I -2.2. Objectifs des phases de prévention et de
préparation de catastrophes
Les phases de prévention et de préparation ont
tous les deux comme principal objectif la réduction des risques de
catastrophes. Elles sont étroitement liées, indissociables et
complémentaires. Mais la nuance réside dans leurs objectifs
spécifiques et le contenu des activités, que nous allons voir
ci-après.
14 SNGRC P 4
15 SNGRC P4
I - 2. 2. a. Objectifs de la phase de
prévention
L'objectif de la phase de prévention est d'exprimer le
concept et l'intention d'éviter complètement les effets
négatifs éventuels par le biais de mesures prises à
l'avance. Cela veut dire qu'elle vise l'adoption de mesures susceptibles
d'éviter la survenance de catastrophes, et par la suite, la
réduction des effets si les premières mesures n'ont pas
été suffisantes.
En d'autres termes, << la prévention a pour
objet de réduire la vulnérabilité des
sociétés aux catastrophes et de remédier aux causes dues
à l'activité humaine 16». Pour ce faire,
elle s'efforce à éviter complètement les effets
négatifs des aléas en prenant de mesures et précautions
prises à l'avance, et permet d'éviter les grandes reconstructions
et de réhabilitations après la catastrophe.
I - 2. 2. b. Objectifs de la phase de
préparation
<< La préparation contre les catastrophes
minimise les effets négatifs d'un aléa grâce à des
mesures de précaution efficaces, permettant de conduire avec
succès les actions de secours d'urgence, la réhabilitation et la
reconstruction. Elle assure, en temps voulu, l'organisation et l'apport
appropriés et efficaces des secours et d'une assistance après la
catastrophe 17». Autrement dit, le but de la
préparation contre les catastrophes est de minimiser les effets
négatifs d'un aléa en prenant des mesures de précaution
efficaces, et d'assurer que l'organisation et la mise en place d'une
réponse d'urgence à la suite d'une catastrophe seront
appropriées, efficaces, et au moment opportun.
De ce fait, l'objectif de la préparation contre les
catastrophes est d'assurer qu'en cas de catastrophes, des systèmes,
procédures et ressources appropriés soient en place pour assister
ceux qui sont affectés par la catastrophe, et pour les mettre en
état de s'aider eux-mêmes.
Ainsi, la préparation aux catastrophes permet de sauver
des vies, de remettre les victimes sur pieds plus rapidement et de
réduire le risque de nouveaux désastres. Elle montre que nous
sommes loin d'être désarmés face aux catastrophes
naturelles.
Notons que la plupart des catastrophes naturelles sont des
événements soudains et prennent les gens par surprise. Même
s'il est difficile de prévenir les risques, on peut limiter l'impact des
catastrophes par la préparation des populations et l'investissement dans
des
16 PNUD, Préparation contre les catastrophes, p
10
17PNUD, Vue générale sur la gestion des
catastrophes, p 69
12
mécanismes de réponses efficaces aux niveaux local,
régional et national en vue de faire face aux catastrophes.
Après avoir vu les objectifs de ces deux phases
précédentes, il est donc nécessaire de détailler le
contenu des activités durant ces phases de prévention et de
préparation.
I -2.3. Les activités dans la phase de
prévention et de préparation de catastrophes I - 2. 3. a. Les
activités dans la phase de prévention
Ayant comme objectif d'éviter complètement
l'impact négatif des aléas, les activités dans la phase de
prévention se focalisent surtout dans l'aménagement. Elles
consistent essentiellement à adopter des mesures visant à
réduire les effets de ces événements pour atténuer
au maximum leur dimension catastrophique. Pour le cas de prévention aux
cyclones, l'adoption des techniques de construction résistant à
la force de vents violents et la promotion de construction stipulant des normes
de résistance aux pressions des vents font partie des activités
de prévention. On peut citer aussi comme exemple la plantation de
brise-vent et la construction de bâtiments sûrs, résistant
au vent comme abris pour la communauté, dans les zones habitées
vulnérables. Dans ce cas, il ne s'agit pas d'empêcher
l'évènement de se produire, mais de réduire les effets
destructeurs qui accompagnent le déchaînement de la nature. Toutes
ces activités doit être accompagnées à l'avance par
la connaissance des aléas et l'évaluation des risques. Il s'agit
de comprendre le risque, en analysant le processus, l'aléa et la
vulnérabilité de la communauté.
