6. Limites des options
méthodologiques et critique des données
De nombreuses limites ressortent des choix
méthodologiques opérés dans la compréhension et
l'analyse des politiques de ciblage dans les projets de lutte contre la
pauvreté dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire.
Nous avons utilisé l'entretien semi-directif pour la
collecte des données. Cette méthode comporte des limites qui
n'enlèvent en rien la crédibilité des informations et des
données. En effet, nous nous sommes appuyés sur des guides
d'entretien semi-directif, qui devait nous permettre de saisir et de comprendre
les grandes orientations présidant à la sélection des
bénéficiaires réels ou supposés des projets de
lutte contre la pauvreté. La limite majeure de cet instrument est qu'il
prenait en compte une multitude de préoccupations en même temps.
Cela a contribué à avoir de longues séances
d'entretien ; toute chose qui semblait jouer sur le temps de travail de
nos enquêtés. Car nos enquêtés nous recevaient
très souvent aux heures de travail, ils n'étaient donc pas
toujours disposés à nous consacrer un temps continu à
cause de leurs occupations. Par ailleurs, comme toutes les autres
méthodes qualitatives, l'une des principales limites est la
subjectivité d'autant plus que certaines personnes interrogées
ont tenté d'influencer l'interview. Cela s'est surtout manifesté
chez les gestionnaires de l'ONG CARE.
Néanmoins, les entretiens furent menés de
façon à suggérer une simple discussion : ils
restaient toujours ouverts, un guide d'entretien permettant d'aborder tous les
éléments importants au cours de l'entrevue. D'ailleurs, opter
pour ce genre discursif encourageait les enquêtés à
élargir leurs réponses, à les mettre en confiance et
parfois à aborder des questions que nous n'avions pas
soulevées ; les plus intéressantes étaient ensuite
réintégrées dans les entretiens ultérieurs.
Nous avons également rencontré une
difficulté quant au choix d'une technique d'échantillonnage et
son degré de fiabilité. Nous avons opté pour la technique
de l'échantillonnage théorique en nous appuyant sur
l'échantillon par contraste-approfondissement. L'application de cette
technique d'échantillonnage a rencontré certaines
difficultés dans sa phase opérationnelle. Compte tenu du fait que
nous n'avons pas suffisamment de temps, nous n'avons pas pu intégrer un
certain nombre d'acteurs qui nous semblaient importants.
En ce qui concerne les données utilisées dans
cette étude, elles sont de deux ordres. Au niveau des informations
issues de la documentation, elles étaient multiples ce qui a
contribué à perdre de vue certains quasi essentiel dans leur
exploitation. En plus, nous nous sommes basés sur les rapports
d'exécution et d'évaluation des projets élaborés
par CARE pour décrire les projets retenus dans le cadre de la
présente étude sans avoir eu suffisamment de temps de confronter
ces informations au terrain. Par ailleurs, la fiabilité des
données d'entrevues se posait car certains enquêtés
passionnés qu'ils étaient semblaient vouloir nous montrer
l'intérêt de leurs actions à travers leurs propos.
Toutefois, nous espérons que ces diverses limites n'ont eu qu'un impact
minime sur la validité des résultats de la présente
recherche.
Dans la phase de terrain proprement dite, nous avons
également eu des difficultés à trouver un organisme
humanitaire prêt à nous ouvrir ses portes pour l'enquête de
terrain. En effet, prévu pour faire une étude comparative des
politiques de ciblage des bénéficiaires des nombreuses ONGs
exerçant dans l'Ouest, nous nous sommes résignés à
travailler avec CARE la seule structure qui a manifesté de
l'intérêt pour cette étude après plus d'un an de
négociation. Cela a contribué à nous prendre assez de
temps pour l'achèvement du présent document.
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