Point sur l'internet et la téléphonie mobile au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Salomon MAHAMA Université de Yaoundé I - DEA Informatique 2008 |
CHAPITRE DEUXPRATIQUE DE L'INTERNET 2.1 Introduction Issu de vastes projets de recherches militaires et scientifiques dans les années soixante, Internet est aujourd'hui l'une des plus importantes révolutions de l'histoire moderne de l'humanité. Ce médium qui est en fait une interconnexion dynamique de multiples sous réseaux informatiques du monde entier, a apporté indéniablement une touche dans la réduction du temps et des distances entre les hommes. La terre entière serait devenue un village planétaire en somme. Au-delà même de cet aspect, la maîtrise de l'Internet est aujourd'hui et pour longtemps encore un symbole de la puissance d'un Etat et en est un moteur important du développement économique et de la croissance. C'est le socle de la société de l'information dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Afin de ne pas se tenir à l'écart de ce vaste mouvement planétaire dont on dit qu'il sera fatal pour ceux qui ont délibérément choisi de se marginaliser, le Cameroun a fait son entrée depuis 1997 dans la société de l'information. Dans le cadre de ce chapitre qui va présenter les différents éléments de la présence du Cameroun dans la société de l'information, il nous reviendra de présenter les infrastructures de gestion de l'Internet, les offres de connexion existantes, les usages et usagers de l'Internet pour ensuite finir par les inconvénients de l'usage. 2.2 Infrastructure de gestion de l'Internet 2.2.1 Cadre institutionnel Un certain nombre d'institutions sont impliquées dans le contrôle et la mise en oeuvre des TIC en général, le Gouvernement est responsable de l'ensemble du processus de mise en oeuvre et de contrôle [4] . Nous notons toutefois qu'il existe des institutions dédiées au rang desquelles : - La Présidence de la république qui définit et oriente la politique nationale en matière de TIC en général; - Les services du Premier Ministre qui sont chargés du suivi, c'est-à-dire qu'ils assurent que la politique nationale est effectivement mise en oeuvre; L'Assemblée Nationale qui légifère et qui via ses responsabilités contrôle l'action gouvernementale; L'Agence Nationale des Technologies de l'Information et de la Communication (ANTIC) crée en 2002 par décret numéro 2002/092 du 08 Avril 2002 a pour mission de promouvoir et de suivre l'action gouvernementale dans le domaine des technologies de l'Information et de la Communication. Elle est placée sous la tutelle directe de la Présidence de la République; - Le MINPOSTEL qui joue un rôle fondamental, notamment l'élaboration, la mise en place et l'évaluation de la politique gouvernementale en la matière. Elle contribue également au développement des infrastructures et gère le spectre des fréquences au nom de l'Etat; - L'A.R.T crée en 1998 est l'institution publique chargée particulièrement de la régulation, du contrôle et du suivi des activités du secteur des télécoms. Nous pouvons aussi citer parmi ses attributions le règlement des conflits entre les opérateurs du secteur notamment les questions relatives à l'interconnexion ou l'accès au réseau de télécommunication, la numérotation, l'interférence des fréquences et le partage des infrastructures. Elle est placée sous la tutelle du MINPOSTEL; - Enfin nous pouvons citer le CENADI qui a été le premier organisme public chargé du traitement des données et des connexions annexes. Cependant au fil des ans son rôle s'est réduit à la résolution des problèmes informatiques au Ministère des Finances. 