III. 2. La mauvaise circulation de
l'information
Au cours des entretiens, des personnes ont avoué
n'avoir jamais participé à une assemblée villageoise par
manque d'information. Ce sont en général, des cultivateurs
marginaux, des éleveurs et certains jeunes. L'information circule en
effet, par les réseaux sociaux, de bouche à oreille. Il faut donc
être dans un réseau connecté à un membre du GR pour
détenir l'information. Il n'y a aucun système d'annonce publique.
Par ailleurs, les représentants des communautés au sein des GR
doivent faire le compte rendu des discussions après chaque
réunion à tous ceux qu'ils sont censés représenter.
Or, de manières générales, les informations est
partagées entre amies, voisines et sympathisantes. A Padéma, la
représente des femmes mossi a avoué en discuter juste avec ses
voisines. Ce qui fait que l'information ne circule pas en
réalité.
III. 3.
L'analphabétisme
Dans les trois villages visités, moins de 50% des
membres des GR sont alphabétisés ou scolarisés (cf.
tableau n°4). L'analphabétisme est dans une certaine mesure, un
frein à la sauvegarde des travaux. Il est impossible de retenir tout ce
qui peut se dire au cours de deux heures de discussions. Cela explique aussi en
partie, la lenteur dans les travaux. Lors des séances
d'auto-évaluation, l'animateur demande à chacun de rappeler les
axes de travail traités au cours de l'année. Au cours de cet
exercice, certains ont du mal à citer correctement ces axes et les
confusions sont fréquentes. Les membres des GR devant être les
courroies de transmission de l'information, l'analphabétisme a donc un
impact certain sur la circulation de l'information.
III. 4. La représentation
en question
La composition des GR suscite plusieurs remarques. Les GR
peuvent être considérés comme représentatifs de
toutes les communautés ethniques, du moment où chacune d'elles a
au moins un représentant. Mais en faisant de l'ethnie le critère
de représentativité, certaines communautés sont mieux
représentées que d'autres. Aussi les Bobos ont-ils
systématiquement plus de représentants dans le GR tout en
étant moins importants du point de vue du nombre d'individus au sein de
la population. Mais pour les Bobos, les membres bobos des GR ne
représentent pas leur ethnie mais leurs lignages. Dans la maîtrise
foncière de Padéma, on dénombre cinq (05) lignages tous
représentés par une personne. Par ailleurs certains utilisateurs
du foncier ont été ignorés dans ce processus. Il s'agit
des pêcheurs, des artisans et des chasseurs.
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