Communauté
Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale
INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE ET
D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE
(ISSEA)
Organisation internationale
BP : 294 Yaoundé (République du
Cameroun) Tél : 222 01 34
Fax : 222 95 21 Email :
isseacemac@yahoo.fr
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme
d'Ingénieur d'Application de la Statistique
Par
M. MVE ONA Ulrick Lilyan
Soutenu publiquement le 12 juin 2006 devant le jury
composé de :
M. NALEM KABO
Président
DEA en Économie ; Directeur Administratif et
Financier à l'ISSEA
M. NGAH NGAH Simplice
Rapporteur
Ingénieur Statisticien Économiste, Professeur
à l'ISSEA
M. KAMGA TCHWAKET Ignace Examinateur
Ingénieur Statisticien Économiste, Professeur
Principal à l'ISSEA
Juin 2006
TABLE DES MATIERES
DÉDICACE
IV
REMERCIEMENTS
V
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
VI
LISTE DES TABLEAUX ET
GRAPHIQUES
VII
AVANT-PROPOS
IX
RÉSUMÉ
X
INTRODUCTION
1
PREMIÈRE PARTIE
5
APPROCHE THÉORIQUE
5
CHAPITRE I : L'ÉCONOMIE DE LA
SANTÉ, L'ÉDUCATION ET LA CONSOMMATION D'ALCOOL
6
SECTION 1 : L'ORIENTATION DE
L'ÉCONOMIE VERS LA SANTÉ ET L'ÉDUCATION
6
1. L'essor de l'économie de la
santé
6
2. L'apport irréfutable de la
santé dans le capital humain
7
3. La corrélation entre santé
et éducation dans les pays en voie de développement
9
SECTION 2 : LES EXTERNALITÉS
À LA CONSOMMATION D'ALCOOL ET D'ÉDUCATION
10
1. Les externalités positives
à l'éducation
10
2. Les externalités négatives
à la consommation d'alcool
11
SECTION 3 : LES POLITIQUES DE LUTTE
CONTRE L'ALCOOLISME
12
1. Les politiques publiques ou
collectives
12
2. Les politiques privées ou
individuelles
13
CHAPITRE II : L'ALCOOL, SES MÉFAITS
ET LA LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME JUVÉNILE
16
SECTION 1 : LA PRODUCTION ET LA
CONSOMMATION DES BOISSONS ALCOOLISÉES
16
1. L'alcoolisation et les produits
dérivés
16
2. La place du Cameroun dans la
consommation d'alcool
18
SECTION 2 : LES DANGERS DE L'ALCOOL
SUR L'ORGANISME
20
1. L'alcoolisme aigu et l'alcoolisme
chronique
20
2. L'usage à risque et nocif de
l'alcool chez la femme
21
3. La morbidité et la
mortalité alcooliques
22
SECTION 3 : LES PROBLÈMES
FAMILIAUX LIÉS À L'ALCOOLISME
22
1. L'alcool et la vie
familiale
22
2. Les résultats de
l'EDSC-III
23
SECTION 4 : LA LUTTE CONTRE
L'ALCOOLISME JUVENILE
23
1. Les contributions des agents
économiques
24
2. Les limites des politiques de
prévention contre l'alcoolisme au Cameroun
26
DEUXIÈME PARTIE
29
APPROCHE EMPIRIQUE
29
CHAPITRE III : L'ENQUÊTE
AUPRÈS DES ÉLÈVES DES ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT
SECONDAIRE GÉNÉRAL
30
SECTION 1 : LA MÉTHODOLOGIE DE
L'ENQUÊTE
30
1. Le plan
d'échantillonnage
30
2. Le déroulement de
l'enquête
32
3. Le traitement des données
collectées
32
4. Les difficultés
rencontrées
32
SECTION 2 : LES
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA POPULATION
ÉTUDIÉE
33
1. Le sexe
33
2. L'âge
33
3. Le niveau d'instruction
34
4. L'ordre d'enseignement
35
CHAPITRE IV : L'APPERCU DE LA CONSOMMATION
D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE
37
SECTION 1 : LA CONSOMMATION DES
BOISSONS ALCOOLISÉES
37
1. La première consommation
d'alcool
37
2. La consommation actuelle
d'alcool
39
SECTION 2 : L'ALCOOL, LA SANTÉ
ET L'ÉDUCATION
40
1. Les problèmes sanitaires
liés à l'alcoolisme
40
2. Quelques difficultés scolaires
liées à la consommation d'alcool
42
SECTION 3 : LES INCITATIONS À
LA CONSOMMATION D'ALCOOL
42
1. L'agressivité de l'environnement
du consommateur
43
2. Les comportements et les usages à
risque ou nocifs d'alcool
46
SECTION 4 : LA LUTTE CONTRE L'ABUS
D'ALCOOL
47
1. Les effets des politiques
antialcooliques
47
2. La contribution des
victimes
52
CHAPITRE V : LES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA
CONSOMMATION D'ALCOOL
54
SECTION 1 : LA RECHERCHE DES VARIABLES
EXOGÈNES
54
1. Les variables
socio-démographiques
54
2. Les variables scolaires
56
3. Les variables liées à la
connaissance de l'alcoolisme
57
4. La consommation du tabac
(cigarette)
59
SECTION 2 : L'ANALYSE EN
CORRESPONDANCES MULTIPLES (ACM)
59
1. La méthodologie
d'analyse
60
2. L'interprétation des
résultats
60
SECTION 3 : LES DÉTERMINANTS DE
LA CONSOMMATION DES ÉLÈVES
63
1. Le modèle LOGIT
63
2. Les résultats et les
interprétations du modèle
64
CONCLUSION
GÉNÉRALE
67
BIBLIOGRAPHIE
70
ANNEXES
72
DÉDICACE
Nous dédions ce mémoire
à
notre père ONA EBANG et à
notre mère BILOGHO Jacqueline
qui nous ont toujours soutenu
et encouragé dans les études.
REMERCIEMENTS
Nous présentons notre profonde gratitude au personnel
de l'Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie
Appliquée (ISSEA) pour la formation pédagogique et technique
qu'il nous a inculquée.
Nous adressons nos sincères remerciements
à :
· Monsieur ROKU MESANI Augusto,
Directeur Général, pour nous avoir offert un cadre convivial
d'étude ;
· Monsieur NGONTHÉ Robert,
Directeur des Études du 3ème cycle pour nous avoir
orienté dans le thème de notre étude ;
· Monsieur KINKIÉLÉLÉ
Dieudonné, Directeur des Études des 1er et
2ème cycles pour son indulgence à l'avancement de ce
travail ;
· Monsieur KAMGA TCHWAKET
Ignace, Professeur Principal, qui nous a
indiqué ce thème et n'a ménagé aucun effort pour
diriger ce mémoire.
Ce travail n'aurait pu se faire sans la franche collaboration
des établissements d'enseignement secondaire général. Pour
ce faire, nous remercions vivement le Collège de la Retraite, l'Institut
Matamfen, l'Institut Siantou, le Lycée Général Leclerc et
le Lycée de Mballa II.
Nous présentons nos cordiaux
remerciements à :
· DEFFO Achille Carlos pour son soutien fraternel depuis
le début de notre formation ;
· KAMENI Justin pour avoir mis à notre disposition
une équipe d'enquêteurs dynamiques ;
· BESSONG Loudine pour s'être occupé de
l'équipe d'agents de saisie des questionnaires ;
· MOUSTAPHA Abakar pour l'attention particulière
qu'il a portée à ce travail.
Enfin, nous remercions tous ceux et celles qui, de près
ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce
mémoire de fin de formation.
SIGLES ET
ABRÉVIATIONS
AA Alcooliques Anonymes
ACM Analyse en Correspondances Multiples
BAC Baccalauréat
CAGE Cut Annoying Guilty Eyes wide open
CEMAC Communauté Économique et Monétaire
de l'Afrique Centrale
CISIA Centre International de Statistique et d'Informatique
Appliquées
CM Chef de Ménage
CNLD Comité National de Lutte contre la Drogue
ECAS Enquête sur la Consommation d'Alcool en milieu
Scolaire
EDSC Enquête Démographique et de Santé au
Cameroun
IAS Ingénieur d'Application de la Statistique
IDH Indice de Développement Humain
INS Institut National de la Statistique
INSERM Institut National de la Santé et de la Recherche
Médicale
IPH Indice de Pauvreté Humaine
ISE Ingénieur Statisticien Économiste
ISSEA Institut Sous-régional de Statistique et
d'Économie Appliquée
MINEFI Ministère de l'Économie et des
Finances
ND Non Déclaré
PNUD Programme des Nations Unies pour le
Développement
PVD Pays en Voie de Développement
OBC Office du Baccalauréat au Cameroun
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONG Organisation Non Gouvernementale
SPSS Statistical Package for Social Science
UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'Éducation,
la Science et la Culture
UP Unité Primaire
VGM Valeur Globulaire Moyenne
VPP Valeur Prédictive Positive
WHO World Health Organisation
ZD Zone de Dénombrement
° : degré alcoolique
LISTE DES TABLEAUX ET
GRAPHIQUES
TABLEAU 1 : GRILLE DE LE GO
14
TABLEAU 2 : DEGRÉ ALCOOLIQUE DES PRINCIPALES
BOISSONS ALCOOLISÉES
18
TABLEAU 4 : RÉPARTITION DES CONSOMMATEURS
D'ALCOOL TRADITIONNEL AU CAMEROUN
19
TABLEAU 5 : VIOLENCE CONJUGALE AU CAMEROUN EN
POURCENTAGE
23
TABLEAU 6 : TAXATION DES BOISSONS
ALCOOLISÉES À L'IMPORTATION
25
TABLEAU 7 : POURCENTAGE DE JEUNES AYANT EU DES
RAPPORTS SEXUELS DANS LES 12 DERNIERS MOIS APRÈS AVOIR BU DE
L'ALCOOL.
27
TABLEAU 8 : RÉPARTITION DES
ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE GÉNÉRAL PAR
RAPPORT À L'ORDRE D'ENSEIGNEMENT.
31
TABLEAU 9 : CALENDRIER DES DESCENTES SUR LE
TERRAIN
32
TABLEAU 10 : RÉPARTITION DES
ÉLÈVES SUIVANT L'ÂGE ET LE NIVEAU D'ÉTUDE
34
TABLEAU 11 : RÉPARTITION DES
ÉLÈVES PAR ORDRE D'ENSEIGNEMENT SUIVANT LE SEXE
35
TABLEAU 12 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
ÉLÈVES SUIVANT LA PREMIÈRE PRISE D'ALCOOL ET LE SEXE
37
TABLEAU 13 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
ÉLÈVES SUIVANT L'ÂGE DE LA PREMIÈRE CONSOMMATION ET
LE SEXE
38
TABLEAU 14 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
ÉLÈVES PAR SEXE SUIVANT LE NIVEAU DE DÉPENSES
MENSUELLES.
40
TABLEAU 15 : RÉSULTATS DU TEST CAGE
41
TABLEAU 16 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
MALADES DU FOIE LIÉES PAR LE SEXE
42
TABLEAU 17 : RÉPARTITION DES
ÉLÈVES SUIVANT LA NATURE DES DIFFICULTÉS SCOLAIRES ET LA
CLASSE FRÉQUENTÉE
42
TABLEAU 18 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
BUVEURS SUIVANT LES MOYENS DE BOIRE LIÉES PAR LE SEXE
43
TABLEAU 19 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
BUVEURS SUIVANT LES SOURCES DE FINANCEMENT LIÉES PAR LE SEXE
43
TABLEAU 20 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
BUVEURS PAR RAPPORT À LEUR COMPAGNIE ET LA PÉRIODE DE
CONSOMMATION
46
TABLEAU 21 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
BUVEURS SUIVANT LEUR AVIS SUR LE PRIX DE LA BOISSON LIÉES PAR LE
SEXE
48
TABLEAU 22 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
BUVEURS SUIVANT LEUR AVIS SUR LE NOMBRE DE DÉBITS DE BOISSONS
LIÉES PAR LE SEXE
48
TABLEAU 23 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
ÉLÈVES SUIVANT L'ATTENTION DES ÉDUCATEURS LIÉES AU
NIVEAU D'ÉTUDE
50
TABLEAU 24 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
BUVEURS SUIVANT LES REPROCHES ALCOOLIQUES DES PARENTS OU ENSEIGNANTS
LIÉES AU NIVEAU SCOLAIRE
51
TABLEAU 25 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
BUVEURS SUIVANT LE DÉSIR DE DÉSINTOXICATION LIÉES PAR LE
SEXE
52
TABLEAU 26 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
BUVEURS SUIVANT LE DÉSIR DE DÉSINTOXICATION LIÉES PAR LE
NIVEAU SCOLAIRE
52
TABLEAU 27 : L'EFFET DE LA CONNAISSANCE DES
PROBLÈMES DES ALCOOLIQUES SUR LA NON PRÉVENTION DES
APPRENANTS
53
TABLEAU 28 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
ÉLÈVES SUIVANT LA SITUATION ALCOOLIQUE ET L'ÂGE
54
TABLEAU 29 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
ÉLÈVES SUIVANT LA SITUATION DE CONSOMMATION ET LA RELIGION
55
TABLEAU 30 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
SCOLAIRES SUIVANT LA SITUATION DE CONSOMMATION LIÉES À
L'ÉTAT MATRIMONIALE DU CHEF DE MÉNAGE.
55
TABLEAU 31 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
APPRENANTS SUIVANT LA SITUATION DE CONSOMMATION LIÉES AU NIVEAU
SCOLAIRE
56
TABLEAU 32 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
ÉLÈVES SUIVANT LA SITUATION DE CONSOMMATION LIÉES PAR LE
REDOUBLEMENT
57
TABLEAU 33 : LA CONNAISSANCE DES HALLUCINATIONS
AUDITIVES DES IVROGNES
57
TABLEAU 34 : LES RAISONS DE REFUSER LA CONSOMMATION
D'ALCOOL
58
TABLEAU 35 : DISTRIBUTIONS CONDITIONNELLES DES
ÉLÈVES SUIVANT LA SITUATION DE CONSOMMATION ET DE LA
TÉNACITÉ À BOIRE
58
TABLEAU 36 : LA DOUBLE TOXICOMANIE : ALCOOL ET
TABAC
59
TABLEAU 37 : LES INTRANTS DE L'ACM
60
TABLEAU 38 : LES RÉSULTATS DU
MODÈLE
65
GRAPHIQUE 1 : ÉVOLUTION DES DÉPENSES
INVESTISSEMENT-SANTÉ ET INVESTISSEMENT-ÉDUCATION AU COURS D'UNE
DURÉE DE VIE
8
GRAPHIQUE 2 : EXTERNALITÉ POSITIVE À
LA CONSOMMATION D'ÉDUCATION
11
GRAPHIQUE 3 : EXTERNALITÉ NÉGATIVE
À LA CONSOMMATION D'ALCOOL
12
GRAPHIQUE 4 : ÉVOLUTION DES CONSOMMATIONS
D'ALCOOL PUR PAR ADULTE (15 ANS ET PLUS) AU CAMEROUN DE 1961 À 2001
18
GRAPHIQUE 5 : RÉPARTITION DES IMPORTATIONS
CAMEROUNAISES DE VINS ET SPIRITUEUX PAR PAYS D'ORIGINE
19
GRAPHIQUE 6 : RÉPARTITION DES
ÉLÈVES PAR SEXE
33
GRAPHIQUE 7 : RÉPARTITION DES
ÉLÈVES SUIVANT LES CLASSES D'ÂGE ET LE SEXE
34
GRAPHIQUE 8 : RÉPARTITION DES
ÉLÈVES SUIVANT LE MOBILE DE PREMIÈRE CONSOMMATION
39
GRAPHIQUE 9 : RÉPARTITION DES
ÉLÈVES BUVEURS ET ANCIENS BUVEURS SUIVANT LE SEXE
39
GRAPHIQUE 10 : RÉPARTITION DES BUVEURS
SUIVANT LE FAIT D'AVOIR DÉJÀ ÉTÉ IVRE OU PAS
41
GRAPHIQUE 11 : EFFET DES SUPPORTS PUBLICITAIRES SUR
LES CONSOMMATEURS D'ALCOOL
44
GRAPHIQUE 12 : RÉPARTITION DES
ÉLÈVES SUIVANT LEUR SUPPORT PUBLICITAIRE
PRÉFÉRÉ
45
GRAPHIQUE 13 : RÉPARTITION DES
ÉLÈVES SUIVANT LA SENSIBILITÉ DES PROMOTIONS DE VENTE
45
GRAPHIQUE 14 : RÉPARTITION DES BUVEURS
SUIVANT LES LIEUX DE DÉBITS DE BOISSONS
46
GRAPHIQUE 15 : RÉPARTITION DES BUVEURS
SUIVANT LES RAISONS DE LEUR DÉPENDANCE À L'ALCOOL
47
GRAPHIQUE 16 : RÉPARTITION DES
ÉLÈVES SUIVANT LEUR INSATISFACTION À LA DEMANDE
D'ALCOOL
49
GRAPHIQUE 17 : RÉPARTITION DES BUVEURS
SUIVANT LE FAIT D'AVOIR DÉJÀ ÉTÉ INTERPELLÉ
PAR LA POLICE
50
GRAPHIQUE 18 : RÉPARTITION DES CONSOMMATEURS
SUIVANT L'ENSEIGNEMENT ANTIALCOOLIQUE
51
AVANT-PROPOS
Dans le souci de former des cadres compétents,
l'Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie
Appliquée (ISSEA) demande à l'élève
Ingénieur d'Application de la Statistique (IAS) de
4ème année de rédiger un mémoire de fin
de formation.
Ce travail de recherche va conduire l'élève IAS
à mettre en pratique les connaissances théoriques acquises au
cours de sa formation. En effet, après quatre années de
formation, l'élève IAS dispose des outils nécessaires
à l'analyse des épineux problèmes sociaux et
économiques qui persistent dans nos pays.
Au regard des difficultés liées à la
consommation d'alcool que connaît la jeunesse scolaire camerounaise et
à l'écoute des appels à la lutte lancés par les
organisations internationales et nationales ; nous n'avons pas pu rester
insensibles à cette situation d'alcoolisme juvénile. C'est dans
ce contexte que nous avons décidé d'apporter notre concours
à la lutte contre l'abus d'alcool en abordant le thème :
« LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE : cas de la ville
de Yaoundé ».
En effet, ce thème est d'une grande importance car il
va nous permettre d'apprécier les comportements alcooliques des jeunes
scolaires. De plus, ce travail est innovant, il associe les approches
économiques, statistiques et sanitaires dans le souci d'aboutir à
une nouvelle orientation de lutte contre l'alcoolisme. Cependant, ce
mémoire est une initiation, donc nous sommes entièrement
réceptifs et ouverts à toute critique pouvant
l'améliorer.
RÉSUMÉ
Au moment où les organisations internationales et
nationales sonnent l'alerte générale, le Gouvernement intensifie
les politiques proposées par les économistes de la santé
et de l'éducation, les enseignants et les familles s'alarment sur le
devenir de la jeunesse camerounaise..., la lutte contre l'abus d'alcool repart
de plus belle. Ce faisant, nous avons trouvé l'opportunité
d'apporter notre modeste contribution à lutte contre « LA
CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE : cas de la ville de
Yaoundé ».
À partir de la revue de la littérature et de
l'enquête, baptisée « ÉTUDE SUR LA CONSOMMATION
D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE (ECAS) »,
menée auprès de 1017 élèves de 5
établissements d'enseignement secondaire général, nous
avons effectué des analyses statistiques et
économétriques. Il s'ensuit que les plus grands consommateurs
d'alcool sont les élèves : garçons, les plus
âgés, des familles désunies, qui ont déjà
goûté à l'alcool ou qui ont le plus de déviances
scolaires. De plus, nous avons établi des liens entre la prise d'alcool
et, la consommation du tabac, la connaissance des alcooliques, le désir
de désintoxication ou la ténacité à lutter contre
l'abus d'alcool. Les scolaires adorent boire lors des grandes manifestations,
la nuit ou accompagnés de leurs pairs. Cependant, nous avons
diagnostiqué de nombreux cas d'ivresse et une grande dépendance
à l'alcool ; certains élèves connaissent une cirrhose
alcoolique.
Face à des politiques de vente des alcooliers qui
conduisent à la dépendance la majorité des jeunes buveurs,
parmi les mesures de répression prises par les différents agents
économiques, seules la hausse des prix et la prévention par
l'éducation antialcoolique ont présenté des
résultats encourageants.
En outre, l'analyse en correspondances multiples nous a
permis de caractériser les différents groupes de buveurs ou non ;
ce qui faciliterait une lutte sectorielle contre l'alcoolisme. Le modèle
LOGIT, quant à lui, donne une schématisation simple et pertinente
des variables exogènes, c'est-à-dire celles qui doivent attirer
de prime abord l'attention des les personnes luttant contre la consommation
d'alcool des scolaires. Un autre pan de notre analyse montre que la
consommation d'autres drogues est vraisemblablement imputée à
l'alcoolisme.
INTRODUCTION
L'alcool est une drogue obtenue par fermentation d'un jus
(raisin, canne à sucre, orge, maïs...), par distillation ou par
mélange de produits fermentés. Le Docteur Jean-Louis JON1(*), définit l'alcool comme
une « substance psycho-active. À forte dose, il peut
être sédatif ou perturbateur du système nerveux central.
À long terme, il peut avoir des effets sur certains organes vitaux,
comme le foie ou le cerveau». Autrement dit, la consommation excessive
d'alcool (alcoolisme aigu) et la dépendance à l'alcool
(alcoolisme chronique) conduisent à des troubles multifonctionnels tels
que des problèmes psychologiques, physiologiques,
génétiques et sociaux. La consommation d'alcool constitue donc un
grave problème de santé publique.
Face à ce fléau, l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) avait évalué de réduire la consommation
d'alcool de 25% entre 1980 et 2000. Les tentatives de lutte contre l'alcoolisme
sont restées vaines car, il s'agit d'une maladie complexe. Ainsi, dans
son « rapport sur la santé dans le monde »
publié en 2002, l'OMS alerte une fois de plus les populations sur le
fait que la consommation d'alcool fait maintenant partie des dix (10)
principaux risques2(*) pour
la santé. D'après ledit rapport, la consommation d'alcool est
à l'origine de 3,2% des décès et de 4% de la charge de
morbidité. Ainsi, la consommation de boissons alcoolisées est le
1er facteur de risque de santé dans les pays en voie de
développement (PVD) à faible taux de mortalité et le
3ème dans les pays développés. De plus, 20
à 30% des cancers de l'oesophage, des maladies hépatiques, des
cas d'épilepsie, des accidents de la circulation, des homicides, des
blessures intentionnelles... sont directement imputés à
l'alcool.