2.2.2 Ressources infrastructurelles La connexion du Cameroun au backbone1 internationale est assurée par l'opérateur historique Camtel via sa filiale Camnet. Camtel est aussi chargé de la fourniture des services au niveau national et international. Parmi ces services nous pouvons citer : 1. Le service voix, assuré par un réseau de commutateur téléphoniques en technologie analogique et numérique d'une capacité de seulement 175.000 lignes pour prés de 18 millions d'habitants. [4] 2. Le service de données qui est multiforme, on peut citer : a - Le service de données par paquets X.25 CAMPAC, avec deux commutateurs numériques à Yaoundé et Douala et des concentrateurs dans les chefs lieux de province b - Le service de communication d'entreprise, qui s'opère au moyen de : - satellite : deux Hubs VSAT, un en bande C et l'autre en bande Ku installés à Zamengoé permettant l'offre de liaisons louées aux opérateurs et entreprises. Le nouveau Hub en bande Ku permet en plus d'offrir des services multimédia aux localités rurales et aux entreprises; - liaisons spécialisées filaires (cuivre ou fibre optique); - liaisons spécialisées radio; - liaisons spécialisées virtuelles (VPN). c - Le service Internet disposant de : - deux noeuds d'accès à Yaoundé et Douala pour la connexion du réseau camerounais à l'international avec des bandes passantes internationales de 155 Mbits à Douala (SAT-3) et 4 Mbits à Yaoundé (Satellite); les deux noeuds sont interconnectés par une liaison de 10 Mbits et sont gérés par les centres internet de Yaoundé et Douala respectivement; - des Points de Présence2 (PoP) à Garoua, Ebolowa, Buéa, Bafoussam, Sangmélima et Kribi; - des multiplexeurs d'accès ADSL (DSLAM) dans les localités de Yaoundé, Douala, Ebolowa, Sangmélima, Kribi, Bafoussam, Buéa, Maroua, Mbalmayo, Limbé, Edéa, Bamenda, Dschang, Bertoua et Ngaoundéré; les noeuds et PoP Internet offrent une capacité d'accès Dial-Up de 2400 accès. 3. La transmission dont le réseau comprend - trois centres de télécommunications spatiales à Yaoundé et Douala et Garoua; - un point d'atterrissement du câble sous-marin à fibre optique (SAT3- WASC/SAFE) à Bépanda (Douala) comme illustré par la figure 2.1 ci dessous; - des artères de transmission analogique d'une longueur de près de 4 000 km; - des artères de faisceaux hertziens numériques d'environ 1 200 km de longueur; - des liaisons urbaines de jonctions inter-centrales en fibre optique et en faisceau hertzien à Yaoundé et Douala; - un câble à fibres optiques posé le long de l'emprise du pipeline Tchad-Cameroun sur près de 900 Km; - un HUB VSAT en bande <<C >>et un HUB VSAT en bande <<Ku >>situé à Zamengoé. FIG. 2.1: SAT-3/WASC/SAFE 2.3 Les Offres de connexion Cette section fait une présentation des différentes technologies de connexion actuellement en vigueur au Cameroun. Nous présenterons en annexe les offres de quelques FAI dont les informations sont accessibles. 2.3.1 Le RTC (Dial up) 2.3.1.1 Généralité C'est un mode d'accès via le réseau téléphonique filaire classique. Il nécessite donc une ligne téléphonique, un ordinateur et un modem pour joindre le FAI, lequel se chargera de la connexion à Internet. Le débit maximal ici est de 56Kbps en théorie, cependant une liaison RTC est soumise à des perturbations électromagnétiques et dépends de la qualité du fil de cuivre ce qui ramène le débit aux alentours de 40 kbps. 2.3.1.2 Schéma de principe FIG. 2.2: Connexion Internet par RTC Comme illustré par la figure 2.2 ci-dessus, le Client est relié au FAI (ISP) par le bais d'une ligne téléphonique fixe. Un modem est nécessaire pour décoder ou encoder le signal à transmettre sur la ligne téléphonique. 2.3.1.3 Avantages Internet est accessible par le RTC depuis n'importe quelle ligne téléphonique. 2.3.1.4 Inconvénients - Le débit est inapproprié pour les besoins de plus en plus croissants en services internet de qualité; - On ne peut pas utiliser une même ligne téléphonique pour se connecter et téléphoner simultanément; - Le coût de la connexion dépend du temps de connexion et peut donc devenir rapidement prohibitif; - La connexion n'est pas permanente à cause des perturbations électromagnétiques. 