Max: Maximum
MBB: Marge Bénéficiaire
Brute MBN: Marge Bénéficiaire Nette
Min: Minimum
MINAGRI: Ministère de l'Agriculture et
des Ressources Animales MINALOC: Ministère de
l'Administration Locale
NAS: National Agricultural Survey
PADBEL: Projet d'Appui au Développement
de l'Elevage Bovin Laitier
%: Pourcentage
RARDA: Rwanda Animal Resources Development
Agency
SP: Saison Pluvieuse
SS: Saison Sèche
UHT: Ultra Haute Température
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Evolution de la production et importation du lait entre
1994 et 2008. 8
Figure 2: Les races locales «Ankolé » dans les
pâturages d'Umutara 10
Figure 3: Carte administrative du Rwanda et la ville de Kigali
avec districts 15
Figure 4: Circuits d'approvisionnement de la ville de Kigali en
lait et produits laitiers
19
Figure 5: Ventilation des charges pour un producteur moyen. 25
Figure 6: Structure du prix moyen de vente, du coût et de
la marge par litre 28
Figure 7: Consommation du lait et produits laitiers. 28
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I: Répartition des effectifs bovins par province
fin 2008 5
Tableau II: Caractéristiques générales des
zones à vocation laitière « Bassin laitier » 6
Tableau III: Estimation de la production laitière en litre
en 2009 7
Tableau IV: Evolution et projection de la production
laitière par rapport à la 8
Tableau V: Saisonnalité de la production et de la vente du
lait 17
Tableau VI: Saisonnalité des prix du lait et produits
laitiers 23
Tableau VII: Formation des prix et répartition des revenus
entre différents acteurs 23
Tableau VIII: Compte de résultat d'un producteur moyen du
système de production 24
Tableau IX: Compte de résultat chez les collecteurs 26
Tableau X: Compte de résultat d'une unité
artisanale de transformation de lait
fermenté 27
TABLE DES MATIERES
Introduction 1
PREMIERE
PARTIE..................................................................................
3
Chapitre I. Situation de l'élevage bovin au Rwanda 4
I.1. Effectifs bovins et les zones de grandes concentrations du
bétail 5
I.2. Production laitière et importation des produits
laitiers 7
Chapitre II. Objectifs et stratégies de
développement du sous secteur de l'élevage 9
II. 1. Objectifs 9
II.2. Stratégies 9
Chapitre III. Principaux systèmes des productions animales
et importance socio 10
économique de l'élevage bovin 10
III.1. Principaux systèmes des productions animales 10
III.2. Importance socio-économique du lait 11
DEUXIEME PARTIE 11
CHAPITRE I: METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 14
I.1. Cadre théorique et concept d'analyse de la
filière 14
I.2. Organisation de l'étude 14
I.3. Limites de l'étude 16
CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSIONS 17
II.1. Caractéristiques et fonctionnement de la
filière 17
II.1.1. Caractéristiques de la production laitière
17
II.1.2. Caractéristiques des collecteurs et gestion du
lait collecté 17
II.1.3. Caractérisation des unités de
transformation 18
II.1.4. Caractéristiques des circuits d'approvisionnement
18
II.1.5. Identification des acteurs 18
II.1.6. Analyse technique de la production et de la
transformation du lait 19
II.1.6.1. Technique de production de lait frais 19
II.1.6.1.1. Alimentation et abreuvement 19
II.1.6.1.2. Composition de troupeau laitiers et traite de lait
20
II.1.6.1.3. Contrôle de qualité pour satisfaire un
marché exigeant 20
II.1.6.2. Technique de transformation de lait fermenté
entier 20
II.2. Comportements et mécanismes de coordination des
acteurs 20
II.2.1. Comportements des acteurs de la filière 21
II.2.2. Mécanismes de coordination des acteurs 21
II.2.2.1. Coordination horizontale 22
II.2.2.2. Coordination verticale 22
II.2.2.2.1. Système des prix 22
II.2.2.2.2. Relations d'échanges entre acteurs 22
II.3. Résultats économiques et formation des prix
22
II.3.1. Variation des prix selon la saisonnalité de
l'offre locale 22
II.3.2. Formation des prix 23
II.3.3. Performances de la production de lait frais 23
II.3.4. Collecte et transport du lait 25
II.3.5. Transformation de lait fermenté entier 26
II.3.6. Structuration du prix moyen de vente, du coût et de
la marge par litre 27
II.3.6.1. Production de lait frais 27
II.3.6.2. Transformation de lait fermenté entier 28
II.3.7. Consommation du lait et produits laitiers 28
Chapitre III. Recommandations 29
III.1. Recommandations aux décideurs politiques 29
III.2. Recommandations aux organismes de développement
29
Conclusion 27
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 28
Annexes
Introduction
L'élevage est une activité importante dans
l'économie des pays d'Afrique. Pour beaucoup de pays africains, il
représente l'une des plus importantes sources d'emplois et de revenus
[LY, 2001].
Au Rwanda, le secteur agricole y compris l'élevage et
la pêche constituent, un maillon essentiel de l'économie à
travers la promotion des exportations, la création d'emplois et la
satisfaction des besoins alimentaires des populations rurales et urbaines. En
effet, l'élevage est la deuxième grande activité du
secteur primaire après l'agriculture. L'élevage contribue
à hauteur de 8,8% au PIB (Produit Intérieur Brut) national et
35,5% à la formation du PIB du secteur agricole [INSR,
2009].
Malgré cette importance, la production laitière
locale qui s'élève en 160 millions de litres environ par an
[PADEBL, 2008], ne couvre pas les besoins des populations en
produits d'origine animale. La consommation de 47,23litres/habitant/an
[INSR, 2009] est inférieure aux 63 litres/an/personne,
recommandés par la FAO [NAPO et al., 2003].
Pour couvrir le déficit, il avait fallu avoir recours aux importations
de lait et produits laitiers qui sont estimées à 450 tonnes/an
[PADBEL, 2008].
Face à ce déséquilibre, la
réduction des importations de lait et des produits laitiers par
l'amélioration de la production locale constitue l'une des
priorités assignées au secteur de l'élevage dans le plan
national de développement de l'élevage 2008-2012 et la vision
2020. Dans cette optique, trois stratégies ont émergé: une
production intensive portant sur l'exploitation de races exotiques; mise en
place des zones ciblés d'intensification de la production
laitière et des dispositifs périurbains dans la ville de Kigali
qui reposent sur une semi-intensification et la mise en place d'un
système de collecte, transformation et de commercialisation du lait
[EDPRS, 2008].
Cette étude s'intègre dans la
problématique de développement de la filière
laitière, dans le contexte de l'accroissement démographique et
d'une forte urbanisation. L'étude tente d'apporter des réponses
à la question importante qui se pose à travers l'analyse des
performances de la filière. Le système semi-intensif
périurbain de Kigali peut-il assurer un approvisionnement correct et
régulier de la ville pour satisfaire la demande des consommateurs?
Hypothèse de recherche: La
filière laitière périurbaine de Kigali peut assurer un
approvisionnement correct et régulier de la ville pour satisfaire la
demande des consommateurs.
L'objectif général de notre travail est d'analyser
les performances économiques et financières des acteurs de la
filière laitière périurbaine de Kigali.
De façon spécifique, il s'agit de:
> Identifier des caractéristiques et le fonctionnement
de la filière;
> Identifier des comportements et mécanismes de
coordinations des acteurs de la filière;
> Analyser des performances de la filière et de la
formation des prix.
Le présent travail comporte deux parties:
> Une première partie bibliographique qui
présente la situation actuelle de l'élevage bovin laitier au
Rwanda, les stratégies du développement de la filière
laitière, les principaux systèmes de productions et l'importance
socio économique de l'élevage bovin;
> une deuxième partie consacrée au travail de
terrain, elle porte sur l'enquête de la filière laitière
périurbaine de la ville de Kigali. Après le matériel et
méthodes utilisés, les résultats sont
présentés et discutés, et enfin des recommandations sont
formulées.
Première partie
Synthèse bibliographique
Chapitre I. Situation de l'élevage bovin au
Rwanda
I.1. Effectifs bovins et les zones de grandes concentrations
du bétail
Le Rwanda est un pays ayant une longue tradition pastorale et
l'élevage surtout bovin, a toujours joué un rôle important
dans la vie quotidienne de la population tant du coté économique
que socioculturelle [MINAGRI, 2010]. Les rapports du
Ministère de l'Agriculture et des Ressources animales (MINAGRI)
précisent que 77% sont des races locales et 23% sont des croisées
et races pures (Frisonnes, Jersey, etc...) (Tableau I).
