ABSTRACT
The present research was conducted around the following topic:
Need of social esteem and the professional insertion
strategies.
The remark came from a context marked by unemployment in
general and that of the youths in particular. The collapse of the theoretical
approaches of human capital leading to the development of the theories
professional insertion strategies, steps are put in place. In this context, it
is non officialised strategies that are on the agenda. Thus, we have projected
to study the relationship that can exist between the quest for social esteem
and professional insertion strategies.
The question that will guide this work is as follows: Is there a
relationship between the levels of social esteem and the professional insertion
strategies?
To this question we projected an anticipated answer which
constituted our general hypothesis. There is relationship between the level
of social esteem and the profession insertion strategies.
The conceptualization of this general hypothesis goes through the
determination of different levels of the need obtained through the planning of
the survey, to the research hypotheses:
-RH1: There exist a relationship between a strong need of
social esteem and professional insertion strategies.
-RH2: There exist a relationship between an average need of
social esteem and professional insertion strategies.
-RH3: There exist a relationship between a weak need of
social esteem and professional insertion strategies.
The survey touched 110 job seekers through the method of
simple random sampling. The data, collected with the aids of an adaptation of
Bouvard and Coll version of the Social Self Esteem Inventory (SSEI), were
analysed by the SPSS 10.0 version data base.
The results obtained with the aids of the test of correlation
are as follows: The first two hypotheses (RH1 and RH2) have relationships with
professional insertion strategies. The last hypothesis (HR3) is statistically
invalid by being represented by only one subject. This particular case requires
the use of content analysis sustained by an interview. Since HR1 and HR2 are
verified, the general hypothesis is thus verified.
INTRODUCTION GENERALE
Dans les sociétés traditionnelles, le fait
d'être un travailleur ne conférait aucun statut social particulier
car aucun adulte normal à l'intérieur de la collectivité
n'y demeurait sans participer à la production des moyens d'existence,
à la fois pour lui et pour ceux dont le groupe lui reconnaissait la
charge. Dans de telles sociétés dites primitives, personne n'a de
privilège spécial à cause de la nature de son travail.
Tous luttent pour leur subsistance par le biais de la chasse, de la pêche
ou de la cueillette. La propriété communautaire apparaît
ici comme fondamentale de la conception du travail et personne n'est
privé des moyens de vivre. Il en est ainsi car la
propriété des biens essentiels à l'existence tels le
territoire de chasse, la terre de culture, le rivage marin ou de
rivière, ainsi que les conditions qui la régissent sont, pour la
plupart, détenus par une communauté, un groupe social ou un clan.
Godelier (1975 : 37) écrit que :
« A sa naissance, avant même que l'individu ne
commence à travailler, du seul fait de son appartenance à un
groupe social qui possède et contrôle collectivement les
conditions essentielles de production, l'individu se trouve à l'avance
garanti d'avoir accès à des moyens matériels d'existence.
La propriété privée du sol n'existe pas et l'individu ne
peut être privé des moyens de travail sauf par la violence, la
guerre ou l'expulsion de son groupe ».
Vu sous cet angle, le travail ne permet pas de distinguer les
gens. Ainsi, malgré l'omniprésence du travail dans la vie
quotidienne, ce dernier ne joue ni sur la définition de l'individu, ni
sur son degré de dignité, ni même sur son statut
socioéconomique. Selon Giddens (1991), l'une des caractéristiques
des sociétés traditionnelles est que l'essentiel des
activités se déroule dans le cadre de communautés bien
localisées. Les relations de parenté y sont fondamentales. La
tradition y est forte et un système religieux unique donne à
chacun des assurances quant au sens de l'existence. Une forte structuration du
temps et de l'espace, des routines et des rites de passage donnent une
sécurité ontologique à chacun.
Dans les sociétés actuelles dites modernes et
industrialisées, un individu est qualifié en fonction de son
rapport spécifique à la production au sein de la
société c'est-à-dire par son utilité
économique, sociale ou socioéconomique. Et Tremolet de Villiers
cité par Jaccard (1960) pense que le phénomène du travail
économique et social à la base de
l'identité personnelle, est relativement récent
dans l'histoire. C'est dans notre société actuelle que, les
producteurs directs (ouvriers, travailleurs manuels), les technocrates ou les
spécialistes de divers domaines, tout en étant libres de leur
personne comme l'étaient les membres d'une communauté
traditionnelle, sont néanmoins privés de la
propriété des moyens sociaux de production. En raison de cette
privation, ils sont donc contraints d'échanger contre un salaire, leur
force de travail aux propriétaires desdits moyens de production (patrons
des secteurs privé, public et parapublic) à l'Etat ou aux
organismes à but non lucratif (ONG).
