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Les conditions d'accès à  l'emploi des jeunes diplômés bac plus deux et plus des zones urbaines sensibles de l'agglomération nantaise

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par Jean-Baptiste DROUET
UFR de Sociologie de Nantes - DESS 2005
  

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3.1.2. La Mission Locale :

Personne rencontrée : Piveteau Thierry, assistant coordination des antennes

Mr Piveteau est chargé de la coordination entre les missions locales de l'ouest et du nord de l'agglomération.

L'antenne du campus accueille des jeunes avec un niveau IV et plus. Au début, elle était expérimentale puis elle a été maintenue. Les problématiques rencontrées sont différentes des publics habituels qui ont un plus faible niveau.

En 1999, la question s'est posée de créer une entité avec des partenaires pour pouvoir mieux répondre aux problématiques spécifiques de ces jeunes diplômés qui étaient de plus en plus nombreux à solliciter la mission locale.

T P « On a décidé de créer en 1999 une antenne spécifique pour les jeunes ayant un bac et ayant été inscrits en études supérieures d'un trimestre à 3 -4 ans. Il y a peu de solutions professionnelles quand on n'a pas suivi un cycle universitaire entier. Le gros du fichier est de bac + 1 à bac + 3. Nous ne recevons pas les étudiants, les personnes doivent être sorties du cursus.

C'est la seule antenne qui ne soit pas territoriale. Dès lors que les jeunes ont suivi un cursus universitaire, ils sont orientés à l'antenne du campus. Ils sont orientés par les autres antennes territoriales de la ML, les CMS, l'ANPE et le bouche à oreille. On ne fait pas de publicité, cela n'a pas de sens.

On reçoit 1600 jeunes par an, la moitié d'entre eux constitue de nouvelles inscriptions. Le renouvellement est plus important que sur les autres antennes de la ML (1/3 de renouvellement par an).

Personnel de la ML antenne campus : 2 conseillères en insertion, 1 secrétaire, 1 animatrice de l'espace documentaire.

L'ANPE des jeunes diplômés est accessible seulement pendant 1 an après l'obtention du diplôme. Après 1 an, les possibilités de suivi des jeunes diplômés sont plus limitées.

A l'origine, on recevait principalement des personnes ayant suivi des filières universitaires classiques (droit, LEA, Littérature...). Depuis quelques années, on voit davantage de filières courtes (BTS). C'est un fait marquant. Ce sont de nouveaux publics qui rencontrent des difficultés pour l'accès à l'emploi.

Les personnes qui sollicitent l'antenne ont un point commun : ils connaissent une vraie fragilité par rapport à l'insertion sociale, professionnelle. Le fait d'avoir fait des études n'est plus un gage d'insertion. Les parents, généralement issus d'un milieu modeste, ont investi dans les études de leurs enfants et ne comprennent pas pourquoi ils ne trouvent pas de travail. La notion d'échec vécu par ces jeunes est d'autant plus rude, d'où leur fragilité. Pour certains, ils sont plus fragilisés que ceux qui ont fait des niveaux V et IV.

Ces jeunes pour la plupart sont titulaires d'une bourse. Beaucoup échouent la première année d'études et ils ne touchent plus de bourse. De ce fait, ils cherchent un petit boulot pour pouvoir continuer leurs études. Mais, le temps passer à travailler dépasse le temps passé à étudier.

Ils arrivent à se maintenir dans leur logement avec leur petit boulot. Ils finissent par arrêter leurs études. Dans les années 90', le délai moyen entre la fin des études et la demande de suivi à la ML était de 3 ans, aujourd'hui ce délai n'est plus que d'un an et demi du fait que l'information arrive plus rapidement. On peut leur proposer une aide financière pour leur permettre de rester dans leur logement.

Ces personnes doivent abandonner leur projet professionnel initial. Ils ont besoin de reconstruire un projet professionnel ainsi que de retrouver confiance en eux pour trouver un emploi ou une formation. On retrouve cette problématique auprès du public des autres antennes.