2.3.2 Le RNIS Le RNIS (ou ISDN (Integrated Services Digital Network) en anglais) est la version entièrement numérisée du RTC. Le RNIS ne transporte donc plus un simple signal analogique, comme dans le cas du RTC, mais un signal numérisé. Les usagers ont donc accès à une large palette de services (vocaux ou non). Dans un réseau téléphonique analogique, une boucle sur une paire torsadée de fils de cuivre entre le commutateur central et l'abonné supporte un canal de transmission unique. Ce canal ne traite qu'un seul service simultanément : la voix ou les données. Avec du RNIS, la même paire torsadée est divisée en plusieurs canaux logiques. En monoposte, le RNIS nécessite l'utilisation d'une carte (ou un boîtier externe) dédiée. Un routeur RNIS est également utilisé dans le réseau. L'accès de base offre un débit de 128 Kbps. 2.3.2.2 Avantages - les débits du RNIS sont garantis à une vitesse constante; - le RNIS permet l'intégration de nombreux services (signal d'appel, rappel automatique sur occupation, sous-adressage, conférence à trois, présentation des appels entrants, prépara- tion de la numérotation, mini messages, renvoi d'appel, indication du coût de l'appel); - le RNIS permet l'utilisation simultanée des services. 2.3.2.3 Inconvénients - son installation nécessite l'intervention d'un technicien (et donc des frais supplémentaires) : installation d'une prise RJ45 et d'un boîtier spécial (boîtier TNR). - son débit reste relativement faible aujourd'hui avec l'arrivée d'autres technologies. 2.3.3 L'ADSL 2.3.3.1 Généralité Développée dans le laboratoire américain BellCore en 1987, la technologie ADSL est une technologie permettant de faire passer du haut débit sur la paire de cuivre utilisée pour les lignes téléphoniques de la boucle locale. La technique consiste à utiliser les fréquences supra vocales laissées libres par le service téléphonique traditionnel. En effet une ligne téléphonique possède une bande passante d'environs 1Mhz dans laquelle seule une largeur de bande de 4Khz est utilisée pour les communications téléphoniques soit environs 10%. La figure 2.3 ci-dessous nous illustre ce fait. [1]. Ainsi l'ADSL fait usage de la technique du multiplexage fréquentiel pour repartir la bande de FIG. 2.3: Capacité de transport du fil de cuivre de la téléphonie fixe. 1Mhz en trois sous bandes ou canaux : - une bande de 4Khz pour la communication téléphonique en full duplex; - une bande pour le flux montant de l'abonné à l'opérateur (upstream) en mode simplex; - une bande pour le flux descendant de l'opérateur à l'abonné (downstream) en mode simplex. Les deux dernières bandes sont de débits différents d'où le terme "Asymetric" de l'ADSL, avec un débit supérieur pour le downstream. Les débits vont jusqu'à 8Mo en downstream et 640 Kbps pour le upstream mais dépendent fortement de la qualité du fil de cuivre. Au Cameroun la barre actuelle est de 1Mo pour le downstream et 256 Kbps pour l'upstream. La technologie ADSL nécessite comme le montre la figure 2.4, un modem ADSL, un filtre (splitter) et bien sûr une ligne téléphonique chez l'abonné. 2.3.3.2 Schéma de principe Le DSLAM récupère le trafic de données transitant sur les lignes téléphoniques qui lui sont raccordées, après que ce trafic a été séparé du trafic de voix issu de la téléphonie classique, grâce FIG. 2.4: Connexion Internet par ADSL à un filtre. Ensuite le DSLAM regroupe le trafic des différentes lignes qui lui sont raccordées et le redirige vers le réseau de l'opérateur ou du fournisseur d'accès. 2.3.3.3 Avantages - l'ADSL permet des débits beaucoup plus importants; - la plupart des offres ADSL sont des offres illimitées en référence au coût forfaitaire de la connexion; - la ligne téléphonique est libérée et donc on peut téléphoner et naviguer simultanément sur la même ligne; - l'installation est facile : le client est en mesure de l'effectuer lui-même, cela ne nécessite pas d'intervention de la part des fournisseurs d'accès. Elle est donc à moindre coûts; - le haut débit permet de nombreux services : tel que la vidéo, la téléphonie sur IP, la télévision sur IP; - la technique de dégroupage permet une multitude d'opérateurs et donc une offre importante favorisant alors la baisse des coûts. 