1.1.2. Aspects socio-
économiques et démographiques (Agriculture, pêche et
élevage)
L'aire géographique constituant la zone de santé
d'Uvira, faisant partie de la zone administrative du territoire d'Uvira,
entité dans laquelle nous avons mené nos investigations
compte 23 1379 habitants. (Rapport BCZS-Uvira,
2009).
La population actuelle d'Uvira est
hétérogène, mais la majorité est
constituée des Bavira, des Bafuliru, d'autres tribus originaires de la
province du Sud-Kivu et de tout l'ensemble du pays, dont des Babebes, des
bashis, des Baregas, etc. sont minoritaires.
En ce qui concerne les activités
socio-économiques de la population, la grande partie de la population
vit des activités agricoles, des petits commerces, de l'élevage
ainsi que de la pêche.
Cependant, la situation sociale de la population reste
préoccupante : pas de salaire digne des agents de la fonction
publique, infrastructures de base délabrées,...
Le coût de vie est insoutenable, car la grande partie de
famille ou ménage vit avec moins de 2 dollars américains par
jour. (PAIDECO/CTB-Uvira, 2010)
L'agriculture est l'activité principale de la
population en Territoire d'Uvira. Celle-ci se rend en dehors de la Cité,
spécialement en groupement de Kijaga, Kalungwe, Kitundu, Kabindula,
Katala, Kagando et Muhungu où elle a des champs. L'agriculture
vivrière constitue le monopole de cette activité agricole. A
côté de l'agriculture, s'aligne un élevage extensif de
boeufs, porcs, chèvres et de la volaille. Le petit et grand commerce
occupe aussi une portion importante de la population. La vente des produits
agricoles et des produits de premières nécessités en
provenance de Bukavu, Burundi, Tanzanie et Zambie constitue le circuit
commercial de la population en Cité d'Uvira et de ses environs.
Sa position géo stratégique en face de la
capitale d'un pays voisin, Bujumbura/Burundi est un indicateur favorable de
déclenchement du processus de développement. Le territoire
d'Uvira est un centre de négoce, une forte densité
démographique, les crêtes du langage militaire et source de la
propagation des rumeurs, l'insécurité permanente à cause
de la psychose de la guerre et l'instabilité socio-économique,
déplacement de la population.
1.1.3. Situation
sanito-nutritionnelle et habitude alimentaire de la population de la zone de
santé d'Uvira
La Zone de Santé d'Uvira se retrouve dans le district
sanitaire du Sud- Sud qui compte au total 9 Zones de santé dont 4 Zones
de santé en territoire d'Uvira, 4 autres Zones de Santé dans le
territoire de Fizi et une autre zone de santé dans le territoire de
Mwenga. (PAIDECO/CTB-Uvira, Op. Cit.).
Elle dispose : - 1 Hôpital Général de
Référence (HGR)
- 3 Centres Hospitaliers (CH de la
8eme CEPAC, CH de MAKOBOLA, CH Méthodiste Uni).
- 5 Centres de Santé de
Référence (CSR Kavimvira, CSR Mulongwe, CSR KABINDULA/MKC, CSR
Kalundu, CSR Mulongwe,)
- 21 Centres de Santé.
Actuellement, la population du globe terrestre augmente de
plus en plus et est passée à 5.6 Milliards déjà en
l'an 1996 d'habitants alors que la superficie du globe sans les mers et
océans ; est de 149 millions de Km.
Ce qui revient à la densité de 33 à 34
habitants/Km, (Patrick MZE S., 2009).
De cette superficie mondiale, seulement 9 à 10% sont en
culture ; c'est-à-dire 1,35 à 1.4 milliards d'hectares.
Donc un ha de terrain arable cultivé sert à la
nutrition d'origine végétale de 3 habitants du globe.
(Patrick MZE S., Op Cit.)
Il précise que 70% des produits alimentaires dans le monde
entiers sont d'origine végétale ; et que chaque habitant a
besoin de 2500-3000 Kilocalories par jour.
Le droit à l'alimentation est un droit humain. Reconnu
aujourd'hui au niveau national, régional et international, il est
universel et appartient à chaque personne et groupe humain.