Étant donné que la santé est un exemple
type de « bien public ou bien sous tutelle »3(*), la consommation d'alcool
constitue un fléau social. Elle n'épargne aucun individu. Alors
que les hommes sont les premières victimes d'alcoolisme, les
études récentes montrent que les consommations d'alcool des
femmes et des jeunes connaissent une grande augmentation. Le Docteur Gro Harlem
Brundtland4(*) affirme
que « dans le monde, 5% des décès de jeunes entre
15 et 29 ans sont dus à la consommation d'alcool et
140 000 000 de personnes sont dépendantes ». Dans le
cas particulier des femmes enceintes, l'alcool est strictement
déconseillé car, même à faible dose, il peut
être très nuisible (syndrome d'alcoolisme foetal). Contrairement
aux autres drogues (tabac, cannabis, colle forte...), l'alcool a cette
particularité de causer un délire aigu, appelé
delirium tremens. Ce dernier, même en cas de soins rapides, est
très nuisant ; il se caractérise par de violents tremblements
accompagnés de déshydrations et de fièvres.
Aucun continent, n'est épargné par la
nocivité de l'alcool. Depuis les années 1960, en Afrique noire,
l'engouement de la population pour les boissons alcoolisées
manufacturées contribue à une augmentation vertigineuse du nombre
de brasseries et distilleries. Cette avidité d'alcool vient s'ajouter
à une forte consommation traditionnelle. C'est ainsi que la consommation
d'alcool pur par tête a augmenté de 416% seulement entre 1960 et
19805(*).
Avec un fort taux de mortalité de 15,3% et une
espérance de vie à la naissance faible de 48 ans, le Cameroun,
grand pays d'Afrique Centrale de 16,4 millions d'habitants6(*) connaît d'énormes
problèmes sanitaires imputés aux consommations
élevées d'alcool. En effet, le Cameroun est le
12ème pays africain en terme de consommation d'alcool pur par
adulte. Malgré une production locale très élevée,
le Cameroun est en plus le 24ème demandeur de
mousseux7(*), le
31ème de vins et le 34ème de spiritueux.
Par ailleurs, la consommation d'alcool jouit d'une image positive soutenue par
les politiques de vente acharnées des alcooliers. Les camerounais
consomment aussi beaucoup d'alcools traditionnels (matango, bili-bili, etc.).
D'après l'ONG Oasis8(*), 10% des camerounais consomment des alcools
traditionnels.
De plus, le système éducatif camerounais se
porte très mal. Avec un taux de scolarisation dans l'enseignement
secondaire de 33% en 2001-2002, parmi les 50,3% des scolaires âgés
entre 12 et 17 ans en 1995, seuls 3,4% étaient arrivés au cycle
supérieur9(*). Les
échecs scolaires sont de plus en plus récurrents.
Depuis les travaux innovants sur l'économie de la
santé réalisés par Kenneth ARROW (Nobel en 1972), la
relation entre les problèmes de santé et d'éducation est
mieux vérifiée. En effet, « la santé conditionne
l'efficacité de l'éducation » (Jean François
Nys, 1980). Dans le cas spécifique des pays tel que le Cameroun,
l'économiste Denis-Clair Lambert affirme que « la
correspondance entre l'état de santé des populations du Tiers
monde et leur niveau d'instruction est très nette ». Au
Cameroun, Il existe une liaison entre les problèmes de santé des
élèves et les nombreux échecs scolaires
observés.
Par ailleurs, face au problème de la consommation des
boissons alcoolisées qui est une externalité négative
même pour les non buveurs, les économistes proposent que
l'État intervienne par des attitudes autoritaires (interdiction de
vente) ou par la taxation (augmentation des prix).
Ce sont ces politiques que le gouvernement camerounais essaie
de mener. À titre d'exemples :
· puisque « l'intégrité physique
et morale des élèves est garantie par le système
éducatif »10(*), le Gouvernement interdit la commercialisation des
boissons alcoolisées à proximité des établissements
scolaires ;
· la taxation des boissons alcoolisées, revue
à la hausse en décembre 2004, est révisée tous les
6 mois par le Ministère de l'Économie et des Finances (MINEFI)
;
· le Cameroun a mis en place, depuis 1992, un
Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD), afin de coordonner les
problèmes de consommation des drogues.
Cependant, la plupart des mesures de lutte contre l'alcoolisme
juvénile sont sans résultat encourageant car les sanctions ne
sont pas strictement appliquées.
Les boissons alcoolisées sont des drogues licites,
c'est-à-dire que nul n'ignore leur nocivité d'usage mais
l'État en autorise la vente publique. Dans tous les cas, les coûts
sanitaires, économiques et sociaux liés à la consommation
d'alcool en milieu scolaire sont un handicap pour la société
camerounaise. Le taux d'échec aux examens officiels est sans cesse
croissant. De plus, seuls 3,45% et 3,4% du PIB11(*) respectivement pour la santé et
l'éducation sont consacrés aux dépenses publiques.
Face à la difficulté de lutter contre
l'alcoolisme, il s'en suit que ce fléau, en tant que problème
social, interpelle d'ores et déjà tous les agents
économiques en commençant par les victimes. Cependant, il semble
nécessaire de comprendre :
· Quels sont les facteurs d'influence de cette
consommation d'alcool ?
· Comment les élèves se comportent-ils face
à la dangerosité de l'alcool ?
· Quels sont réellement les acteurs qui peuvent
sortir les élèves de ce fléau ?
Ainsi, pour participer activement à cette lutte contre
l'abus d'alcool, nous avons porté notre réflexion sur le
thème : « LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU
SCOLAIRE : Cas de la ville de Yaoundé ». C'est dans cette
optique que nous avons mené, en début d'année 2006, dans 5
établissements d'enseignement secondaire général, une
étude dont le but est d'apprécier le comportement actuel des
jeunes scolaires de la ville de Yaoundé face à l'alcoolisme.
Cette étude a des objectifs spécifiques, à
savoir :
· mesurer la prévalence de la consommation
d'alcool des élèves ;
· étudier l'impact de cette consommation sur les
résultats scolaires ;
· identifier les facteurs déterminants de la
consommation en milieu scolaire ;
· vérifier l'existence du lien entre la
consommation d'alcool et celle d'autres drogues ;
· connaître les expériences qui contribuent
au refus d'alcool chez les jeunes.
· observer les comportements des aînés
(parents, enseignants, etc.) par rapport à cette consommation d'alcool
juvénile.
Pour atteindre ces objectifs, grâce à la revue de
la littérature, nous avons émis les hypothèses
suivantes :
· la consommation d'alcool est plus fréquente chez
les élèves : de sexe masculin, d'âge
élevé et des classes supérieures ;
· le nombre d'échecs est plus élevé
chez les buveurs d'alcool ;
· les buveurs sont les plus incités à
consommer d'autres drogues ;
· l'entourage de l'élève influence sa
consommation d'alcool ;
· les politiques actuelles de lutte contre l'alcoolisme
juvénile ne sont pas strictes.
Nous avons articulé ce mémoire autour de deux
grandes parties.
Ø La première partie présente l'approche
théorique de l'étude. Ainsi, nous relatons, d'une part, les
analyses des problèmes de consommation d'alcool et d'éducation
par les économistes de la santé et d'autre part, nous parlons de
la drogue «alcool», ses méfaits et les politiques de lutte
contre l'alcoolisme juvénile.
Ø La seconde partie concerne l'approche empirique de
notre travail. Tout d'abord, nous présentons l'enquête ECAS, et
ensuite, nous décrivons la population enquêtée. Enfin, nous
procédons à des analyses statistique (ACM) et
économétrique (modèle LOGIT) des facteurs exogènes
de la consommation des scolaires.
Première
partie
APPROCHE
THÉORIQUE
CHAPITRE I :
L'ÉCONOMIE DE LA SANTÉ, L'ÉDUCATION ET LA CONSOMMATION
D'ALCOOL
« Si l'on décide de dispenser des services
à tout le monde, il n'est pas question de dispenser tous les
services : on commencera par les plus rentables ».
Gro BRUNDTLAND, responsable de l'OMS12(*)
La consommation d'alcool est un fléau social qui
interpelle aussi les économistes. En effet, la spécialisation de
la science économique dans le domaine de la santé paraît
assez récente (environ 40 ans13(*)). Or, un état sanitaire précaire
affecte la capacité d'assimilation de l'individu ; ce qui nuit à
son éducation. Au moment où la théorie du capital humain
justifie le développement, certains économistes n'ont pas
hésité à s'imprégner de la médecine pour
aborder l'investissement-santé. Ainsi, il semble nécessaire
d'avoir un aperçu général de l'économie de la
santé, de comprendre les approches économiques de la santé
et de l'éducation et de réfléchir sur des propositions de
lutte contre l'alcoolisme.
SECTION 1 :
L'ORIENTATION DE L'ÉCONOMIE VERS LA SANTÉ ET
L'ÉDUCATION
Le domaine sanitaire intéresse de plus en plus les
économistes. Nous verrons dans cette section l'évolution de
l'économie de la santé, l'amélioration des modèles
économiques et les facteurs clés du développement dans les
pays en voie de développement (PVD).
1. L'essor de
l'économie de la santé
L'économie de la santé a
été initiée par des théoriciens anglo-saxons dans
le but d'appuyer certaines théories néoclassiques telles que la
théorie de l'équilibre général. La mise en pratique
de cette discipline par des économistes ne pouvait se faire sans
difficulté, puisque la santé apparaissait au départ
seulement comme une consommation. La santé n'étant pas un
investissement, autrement dit la santé n'étant pas
considérée comme un facteur de développement
économique tel que le progrès technique ou l'éducation,
par conséquent elle ne pouvait être source de production des biens
rares (une des raisons d'être de la science économique). La
santé devrait donc rester l'« affaire des
médecins ».
C'est l'économiste américain
Kenneth J. ARROW (Nobel en 197214(*)) qui, en travaillant sur la théorie du
bien-être, les choix collectifs et la théorie
générale de l'équilibre, va propulser l'économie de
la santé par ses diverses approches. ARROW présente d'abord les
économistes de la santé comme des théoriciens du risque et
de l'incertitude15(*),
ensuite il montre que les modèles élaborés par ces
économistes de la santé ont une portée scientifique. En
effet, les approches des économistes de la santé sont purement
des théories classiques de la rationalité et de l'optimisation.
Cependant, ces économistes ont du mal à admettre qu'il faut
allouer à la santé des ressources nouvelles ; car il s'agit d'un
investissement risqué et la rentabilité est aléatoire.
Enfin, ARROW conclut que le véritable problème de
l'investissement-santé est ce cercle vicieux de cause à effet
entre la santé et le développement économique d'un pays.
Autrement dit, il n'est pas évident de savoir si c'est un bon
état sanitaire des populations qui est à l'origine du
développement ou bien c'est le fait qu'un pays soit
développé qui explique le bonne situation sanitaire des
individus. En outre, ARROW pose le problème de savoir s'il s'agit d'un
« choix individuel ou d'un choix collectif ?»16(*). Auquel cas, c'est
l'État qui devrait être le médiateur des problèmes
sanitaires. Cependant, bien qu'ayant des approches différentes, la
confusion persiste entre l'économie de la santé et
l'économie publique.
2. L'apport
irréfutable de la santé dans le capital humain
Aujourd'hui, tous les économistes
s'accordent à reconnaître la santé comme variable
exogène du capital humain. Le capital humain est défini comme
étant « l'accumulation des investissements en l'Homme, comme
l'éducation et la formation professionnelle »17(*), aussi tout facteur explicatif
du bien-être physique ou moral de l'Homme ne peut être qu'un
déterminant du capital humain. La santé est « un
état complet de bien-être physique, mental et social, assurant en
l'absence de maladie ou d'infirmité un droit fondamental de l'être
humain à accéder au niveau de santé le plus
élevé possible »18(*), par conséquent la santé est un
déterminant du capital humain.
De nombreuses théories ont été
avancées à ce sujet. Jean François Nys déclare que
« la santé conditionne l'efficacité de
l'éducation et celle du travail »19(*) ; cela voudrait dire que la
santé permet à l'individu de disposer des capacités
d'assimiler les connaissances et de les utiliser, par le biais du travail,
dans le but d'accroître la productivité nationale.
Cependant, si la santé est un bien accessible à
tous au même titre que l'éducation, comment investir en
capital-santé et quelle en est la rentabilité ? Peut-on
optimiser l'offre et la demande de santé afin d'accéder à
un niveau théorique d'équilibre économique ? Les
écoles walfaristes ont montré que l'État répondrait
à cette attente puisque la santé est l'exemple type d'un
« bien public ou bien sous tutelle »20(*).
Par ailleurs, en comparant les facteurs santé et
éducation dans la formation du capital humain, il semblerait que c'est
le critère « âge » qui diffère le plus.
En effet, le capital-santé est inné et dépend de
l'espérance de vie à la naissance. Et malgré l'assistance
médicale apportée à un individu, la santé se
détériore et ce capital meurt à la fin de vie. Cette
dernière étant généralement : la mort, la
vieillesse ou une infirmité causant l'incapacité à
produire un surplus de biens économiques. Le capital-éducation,
quant à lui, est nul aux premiers âges. Il se forme durant
l'instruction et la formation, se déprécie pendant la vie active
et meurt lorsque l'agent économique devient inactif.
Nous allons expliciter les évolutions des
dépenses en santé et éducation à l'aide du
graphique 1.
Graphique 1 :
Évolution des dépenses investissement-santé et
investissement-éducation au cours d'une durée de vie
Dépenses
Santé
Éducation
0 1 5 25 50 60 Age en années
Source : D-C Lambert, op. cit, page 79
Ce graphique met en évidence des intervalles de
rendements décroissants, croissants et stables. En effet, les
dépenses d'investissement-santé ont l'allure d'une
« courbe en J » alors que celles de
l'investissement-éducation ressemblent à une « courbe
de Gauss ». Ainsi, tout agent économique dispose d'un
capital-santé à la naissance et qui est quasiment constant
pendant la période de grande vulnérabilité aux maladies (0
- 1 an). Ensuite, les coûts sanitaires diminuent sur la zone (1 - 25
ans) où l'agent acquiert progressivement un système immunitaire
efficient naturel. Sous l'effet accru du travail et l'arrêt physique du
corps humain à remplacer les cellules mortes (les prémices de la
vieillesse), l'investissement-santé croît de manière
exponentielle (50 - 60 ans) par rapport à celui du bas âge. Les
raisons de cette croissance sont simples : l'agent disposant de plus de
ressources financières et s'opposant radicalement à la
« tragédie de vieillesse » opte pour des traitements
médicaux plus onéreux et plus marginaux (cures de
désintoxication, suivis médicaux, chirurgies esthétiques,
thérapies...).
Concernant l'éducation, le processus d'investissement
parait être l'opposé de celui de la santé, voire
compensatoire. L'investissement-éducation est négligeable avant
l'âge d'un an, ensuite croît progressivement durant les
années d'études (primaires, secondaires et supérieures) du
fait du coût croissant de l'offre d'éducation. Lorsque l'agent
entre dans la vie active, il est dans une phase de mise en pratique
c'est-à-dire qu'il produit des biens. L'investissement-éducation
s'érode et donne place à l'expérience professionnelle (25
- 60 ans) ; il devient quasiment nul lorsque l'agent rentre en phase
d'inactivité (qui correspond ici à la retraite
professionnelle).
3. La corrélation
entre santé et éducation dans les pays en voie de
développement
La corrélation entre des conditions sanitaires viables
et une scolarisation avancée ne peut être mise en doute dans
« les pays les moins avancés ». Les
différents indicateurs de mesure de développement tels que
l'indice de développement humain (IDH), le taux de mortalité, le
taux de scolarisation, l'espérance de vie à la naissance,
l'indice de pauvreté humaine (IPH)... montrent que les composantes
déterminantes du développement dans les pays du
« sud » sont la santé et l'éducation. C'est
dans cette optique que D-C Lambert dit que « la correspondance
entre l'état de santé des populations du tiers monde et leur
niveau d'instruction est très nette »21(*). En effet, les
problèmes sanitaires dans ces pays sont souvent liés à
l'inaptitude à prévenir certaines maladies dues à
l'analphabétisme. D'autant plus qu'avec les progrès techniques et
technologiques, les informations sanitaires (hygiène et propreté)
sont disponibles et quasiment accessibles à tous. Comment expliquer les
coûts sociaux élevés pour les grandes endémies et
pandémies dans de nombreux pays d'Afrique, d'Amérique latine ou
d'Asie alors que les mesures de prévention sont simples et de moins en
moins coûteuses :
* consommation saine et modérée des boissons
alcoolisées pour éviter l'alcoolisme
* utilisation de préservatif (25 FCFA22(*)), fidélité ou
abstinence pour le cas du sida ;
* achat d'une moustiquaire imprégnée (5000 FCFA)
pour se prémunir du paludisme ;
* vaccination (gratuite) des enfants de moins de cinq (5) ans
contre la poliomyélite ;
* consommation d'eau potable ou javellisée, cuisson
complète des aliments, bain quotidien ; vêtements propres...
pour ne pas être en contact avec d'autres attaques microbiennes.
Des mesures simples ; au point que les organisations
internationales sanitaires croient réduire considérablement la
mortalité et la morbidité dans ces régions. C'est le cas
de l'OMS qui s'était empressée de proclamer la
« santé pour tous en l'an 2000 »23(*).
Les programmes de préventions des maladies butent
souvent sur les us et coutumes des populations. Malgré les
avancées de la médecine formelle, ces populations tiennent
parfois à enraciner leurs caractères primitifs ou à
perpétuer leurs doctrines ancestrales (médecine traditionnelle,
rituel, etc.) ou religieuses (rite, interdit, etc.).
SECTION 2 : LES
EXTERNALITÉS À LA CONSOMMATION D'ALCOOL ET D'ÉDUCATION
Lorsqu'un agent influence par ses actes le
bien-être d'autrui, cet agent émet des externalités.
Autrement dit, une externalité peut être défini comme
l' « effet du comportement d'un agent sur le bien d'un
tiers »24(*).
Selon que l'action de cet agent est avantageuse ou nuisible,
l'externalité est respectivement positive ou négative. Nous
verrons dans cette section l'opposition entre l'externalité à la
consommation d'éducation et celle de la consommation d'alcool.
1. Les externalités
positives à l'éducation
Nous avons vu plus haut que l'éducation ou
l'investissement en capital humain est déterminant dans le
développement d'un pays. L'éducation permet la formation d'une
meilleure capacité de discernement et de jugement, ce qui permet
à l'agent économique de réduire les coûts sociaux
des maladies en appliquant des méthodes de prévention.
Le graphique 2 représente une externalité
positive à la consommation d'éducation suivant les prix et
quantité d'éducation.
Graphique 2 :
Externalité positive à la consommation d'éducation
Prix de l'éducation
Offre
Valeur sociale
Demande
Quantité d'éducation
Qoptimale
Qmarché
0
Source : N. G. Mankiw, op. cit, page 269
Ce graphique 2 montre, d'une part, que la courbe de
demande est en dessous de la courbe de valeur sociale.
D'autre part, la quantité d'équilibre du marché
Qmarché est inférieure à la
quantité optimale Qoptimale
nécessaire pour le développement selon le secteur social. En
effet, des taux de scolarisation inférieurs à 100% montrent
parfaitement que la quantité d'éducation offerte
(établissements et enseignements) par les responsables en charge
satisfait seulement une partie de la population (agents économiques
potentiels) ; le reste des agents est obligé de se priver de cette
consommation (ceux n'ayant pas accès à l'éducation). La
société (organisations et groupes de pression) se bat pour que ce
niveau d'éducation soit revu à la hausse, afin de créer un
développement équitable et harmonieux. L'éducation
constitue une externalité positive, c'est pourquoi elle est largement
subventionnée par l'État qui met en place des systèmes
éducatifs publics et gratuits.
2. Les externalités
négatives à la consommation d'alcool
Les nombreuses maladies, les accidents de la
circulation, les troubles familiaux, les échecs scolaires..., sont des
facteurs qui mettent en évidence la nuisance de l'alcoolisme. La
consommation d'alcool est donc un exemple type d'une externalité
négative. Le graphique 3 illustre parfaitement les attentes du secteur
social dans la lutte contre la consommation d'alcool suivant le prix et la
quantité sur le marché.
Graphique 3 :
Externalité négative à la consommation
d'alcool
Prix de l'alcool
Offre
Valeur sociale
Demande
Quantité d'alcool
Qmarché
Qoptimale
0
Source : N. G. Mankiw, page 269, op. cit.
Cette figure nous montre, d'une part, que la
courbe de valeur sociale est en dessous de celle de la
demande. D'autre part, la quantité d'équilibre
entre l'offre et la demande d'alcool sur le marché
Qmarché est nettement supérieure
à celle que devrait s'échanger les agents du point de vue social
Qoptimale. En effet, la consommation
d'alcool est l'exemple type de l'irrationalité du consommateur qui se
lance dans un usage à risque et dont la satisfaction est à
démontrer. Puisque la consommation d'alcool est source
d'externalité négative, nous comprenons pourquoi les attentes des
sociétaires (réduire l'offre des entreprises) sont
opposées à celle de l'éducation. C'est dans cette optique
que l'État taxe fortement les boissons alcoolisées.
En définitive la consommation des boissons
alcoolisées est inévitablement, par les attitudes et
comportements qu'elle engendre, une externalité négative. La
SECTION 3 va montrer les politiques qui peuvent être menées pour
lutter contre ce fléau d'alcoolisme.
SECTION 3 : LES
POLITIQUES DE LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME
Pour lutter contre l'abus d'alcool, il
existe une infinité de processus adaptées chacun à une
situation particulière d'alcoolisme. Cependant, les politiques
antialcooliques peuvent être réparties en deux
catégories.
1. Les politiques
publiques ou collectives
Les politiques publiques ou collectives sont
essentiellement des mesures de prévention telles que des politiques
économiques, des politiques d'éducation et des dispositions
réglementaires.
1.1. Les politiques économiques
Face à une externalité négative comme la
consommation d'alcool, les économistes proposent l'intervention de
l'État par l'application de deux types de mesures :
· L'attitude autoritaire
L'État peut interdire la consommation des boissons
alcoolisées. D'une part, l'État peut agir sur les
quantités de boissons accessibles. C'est le cas d'une liqueur comme
l'absinthe qui est interdite en France depuis 192225(*). D'autre part, le Gouvernement
peut réfuter la présence des débits de boissons
alcoolisées à proximité des infrastructures
socio-économiques telles que les établissements scolaires, les
ministères, les centres hospitaliers, les enceintes sportives, etc.
· La taxe
Au lieu d'interdire la consommation d'alcool, l'État
peut taxer fortement les boissons alcoolisées. Les recettes fiscales
obtenues pourront servir à subventionner des politiques favorables aux
externalités positives telles que des bourses d'études et de
stages, la protection des couches vulnérables (mineurs et femmes), la
protection de l'environnement, etc.