2.3.3.4 Inconvénients - il est nécessaire de se situer dans une zone compatible et proche d'un centre téléphonique. Les campagnes sont alors exclues de ce mode de communication. La dissipation d'énergie est à l'origine de cette contrainte; - la couverture : l'ADSL n'est pas disponible partout; - obligation d'ouvrir une ligne téléphonique même si l'utilisateur n'en a pas l'utilité. De plus la procédure d'acquisition d'une ligne téléphonique est quelques fois très longue; - la connexion n'est en fait pas permanente : les débits peuvent être très inégaux sur un segment de temps donné; plus on est loin du répartiteur (DSLAM), plus la connexion est mauvaise (la ligne ne dépasse pas 5,4 km). 2.3.4 Le VSAT 2.3.4.1 Généralité Le VSAT est une technologie de télécommunication par satellite permettant de raccorder des réseaux terrestres. Il repose sur le principe d'un site principal (le hub) et d'une multitude de points distants (les stations VSAT) [19]. Le projet panafricain RASCOM3 dont le Cameroun est membre et abritera à Bépanda (Douala) l'un des quatre centres d'exploitation (après Abidjan, Tripoli et Lusaka) pourra dans les années à venir relancer l'engouement pour cette technologie en Afrique en général. Cependant, il va falloir remplacer le premier satellite envoyé en décembre 2007. Prévu pour une durée de 15 ans, ce satellite ne vivra que 2 ans en raison des problèmes rencontrés [33] En attendant le satellite de remplacement et les retombés du projet RASCOM, des opérateurs implantés à la faveur de loi de libéralisation des télécommunications proposent des liaisons directes par satellite, en partenariat avec des opérateurs occidentaux. 2.3.4.2 Schéma de principe La figure 2.5 nous donne une illustration de la connexion d'un abonné par la technologie VSAT. Le HUB est le point le plus important du réseau. Il gère tous les accès à la bande passante FIG. 2.5: Connexion Internet par VSAT et c'est par lui que transitent toutes les données qui circulent sur le réseau. De part son importance, sa structure est conséquente : une antenne entre 5 et 7 mètres de diamètre et plusieurs baies d'équipements. Du côté de l'abonné l'équipement VSAT est composé de deux éléments : - l'Out Door Unit : une antenne parabolique équipée d'un émetteur/récepteur de fréquence radio. Son diamètre varie de 90cm à 3 m en fonction du débit souhaité; - l'Indoor Unit qui est en fait un modem satellite entre l'antenne parabolique et l'ordinateur. 2.3.4.3 Avantages - souplesse et évolutivité : possibilité d'expansion d'un intranet à l'échelle de plusieurs continents; - connexion permanente; - haut débit; - modularité : les terminaux VSAT possèdent des slots permettant d'accueillir des cartes réseaux(X25, ATM, Ethernet), des cartes multimédias (Visioconférence, Streaming vidéo) des cartes de communication (lignes analogiques, lignes numériques, ports séries). Ces technologies pouvant fonctionner simultanément; - alternative intéressante à l'enclavement numérique du milieu rural. 2.3.4.4 Inconvénients - le principal inconvénient de cette technologie est le coût élevé de son acquisition. Le projet RASCOM dont le Cameroun est l'un des membres clés pourra peut être apporté une solution à ce problème dans les années à venir; - la communication entre deux sites pourtant voisin
