CONCLUSION
Au terme de ce travail qui augure notre premier pas et notre
contribution, si modeste dans le champ scientifique, il nous paraît
judicieux et avant tout de rappeler son fil conducteur ou son objet.
Depuis quelques années, le Tchad a pratiqué des
méthodes agricoles inadaptées, imposées par
l'extérieur, qui ont fini par entraîner des modifications
dramatiques sur l'environnement socio-économique et biophysique du
pays.
Aujourd'hui, les facteurs comme la dégradation de nos
sols, la faiblesse des rendements, la baisse de fertilité des sols,
l'augmentation des maladies dues à la mauvaise manipulation des intrants
chimiques de synthèse, le recul du couvert végétal, la
diminution de la biodiversité et l'insécurité alimentaire
sont perçus comme étant les conséquences des actions de
l'homme sur la nature à des fins socio-économiques.
C'est ainsi que beaucoup de voix se sont levées pour
plaider en faveur d'une alternative, car la pratique de l'agriculture sur
brûlis et celle dite conventionnelle ne répondent plus aux
exigences de l'heure. L'agriculture biologique en dehors du génie
génétique n'est-elle pas la mieux indiquée dans ce
contexte pour notre pays ?
A cet effet, pour faire face aux différentes contraintes,
entraves et exigences qui peuvent survenir dans le cadre d'une installation de
la pratique bio au Tchad, notre étude a une orientation objective. Il
est question de baser la pratique sur les normes réglementaires et
d'amener toutes les couches de la population à y participer.
C'est pourquoi, producteurs, consommateurs, hommes d'affaire,
agents de développement, hommes politiques, ONG, services publics et
para publics d'appui et les organisations de la société civile
doivent entreprendre des actions en faveur de cette pratique pour
préserver nos écosystèmes. Il nous faut une mobilisation
générale sans distinction de rang ou de statut
socio-économique.
A cet effet, une vraie campagne de sensibilisation doit
être menée auprès de la population pour montrer
l'importance de cette pratique comme alternative et son rôle dans la
préservation de l'environnement. Ce qui permettra à la population
de s'intéresser à la pratique. Car, il ne fait aucun doute que le
jour où elle prendra conscience de l'importance de la filière
bio, celle-ci jouera un rôle important dans la préservation de
notre environnement.
A la lumière de cette étude, les quelques remarques
et suggestions visant à lever les contraintes, et
énumérées précédemment doivent être
prises en compte pour l'installation d'une pratique réelle de
l'agrobiologie au Tchad. C'est dans ce contexte seulement que nous dirons que
la pratique de l'agriculture biologique peut contribuer à la
préservation de l'environnement au Tchad.
Au terme de ce travail qui est loin d'être une oeuvre
parfaite, nous osons croire que d'autres personnes nous emboîteront les
pas pour le parfaire. Et ceci, dans le but d'impliquer davantage toutes les
couches dans les conditions réelles de cette pratique au Tchad.
De tous les constats faits tout le long de l'étude, nous
sommes en droit de nous poser la question suivante : une politique
nationale n'est-elle pas nécessaire à définir pour
mobiliser toutes les forces vives de la nation à pratiquer l'agriculture
biologique, garante de la préservation des équilibres
écologiques de base ?
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