1.2. Les politiques d'éducation et
d'information sanitaire
Ces politiques consistent à informer les agents des
comportements nocifs et à risque de la consommation d'alcool ; et
à instruire les victimes sur les mesures de prévention contre
l'alcoolisme. Ces politiques sont menées par des organisations
internationales (Organisation Mondiale de la Santé (OMS)), des
organismes gouvernementaux (Comité National de Lutte contre la Drogue
(CNLD)), des associations (Alcooliques Anonymes (AA))...
1.3. Les dispositions législatives
Ces politiques consistent à la mise au point des lois
régissant les conduites à tenir dans la société.
Elles sont souvent répressives et concernent les domaines tels
que le lieu de travail, la sécurité routière, la
protection des mineurs, la publicité, etc.
2. Les politiques
privées ou individuelles
Il s'agit généralement des politiques de
dépistages des consommateurs excessifs et le suivi médical des
consommateurs dépendants d'alcool.
2.1. Le dépistage des consommateurs
excessifs
Les techniques de dépistage sont très
variées. Nous distinguons entre autres les dépistages clinique et
biologique.
· Le dépistage clinique
C'est une opération simple qui consiste à
l'observation de certaines parties du corps humain. Elle commence par
l'observation des aspects du visage (V), des conjonctives26(*) (C) et de la langue (L).
Ensuite, les tremblements de la bouche (B), de langue et des
extrémités (E) de cette dernière. De même, il faut
rechercher la présence de troubles subjectifs d'origine nerveuse (N),
digestive (D) et motrice (M). Enfin, on relève la tension (TA), le
volume du foie et le poids du patient. Ce dépistage se fait souvent
à l'aide du tableau 1.
Tableau
1 : Grille de LE GO27(*)
Aspect
|
Tremblements
|
V
|
C
|
L
|
B
|
L
|
E
|
|
|
|
|
|
|
Troubles subjectifs
|
Foie
|
Poids
|
TA
|
N
|
D
|
M
|
|
|
|
|
|
|
Source : Lévy, Cazaban, Duffour et Jourdan, op.
cit, page 85
NB : Les codes à entrer dans cette grille
sont : 1, 2, 3, 4 et 5.
· Le dépistage biologique
Dans ce cas, on utilise deux types de marqueurs28(*) : la gamma glutamyl
transférase et le volume globulaire moyen (VGM).
La gamma glutamyl transférase est une molécule
pour laquelle le taux dans le sang des alcooliques est très
élevé. Lorsqu'un patient a un taux de gamma glutamyl
transférase élevé, sa valeur prédictive positive
(VPP) ou probabilité d'être alcoolique est de 65%.
Le VGM, quant à lui, mesure l'alcoolémie,
c'est-à-dire le degré d'alcool dans le sang. Sa VPP dépend
surtout de la législation (0.8 g lors de la conduite automobile en
France).
Encadré 1: Test
CAGE (Cut, Annoying, Guilty, Eyes wide open)
De nombreux tests psychotechniques peuvent aider à
dépister des situations d'alcoolisme abusives. Parmi les plus simples
à réaliser, nous avons le test CAGE qui est un test de mesure de
dépendance à l'alcool. Il suffit de répondre
affirmativement au moins à 2 des 4 questions suivantes pour
présumer un problème lié à une consommation
chronique des boissons alcoolisées.
1. Avez-vous déjà ressenti le besoin de
diminuer votre consommation de boissons alcoolisées ?
2. Votre entourage vous a-t-il déjà fait des
remarques au sujet de votre consommation ?
3. Avez-vous déjà eu l'impression que vous
buviez trop ?
4. Avez-vous déjà eu besoin d'alcool dès
le matin pour vous sentir en forme ?
Source :
www.atoute.org/
« Alcoolisme quand tu nous tiens ... »,
Tests, décembre 2005
2.2. Le suivi des consommateurs dépendants
d'alcool
Lorsqu'une personne devient dépendante d'alcool, sa
prise en charge peut se faire en deux étapes, à savoir :
· une cure de sevrage (désintoxication) qui
consiste à priver le sujet des boissons alcoolisées. Pour cela,
il faut la volonté du patient qui doit vouloir arrêter de prendre
de l'alcool. La prise en charge consiste souvent à hospitaliser
l'alcoolique ;
· une post-cure est généralement
nécessaire, lorsque l'individu a terminé son sevrage. En effet,
elle permet de prévenir une récidive. Cette opération peut
se dérouler dans des centres spécialisés et voire
même dans le domicile du patient si ses proches sont sensibles à
sa réinsertion.
Il s'en suit au terme de ce premier chapitre que la
santé est un thème de plus en plus abordé par les
économistes. De plus, la santé est un facteur déterminant
dans l'éducation et par conséquent du développement d'un
pays. Les agents instruits préviennent mieux les problèmes
sanitaires. Par ailleurs, des politiques publiques et privées peuvent
être mises en place pour lutter contre le fléau d'alcoolisme. Pour
cela, les interventions des opérateurs (organisations, groupes de
pression,...) et surtout une volonté manifeste des pouvoirs publics sont
nécessaires. De plus, nous verrons au chapitre suivant les niveaux
d'alcoolisation et les victimes qui s'en suivent dans le monde.
CHAPITRE II : L'ALCOOL, SES
MÉFAITS ET LA LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME JUVÉNILE
« Celui qui ne supporte pas l'alcool (que ce
soit de naissance ou par suite de mauvaises habitudes) n'est pas forcement un
ivrogne, n'est pas forcement quelqu'un qui boit beaucoup...c'est quelqu'un pour
qui l'alcool est un poison ».
J. M. BOUTOT
Le marché des boissons alcoolisées se
porte très bien. Cependant, les problèmes liés à la
consommation d'alcool ne sauraient s'ignorer aujourd'hui (accident de la
circulation, pertes d'emploi, maladies, ...). De plus, l'alcoolisme est un
fléau qui n'épargne aucun âge de la vie (jeunes, adultes et
vieux). Dans ce chapitre, nous présenterons les processus de
fabrication, de commercialisation et de consommation des boissons
alcoolisées, les effets désastreux y afférents avant
d'aborder la lutte contre la prise à risque d'alcool des jeunes.
SECTION 1 : LA
PRODUCTION ET LA CONSOMMATION DES BOISSONS ALCOOLISÉES
La consommation traditionnelle d'alcool se
fait de manière séculaire au Cameroun. Cependant, avec des
processus d'industrialisations rapides, les productions et les distributions
des alcools industriels ont facilement satisfait les demandes des populations
avides d'alcool. Cette section présente la situation du marché
des boissons alcoolisées.
1. L'alcoolisation et les
produits dérivés
1.1. La fabrication de boissons
alcoolisées
Les alcools (éthanols) sont généralement
obtenus par fermentation, par distillation ou par mélange. Nous
parlerons essentiellement des processus industriels qui contribuent à la
fabrication de la quasi-totalité des boissons alcoolisées sur le
marché.
1.1.1. Les boissons fermentées
La fermentation alcoolique est la
transformation d'un sucre fermentescible tel que le glucose en alcool. En
effet, tout jus de fruit (sucré) en contact d'une enzyme (levure,
bactérie, etc.) se transforme en alcool. Les principaux produits obtenus
sont : le vin, la bière et le cidre.
· Le vin
Un vin peut être obtenu par des techniques
différentes de fermentation (vinification) à partir d'un fruit
(raisin), d'une tige (canne à sucre), d'un bourgeon (chou palmiste)...
Nous avons globalement cinq (5) étapes dans la vinification : le
foulage, le pressage, la fermentation, le vieillissement et l'embouteillage.
· La bière
Elle est obtenue par fermentation d'une substance
élaborée à partir de grains de céréales
(orge, mil, riz...) appelée malt associée au houblon. En effet,
l'amidon n'est pas un sucre fermentescible, c'est pourquoi les
céréales sont transformées en malt. Le houblon quant
à lui donne à la bière sa saveur amère et permet la
croissance de certaines bactéries enzymatiques.
· Le cidre
Le cidre est habituellement obtenu par fermentation du jus de
pomme. Il est légèrement pétillant (gazeux).
1.1.2. Les boissons distillées
La distillation est une technique qui consiste à faire
porter un produit liquide à ébullition afin de pouvoir
séparer ses constituants et recueillir ces derniers par condensation. En
effet, l'alcool, bouillant à 70° C (degrés Celsius),
s'évapore plus vite que de l'eau qui boue elle à 100° C. La
distillation permet donc d'obtenir des alcools plus concentrés (forts),
entre autres :
· l'eau-de-vie de vin (cognac,
armagnac...) ;
· l'eau-de-vie de marc ;
· le calvados obtenu à partir du
cidre ;
· le rhum élaborer à
l'aide du jus fermenté de canne à sucre ;
· le kirsch fabriqué à
base du jus fermenté de cerise ou de merise ;
· le whisky et la vodka
provenant des graines de céréales fermentées.
1.1.3. Les liqueurs
Les liqueurs sont des mélanges d'alcool, de sucre et
d'arôme (parfum). Nous distinguons deux (2) groupes de liqueurs :
· Les apéritifs (anis, cocktail,
vermouth, quinquina,...) sont des liqueurs qui se boivent additionnées
d'eau glacée, de sirop, d'oeuf... avant le repas ;
· Les digestifs (cassis, chartreuse...)
sont des liqueurs très sucrées qui se consomment pures à
la fin du repas pour faciliter la digestion.
· 1.2. Le degré alcoolique
Le degré alcoolique (°) est le nombre
d'unités d'alcool pur contenu dans 100 unités de quantité
ou de volume.
Exemple : Dans une bouteille de 1000 millilitres
(1 litre) de vin à 10°, il y a 100 millilitres ou 80 grammes
d'alcool pur, soit un apport calorifique de 560 kilocalories.
Tableau 2
: Degré alcoolique des principales boissons
alcoolisées
|
Teneur en alcool (en degré)
|
Cidre
Bière
Vin
Apéritif (vin cuit)
Pastis
Liqueurs
Eaux de vie
|
2 à 6
3 à 6
9 à 15
15 à 25
40 à 45
15 à 20
40 à 60
|
Source : Lévy, Cazaban, Duffour et Jourdan, op. cit,
page 80
Ce tableau nous donne déjà un
avant-goût des risques sanitaires liés à la
consommation d'une boisson alcoolisée.
2. La place du Cameroun
dans la consommation d'alcool
2.1. L'évolution de la consommation des
boissons industrielles
Le Cameroun occupe la 12ème place de
consommateur d'alcool en Afrique (OMS, 2000). Depuis
l' « indépendance », de nombreuses brasseries
ont vu le jour, causant, avec une production traditionnelle attrayante et des
importations élevées, une consommation permanente de boissons
alcoolisées dans l'ensemble du territoire national.
Graphique 4 :
Évolution des consommations d'alcool pur par adulte (15 ans et
plus) au Cameroun de 1961 à 2001
Source: WHO statistics, «Adult per capita alcohol
consumption », 2002
D'une manière générale, ce graphique
montre une baisse progressive de consommation des boissons alcoolisées
au Cameroun à partir des années 1986. Cette baisse est
liée à la crise économique due à la
dégradation des termes de l'échange. Cependant, la bière
reste la principale boisson consommée au Cameroun, suivi du vin et du
spiritueux. Ces consommations sont fonctions des prix moyens des boissons
alcoolisées (la bière étant la boisson la moins
chère, suivi du vin et du spiritueux).
2.2. La consommation traditionnelle
Les données chiffrées dans ce domaine
échappent par définition à toutes les statistiques
officielles. Cependant, d'après l'ONG Oasis, en 1990, 10% des
camerounais consomment des boissons alcoolisées traditionnelles.
Tableau 3 :
Répartition des consommateurs d'alcool traditionnel au Cameroun
BOISSON (degré alcoolique)
|
POURCENTAGE DE BUVEURS (%)
|
Matango (30°)
|
40
|
Odontol (70°)
|
30
|
Bili-bili (60°)
|
25
|
Autres (1)
|
5
|
Total
|
100
|
(1) Alcools divers, rares et souvent plus nuisibles
(90°).
Source :
www.oasis-org.ifrance.com\Présentation.htm
« Des faits et des chiffres »
Le tableau 4 montre que parmi les spiritueux traditionnels
les plus consommés au Cameroun, c'est le matango qui vient en
tête, suivi de l'odontol et du bili-bili.
2.3. L'importation des vins et spiritueux
Les vins (principales boissons alcoolisées
importées) et les spiritueux n'occupent pas une place importante dans le
régime alcoolique de la majorité des camerounais ; car le pouvoir
d'achat de ces derniers est encore faible. La plupart des camerounais
préfèrent consommer des bières produites localement.
Graphique 5 :
Répartition des importations camerounaises de vins et spiritueux par
pays d'origine
Source : Douanes camerounaises 1999/2000
Le graphique précédent illustre le fait que le
Cameroun importe généralement auprès des grands
producteurs (Espagne et France). Ce qui le classe comme le
31ème demandeur de vins, le 24ème de
mousseux et le 34ème de
spiritueux.
La consommation alcoolique du Cameroun est assez
élevée. Ce que confirme le journal LE MESSAGER29(*) en disant que :
« le Cameroun a même été classé parmi les
plus grands consommateurs de champagne en Afrique ». Cependant, il ne
s'agit pas d'une consommation de masse ; elle est réservée
à la classe bourgeoise (membres du gouvernement, hommes d'affaires,
diplomates...).
SECTION 2 : LES DANGERS
DE L'ALCOOL SUR L'ORGANISME
L'alcool est une drogue qui cause de graves
problèmes émotionnels et fonctionnels dans notre organisme. Cette
section montre, d'une part, les maladies, les morbidités et les
mortalités alcooliques ; d'autre part, elle relate le problème
particulier de l'alcoolisme féminin.
1. L'alcoolisme aigu et
l'alcoolisme chronique
Dans une interview30(*) accordée par le Docteur Jean-Louis
Jon31(*), ce dernier
affirme que « l'alcool est une substance psycho-active.
À forte dose, il peut être sédatif ou perturbateur du
système nerveux central. À long terme, il peut avoir des effets
sur certains organes vitaux, comme le foie ou le cerveau». L'intoxication
à l'alcool se fait soit par consommation excessive et instantanée
(alcoolisme aigu) ou par consommation prolongée (alcoolisme
chronique).
1.1. L'alcoolisme aigu
La consommation excessive des boissons alcoolisées est
dangereuse pour la santé car elle déclenche une succession de
troubles fonctionnels dans l'organisme.
1.1.1. Les manifestations cliniques
· L'ivresse typique
Il s'agit de la forme d'ivresse la plus connue qui
croît souvent avec l'alcoolémie. Dans un premier temps, le sujet
est simplement excité. Il est inattentif, « perd ses
esprits », raconte n'importe quoi, a des sautes d'humeur, etc.
Ensuite le sujet devient instable, somnole, tremblote, n'arrive plus à
tenir sur ses jambes, a la migraine, son visage ternit, etc. Enfin, la victime
passe en phase de coma (ivre mort), il est inconscient et incapable de se
réveiller.
· L'ivresse atypique
Elle se produit généralement chez des individus
ayant des problèmes d'allergie à l'alcool même en faible
quantité (épileptiques, psychopathes...).
1.1.2. Les troubles biologiques
Il s'agit essentiellement de la
déshydratation, de l'hyper-urécémie (dysfonctionnement des
reins), de l'hypoglycémie, de l'acidose (le pH sanguin n'est pas neutre
mais acide), etc.
1.2. L'alcoolisme chronique
L'intoxication prolongée à l'alcool modifie
complètement l'apparence de la victime.
· L'apparence physique
Les yeux deviennent globuleux et rougeâtres, des
pommettes apparaissent sur le visage, les lèvres se fendillent, la
langue se recouvre d'un enduit blanc ou jaunâtre et l'haleine
se caractérise par une mauvaise odeur.
· L'aspect biologique
Les volumes d'acide urique, du sucre sanguin et des
transaminases augmentent à des niveaux critiques tandis que les volumes
d'urée et de l'albumine diminuent.
L'alcoolisme est par conséquent à l'origine de
nombreuses maladies telles que : la cirrhose alcoolique, le cancer de
l'oesophage, l'oesophagite ulcéreuse, les varices oesophagiennes,
l'hépatite alcoolique, le pancréatique, la polynévrite des
membres inférieures, le syndrome de Korsakoff (troubles importants de la
mémoire), la gastrique alcoolique, les hallucinations visuelles et
auditives, le delirium tremens, la démence alcoolique...
2. L'usage à risque
et nocif de l'alcool chez la femme
Contrairement à l'homme, la femme est naturellement
plus vulnérable à l'alcool. De plus, la dépendance
psychique est plus rapide chez cette dernière. La femme, se laissant
facilement influencer par ses proches consommateurs, boit souvent de
façon risquée. Une étude32(*) réalisée dans 53 pays a
révélé qu'une femme consommant plus de 10 grammes d'alcool
(ou un verre) par jour, risque un cancer du sein. De plus, une
« expertise collective » de l'INSERM de Paris33(*) montre qu' « un
homme et une femme de même âge et de même poids n'affichent
pas les mêmes taux d'éthanol dans leur sang quand ils consomment
tous deux une même quantité d'alcool : l'alcoolémie sera
plus importante chez la femme». Ce qui peut encore se vérifier
par le fait que la femme, éliminant moins rapidement l'alcool sanguin,
développe plus vite une cirrhose du foie (10 ans) par rapport à
l'homme (15 ans).
En outre, l'alcool est strictement déconseillé
à la femme enceinte. Non seulement elle met en péril sa propre
santé, mais en plus elle augmente les risques d'avoir un
« vilain bébé » (syndrome alcoolique du
foetus) car l'alcool traverse aisément le placenta. Le nouveau-né
de la femme alcoolique (lorsqu'il a une chance inouïe de ne pas
naître prématuré) présente
généralement un poids faible, des malformations du crâne et
de la face. Dans ses premiers âges, nous pourrons observer des troubles
physiques (retard de croissance) et mentaux (quotient intellectuel faible).
3. La morbidité et
la mortalité alcooliques
Les risques de maladies et les décès dus
à l'alcool sont importants. Dans son « rapport sur la
santé dans le monde, 2002 », l'OMS, en mesurant les
années de vie ajustées sur l'invalidité (DALY),
établit que « 4 % de la charge de morbidité et 3,2 % de
l'ensemble des décès dans le monde sont imputés à
l'alcool ». Cependant, la morbidité et la mortalité
réellement dues à l'alcoolisme sont toujours sous-estimées
puisqu'il s'agit d'une sommation. Suivant la politique sanitaire du pays,
certains décès sont plus ou moins directement attribués
à l'alcool.
Par exemple, en France34(*), le nombre de décès liés
à l'alcoolisme est estimé à 70 000 et se repartit comme
suit :
cirrhoses + maladies neuropsychiatrique = 20 000
accidents de la circulation + cancers = 30 000
accidents du travail + accidents domestiques + suicides=
20 000
SECTION 3 : LES
PROBLÈMES FAMILIAUX LIÉS À L'ALCOOLISME
La consommation d'alcool est à
l'origine de nombreux troubles au sein des familles. Elle affecte
négativement tous les membres de la famille (père, mère,
enfants...).
1. L'alcool et la vie
familiale
Les conflits familiaux causés par
l'alcoolisme sont connus de tous. Cependant, c'est souvent l'alcoolisme du chef
de ménage qui semble le plus dangereux. En effet, lorsque ce dernier
entre en phase de dépendance, il devient incapable de gérer son
foyer. Ses revenus sont destinés à satisfaire sa
« soif » avant qu'il ne perde son emploie. De plus,
« les déchéances physiques de l'alcoolique sont
malheureusement héréditaires »35(*). Par ailleurs, le sujet
alcoolique développe une jalousie pathologique et a souvent beaucoup
d'enfants. D'après l'ONG Oasis (op. cit.), 60 à 70% des
enfants d'alcooliques connaissent une déperdition scolaire et 85% des
couples séparés plongent dans l'alcoolisme au Cameroun.
2. Les résultats de
l'EDSC-III36(*)
Il ressort de cette enquête que
l'usage abusif des boissons alcoolisées est un facteur explicatif de la
violence conjugale. Cette situation s'observe dans le tableau 5.
Tableau 4
: Violence conjugale au Cameroun en pourcentage
Caractéristique
Consommation d'alcool par mari/partenaire
|
Violence physique ou sexuelle
|
A déclaré n'avoir subi aucune violence
|
Violence physique de la femme contre son mari/partenaire
|
À n'importe quel moment
|
Dans les 12 derniers mois
|
À n'importe quel moment
|
Dans les 12 derniers mois
|
Effectif
|
Ne boit pas
Boit/n'est jamais soûl
Est parfois soûl
Est souvent soûl
NSP/ND
|
32,6
37,3
55,9
72,8
69,2
|
21,5
23,4
34,8
50,1
0,0
|
61,1
55,9
35,2
20,6
30,8
|
3,5
5,1
6,2
9,6
0,0
|
2,7
2,8
4,6
4,4
0,0
|
1 022
359
575
201
3
|
Source : EDSC-III, 2004
D'après ce tableau 5, la femme et l'homme subissent
tous les deux des violences liées à l'alcool. Cependant, la femme
subit plus de violence qu'elle n'en fait. Il s'agit particulièrement de
la femme dont le mari « est souvent soûl »
(72,8%) ; de même, du fait des ripostes, ces dernières femmes
sont les plus violentes (9,6%). D'une manière générale, ce
tableau montre que le niveau de violence conjugale augmente en fonction de la
quantité d'alcool consommée par l'un et/ou l'autre des deux
partenaires.
Section 4 : LA LUTTE
CONTRE L'ALCOOLISME JUVENILE
« Une détonation formidable que nul
n'entendra - et la Terre à l'état de nébuleuse,
continuera sa course dans les cieux délivrée des hommes - sans
parasites, sans maladies».
Italo SVEVO, « La conscience de
Zeno »
Les jeunes sont naturellement moins conscients du danger de
l'alcoolisme et donc plus vulnérables aux attaques des incitateurs
à la consommation des boissons alcoolisées. Nous verrons
succinctement les différents agents économiques qui s'impliquent
(ou doivent s'impliquer) à la non consommation des jeunes, les obstacles
à cette lutte et les résultats des études
spécifiques sur l'alcoolisme juvénile.
1. Les contributions des
agents économiques
La lutte contre l'alcoolisme, en tant que problème de
santé publique, ne peut se faire sans le concours de tous les agents
économiques. Au Cameroun, nous pouvons citer comme principaux
intervenants les agents suivants :
1.1. Les pouvoirs publics
Nous avons vu, en d'autres termes, au
chapitre I que face au fléau que constitue
l'alcoolisme, les économistes recommandent aux pouvoirs publics, soit
d'adopter une attitude autoritaire en limitant l'accès aux boissons
alcoolisées ou de taxer au prix fort les alcools afin de
décourager les demandeurs. Le Gouvernement retient ces deux politiques
précitées. En effet, la vente des alcools est interdite dans
certains lieux publics (établissements scolaires, complexes sportifs...)
et certaines boissons alcoolisées sont taxées au prix fort
(liqueurs, champagnes...).