Tableau I: Répartition des effectifs
bovins par province fin 2008
Province
|
|
Effectif bovin
|
|
|
Total
|
%
|
|
Races locales
|
Croisées et races exotiques
|
|
|
|
|
|
Nord
|
138
|
142
|
30
|
664
|
|
168
|
806
|
14
|
Sud
|
260
|
170
|
75
|
291
|
|
335
|
461
|
28
|
Est
|
376
|
566
|
89
|
517
|
|
466
|
083
|
39
|
Ouest
|
123
|
615
|
58
|
336
|
|
181
|
952
|
15
|
Ville de Kigali
|
22
|
984
|
19
|
609
|
|
42
|
593
|
4
|
Total
|
921
|
477
|
273
|
418
|
1
|
194
|
895
|
|
%
|
|
77
|
|
23
|
|
|
|
100
|
Source: MINAGRI, 2009
Comme le montre le tableau I, plus de 60% des effectifs bovins
sont concentrés dans la province de l'Est, du Nord, de l'Ouest et la
ville de Kigali. La province de l'Est compte à elle seule 39% du
cheptel. Cette répartition va influencer non seulement le programme
Girinka, qui a pour but de distribuer les vaches aux familles pauvres, mais
aussi la politique du MINAGRI en matière d'élevage bovin. Cette
politique préconise la réduction des effectifs bovins en faveur
d'animaux à hautes potentialités laitières, jusqu'à
atteindre 505.000 têtes en l'an 2020 et cible les zones d'intensification
de l'élevage bovin laitier appelées «bassins laitiers»:
La Ville de Kigali et le périurbain, zone de collecte de la laiterie de
Nyabisindu, zone de Gishwati, zone de Ruhengeri, zone de Byumba et la zone
d'Umutara (Tableau II).
Tableau II: Caractéristiques
générales des zones à vocation laitière «
Bassin laitier »
|
Bassin laitier
|
Facteurs favorisant l'élevage dans le bassin
laitier
|
1.
|
Ville de Kigali et péri urbain
|
· Importation d'animaux laitiers exotiques par les
grands commerçants et fonctionnaires de l' Etat, avec des
facilités de crédit offertes notamment par la BRD, BPR,
etc....;
· Distribution des vaches croisées dans le programme
Girinka;
· La présence dans la ville de Kigali des laiteries
Rubirizi et
Inyange constituent un marché pour l' écoulement
de la production laitière;
· La proximité des services d'amélioration
génétique par insémination artificielle;
· Et la ville de Kigali qui constitue le principal
débouché du lait produit au Rwanda.
|
2.
|
Zone de
collecte de
Nyabisindu
|
· Actions de collecte de la Laiterie Nyabisindu;
· Niveau élevé de sang exotique à haut
potentiel génétique;
· Initiatives de collecte de lait pour le marché de
Kigali;
· Et l'engagement du programme Girinka aux
côtés des familles pauvres.
|
3.
|
Zone Gishwati
|
· Fort pourcentage d'animaux à haut potentiel
génétique;
· Climat favorable au développement de
l'élevage;
· Initiatives de valorisation de la production
laitière;
· Relance du programme d'élevage dans la zone;
· Et l'engagement du programme Girinka aux
côtés des familles pauvres.
|
4.
|
Ruhengeri
|
· Stabulation permanente enracinée dans la
région;
· Climat favorable au développement de
l'élevage;
· Engagement du programme Girinka aux côtes des
familles pauvres;
· Et l'initiative de valorisation du lait par les
éleveurs.
|
5.
|
Byumba
|
· Initiatives de valorisation du lait par les
éleveurs;
· Stabulation permanente enracinée dans la
région;
· Climat favorable au développement de
l'élevage laitier;
· Et l'engagement du programme Girinka aux
côtés des familles pauvres.
|
6.
|
Umutara
|
· Grands effectifs de bovins à haut potentiel
laitier;
· Grands espaces de pâturages;
· Initiatives intéressantes de collecte de lait pour
approvisionner le marché de Kigali;
· Engagement du programme Girinka aux côtés
des familles pauvres;
· Et la présence de laiterie SAVANA dans la zone.
|
|
Source: PADBEL, 2008
I.2. Production laitière et importation des produits
laitiers
Le commerce et la consommation du lait local sont
essentiellement basés sur la production bovine, comme sont
indiqués dans le tableau III.
Tableau III: Estimation de la production
laitière en litre en 2009
Province
|
Effectif bovin laitier
|
Vache en lactation
|
|
Production estimée (l)
|
|
Ville de Kigali
|
6
|
485
|
3
|
599
|
3
|
170
|
495
|
Nord
|
80
|
473
|
22
|
741
|
4
|
501
|
079
|
Sud
|
116
|
938
|
39
|
792
|
11
|
179
|
115
|
Est
|
195
|
449
|
80
|
744
|
20
|
967
|
981
|
Ouest
|
75
|
495
|
24
|
311
|
5
|
075
|
349
|
|
Source: MINAGRI, 2010
La production laitière est plus importante dans la
province de l'Est par rapport aux autres provinces du pays .Cette production
est due à un grand effectif de bovin laitier dans cette zone.
Ainsi, la production laitière locale dominante ne
permet pas de couvrir toute la demande (Tableau IV). Les besoins de
consommation en lait et produits laitiers sont couverts à hauteur de 40%
par les importations. Le lait et les produits laitiers importés
envahissent le marché Rwandais par l'intermédiaire des
importateurs que sont: l'Etat et les privés [CAPMER,
2005]. Ces produits sont revendus successivement entre
intermédiaires: les grossistes, les semi-grossistes puis les
détaillants. Il existe également des intermédiaires
supplémentaires entre les détaillants et les
particuliers. C'est le cas des cantiniers quiproposent une
restauration de proximité, notamment au petit déjeuner. Ainsi, le
lait
concentré, lait fermenté et en poudre figurent
parmi les produits laitiers de la consommation [NSIGAYEHE,
2010].
On ne peut cependant pas ignorer le fait qu'il existe
parallèlement aux importations commerciales officielles, des
importations non déclarées (marché parallèle du
lait), pour approvisionner frauduleusement le marché.
Cependant, suite aux initiatives du programme Girinka de
distribuer les vaches hautes productrices aux familles pauvres, la production
laitière est multipliée par cinq en 2008 par rapport à la
production laitière de 2000 (Figure 1), ceci a eu un impact
considérable sur l'importation du lait et des produits laitiers
[RARDA, 2009].
![](Les-performances-de-la-filiere-laitiere-periurbaine-de-la-ville-de-Kigali-Rwanda3.png)
Figure 1: Evolution de la production et
importation du lait entre 1994 et 2008. Source: RARDA, 2009
En effet, avec un taux d'accroissement annuel de 2,9%, la
population rwandaise atteindra à peu près 14 millions en l'an
2020 si le rythme se maintient. Dans ce cas, pour couvrir les besoins, les
projections des effectifs bovins et des productions seront respectivement de
505 816 têtes de bovins améliorés et 906 857 tonnes de lait
comme sont indiqués dans le tableau IV:
Tableau IV: Evolution et projection de la
production laitière par rapport à la demande nationale
Année
Population
|
Besoins (tonnes)
|
Production laitière nationale
(tonnes)
|
2008
|
9 674
|
975
|
386
|
999
|
364
|
084
|
2009
|
9 955
|
549
|
398
|
222
|
368
|
623
|
2010
|
10 244
|
260
|
409
|
770
|
379
|
642
|
2011
|
10 541
t
|
344
|
421
|
654
19
|
416
|
845
|
2012
|
10 847
|
043
|
433
|
882
|
490
|
052
|
2013
|
11 161
|
607
|
446
|
464
|
00
518
|
224
|
2014
|
11 485
|
293
|
459
|
412
|
549
00
|
312
|
2015
|
11 818
|
367
|
472
|
735
|
583
|
521
|
2016
|
12 161
|
099
|
486
|
444
|
00
621
|
078
|
2017
|
12 513
|
771
|
500
|
551
|
738
|
743
|
2018
|
12 876
|
671
|
515
|
067
|
790
|
003
|
2019
|
13 250
|
094
|
530
|
004
|
00
845
|
922
|
2020
|
13 634
|
347
|
545
|
374
|
906
|
857
|
|
Source: RARDA, 2009
Chapitre II. Objectifs et stratégies de
développement du sous secteur de l'élevage II. 1.
Objectifs
L'objectif global assigné au sous-secteur de
l'élevage est de développer et de promouvoir les productions
animales de manière durable de façon à contribuer à
la sécurité alimentaire et intégrer l'élevage dans
l'économie de marché [MINAGRI, 2009].
Les objectifs spécifiques du sous-secteur de
l'élevage sont les suivants:
> Créer les conditions propices pour l'accroissement
des productions animales; > Organiser le circuit de commercialisation des
productions animales;
> Contribuer à l'augmentation des revenus
monétaires des populations rurales;
> Contribuer à la protection de l'environnement par la
conservation et la protection des sols.
