II. 1. 2. Cas de Banwaly
La particularité de la maîtrise foncière
de Banwaly est que, ce sont les populations elles-mêmes qui ont
réalisé le recensement des exploitations et des ressources
communes sous l'oeil vigilant des agents du PDL - O. Après avoir suivi
de bout en bout les actions de recensement entreprises à Padéma
et Djigouèma, les populations de Banwaly se sont estimées en
mesure de conduire elles-mêmes leur opération de recensement. Le
GR a élaboré une fiche de recensement et défini une
organisation pratique de la réalisation qui ont été
validées en assemblée villageoise. Quatre (04) points de
recensement ont été retenus et quatre (04) équipes mises
en place. Les points de recensement correspondent aux trois (03) quartiers du
village et à l'unique hameau de culture existant dans la maîtrise
foncière. Pour les équipes de recensement, il a été
retenu qu'il y ait deux (02) personnes sachant lire et écrire en
français. Quatre (04) membres du GR étant lettrés, il leur
a été associé quatre (04) personnes ressources
identifiées à ce effet. L'opération a eu lieu courant 2008
- 2009.
Dans les trois maîtrises foncières, la conduite
des opérations de recensement a été un succès. Ces
opérations ont été suivies d'une validation des droits
concédés en assemblée villageoise. Cependant, la
validation administrative des résultats n'est pas encore effective.
II. 2. L'identification des types
de transactions possibles et acceptables
Les populations ont identifié des formes de
transactions jugées légitimes. Si l'héritage et le
prêt de terre ont été retenus, la location et la vente de
terre, quant à elles, ont été jugées
illégitimes.
II. 2. 1. L'héritage
L'héritage est une pratique qui existe depuis la
création des villages. Elle ne s'applique véritablement qu'au
profit des autochtones. C'est le droit lignager ou familial. Pour les migrants,
il n'y a pas de règles d'héritage fixes. Les conditions de
transmission semblent dépendre étroitement des relations
personnelles qui existent entre le migrant et son logeur. Il n'en demeure pas
moins que l'héritage est une pratique légitimée par les
coutumes locales. Sur proposition de leurs GR, les populations des villages de
Padéma, Djigouèma et Banwaly réunies en assemblées
villageoises, ont retenu l'héritage comme une transaction possible et
acceptable. L'héritage est, selon elles, authentique et conforme aux
normes coutumières locales. Toutefois, l'amendement qu'elles ont
apporté à la proposition des GR est la prise en compte des femmes
comme bénéficiaires de l'héritage.
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