C'est par cette approche que le Cameroun lutte contre la
consommation d'alcool des jeunes. À titre d'exemples, nous
avons :
Ø les attitudes autoritaires
· L'Article 35 de la loi n°98/004 du 14 avril 1998
d'orientation de l'éducation au Cameroun s'énonce comme
suit : « L'intégrité physique et morale des
élèves est garantie dans le système éducatif. Sont
de ce fait proscrits : [...], la vente, la distribution et la consommation
des boissons alcooliques ».
· Le Cameroun s'est engagé dans un plan
d'action37(*) à
« l'élaboration et l'application stricte par les États
membres, de normes pour la publicité et la vente du tabac et de
l'alcool. »
· Afin d'augmenter le taux de réussite aux examens
officiels dans les établissements secondaires de la ville
d'Ébolowa ; en début d'année scolaire 2004-2005, la vente
des boissons alcoolisées à proximité de ces
établissements a été interdite.
Ø la taxation
· La taxation à l'importation des boissons
alcoolisées a été revue à la hausse à la
suite de la décision ministérielle n° 660 /cf/ MINEFI du 29
décembre 2004. Cette taxation s'est effectuée comme
suit :
Tableau 5 :
Taxation des boissons alcoolisées à l'importation
QUANTITÉ
|
MONTANT
|
1 carton de White Horse, Haig, Passport, Clan
Campbell ou Sir Édouard
|
35 000 FCFA
|
1 carton de Johnny Walker, Red Label, Grant's
ou J&B
|
50 000 FCFA
|
1 carton de Chivas ou Dimples
|
120 000 FCFA
|
1 bouteille de Laurent Perrier
|
10 000 FCFA
|
1 bouteille de Grand Siècle
|
26 000 FCFA
|
1 bouteille de Dom Perignon
|
46 000 FCFA
|
Source : MINEFI, 2004
1.2. Les organisations
Les organisations travaillent souvent en partenariat.
À travers des enquêtes et l'examen de documents officiels ; ils
fournissent des informations sur la consommation d'alcool des jeunes et
interpellent les autorités compétentes sur la gravité du
fléau. Par ailleurs, les alcoologues sensibilisent
régulièrement les jeunes sur les moyens de prévention.
C'est dans cette optique que l'OMS fait de « la lutte contre
l'alcoolisme »38(*) l'une de ses priorités.
1.3. Le personnel enseignant
L'enseignant est une personne ressource dans la lutte contre
l'alcoolisme juvénile. En effet, dans l'Article 37 de la loi n°98
(op. cit.) « L'enseignant est le principal garant de la
qualité de l'éducation. » Ce qui veut dire qu'en
procédant à l'éducation à la santé,
l'enseignant apprend à l'élève les dangers de l'alcool et
lui donne les moyens de prévention. Cependant, nous observons que
l'alcoolisme est un sujet qui n'est pas assez abordé dans nos salles de
classe.
1.4. Les ménages
Les parents ont un rôle fondamental dans
l'éducation de leurs enfants. Cependant, il s'avère que c'est la
« mère de famille » qui soit la mieux placée
pour éviter l'alcoolisme des enfants. Elle peut réduire les
risques de consommation des alcools en rangeant les bouteilles hors de la
portée des enfants, en prenant l'habitude de servir des boissons sans
alcool aux visiteurs. Elle peut aussi encourager sa famille à la
pratique des activités sportives (jogging, football...).
Ainsi, chaque agent à un rôle primordial
à jouer dans la lutte contre l'abus d'alcool. Cependant, nous verrons
à la suite qu'il s'agit d'un combat très difficile.
2. Les limites des
politiques de prévention contre l'alcoolisme au Cameroun
La lutte contre l'alcoolisme des jeunes est très
difficile. En effet, d'une part, les moyens mis en place par les alcooliers
(industriels) sont nombreux (annonces publicitaires, promotion de vente,
jeux-concours...) ; d'autre part la consommation d'alcool se fait souvent de
manière séculaire et dont l'enracinement tient à la
tradition (vin de palme), la religion (vin de messe), les manifestations
(foire, caravane)...
2.1. Les médias et les publicités sur
les boissons alcoolisées
Les supports publicitaires apparaissent comme les outils les
plus attractifs à l'alcool. En
effet, grâce aux médias tels que la
télévision, la radio, les journaux, les affiches publicitaires...
les agents buveurs et non buveurs apprennent à se familiariser à
la boisson.
Au Cameroun, la publicité sur les boissons
alcoolisées a atteint son paroxysme. C'est dans cette optique que
Bertrand BOUGHA a initié le forum « Une nouvelle monnaie
d'échange au Cameroun : Les capsules de bière ont
remplacé le franc CFA dans la capitale »39(*). En effet, ce forum est
très révélateur puisque tous les participants s'accordent
à reconnaître l'agressivité des alcooliers qui ont les
moyens de leurs politiques « presque tous les consommateurs de
bière au Cameroun ont une chance de gagner ». Autrement dit
sachant que ce qui empêche certains jeunes de boire est le manque
d'argent alors « pourquoi ne pas boire si c'est gratuit ?»
et lorsqu'on peut gagner un véhicule Toyota Prado ? Les jeunes semblent
ne pas comprendre les raisons de cette générosité (Foire
Promote, Festival Guinness, bouteilles gagnantes...) et pourtant la
stratégie est simple : « ces brasseries sont gagnantes
à long terme, car une fois la dépendance installée, les
alcooliques ne pourront plus se passer de ses poisons ».
Par ailleurs, les incitateurs savent que de nombreux jeunes
qui refusent l'alcool pratiquent des activités sportives. Ils attaquent
de plus en plus ce domaine par le sponsorat. Comment expliquer que le
« Supporter n°1 du football »40(*) au Cameroun soit un industriel
d'alcool ?
2.2. L'inapplication rigoureuse des
sanctions
Nous avons vu que les pouvoirs publics mettent en place des
politiques autoritaires pour éviter l'alcoolisme juvénile.
Là où le bât blesse, c'est la bévue des revendeurs
des boissons alcoolisées (bars, boîtes de nuits, snack-bars,
foires...). Ces derniers exercent même à proximité des
établissements scolaires et offrent la boisson aux mineurs. L'action des
forces de l'ordre à Yaoundé, qui consiste à fermer les
débits de boissons à minuit, n'aide en rien les jeunes buveurs
qui boivent aisément plus tôt (avant 24 heures) ou changent de
débits (boîtes de nuits, bars dancing...).
2.3. Les comportements idéologiques :
l'homme et l'alcool
Le refus d'alcool ne peut se faire sans une volonté
manifeste de la victime. Cependant, dans le cas particulier des hommes,
l'alcool est un indicateur de virilité. Un jeune qui ne boit pas n'est
pas un « Homme ». Cela s'observe le plus souvent lors des
consommations de masse (fêtes, anniversaires, balades...) où
chaque jeune qui veut se sentir admiré doit montrer le niveau maximum de
sa tolérance à l'alcool.
2.4. Une étude récente liée
à la prévention contre l'alcoolisme juvénile
La consommation d'alcool des jeunes revient dans diverses
études au Cameroun, parmi lesquelles l'EDSC-III réalisée
en 2004
Cette enquête relate les risques des
MST et des grossesses non désirées (occasionnant des avortements
à risque) chez les jeunes de 15 à 24 ans. En effet, le
consommateur d'alcool devient excité et perd son contrôle. Dans ce
cas, le jeune peut oublier l'utilisation du préservatif. Le tableau 7
traduit le désir sexuel des jeunes après une prise d'alcool.
Tableau 6 :
Pourcentage de jeunes ayant eu des rapports sexuels dans les 12 derniers mois
après avoir bu de l'alcool.
|
Femmes
|
Hommes
|
Caractéristiques
sociodémographiques
|
Pourcentage ayant bu de l'alcool
|
Effectif
|
Pourcentage ayant
bu de l'alcool
|
Effectif
|
Âge
15-19
15-17
18-19
20-24
20-22
23-24
État matrimonial
Célibataire
En union/union rompue
Milieu de résidence
Yaoundé/Douala
Autres villes
Ensemble urbain
Rural
Niveau d'instruction
Aucun
Primaire
Secondaire ou plus
Ensemble 15-24
|
5,2
3,3
7,9
13,4
12,4
15,3
3,9
13,4
7,6
7,7
7,7
10,7
9,7
10,6
7,4
8,9
|
2 684
1 577
1 107
2 252
1 475
777
2 318
2 618
1 114
1 772
2 886
2 050
792
1 830
2 315
4 936
|
3,9
2,3
6,5
18,6
14,0
26,3
8,4
18,2
11,9
9,4
10,4
10,2
6,1
10,4
10,7
10,3
|
1 224
763
461
953
602
351
1 756
421
522
811
1 333
844
120
794
1 263
2 177
|
Source : EDS-III, 2004
D'une manière générale, nous pouvons
dire à travers ce tableau, que les rapports sexuels après
consommation excessive d'alcool sont très appréciés par
les jeunes. Entre autres :
· la fréquence des rapports évolue avec
l'âge ;
· les jeunes ayant un « petit ami »
(ou une « petite amie ») se livrent les plus aux rapports
;
· le milieu rural est le lieu privilégié
des rapports sexuels ;
· les jeunes mieux instruits sont plus préventifs
contre les pratiques sexuelles à risque.
En somme, ce chapitre II nous montre que les européens
sont les plus grands offreurs et consommateurs des boissons alcoolisées.
Mais la consommation d'alcool est un danger pour la santé de la victime
elle-même et de son entourage. De plus, l'alcool est à l'origine
de nombreux troubles sociaux (accidents, chômage...) et familiaux
(séparation, enfant en difficulté) ; et dans tous les cas, les
femmes et les jeunes sont plus vulnérables aux nuisances de
l'alcoolisme. C'est le cas au Cameroun où quelques études
ciblées montrent l'état aggravé de la consommation
d'alcool. Il ressort, entre autres, que le sexe, l'âge, le type de
famille, le niveau d'instruction, le lieu de résidence, le statut
matrimonial sont des facteurs explicatifs de la consommation d'alcool chez les
jeunes.
CONCLUSION PARTIELLE
Au terme de cette première partie, nous
pouvons dire que les problèmes de santé intéressent de
plus en plus les économistes. À propos du sujet d'alcoolisme, des
modèles illustrent le fait qu'il constitue une externalité
négative contrairement à l'éducation qui permet
l'amélioration du capital humain. En effet, alors que les coûts
sociaux et sanitaires de l'alcoolisme sont de plus élevés, la
production des boissons alcoolisées continue d'augmenter malgré
les mesures de lutte entreprises par certains agents économiques. En
particulier, les jeunes disposent de plus en plus des moyens et des
opportunités de s'offrir des alcools. De plus, les techniques de ventes
des alcooliers sont de mieux en mieux élaborées ; les jeunes s'en
trouvent les premières victimes. Par ailleurs, de nombreuses
études interpellent d'ores et déjà les autorités
compétentes à faire de la lutte contre l'alcoolisme
juvénile une de leur priorité en matière de santé
publique. C'est l'étude des politiques de cette lutte contre les
boissons alcoolisées qui sera l'objet de la deuxième
partie.
Deuxième
partie
APPROCHE
EMPIRIQUE
CHAPITRE III :
L'ENQUÊTE AUPRÈS DES ÉLÈVES DES
ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE GÉNÉRAL
«La prévention de l'alcoolisme ne ressemble
plus à la caricature qu'en donnait Bourvil dans son
célèbre et savoureux sketch sur "l'eau ferrugineuse". L'approche
proposée aujourd'hui n'est plus centrée sur le symptôme,
mais sur ce que celui-ci permet de comprendre de la souffrance de la personne.
»
Jacques TRÉMINTIN
Ce chapitre présente d'une part les processus
d'élaboration et de déroulement de l'enquête. D'autre part,
nous montrons, après l'apurement des données collectées,
la particularité de la population enquêtée.
SECTION 1 : LA
MÉTHODOLOGIE DE L'ENQUÊTE
La méthodologie de l'enquête baptisée
« ÉTUDE SUR LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE
(ECAS) : Cas de l'enseignement secondaire
général dans la ville de Yaoundé » a
consisté successivement à l'élaboration du plan
d'échantillonnage, au déroulement de l'enquête et au
traitement des données collectées. Par ailleurs, nous avons
rencontré quelques difficultés.
1. Le plan
d'échantillonnage
1.1. Les objectifs de l'enquête
L'objectif global de l'ECAS est d'apprécier les
comportements des jeunes scolaires de la ville de Yaoundé face à
la consommation d'alcool en début d'année 2006. Aussi, les
objectifs spécifiques de cette enquête sont les
suivants :
· mesurer la prévalence de la consommation
d'alcool chez les élèves ;
· étudier l'impact de la consommation d'alcool sur
les résultats scolaires ;
· comprendre les habitudes alcooliques des
élèves ;
· identifier les facteurs déterminants de la
consommation d'alcool des scolaires ;
· vérifier l'existence du lien entre la
consommation d'alcool et celle d'autres drogues ;
· connaître les expériences qui contribuent
au refus d'alcool chez les jeunes.
· observer les comportements des aînés
(parents, enseignants, etc.) par rapport à cette consommation d'alcool
juvénile.
1.2. Le domaine de l'étude
L'ECAS porte sur les établissements secondaires
d'enseignement général à cycle complet de la ville de
Yaoundé. Les individus enquêtés sont des
élèves (garçons et filles) des classes de sixième
(6ème), de cinquième (5ème), de
quatrième (4ème), troisième
(3ème), seconde (2nde), première
(1ère) et terminale (Tle).
1.3. La méthode
d'échantillonnage
La méthode d'échantillonnage utilisée
pour cette enquête est un sondage aléatoire à trois
degrés. La base de sondage se présente comme suit :
Tableau 7 :
Répartition des établissements d'enseignement secondaire
général par rapport à l'ordre d'enseignement.
|
Public
|
Privé laïc
|
Privé confessionnel
|
Ensemble
|
Effectif
|
18
|
25
|
7
|
50
|
Fréquence (%)
|
36
|
50
|
14
|
100
|
Source : OBC, « Palmarès des meilleurs
lycées du Cameroun », 2004
L'échantillon retenu pour l'ECAS a été
composé comme suit:
Au 1er degré, en procédant à
une allocation proportionnelle, nous avons tiré de façon
aléatoire un échantillon de 5 établissements, soit un taux
de sondage de 10% :
· 2 établissements publics (36% de
l'échantillon) : Lycée Général
Leclerc et Lycée de Mballa II ;
· 1 établissement privé
confessionnel (14% de l'échantillon) : Collège
de la Retraite ;
· 2 établissements privés
laïcs (50% de l'échantillon) : Institut
Matamfen et Institut Siantou
Secondaire ;
Ces établissements constituent nos unités
primaires (UP).
Au 2ème degré, nous avons
tiré dans chaque établissement, une classe dans chaque niveau
d'étude (sixième, cinquième, quatrième,
troisième, seconde, première, terminale). Au
3ème degré, nous avons tiré la moitié
des élèves d'une classe par niveau d'étude dans chaque
établissement en faisant les hypothèses que :
· les comportements des élèves de
même niveau d'étude sont voisins ;
· les élèves assis côte à
côte ont souvent des habitudes alcooliques similaires.
Le questionnaire de l'ECAS (cf. ANNEXE 1) quant
à lui comporte cinq (5) principales rubriques, à savoir :
Section 1 : RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
Section 2 : CONSOMMATION DES BOISSONS
ALCOOLISÉES
Section 3 : ALCOOL, SANTÉ ET EDUCATION
Section 4 : INCITATION À LA CONSOMMATION
D'ALCOOL
Section 5 : LUTTE CONTRE L'ABUS D'ALCOOL
2. Le déroulement
de l'enquête
À l'aide de 4 enquêteurs ayant
subi une formation préalable, nous avons effectué l'ECAS, dont le
calendrier a été établi de la manière
suivante :
Tableau 8 :
Calendrier des descentes sur le terrain
ETABLISSEMENTS
|
DATES
|
Collège de la Retraite
|
Jeudi 26/01/2006
|
Lycée Général Leclerc
|
Jeudi 26/01/2006 - Vendredi 27/01/2006
|
Lycée de Mballa II
|
Lundi 30/01/2006
|
Institut Siantou Secondaire
|
Mardi 31/01/2006
|
Institut Matamfen
|
Jeudi 02/02/2006
|
Source : ECAS
Afin d'avoir les permissions d'exercer, nous
avons d'abord adressé la « note de recommandation »
de l'ISSEA (cf. ANNEXE 2) à chaque Chef d'établissement
de l'échantillon. Toutes les demandes ont eu des réponses
favorables, ce qui montre que les établissements scolaires manifestent
le désir de lutter contre le fléau d'alcoolisme.
3. Le traitement des
données collectées
Le traitement des données
collectées s'est fait en deux grandes étapes. D'abord de
façon manuelle en vérifiant le remplissage des questionnaires par
des agents contrôleurs afin de remédier aux réponses mal
codifiées. Ensuite par utilisation de l'outil informatique
pour l'entrée des informations sur un masque de saisie
élaboré sous le logiciel CSPRO ; l'apurement du fichier de
collecte s'est fait après importation sous le logiciel SPSS.
4. Les difficultés
rencontrées
Nous n'avons pas rencontré de
difficultés majeures au cours de cette enquête puisque nous avons
bénéficié du soutien du corps professoral. Cependant, les
descentes sur le terrain ne se faisaient pas de manière
systématique. Les proviseurs des établissements n'étaient
pas souvent disponibles, il fallait donc patienter quelques heures avant
d'être reçu. En plus, il fallait attendre quelques jours, afin que
les enseignants des classes ciblées soient informés de
l'étude que nous allions mener. Par ailleurs, de nombreux questionnaires
n'ont pas été exploités par faute de mauvais remplissage.
En effet, d'une part, les durées d'enquête étaient
limitées puisque les élèves devaient reprendre les cours.
D'autre part, le questionnaire ne devrait pas permettre d'identifier
l'élève enquêté par son nom (sinon
l'élève aurait été retissant) alors il
n'était pas possible de compléter les informations manquantes.
D'où la suppression de nombreux questionnaires et plusieurs rallonges
budgétaires.
En définitive, la méthodologie que nous avons
adoptée s'est révélée satisfaisante. Ce qui a
permis un bon déroulement des opérations d'enquête sans
grandes difficultés ; à part la gestion des imprévus
financiers. Nous donnerons à la suite les résultats de l'ECAS.
SECTION 2 : LES
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA POPULATION
ÉTUDIÉE
Les 1017 élèves
enquêtés au cours de l'ECAS peuvent être regroupés
suivant certaines caractéristiques sociodémographiques et
scolaires, entre autres :
1. Le sexe
Le sexe est le principal caractère
démographique de distinction dans une population. De plus, il semble
être le plus simple à collecter auprès des
enquêtés. La population cible de l'ECAS comprend les deux
sexes (masculin et féminin) comme l'illustre le graphique 6.
Graphique 6 :
Répartition des élèves par sexe
Source : ECAS, nos calculs
Ce graphique semble confirmer les
résultats actuels qui montrent que les garçons sont minoritaires
dans les établissements d'enseignement secondaire général
où ils constituent 42,5% de l'ensemble des élèves. Cela
peut être dû à la structuration de la population
camerounaise qui est constitué en grande partie des femmes et l'effort
du Gouvernement à l'amélioration des conditions de la
« Femme ».
2. L'âge
Les jeunes enquêtés ont des
âges allant de 9 à 26 ans révolus. Cependant, la classe
d'âge dominante est celle de [15 ; 18[ans, soit environ 30% des
élèves. En effet, cette dernière classe correspond
à celle à laquelle devrait officiellement appartenir les
élèves du secondaire. Le graphique suivant permet d'observer les
proportions par sexe des différentes tranches d'âges.
Graphique
7 : Répartition des
élèves suivant les classes d'âge et le sexe
Source : ECAS, nos calculs
En faisant l'hypothèse que les
élèves débutent leur scolarité à l'âge
de 6 ans à la SIL, nous constatons que 7,28% des élèves
(4,33% des garçons et 2,95% des filles) ont une avance scolaire par
rapport à leur âge ; tandis que 7,18% des élèves
(4,33% des garçons et 2,85% des filles) ont au moins 21 ans ; ces
derniers accusent par conséquent un retard scolaire considérable.
En effet, les parents semblent de plus en plus obligés d'envoyer leurs
enfants à l'école plus tôt ou de trouver des techniques
pour faire « sauter » des classes afin de prévenir
le nombre considérable d'échecs. Ce qui constitue aujourd'hui un
problème social majeur au Cameroun.
3. Le niveau
d'instruction
En se référant au fait qu'officiellement une
scolarité normale commence à l'âge de 6 ans à la SIL
et aboutit à l'âge de 18 ans en classe de Terminale ; il
apparaît dans le tableau suivant que la réalité en est
autre au Cameroun.
Tableau 9 :
Répartition des élèves suivant l'âge et le niveau
d'étude
Niveau
|
Effectif
|
Moyenne
|
Écart-type
|
Variance
|
Minimum
|
Maximum
|
Intervalle
|
6ème
|
145
|
12,05
|
1,33
|
1,768
|
10
|
17
|
7
|
5ème
|
144
|
13,40
|
1,64
|
2,676
|
9
|
18
|
9
|
4ème
|
144
|
14,65
|
1,72
|
2,676
|
10
|
22
|
12
|
3ème
|
142
|
16,04
|
1,98
|
2,970
|
12
|
22
|
10
|
2nde
|
140
|
18,51
|
1,99
|
3,978
|
11
|
26
|
15
|
1ère
|
137
|
17,28
|
1,98
|
3,921
|
11
|
26
|
15
|
Tle
|
165
|
19,78
|
2,12
|
4,476
|
15
|
25
|
10
|
Total
|
1017
|
16,01
|
3,20
|
10,237
|
9
|
26
|
17
|
Source : ECAS, nos calculs
Ce tableau dénonce une situation scolaire alarmante.
En effet, nous observons entre autres que:
· les effectifs d'élèves décroissent
de la 6ème en 1ère sous l'effet du taux de
redoublement. De même, sous l'effet des échecs au BAC, les
effectifs des élèves culminent en classe de Terminale ;
· l'âge moyen quant à lui est
supérieur à l'âge officiel dans tous les niveaux ; par
exemple les élèves ont en moyenne 19,78 ans en classe de
terminale au lieu de 18 ans, soit en moyenne environ deux années
scolaires perdues pour chaque élève ;
· les variations des âges dans chaque classe
paraissent aussi élevées. Elles évoluent de façon
progressive en fonction des niveaux d'études. L'écart-type
atteint une valeur maximale de 2,12 au niveau de la Terminale ;
· les âges minima montrent que, de plus en plus,
les élèves ne suivent plus un cursus scolaire normal (11 ans en
1ère) ;
· les âges maxima, allant jusqu'à 26 ans,
sont les résultats des déviances scolaires.
