I.2 2.Classification des BIF
La classification des BIF la plus commune distingue
d'après Gross (1972, 1980), ( in El hadj 2002) (Fig.16):
- Les BIFs de type Lac supérieur2 : ils
correspondent à des formations ferrugineuses déposées
pendant le protérozoïque inférieur dans un environnement de
plateforme épicontinentale subsidente. L'extension de ce type de BIF
peut dépasser les 1000 Km. L'épaisseur cumulée de
formations ferrugineuses peut atteindre 1000 mètres (Routhier, 1980).
Les minéraux ferrifères caractéristiques sont :
l'hématite, la magnétite, la greenalite, le stilpnomélane,
minnesotalite, la ribekite, la grünérite, la sidérite,
l'ankérite et la pyrite. Tous ces minéraux sont
sédimentaires diagénétiques plus ou moins tardifs. Ce type
de BIF constitue prés de 90% des gisements ferrifères
lités.
- Les BIFs de type Algoma : ils sont associés à
des ceintures mobiles archéennes dans lesquelles s'accumulent des
laves, des tufs et des sédiments volcano-clastiques (grauwakes). Dans
ce type de BIF, le minéral abondant est l'hématite qui se
transforme souvent en
2 Le lac Supérieur : il est le plus grand des
Grands Lacs de l'Amérique du Nord.
magnétite par métamorphisme. Par rapport au type
Lac supérieur, l'extension de ce type de BIF est beaucoup moins
importante.
Les BIF de type Algoma ou lac supérieur, constituent
d'excellents métallotectes lithologiques (par le contenu en fer) ou
structuraux (par les réseaux de failles de tension), pour
d'éventuelles minéralisations aurifères (gisement d'or de
Tasiast en Mauritani, par exemple Moktar, 2009). Ils encaissent des gisements
d'or soit concordants sous forme disséminée et
latéralement continus au sein de BIF sulfurés, soit discordants
et confinés dans des structures tardives ou en remplacement dans les BIF
oxydés ou sulfurés.
Figure16 : Diagramme illustrant les environnements
sédimentaires et tectoniques des différents types de BIF et
l'importance de gisements de type Lac supérieur (in Kassel, 2007).
I.2.3 Modèles génétiques
Les modèles génétiques des gisements de
type BIFs ont été et demeurent sujets à débats et
controverses. Les hypothèses de mise en place sont diverses :
sédimentaires, volcanosédimentaires, volcaniques et même
cosmiques. Les deux premières (sédimentaires et
volcano-sédimentaires) sont les plus adoptées (Bensus, 1975).
Néanmoins, le fait que la majorité des BIF ne sont pas
associés à des roches volcaniques, conforte l'hypothèse
d'une origine sédimentaire.
Par ailleurs, la source des éléments chimiques
reste encore largement débattue. Deux hypothèses principales sont
cependant d'actualité :
- Une origine continentale : provenance de l'altération
d'une croûte continentale.
- Une origine hydrothermale (mantellique pour le fer) : le
dépôt de Fe et Si faisant suite à un mélange entre
des fluides hydrothermaux, enrichis en fer et en silice avec les eaux
superficielles (Jacoson et al., 1988 ; El Hadj, 2002).
D'autre part la précipitation d'énormes
quantités de Fe3+, nécessite une quantité importante
d'oxygène. Deux processus sont proposés comme étant
à la base de la libération de l'oxygène:
- La photodissociation de la vapeur d'eau par les radiations
solaires UV (Canuto et al., 1983 in El Hadj ; 2002). Ce processus est
assuré par les bactéries. Il aurait nécessité 5
Milliards d'années pour déposer les BIF du bassin Hamersley en
Australie alors que leur mise en place n'aurait duré que 2 Millions
d'années. Par conséquent, la photodissociation de l'eau ne peut
expliquer à elle seule la production de telles quantités
d'oxygène nécessaires.
- La photosynthèse semble être le processus
principal de libération de l'oxygène. (Kasting, 1993 in El Hadj ;
2002).
Enfin, une activité organique saisonnière
à été invoqué pour expliquer la cyclicité
des dépôts fer-silice dans les BIFs. Il semblerait que durant les
périodes climatiques chaudes et humides le développement des
organismes est maximal (donc photosynthèse importante) et par la suite
l'oxygénation de l'atmosphère qui conduit à la
précipitation de fer sous forme de Fe3+. Durant les périodes
froides par contre, l'activité organique est ralentie. Des
microorganismes fixateurs de silice sont plus actifs.
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