passe inéluctablement par le continent - le temps de latence est grand pour un satellite en orbite géostationnaire. 2.3.5 La Fibre optique 2.3.5.1 Généralité La fibre optique est un support physique de transmission permettant la transmission de données à haut débit grâce à des rayons optiques. La fibre optique est constituée de trois éléments : - le coeur, partie de la fibre optique servant à la propagation des rayons lumineux; - la gaine optique, entourant le coeur, constituée d'un matériau dont l'indice de réfraction est inférieur à celui du coeur, de telle manière à confiner la propagation des rayons lumineux; - le revêtement de protection, chargé de protéger la gaine optique des dégradations phy- siques. On distingue deux grandes familles de fibre optique : les fibres multimodes pour les réseaux courtes distances et les fibres monomodes pour les réseaux longues distances (en particulier les liaisons sous marines entre continents). Les débits vont de 1 à 10 Gbps pour la fibre multimode tandis que l'on parle aujourd'hui en termes de Térabit pour la fibre monomode. Le Cameroun est connecté au câble sous marin SAT3/WASC/SAFE à fibre optique depuis 2003. L'avènement du SAT3 a permis de décupler la télédensité de l'Internet au Cameroun comme le montre la figure 2.6 ci-dessous (la télédensité représente dans ce cas les connexions propres des utilisateurs). En attendant la fin du projet de Camtel devant connecter le pays au moyen de 12 fibres optiques enfouies dans la même tranchée que le pipeline Tchad-Cameroun, seules les villes de Yaoundé et Douala sont interconnectées par fibre optique. Ces 12 fibres optiques pourront être reliées au réseau public de télécommunication existant, grâce à 14 points de sortie répartis dans cinq des dix provinces du pays, sur un axe allant de Kribi au Sud, à la localité de Dompta au Nord, le long de l'emprise du système. Ces points de sortie sont situés dans les localités suivantes : Kribi, Lolodorf, Ngoumou, Yaoundé (Mbankomo), Yaoundé (Zamengoé), Obala, Nkoteng, Nanga-Eboko, Belabo, Goyoum, Mabele, Meidougou, Gangui, Nana [20]. On est cependant encore très loin de la FTTH (Fiber To The Home) en cours de déploiement dans les pays occidentaux. La FTTH consiste à connecter un abonné (à domicile) directement avec une liaison fibre optique. FIG. 2.6: Courbe d'évolution de la télédensité de l'Internet de 1999 à 2007. Source : ANTIC 2.3.5.2 Avantages - très haut débit; - débit stable; - insensibilité aux perturbations radioélectriques; - faible atténuation du signal: donc possibilité contrairement à l'ADSL d'irriguer des zones plus éloignées sans perte de performance; - il est difficile d'espionner la fibre optique. Inconvénients - coût élevé pour l'installation et l'exploitation; - installation et maintenance très complexe; - difficulté de raccordement. 2.3.6 Liaison spécialisée 2.3.6.1 Généralité Une liaison spécialisée ou encore liaison louée est une connexion point à point construit sur le câble en cuivre ou sur la fibre optique, reliant le client directement au serveur du fournisseur. Cette liaison est établie pour l'usage exclusif du client. Elle est beaucoup plus destinée aux cybercafés et aux entreprises pour leur réseau interne avec un débit allant de 64 Kbps à 2Mbps. Le client doit acquérir ou loué un modem liaison filaire et un routeur liaison filaire (source Camtel). 2.3.6.2 Avantages connexion permanente; - débit garanti; rétablissement rapide. 2.3.6.3 Inconvénients - coût élevé d'exploitation; - coût élevé d'installation. 2.3.7 Liaison Wimax 2.3.7.1 Généralités Le Wimax ou "Worldwide Interoperability for Microwave Access" est un standard de réseau sans fil métropolitain créé par les sociétés Intel et Alvarion en 2002 et ratifié par l'IEEE sous le nom IEEE-802.16. Il est destiné à des architectures point-multipoint (à partir d'une antenne centrale on cherche à toucher de multiples terminaux) Cette technologie est d'une portée de 50Km et autorise des débits allant jusqu'à 70 Mbps. Dans la pratique ce débit est proche de 12 Mbps sur 4,5 Km dans le pire des cas (NLOS). Le client doit se munir d'une petite antenne et d'un modem. Cependant un modem avec antenne intégrée peut faire l'affaire. Cette technologie connait actuellement une effervescence au Cameroun (dans les grandes villes surtout). Les principaux ISP de la place se livrent une bataille pour le contrôle de ce segment [29]. 