4. L'ordre
d'enseignement
Les ordres d'enseignement constituent les
catégorisations officielles des établissements scolaires.
L'échantillon des scolaires enquêtés par ordre
d'enseignement suivant le sexe se repartit dans le tableau 11.
Tableau 10 :
Répartition des élèves par ordre d'enseignement
suivant le sexe
SEXE
|
ORDRE D'ENSEIGNEMENT
|
Total
|
Public
|
Privé laïc
|
Privé confessionnel
|
Masculin
|
Effectif
|
213
|
161
|
60
|
434
|
%
|
20,9
|
15,8
|
5,9
|
42,7
|
Féminin
|
Effectif
|
242
|
213
|
128
|
583
|
%
|
23,8
|
20,9
|
12,6
|
57,3
|
Total
|
Effectif
|
455
|
374
|
188
|
1017
|
%
|
44,7
|
36,8
|
18,5
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Ce tableau montre que l'enseignement public reste le plus
sollicité (44,7%) par les parents d'élèves, suivi des
enseignements privé laïc (36,8%) et privé confessionnel
(18,5%). En effet, le Cameroun est encore un pays pauvre où la
majorité de la population ne peut s'offrir qu'un enseignement à
moindre coût (public), mais pas nécessairement de moindre
qualité. Par ailleurs, les garçons sont les moins inscrits
(42,7%) dans tous les ordres d'enseignement. Ils sont même
inférieurs au tiers du nombre de filles dans le « Privé
confessionnel », soit 60 garçons pour 188 filles (1
garçon pour 3 filles).
Au terme de ce Chapitre III, nous pouvons dire que l'ECAS,
qui s'est déroulé dans 5 établissements de la Capitale, a
été facilitée par sa méthodologie pratique. Les
premiers résultats sur les 1017 jeunes enquêtés
dénoncent déjà une mauvaise situation scolaire,
parsemée d'échecs. Nous verrons dans le chapitre suivant
le problème social majeur que constitue la consommation d'alcool
dans les déperditions scolaires.
CHAPITRE IV : L'APPERCU DE
LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE
« La dangerosité d'un composé en
terme d'addiction se mesure non seulement aux efforts fournis pour se procurer
le produit mais à l'énergie considérable
dépensée pour tenter d'échapper à la
dépendance. »
Bernard ROQUES
Dans ce chapitre, nous verrons successivement les habitudes
de consommation d'alcool chez les scolaires, l'impact de cette consommation sur
la santé et l'éducation, les causes afférentes et les
attitudes prises par la société pour lutter contre ce
fléau à travers les résultats de l'ECAS.
SECTION 1 : LA
CONSOMMATION DES BOISSONS ALCOOLISÉES
Les consommations d'alcool des scolaires peuvent être
appréciées à différents niveaux.
1. La première
consommation d'alcool
1.1. La prise d'alcool
La majorité des jeunes ont déjà eu
à consommer une boisson alcoolisée (bière, vin,
spiritueux) comme le montre le tableau suivant :
Tableau 11 :
Distributions conditionnelles des élèves suivant la
première prise d'alcool et le sexe
Source : ECAS, nos calculs
Il ressort de ce tableau que 83,2%, soit 846
élèves, ont déjà goûté à
l'alcool. De plus, la fréquence des garçons qui ont
déjà bu (84,3%) est supérieure à celle des filles
(82,4%) ; un test de comparaison des proportions41(*) (p=0,000) montre que cette
différence est significative. Cependant, la première consommation
est indépendante du sexe de l'individu, cela se vérifie par un
test de Khi-deux42(*)
(÷2 =0,619 ; p=0,432).
1.2. L'âge de la première consommation
d'alcool
Les élèves débutent
généralement dans l'alcool à l'âge de la raison
respectivement entre 6 et 12 ans (36,6%) et entre 12 et 16 ans (35,3%) comme le
montre le tableau suivant :
Tableau 12 :
Distributions conditionnelles des élèves suivant l'âge de
la première consommation et le sexe
|
Âge de la première consommation
|
Total
|
[0 ; 6[
|
[6 ; 12[
|
[12 ; 16[
|
[16 ; 19[
|
[19 ; 26[
|
Masculin
|
5,9
|
41,1
|
35,8
|
14,4
|
2,8
|
100,0
|
Féminin
|
7,7
|
33,3
|
34,9
|
18,4
|
5,6
|
100,0
|
Total
|
7,0
|
36,6
|
35,3
|
16,7
|
4,4
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Autrement dit, la majorité des scolaires goûtent
à l'alcool au Primaire43(*) et au Collège44(*). Cependant, ce sont généralement les
garçons de 6 à 12 ans qui s'essayent plus rapidement à la
consommation des boissons alcoolisées (41,1%) ; alors que les filles
boivent un peu plus tard entre 12 et 16 ans (34,9%). Par ailleurs, seuls 4,4%
des élèves ont pu patienter jusqu'à la fin de
l'adolescence (entre 19 et 26 ans) avant de se lancer dans l'alcoolisme.
En outre, les statistiques de Khi-deux
(÷2=8,495 ; p=0,037) confirment qu'il existe une relation entre
l'âge et la première consommation chez les
élèves.
Dans le cas particulier des consommations d'alcool à
moins de 6 ans, ce sont les filles (naturellement plus vaillantes que les
garçons) qui sont dominatrices (7,7%). En effet, nous savons que
certains parents (pères) s'amusent souvent à donner une ou deux
gorgées de vin ou de bière à leurs petits enfants.
1.3. Le mobile du consommateur
Les causes de la première prise d'alcool sont
nombreuses et difficiles à diagnostiquer. En général,
c'est le consommateur qui seul peut donner réellement une idée du
pourquoi il s'engage dans l'alcool. Néanmoins, les enquêtés
s'accordent à reconnaître que les principales raisons qui les ont
conduit à boire sont celles présentées dans le graphique
8.
Graphique 8 :
Répartition des élèves suivant le mobile de
première consommation
Source : ECAS, nos calculs
Les principales causes chez les garçons comme chez les
filles, qui expliquent déjà 93,4% de la consommation d'alcool
juvénile, sont respectivement : la curiosité (42,5%),
l'initiation en famille (35,6%) et l'initiation par les amis/amies (15,3%). En
effet, les jeunes veulent souvent découvrir ce qu'autant de buveurs
(parents, proches...) trouvent dans l'alcool ; puisque sa consommation se fait
au su et au vu de tout le monde (à table, fête, bar...). En plus,
les alcooliques (parents, amis, amies...) sont très attirants ou
charitables lorsqu'il s'agit d'initier un apprenant à l'alcool. Par
ailleurs, d'autres jeunes ont débuté dans la boisson à
cause des mobiles tels qu'en se rebellant (2,2%), parce que la drogue
«alcool» permet de se sentir « en forme » (1,7%),
en voulant afficher leurs goûts (1,6%) ou pour d'autres raisons non
élucidées (1,1%). En outre, la raison de la première
consommation d'alcool est lié au sexe (÷2=14,285 ;
p=0,027).
2. La consommation
actuelle d'alcool
2.1. Les consommateurs confirmés
« Quand le vin est tiré, il faut le
boire»
Locution proverbiale
Quelques jeunes ayant bu de l'alcool
affirment avoir arrêté d'en consommer. Mais la majorité des
scolaires en sont devenus dépendants comme l'illustre le graphique
suivant :
Graphique 9 :
Répartition des élèves buveurs et anciens buveurs
suivant le sexe
Source : ECAS, nos calculs
Seulement 16,5% des garçons et 18,5% des filles
prétendent avoir réussi à se défaire de la boisson.
En effet, bien que ces dernières proportions soient déjà
faibles, il faudrait encore les sous-estimer car l'alcool est une drogue
à très fort effet de dépendance. Les élèves
déclarent parfois l'arrêt d'alcool lorsque la date des examens est
proche, ou ont connu un précédent échec scolaire, alors
qu'ils boiront lors des fêtes de fin d'année scolaire.
2.2. Les dépenses en boissons
alcoolisées
Les élèves buveurs sont
prêts à dépenser énormément pour l'achat des
boissons alcoolisées. L'envie d'alcool « surplombe »
parfois le besoin primaire de se nourrir.
Tableau 13 :
Distributions conditionnelles des élèves par sexe
suivant le niveau de dépenses mensuelles.
|
Dépense mensuelle en FCFA
|
|
[0 ; 500[
|
[500 ; 5000[
|
[5000 ; 10000[
|
[10000 ; 25000[
|
[25000 ; 50000[
|
[50000 et plus
|
NDa
|
Total
|
Masculin
|
47,7
|
19,9
|
5,6
|
5,6
|
1,7
|
0,3
|
19,2
|
100,0
|
Féminin
|
53,8
|
13,6
|
2,0
|
3,5
|
3,5
|
0,8
|
25,5
|
100,0
|
Total
|
51,1
|
16,3
|
3,6
|
4,4
|
4,4
|
0,6
|
22,8
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Tandis que 51,1% des élèves, dont 53,8 % des
filles et moins de la moitié (47,7%) des garçons,
dépensent moins de 500 FCFA par mois dans l'achat des boissons
alcoolisées ; d'autres (19,9%) dépensent un peu plus entre 500
FCFA et 10000 FCFA. Notons par ailleurs que les rations alcooliques sont
croissantes en fonction du lieu de consommation (boîte de nuit,
snack-bar, restaurants...) où certains apprenants peuvent
dépenser des sommes d'argent importantes (plus de 50 000 FCFA). En
outre, il existe une liaison entre le sexe et la dépense en alcool
(÷2=17,97 ; p= 0,006). Par ailleurs, comme nous le verrons,
notamment à la SECTION 3 - 1, certains élèves se voient
généralement offrir les boissons qu'ils consomment.
SECTION 2 : L'ALCOOL,
LA SANTÉ ET L'ÉDUCATION
« La santé est comme l'eau, elle ne se
récupère pas quand elle est versée ».
Proverbe rwandais
La consommation d'alcool est à
l'origine des difficultés sanitaires de plusieurs scolaires. Les
élèves malades, ne pouvant plus suivre normalement les cours,
sont voués à l'échec. Au cours de cette section, nous
verrons la nocivité de l'alcoolisme chez les apprenants.
1. Les problèmes
sanitaires liés à l'alcoolisme
1.1. Les élèves
« ivrognes »
L'état d'ébriété
est le résultat de la consommation d'une grande quantité
d'alcool. Le graphique suivant montre que beaucoup d'élèves (32%)
se sont déjà retrouvés soûls.
Graphique 10
: Répartition des buveurs suivant le fait d'avoir
déjà été ivre ou pas
Source : ECAS, nos calculs
En effet, la consommation d'alcool avec modération est
très difficile. Les élèves boivent souvent en groupe et
chacun est parfois obligé par les autres de boire son verre
jusqu'à la lie. De plus, certains apprenants prétendent que
lorsqu'ils sont soûls, ils sont tellement à l'aise au point de
trouver tous les morceaux de musique « bons ». Ce qui
permet à ces derniers de « tenir » dans certains
endroits (boîte de nuit, fête nocturne...) jusqu'au matin.
1.2. La consommation chronique d'alcool
Dans le cas de l'alcoolisme chronique, nous
avons utilisé le test CAGE45(*) pour diagnostiquer les élèves
consommateurs en phase de dépendance.
Tableau 14 :
Résultats du test CAGE
Questions
|
POSITIF
|
NEGATIF
|
ND
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
effectif
|
%
|
1
|
174
|
25,0
|
479
|
68,7
|
44
|
6,3
|
697
|
100,0
|
2
|
297
|
42,6
|
347
|
49,8
|
53
|
7,6
|
697
|
100,0
|
3
|
84
|
12,1
|
552
|
79,2
|
61
|
8,8
|
697
|
100,0
|
4
|
157
|
22,5
|
479
|
68,7
|
61
|
8,8
|
697
|
100,0
|
TEST
|
212
|
30,4
|
400
|
57,4
|
85
|
12,2
|
697
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Notons déjà que 85 élèves, soit
12,2% des consommateurs, ont été exclus du test car ils n'ont pas
répondu correctement aux quatre questions. Cependant, bien qu'un peu
plus de la moitié, soit 57,4% des élèves, peuvent encore
réguler leurs consommations, un nombre considérable des
apprenants (30,4 %) doivent dès lors subir une cure de
désintoxication. En effet, ces derniers ne peuvent plus se passer de
l'alcool car ayant atteint la phase critique de dépendance.
Malheureusement la prise en charge des alcooliques se fait souvent tard
après leurs premières difficultés sanitaires et
sociales.
1.3. Les maladies alcooliques
Les effets de l'alcool sur l'organisme sont
désastreux. C'est ainsi qu'on trouve des élèves ayant
contracté la cirrhose alcoolique.
Tableau 15 :
Distributions conditionnelles des malades du foie liées par le sexe
Maladie du foie
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Oui
|
4,3
|
3,3
|
3,8
|
Non
|
86,2
|
89,8
|
88,2
|
ND
|
9,5
|
6,9
|
8,0
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Ce tableau montre qu'au moins 3,8% des
scolaires sont victimes de graves problèmes sanitaires suite à
une consommation abusive d'alcool. De plus, certains sujets
présumés malades (8,0%) ne veulent pas en parler.
Évidemment, la proportion des garçons victimes (4,3%) est
supérieure à celle des filles (3,7%).
2. Quelques
difficultés scolaires liées à la consommation
d'alcool
Les élèves négligent
parfois les cours pour aller consommer des boissons alcoolisées dans les
bars qui ceinturent les établissements.
Tableau 16 :
Répartition des élèves suivant la nature des
difficultés scolaires et la classe fréquentée
Difficultés scolaires
|
Classe fréquentée
|
Total
|
|
5ème
|
4ème
|
3ème
|
2nde
|
1ère
|
Tle
|
|
1
|
5
|
2
|
5
|
10
|
7
|
6
|
36
|
Autres problèmes scolaires
|
7
|
6
|
5
|
10
|
8
|
8
|
7
|
51
|
Total
|
8
|
11
|
7
|
15
|
18
|
15
|
13
|
87
|
|
Source : ECAS, nos calculs
Parmi les 87 apprenants (soit 12,5% des
consommateurs) ayant connu des difficultés, 36 ont affirmé qu'ils
ont négligé ou interrompu un cours. Néanmoins, les
élèves ne manquent pas de raisons pour s'absenter au cours :
« j'avais soif», « je ne voulais pas rater le
chaud», « il fallait que je vide la bouteille »,
« le prochain cours n'est pas
intéressant »... En effet, les
problèmes connus par les scolaires sont d'autant très
diversifiés allant d'un échange de propos sévères
à un échange de « coups » dans les lieux de
débits. Dans les établissements, ces difficultés peuvent
aller du blâme d'un enseignant à une exclusion définitive
au Conseil de classe.
SECTION 3 : LES
INCITATIONS À LA CONSOMMATION D'ALCOOL
La consommation des boissons
alcoolisées se fait parfois indépendamment du désir de
l'élève de boire. De nombreux facteurs externes influencent la
prise d'alcool juvénile ; entre autres :
1. L'agressivité de
l'environnement du consommateur
1.1. L'offre d'alcool
Ce ne sont pas les moyens financiers qui
manquent le plus aux jeunes. En effet, la prise d'alcool se fait souvent dans
un esprit de solidarité.
Tableau 17 :
Distributions conditionnelles des buveurs suivant les moyens de boire
liées par le sexe
Moyens d'acheter les alcools
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Achat par d'autres personnes
|
68,0
|
87,5
|
78,7
|
Achat par soi-même
|
32,0
|
12,5
|
21,3
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Tandis qu'une minorité des élèves
(21,3%) achètent régulièrement les boissons qu'ils
consomment, la plupart des scolaires (78,7%) consomment des alcools grâce
aux offres de leurs proches ou ami(e) s. Les buveurs d'alcool sont souvent
très charitables : « celui qui a de l'argent offre la
tournée ». De plus, les prises d'alcool en groupe
s'apparentent à des rituels. Le partage d'alcool se fait souvent par
« tour » où à chaque tour chacun boit
approximativement la même quantité (une bouteille ou un verre).
Les consommateurs « faibles », qui abandonnent les
premiers, sont ceux qui se soûlent le plus vite la
« gueule » et certainement qui auraient bu le moins. Par
ailleurs, la manière de se procurer de la boisson est relative au sexe
(÷2=6,440 ; p= 0,011). En général, la proportion
des filles (87,5%) qui boivent sans dépenser de l'argent est
supérieure à celle des garçons (68,0%).
1.2. Les sources de financements
L'argent que les élèves
utilisent pour acheter les boissons provient des sources listées dans le
tableau 19.
Tableau 18 :
Distributions conditionnelles des buveurs suivant les sources de financement
liées par le sexe
Origine des fonds
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Subvention familiale
|
62,8
|
81,0
|
72,7
|
Petit job
|
34,1
|
15,7
|
24,1
|
Loyer/Rente
|
3,1
|
3,3
|
3,3
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
En effet, la plupart des scolaires (72,7%)
détournent l'argent que leurs parents leur donnent afin de se procurer
des boissons alcoolisées. Les autres jeunes font des travaux à
temps partiels (24,1%) ou détruisent l'héritage de leurs parents
(3,3%) pour satisfaire leur besoin alcoolique. Notons, en outre, que les
« petits jobs » auxquels participent 34,1% des
garçons et 15,7% des filles entrent souvent dans le cadre des
exploitations des mineurs. De même, la provenance des fonds
destinés à l'alcool dépend du sexe
(÷2=13,065 ; p= 0,001).
1.3. Les politiques de vente des
alcooliers
1.3.1. Les supports publicitaires
Suite à une forte concurrence dans
l'offre des boissons alcoolisées au Cameroun ; les producteurs utilisent
des stratégies commerciales de mieux en mieux élaborées.
C'est dans cette optique que les supports publicitaires tels que les presses
audio-visuelles (télévision), audio (radio) et écrites
(journaux, magasine) sont souvent sollicités. Le graphique 11 retrace
l'influence de la publicité sur la consommation d'alcool.
Graphique 11
: Effet des supports publicitaires sur les consommateurs
d'alcool
Source : ECAS, nos calculs
Ce graphique montre que les supports publicitaires ne
changent pas les habitudes alcooliques de la majorité des jeunes
(44,4%). Cependant, 42,0% des scolaires modifient parfois leurs consommations
et 13,6% sont très sensibles à la publicité. En effet, la
publicité sur la boisson est réglementée et les individus
qui y figurent sont généralement des adultes. Les
élèves ne voient pas souvent leurs pairs dans la
publicité, ce qui crée le désintérêt. De
plus, pour décourager les buveurs excessifs, il doit être fait
mention de l'avis suivant dans les supports
publicitaires : « l'abus de l'alcool est dangereux pour la
santé, à consommer avec modération ».
Parmi les 132 scolaires qui reconnaissent l'influence des
médias, 56 pensent que la télévision est l'outil de
marketing le plus influent comme l'illustre le graphique 12.
Graphique 12 :
Répartition des élèves suivant leur support
publicitaire préféré
Source : ECAS, nos calculs
La télévision permet au
consommateur de mieux savourer les instants de plaisir des acteurs qu'il voit
et écoute. Les autres supports tels que les affiches publicitaires (29),
la presse écrite (27) et la radio (20) sont moins sensibles en terme de
publicité sur les boissons alcoolisées. Mais ces derniers sont
souvent orientés vers d'autres publics tels que les conducteurs de
véhicules (radio) et les hommes d'affaires (presse écrite).
1.3.2. La promotion des ventes
La promotion des ventes est une
stratégie qui permet aux apprenants de s'offrir des boissons à
des prix inférieurs aux prix officiels. Certains élèves
(38%) sont très sensibles à cette stratégie
commerciale.
Graphique 13 :
Répartition des élèves suivant la
sensibilité aux promotions de vente
Source : ECAS, nos calculs
En effet, les jeunes acquièrent souvent des habitudes
alcooliques qui limitent souvent leurs choix dans les boissons. Les promotions
des brasseurs sont souvent de courtes durées, ce qui satisfait les
fidèles consommateurs d'une bière précise. Mais les autres
jeunes n'ont pas souvent le temps de savourer cette bière moins
chère car la promotion peut se passer en dehors de leurs
périodes habituelles de consommation.
2. Les comportements et
les usages à risque ou nocifs d'alcool
2.1. Les « moments forts » des
buveurs
Les élèves ont naturellement
des habitudes de consommation. Nous distinguons la période, la compagnie
et le lieu des prises d'alcools.
2.1.1. La période et la compagnie des
buveurs
Il existe des conditions favorables à la prise
d'alcool des scolaires comme le présente le tableau suivant.
Tableau 19 :
Distributions conditionnelles des buveurs par rapport à leur compagnie
et la période de consommation
Compagnie
|
Période
|
Total
|
05h - 10h
|
10h - 14h
|
14h - 19h
|
19h - 05h
|
Jeunes
|
2,6
|
3,0
|
16,2
|
32,1
|
53,9
|
Grandes personnes
|
2,2
|
4,1
|
12,4
|
10,9
|
29,5
|
Seul(e)
|
0,7
|
2,2
|
2,4
|
3,5
|
8,9
|
Conjoint(e)
|
0,4
|
0,4
|
3,0
|
4,1
|
7,7
|
Total
|
5,9
|
9,6
|
33,9
|
50,6
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
La plupart des élèves (32,1%) aiment boire
accompagnés de leurs pairs et à des heures tardives (entre 19h et
05h). D'une manière générale la consommation est faible
dans la matinée (15,5 % entre 05h et 14 h), moyenne l'après-midi
(33,9%) et élevée en soirée (50,6%). La majorité
des élèves (83,4%) préfèrent la consommation de
masse avec d'autres jeunes (53,9%) ou des adultes (29,5%) car il y a souvent
« plus d'ambiance ». D'autres élèves aiment
boire en solitaire (8,9%) ou de façon « romantique »
(7,7%). De plus, la période de consommation dépendant souvent de
la compagnie de l'apprenant (÷2=39,699 ; p= 0,000).
2.1.2. Les lieux de consommation
Il existe de nombreux débits de
boissons dont les regroupements peuvent être ainsi :
Graphique 14 :
Répartition des buveurs suivant les lieux de débits de
boissons
Source : ECAS, nos calculs
La majorité des jeunes (32,7%)
consomment des boissons alcoolisées lors des cérémonies
telles que les fêtes (anniversaire, bal), les foires (Promote, Festival)
ou les grandes manifestations (Nouvel an, Fête de la jeunesse). Le
deuxième groupe (26,8) d'élèves boit habituellement
à domicile (repas) ou chez les voisins (invitations). Les autres
apprenants adorent s'alcooliser dans les endroits spécialisés
tels les boîtes de nuit et les snack-bars (17,1%), les restaurants
(12,4%), les bars et les buvettes (11%). En effet, nous avons pu observer que
les jeunes se sentent souvent mal à l'aise lorsqu'ils doivent
côtoyer leurs aînés alcooliques dans ces derniers
débits cités.