Pour le cas de BNGRC, ces activités de
prévention consistent à l'identification des aléas
l'évaluation des risques associés aux aléas, le
développement des mesures pour la réduction de
dégâts potentiels, l'observation des lois et leur application,
ainsi que l'Information, Education, Communication.
I - 2. 3. b. Les activités dans la phase de
préparation
Les activités dans la phase de préparation,
« sont basées sur une solide analyse des risques de catastrophe
et de bonnes liaisons avec les systèmes d'alerte précoce, et
comprend des activités telles que la planification, le stockage de
matériel et de fournitures, la mise en place de mécanismes de
coordination, d'évacuation et de l'information du public, et de la
formation et des exercices sur le terrain » En d'autres termes, les
activités prévues dans le cadre de préparation concernent
surtout les organisations avant l'arrivé d'un aléa, pour que
tout soit prêt le jour de son avènement, et que
la réponse et le relèvement ne pose plus trop de problème
à la communauté.
En outre, l'activité de préparation comporte
aussi des actions spécifiques comme le développement et le test
régulier de systèmes d'alerte, et des plans pour une
évacuation ou pour d'autres mesures à appliquer durant la
période d'alerte à la catastrophe, afin de minimiser les pertes
en vies humaines potentielles et les dommages matériels, ainsi que
l'éducation et la formation de la population menacée.
D'autres activités sont aussi prévues dans le
cadre de préparation aux catastrophes telles que l'établissement
de politiques, de normes, de mesures organisationnelles et de plans
opératoires à appliquer à la suite de l'impact d'une
catastrophe ; les garanties concernant des ressources comme le stockage
d'approvisionnements ainsi que la formation d'équipes d'intervention.
Notons que la préparation contre les catastrophes
comprend deux mesures qui sont les mesures actives et les mesures passives. Les
mesures passives de préparation contre les catastrophes comprennent la
préparation de manuels traitant des désastres, le stockage de
matériel pour les secours, et la création, sur ordinateurs, de
listes de ressources et de personnel. Tandis que les mesures actives de
préparation contre les catastrophes devraient inclure le
développement d'un plan de réponse global, la surveillance des
menaces dues à des aléas, la formation d'un personnel
destiné aux urgences, ainsi qu'une formation des membres des
communautés menacées.
A titre d'illustration, les activités de
préparation aux catastrophes menées par le BNGRC sont la
préparation de plans nationaux, régionaux et locaux de GRC,
l'exercice de simulation sur les alertes, la formation des formateurs en GRC,
le développement et la mise en oeuvre de systèmes d'information
pour appuyer les décisions au niveau communal, le
prépositionnement aux niveaux des zones à risques, la
réhabilitation des magasins de stockages et construction des hangars de
stockages, l'installation des BLU dans les communes à risques, la
distribution des manuels de GRC pour les élèves et guides des
maîtres pour les enseignants, et la distribution des drapeaux cycloniques
dans les communes à risques.
14
Chapitre II : LES STRUCTURES DE GRC A MADAGASCAR: GARANT
DE LA RRC
La mise en place d'un cadre institutionnel légal au
niveau national et local fait partie d'une des conditions de mise en oeuvre et
de l'atteinte des objectifs de la RRC. Pour ce faire, comme nous avons
déjà signalé dès le début, pour le cas de
Madagascar, des structures sont prévues dans la SNGRC, à tous les
niveaux, pour assurer la coordination et la gestion des activités de
GRC. Au niveau communal, c'est le CCGRC qui assure cette mission. Il est donc
le garant de la bonne organisation des phases de prévention et de
préparation de catastrophes au niveau communal.
Ainsi, ce présent chapitre décrit la structure
opérationnelle de la GRC à Madagascar en général,
et au niveau de la commune en particulier, en définissant ses missions,
ses attributions ainsi que son organisation et son fonctionnement tel qu'il est
prévu par la SNGRC.
