2.3.3 Les difficultés rencontrées dans la
progression de l'étude et lors de l'enquête qualitative :
La grande difficulté de cette étude a
été de définir l'échantillon des jeunes
diplômés qui devait amener à la prise de contact et aux
entretiens. Comme il a été expliqué plus haut, le choix
méthodologique était de s'intéresser à trois
filières BTS, qui marquaient un taux d'entrée sur le
marché du travail important. Il a d'abord été fait le
choix de s'intéresser aux diplômés de l'année 2003,
en supposant qu'ils avaient connu une période de recherche d'emploi et
une possible entrée sur le monde du travail.
La liste de l'Education Nationale montrait que 600 jeunes
étaient sortis diplômés des filières BTS en 2003 sur
les agglomérations de Nantes, Saint-Herblain et Rezé. Concernant
Nantes, les diplômés issus des ZUS étaient au nombre de 68,
plus trois autres sur Rezé, et deux autres sur Bellevue
SaintHerblain.
Le nombre des diplômés BTS en 2003 issus des ZUS
n'était que de 73, ce qui représente un chiffre très
limité pour, non seulement produire des statistiques mais surtout un
trop faible nombre pour la réalisation de quarante entretiens en avec
des jeunes issus des ZUS.
Par la suite, les années ont été
doublées, on s'intéressait aux diplômés des
années 2002 et 2003, soit environ 150 jeunes diplômés issus
des ZUS. Il s'agissait d'augmenter les possibilités d'obtenir un
échantillon cohérent, et pour cela mettre en place un
réseau qui nous permettrait d'obtenir des noms. Ce réseau
s'appuyait sur la Mission Locale et des associations comme « Un parrain,
un emploi », ou encore « Challenge Emploi ». Nous avons
rencontré ces structures, pour mener un entretien avec elles et obtenir
les adresses de ceux qui étaient en ZUS et pour le même nombre,
des adresses de ceux qui étaient Hors ZUS.
Il s'agissait au départ de respecter le % par
filière, d'obtenir l'effectif des personnes sur chaque filière
BTS, le nombre des personnes issus des ZUS et le même nombre pour les
personnes Hors ZUS, mais les difficultés rencontrées nous ont
fait comprendre qu'il serait difficile de mener quarante entretiens
auprès des jeunes issus des ZUS
L'entrée par le choix des BTS a aussi été
remise en question, du fait qu'on laissait de côté des
filières diplômantes Bac+3 et plus comme les DESS. Alors qu'il
semblait aussi important pour l'étude de rencontrer des jeunes Bac+5,
résidants en quartier, avec un véritable projet professionnel,
une trajectoire longue du parcours scolaire. J'ai pu rencontrer quelques
diplômés Bac+5, notamment par l'intermédiaire de l' «
Association Un parrain, un emploi ».
Après avoir rencontré l'association « Un
parrain, un emploi » et suite aux difficultés rencontrées,
le choix de l'échantillon ne se limitait plus à la filière
BTS mais également à des niveaux d'études plus
élevé comme les filières DESS ou les écoles
d'ingénieurs. Par ailleurs, le réseau a réellement bien
fonctionné, les personnes de ces structures nous donnaient une liste des
personnes résidant en ZUS, les appelaient pour leur expliquer
l'étude, et leur demandaient s'ils acceptaient de passer un entretien.
Ce rôle d'intermédiaire nous a permis de rentrer en contact avec
les jeunes beaucoup plus facilement.
Pour compléter le dispositif nous avons envoyé
un courrier aux adresses pour lesquelles nous ne disposions pas d'un
numéro de téléphone en motivant notre recherche afin de
solliciter les jeunes à nous appeler.
En dernier recours, nous avons utilisé le porte à
porte pour finaliser l'échantillon.
La grosse difficulté s'est davantage posée avec
le listing de l'Éducation Nationale, qui a communiqué les noms
des parents des diplômés BTS des années 2002 et 2003. Il
fallait ensuite rechercher les numéros de téléphone des
parents par l'annuaire et les appeler pour rentrer en contact avec leur fille
ou leur fils. Les blocages ont été multiples...le manque de
disponibilités des gens, les résistances à communiquer le
contact de leur enfant, la difficulté à faire comprendre
l'étude et son intérêt qui nourrit parfois la
méfiance de certains. Concernant les filles issues de l'immigration, le
choix a été fait de laisser la prise de contact à Yasmine
(qui travaille au cabinet), pensant que les parents laisseraient plus
facilement une fille rencontrer leur fille pour un entretien. Pour ma part,
concernant les filles issues de l'immigration, j'ai connu quelques blocages...
« C'est qui ce type ? C'est pourquoi cette étude ? Ma fille n'est
pas joignable...
Du fait des contraintes imposées par le recueil des
sources statistiques et par la constitution effective de l'échantillon,
notamment les difficultés à contacter les jeunes
diplômés issus des ZUS, les phases prévues dans la
proposition d'étude n'ont pas pu être respectées.
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