2.2. Les raisons de prises chroniques
d'alcool
La plupart des jeunes (41,7%) consommant
régulièrement des alcools disent qu'ils ne savent pas le
pourquoi. En effet, les élèves justifient difficilement leur
consommation prolongée d'alcool parce qu'ils ne connaissent pas le
moment où ils deviennent dépendants de l'alcool. Ce constat se
fait dans le graphique 15.
Graphique 15
: Répartition des buveurs suivant les raisons de leur
dépendance à l'alcool
Source : ECAS, nos calculs
En outre, de nombreux scolaires (19,6%) boivent malgré
leur volonté, juste pour faire plaisir à leurs compagnons.
D'autres savent que l'alcool est une drogue et par conséquent a un effet
stimulant ; c'est pourquoi ils prennent des alcools pour se sentir mieux
(17,5%) ou vaillants (13%). Une faible portion (8,2%) prend continuellement de
l'alcool pour sortir de l'ennui, du chagrin ou de la solitude.
SECTION 4 : LA LUTTE
CONTRE L'ABUS D'ALCOOL
« Le petit oiseau boit seulement l'eau qui
n'empêche pas son vol ». Proverbe
malien
La lutte contre les problèmes d'alcoolisme des
élèves est un problème de santé publique qui
demande la participation de tous les agents économiques.
1. Les effets des
politiques antialcooliques
1.1. L'apport des autorités
publiques
Nous savons déjà que pour
lutter contre les externalités liées à la consommation
d'alcool, le Gouvernement procède à l'augmentation des prix des
boissons pour réduire la demande des acheteurs ou interdit simplement la
consommation des boissons alcoolisées.
1.1.1. Les prix des boissons
alcoolisées
Les différentes approches des
élèves sur le prix des alcools sont données dans le
tableau suivant :
Tableau 20 :
Distributions conditionnelles des buveurs suivant leur avis sur le prix de la
boisson liées par le sexe
Prix des boissons
Alcoolisées
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Cher
|
63,1
|
60,2
|
61,5
|
Normal
|
22,6
|
29,9
|
26,7
|
Moins cher
|
14,3
|
9,9
|
11,8
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
La politique de l'État a un effet positif puisque la
majorité des élèves (61,5%) reconnaissent que la boisson
coûte chère. En réalité cette dernière
proportion devrait être plus élevée, ce qui n'est pas le
cas puisque certains scolaires (26,7%) ne ressentent pas l'effet de la
politique gouvernementale. Ce qu'il y a de plus critique, c'est le fait qu'une
proportion non négligeable d'individus (11,8%) affirme même que
les boissons alcoolisées sont moins chères. Cette dernière
réponse prend tout son sens du fait qu'au Cameroun les promotions de
vente sont nombreuses. En effet, les capsules des bières permettent
souvent de gagner de nombreux lots qui compensent la cherté des
alcools.
1.1.2. Les attitudes autoritaires
Concernant les comportements dictatoriaux,
il existe une panoplie de textes régissant le secteur de l'alcool au
Cameroun, entre autres :
· L'interdiction de vendre de l'alcool à
l'intérieur et aux alentours des établissements
Nous pouvons déjà critiquer cette loi puisque la
zone d'interdiction environnant les établissements n'est pas
précisée. Autrement dit, à quelle distance devra-t-on
observer les premiers débits de boisson? Les réponses des
consommateurs dans un même établissement sont variées comme
le montre le tableau 22.
Tableau
21 : Distributions conditionnelles des buveurs suivant leur
avis sur le nombre de débits de boissons liées par le sexe
Débits de boissons
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Trop
|
22,4
|
27,9
|
25,5
|
Suffisamment
|
18,9
|
22,1
|
20,7
|
Peu
|
27,6
|
21,3
|
24,1
|
Aucun
|
31,1
|
28,7
|
29,8
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Sur ce point des débits de boissons à
proximité des lycées et collèges, nous pouvons dire que
les mesures gouvernementales ne sont pas efficaces. Seuls 29,8% des
élèves prétendent qu'il n'y a aucun débit de
boissons à proximité de leur établissement. Nous sommes
plutôt de l'avis de la plupart des consommateurs (70,2%). En effet, nous
avons observé au moins un débit de boisson à moins de 30
mètres de chaque établissement enquêté. C'est ce
qu'affirment la plupart des élèves qui disent qu'il y en trop
(25,5%), suffisamment (20,7%) et peu (24 ,9%). Évidemment, ce sont
les filles, en majorité, qui mettent en évidence l'existence des
lieux de consommation.
· L'interdiction de vente des alcools aux mineurs
Le graphique suivant décrit un résultat des plus
décevant des politiques antialcooliques :
Graphique 16
: Répartition des élèves suivant leur
insatisfaction à la demande d'alcool
Source : ECAS, nos calculs
En général, les
élèves (83%) consomment aisément des boissons
alcoolisées dans les différents commerces (bar, buvette,
boîte de nuit...). Néanmoins, certains vendeurs appliquent les
textes officiels en interdisant souvent (7%) ou parfois (11%) la vente d'alcool
aux écoliers. L'État devrait agir plus rigoureusement.
Concernant la surveillance des excès
alcooliques des jeunes, elle est d'autant plus faible, puisque l'intervention
des « forces de l'ordre » est souvent très
limitée (en bordure de route ou dans quelques « coins
chauds »46(*))
et seulement à des heures tardives. Par conséquent les scolaires
savent déjà comment éviter la
« police ».
Graphique 17
: Répartition des buveurs suivant le fait d'avoir
déjà été interpellé par la police
Source : ECAS, nos calculs
Il ressort de ce graphique que seule une
infime partie des apprenants (6,5%) a déjà été
victime des arrêts des forces de l'ordre. Cette attitude se justifierait
entre autres par l'absence ou quasi-inexistence d'interventions
policières dans les domiciles, les restaurants, les boîtes de
nuits... D'ailleurs les jeunes saisis par les forces de l'ordre ne subissent
pas toujours les sanctions en vigueur, puisqu'il existe des
« arrangements à l'amiable ».
1.2. Le rôle des enseignants et des
parents
1.2.1. La connaissance des habitudes alcooliques des
élèves
Les parents comme les enseignants ont l'obligation
d'éducation de base des jeunes. Bien que, plus de la moitié
(57,4%) des éducateurs soient informés des prises d'alcool des
scolaires, le tableau 23 présente des contrastes.
Tableau 22 :
Distributions conditionnelles des élèves suivant
l'attention des éducateurs liées au niveau d'étude
Attention des
Éducateurs
|
Niveau
|
Total
|
6ème
|
5ème
|
4ème
|
3ème
|
2nde
|
1ère
|
Tle
|
Oui
|
63,4
|
68,2
|
60,8
|
46,2
|
50,5
|
52,1
|
62,4
|
57,4
|
Non
|
36,6
|
31,8
|
39,2
|
53,8
|
49,5
|
47,9
|
37,6
|
42,6
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Les parents comme les enseignants
s'intéressent d'abord à la consommation d'alcool dès les
premières années au lycée, c'est-à-dire en
6ème (63,4%), 5ème (68,2%) et
4ème (60,8%). Ensuite jugés matures, les
élèves sont laissés à leur propre sort entre les
classes de 3ème et 1ère. Un vif
intérêt ressurgit dans les classes de terminale (62,4%) où
les élèves doivent passer le BAC. En effet, le suivi des
éducateurs sur les habitudes alcooliques des apprenants dépend
des classes fréquentées par ces derniers comme le
révèle le test de Khi-deux (÷2=14,567 ; p=0,024).
Cependant, le tableau 24 permet de mieux expliquer le phénomène
observé.
1.2.2. Les mesures disciplinaires
Les parents comme les enseignants ne réagissent
vraiment pas au danger que constitue le problème d'alcoolisme. Seuls
19,2% des scolaires ont déjà été
blâmés ou punis suite à une consommation d'alcool.
Tableau 23 :
Distributions conditionnelles des buveurs suivant les reproches alcooliques des
parents ou enseignants liées au niveau scolaire
Blâme ou
Punition
|
Niveau
|
Total
|
6ème
|
5ème
|
4ème
|
3ème
|
2nde
|
1ère
|
Tle
|
Oui
|
23,5
|
11,0
|
28,6
|
25,0
|
18,8
|
17,4
|
11,9
|
19,2
|
Non
|
76,5
|
89,0
|
71,4
|
75,0
|
81,2
|
82,6
|
88,1
|
80,8
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Le tableau 24 précédent montre que les
élèves les plus réprimandés sont respectivement
ceux des classes de 4ème (28,5%), de 3ème
(25,0%) et de 6ème (23,5%). D'après les statistiques
de Khi-deux (÷2=14,152 ; p=0,028), le fait d'être
reproché ou pas est relatif à la classe
fréquentée.
Par ailleurs, une étude conjointe des tableaux 25 et
26 montrent que dans certains cas les élèves masquent leurs
consommations d'alcool suite aux réprimandes de leurs parents. C'est
particulièrement l'observation qui se fait dans les classes de
4ème où de nombreux éducateurs (60,8%) sont
informés des comportements alcooliques des apprenants et
réagissent par conséquent vigoureusement par des blâmes et
punitions (28,6%). Mais en classe 3ème, bien que certains
éducateurs réagissent aussi sévèrement (25,0%), les
élèves de cette classe d'examen prétendent que leurs
parents et enseignants sont les moins informés (46,2%) de leur habitudes
alcooliques.
1.2.3. L'enseignement antialcoolique
La consommation d'alcool constitue un danger
dans la réussite scolaire de l'élève. Les enseignants le
savent et en parlent comme l'illustre le graphique 18.
Graphique 18
: Répartition des consommateurs suivant l'enseignement
antialcoolique
Source : ECAS, nos calculs
Il s'en suit, au vu de ce graphique, qu'un peu plus de la
moitié des consommateurs (54,0%) reçoivent souvent les
leçons de prévention contre l'alcoolisme. Cependant, certains
professeurs (28,6%) ne parlent pas assez des problèmes de l'alcool. De
même des mesures doivent être prises par les responsables de
l'enseignement au Cameroun, car certains enseignants semblent ignorer que
l'alcoolisme constitue un problème de santé public. Il est
inadmissible que certains apprenants (17,4%) ne soient pas informés des
méfaits de l'alcool.
2. La contribution des
victimes
2.1. Le désir d'arrêter la consommation
d'alcool
Pour qu'une cure de désintoxication
soit efficace, il faudrait que la victime présente d'abord une envie
d'arrêter avec l'alcool. Malheureusement, le tableau 25 montre que la
majorité des élèves (53,8%) n'ont pas l'intention
d'arrêter de boire.
Tableau 24 :
Distributions conditionnelles des buveurs suivant le désir de
désintoxication liées par le sexe
Désintoxication
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Oui
|
47,0
|
45,5
|
46,2
|
Non
|
53,0
|
54,5
|
53,8
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
En effet, la plupart des garçons
(53,0%) et des les filles (54,5%) n'envisagent pas de stopper leurs
consommations d'alcool. Soit parce qu'ils ne connaissent pas de graves
problèmes d'alcoolisme, soit ils sont en phase de dépendance.
Dans tous les cas, nous verrons au tableau 26 que la prise de
conscience à la nécessité d'arrêt la consommation
d'alcool est plus favorable chez les élèves des classes
inférieures (premier cycle), n'étant pas encore dépendants
à l'alcool ; et donc plus captivés à la sensibilisation.
Quand aux aînés du second cycle, la dépendance a
déjà pris place. De plus, nous avons une relation entre le fait
de vouloir arrêter ou pas de boire et la classe fréquentée
par l'élève (÷2=21,99 ; p=0,001).
Tableau 25 :
Distributions conditionnelles des buveurs suivant le désir de
désintoxication liées par le niveau scolaire
Désintoxication
|
Niveau
|
Total
|
|
5ème
|
4ème
|
3ème
|
2nde
|
1ère
|
Tle
|
|
58,8
|
52,7
|
56,7
|
45,7
|
43,0
|
38,4
|
33,6
|
46,2
|
Non
|
41,2
|
47,3
|
43,3
|
54,3
|
57,0
|
61,6
|
66,4
|
53,8
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : ECAS, nos calculs
Ce tableau montre en particulier que la
volonté manifestée par les parents de réduire les
consommations d'alcools en classe de 4ème est satisfaisante.
Ainsi, c'est en classe de 4ème que la plupart des
élèves souhaitent stopper de boire.
2.2. Les consultations
Au Cameroun, un vieil adage dit
que : « les conséquences conseillent mieux que les
conseils ». Nous verrons comment les personnes souffrant des
problèmes d'alcoolisme aigu ou chronique influencent l'arrêt
d'alcool des apprenants.
Tableau 26 :
L'effet de la connaissance des problèmes des alcooliques sur la non
prévention des apprenants
Connaît un alcoolique
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Oui
|
17,6
|
66,3
|
83,9
|
Non
|
1,7
|
14,4
|
16,1
|
Total
|
19,3
|
80,7
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Ce tableau montre que la plupart des buveurs sont des
élèves qui connaissent les personnes en difficulté
d'alcool mais qui ne cherchent pas à connaître davantage sur leur
problème personnel d'alcool (83,9%). Par conséquent, il semble
difficile d'expliquer la relation entre la connaissance des alcooliques et la
prévention contre l'alcoolisme par le jeune (÷2=3,8301 ;
p=0,05). De plus, la statistique V de Cramer47(*)= 0,097, montre que l'intensité de cette
relation est très faible.
Au terme de ce chapitre IV, il ressort que
la plupart des élèves des établissements secondaires
d'enseignement général consomment des alcools. Cette consommation
se fait souvent même à proximité des lycées et
collèges. Par ailleurs, la majorité des jeunes ignorent la
principale raison de leur alcoolisme. En effet, les scolaires sont de plus en
plus dépendants à l'alcool, c'est pourquoi, ils n'entendent pas
arrêter de boire. Les apprenants ne sont vraiment pas sensibles aux
problèmes que connaissent les alcooliques. Nous verrons ce qui explique
vraisemblablement la prise d'alcool des élèves.
CHAPITRE V : LES FACTEURS
EXPLICATIFS DE LA CONSOMMATION D'ALCOOL
« Le fruit mûr te fait du bien, le fruit
gâté t'empoissonne »
Proverbe pygmée
De nombreux facteurs peuvent expliquer la
prise d'alcool des scolaires. Cependant, certains sont plus pertinents que
d'autres. A travers ce chapitre, nous allons analyser les variables
exogènes. Notons d'abord que dans la suite, nous appellerons non buveur
toute personne n'ayant jamais consommé de l'alcool, ayant passé
une année sans boire ou ayant déclaré avoir
arrêté la boisson. Cependant, une personne ayant passé une
année sans boire présente un niveau de prévalence encore
faible de consommation abusive d'alcool. Un buveur, quant à lui, sera
une personne qui consomme actuellement les boissons alcoolisées ou qui a
arrêté d'en consommer pendant un moment mais qui a l'intention
d'en boire à nouveau. C'est en ces termes que nous allons rechercher des
variables explicatives, procéder à une analyse de données
et proposer un modèle de la consommation d'alcool des scolaires.
SECTION 1 : LA
RECHERCHE DES VARIABLES EXOGÈNES
Dans cette première section, nous
allons identifier les variables qui expliquent la situation alcoolique (buveur
ou non buveur) d'un apprenant. Pour cela, nous interpréterons les
statistiques de tests d'association de variables.
1. Les variables
sociodémographiques
1.1. L'âge
La plupart des élèves sont des buveurs d'alcool
(68,5%). Cependant, la situation de consommation (buveur ou non buveur)
dépend de l'âge (÷2=26,266 ; p=0,00)48(*) comme le présente le
tableau 28.
Tableau 27 :
Distributions conditionnelles des élèves suivant la situation
alcoolique et l'âge
|
Tranche d'âges
|
Total
|
[9 ; 12[
|
[12 ; 15[
|
[15 ; 18[
|
[18 ; 21[
|
[21 ; 24[
|
[24 ; 27[
|
Buveur
|
52,7
|
61,6
|
70,7
|
77,6
|
70,0
|
69,2
|
100,0
|
Non buveur
|
47,3
|
38,4
|
29,3
|
22,4
|
30,0
|
30,8
|
100,0
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
La consommation d'alcool est plus
fréquente chez les jeunes sortis de l'adolescence entre 18 et 21 ans
(77,6%) et ceux entourant ces âges, c'est-à-dire entre 15 et 18
ans (70,7 %) et entre 21 et 24 ans (70,0%), que chez le reste des
élèves. Cependant, un V de Cramer = 0,161 montre
que la relation entre le fait d'être buveur ou pas et l'âge de
l'apprenant est faible.
1.2. La religion
Les proportions des consommateurs sont respectivement
élevées chez les animistes (100%), les catholiques (71,2%), les
protestants (70,9%) et les autres chrétiens (60,4%). Elles sont moins
fortes (33,3%) chez les autres religieux (musulmans, bouddhistes...) comme le
montre le tableau 29.
Tableau 28 :
Distributions conditionnelles des élèves suivant la situation de
consommation et la religion
|
Religion
|
Total
|
Catholique
|
Protestante
|
Autre chrétienne
|
Animiste
|
Autre
|
Buveur
|
71,2
|
70,9
|
60,4
|
100,0
|
33,3
|
68,7
|
Non buveur
|
28,8
|
29,1
|
39,6
|
0,0
|
66,7
|
31,3
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS
La consommation des boissons (vin) est symbolique pour
certaines religions (christianisme) alors qu'elle est prohibée dans
d'autres (Islam). Le fait de boire ou pas dépend de la religion
(÷2=36,751 ; p=0,00). Cependant, cette dépendance est
faible pour un V de Cramer = 0,192.
1.3. L'état matrimonial du Chef de
Ménage (CM)
La situation matrimoniale du CM permet de
distinguer les familles unies (marié ou concubin) des familles
séparées (célibataire, veuf, divorcé ou
séparé) dans lesquelles évoluent les apprenants. Le
tableau 30 permet d'apprécier l'effet de cette situation
précitée.
Tableau 29 :
Distributions conditionnelles des scolaires suivant la situation de
consommation liées à l'état matrimoniale du chef de
ménage.
|
État matrimonial
|
Total
|
Célibataire
|
Marié ou Concubin
|
Divorcé ou Séparé
|
Veuf
|
Buveur
|
72,3
|
65,4
|
76,2
|
80,2
|
68,4
|
Non buveur
|
27,7
|
34,6
|
23,8
|
19,8
|
31,6
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Il existe une faible liaison (V de Cramer =
0,108) entre le fait pour un élève d'être buveur ou non
buveur et l'état matrimonial du CM (÷2=11,544 ;
p=0,009). Cependant, les élèves dont un parent (père,
mère...) au moins est décédé sont les plus
disposés à la consommation d'alcool (80,2%). Ensuite viennent les
enfants dont les parents ont divorcé ou se sont séparés
(76,2%), puis ceux qui sont à la charge d'un célibataire (72,3%).
Ce sont les élèves qui vivent dans une famille unie qui
consomment beaucoup d'alcools (65,4%). Ainsi le manque
d'affection occasionne la prise d'alcool chez le jeune.
2. Les variables
scolaires
2.1. Le niveau d'étude
Dans le tableau suivant, nous verrons que les proportions des
consommateurs diffèrent suivant la classe fréquentée.
Tableau 30 :
Distributions conditionnelles des apprenants suivant la situation de
consommation liées au niveau scolaire
|
Niveau
|
Total
|
|
5ème
|
4ème
|
3ème
|
2nde
|
1ère
|
Tle
|
|
58,8
|
64,6
|
67,4
|
66,2
|
78,1
|
70,7
|
73,9
|
68,5
|
Non buveur
|
41,2
|
35,4
|
32,6
|
33,8
|
21,9
|
29,3
|
26,1
|
31,5
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : ECAS, nos calculs
Dans les établissements secondaires
d'enseignement général, les élèves consommateurs
d'alcool sont plus fréquents dans les classes du second cycle :
Seconde (78,1%), Terminale (73,9%) et première (70,7%). Ces
élèves ont la particularité d'être les plus
âgés et par conséquent sont moins surveillés. Par
contre dans le premier cycle, la fréquence de consommateurs a tendance
à s'accroître de la 6ème en
4ème, avant de diminuer en classe de 3ème.
En effet, dans cette dernière classe, certains élèves
« sérieux » arrêtent de boire afin de se
préparer au BEPC.
Malheureusement, il s'agit d'un arrêt temporaire,
l'augmentation spontanée de 11,9% de la fréquence des buveurs en
Seconde signifie que la récidivité de l'alcoolisme est
très dangereuse. Les jeunes veulent souvent rattraper le
« temps perdu » dans l'abstinence.
Ainsi, pour un élève du secondaire, consommer
ou non de l'alcool dépend de la classe fréquentée
(÷2=16,462 ; p=0,00). Néanmoins, cette dernière
liaison n'est pas significative (V de Cramer = 0,011).
2.2. Le redoublement
Le bilan d'une année scolaire est
essentiellement évalué en terme de réussite (passage en
classe supérieure) ou d'échec (redoublement). Le système
éducatif camerounais tolère jusqu'à deux (2)
échecs49(*). Le
tableau 32 présente une situation scolaire alarmante.
Tableau 31 :
Distributions conditionnelles des élèves suivant la situation de
consommation liées par le redoublement
|
Redoublement
|
Total
|
0
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
Buveur
|
63,9
|
70,0
|
70,6
|
69,7
|
84,4
|
78,3
|
40,0
|
60,0
|
68,5
|
Non buveur
|
36,1
|
30,0
|
29,4
|
30,3
|
15,6
|
21,7
|
60,0
|
40,0
|
31,5
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
Source : ECAS, nos calculs
Le tableau 32 montre que les retards scolaires sont
fréquents. Il y a des élèves qui sont à 3, 4 ,5 ,6
ou 7 redoublements. Les proportions sont très élevées chez
les buveurs ; ces derniers se retrouvent massivement parmi les
élèves ayant connu 4 redoublements (84,4%) et 5 redoublements
(78,3%). Ainsi, il y a une relation entre le nombre d'échecs connus et
le fait de consommer des alcools ou pas (÷2=11,544 ;
p=0,009)50(*). Même
si un V de Cramer = 0,108 indique que cette relation est faible, nous avons
vérifié que parmi les 10 élèves ayant
redoublé 6 ou 7 fois, seuls 3 d'entre eux n'ont jamais consommé
de l'alcool.