II.2. Stratégies
En fonction des avantages stratégiques des
différentes productions et espèces animales, les orientations
suivantes ont été retenues: bovins pour la production du lait,
les petits ruminants pour la production de la viande, les volailles pour la
production de la viande et des oeufs. Le fumier et autres sous-produits de
l'élevage seront exploités mais ne sont plus
considérés comme objectif premier de l'élevage mais pour
la sécurité alimentaire et l'accroissement des revenus
monétaires de l'exploitant [MINAGRI, 2009]. Pour
atteindre ces objectifs, des orientations stratégiques suivantes ont
été données en matière des productions animales:
+ Stratégies d'ordre organisationnel et
institutionnel:
· Renforcement des capacités du RARDA en vue
d'améliorer les performances du développement de la gestion du
sous-secteur;
· et l'intensification de la production par une approche
« filière » et la spécialisation régionale des
spéculations.
+ Stratégies d'ordre technique:
· amélioration des conditions zootechniques et
sanitaires du cheptel;
· amélioration génétique, et autres
mesures d'accompagnement;
· transformation et commercialisation du lait de la
viande;
· et l'amélioration du contrôle qualité
et de la collecte.
Chapitre III. Principaux systèmes des productions
animales et importance socio économique de l'élevage
bovin
Au Rwanda, la production laitière est assurée
essentiellement par les races bovines. Dans les différents bassins
laitiers, quatre types génétiques sont utilisés pour la
production laitière: Frisonnes, Jersey, Brun suisse et Ankolé
[SHEM, 2004]. La production laitière des petits
ruminants (ovins et caprins) reste très faible; elle est utilisée
essentiellement pour les besoins de consommation familiale.
Ainsi, selon le type de conduite des animaux, les niveaux
d'utilisation d'intrants, l'organisation de la commercialisation et les
objectifs de production, trois systèmes de production laitière
ont été décrits à savoir, système extensive,
semi-intensive et intensive [ADF, 2000].
III.1. Principaux systèmes des productions
animales
III.1.1. Système de production extensif ou
traditionnelle
Dans ce système, les animaux pâturent sur les
pâturages naturels ou améliorés (Figure 2). Le lait produit
est autoconsommé en priorité et les surplus sont vendus. C'est le
cas des systèmes de production laitière dans l'Est du pays
essentiellement dans la zone d'Umutara. La production laitière dans le
système extensif est caractérisée par l'absence
d'utilisation d'intrants, la dépendance vis-à-vis des facteurs
environnementaux, la faiblesse du potentiel génétique des races
utilisées et l'inorganisation de la commercialisation.
![](Les-performances-de-la-filiere-laitiere-periurbaine-de-la-ville-de-Kigali-Rwanda4.png)
Figure 2: Les races locales «Ankolé »
dans les pâturages d'Umutara
III.1.2. Système de production semi
intensif
Le système de production semi-intensif consiste en une
amélioration du système traditionnel de production notamment la
conduite des animaux et l'organisation de la production.
L'objectif principal de production dans le système
semi-intensif est d'assurer une production laitière continue en toutes
saisons. L'objectif d'autoconsommation devient secondaire, le lait intervient
principalement comme source de revenus monétaires pour l'exploitant
[SHEM, 2004]. Ce système est caractérisé
par l'amélioration des conditions zootechniques; l'amélioration
de la santé des animaux; l'amélioration génétique;
et une meilleure organisation de la commercialisation du lait.
III.1.3. Système de production
intensif
Au Rwanda, la production laitière intensive est
essentiellement concentrée dans la zone périurbaine de Kigali
où le climat doux est propice à l'élevage des races
laitières exotiques. Les unités de production sont
constituées par des fermes laitières. Les races utilisées
sont les Jerseyaises, Frisonnes, Brun suisse et les croisées
[SHEM, 2004].
Le système de production intensif se caractérise
également par un niveau élevé d'utilisation d'intrants,
l'utilisation des biotechnologies et l'utilisation d'une main-d'oeuvre
salariée spécialisée. Les niveaux de production obtenus
sont de loin supérieurs à ceux des autres systèmes de
production.
III.2. Importance socio-économique de
l'élevage bovin
L'élevage revêt aussi une importance
socio-économique puisqu'il occupe 80% de la population, fait vivre de
façon exclusive 20% de la population Rwandaise [NAS, 2008]
et dans cette optique, la stratégie de lutte contre la
pauvreté élaborée par les autorités politiques
attribue au sous-secteur de l'élevage un rôle moteur pour
répondre au défi de la lutte contre la pauvreté dans les
ménages.
Parmi les activités génératrices de
revenu qui se placent au coeur des stratégies de réduction de la
pauvreté et d'amélioration de la sécurité
alimentaire des ménages, la vente du lait occupe une place centrale.
Le lait est une composante stratégique de l'apport en
protéines en Afrique subsaharienne.
Il a un poids économique considérable sur la
balance des paiements dans la plupart des pays et représente un souci
permanent dans le contrôle des équilibres macro-économiques
puisque la production est largement en deçà des besoins des
populations et le déficit est compensé par des importations
massives [LY, 2001].
Au Rwanda, la promotion de la filière laitière
fait partie des programmes prioritaires retenus, en raison notamment du
rôle important du lait dans le processus de sécurisation
alimentaire. Ainsi, le lait et ses produits dérivés sont des
éléments importants de l'alimentation de la population. Les
laitages améliorent les revenus et apportent, en effet, 18% des
calories, 22% de protéines, 60% de la vitamine B2, 40% de la vitamine A,
68% de calcium [DENIS et al., 1984].
Le troupeau laitier se constitue, en général,
à partir de prêts, de donations, de l'héritage, et d'achat
qui tissent un réseau d'obligations de relations de dépendance,
de subordination, assurent la cohésion des familles et des groupes
sociaux et matérialisent les hiérarchies entre groupes
différents [PAGOT, 1985]. L'époux doit apporter
à la famille de sa future épouse, lors de mariage, une dot en
espèce et en nature constituée d'une vache de haute
potentialité laitière [SHEM, 2004].
En conclusion à cette première partie, afin de
mieux situer le contexte global de la filière laitière
périurbaine de Kigali, l'étude bibliographique donne des
repères sur le développement de la filière laitière
au Rwanda, l'élevage dans l'économie nationale, les
systèmes de production animale et l'importance socio-économique
de l'élevage bovin. Dans la deuxième partie, le cas
spécifique de la filière laitière périurbaine de la
ville de Kigali est analysé afin d'en connaître les
performances.
Deuxième partie
Les performances de la filière laitière
périurbaine de la yille de Kigali (Rwanda).
|
CHAPITRE I: METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
La présente étude, descriptive et transversale, a
été menée sur la filière laitière
périurbaine de la ville de Kigali.
I.1. Cadre théorique et concept d'analyse de la
filière
La filière est une représentation d'un ensemble
différencié et structuré, centré sur un produit
isolable au sein du système économique global [LAURET,
1983]. GRIFFON (1989) indique que la
filière peut être considérée comme une suite de
marché entre l'amont et l'aval. L'étude de filière permet
de rendre compte des relations d'interdépendance qui existent entre les
différents acteurs de la filière [DIEYE, 2003].
En effet, l'analyse de filière est une analyse de tout un système
généré par un produit. Elle consiste à identifier
les agents, les logiques qui les animent, les échanges, leurs
performances en terme de coûts et de revenus et les stratégies
qu'ils développent pour renforcer leurs positions, les mécanismes
de structuration des prix [TERPEND, 1997]. Ainsi, le premier
résultat d'analyse de filière consiste à établir
des comptes de production-exploitation des acteurs [TALLEC et
al., 2005] qui permettent de discuter de la
rentabilité financière à travers des soldes
intermédiaires de gestion et des ratios [DUPLAT, 2005].
Le compte de production permet le calcul de la valeur ajoutée
[TACHER et al., 2003] et le compte d'exploitation ou
compte de résultat sert aux répartitions [TALLEC et
al., 2005].
I.2. Organisation de l'étude
L'étude s'est déroulée en trois phases. La
recherche bibliographique, l'enquête de terrain et échantillonnage
et l'analyse des données.
I.2.1. Recherche bibliographiques
L'accent a été mis sur les thématiques
liées à l'élevage bovin laitier et la filière
laitière. Les recherches ont nécessité la consultation des
fonds documentaires des bibliothèques et d'internet au Rwanda et
à Dakar (Sénégal).
I.2.2. Caractérisation de la zone de
l'étude
La ville de Kigali, capitale du Rwanda se trouve entre 1°
52'43" et 2° 04'19" de latitude Sud et entre 29°58'55" et
30°11'02" de longitude Est.
Le site de la ville est constitué de plateaux et de
collines avec des flancs A pentes souvent raides rendant certaines zones
impropres A un habitat moderne. La population de la ville de Kigali est
estimée en 2009 A 1,500 000 habitants et la superficie est de 730
Km2 [MINALOC, 2010] (Figure 3).