2.3.7.2 Schéma de principe FIG. 2.7: Connexion Internet par Wimax Wimax. Il émet vers les clients et réceptionne leurs requêtes puis les transmet vers le réseau du fournisseur d'accès. Il existe deux types d'application au Wimax : la version fixe et la version mobile. Le Wimax dans sa version fixe est comparable au Wifi en cela que lorsque l'on change de BS le client se voit déconnecté et il doit se reconnecter. Il n'y a pas de handover (HO). Dans sa version mobile le Wimax permet la mobilité du client en assurant un handover horizontal. Ce handover se réalise à la manière d'un soft handover UMTS. La carte du client reçoit des signaux des BS l'entourant. La carte choisit le meilleur signal parmi les signaux et émet vers la BS correspondante. Cette vérification est faite constamment si le signal vient à s'affaiblir la carte choisira de nouveau le meilleur signal effectuant ainsi un soft handover [26]. 2.3.7.3 Avantages - haut débit; - grande portée; - la mise en place du Wimax ne nécessite pas de travaux de génie civil; - investissement moins onéreux pour l'opérateur et l'utilisateur; - le Wimax est solution pratique et économique en raison du réseau filaire très lâche au Cameroun. 2.3.7.4 Inconvénients - flexibilité réduite : l'émetteur et le récepteur doivent être en ligne de vue (LOS : Line of Sight). Hors ligne de vue (NLOS : Non-line-of-sight) c'est-à-dire en présence des obstacles tels les arbres qui interfèrent, les débits chutent très rapidement; - partage du débit entre les différents utilisateurs; - possibilité d'interception et de modification des données transmises. 2.3.8 La LiveBox 2.3.8.1 Généralités C'est une offre Wimax de l'opérateur de téléphonie mobile Orange qui fait usage d'un boîtier particulier appelé Livebox. La Livebox est en fait un appareil électronique faisant office d'un modem routeur wifi. Comme le montre la figure 2.8 ci-dessous, il se connecte à un modem Wimax. Il reçoit donc le flux internet par Wimax et le diffuse en wifi dans un réseau local. Il permet de bénéficier du tripleplay (Télévision, Téléphone et Internet). En France et dans d'autres pays d'implantation de l'opérateur Orange on parle beaucoup plus de Livebox et ADSL car dans ces cas la Livebox reçoit le flux internet par ADSL. Cette offre est à ses débuts et ne concerne pour le moment que la ville de Yaoundé avec des débits maximum de 2Mbps en réception et 512 Kbps en émission. 2.3.8.2 Avantages grande mobilité dans un rayon d'action de 50m; - contrôle parental : possibilité de filtrer les flux pour un usage à domicile afin de protéger les enfants des contenus malvenus; gratuité de l'installation et de la mise en route; - pas d'encombrement de câble filaire et pas de nécessité de faire du génie civil. FIG. 2.8: Liaison Internet par Livebox Inconvénients - coût relativement élevé pour le Camerounais moyen (au moins 35 000 F.CFA par mois hors équipement d'exploitation); - interception possible et modification des données transmises. En marge des technologies de connexion ci-dessus nous pouvons également citer les offres faisant usage du téléphone mobile comme modem et permettant de ce fait d'accéder à Internet via son téléphone mobile, c'est une offre disponible chez les différents opérateurs mobiles (CTPhone de Camtel, MTN et Orange). Notons que les technologies tels le CPL (CPL vise à faire passer de l'information à bas débit ou haut débit sur les lignes électriques en utilisant des techniques de modulation avancées), ne figurent pas encore dans le paysage camerounais. 