3. Les variables
liées à la connaissance de l'alcoolisme
3.1. La connaissance des hallucinations auditives en
cas d'ivresse
Les personnes en état d'ivresse ont souvent des
hallucinations et il est souvent difficile de dialoguer avec elles. Les jeunes
croient souvent qu'elles bavardent avec des êtres imaginaires. Pour
mesurer la connaissance des personnes en état
d'ébriété, les élèves ont répondu,
entre autre, à cette question : « D'après vous,
lorsqu'un individu est ivre, peut-il entendre seul des voix ? ». Les
réponses sont les suivantes :
Tableau 32 :
La connaissance des hallucinations auditives des ivrognes
|
Hallucination auditive
|
Total
|
|
Non
|
|
66,2
|
33,8
|
100,0
|
Non buveur
|
58,9
|
41,1
|
100,0
|
Total
|
63,9
|
36,1
|
100,0
|
|
Source : ECAS, nos calculs
Ce tableau 33 montre que la plupart des
apprenants (63,9%) savent que les ivrognes ont des hallucinations. Cependant,
ce sont les élèves buveurs (66,2%) qui ont une meilleure
connaissance de problème alcoolique. En outre, le fait de
connaître ou pas les hallucinations des alcooliques est lié
à la situation de consommation de l'apprenant (÷2=4,2961
; p=0,038). Mais cette liaison est très faible comme l'indique la
statistique V de Cramer = 0,070.
3.2. La raison d'éviter l'alcool
À la question de savoir la principale
raison de refus de consommation de la boisson, les élèves qui ne
boivent pas ou qui veulent arrêter la prise d'alcool évoquent un
certain nombre de motifs figurant dans le tableau 34.
Tableau 33 :
Les raisons de refuser la consommation d'alcool
|
Raison d'éviter l'alcool
|
Total
|
|
Malaise après consommation
|
Interdiction des parents
|
Manque d'argent
|
Interdiction religieuse
|
Mauvaise odeur
|
Prix élevé
|
|
18,0
|
18,1
|
2,3
|
3,3
|
4,0
|
1,7
|
3,0
|
50,4
|
Non buveur
|
16,0
|
13,3
|
1,8
|
8,5
|
7,0
|
2,5
|
0,5
|
49,6
|
Total
|
34,0
|
31,4
|
4,1
|
11,8
|
11,0
|
4,2
|
3,5
|
100,0
|
|
Source : ECAS, nos calculs
Au vu de ce tableau 34, nous constatons que
les premières raisons qui expliquent 65,3% du refus d'alcool sont
respectivement les maladies (34,0%) et les malaises après consommation
(31,4%). Les deuxièmes motifs (22,8%) sont respectivement les manques
d'argent (11,8%) et les interdictions religieuses (11,0%). L'haleine et l'urine
de l'alcoolique ont une mauvaise odeur, c'est ce qu'évitent 4,2% des
apprenants. Par contre, l'interdiction des parents (4,1%) et l'augmentation des
prix des boissons alcoolisées par le Gouvernement(3,5%) sont
malheureusement les politiques les moins influentes. Par rapport aux non
buveurs, les buveurs sont plus sensibles aux problèmes sanitaires tels
les malaises et les maladies. Concernant le manque d'argent et les
interdictions religieuses, ce sont les non consommateurs respectivement 8,5% et
7,0% qui en font des raisons majeures.
Ainsi nous avons une liaison entre le fait de boire ou pas et
la raison d'éviter l'alcool (÷2=35,63 ;
p=0,000)51(*). Le V de
Cramer = 0,244 indique que cette liaison n'est pas très faible.
3.3. La ténacité à lutter contre
l'alcoolisme
Pour connaître le degré
d'attachement des élèves à leur raison d'éviter
l'alcool, les élèves non buveurs et ceux désirant
arrêter de boire ont répondu à la question
suivante : « Si le problème que vous avez
évoqué précédemment ne se posait plus,
pourriez-vous consommer aisément des boissons
alcoolisées ?». Les réponses sont
résumées dans le tableau suivant :
Tableau 34 :
Distributions conditionnelles des élèves suivant la
situation de consommation et de la ténacité à boire
|
Disponible à boire
|
Total
|
|
Non
|
|
21,0
|
30,9
|
51,9
|
Non buveur
|
6,8
|
41,3
|
48,1
|
Total
|
27,8
|
72,2
|
100,0
|
|
Source : ECAS, nos calculs
Il s'avère que la majorité de ces apprenants
(72,2%) tiennent à éviter la consommation des boissons
alcoolisées. D'une part, les non buveurs (41,3%) ont plus de
volonté à éviter l'alcool que les buveurs désireux
de ne plus boire (30,9%). D'autre part, les buveurs (21,0%) sont plus
disponibles à évoluer dans l'alcoolisme que les non buveurs
(6,8%). Le résultat du test de Khi-deux (÷2=48,863 ;
p=0,000) montre que l'association entre la situation de consommation et la
ténacité à ne pas boire est vérifiée. Un V
de Cramer=0,295 indique que cette liaison est moins faible que les
précédentes liaisons évoquées.
4. La consommation du
tabac (cigarette)
Bien qu'elle soit faible (V de Cramer = 0,181), l'association
entre les consommations d'alcool et du tabac (cigarette) ne peut être
remise en cause (÷2=33,228 ; p=0,000).
Tableau 35 :
La double toxicomanie : alcool et tabac
|
Fumeur
|
Non fumeur
|
Total
|
Buveur
|
16,8
|
51,7
|
68,5
|
Non buveur
|
2,9
|
28,6
|
31,5
|
Total
|
19,7
|
80,3
|
100,0
|
|
Source : ECAS, nos calculs
Effectivement la minorité des
élèves fumeurs (19,7%) est constitué en grande partie des
buveurs d'alcool (16,8%). Par ailleurs, concernant les non fumeurs, ce sont les
buveurs (51,7%) qui restent dominants. Bien que l'alcoolisme et le tabagisme
soient deux fléaux qui nuisent gravement les jeunes camerounais, il va
de soi que ce sont les élèves buveurs mais non fumeurs qui
constituent la majorité des élèves (51,7%) ; alors que les
fumeurs mais non buveurs sont minoritaires (2,9%).
En somme, nous pouvons dire que la rechercher
présomptueuse des variables en relation avec la situation alcoolique des
élèves s'avère fructueuse. D'après le test de
liaison de Khi-deux, les variables suivantes sont retenues : l'âge,
la religion, l'état matrimonial du chef de ménage, le niveau
scolaire, l'échec scolaire, la connaissance des hallucinations auditives
en cas d'ivresse, la raison d'éviter l'alcool, la ténacité
à lutter contre l'alcoolisme et la consommation du tabac. Par ailleurs,
il semble nécessaire de distinguer les modalités qui expliquent
vraisemblablement les situations buveur et non buveur des
élèves.
SECTION 2 : L'ANALYSE
EN CORRESPONDANCES MULTIPLES (ACM)
Dans cette partie, nous allons classifier
les deux types élèves (buveur et non buveur) selon des
caractéristiques propres aux différents cas rencontrés.
Pour cela, nous procéderons par une méthode d'analyse en
composantes multiples (ACM). L'interprétation se fera sur les
résultats graphiques et numériques obtenus sous le logiciel SPAD
(cf. ANNEXE 7).
1. La méthodologie
d'analyse
1.1. Les variables utilisées
Pour effectuer l'ACM, nous avons
entré cinq (5) variables actives et une (1) variable illustrative
présentés dans le tableau 36.
Tableau 36 :
Les intrants de l'ACM
VARIABLES NOMINALES ACTIVES
5 VARIABLES 24 MODALITES ASSOCIEES
---------------------------------------------------------------------------
Âge
(6 MODALITES)
Niveau d'étude
(7 MODALITES)
Nombre de redoublements depuis la SIL
(4 MODALITES)
État matrimonial du CM
(5 MODALITES)
Avez-vous déjà goûté le
tabac (ou cigarette) ? (2 MODALITES)
---------------------------------------------------------------------------
VARIABLES NOMINALES ILLUSTRATIVES
1 VARIABLES 2 MODALITES ASSOCIEES
---------------------------------------------------------------------------
Situation de consommation
(2 MODALITES)
|
Source : ECAS, nos calculs
Pour les 1017 individus enquêtés, nous avons
donc 24 modalités actives et 2 modalités illustratives (buveur et
non buveur).
Encadré 2 : Des aides à
l'interprétation de l'ACM
Les résultats d'une ACM comportent plusieurs extrants
entre autres :
· la valeurs propre (ë): elle
aide à choisir le nombre d'axes à interpréter. Nous avons
retenu les valeurs propres supérieures à 0,2 selon deux
critères de choix52(*), d'où les 9 premiers axes factoriels.
· la coordonnée : elle
détermine la position d'une modalité sur un axe (positive ou
négative) ;
· la contribution : elle explique
l'intensité de la présence d'une modalité sur axe.
Les valeurs intéressantes sont celles qui sont élevées
;
· le DISTO : c'est un indicateur
qui permet de mesurer le caractère périphérique d'une
modalité (par rapport à l'origine des axes) ;
· le plan factoriel : c'est une
illustration graphique des modalités. Cependant, son
interprétation n'est pas toujours aisée lorsqu'il y a une
accumulation des modalités (points).
De même, nous avons des indicateurs tels que le
cosinus carré et la valeur-test qui
permettent d'affiner l'interprétation.
2. L'interprétation
des résultats
En analysant le listage de l'ACM (ANNEXE 7), nous
avons sur chaque axe, une opposition entre les particularités des
buveurs et celles des non buveurs qui se présente comme suit :
1er AXE (ë=0,4638)
· Les buveurs sont des élèves
âgés entre 18 et 24 ans, des classes de terminale et de
première. Ils ont connu au moins 3 échecs et ont
déjà fumé une cigarette.
· Les non buveurs sont des élèves de
moins de 15 ans, des classes de 6ème et de
5ème, qui n'ont jamais redoublé une classe. Ils
appartiennent à des familles unies, c'est-à-dire leurs parents
sont mariés ou vivent en union libre.
2ème AXE (ë=0,3323)
· Les buveurs sont des apprenants âgés
entre 15 et 18 ans, qui fréquentent les classes de
3ème, 4ème et 2nde. Ils ont
déjà consommé la cigarette.
· Les non buveurs sont des apprenants ayant
échoué au moins 3 fois. Certains sont en classe de Terminale et
ont au moins 21 ans ; d'autres sont en 6ème et ont moins de
12 ans.
3ème AXE (ë=0,2566)
· Les consommateurs sont des élèves de
moins de 12 ans pour certains, et entre 18 et 21 ans pour d'autres. Ils sont
dans les classes de 6ème, 2nde et
1ère. Leur CM est marié ou concubin.
· Les non consommateurs sont âgés entre 12
et 15 ans ou ont au moins 21 ans. Ils apprennent dans les classes de
5ème et 4ème et n'ont pas
déclaré leur redoublement.
4ème AXE (ë=0,2406)
· Les buveurs sont des élèves des
classes de 5ème et 1ère dont certains ont
entre 12 et 15 ans, tandis que d'autres ont entre 18 et 21 ans. Certains ont
connu 1 ou 2 échecs alors que les autres n'en parlent pas.
· Les non buveurs sont des élèves
n'ayant jamais échoué. Ils ont soient moins de 12 ans, soient
entre 15 et 18 ans, soient plus de 24 ans. Bien que leur situation familiale ne
soit pas connue, ils fréquentent la classe de 3ème.
5ème AXE (ë=0,2206)
· Les consommateurs sont des scolaires de
2nde, ayant entre 18 et 21 ans ou au moins 24 ans dont les parents
ont divorcé ou sont séparés.
· Les non buveurs sont des scolaires âgées
entre 21 et 24 ans. Ils fréquentent dans les classes de
4ème et 3ème ; leur CM est
célibataire, veuf, marié ou concubin.
6ème AXE (ë=0,2164)
· Les buveurs sont des élèves dont les
parents ont divorcé ou sont séparés. Ils ont des
âges compris entre 21 et 24 ans ou entre 15 et 18 ans ou ont moins de 12
ans. Ils appartiennent à la classe de 3ème, mais leurs
échecs ne sont pas connus.
· Les non consommateurs ont des âges allant de 12
à 15 ans, 18 à 21 ans et plus de 24 ans. Leurs parents vivent
ensembles.
7ème AXE (ë=0,2105)
· Les consommateurs sont des élèves dont le
CM est veuf. Ils sont dans les classes de 4ème, de
2nde et de 1ère. Ils n'ont pas encore fumé
une cigarette.
· Les non buveurs sont des apprenants des classes de
3ème et terminale, dont le CM est célibataire,
marié ou concubin. Leur âge est compris entre 18 et 21 ans et ils
ont déjà fumé.
8ème AXE (ë=0,2062)
· Les buveurs se trouvent dans les classes de
terminale et de 2nde. Ils appartiennent à une famille unie et
sont des fumeurs dont l'âge varie entre 21 et 24 ans.
· Les non buveurs sont des élèves
ayant déjà connu au moins 3 échecs, qui ne sont pas des
fumeurs, qui sont dans les classes de 3ème et
1ère. Leur CM est célibataire.
9ème AXE (ë=0,2015)
· Les consommateurs sont des fumeurs dont les parents
sont des veufs. Ils ont déjà connu au moins 3 redoublements et
sont actuellement dans les classes de 5ème,
3ème et 2nde.
· Les non buveurs sont des élèves de
4ème, 1ère et terminale, qui ont
échoué 1 ou 2 fois. Leur famille est séparée et
ils n'ont jamais consommé du tabac.
Au terme de cette SECTION 2, nous pouvons dire que nous avons
à faire à une analyse pertinente. Cependant, nous avons
déjà des éclaircissements en matière de
consommation d'alcool des scolaires. Il apparaît une nette opposition
entre les élèves les plus âgés qui consomment plus
d'alcool que leurs cadets. De même les attitudes alcooliques des
apprenants du second cycle sont plus marquées que celles des
élèves du premier cycle. Par ailleurs, les enfants des familles
unies sont moins disposés à consommer des boissons
alcoolisées. Cependant, chez les plus âgés, ce sont les
élèves dont les familles sont désunies qui diminuent le
plus leurs rations alcooliques. En outre, les élèves ayant connu
un nombre élevé d'échecs s'adonnent plus à
l'alcool. A la suite, nous proposerons un schéma qui apporte plus
d'éclaircissement au fait pour un élève d'être
buveur ou non d'alcool.
SECTION 3 : LES
DÉTERMINANTS DE LA CONSOMMATION DES ÉLÈVES
Les facteurs expliquant le fait pour un
élève d'être consommateur ou non peuvent être
appréhendés à travers un modèle
économétrique. Pour analyser la relation entre la variable
endogène dichotomique (Buveur ou Non buveur) et les variables
exogènes précitées, nous utiliserons un modèle
approprié, à savoir le modèle LOGIT.
1. Le modèle
LOGIT
1.1. Le choix et la formalisation du
modèle
Modéliser et appréhender la situation de
consommateur ou non ne relève pas des modèles
économétriques traditionnels (modèles
linéaires).
En effet, la variable endogène (buveur ou non buveur)
et certaines variables explicatives, présentées à la
suite, sont des variables dites dichotomiques. C'est-à-dire ce ne sont
pas des variables continues comme dans le cas des séries chronologiques.
De plus, les modalités de ces variables ont des caractères
qualitatifs et ne sont donc pas dans un ordre logique (ordinal).
Pour traiter des données variables qualitatives, des
travaux ont été initiés respectivement par les
économistes53(*) D.
Mac Fadden (1974) et J. Heckman (1976) et se sont révélés
innovants.
Dès lors, grâce à sa simplicité et
ses nombreuses utilisations économétriques, le modèle
LOGIT que nous allons utiliser est devenu le modèle par excellence. De
plus, ce modèle est quasiment intégré dans tous les
logiciels statistiques et économétriques.
La formalisation de notre modèle logistique se
présente comme suit :
yi :
variable endogène dichotomique (yi=1 pour
buveur et yi=0 pour non buveur) ;
xi :
caractère de l'élève (concernant les variables
explicatives) ;
prob : fonction de
probabilité (prob(yi=1) est la
probabilité que l'élève soit buveur) ;
F : fonction de
répartition de la loi logistique.
Les transformations successives donnent ; soit qui est la valeur Odds ratio. Le cours
d'économétrie54(*) permet de mieux s'imprégner des
méthodes d'estimations du modèle LOGIT.
Concernant les variables explicatives, nous avons
amélioré le modèle en omettant les variables qui
n'étaient pas significatives. Ainsi nous avons constaté que
l'âge explique certainement mieux le comportement alcoolique d'un
élève par rapport à la classe fréquentée.
Cela est d'autant plus vrai, puisqu'une valeur V de Cramer=0,011 a
montré que cette dernière liaison était insignifiante. Par
ailleurs, nous observons dans les établissements une consommation
caractérisée par les tranches d'âges (un
élève de 17 ans en 6ème préfère
boire avec des élèves du second cycle qui sont de la même
génération).
De plus, le modèle initial a présenté
une opposition de choix entre la situation matrimoniale du CM et la religion de
l'élève. Seule une des deux variables était explicative et
devrait figurer dans le modèle. Nous n'avons pas opté pour la
religion qui apporterait moins de solutions publiques. En effet, bien que les
animistes soient les plus grands buveurs d'alcool, une solution gouvernementale
et même individuelle ne saurait être d'encourager un alcoolique
chrétien à se ranger à l'Islam.
Encadré 3 : Des aides
à l'interprétation du modèle LOGIT
· la significativité montre s'il y a
une relation explicative entre la modalité et le fait d'être
buveur ou non buveur ;
· le signe du coefficient B donne le sens
de la liaison, à savoir positif (+) pour buveur et négatif (-)
pour non buveur ;
· la statistique Odds ratio permet de
comparer l'intensité de la liaison pour une modalité par rapport
à la modalité de référence.
2. Les résultats et
les interprétations du modèle
L'application du modèle LOGIT sous le logiciel SPSS a
permis, entre autres, d'obtenir les résultats présentés
dans le tableau 38.
Tableau 37 :
Les résultats du modèle
Nombre d'observations 1017
Pourcentage correct 83,7%
Khi-deux 540,413
Probabilité
0,000
Pseudo R2
0,550
Log vraisemblance 434,724
|
Variable exogène
|
Modalité
|
Coefficients B
|
Significativité
|
Odds ratio
|
Âge de l'élève
|
Âge de l'élève
|
0,266
|
5%
|
1,305
|
État matrimonial
|
Célibataire*
|
|
|
|
Marié ou Concubin
|
0,921
|
5%
|
2,511
|
Divorcé ou Séparé
|
1,287
|
5%
|
3,622
|
Veuf
|
1,289
|
5%
|
3,628
|
Consommation du tabac
|
Déjà fumé*
|
|
|
|
Jamais fumé
|
0,775
|
5%
|
2,172
|
Première prise d'alcool
|
Déjà goûté*
|
|
|
|
Jamais goûté
|
-3,793
|
5%
|
0,023
|
Source : ECAS, nos calculs * :
modalité de référence
Il ressort au vu de ces résultats que le modèle
est globalement satisfaisant (Pourcentage correct élevé,
Probabilité liée au Khi-deux quasiment nulle, Pseudo
R2 assez élevé, Significativité de 5%).
Le modèle nous amène à fournir les
interprétations55(*) suivantes :
· L'âge des
élèves
Les élèves les plus âgés ont un
risque de consommation d'alcool (1,305) plus élevé par rapport
à leurs cadets. En effet, le modèle confirme ce résultat
déjà souligné dans les analyses
précédentes.
· La situation familiale
Par rapport aux élèves dont
les CM sont des célibataires, ce sont les élèves qui
appartiennent à des familles désunies qui sont plus
disposées à la consommation d'alcool. En effet, ces derniers ont
quatre fois plus de risque d'être des buveurs (3,622 et 3,668) ; alors
que les apprenants des familles unies (marié ou concubin) ont trois fois
plus de risque d'être consommateurs d'alcool (2,551).
Notons par ailleurs que si le CM est célibataire, il
peut s'agir de l'élève enquêté (locataire ou
interne). Dans ce cas, ces élèves sont moins sont aptes à
consommer des alcools car ils ont parfois plus de responsabilité
(gestion alimentaire rationnelle, obligation des résultats...) ou sont
plus surveillés.
· La consommation du tabac
Les scolaires, qui actuellement n'ont jamais fumé de
cigarette, ont deux fois plus de chance d'être des buveurs d'alcool. En
effet, cette situation peut s'expliquer par le fait que la majorité des
buveurs ne sont des fumeurs et non l'inverse. Autrement dit, les apprenants
débutent dans la consommation des boissons alcoolisées qui les
emportent à rechercher des sensations plus
« fortes » dans la consommation du tabac.
· La première prise d'alcool
Le modèle montre que les élèves qui ont
déjà goûté à l'alcool ont sensiblement plus
de risque (0,023) de devenir des buveurs confirmés d'alcool par rapport
à ceux qui n'ont jamais pris une goutte d'alcool. En effet, l'alcool est
une drogue à fort effet de dépendance au point où il
semble quasiment impossible d'en stopper la consommation : « Qui
a bu, boira »56(*).
Ainsi, la modélisation apporte une meilleure
compréhension au problème social d'alcoolisme juvénile. En
effet, le fait pour un élève d'être consommateur d'alcool
ou non peut être expliqué, entre autres, par sa maturité
d'âge, les manques d'affection et d'attention des parents, le fort effet
de dépendance de la drogue «alcool» et la recherche des
« sensations plus fortes » qui conduit à la prise
d'une autre drogue licite et nocive, à savoir le tabac.
En définitive, la méthode d'analyse des
variables au cours de ce chapitre V s'est révélée
satisfaisante. En particulier, l'utilisation du test de Khi-deux nous a permis
de déceler les liaisons entre la situation de consommation (buveur ou
non buveur) et les variables exogènes. La statistique V de Cramer a
aidé à mesurer l'intensité des probables liaisons. Par
ailleurs, l'analyse en correspondances multiples (ACM) a contribué au
positionnement des différentes modalités et à retenir les
variables les plus représentatives. En outre, le modèle LOGIT,
approprié à cette étude, nous montre que le fait
d'être buveur ou non peut être schématisé à
travers les variables exogènes suivantes : la situation
matrimoniale du CM, l'âge de l'élève, la première
prise d'alcool et la consommation de tabac.
CONCLUSION
GÉNÉRALE
Au terme de ce travail, nous pouvons dire que l'alcool est
une drogue dont la nocivité n'est plus à mettre en doute.
D'après l'OMS, l'alcool fait partie des premiers risques de
morbidité et de mortalité dans le monde. La revue de la
littérature montre que les théories économiques expliquent
parfaitement la corrélation qui existe entre les problèmes de
santé et d'éducation au Cameroun. De plus, pour lutter contre la
consommation d'alcool, les économistes de la santé proposent aux
pouvoirs publics d'interdire la commercialisation ou de taxer fortement les
boissons alcoolisées. Les victimes de l'alcool doivent être prises
en charge rapidement car l'alcool a un fort effet de dépendance. En
dépit des nombreuses mesures de prévention contre l'alcoolisme,
initiées par certains agents économiques, le marché des
boissons alcoolisées se porte très bien. L'offre et la demande
sont sans cesse croissantes. Or, la consommation d'alcool détruit
l'organisme, cause des troubles familiaux, occasionne des déperditions
scolaires... ; il s'agit d'un véritable problème de santé
publique.