Le cheptel laitier urbain est estimé A 6485 vaches
laitières. Le potentiel laitier est de 8686 litres de lait par jour soit
3 170 495 litres de lait par an. L'effectif du cheptel est estimé A 25
173 bovins [NAS, 2010].
![](Les-performances-de-la-filiere-laitiere-periurbaine-de-la-ville-de-Kigali-Rwanda5.png)
VILLE DE KIGALI
Figure 3: Carte
administrative du Rwanda et la ville de Kigali avec districts
Source: MINALOC, 2010
http://www.1dgalicity.gov.rw/spip.php?article117
(page consultée le 06/12/2010)
I.2.3. Enquêtes de terrain et
échantillonnage
Le stage de terrain a été effectué a
l'Institut Polytechnique de Byumba (Rwanda) dans le
Département de
Gestion et Science du Développement. L'étude de terrain a
duré trois
N
mois, Octobre A Décembre 2010, et a concerné au
total 175 acteurs de la filière. Les fiches d'enquêtes ont
concerné tous les acteurs de la filière (annexe 1).
La méthode employée, est
l'échantillonnage probabiliste à deux degrés: Le choix au
premier degré a concerné les quartiers d'éleveurs et des
ménages;
Le choix au second degré des acteurs de la
filière laitière a permis, au niveau de la production, des
enquêtes réalisées chez 50 producteurs sur une population
de 100 exploitations (50% de taux de sondage) [MAHAMAT, 2005].
Au niveau de la commercialisation, des enquêtes ont été
effectuées auprès de 50 vendeurs de lait frais sur un total de
100 vendeurs exerçant sur le marché. Au niveau de la
transformation, des enquêtes ont concerné 5 transformateurs de
lait frais. Au niveau de la collecte, les enquêtes ont concerné 40
collecteurs. Au niveau de la consommation, les enquêtes ont
concerné au total 30 ménages. Au niveau des acteurs d'appui, des
entretiens ont été menés avec les agents des structures
publiques et privées.
I.2.4. Traitement et analyse des
données.
La collecte des données s'est effectuée au fur
et à mesure de l'évolution de l'étude. Il en est de
même pour le traitement et l'analyse des données. Le logiciel
Excel a servi d'outil pour l'analyse et le traitement des données
recueillies. Pour l'analyse des données économiques, les formules
utilisées sont répertoriées dans l'annexe 2.
I.3. Limites de l'étude
La limite de l'étude se situe surtout au niveau de
l'analyse des marges. En effet, la collecte des données sur les prix du
lait et des produits laitiers n'est pas aisée. Les éleveurs et
surtout les commerçants ont tendance à donner des prix
approximatifs. Cette situation est due à la méfiance
vis-à-vis de l'inconnu. Pour être assez proche des
différents prix fixés, il a fallu effectuer une confrontation de
ceux-ci avec celui indiqué par l'acteur en aval ou en amont et poser de
manière différente les questions relatives au prix. Aussi la
prise des informations financières a été difficile car bon
nombres d'éleveurs et d'autres acteurs de la filière ne
détenaient pas de fiche de suivi ou de cahier de compte pour leur
activité.
CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. Caractéristiques et fonctionnement de la
filière
II.1.1. Caractéristiques de la production
laitière
L'offre locale de lait est saisonnière. La production
laitière moyenne journalière des exploitations de notre
étude est respectivement de 8,4 litres (min:2, max: 23) en saison
sèche (SS) et 12,7 litres (min: 5,5, max: 26) en saison des pluies (SP)
(Tableau V). Tableau V: Saisonnalité de la production
et de la vente du lait
|
Production (litres/jour)
|
Autoconsommation
|
Vente (litres/jour)
|
|
litres/jour
|
%
|
|
Saison sèche
|
8,4 (2-23)
|
1,7 (0,4-4,6)
|
20,0
|
6,3 (1,5-17,25)
|
Saison des pluies
|
12,7 (5,5-26)
|
4,4 (1,2-9,1)
|
35,0
|
7,4 (2,0-15,0)
|
Ces résultats montrent que l'écart entre la
quantité de lait disponible en SS (8,4litres/jour) et celle disponible
en SP (12,7litres/jour) est très remarquable. En comparaison avec les
résultats de CAPMER (2005) (SS: 5,5litre/jour; SP:
8,7litres/jour), on observe une augmentation de la production laitière
journalière. Cet accroissement de la production pourrait s'expliquer par
l'introduction de races exotiques hautes productrices laitières pendant
ces dernières années et les initiatives du programme Girinka.
L'autoconsommation moyenne familiale représente 27,5%
(SS: 20%, SP:35%) de la production totale. L'autoconsommation apparaît
très faible par rapport aux 35% rapportés par NKANKA
(2010) mais supérieur au 25% trouvés par CAPMER
(2007).
II.1.2. Caractéristiques des collecteurs et
gestion du lait collecté
Les enquêtes montrent qu'en fonction du type
d'infrastructures, il existe deux types de collecteurs: les collecteurs
(1) qui utilisent des bicyclettes et les collecteurs
(2) qui utilisent des mobylettes.
La quasi-totalité du lait collecté est
destinée à la vente chez tous les collecteurs. Les collecteurs 1
obtiennent en moyenne 40litres et 36litres de lait/j respectivement en SP et en
SS. Ils travaillent en moyenne 6 jours dans la semaine. Les collecteurs 2
collectent en moyenne 60 litres par jour en SP et 55 litres par jour en SS, et
travaillent en moyenne 5 jours dans la semaine.
II.1.3. Caractérisation des unités de
transformation
Les enquêtes révèlent la présence
effective d'unités de transformation semi-modernes et des unités
de transformation artisanales. La grande majorité des transformateurs
ont pour produit de base le lait frais. Aucune unité n'a
déclaré mélanger le lait de vache et le lait en poudre
dans le processus de transformation. Les enquêtes montrent que la
production du lait caillé, du beurre et du fromage sont seulement faites
par les unités de transformation semi-modernes.
II.1.4. Caractéristiques des circuits
d'approvisionnement
L'approvisionnement en lait et produits laitiers des
marchés de la ville de Kigali se fait à travers de deux types
d'offres d'origines différentes (Figure 4). Le premier
groupe concerné l'offre locale qui comprend le lait frais ou cru, le
beurre, le yaourt, le fromage, le lait pasteurisé et le lait
fermenté entier. Le lait local suit deux circuits différents: le
circuit formel qui va du producteur en passant par les laiteries modernes avant
de parvenir au consommateur, et le circuit informel qui quitte du producteur au
consommateur directement ou du producteur à d'autres acteurs. Le second
type est relatif aux importations de lait et produits laitiers et propose une
gamme variée de produits laitiers comme le lait en poudre, le lait UHT,
le yaourt, le fromage, le lait concentré, le beurre et la crème
fraîche. Ces produits suivent un circuit long d'approvisionnement.
II.1.5. Identification des acteurs
Les acteurs de la filière périurbaine sont
regroupés en deux groupes selon leurs fonctions. Les intervenants dans
les fonctions de production et d'échange sont: les producteurs laitiers,
les transformateurs, les collecteurs vendeurs, les distributeurs et les
consommateurs. Les acteurs assurant des fonctions de facilitation par un
soutien et un appui-conseil à la filière sont: l'Etat, les
privés (vétérinaires privés, fournisseurs intrants,
Organismes Non Gouvernementaux, Vétérinaires Sans
Frontières, etc....) et les structures de crédit (BRD, BPR,
etc.).
LF
![](Les-performances-de-la-filiere-laitiere-periurbaine-de-la-ville-de-Kigali-Rwanda6.png)
Collecteur Vendeur
LF, B et F
Revendeurs détaillants
Laiterie Moderne Inyange, Rubirizi
LFE, LFP
LFP, B et F, YG
Distributeurs ou Détaillants
Supermarchés, Buvettes, Boutiques du quartier et
autres
Demi-grossistes
LP, B et F,
|
|
Importateurs grossistes Transformateurs
industriels (Nestlé) Autres importateurs
(Coopératives,....)
|
Producteurs locaux Associations,
coopératives, individuels
|
|
|
|
Consommateurs
|
LF: Lait Frais, LFE: Lait
Fermenté Entier, LFP: Lait Frais
Pasteurisé, LP: Lait en Poudre, B et
F: Beurre et Fromage, YG: Yaourt
Figure 4: Circuits d'approvisionnement de la
ville de Kigali en lait et produits laitiers
II.1.6. Analyse technique de la production et de la
transformation du lait II.1.6.1. Technique de production de lait
frais
II.1.6.1.1. Alimentation et abreuvement
Les animaux des fermes de la ville de Kigali sont confiés,
pendant toute l'année, à un
berger qui est payé 1000 Francs rwandais
(Frs)/tête. Les animaux sont conduits le matin à la place de
rassemblement pour se rendre à 8heures au pâturage et retourner
à 18heures pour recevoir en complémentation des concentrés
distribués, une fois par jour. La complémentation dure 9 mois de
Janvier à Septembre et se fait à raison de 5 kg/jour de tourteau,
au prix de 100 Frs/kg, de 5 kg/jour de drèche fraîche de brasserie
à 60 Frs/kg. L'abreuvement se fait au puits ou avec l'eau de robinet au
coût d'abreuvement de 50 Frs/tête.
