IV-2 Analyse des données et résultats
empiriques
Comme nous l'avons vu, l'impact des TIC sur la
productivité peut être positif ou négatif. En utilisant les
données d'un échantillon de PME camerounaises, nous voudrions
faire ressortir ici l'impact global des investissements en TIC sur la
productivité. La construction des données employées est
présentée dans un premier temps ; viens ensuite les
résultats de l'analyse économétrique.
IV-2-1 Données et construction des variables
Pour disposer des données nécessaires pour les
estimations, un échantillon de PME est tiré de manière
aléatoire, à partir de la base d'entreprises qui produisent
chaque année, une Déclaration Statistique et Fiscale (DSF). Ces
DSF contiennent les
informations concernant les investissements, la production, les
consommations
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intermédiaires, l'emploi, ainsi que les
dépenses en matériel informatique. Seules les entreprises ayant
un nombre d'employés compris entre 10 et 200 ont été
retenues pour cette étude.
Au total, nous avons pu retenir 44 PME, couvrant tous les
secteurs d'activités en dehors du secteur des services.
Une fois toutes les informations disponibles, les variables
à utiliser dans le modèle économétrique sont
construites de la manière suivante :
· L'output
L'output est avant tout un concept basé sur des
mesures en unités physiques. Sa mesure s'avère relativement
facile lorsqu'il s'agit d'une seule firme, produisant un bien unique et
uniforme. Mais, elle se complique davantage lorsqu'il faut comparer cette
information à celle des autres entreprises.
Il devient alors nécessaire d'adopter une unité
de mesure qui permet de comparer des productions de nature différentes.
Cette difficulté peut être résolue par l'utilisation des
valeurs monétaires. C'est ainsi qu'on pourra avoir des calculs de la
productivité en terme de production brute (en valeur) et de valeur
ajoutée.
L'output sera défini par la valeur ajoutée de
l'entreprise au prix du marché, obtenue en faisant la différence
entre la production et les consommations intermédiaires. Cette
définition permet de tenir compte des améliorations qualitatives
de l'output liées à l'utilisation des TIC (Hempell, 2002). En
effet, lorsque les TIC permettent d'améliorer la qualité de
l'output, les consommateurs peuvent accepter de payer un prix plus
élevé fixé par l'entreprise de sorte que la valeur
ajoutée s'en trouve augmentée.
· Les stocks de capital TIC et hors TIC
Une mesure idéale du stock de capital devrait porter
sur le flux, en heure, de services employés dans le processus de
production. Mais, puisque cette information n'est pas disponible, une approche
alternative basée sur l'évolution de la formation brute de
capital fixe est employée. Il s'agit de la méthode de
l'inventaire permanent.
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Les stocks de capital seront donc calcules à partir
d'un modèle de declassement proportionnel qui permet d'exprimer le
volume de capital d'une periode en fonction du capital de la periode precedente
et du volume de l'investissement de la periode
precedente It _ 1 . Ainsi, si on note par
Kkt le stock de capital de type k (k=1pour le
stock de capital hors TIC et k=2 pour le stock de capital TIC) à la
periode t, alors on a :
Kkt = (1-- ?k )Kk,t - 1 ?
Ik,t -1 [3]
Avec 6k le taux de declassement des
equipements de type k . En l'absence d'information sur le stock de
capital, le volume initial est calcule suivant la methode de
Hempell (2002). En supposant un taux de croissance constant
gk pour chaque type d'investissement en capital k
, l'equation [3] precedente peut être reecrite de la manière
suivante pour la periode t =1 :
I ? 1 ? ? 1 ? , 2
2
K
? ? ? ? I ? ? ? ?
k 1 K 0 k k ?
, 1 k k ? I
?? ? 1 ? ? ?
k
? I ? ? s
1 ? ? ? I ?
k s
, ? k k , 0 ?? 1 g ??
?
s ? 0 s ? 0 k
|
s
|
Ik
|
,
|
1
|
= k
g + ?k
|
[4]
|
Le stock de capital à une date donnee ( Kk ,
t ) est fonction du volume d'investissement à cette date (
Ik,t
), du taux de croissance
(gk) et du taux de
·
depreciation du stock de capital (6 k
) . L'information sur les volumes d'investissement etant disponible dans
les DSF, il suffit de faire des hypothèses sur gk et
6k pour obtenir les valeurs du stock de capital dans le
temps.
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L'investissement en capital non -TIC sera défini par
l'investissement total de l'entreprise diminué des dépenses en
TIC, telles que reportées par l'entreprise. Les dépenses en TIC
comprennent toutes les dépenses en matériels informatiques,
c'est-àdire, l'ensemble des outils qui permettent de visualiser,
traiter, stocker ou transporter de l'information par des moyens
électroniques. Ces différents outils sont regroupés en
cinq catégories globales déterminées par l'OCDE (2003),
à savoir équipements de télécommunications,
équipements informatiques et apparentés, composants
électroniques, équipements audio et vidéo et autres
équipements TIC.
? L'emploi
Le facteur travail devrait être mesuré en terme
d'heures totales travaillées. Mais, une fois de plus, le manque
d'information statistique oblige à recourir à l'effectif total
employé comme variable proxy.
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