CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSIONS
Ce chapitre se propose de présenter et de discuter les
résultats de notre recherche. Ces résultats seront
présentés en cinq (5) items dans huit (8) tableaux à
double entrée:
- l'identification des répondants ;
- l'impact des pratiques culturales sur
l'environnement ;
- l'insécurité alimentaire ;
- les besoins exprimés pour une alternative ;
- le choix de la pratique biologique et sa mise en oeuvre au
Tchad pour préserver la biodiversité.
Il s'en suivra d'une discussion. Ceci ouvrira la porte
à la vérification des hypothèses.
Présentation des résultats
Item I : Identification des répondants
Cet item comprend trois (3) éléments : le
sexe, l'âge et la situation professionnelle.
Tableau V: Répartition des
répondants selon le sexe.
Xi
|
Ni
|
Pi (%)
|
Hommes
|
83
|
69,16
|
Femmes
|
37
|
30,84
|
Total
|
120
|
100
|
|
Ce tableau nous a permis de comprendre l'importance
accordée aux deux (2) sexes et l'orientation adoptée pour
abordée ce thème. Sur 50 femmes sollicitées, 37 ont
répondu tandis que sur 100 hommes, 83 ont répondu soit un total
de 120 répondants.
Tableau VI : Répartition des
répondants selon l'âge.
Xi
|
Ni
|
Pi (%)
|
15-24
|
09
|
07,50
|
25-34
|
20
|
16,66
|
35-44
|
42
|
35
|
45-55
|
49
|
40,83
|
|
Sur ce tableau, nous constatons que l'âge minimum de
nos répondants est de 15 à 24 ans. Les personnes qui ont le plus
répondu à nos questions et qui semblent être conscients des
problèmes évoqués se trouvent dans les tranches
d'âge de 35 à 44 et de 45 à 55 ans, soit 35% et 40,83% du
total des répondants.
Tableau VII : Situation
professionnelle.
Xi
|
Ni
|
Pi (%)
|
Producteurs
|
42
|
35
|
Consommateurs
|
34
|
28,33
|
Opérateurs économiques
|
21
|
17,50
|
Appuyeurs au développement
|
15
|
12,50
|
Cadre de l'Etat
|
08
|
06 ,66
|
Total
|
120
|
100
|
|
Ce tableau présente l'importance des répondants
qui sont des producteurs, consommateurs, les opérateurs
économiques et autres....
Item 2 :
Tableau VIII: Perception de la dégradation
de l'environnement
Xi
|
Ni
|
Pi (%)
|
Oui
|
118
|
98,33
|
Non
|
02
|
1,66
|
Total
|
120
|
100
|
|
Cette prise de position ne saurait être commentée
car la prise de conscience des répondants qui est presque à 100%
dénote que la mauvaise pratique agricole conduit à la
dégradation de nos écosystèmes, d'où le
déséquilibre écologique de base.
Tableau IX : Cause de dégradation de
l'environnement.
Xi
|
Ni
|
Pi (%)
|
Intrants chimiques
|
32
|
26,66
|
Culture itinérante
|
34
|
28,33
|
Engrais organique
|
00
|
00
|
Manque de jachère
|
08
|
06,66
|
Exposition du sol
|
19
|
15,83
|
Manque de rotation et d'assolement
|
18
|
15
|
Autres
|
09
|
07,50
|
Total
|
120
|
100
|
|
Selon ce tableau, la dégradation de l'environnement est
soumise en grande partie, à la pratique de la culture itinérante,
de l'utilisation des intrants chimiques de synthèse. Car 28,33 %
des répondants ont accusé la pratique de l'agriculture sur
brûlis, 26,66 % la pratique conventionnelle. Ce sont là les causes
primordiales de la dégradation des sols entraînant la baisse des
rendements. Les 19% des enquêtés ont pointé du doigt les
sols qui ne sont pas couverts par les techniques de mulching et exposés
à l'érosion pluviale et éolienne, ainsi que 18% d'autres,
le manque de rotation des cultures.
Tableau X : Indice d'insécurité
alimentaire
Xi
|
Ni
|
Pi (%)
|
Baisse de fertilité des sols
|
53
|
44,16
|
Baisse de rendement
|
53
|
44,16
|
Acidité des sols
|
14
|
11,66
|
Total
|
120
|
100
|
|
Il y a équité exprimée par 106
enquêtés sur la baisse de fertilité des sols et la baisse
des rendements. La baisse des fertilités est due à plusieurs
facteurs dont l'érosion éolienne et pluviale, la culture
itinérante et la réduction du temps de jachère. C'est ce
qui a porté des conséquences sur les rendements. L'acidité
des sols exprimée à 11,66% est due à la mauvaise pratique
basée sur l'utilisation des engrais et pesticide chimique.
Item 4 :
Tableau XI : Tendance des répondants pour
une alternative.