II.1.6.1.2. Composition de troupeau laitier et traite de
lait
L'effectif moyen du troupeau est de 12 #177; 4 têtes et
comprend un noyau laitier de 5#177;2 vaches laitières. Ces vaches
produisent 8,4 à 12,7litres/jour. La traite est réalisée
manuellement par les bergers, deux fois par jour (matin et soir). Avant le
début de la traite, les bergers se lavent les mains avec de l'eau propre
et du savon et nettoient aussi les trayons. Le lait recueilli est ensuite
transvasé dans une casserole et subit une pasteurisation basse au bois
de chauffe. Une partie du lait de la traite du soir est autoconsommée et
l'autre partie est vendue au voisinage.
II.1.6.1.3. Contrôle de qualité pour
satisfaire un marché exigeant
La qualité sanitaire des produits proposés est
l'un des déterminants de la consommation du lait [HIMA,
2005]. Pour répondre aux attentes des consommateurs, les
transformateurs adoptent certaines règles d'hygiènes et
procédés de transformation. Le contrôle de la
qualité de la matière première est fréquent chez
les transformateurs de lait local.
Ces transformateurs adoptent l'un ou l'autre des
procédés suivants: test de l'odorat, test d'observation ou test
de dilution.
II.1.6.2. Technique de transformation de lait
fermenté entier
Le lait fermenté entier est obtenu par un
procède technique de transformation utilisant l'action des ferments
présents naturellement dans le lait. Le lait est ensuite
déposé dans un endroit humide et frais pour son incubation
pendant 6 heures et sa coagulation.
En effet, pour mieux écouler le lait et produits laitiers,
les acteurs adoptent des comportements et mécanismes de coordination
entre eux.
II.2. Comportements et mécanismes de coordination
des acteurs
Les acteurs de la filière du lait et de produits laitiers
ont adopté des stratégies de pénétration du
marché pour écouler rapidement leurs produits et gagner de
l'argent.
II.2.1. Comportements des acteurs de la
filière
L'étude de comportements s'intéresse à
l'analyse des stratégies des acteurs dans l'établissement des
contrats et des mécanismes de régulation de la filière.
Ainsi, les producteurs commercialisent 72,5% de lait produit.
Pour atteindre les personnes à revenu faible, les vendeurs de lait frais
ont adopté la stratégie de la vente au détail en
introduisant de petites mesures de 0,5l de lait au prix moyen de 120 Frs et la
vente dans les boutiques des espaces stratégiques de la ville ainsi que
les unités de transformation de lait. Les revenus de la vente de lait
sont utilisés pour la satisfaction des besoins de la famille, achat des
intrants, payement de berger, aménagement des infrastructures de la
ferme et autres besoins secondaires.
Dans les élevages à noyaux laitiers de 2
à 3 vaches, le lait est commercialisé durant 6 mois, en saison
des pluies et en saison sèche. Le lait est entièrement
autoconsommé par la famille en saison sèche chaude. Ainsi, du
fait du déficit fourrager qui fait chuter la production laitière,
en saison sèche chaude de juin à septembre, la demande de lait
s'accroit et le prix augmente. Ainsi, certains vendeurs s'adonnent au mouillage
de lait frais par adjonction d'eau, de farine, de liquide tiède. La
perte de confiance des consommateurs pour la mauvaise qualité de lait
peut expliquer leur engouement pour le lait en poudre importé. C'est
ainsi que les personnes à revenu élevé, réduisent
leurs demandes de lait frais du fait de la qualité de lait et se
rabattent sur les marques déposées de lait en poudre comme le
Nido®, etc..... Les comportements similaires ont été
observé par KABORE (2006) et OUMAR (2009)
respectivement dans le cas de la filière laitière locale
de Bobo-Dioulasso et la filière laitière périurbaine
d'Abéché.
II.2.2. Mécanismes de coordination des
acteurs
L'approvisionnement en lait et produits laitiers du
marché de Kigali a permis de créer des relations pour faciliter
les échanges de flux monétaires, de produits et des informations
entre les acteurs. Les relations concernent des acteurs d'un même segment
économiques mais également des acteurs de l'amont et de
l'aval.
II.2.2.1. Coordination horizontale
Les organisations professionnelles et d'interprofession
(association, coopérative) pour la défense
d'intérêts des acteurs sont présentes, mais leurs
rôles restent peu perceptibles par tous les acteurs.
II.2.2.2. Coordination verticale
Les échanges entre les acteurs de la filière sont
organisés dans le cadre des marchés par le système des
prix et les relations d'échanges.
II.2.2.2.1. Système des prix
La coordination marchande par le système des prix est
difficile à mettre en oeuvre dans les pays en voie de
développement ou le fonctionnement des marchés n'est pas souvent
approprié. Les prix de l'équilibre de marché
s'établissent selon la loi de l'offre et de la demande sans tenir compte
des coûts de production, de transformation et de collecte. La situation
similaire a été observée dans le cas de la filière
laitière périurbaine d'Abéché [OUMAR,
2009].
II.2.2.2.2. Relations d'échanges entre
acteurs
Les échanges entre les acteurs se font dans un cadre
contractuel informel. Les échanges reposent, essentiellement, sur la
confiance réciproque forgée à la suite de nombreuses
opérations de transactions. Les producteurs développent avec les
transformateurs et les consommateurs des réseaux de relations sociales
de fidélisation pour écouler leurs produits. Des relations
sociales similaires ont été observées dans le cas de la
filière périurbaine d'Abéché [OUMAR,
2009].
II.3. Résultats économiques et formation
des prix
L'analyse des performances économiques permet d'aboutir
à la formation des prix, des coûts et des marges. Le compte de
résultat a été élaboré en considérant
une année comme cycle d'exploitation.
II.3.1. Variation des prix selon la saisonnalité
de l'offre locale
L'offre locale de lait est saisonnière. Les prix se sont
construits sur la rareté du produit liée à la
saisonnalité et non sur le coût de production.
Les prix augmentent quand l'offre de lait devient très
faible en SS puis chutent avec la surproduction en SP (Tableau VI). Ces prix
suivent la loi de l'offre et de la demande.
Tableau VI: Saisonnalité des prix du lait
et produits laitiers
Produits
|
Prix d'achats (Frs)
|
Prix de vente (Frs)
|
|
SP
|
SS
|
SP
|
SS
|
Lait frais (litre)
|
150#177;70
|
250#177;70
|
200#177;70
|
300#177;70
|
Lait local pasteurisé (litre)
|
500#177;70
|
600#177;70
|
650#177;70
|
550#177;70
|
Lait fermenté
|
|
|
400#177;35
|
450#177;35
|
Lait UHT (1litre)
|
850#177;35
|
900#177;35
|
900#177;141
|
1100#177;141
|
Fromage (1 kg)
|
2000#177;141
|
2200#177;141
|
2200#177;350
|
2500#177;350
|
II.3.2. Formation des prix
En considérant les prix d'achat et de vente ainsi que
les marges bénéficiaires de chaque acteur et dans
différentes zones du pays, chaque acteur réalise une marge
positive comme le montre le tableau VII.
Tableau VII: Formation des prix et
répartition des revenus (en Frs) entre
différents acteurs
Prix
|
Byumba
|
Kajevuba
|
Umutara
|
|
Achat
|
Vente
|
Marge
|
Achat
|
Vente
|
Marge
|
Achat
|
Vente
|
Marge
|
Producteur
|
|
150
|
|
|
110
|
|
|
90
|
|
Colporateur
|
150
|
180
|
30
|
110
|
130
|
20
|
90
|
105
|
15
|
Centre de collecte
|
180
|
220
|
40
|
130
|
160
|
30
|
105
|
125
|
20
|
Collecteur
|
|
|
|
|
|
|
125
|
155
|
30
|
Comptoir (client)
|
220
|
280
|
60
|
160
|
220
|
60
|
155
|
235
|
80
|
II.3.3. Performances de la production de lait
frais
La production laitière d'un troupeau moyen est de 8,4
litres/jour en saison sèche, 12,7 litres/jour en saison des pluies.
L'autoconsommation familiale représente 20% et 35% respectivement en
saison sèche et pluvieuse. La quantité de lait vendue est de 2
466 litres/an pour un chiffre d'affaires (CA) annuel de 483 300Frs, la marge
brute est de 421 900 Frs soit 87,2% du CA, la valeur ajoutée est de 403
900Frs et la capacité d'autofinancement est de 264 013Frs (Tableau
VIII).
