QUATRIEME CHAPITRE : DISCUSSION
4.1.
Composition floristique globale
Le but du présent chapitre est de rechercher les
différences ou les ressemblances en termes de diversité entre nos
inventaires et ceux effectués dans d'autres régions. A cet effet,
seuls les individus à D130 = 10 cm sont pris en compte.
La composition floristique globale obtenue pour nos recherches
(4804 individus à D130 =10 cm, appartenant à 142
espèces, 110 genres et 35 familles avec une densité moyenne de
534 pieds/ha) est similaire à celle obtenue par plusieurs travaux de
recherches réalisés en forêt dense humide en RDC et en
Afrique en général, à savoir :
- Lubini, (1997), trouve à Luki, 236 espèces/ha,
réparties en 52 familles dans la forêt à Prioria
balsamifera ; 328 espèces/ha regroupées en 55 familles
dans la forêt à Ganophyllum giganteum et Staudtia
stipitata ; 234 espèces/ha réparties en 48 familles
dans la forêt à Gilletiodendron kisantuense, etc.
- Lomba, (2007) trouve, dans la Réserve
forestière de Yoko, 2770 pieds/5ha à D130 = 10 cm
appartenant à 183 espèces, regroupées en 37 familles avec
une densité moyenne de 506 pieds/ha ;
- Nshimba, (2008), obtient dans sa thèse, 2534
individus/5ha à D130 = 10 cm, appartenant à 183
espèces, 131 genres et 44 familles avec une densité moyenne de
506 pieds/ha ;
- Boyemba (2006) a inventorié 410 pieds,
regroupés dans 87 espèces, reparties en 65 genres et 26 familles
sur une superficie totale de 1,2 ha, ces résultats paraissent assez
faibles dans la perspective d'une analyse intercontinentale de la richesse
spécifique.
- Terry & al. (2004), obtiennent dans le Parc
National de Mbe (au Gabon), une densité de 539 pieds/ha, 97,6
espèces et surface terrière de 37,23 m²/ha.
Whitmore (1990), Morley (2000) et Doucet (2003) mentionnent
des richesses spécifiques pouvant atteindre près de 300
espèces (D130 = 10 cm) sur 1 ha en Amérique du Sud et
711 espèces (dhp = 10 cm) sur 6,6 ha en Asie tropicale.
Cette richesse spécifique relativement
élevée en Amérique ou en Asie est d'autant plus
attestée du fait d'une très forte
hétérogénéité (Sabatier & Prevost, 1989)
et de densité de pieds à l'hectare parfois plus
élevées sur les autres continents (Rollet, 1974).
Il est convenable de relativiser une telle richesse
observée en Asie et en Amérique, ainsi la pauvreté des
forêts tropicales africaines. Ce seraient aussi des arguments
paléoclimatiques, lesquels se sont traduits par des phases
d'aridité, qui expliqueraient cette pauvreté toute relative
(Schnell, 1976, Doucet, 2003).
Ces chiffres ci-haut montrent une analogie assez frappante
avec nos données. L'analyse comparative de la diversité entre la
flore étudiée dans le présent travail et celle d'autres
sites se heurte à quelques difficultés dont certaines aient
été déjà soulevées par LEJOLY (2003),
SENTERRE (2005) et NGOK (2000).
Parmi ces difficultés, on
énumère :
Ø Les méthodes d'inventaires, l'aire
d'échantillonnage et les délimitations des formations
végétales qui sont loin d'êtres similaires et parfois
totalement différentes d'un auteur à l'autre. Ceci pourrait,
s'expliquer par le fait que les objectifs visés par chacune de ces
études sont très différentes ;
Ø La rigueur dans le processus d'identification des
plantes. En effet, dans le présent travail, cette étape a
été importante pour atteindre les objectifs assignés.
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