II - 1. La structure opérationnelle de la GRC
à Madagascar II - 1. 1. Au niveau national
Le Décret n° 2005-866 fixant les modalités
d'application de la loi n° 2003 - 010 du 5 septembre 2003, relative
à la politique nationale de gestion des risques et des
catastrophes stipule dans son article 5 qu' « au niveau
national, la gestion des risques et des catastrophes est assurée par :
le Conseil National de Gestion des Risques et des Catastrophes (CNGRC), organe
stratégique de conception et de supervision ; le Bureau National de
Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC), organe de gestion, de
coordination, de suivi et d'appui du CNGRC18 » . Cela veut
dire que la coordination, la gestion et le suivi des activités relatives
à la GRC à Madagascar est assurée par le BNGRC. Toutes les
autres structures au niveau décentralisées et
déconcentrées, ainsi que les partenaires techniques et financiers
intervenants dans le domaine de la GRC, doivent se référer
à la stratégie et objectifs du BNGRC. Ainsi toutes leurs
activités sur terrain et surtout les modules de formations à
dispenser aux acteurs locaux doivent avoir l'aval du BNGRC.
18 Décret n° 2005-866 fixant les
modalités d'application de la loi n° 2003 - 010 du 5 septembre
2003
Signalons qu'au niveau national, les rôles concernant la
stratégie, la conception et la supervision est à la charge du
Conseil National de Gestion des Risques et des Catastrophes ou CNGRC. Tandis
que la gestion, la coordination, le suivi et l'appui du CNGRC sont
assurées par le BNGRC.
Notons que tous les ministères sectoriels sont aussi
concernés par la GRC, et sont responsables des risques dans leurs
domaines spécifiques et se chargent de toutes les mesures de
prévention et de secours ainsi que des mécanismes d'intervention
en cas de sinistre.
En outre, un organe technique dénommé Cellule de
Prévention et de Gestion des Urgences ou CPGU est créé,
auprès de la Primature. Il a comme mission d'assister le Premier
Ministre, le CNGRC dans l'accomplissement de leurs missions que nous avons
signalées cidessus à savoir la conception, l'élaboration
de stratégie et l'évaluation en matière de gestion des
risques et des catastrophes. La figure ci-dessus nous montre la structure au
niveau central
Figure 2 : Structure de GRC au niveau central
Source : Document de Formation de BNGRC
16
II - 1. 2. Au niveau des Collectivités
Territoriales Décentralisées et des Districts
Pour plus d'éclaircissement, ce même
décret précise dans son article 10 que : « pour les
autres niveaux, les structures territoriales d'intervention, en matière
de gestion des risques et des catastrophes sont : le Comite Provincial de
Gestion des Risques et des Catastrophes, au niveau des Provinces ; le
Comité Régional de Gestion des Risques et des Catastrophes, au
niveau des Régions; le Comité de Gestion des Risques et des
Catastrophes au niveau des Districts ; le Comité Communal de Gestion des
Risques et des Catastrophes, au niveau des Communes ; l'équipe locale de
secours au niveau des Fokontany.19 »
Cela nous montre que pour une meilleure coordination, et dans
le cadre de la politique de la décentralisation en vue de gestion de
proximité, certaines missions et attributions sont
délégués par le BNGRC au niveau des structures locales.
Ainsi à chaque niveau de décentralisation comme les
Régions et les Communes, il est prévu la mise en place de
structure chargée de la GRC. Il en va ainsi de même au niveau de
District qui est une structure déconcentrée de l'Etat central.
Il faut noter que bien que ces structures soient autonomes
dans sa gestion, elles doivent toujours se référer au BNGRC dans
leurs actions, car comme nous avons déjà signalés
ci-dessus, le BNGRC est la structure nationale chargé de la coordination
des activités GRC, ainsi que la promotion de la prévention et de
la préparation au sein de toutes les agences et à tous les
niveaux du gouvernement ainsi qu'aux ONG.
D'ailleurs, il est déjà prévu dans la
mission du BNGRC de soutenir techniquement le plan local pour la GRC, de
fournir des directives, d'organiser la formation et de promouvoir la
préparation des plans en rapport avec les cataclysmes.
Bref, il est le garant de la bonne mise en oeuvre de la politique
et stratégie nationale en matière de GRC.
Nous pouvons voir dans la figure ci-après les
différentes structures chargées de la GRC, à tous les
niveaux à Madagascar.