Tableau VIII: Compte de résultat d'un
producteur moyen du système de production semi- intensif
périurbain de la ville de Kigali.
Rubriques
|
Unités
|
Quantité
|
Prix Unitaire (Frs)
|
Prix Total (Frs)
|
Produits
|
|
|
|
|
|
Lait vendu
|
|
|
|
|
Litre (SP)
|
1332
|
150
|
199 800
|
|
Litre (SS)
|
1134
|
250
|
283 500
|
|
Total
|
2466
|
|
483 300
|
|
Lait auto
consommé
|
|
|
|
|
Litre (SP)
|
800
|
150
|
120 000
|
|
Litre (SS)
|
302
|
250
|
75 500
|
|
Total
|
1102
|
|
195 500
|
Total du lait frais produit
|
|
|
|
678 800
|
Charges Variables (CV)
|
|
|
|
|
Abreuvement
|
Mois
|
8
|
1500
|
12 000
|
Alimentation
|
Mois
|
8
|
4500
|
36 000
|
Salaire du berger
|
Mois
|
12
|
5500
|
66 000
|
Energie (Bois de chauffe)
|
Jour
|
360
|
50
|
18 000
|
Coût de la main d'oeuvre
|
Mois
|
12
|
5625
|
67 500
|
Soins du troupeau
|
Année
|
1
|
4000
|
4 000
|
Savon
|
Semaine
|
52
|
150
|
7 800
|
Entretien et réparation
|
Mois
|
8
|
200
|
1 600
|
Total CV
|
|
|
|
212 900
|
Charges fixes (CF)
|
|
|
|
|
Dotations aux Provisions (3% CV)
|
|
|
|
6 387
|
Dotations aux Amortissements
|
|
|
|
44 577,78
|
Total CF
|
|
|
|
50 964,78
|
Total charges (CV+CF)
|
|
|
|
263 864,78
|
Marge Brute
|
|
|
|
421 900
|
Valeur Ajoutée
|
|
|
|
403 900
|
Excèdent Brut d'Exploitation
|
|
|
|
270 400
|
Résultat d'Exploitation
|
|
|
|
219 435,22
|
Capacité d'autofinancement
|
|
|
|
264 013
|
Le tableau VIII montre que la vente du lait frais a permis au
producteur de créer un résultat de 219 435,22 Frs soit 18
286,27Frs/mois. Le revenu généré permet d'amortir les
charges. On relève que 2% de producteurs ont affirmé
achèter des animaux avec de l'argent issu de la vente du lait. Aussi, la
richesse créée contribue à valeur d'environ 83% au chiffre
d'affaire. Le seuil de rentabilité est de 91 092Frs. La durée
à laquelle le producteur devient bénéficiaire est de 2
mois et 7jours. Plus cette durée est atteinte rapidement dans l'exercice
plus la sécurité est importante pour le producteur. En effet, le
pourcentage du chiffre d'affaires réalisé au delà du seuil
de rentabilité est de 81%.
L'analyse de la structure des coûts montre des charges
fixes et des charges variables respectivement de 9% et 91% du total des
charges. Les principaux postes de dépenses sont
représentés par le coût d'opportunité de la main
d'oeuvre (28,78%) pour un temps de travail de 4 heures/jour, le salaire du
berger (28%) et l'alimentation du bétail (15,40%) (Figure 5).
![](Les-performances-de-la-filiere-laitiere-periurbaine-de-la-ville-de-Kigali-Rwanda7.png)
Figure 5: Ventilation des charges pour un
producteur moyen.
II.3.4. Collecte et transport du lait
Les charges totales sont évaluées à 3 131
758 Frs chez le collecteur 1 et à 4 960 886 Frs chez le collecteur 2. Le
collecteur 2 présente les charges les plus élevées. Ces
charges sont couvertes essentiellement par les dotations aux amortissements du
matériel de transport, la main d'oeuvre, achat de carburant, etc...
La valeur ajoutée est de 641 640 Frs chez le collecteur
1 et de 704 040 chez le collecteur 2. La capacité d'autofinancement est
de 310 794 Frs et 260 173,20 Frs respectivement chez le collecteur 1 et 2
(Tableau IX). Le seuil de rentabilité est de 964 041,88 Frs chez le
collecteur 1 et 2 510 696,61 Frs pour le collecteur 2. La durée à
laquelle les collecteurs deviennent bénéficiaires est de 3 mois
et 5 mois respectivement pour le collecteur 1 et 2. La durée longue pour
le collecteur 2 est due à ses charges les plus élevées. En
effet, le pourcentage du chiffre d'affaires réalisé au
delà du seuil de rentabilité est de 71% chez le collecteur 1 et
51% chez le collecteur 2. Ces résultats montrent que l'activité
de collecte de lait est très rentable surtout pour le collecteur 1.
Tableau IX: Compte de résultat chez les
collecteurs
Rubriques
|
Collecteur 1
|
Collecteur 2
|
Produits
|
|
|
Vente de lait (SP)
|
1 785 600
|
2 678 400
|
Vente de lait (SS)
|
1 607 040
|
2 455 200
|
Total Produits
|
3 392 640
|
5 133 600
|
Charges Variables (CV)
|
|
|
Achat de lait (SP)
|
1 440 000
|
2 160 000
|
Achat de lait (SS)
|
1 296 000
|
1 980 000
|
Carburant
|
|
264 960
|
Frais de reparation
|
25 200
|
42 000
|
Entretien des bidons
|
12 000
|
24 000
|
Achat de petit materiel
|
15 000
|
24 600
|
Charges personnel
|
240 000
|
300 000
|
Total CV
|
3 028 200
|
4 795 560
|
Charges fixes (CF)
|
|
|
Imprévus (3% CV)
|
90 846
|
143 867
|
Dotations aux Amortissements
|
12 712,12
|
21 458,87
|
Total CF
|
103 558
|
165 326
|
Total charges (CV+CF)
|
3 131 758
|
4 960 886
|
Marge Brute
|
656 640
|
993 600
|
Valeur Ajoutée
|
641 640
|
704 040
|
Excèdent brut d'exploitation
|
401 640
|
404 040
|
Résultat d'exploitation
|
298 082
|
238 714,33
|
Capacité d'autofinancement
|
310 794
|
260 173,20
|
II.3.5. Transformation de lait fermenté
entier
Les unités de transformation artisanale transforment
des volumes de lait frais estimés à 60 litres/jour en saison des
pluies et de 35 litres/jour en saison sèche, aux prix d'achat respectifs
de 150 Frs/litre et 250 Frs/litre. Le lait fermenté entier est vendu au
prix de 400 Frs/litre en saison des pluies et 450 Frs/litre en saison
sèche.
La valeur ajoutée est de 2 897 800 Frs,
l'excédent brut d'exploitation est de 2 330 800 Frs, le résultat
d'exploitation est de 2 178 011,88 Frs et la capacité d'autofinancement
à la fin de l'exercice est de 2 190 724 Frs (Tableau X). Le ratio de
rémunération du travail est de 6,21%. Le ratio indique le poids
du facteur travail dans le revenu. Un ouvrier reçoit 6,21 Frs pour
générer 100 Frs de revenu. Le ratio de rémunération
de l'unité est de 75%. Le ratio montre que le transformateur est capable
de financer sa propre activité à hauteur de 75% des revenus
générés. Le ratio de productivité est de 41,39%,
cela signifie que la richesse créée contribue à valeur
d'environ 41,39% au chiffre d'affaires.
Le ratio de rémunération du capital est de 1%.
Le ratio montre que pour gagner 100 Frs, le transformateur investit 1 Frs. Le
faible investissement au début de l'activité constitue une bonne
stratégie. Cependant, l'unité de transformation va
nécessiter dans l'avenir davantage d'investissements pour son expansion
et son développement.