Xi
|
Ni
|
Pi (%)
|
Agriculture conventionnelle
|
09
|
07,50
|
Culture itinérante
|
05
|
04,16
|
Agriculture biologique
|
105
|
87,50
|
Culture transgénique
|
01
|
0,83
|
Total
|
120
|
100
|
|
Il ressort de ce tableau que 105 répondants soit un
pourcentage de 87% désirent une alternative en fondant leur choix sur
l'agriculture biologique. Car pour eux, c'est la seule forme d'agriculture qui
met à l'abri le producteur et le consommateur ainsi qu'il
préserve l'équilibre écologique de base.
L'agriculture conventionnelle a été acceptée
par 07,50% des enquêtés et 04,16% pour la culture
itinérante. Quant au génie génétique, il est
rejeté par la quasi-totalité des répondants, sauf un seul,
soit 0,83% qui ne connaît d'ailleurs pas bien les vrais contours des
OGM.
Item 5 :
Tableau XII : Adoption de l'agriculture bio
comme alternative
Xi
|
Ni
|
Pi (%)
|
Oui
|
110
|
91,6
|
Non
|
10
|
08,4
|
Total
|
12
|
100
|
|
Ce tableau révèle que la plupart des
enquêtés ont pris conscience de la dégradation de
l'environnement, la baisse de rendement et la perte de fertilité des
sols dues à la pratique itinérante et conventionnelle. Ils
souhaitent que des mesures et stratégies conséquentes soient
prises et/ou renforcées de concert avec tous les partenaires pour la
mise en pratique réelle de l'agriculture biologique au Tchad.
4.2. Synthèse et analyse des items
Le thème de notre recherche, faut-il le rappeler est
intitulé : « l'agriculture biologique au
Tchad : sa pratique et sa contribution à la préservation des
équilibres écologiques de base ». Il a
des objectifs qui nous ont permis de rassembler cinq (5) items :
- Le premier item est consacré à l'identification
des répondants de notre public et nous montre que celui-ci est
composé en grande partie des producteurs, des consommateurs et des
opérateurs économiques âgés de 25-55 ans. La
majorité des répondants ont pris conscience de la situation des
effets néfastes de la pratique agricole dans notre pays.
- Dans le deuxième item, la dégradation de
l'environnement résulte de cette mauvaise pratique qui est la cause
directe de la baisse des rendements et de l'infertilité des sols. C'est
le constat de 98,33% des enquêtés. La plupart de ces
enquêtés expriment leurs inquiétudes par rapport aux
cultures itinérantes et conventionnelles qui mettent en péril le
milieu de vie du consommateur et les ressources naturelles.
- Le troisième item relatif à
l'insécurité alimentaire nous montre que sur 120
répondants, 106 soit un pourcentage de 88,32% pointe du doigt l'usage
abusif des intrants chimiques de synthèse, qui ont fini par
stériliser les sols créant ainsi les baisses de fertilités
et de rendements.
Même si ces résultats ne sont pas
étayés par les analyses en laboratoire, il a été
remarqué selon les enquêtés en général que
les systèmes agricoles pratiqués de nos jours ont une chose en
commun ; ils sont en situation de détresse profonde et de plus en
plus, incapables de satisfaire les besoins des populations. Les pratiques en
cours ne permettent plus aux sols de se régénérer et les
processus écologiques participants à garantir la viabilité
des sols ont été détruits. En conséquences, la
production est en baisse et la productivité menacée, tout comme
la sécurité alimentaire. Beaucoup de producteurs en sont
conscients et comprennent qu'il faut changer par la pratique agricole saine et
durable garante de l'équilibre écologique.
- Le quatrième item montre la prise de conscience des
répondants qui rejettent les cultures sur brûlis,
transgénique et conventionnelle au profit de l'agriculture biologique.
Ils souhaitent dans leur majorité une alternative. A ce titre, le projet
des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) est à
ce point comparable. L'exemple du coton BT (bacillus thurengensis)
cultivé à Andhra Prades en Inde montre que sur 5% des surfaces
cultivées, le coût des pesticides a été de 156
dollars US pour les OGM tandis qu'en coton hybride 152 dollars US. Le rendement
de coton hybride en année humide a été de 8%
supérieurs que le coton BT. En année sèche, le coton
hybride a dépassé encore de 39% le coton BT et les semence du
coton BT coûtent 4 fois plus chère que les hybrides. En
définitive, il est à remarquer que le coton hybride est plus
rentable que les OGM. C'est pourquoi, le projet a échoué et les
agriculteurs indiens ont préféré les hybrides que les
OGM.
- Dans le dernier item, 91,6% des enquêtés ont
choisi l'agriculture biologique et souhaitent les conditions de sa pratique
réelle dans notre pays. Car pour eux, c'est la seule solution au
problème de déséquilibre écologique causé
par l'homme sur l'environnement.
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