Quant s'envolent les grues couronnées et refrains sous le Sahel ou l'expression de la modernité poétique chez F. Pacéré Titinga( Télécharger le fichier original )par N'golo Aboudou SORO Unversité de Bouaké - Maà®trise 2003 |
Quand s'envolent les grues couronnées et Refrains sous le Sahel sont deux oeuvres porteuses d'un message plus profond que celui que nous venons d'élucider au chapitre précédent. Il ne peut se saisir qu'après une lecture anagogique des deux oeuvres poétiques du poète de Manéga. En effet, la quintessence du "bounvaonlobo" ne peut se livrer en une première lecture. Il en est de même des poèmes aphoristiques1(*)85 de Refrains sous le Sahel. La poésie dans ces deux oeuvres tient à quelques exceptions près, de la poésie tambourinée. Cette poésie médiatisée ainsi que l'appelle ZADI Zaourou, propre à la cour royale du Mogho ne s'adresse qu'à une élite de la société. D'où une lecture spirituelle et mystique pour saisir le message profond qu'elle diffuse. En Afrique, lorsque le tambour ("l'Attoungblan" des Akans, le "Bendré" des Mossé ou le "Tabingue" des Sénoufos) "parle", son message est chargé de signification perceptible à des degrés divers suivant qu'on est "bambin", "fileuse", ou "talon-rugeux". Lorsqu'on appartient à la dernière couche sociale citée, c'est-à-dire, lorsqu'on fait partie de l'élite chez les mossé (nous sommes dans une société gérontocratique) l'effet que produit les phrases sonores du tambour est différent du bonheur qu'elles procurent aux profanes. En effet pour ceux qui constituent l'élite de la société, c'est-à-dire les initiés, "la parole tambourinée" est une véritable révélation. Elle instruit ou donne à réfléchir, au sens métaphysique et spirituel du terme. Contrairement à cette élite, les profanes ne tirent des sons du "tam-tam -parleur" qu'un simple divertissement. Et même si le rythme du tambour émeut certains des profanes, cette émotion ne se limite chez eux qu'à la simple sensation due au plaisir éphémère qu'il leur procure. Nous ne prêterons pas attention, dans ce présent chapitre, à cette émotion passagère des profanes. En revanche, nous nous attèlerons à mettre en relief dans ce chapitre la révélation que constitue la "parole-force" ou "grave" des "tambours sacrés" de Manéga. * 185 YEPRI Léon a dans son oeuvre: Titinga F. PACERE, Tambours Poétiques d'Afrique, écrit que les poèmes dans Refrains sous le Sahel sont aphoristiques. P.49. |
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