Le seuil de rentabilité est 458 862,56 Frs, et la
durée à laquelle ce seuil est atteint est de 23jours. Cette
durée montre que la sécurité financière est
importante pour le transformateur car elle est atteinte rapidement au cours de
l'exercice
Tableau X: Compte de résultat d'une
unité artisanale de transformation de lait fermenté
Rubriques
|
Quantité
|
Prix Unitaire (Frs)
|
Prix Total (Frs)
|
Produits
|
|
|
|
Lait fermenté(SP)
|
8500
|
400
|
3 400 000
|
Lait fermenté (SS)
|
8000
|
450
|
3 600 000
|
Total lait fermenté
vendu
|
16 500
|
|
7 000 000
|
Charges Variables (CV)
|
|
|
|
Achat de lait frais (SP)
|
8500
|
150
|
1 275 000
|
Achat de lait frais (SS)
|
8500
|
250
|
2 125 000
|
Achat de glace
|
1000
|
35
|
35 000
|
Salaires mensuels
|
12
|
15000
|
180 000
|
Location mensuelles
|
12
|
20000
|
240 000
|
Emballage
|
8500
|
40
|
340 000
|
Entretien équipement
|
12
|
750
|
9 000
|
Frais de distribution
|
12
|
11500
|
138 000
|
Eau (jour)
|
360
|
420
|
151 200
|
Frais carburant (/litres)
|
200
|
880
|
176 000
|
Total CV
|
|
|
4 669 200
|
Charges fixes (CF)
|
|
|
|
Dotations aux provisions (3% CV)
|
|
|
140 076
|
Dotations aux amortissements
|
|
|
12 712,12
|
Total CF
|
|
|
152 788,12
|
Total charges (CV+CF)
|
|
|
4 821 988,12
|
Marge Brute
|
|
|
3 413 800
|
Valeur Ajoutée
|
|
|
2 897 800
|
Excédent brut d'exploitation
|
|
|
2 330 800
|
Résultat d'exploitation
|
|
|
2 178 011,88
|
Capacité d'autofinancement
|
|
|
2 190 724
|
II.3.6. Structuration du prix moyen de vente, du
coût et de la marge par litre II.3.6.1. Production de lait
frais
Le coût moyen de production de lait frais et de sa
distribution est de 75 Frs/litre de lait et la marge réalisée est
de 125 Frs/litre de lait vendu au prix moyen de vente de 200 Frs/litre (Figure
6).
II.3.6.2. Transformation de lait fermenté
entier
Le coût de transformation du lait fermenté entier
est 265 Frs/litre. Le prix de vente moyen est de 425 Frs/litre et la marge
réalisée est de 160 Frs/litre (Figure 6). Le coût de
transformation reste très faible par rapport au coût trouvé
(350 Frs/litre) par CAPMER (2007).
![](Les-performances-de-la-filiere-laitiere-periurbaine-de-la-ville-de-Kigali-Rwanda8.png)
Figure 6: Structure du prix moyen de vente, du
coût et de la marge par litre II.3.7. Consommation du lait et
produits laitiers
Les consommateurs de la ville de Kigali enquêtés
sont à 65% des femmes et 35% des hommes. Les consommateurs sont des
commerçants (35%), des fonctionnaires (15%), des ouvriers (25%), des
ménagères (15%) et des élèves (10%) (Figure 7).
![](Les-performances-de-la-filiere-laitiere-periurbaine-de-la-ville-de-Kigali-Rwanda9.png)
Figure 7: Consommation du lait et produits
laitiers.
Chapitre III. Recommandations
Eu égard aux nombreuses contraintes et
difficultés que rencontrent les acteurs de la filiOre laitière
périurbaine de Kigali, des recommandations peuvent être
formulées à l' endroit des décideurs politiques,
operateurs de la filiOre et organismes de développement.
III.1. Recommandations aux décideurs
politiques
Les décideurs politiques pourraient appuyer les acteurs
dans:
? le développement d'un programme d'insémination
artificielle et de croisement entre les races locales (Ankolé) et les
races à haute potentialité génétique;
? l'adaptation du contrôle laitier au respect des normes de
qualité et d'hygiène (traite du lait, matériel, gestes,
etc.....);
? le renforcement des projets de construction des centres de
collecte de lait;
? le renforcement d'une politique d'élaboration des
mesures d'accompagnement des acteurs au travers du micro financement de fonds
de roulement;
? le renforcement d'un cadre institutionnel d'organisation des
acteurs de l'aval et de l'amont de la filière au sein d'une profession
et entre les professions.
III.2. Recommandations aux organismes de
développement
Dans le cadre de leur appui-conseil au renforcement des
qualifications des acteurs de la filiOre, les organismes de
développement pourraient introduire, informer et former les acteurs sur
la gestion technico-économiques et financiOre, et la maîtrises des
coûts d'exploitation.
La formation des éleveurs devrait porter non seulement
sur les bonnes pratiques d'élevage visant à assurer la
sécurité sanitaire des denrées d'origine animale, mais
aussi sur les techniques d'ensilage, la culture fourragOres et les techniques
de séchage de fanes de légumineuses et de résidus de
récolte.
Conclusion
Le développement durable de la filière
laitière locale est une opportunité pour l'augmentation de la
production et le soutien d'une dynamique économique
génératrice de revenus et contribuant à la
stratégie de sécurité alimentaire durable en
protéines animales.
Les performances économiques des acteurs sont fonction
de la saisonnalité de l'offre, mais la production laitière en
continuité nécessite une utilisation de plus en plus importante
de facteurs de production. Les indicateurs des performances des acteurs
montrent que la production laitière dans les zones périurbaines
de la ville de Kigali est une activité très rentable et peut
assurer un approvisionnement correct et régulier de la ville pour
satisfaire la demande des consommateurs si les coûts sont bien
maîtrisés.
Les coûts en réduisant les marges, pourraient
même à terme compromettre l'augmentation de l'offre locale en
lait. Les coûts sont liés à l'utilisation des intrants, la
rémunération du personnel, aménagement des infrastructures
de la ferme, etc.... Cette situation impose aux acteurs la maîtrise des
coûts en instaurant une gestion saine et une adaptation des
systèmes de production.
En effet, pour une meilleure rentabilité de la
filière périurbaine de la ville de Kigali, seul un changement de
comportement des acteurs pourrait influer plus positivement leurs performances
économiques. Pour ce faire, les acteurs doivent développer des
stratégies concourant à leur structuration socioprofessionnelle
plus dynamique. Les mesures d'accompagnement doivent prendre en compte la
formation des acteurs sur la gestion technico-économique et l'appui en
matière de microcrédits pour la constitution de fonds de
roulement.
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[En ligne]
Accès internet
http//www.repol.info/IMG/pdf/MemoireKaboreOusmane.pdf.
(Page consultée le 28/12/2010).
3. TALLEC F. et BOCKER L., 2005.
L'approche filière, analyse financière. Rome: FAO,
EASYPOL [En ligne] Accès internet
http://www.fao.org/tc/easypol,
(page consultée le 29/12/2010).
Annexes
Annexe 1:
QUESTIONNAIRE D'ENQUETES DES ACTEURS DE LA FILIERE
LAITIERE PERIURBAINE DE LA
VILLE DE KIGALI
Partie 1: Audit des élevages laitiers
I. Identification:
N° : Date :.../.../.../
1. personne enquêtée: Nom et prénoms: ... 2
Sexe:[ ]; Age: I_ I :
3. Village/Secteur/District.....................
5. Propriétaire [] berger [ ]chef de famille[ ]fils[
]autre : ..............Activités secondaires. .........
6. Cultive t- il ? OUI ou NON Si OUI, Quoi? Quantité
R:...... Superficie : .......
7. Devenir des produits récoltés:
Autoconsommation: Quantité? Vente Quantité? Quel marché?
Pourquoi?
8. Avez - vous acheté des animaux cette année avec
l'argent du mil?
9. Niveau d'instruction:
10. Etat civil: marié / veuf (ve)/ divorcé/
célibataire/ autre
11. Effectif des membres de la famille:..... adultes
:................. enfants:...................
12. Comment avez-vous acquis vos animaux? Héritage l_ I;
Achat I_ I; confiage I_ I; Doni
13. Main d'oeuvre familiale: .nombre d'Actifs: Main d'oeuvre
salariée (berger) quel est le montant du salaire ? 14. Êtes- vous
membre d'une organisation d'éleveurs?
II. Structure, composition du troupeau
15. Quel est l'effectif du troupeau ? 16. Quel est le nombre de
femelles reproductrices ?
III. Alimentation:
17. Pâturage naturel + complémentation; OUI [ ]; ou
NON [ ]: 18. Citez les aliments de complément ? Quantité
distribuée/jour: fréquence de distribution /jour: prix au
Frs/Kg
IV. Abreuvement: 19. Sources: Mare
/Puits fréquences d'abreuvement /jour: Coût d'abreuvement/
jour:.......................
V. Traite de lait: 20. Qui fait la traite des
vaches ? Homme [ ] ; femme [ ]; Enfant [ ]
21. Existe t- il un programme de maîtrise de la
reproduction ? Si oui lesquels?
22. Nombre de traites par jour: Matin; Midi; soir ;
23. Quantité totale de lait traite par jour:
................................. litres de lait/ jour ;
24. Quantité de lait produite par vache et par jour: En
saison des pluies: En saison sèche:
VI. Hygiène de la traite 25. Quels
types de récipients utilisez-vous pour traire les vaches ?
26. Lavez-vous les récipients de la traite ? Avant la
traite? Après la traite? Avec quoi?
27. Lavez-vous les mains avant la traite ? OUI ou NON
28. Lavez-vous les trayons ? OUI ou NON
29. Quels types de récipients utilisez-vous pour stocker
le lait cru ?
30. Utilisation du lait produit à la ferme:
Autoconsommation: Vente:...... Prix:.........
31. Avez-vous acheté des animaux avec l'argent du lait?
OUI ou NON Si OUI Combien?
