3.3. Cadre économique :
Le Tchad est probablement l'un des pays d'Afrique qui dispose
du meilleur potentiel pour son développement économique,
notamment le potentiel agricole, artisanal, minier et humain. Mais plusieurs
problèmes ont entravé la mise en valeur de ces
potentialités. Il s'agit de : la désertification, des
guerres successives, de l'éloignement des ports maritimes, de l'absence
d'infrastructures adéquates, l'inadéquation formation emploi, les
aléas climatiques, les difficultés d'approvisionnement en produit
pétrolier, les problèmes du secteur de transport et de
l'industrie...
Il est l'un des pays les plus pauvres de la planète
dans lequel la lutte contre la pauvreté est prioritaire. En 1993, le
niveau du Produit National Brut (PNB) était estimé à 190
dollars par habitant (PNUD, 1994). Sur les 1 284 000 km2
on a 15% de terre arable et 10% environs seulement sont cultivées.
Selon le répertoire économique de la CCIAMA (2007),
l'économie tchadienne est dominée par les activités
agropastorales qui occupent près de 80% de la population active. Ce
secteur présente cependant une faiblesse énorme en
productivité puisqu'il ne contribuerait en 2004 que pour 35,9% du
Produit Intérieur Brut (PIB). Le secteur secondaire ne contribue de
manière substantielle au PIB, mais reste cependant très
hétérogène et comprend aussi bien les activités
dites informelles que celles relevant de l'économie organisée. La
production du pétrole par le pays a permis de hausser significativement
l'économie du pays même s'il y'a le problème de gestion des
fonds générés par cette exploitation. Selon les
mêmes sources, au 30 juin 2006, les revenus du pétrole
étaient de 537 millions de dollars pour un volume d'exportation de 160
millions de barils de brut de Doba. De ces revenus cumulatifs, 295 millions de
dollars ont été alloués aux secteurs prioritaires comme
Education, Santé et autres...Un fonds additionnel de 18,8 millions de
dollars a été alloué à la région productrice
du pétrole pour soutenir des projets de développement.
3.4. Cadre environnemental
La répartition en zones climatiques montre que le Tchad
est l'un des pays du Sahel les plus affectés par le processus de la
sécheresse et de la désertification selon le Ministère
de l'Environnement (2004). Les terres hyper arides, arides et semi-arides
constituent 85% du territoire national. Seulement, 4% du territoire national
sont considérés comme zone subhumide. On dénote deux
facteurs de dégradation.
Les facteurs naturels de la dégradation de
l'environnement sont surtout d'ordre climatique. Ils peuvent provenir aussi des
catastrophes naturelles. Ces facteurs agissent coup à coup et leurs
effets néfastes ne sont visibles qu'après plusieurs
années.
Depuis la grande sécheresse des années 70-80, la
dégradation des conditions climatiques constitue au Tchad la cause
initiale de l'accélération du processus de
désertification. Les inondations constituent avec la sécheresse,
un fléau majeur de dégradation de l'environnement. Les
principales conséquences de l'inondation sont notamment : les
dommages causés aux biens meubles et immeubles, les pertes de
productions environnementales, la pollution des eaux à usage alimentaire
et les risques sanitaires qui y sont associés.
La dégradation due aux facteurs naturels est
accentuée par l'action de l'homme. La population sans cesse croissante
agit pour la satisfaction de ses besoins vivrières (impact des
systèmes de production agricoles), énergétiques (impact en
prélèvement en bois énergie), par les feux de brousse et
braconnage.
Ainsi donc, l'accroissement de la population a
entraîné une surexploitation des ressources naturelles contribuant
à la destruction de l'environnement. Les feux de brousse, les chasses
traditionnelles, les champs sur brûlis et le surpâturage
affaiblissent la végétation, réduisent le couvert ligneux
et herbacé favorisant ainsi la dégradation des sols par
l'érosion. Les couches humifères se trouvent
brûlées, ce qui réduit la fertilité du sol. Le
braconnage est particulièrement dévastateur car il décime
la faune sauvage.
A cela, il faut ajouter la dégradation de
l'environnement causée par l'exploitation du pétrole dans les
bassins pétrolifères.
Au niveau de l'Etat, quelques mesures ont été
prises sans succès et des protocoles ratifiés. Il
s'agit :
- de la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement
climatique ratifiée en 1994 ;
- de la Convention sur la biodiversité en
1994 ;
- de la Convention Cadre des Nations Unies de lutte Contre la
Désertification en 1996.
D'une manière générale, la
dégradation de l'environnement au Tchad est accentuée ces
dernières années sous toutes ses formes par la diminution des
ressources naturelles et la pollution de nos villes et campagnes. C'est
pourquoi l'Etat et le peuple tout entier doivent prendre leur
responsabilité pour la préservation des équilibres
écologiques.
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