5.5.4. Latéralisation
et localisation selon la classification de l'OCP
Dans le cadre de cette étude, 59,3% des patients avec
un syndrome pyramidal gauche présentaient un trouble psychiatrique. Ce
chiffre s'élevait à 56,3% chez les patients avec un syndrome
pyramidal droit. La différence entre les deux groupes n'était
pas significative. De même par rapport à la dépression, on
a observé 50,0% de cas de troubles dépressifs chez les patients
avec un syndrome pyramidal droit et 44,4% chez les patients avec un syndrome
pyramidal gauche (p=0,12). Selon l'OCP, 75% des patients avec une localisation
antérieure présentaient un trouble psychiatrique contre 51,4%
chez les patients avec une localisation non antérieure (p=0,11).
Plusieurs études ont cherché le lien entre la localisation de la
lésion et la survenue de des TPAVC. La DPAVC, de loin le trouble le plus
fréquent, a été la plus étudiée. Les travaux
de Robinson et al. ont suggéré que les lésions frontales,
sous corticales et nucléaires centraux seraient les plus pourvoyeuses de
DPAVC (36). Pour ces mêmes auteurs, les lésions de
l'hémisphère gauche proches du lobe frontal seraient les plus
associées à la DPAVC. Cette approche a fait l'objet d'importantes
critiques (36) ce d'autant plus que d'une part ces résultats n'ont pas
toujours été dupliqués par d'autres chercheurs
(63,123-124,129-131), et d'autre part, certains travaux ont trouvé une
association de la DPAVC avec des lésions situées dans
l'hémisphère droit (132). L'idée selon laquelle la
localisation de la lésion jouerait un rôle primordial dans la
genèse des TPPAVC en général et de la DPAVC en particulier
est de moins en moins soutenue dans les cénacles scientifiques.
L'étiologie de la dépression post-AVC est, en fait, très
vraisemblablement multifactorielle, ce qui explique la difficulté de
trouver un corrélat neuroanatomique précis (133). Le
modèle biopsychosocial parait être le plus à
même d'expliquer la survenue de ces troubles (133,139). Il implique une
intrication des facteurs biologiques (anatomie, génétique,...),
psychologiques (traits de personnalité, mode de coping,...) et sociaux
(isolement, difficultés financières,...)
5.5.5. Lacunes
Cinquante-six pour cent des patients avec un syndrome
lacunaire selon l'OCP présentaient un TPPAVC. Ce chiffre
s'élevait à 59,1% dans le groupe des patients sans syndrome
lacunaire. La différence entre les deux groupes n'était pas
statistiquement significative. La dépression était
présente chez 40% des patients avec un syndrome lacunaire et chez 54,5%
des patients sans syndrome lacunaire (p=0.31). Un certain nombre d'étude
ont suggéré le rôle des lacunes dans survenue de la DPAVC.
Dans ce sens, Santos et al. ont autopsié une série
consécutive de 41 cerveaux des patients ayant présenté une
DPAVC. Ils sont arrivés à la conclusion selon laquelle
l'accumulation des infarctus lacunaires au niveau du thalamus, des noyaux gris
centraux et en profondeur dans la substance blanche est plus
déterminante dans la survenue de l'AVC qu'un infarctus isolé
(134).
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