VIII. Santé animale: 32.
Faites vous de traitements préventifs contre les parasites? 33.
Vaccinez-vous vos animaux? 34. Qui soigne vos animaux malades?
IX. Bâtiments
35. Quel est le type de bâtiment? Enclos [ ]; Hangar; [ ];
Case; [ ];
Partie 2: Enquête Transformateurs: Unités
artisanales
I. Structuration: 36. En quelle année
avez-vous démarré l'activité de transformation et la vente
de lait ? 37. Quel est son statut juridique ? Individuel [ ]; Familial [ ]; GIE
[ ]
38. Travaillez-vous avec d'autres personnes ? Qui sont-ils?
Quelles sont vos relations?
II. Production des produits laitiers
39. Quelles techniques de contrôle de la qualité du
lait avant transformation ?
40. Quels types de produits laitiers produisez-vous? et Quelles
sont les quantités par jour ?
41. Quelles matières premières utilisez-vous ?
42. Le lait de vaches provient-il de votre troupeau? Oui [ ] ;
on [ ] ;
Achat du lait
43. Quels sont vos fournisseurs et les types de relations que
vous vous entretenez? Quelles sont les quantités fournies par jour?
44. Quel est le prix d'achat du litre du lait? Vente
Produits laitiers
45. Quelles sont les quantités de produits laitiers
vendus par jour et leurs prix ? Investissement et fonctionnement
46. Citez les matériels utilisés et leurs prix
respectifs ?
Matériel ou équipement: Prix
:........................ Frs
Et décrivez les procédés de transformation
utilisée pour les produits laitiers?
III. Commercialisation
47. Dans quel endroit vendez- vous vos produits? Quelles sont
vos relations avec clients ?
48. Quelles sont les quantités vendues? et Quels sont les
prix de vente ?
49. Tenez-vous des fiches de comptabilité de votre
activité? Oui [ ]; Non [ ] ;
IV. Gestion économique et Bilan de
l'activité
50. Indiquez la nature de chaque investissement
réalisé: Achat équipement/matériel. .. Coût
unitaire: ... Coût total: Dépenses de fonctionnement: Coût
unitaire: Coût total:
51. Quelles sont vos recettes des différents produits?
Journalières: Mensuelles:
52. Quelles utilisations faites-vous de vos revenus?
........................................ Partie 3: Enquête
Collecteurs/Transporteurs du lait
53. En quelle année avez-vous démarré l"
activité de transport du lait ?
54. Quelles sont vos relations avec les producteurs et les
consommateurs ?
55. Expliquez comment travaillez-vous ?
56. Est-ce que cette activité constitue votre seule
occupation toute l'année: Oui [ ] non [ ] Si NON, combien de mois
travaillez-vous?
57. A quelle période précise de l'année
transportez-vous du lait? Vos autres occupations ?
58. Comment travaillez-vous le jour? 59. A quelle heure
quittez-vous le village/ville ?
60. Etes - vous originaire d'un des villages? Lequel ?
61. Combien de litres de lait transportez-vous par jour ?
62. Quelle est la quantité totale de lait vendue par jour
? 63. Quelle est la somme totale gagnée par jour?
64. Quel est le nombre de villages/Secteur avec lesquels vous
travaillez ?
65. Quelles sont vos relations avec les producteurs?
66. Quelles utilisations faites-vous de vos
rémunérations en nature ?
67. A qui appartient le moyen de transport que vous utilisez?
Partie 4: Enquête Consommateurs du lait et des
produits laitiers
I. Consommation
68. Préférez-vous du lait frais à cause du
prix? ou bien de la qualité ? Quelle quantité de lait frais
consommez-vous par jour? (matin; midi; soir)
69. Quel est le prix du litre du lait frais?
70. Quels types de lait en poudre aimerez-vous consommer?
71 Quantité consommée par jour (matin ;midi ;soir)
Prix :.............
72. Citez les types de produits laitiers que
vous préférez acheter? Prix...................... 73
Quantité consommée/jour (matin; midi ;soir)
Annexe 2: Les formules utilisées pour
l'analyse des données économiques
·. Analyse de Compte de
Résultat
> Charges Total = Charges Fixes (CF) + Charges Variables
(CV)
> Chiffres d'Affaires de la période (CA) = Prix
Unitaire de Vente x Quantités de Produits Vendus
> Marge Brute (MB) = CA -- Achat Matières
Premières
> Valeur Ajoutée (VA) = MB -- Consommation
Intermédiaire
> Excèdent Brut d'Exploitation (EBE) = VA - Charges
Personnel (CP)
> Résultat d'Exploitation (RE) = EBE - Dotations aux
Amortissements et aux Provisions
> Capacité d'Autofinancement (CAF) = RE + Dotations aux
Amortissements
·
· Calcul de Ratios (%)
> Ratio de rémunération du travail = CP/VA
> Ratio de rémunération du Capital = Dotations
Amortissements/VA
> Ratio de rémunération de l'entreprise =
CAF/VA
> Ratio de productivité = VA/CA
+ Calcul de Seuil de Rentabilité et Indice
d'Efficience
> Marge sur Cout Variable (M/CV) = CA-CV
> Seuil de Rentabilité (S de R) = (CF
x CA)/ M/CV
> Date du S de R = (SR x 360 jours)/ CA
> Indice d'Efficience (IE) = [(CA - SR) /
CA]* 100
![](Les-performances-de-la-filiere-laitiere-periurbaine-de-la-ville-de-Kigali-Rwanda10.png)
Les performances de la filière laitière
périurbaine de la ville de Kigali (Rwanda).
The performances of the periurban dairy
sector of
the city of Kigali (Rwanda).
RESUME
L'approvisionnement en lait et produits laitiers des
marchés de la ville de Kigali se fait à travers de deux types
d'offres d'origines différentes. Le premier groupe concerné
l'offre locale qui suit deux circuits différents: le circuit formel qui
va du producteur en passant par les laiteries modernes avant de parvenir au
consommateur, et le circuit informel qui quitte du producteur au consommateur
directement ou du producteur à d'autres acteurs. Le second type est
relatif aux importations de lait et produits laitiers qui un circuit long
d'approvisionnement. Dans le système périurbain, le lait est
autoconsommé (27,5%) et commercialisé (72,5%). Le coût
moyen de production de lait frais et de sa distribution est de 75 Frs/litre de
lait et la marge réalisée est de 125 Frs/litre de lait vendu au
prix moyen de vente de 200 Frs/litre. Les unités de transformation
artisanale transforment des volumes de lait frais estimes à 60
litres/jour en saison des pluies et de 35 litres/jour en saison sèche,
aux prix d'achat respectifs de 150 Frs/litre et 250 Frs/litre. Le lait
fermenté entier est vendu au prix de 400 Frs/litre en saison des pluies
et 450 Frs/litre en saison sèche. Le coût moyen de transformation
est de 265 Frs/litre de lait et la marge réalisée est de 160
Frs/litre de lait vendu au prix moyen de vente de 425 Frs/litre.
La consommation moyenne de lait frais est de 1,5 litre/jour
pour une dépense moyenne de 300 Frs/jour. Les 75% des consommateurs sont
des commerçants (35%), des fonctionnaires (15%), et des ouvriers
(25%).
Mots clés: Kigali- lait-
Filière laitière
périurbaine- coûts-marges-performances.
Dr Pascal NYABINWA
Tél:
+250785324631/0728324631
E-mail: nyabpas@yahoo.fr
B.P: 804 Kigali-Rwanda
ABSTRACT
The supply of milk and dairy products markets in the city of
Kigali is done through two types of offers from different backgrounds. The
first group concerned the local supply following two different circuits: the
circuit that goes from formal producer through modern dairies before reaching
the consumer, and the informal system that leaves directly from producer to
consumer or producer of other actors. The second type is related to imports of
milk and milk products following a long loop supply. In the periurban system,
milk is self consumed (27,5%) and marketed (72,5%).The average costs of
production of fresh milk and its distribution are of 75 Rwf/liter of milk and
the margin carried out is of 125 Rwf/liter of milk sold with the average costs
of sale of 200 Rwf/liter. The processing units transform 60 liters/day into
rainy season and of 35 liters/day in dry season, respectively purchase prices
of 150 Rwf/liter and 250 Rwf/liter.
Whole fermented milk is sold with the prices of 400 Rwf/liter
in rainy season and 450 Rwf/liter in dry season. The average costs of
transformation are of 265 Rwf/liter of milk and the margin carried out is of
160 Rwf/liter of milk sold with the average costs of sale of 425 Rwf/liter.
The average consumption of fresh milk is 1, 5 liters/day for
an average expense of 300 Rwf in the daytime. 75% of the consumers are
tradesmen (35%), civils servant (15%), and workmen (25%).
Keywords: Kigali-Milk- periurban dairy
sector -costs-margins-performances.