Pourtant, actuellement 852 millions des personnes sont
gravement, et permanence, sous-alimentées dans le monde dont 815
millions dans les pays en développement, 22 millions dans les pays en
transition et neuf millions dans les pays industrialisés. (FAO
citée par Christophe GOLAY et alii, 2006).
Selon ACF-USA RD Congo (2001) l'état
nutritionnel se définit comme étant une adaptation constante, une
résultante de trois facteurs fondamentaux qui sont : la
Consommation alimentaire, les besoin physiologiques et les dépenses
énergétiques.
En effet, la notion des besoins énergétiques
correspond aux différents dépenses de l'organisme, dont :
v le métabolisme de base
v la thermorégulation
v la croissance
v l'activité physique
v l'allaitement et la grossesse (état physiologique)
v l'état pathologique
Tandis que la nutrition, est l'ensemble de processus
d'absorption et d'utilisation d'aliments indispensables à l'organisme
pour assurer son entretien et ses besoins en énergie.
Toute fois, la notion de nutrition comprend l'alimentation mais
les deux concepts ne sont pas synonymes, car l'alimentation c'est une action de
nourrir ou de se nourrir.
Et les nutriments représentent les subsistances utiles et
assimilables fournis à notre organisme à la suite de la digestion
des aliments.
Pour apprécier l'état nutritionnel de la
population dans une communauté, d'après Robert KASANGU
(Op. Cit.), il existe 2 méthodes, à savoir : la
méthode d'enquête sur la consommation alimentaire, qui
malheureusement exige beaucoup de ressources et beaucoup de temps.
Le traitement de données consiste à passer dans des
ménages avec un questionnaire pour savoir ce qu'on a consommé 3
jours de suite. A partir de ces données recueillies, on va
évaluer l'apport des aliments consommés.
Et l'autre, c'est la méthode clinique : elle est
permet de voir directement l'impact nutritionnel sur l'individu, on
prélève des paramètres suivant :
v Niveau d'individu (Ici on voit la personne physique avec ses
paramètres)
- L'Indice poids/Taille ou le rapport poids/taille, permet
d'identifier la malnutrition
- L'Indice poids/ âge
v Niveau Communautaire : Selon la population qui est
ciblée par l'enquête, on essaie de calculer le taux ou le
pourcentage si on a par exemple : -10% c'est un déjà un
problème nutritionnel à la communauté.
En ce qui concerne les habitudes alimentaires dans la
région, comme l'a affirmé Placide BWIJA M (Op.
Cit.), les principaux éléments des régimes
alimentaires de la population de la plaine de la Ruzizi en particulier et
celles du territoire d'Uvira en général, sont les tubercules et
racines féculentes. Leur teneur en protéines est moins
élevé (Manioc 5%).
La où les tubercules sont présent en grande
quantité dans les régimes alimentaires, il y a couverture pour
apports énergétiques moyens, par contre, les apports protidiques
sont généralement déficitaires. (H. I. Vis
Cité par Placide BWIJA, Op Cit). On observe souvent, le
cas de déficience des protéines animales et des lipides dans la
ration alimentaire des populations de la zone.
Les cas de la malnutrition protéique sont
manifestés surtout chez les nourrissons, les femmes enceintes et les
femmes allaitantes.
Pour certaines cultures, la viande de poule et les oeufs font
l'objet des tabous alimentaires chez certaines femmes mariées. Il est
aussi de constater que la pâte de manioc accompagnée du lait, de
la viande cèdent la place aux patates douce avec les haricots.
La consommation alimentaire de certains produits d'origine
animale connaît une régression progressive tandis que pour les
produits d'origine agro-alimentaire, il n'y a pas assez d'interdit qui les
frappent. Raison pour laquelle nous soutenons la cause d'intégrer dans
les habitudes alimentaires des PVV un produit d'origine végétale
capable de les maintenir en bonne santé.
Connaissant, que l'ignorance de l'influence des apports
alimentaires de la ration sur la sous alimentation et les maladies ne
garantissent pas la bonne répartition familiale de nourriture, beaucoup
d'habitudes alimentaires négativistes peuvent favoriser l'incidence de
la malnutrition si aucune action d'éducation alimentaire
appliquées n'est assurée.
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