2.4 Usages et usagers 2.4.1 Secteur de l'éducation Le secteur de l'éducation qui est chargé de la production et de la diffusion du savoir à vu éclore ces dernières années de nombreuses initiatives de vulgarisation de l'Internet. On a ainsi vu apparaitre dans certains établissements d'enseignement secondaire des centres de ressources multimédia connectés à Internet où les élèves sont initiés à la pratique de l'internet. Nous notons aussi l'apparition de sites web orienté éducation ( www.cam-educ.com/intranet/, maths.educamer.org) permettant aux élèves d'accéder à de nombreuses ressources en lignes (épreuves et correction, extrait de livre), ils peuvent même poster des questions dans de nombreuses disciplines. Toutefois ces centres multimédias et internet sont encore au stade vraiment embryonnaire avec seulement 17 établissements concernés en 2007 [3, 12] (Les écoles étrangères ne rentrent pas dans notre analyse) de même les sites webs orientés éducation ne sont pas encore populaire. Pour l'enseignement supérieur, et dans le souci d'accroitre l'offre de formation en qualité et en quantité, le ministère de compétence (actuel ministère de l'enseignement supérieur) a mis sur pied le réseau RIC (Réseau Interuniversitaire du Cameroun) et le CITI (Centre Interuniversitaire des technologies de l'Information) pour interconnecter et gérer les infrastructures des technologies éducatives des différentes universités. Mais malgré ces initiatives beaucoup reste encore à faire. En effet la plupart des universités ne sont même pas ou sont difficilement accessibles par Internet (par exemple les universités de Ngaoundéré, Buea, Yaoundé 2, Douala, Adventiste de Nanga Eboko par exemple.). On est très loin ici des réalités occidentales et de certains pays africains où les universités jusqu'aux laboratoires de recherche disposent d'un site internet interactif, mis à jour régulièrement et ouvert à l'international. On ne peut donc pas parler pour le moment de plateforme de recherche interuniversitaire en ligne au Cameroun. Toutefois l'internet est aujourd'hui rentré dans les moeurs de la plupart des étudiants en grande partie pour son abondance en ressources documentaires nécessaire à la recherche, la messagerie, l'actualité, mais aussi pour les opportunités de bourses d'études à l'étranger. 2.4.2 Secteur de l'entreprise De nombreuses entreprises ont aujourd'hui pris conscience de l'importance de l'internet dans leurs activités et se sont ainsi doté d'un site Internet. Cependant pour beaucoup de ces sites, la démarche de publication web est semblable à l'édition d'une plaquette, l'offre éditoriale est pauvre (sites peu réactifs, d'autres sont rarement mis à jour). Au-delà de cet aspect de nombreuses entreprises principalement dans les grandes villes ont intégré l'internet au centre de leur production ce qui justifie leur connexion à ce réseau. Toutefois le taux reste encore vraiment faible. Quant aux nouveaux modes de travail axés sur le réseau (télétravail) pouvant pourtant générer des emplois, ils tardent à faire leur apparition. Les services d'information à l'endroit des acteurs des secteurs porteurs de l'économie camerounaise tels l'agriculture sont quasiment inexistants. 2.4.3 Administration publique S'il est vrai qu'on ne peut pas comparer l'utilisation de l'internet aujourd'hui à celle d'il y a encore quelques années, nous nous efforçons tout de même de souligner que l'administration camerounaise est encore à la traine au vue du Rapport SCAN - ICT soulignant qu'environs 9,2% des institutions publiques sont connectées à l'Internet et 10,8% disposent d'un site web [24]. Sites qui pour la plupart ne présentent que les activités, missions et organigramme de l'institution. Pour beaucoup d'institution la connexion internet ne concerne que les services centraux dans les grandes villes de Yaoundé et Douala. L'utilisation de l'Internet dans le but d'accroitre la productivité a encore du chemin à faire tant la messagerie reste le service le plus sollicité. Certaines institutions se démarquent cependant de cet aspect à l'image des administrations financières qui disposent d'un parc informatique matériel et logiciel garni avec des applications tournant sur les réseaux interprovinciaux (Antilope, SIGIPES par exemple). Ces institutions intègrent aussi la notion de service dans leur site web. Nous pouvons aussi citer dans cette liste les services du premier ministre. 