19 Décret n° 2005-866 fixant les
modalités d'application de la loi n° 2003 - 010 du 5 septembre
2003
Figure 3 : Structure globale de la GRC à Madagascar
STRUCTURE GLOBALE
Niveaux
Communes
Fokontany
Régions
Districts
Central
Conseil National de GRC (CNGRC)
Comité Communal de GRC (CCGRC)
Comité Régional de GRC (CRGRC)
Comité Local de GRC (CLGRC)
Comité GRC de District (CDGRC)
BNGRC
17 00
17 500
1549
1 557
01
119
22
Source : Document de Formation de BNGRC
Comme nous pouvons remarquer dans cette figure, à part
les structures au niveau central qu'est le Conseil National de GRC, dont la
BNGRC est l'organe d'exécution, des structures sont aussi prévues
à mettre en place à chaque niveau.
Ces structures territoriales d'intervention sont
dirigées par le Chef de l'exécutif ou l'autorité
administrative territorialement compétente, et se chargent de la mise en
oeuvre des plans GRC relevant de leurs missions et attributions respectives.
Notons que dans l'accomplissement de ses missions, chaque
comité travail étroitement, à son niveau, avec les
représentants des Ministères sectoriels représentés
par les
18
chefs des Services déconcentrés implantés
dans la circonscription ou leurs représentants, des représentants
des partenaires techniques et financiers implantés dans la
circonscription, ainsi que les représentants des ONG et de la
Société Civile implantés dans la localité.
II - 1. 2. a. Au niveau des Régions
Un comité dénommé CRGRC ou Comité
Régional de Gestion des Risques et des catastrophes est prévu par
la SNGRC à mettre en place au niveau des 22 Régions.
Présidé par le Chef de Région, ce Comité, en vertu
des dispositions de l'article 8.1 de la loi n° 2004 - 001 du 17 juin 2004
relative aux Régions, est chargé d'établir et mettre en
oeuvre le plan régional de GRC, intégrer la GRC dans le processus
du PRD ou Plan Régional de Développement, renforcer les
capacités institutionnelles et de mobiliser les Communes dans la
Prévention, la mitigation des effets des Catastrophes, prendre en charge
l'organisation et la coordination des activités de prévention et
de secours avec le concours du BNGRC.
Figure 4 : Structure de la GRC au niveau Régional
Source : Document de Formation de BNGRC
II - 1. 2. b. Au niveau des Districts
Au niveau des 119 Districts de Madagascar, un comité
dénommé CDGRC ou Comité de District de Gestion des Risques
et des Catastrophes est mis en place. Présidé par le Chef de
District, ce Comité est chargé de travailler en partenariat et en
coordination avec les autres structures de GRC, appliquer les textes de GRC et
les insérer aux Dina de la circonscription, éduquer, informer et
sensibiliser la population sur les conduites à tenir avant, pendant et
après le passage des catastrophes, inventorier les ressources
disponibles et relever les besoins relatifs aux éventuelles catastrophe,
garantir la distribution des dons et en assure le contrôle, constituer
les stocks de prépositionnement, établir un système
d'alerte adapté, et faire les rapports sur la GRC au niveau du District
aux échelons supérieurs.
Figure 5 : Structure de la GRC au niveau de District
Conseil National de GRC (CNGRC)
BNGRC
Comité Régional de GRC (CRGRC)
Comité GRC de District (CDGRC)
Tous les Maires du District
CHEF DE DISTRICT
Bureau permanent dans Bureau District
Tous Services techniques déconcentrés
Comiss AGRI
Comiss WASH
Secteur Privé Société
civile Autres
AUTRES Comiss
Comité Communal de GRC (CCGRC)
Comité Local de GRC (CLGRC)
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Source : Document de Formation de BNGRC
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II - 1. 2. c. Au niveau des Communes
Comme nous avons vu au niveau des Régions et des
Districts, une structure dénommée CCGRC est aussi prévue
à mettre en place au niveau des 1549 communes de Madagascar.
Comme cette structure de GRC au niveau communal est l'objet de
cette étude, nous allons voir dans les détails dans les sections
suivantes son organisation et fonctionnement, ainsi que ses missions et
attributions.
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