24 Géopolitique Africaine printemps 2001,P 234
Le concept de la sécurité collective,
système politique inter étatique, destiné à
garantir le maintien de la paix, est contemporain de la première guerre
mondial. Ce conflit s'est singularisé de tous ceux qui l'ont
précédé tant par sa durée, par son extension
géographique, le nombre de belligérants qu'elle a opposé,
le nombre des victimes et l'ampleur des destructions qu'elle a
engendrées. La pression des opinions publiques, résumées
par l'expression « plus jamais ça » accréditent
l'idée que la sécurité des nations ne peut être
garantie que dans un cadre collectif permettant d'instaurer un ordre
international capable de mettre fin aux velléités bellicistes des
Etats.
Cette notion de sécurité collective fut
à l'origine de la constitution de la SDN en 1920. Cette constitution
internationale a représenté la première tentative de
prévention et de règlement des conflits à une
échelle internationale.
La SDN n'a pu éviter la seconde guerre mondiale,
d'où la création de l'ONU dont l'objectif principal est de
maintenir la paix et la sécurité internationale tout en assurant
les meilleures conditions de vie des citoyens. C'est dans cette optique que les
Etats membres de l'ONU vont insérer dans la charte des mécanismes
de prévention, de gestion et règlement des conflits par le
conseil de sécurité et les organisations régionales.
L'histoire du monde est entachée des conflits, de
l'antiquité à nos jours, le monde n'a jamais connu de paix
effective, un conflit existe toujours dans une région du monde. Selon
Eric David , entre le 15 août 1945 (date de capitulation du Japon) et le
1er août 1993, on évalue à 130 le nombre de
conflits qui s'étaient déroulés dans quelques 83
pays25. Encore n'étaient comptabilisés que les
conflits armés d'une certaine amplitude, à savoir d'une part des
conflits armés internationaux présentant une relative
continuité dans le temps, d'autre part des conflits armés non
internationaux (nationaux) caractérisés par la présence
des forces antagonistes contrôlant chacune des parties du territoire,
étaient donc exclus, aussi bien les incidents de frontières
épisodiques ou isolés que les situations e troubles, de tensions
intérieures, d'émeutes, de terrorisme même récurent,
de répression violente de mouvement politique.
L'échec de la SDN a amené les Etats membres de
l'ONU à réfléchir autrement sur la question de la
sécurité internationale. Le premier alinéa du
préambule de la charte de l'ONU révèle la volonté
des Nations : « Nous peuples des Nations-Unies, résolus
préserver les générations futures du fléau de la
guerre qui deux fois en l'espace d'une vie humaine a infligé à
l'humanité d'indicibles souffrances... ». Pour mieux gérer
les questions de sécurité collective, l'ONU s'est doté
d'un organe e gestion des conflits, à savoir le conseil de
sécurité.
Le conseil de sécurité qui est un organe de
gestion des conflits dans le monde a pour fonction et pouvoir :
· Assurer l'action rapide et efficace de l'Organisation
;
· Responsable principal du maintien de la paix et de la
sécurité internationale ;
25 Eric David, « Principes de droit des conflits
armés » Bruyant, Bruxelles 1999, p33
· Agir conformément aux buts et principes des
Nations-Unies, les pouvoirs spécifiques accordés au Conseil de
sécurité pour lui permettre d'accomplir les devoirs
définis aux chapitres VI, VII, VIII, et XII de la charte de l'ONU ;
· Soumet pour examen des rapports annuels et le cas
échéant, des rapports spéciaux à l'Assemblée
générale afin de favoriser l'établissement et le maintien
de la paix et la sécurité collective en se détournant vers
les armements que le minimum des ressources humaines et économiques du
monde. Le conseil de sécurité est chargé, avec
l'assistance du comité d'état-major prévu à
l'article 47, d'élaborer les plans qui seront soumis aux membres de
l'organisation en vue d'établir un système de
réglementation des armements.
Le conseil de sécurité, organe ayant le
monopole du maintien de la paix et de la sécurité collective,
peut être saisi en cas de différend par tout Etat memebre ou non
membre de l'ONU (article 35 de la charte).
En cas de menace contre la paix, d erupture de la paix et
d'actes d'agression, seul le conseil de sécurité a le pouvoir de
le constater, et de décider de la mesure à utiliser dans le
règlement du différend, soit un règlement pacifique, soit
faire recours à la cour internationale de justice, soit l'emploi de la
force.
Le Conseil de sécurité est composé de
quinze (15) membres, dont cinq (5) membres permanents, ayant le droit de veto,
il s'agit de : la République Populaire de Chine, la France, la Russie,
le Royaume Uni et les Etats Unis ; et dix (10) membres non permanents.
Par ailleurs, un ensemble de mécanisme a
été prévu dans la charte pour mieux traiter les
différends au niveau régional, ce sont les mécanismes
régionaux.