On a souvent coutume à penser que les jeunes avec bac + ont davantage de facilité, hors ce public n'est pas apte à aller directement à l'emploi.

Les difficultés psychologiques et les problèmes de santé sont importants. La ML fait des prestations autour de la question de la santé.

Le public de l'antenne-campus ayant une compréhension plus rapide que ceux des autres antennes, on aborde beaucoup de questions dans un cadre collectif (beaucoup d'atelier d'informations sur l'emploi et la formation). Par contre, le coeur de la relation se fait avec un conseiller, pour une question de confiance.

La session de recherche d'emploi est de 4 semaines, dont une semaine en collectif. Après cette session, le jeune peut venir tant qu'il veut, la porte est ouverte. On fait des permanences sans rendez-vous pour les adhérents déjà inscrits. La ML prend en charge les frais postaux, fax, Internet, téléphone. Si, on n'a pas de nouvelles pendant trois mois, on fait une relance par courrier. Mais en général, on n'a une bonne connaissance (90% emploi ou formation).

On propose aussi un système de parrainage pour les personnes ayant un niveau inférieur à bac. Pour ceux qui ont bac +, on les oriente vers « un parrain, un emploi ». Mais, ce n'est pas toujours évident car quand ils ont déjà une relation privilégiée avec une conseillère, ils doivent re créer une relation de confiance avec un parrain. Quand la personne adhère, c'est intéressant.

On travaille avec le PLE, mais on n'a pas de bilan car c'est une coopération récente. On y oriente les jeunes des ZUS.

On oriente aussi vers Challenges Emploi. On est aussi en relation avec les organismes de formation qui propose des contrats en alternance (assistance de direction, métier de l'assistanat, industrie...)

Certaines entreprises nous donnent des offres d'emplois, mais ce n'est pas notre métier, ni notre objectif. On essaye plutôt qu'il y ait une meilleure connaissance entre les jeunes diplômés et les entreprises. On demande aux employeurs de venir présenter leur entreprise et leurs techniques de recrutement.

Dans le discours, les jeunes de Bellevue font davantage référence à la discrimination. Mais quelle est la part du mythe ? On n'a pas de réelle conscience.

Il y a quelques années, les employeurs disaient très clairement qu'ils ne voulaient pas de tel type de personne. Aujourd'hui, on ne rencontre plus ce discours, mais on n'a une communication officieuse entre professionnels, comme une liste noire des employeurs que les professionnels de l'insertion ont intégré ».

Personne rencontrée : Person Bérengère, Conseillère :

« La ML reçoit des personnes ayant un niveau maximum à bac + 3, on ne peut pas recevoir tout le monde.

Ils viennent souvent pour définir une orientation, pour beaucoup la faculté ne leur a pas convenu. 53 % ont un logement autonome, ils sont déjà partis de chez leurs parents et ils veulent garder leur logement.

On en a beaucoup en rupture familiale.

La ML finance un fond d'aide aux jeunes, à hauteur de 930 euros par an.

Le public, c'est de la crème. Il n'y a jamais de violence. C'est un public autonome.

Pour beaucoup, il faudrait travailler sur la mobilité. On remarque qu'ils veulent rester à Nantes et dés fois, ils ont des réticences à se déplacer à l'autre bout de la ville : une jeune qui vit à St Herblain a refusé un CDI à St Sébastien du fait de la distance, une autre devait avoir 3 mois de formation à Montaigu pour un CDI dans le secteur bancaire, elle a également refusé du fait de la distance entre Montaigu et Nantes.

Dès fois, on constate des problèmes de comportement. On souhaite mettre en place des tables rondes sur le savoir être. Les jeunes ne savent pas saisir les opportunités : lorsque les entreprises viennent pour les journées d'information, aucun ne laisse un CV. Il y en a qui ont peur de faire des démarches, de se confronter aux employeurs. Certains ne sont pas à l'aise pour décrocher le téléphone, ils sont assez timides, ils ont un peu peur. Ils ont besoin d'entendre qu'ils ne sont pas nuls ».

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