2.4.4 Milieux communs Si dans les milieux ruraux l'Internet est encore un mystère du point de vue de l'accessibilité, il n'en va pas de même de grandes villes de Yaoundé et Douala notamment avec un taux en constante augmentation d'internautes. L'accès se fait essentiellement dans les cybercafés dont le nombre est aussi en constante augmentation et le tarif varie entre 200 et 500 F.CFA l'heure. Une autre tendance de la connexion à domicile fait aussi actuellement son chemin. Dans quelques zones rurales les Télécentres communautaires constituent les centres d'accès on en dénombre actuellement prés de 180 sur l'étendue du territoire national. [24] Les internautes se recrutent aujourd'hui dans la tranche 15 à plus de 45 ans avec toute fois un faible taux au-delà de 45 ans. Si la messagerie et la VOIP (pour l'appel international) constituent les services populaires, néanmoins l'amélioration du débit dans les cybercafés à ouvert un fort intéressement surtout dans les milieux jeunes aux contenus multimédias (music, vidéo, jeux). Les réseaux sociaux (hi54 , FaceBook5 , MySpace6 par exemple) font aussi partie de ce panier. Ces réseaux permettent d'établir des relations virtuelles entre des personnes qui se connaissent déjà dans le monde réél, mais aussi entre des personnes qui ne se connaissent pas du tout. En effet les amis de mes amis peuvent devenir mes amis [16]. La classe féminine est particulièrement fortement représentée dans la communauté des internautes dans les principales villes de Yaoundé et Douala notamment à la recherche d'un "amant blanc ". [14] 2.5 Inconvénients de l'usage de l'Internet Si l'utilité de l'internet n'est plus à démontrer de nos jours, l'on ne peut ignorer les inconvénients qui peuvent porter de lourds préjudices à l'internaute et à la société camerounaise. Nous pouvons citer entre autre : - l'arnaque : toucher une commission mirobolante en échange d'une aide à un inconnu, gagner facilement de l'argent en travaillant à domicile, partir vers une destination de rêve pour une somme très modique, la liste est longue. Malgré leur caractère alléchant, toutes ces propositions qui circulent sur le web cachent souvent des arnaques. Grâce à la mondialisation, le nombre d'arnaques sur Internet, telles que le phishing ou le spoofing, ne cesse de croître, au quotidien, de nouvelles tactiques voient le jour, les techniques se raffinent à un point tel qu'il devient presque impossible de distinguer le vrai du faux. Ils sont nombreux des spécialistes de l'arnaque par Internet qui ont trouvé un moyen idoine pour étaler leurs transactions mafieuses par le canal du courrier électronique. - la prostitution; - la perte des données; - l'exposition des mineurs à des rencontres à risques et aux contenus portant atteinte aux bonnes moeurs; - le détournement des mineurs (nantis) qui y passent un temps important, négligeant alors les études. 4http :// hi5.com 5http ://
www.facebook.com 2.6 Conclusion Au terme de ce chapitre, il est aisé de reconnaître que le Cameroun est bel et bien rentré dans la société de l'information matérialisée par la connexion à l'Internet. De multiples secteurs d'activités sont irrigués par la plupart des technologies d'accès existantes mais avec toutefois des débits encore loin des débits pratiqués sous d'autres cieux. Cependant bien que présent, l'Internet rencontre encore des difficultés au niveau de l'accès et de l'utilisation bénéfique pour la société. |
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