Désormais les agents modernes sont contraints de
construire leur personne en établissant eux-mêmes un lien entre
leur expérience individuelle et le changement social selon Giddens
(op.cit.). Les relations sociales ne sont plus insérées dans
leurs contextes locaux, les facteurs qui prévalaient dans les
sociétés traditionnelles ne sont plus. L'avenir par
conséquent est ouvert et apparaît comme fondamentalement
incertain. Cette incertitude de l'avenir pousse les individus à revenir
sur leur propre expérience passée pour se saisir, se construire.
Ce qui suppose l'engagement de l'individu dans une voie lui permettant de
réaliser. Cette entreprise consiste à préparer chacun
à faire face à ses responsabilités dans la construction de
soi dans le monde devenu instable qu'est le nôtre. Elias (1991)
définit les sociétés industrialisées du
20e siècle comme des sociétés des individus
où chacun est un sujet autonome, responsable et indépendant des
configurations dans lesquelles il se trouve pris. Cette centration sur soi est,
selon Giddens (op. cit.), la caractéristique des sociétés
industrielles d'aujourd'hui. Les individus, dans le souci de se
réaliser, se penchent vers le travail. Ils procèdent donc de
diverses façons et font, par-là, montre de leurs
différences. Ces dernières sont à la base des
stratégies qu'emploie chacun dans la perspective d'une insertion qui
garantirait la transition sociale.
Nous pensons ainsi mener une analyse des mécanismes
psychosociaux qui soutendent les différentes manières de
procéder qu'emploient les jeunes en quête d'une insertion
professionnelle. Ces différentes façons peuvent constituer,
dès lors qu'elles sont choisies dans un large éventail, des
stratégies. La présente recherche se veut un apport aux travaux
jusqu'ici réalisés dans ce domaine en se préoccupant des
facteurs sociaux qui interagissent avec les processus psychologiques dans la
détermination des buts et du choix des stratégies efficaces pour
la réalisation de l'insertion socioprofessionnelle.
L'activité socioéconomique actuelle est
caractérisée par un certain nombre de phénomènes
lourds de conséquences pour la main d'oeuvre et le marché du
travail dont ceux de la mondialisation des marchés et du
développement rapide des technologies dans de nouveaux champs de
l'activité humaine entre autres. Dans un tel contexte, l'insertion
socioprofessionnelle devient de plus en plus préoccupant et retient
l'attention des sociétés et des Etats. On accorde une place
importante à la notion du travail dans l'activité
économique et cette importance est corrélée aux
difficultés qu'ont de nombreuses personnes et en l'occurrence les jeunes
pour s'intégrer au marché du travail. L'insertion sociale et
surtout professionnelle devient ainsi l'objet de préoccupations des
instances politiques et attire l'attention dans les nombreux pays où
sévit le chômage. La réussite de l'insertion
professionnelle requiert une explication holistique du phénomène.
Il convient de prendre en compte et surtout de respecter sa complexité.
Il nous revient pour parvenir à une explication globale de respecter,
avant tout, ce qui la détermine tant au plan psychologique qu'au plan
social. La complexité de l'insertion socioprofessionnelle
développe chez les jeunes qui y sont engagés des
mécanismes susceptibles de favoriser sa réussite. Ces
différents mécanismes constituent autant de stratégies qui
diffèrent d'un jeune à un autre. Pour tenter de comprendre ce qui
pourrait conduire à l'adoption d'une stratégie plutôt
qu'une autre, ce sur quoi porte notre investigation, nous l'avons
intitulée : BESOIN D'ESTIME SOCIALE ET STRATEGIE D'INSERTION
PROFESSIONNELLE.
Une recherche ne peut être si elle n'est pas au
préalable planifiée. La présente étude se subdivise
en trois parties qui comportent chacune des chapitres.
La première partie, le cadre théorique de
l'étude, comporte trois chapitres qui vont de la problématique
aux fondements théoriques en passant par la revue de la
littérature.
La deuxième partie intitulée cadre
méthodologique, présente dans son premier chapitre la conception
du modèle d'analyse et l'instrument de collecte de données. Le
second chapitre comporte la population et la technique d'échantillonnage
ainsi que la présentation de l'outil d'analyse des données.
La troisième partie, elle, constitue le cadre
opératoire et se structure autour de deux chapitres. Le premier est la
présentation des résultats de l'enquête et le second ou le
dernier de la recherche, présente l'analyse et l'interprétation
des résultats.
La conclusion énoncera en substance ce que la
présente étude donne à retenir et quelles peuvent
être les perspectives à venir.
PREMIERE PARTIE
CADRE THEORIQUE
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