Par ailleurs, cette étude nous a permis
d'apprécier les attitudes alcooliques des jeunes scolaires.
D'abord, nous observons que la majorité des
scolaires (30% de l'ensemble) ont entre 15 et 18 ans. De plus, le nombre
d'apprenants par classe décroît de la 6ème (145
élèves) en 1ère (137 élèves).
Mais les élèves, sous l'effet des échecs au BAC, culminent
en classe de terminale (160 élèves). Par ailleurs, la plupart des
parents offrent à leurs enfants (44,7%) un enseignement public à
moindre coût.
Ensuite, concernant la consommation des boissons
alcoolisées, nous apercevons que la proportion des garçons
ayant déjà goûté à l'alcool (84,3%) est
supérieure à celle des filles (82,4%). La majorité des
apprenants (36,6%) ont commencé à prendre de l'alcool entre 6 et
12 ans à l'école primaire. Ce sont la curiosité (42,5%),
les initiations en famille (35,6%) et par les amis (15,3%) qui sont les
premiers motifs de consommation d'alcool. Actuellement, la
quasi-totalité des élèves (83,5% des garçons et
81,5% des filles) sont des buveurs d'alcool. Environ 20% d'entre ces derniers
dépensent au moins 10 000 FCFA par mois dans l'achat des boissons
alcoolisées. Ces élèves buveurs d'alcool connaissent de
graves difficultés sanitaires dont 32% sont victimes de l'alcoolisme
aigu, 30,4% sont en phase de dépendance et 3,7% des buveurs ont
déjà connu la cirrhose alcoolique. De même, les
élèves consommateurs (12,5%) ont de graves difficultés
scolaires liées à l'alcool, entre autre, 3,7% ont
déjà négligé ou interrompu un cours.
Généralement les élèves
n'achètent pas les alcools qu'ils boivent avec leur argent de poche ;
ils consomment grâce aux offres de leurs aînés et amis
(78,7%). C'est avec l'argent donné (à d'autres fins) par les
parents que les majorités des élèves (72,7%) offrent
souvent à boire.
En outre, les politiques de vente des alcooliers n'influencent
pas beaucoup les prises d'alcool ; alors que 38% des apprenants sont sensibles
à la promotion des ventes, seuls 13,6% des buveurs trouvent que les
supports publicitaires sont agressifs. De plus, la consommation d'alcool est
imputée à d'autres risques corporels, puisque la moitié
des élèves (53,9%) aiment boire à des heures tardives
(entre 19 h et 05 h) accompagnés de leurs pairs (50,9%).
Par ailleurs, c'est pendant les fêtes, les foires et les
manifestations que la plupart des élèves se soûlent
« la gueule », soient 32,7%. D'autres élèves
boivent souvent dans des domiciles privés (26,8%). En plus, les
apprenants affirment généralement qu'ils ne connaissent pas la
raison de leur engouement à l'alcool (41,7%).
Concernant la lutte contre l'alcoolisme juvénile, c'est
la politique d'augmentation des prix qui fonctionne le mieux (61,5% des
élèves trouvent la boisson chère). Seuls 29,8% des
scolaires prétendent qu'il n'y a aucun débit de boisson dans le
voisinage de leur établissement et 7% se sont souvent vu refuser la
vente de boissons alcoolisées. Alors que la majorité des
enseignants (54%) abordent souvent des problèmes d'alcoolisme dans les
salles de classes, les parents (57,4%), quant à eux, ne font pas
attention aux prises d'alcool de leurs enfants. Généralement les
élèves connaissent les personnes alcooliques (83,9%), mais la
plupart (53,8%) ne tiennent pas à arrêter leur consommation
d'alcool. De plus, la ténacité à rester dans l'alcool
croit en fonction de la classe fréquentée (de 41,2% en
6ème à 66,4% en terminale).
Enfin, l'analyse des différentes variables montre que
l'âge, la religion, l'état matrimoniale du chef de ménage,
le niveau d'étude, le nombre de redoublement, la connaissance des
hallucinations auditives en cas d'ivresse, la première prise d'alcool et
la consommation du tabac pourraient expliquer le fait pour un
élève d'être consommateur d'alcool ou non. L'analyse en
correspondances multiples (ACM) indique, quant à elle, une nette
opposition entre les habitudes alcooliques des élèves
âgés du second cycle qui consomment beaucoup d'alcool par rapport
à leurs cadets. De plus, les élèves des familles
désunies et ceux ayant connu un nombre élevé
d'échecs sont plus disposés à consommer des alcools.
L'application du modèle LOGIT nous a conduit à proposer un
modèle de la situation de consommation d'alcool ou non dont les
variables exogènes sont l'âge, la situation familiale, la
première prise d'alcool et la consommation du tabac.
Au vu de ce qui précède nous suggérons
que :
Ø les autorités compétentes mettent
plus de rigueur sur les politiques antialcooliques telles que l'interdiction de
vente des boissons alcoolisées aux alentours des établissements
et l'augmentation des prix des alcools ;
Ø le Comité National de Lutte contre la Drogue
(CNLD) intervienne dans les établissements ;
Ø les élèves bénéficient de
plus d'assistances sociales qui les écoutent et leur proposent des
solutions aux problèmes familiaux ;
Ø les méthodes de prévention des
enseignants soient améliorées par des séminaires. Les
enseignants sont parmi les premières personnes qui peuvent sensibiliser
les élèves ;
Ø les parents s'activent à lutter contre
l'alcoolisme en portant plus d'attention aux difficultés de leurs
enfants ;
Ø les élèves prennent conscience du grave
danger que constitue l'alcoolisme pour leur santé et leur
éducation. L'avenir du Cameroun est entre leur main.
En définitive, en croyant avoir apporté notre
modeste contribution à la lutte contre l'alcoolisme, nous avons
terminé ce mémoire avec un sentiment de satisfaction. Cependant,
cette étude peut être approfondie en traitant les problèmes
spécifiques de consommation d'alcool dans le premier ou le second cycle,
des garçons ou des filles ; des drogues en générale ou des
rapports sexuels à risque.
BIBLIOGRAPHIE
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LOGICIELS & MANUELS
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« Database »
www.franckpaillard.chez-alice.fr/infirmier_psychatrie.htm
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www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier147-1.php
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www.grioo.com/info/forum
« Une nouvelle monnaie d'échange au Cameroun »
www.oasis-org.ifrance.com/presentation.htm
« Des faits et des chiffres »
www.persos.estat.com/statistiques.htm
« La consommation d'alcool en Europe »
www.rfi.fr/actufr/060/edito_chrono_32579.asp
www.unesco.org
« Database»
ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire de l'enquête
ANNEXE 2 : Copie de la note de recommandation
ANNEXE 3 : Liste des établissements d'enseignement
secondaire général de Yaoundé
ANNEXE 4 : Autres variables non liées à la
situation de consommation
ANNEXE 5 : Boissons alcoolisées
préférées des élèves
ANNEXE 6 : Autres tableaux
ANNEXE 7 : Listing de l'ACM
ANNEXE 1
Communauté Économique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
(CEMAC)
INSTITUT SOUS-REGIONAL DE STATISTIQUE ET D'ECONOMIE
APPLIQUEE
|
(ISSEA)
Organisation internationale
BP : 294 Yaoundé (République du Cameroun)
Tél. : 222 01 34
ETUDE SUR LA CONSOMMATION D'ALCOOL EN MILIEU SCOLAIRE
(ECAS) :
Cas de l'enseignement secondaire général
dans la ville de Yaoundé
|
Questionnaire
NB : Les informations collectées
à la suite de ce questionnaire sont strictement confidentielles au terme
de la loi N° 91/023 du 16 décembre 1991 et seront utilisées
uniquement à des fins académiques.
|
NUMERO DU QUESTIONNAIRE [__|__|__] (Ne pas remplir)
Établissement :
________________________________________________________ [__]
Type d'établissement : [__] 1=Public
2=Privé laïc 3=Privé catholique
Section 1 :
RENSEIGNEMENTS GENERAUX
S101 Sexe : [__] 1=Masculin
2=Féminin
S102 Age : [__|__] ans
S103 Niveau d'étude : [__]
7=Tle 6=6ème 5=5ème
4=4ème 3=3ème 2=2nde
1=1ère
S104 Nombre de redoublements depuis la
SIL : [__]
S105 Nombre d'enfants : a)
De la mère [__|__] b) Du père [__|__]
c) Vous même [__|__]
S106 Votre rang à la naissance :
[__|__]
S107 Votre religion : [__] 1=Catholique
2=Protestante 3=Autre religion chrétienne 4=Animiste 5=Autre
(préciser) _____________________________
S108 État matrimonial du Chef de
Ménage [__] 1=Célibataire 2= Marié ou Concubin
3=Divorcé ou Séparé 4=Veuf
S109 a) Domaine
d'activité du Chef de Ménage [__] 1=Éducation
2=Santé 3=Transport 4=Agriculture/élevage 5= Commerce
6=Autre (préciser) _____________________ b)
Que fait-il exactement ?
__________________________________________________
Section 2 : CONSOMMATION DES BOISSONS
ALCOOLISEES
S201 Avez-vous déjà
consommé une boisson alcoolisée depuis votre naissance ?
[__] 1=Oui 2=Non (Si NON aller à Section 3)
S202 a) À quel âge
avez-vous bu pour la première fois ? [__|__] ans
b) Combien de redoublements avez-vous connus depuis cet
âge ? [__]
S203 Comment êtes vous devenus
consommateur d'alcool ? [__] 1=Initiation en famille 2=Initiation
par les amis 3=Curiosité 4=Snobisme 5=Rébellion
6=Mal-être 7=Autre (préciser) _____________________________
S204 Quelle est votre consommation
maximale au cours d'une seule prise ? (b.=bouteille
v.=verre) a) Bière : [__|__] b. et
[__|__] v. b) Vin : [__|__] b. et [__|__] v.
c) Liqueur ou spiritueux : [__|__] b. et [__|__] v.
S205 Quelle est votre consommation
minimale au cours d'une seule prise ? (b.=bouteille
v.=verre) a) Bière : [__|__] b. et
[__|__] v. b) Vin : [__|__] b. et [__|__] v.
c) Liqueur ou spiritueux : [__|__] b. et [__|__] v.
S206 a) En cet instant, quelle
durée approximativement êtes-vous restés
sans boire ? [__|__] an(s) [__|__] mois [__|__] semaine(s) [__|__]
jour(s) [__|__] heure(s) [__|__] minutes b) Si
durée > ou = 1 an, avez-vous définitivement
arrêter de boire ? [__] 1=Oui 2=Non (Si OUI aller à
section 3)
S207 Quelle est votre consommation d'alcool
moyenne par mois ? a) Bière : [__|__] b. et
[__|__]v. b) Vin : [__|__] b. et [__|__] v.
c) Liqueur ou spiritueux : [__|__] b. et [__|__] v.
S208 Combien dépensez-vous par mois pour
consommer ? [__|__|__|__|__|__] FCFA
S209 Comment trouvez-vous, en
général, le prix des boissons alcoolisées ? [__] 1=Cher
2= Normal 3=Moins cher
S210 Vous aimez consommer des boissons
alcoolisées: a) Période [__] ?
Entre : 1=05H-10H 2=10H-14H 3=14H-19H 4=19H-04H
b) Compagnie [__] ? 1= Avec des jeunes comme vous
2=Avec des grandes personnes 3=Avec votre conjoint(e) 4=Seul
S211 Avez-vous déjà eu
l'impression que vous buviez trop ? [__] 1=Oui 2=Non
S212 Avez-vous déjà ressenti le
besoin de diminuer votre consommation de boissons alcoolisées ? [__]
1=Oui 2=Non
S213 Vos parents ou enseignants sont-ils au
courant de votre consommation d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non
S214 Avez-vous déjà
consommé de l'alcool dans votre établissement scolaire ? [__]
1=Oui 2=Non
Section 3 : ALCOOL, SANTE ET EDUCATION
S301 Parmi les attitudes de consommation
suivantes, lesquelles pensez-vous être dangereuse pour la
santé ? 1=Oui 2=Non
a) Consommation abusive [__]
b) Consommation modérée [__]
c) Conduite en état d'ivresse [__]
d) rapports sexuels après avoir bu [__]
e) Possession d'une arme en étant ivre [__]
f) Abstinence (non consommation) [__]
g) Exercices physiques après avoir beaucoup bu [__]
S302 D'après vous, lorsqu'un individu est
ivre, peut-il ? 1=Oui 2=Non a) Raconter n'importe
quoi [__] b) Avoir une tremblote [__]
c) Entendre seul des voix [__] d) Avoir des
hallucinations [__] f) avoir des difficultés
à marcher [__]
S303 a) Connaissez-vous une
maladie due à la consommation d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non
b) Si OUI, citez-en au maximum trois (3)
_______________________________________
_________________________________________________________________ [__]
S304 a) Avez-vous
déjà été ivre ? [__] 1=Oui 2=Non 3=
Ancien ou Non buveur (Si 3 aller à
S309) b) Si
OUI, combien de fois depuis la rentrée scolaire 2005-2006 ?
[__|__] c) Combien de fois au cours des 12 derniers mois ?
[__|__]
S305 Avez-vous déjà eu besoin
d'alcool dès le matin pour vous sentir en forme ? [__] 1=Oui 2=Non
S306 Vous a-t-on déjà
diagnostiqué une maladie de foie ou une cirrhose ? [__] 1=Oui
2=Non
S307 Avez-vous déjà
négligé ou interrompu un cours ou eu une mauvaise note à
cause d'une consommation d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non
S308 a) Avez-vous
déjà eu d'autres problèmes scolaires en raison de votre
consommation d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non
b) Si OUI, précisez :
_____________________________________________________
S309 Avez-vous déjà vu ou entendu
parler des personnes qui souffrent des problèmes d'alcoolisme ?
[__] 1=Oui 2=Non
Section 4 : INCITATION A LA CONSOMMATION
D'ALCOOL
S401 Avez-vous déjà
goûté les drogues suivantes ? 1=Oui 2=Non
a) Tabac (ou cigarette) [__] b)
Cocaïne [__] c) Colle [__] d)
Cannabis [__] e) Opium [__] f) Autres
(précisez) __________________________ [__]
S402 Habituellement, comment faites-vous pour
consommer des alcools? [__] 1=Vous achetez avec votre propre
argent. 2=Vos proches ou amis vous aident 3=Ancien ou Non buveur
(Si 3 aller à S508)
S403 Parmi ces endroits, lesquels
fréquentez-vous souvent pour boire ? 1=Oui 2=Non a)
Bar/Buvette [__] b) Fête/Foire/Manifestation
[__] c) Domicile/Particulier [__] d)
Restaurant [__] e) Boîte de nuit/Snack-bar [__]
f) Autres (précisez) ______________ [__]
S404 Combien y a-t-il d'endroits où on
peut boire à proximité de votre établissement ? [__]
1=Trop 2=Suffisamment 3=Peu 4=Aucun
S405 En général, d'où
provient l'argent que vous utilisez pour acheter à boire ? [__]
1=Subvention familiale 2=Petit job 3=Loyer/Rente
S406 Vous consommez souvent des boissons
alcoolisées pour : 1=Oui 2=Non a)
Éviter l'ennui [__] b) Vous sentir en forme [__]
c) Faire plaisir à vos amis [__]
d) Avoir la puissance ou le courage [__]
e) Vous ne savez pas le pourquoi [__] f)
Autre (précisez) _________________________________________________
[__]
S407 Est-il déjà arrivé
qu'on refuse de vous servir à boire alors que vous avez de l'argent ?
[__] 1=Souvent 2=Parfois 3=Jamais
S408 Pouvez-vous donner votre marque de boisson
préférée pour chacun des groupes suivants :
a) Bière : ____________________
b) Vin : ___________________
c) Liqueur ou spiritueux : ____________________
S409 Est-ce que vos parents vous offre à
boire ? [__] 1=Souvent 2=Parfois 3=Jamais
S410 Comment les supports publicitaires
suivantes vous motivent à mieux consommer des boissons
alcoolisées ? 1=Agressif 2=Modéré 3=Inoffensif
a)
Télévision [__] b) Radio [__]
c) Affiche publicitaire [__] d) Presse
écrite [__]
S411 Comment varie votre consommation des
boissons alcoolisées lors d'une promotion de vente (baisse des prix) ?
[__] 1= Augmente 2= Inchangée 3=Diminue
S412 Seriez-vous disposé à
consommer plus une boisson alcoolisée qui peut vous permettre de gagner
un bien (voiture, portable, gadget, bouteille, tee-shirt, stylo, ...) ?
[__] 1=Oui 2=Non
Section 5 : LUTTE CONTRE L'ABUS D'ALCOOL
S501 Votre entourage vous a-t-il
déjà fait des remarques au sujet de votre consommation d'alcool ?
[__] 1=Oui 2=Non
S502 Vos enseignants vous parlent-ils des
méfaits de la consommation d'alcool ? [__] 1=Souvent 2=Parfois
3=Jamais
S503 Vos parents ou professeurs vous ont-ils
déjà blâmé ou puni pour votre consommation
d'alcool ? [__] 1=Oui 2=Non
S504 Avez-vous déjà demandé
de l'aide ou des conseils à autrui au sujet de vos habitudes alcooliques
? [__] 1=Oui 2=Non
S505 Avez-vous déjà
été arrêté, par les forces de l'ordre, en raison
d'un état d'ivresse ? [__] 1=Oui 2=Non
S506 Voulez-vous arrêter
définitivement de consommer des boissons alcoolisées ? [__]
1=Oui 2=Non (Si NON aller à SUGGESTIONS)
S507 Quel est votre raison
principale de refus de consommation d'alcool ? [__] 1=Maladie 2=Mal
à l'aise après avoir bu 3=Interdiction des parents 4=Manque
d'argent 5=Interdiction religieuse 6=Mauvais goût 7=Mauvaise odeur
8= Prix élevé 9=Autre (précisez)
__________________________________________ [__]
S508 Si la raison que vous avez
évoquée précédemment (S508) ne se
posait plus, pourriez-vous consommer des boissons alcoolisées ?
[__] 1=Oui 2=Non
SUGGESTION : Que pensez-vous de la consommation
d'alcool chez les élèves ?
________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
FIN
PARTIE RESERVEE A L'AGENT CONTROLEUR
Nom du contrôleur _____________________________ [__]
Nom de l'enquêteur _____________________________ [__|__]
Numéro du questionnaire [__|__] Numéro
établissement [__]
Date de l'enquête [__|__] [__|__] [ 0 |
6 ]
ANNEXE 2
ANNEXE 3 : Liste des établissements d'enseignement
secondaire général de Yaoundé
Établissements publics
|
Établissements privés
|
1
|
Lycée bilingue d'Application
|
1
|
City bilingual Academy
|
2
|
Lycée bilingue d'Essos
|
2
|
Collège adventiste de Yaoundé
|
3
|
Lycée bilingue d'Etoug-Ebé
|
3
|
Collège bilingue d'Etoudi
|
4
|
Lycée d'Anguissa
|
4
|
Collège de la Mefou
|
5
|
Lycée de Biyem Assi
|
5
|
Collège de La Retraité
|
6
|
Lycée de la Cité Verte
|
6
|
Collège Ebanda
|
7
|
Lycée de Mballa II
|
7
|
Collège Fleming
|
8
|
Lycée de Mendong
|
8
|
Collège Intellexi
|
9
|
Lycée de Mimboman
|
9
|
Collège Jean Tabi
|
10
|
Lycée de Nkol Eton
|
10
|
Collège Madeleine
|
11
|
Lycée de Nkolbisson
|
11
|
Collège Merici Frassati
|
12
|
Lycée de Nkoldongo
|
12
|
Collège Mongo Beti
|
13
|
Lycée de Nsam Efoulan
|
13
|
Collège privé Atangana Essomba
|
14
|
Lycée de Tsinga
|
14
|
Collège privé de l'Espérance
|
15
|
Lycée d'Ekounou
|
15
|
Collège privé Du Savoir
|
16
|
Lycée d'Elig-Essono
|
16
|
Collège privé laïc Effa Gaston
|
17
|
Lycée d'Emana
|
17
|
Collège Privé Montesquieu
|
18
|
Lycée Général Leclerc
|
18
|
Collège samba
|
|
|
19
|
Collège Shakespeare
|
|
|
20
|
Collège Vogt
|
|
|
21
|
Collège protestant Johnson
|
|
|
22
|
Institut bilingue d'Etoudi
|
|
|
23
|
Institut Matamfen
|
|
|
24
|
Institut Mbe
|
|
|
25
|
Institut privé de l'Espoir
|
|
|
26
|
Institut privé laïc Central
|
|
|
27
|
Institut privé laïc Effa Gaston
|
|
|
28
|
Institut Samba
|
|
|
29
|
Institut Tana Ahanda
|
|
|
30
|
Institut Victor Hugo
|
|
|
31
|
Notre Dame de Victoire
|
|
|
32
|
Séminaire Sainte Thérèse
|
|
|
|
|
Source : OBC, « Palmarès des meilleurs
lycées du Cameroun », 2004
ANNEXE 4 : Autres variables non liées à la
situation de consommation
Variables
|
÷2
|
ddl
|
P
|
Ordre d'enseignement
|
1,966
|
2
|
0,374
|
Rang de naissance
|
19,334
|
16
|
0,252
|
Domaine d'activité du Chef de ménage
|
3,945
|
6
|
0,696
|
Nombre d'enfants
- de la mère
- du père
- de l'élève
|
12,787
27,847
6,928
|
14
27
6
|
0,543
0,419
0,328
|
Connaissances des attitudes de consommation
-Consommation abusive
-Consommation modérée
-Conduite en état d'ivresse
-Rapport sexuel après avoir bu
-Possession d'une arme en étant ivre
-Abstinence (non consommation)
-Exercices physiques après avoir beaucoup bu
|
1,224
1,164
0,855
1,721
0,515
2,030
0,160
|
1
1
1
1
1
1
1
|
0,269
0,324
0,355
0,190
0,473
0,154
0,689
|
Connaissances sur l'ivresse
- Raconter n'importe quoi
- Avoir une tremblote
- Avoir des hallucinations visuelles
- Avoir des difficultés à marcher
|
0,057
0,655
0,339
0,760
|
1
1
1
1
|
0,811
0,418
0,560
0,783
|
Connaissance des alcooliques
|
1,381
|
1
|
0,240
|
Consommation d'autres drogues
- Cannabis
- Cocaïne
- Opium
|
1,744
1,381
1,381
|
1
1
1
|
0,187
0,240
0,240
|
ddl : degré de liberté
Source : ECAS, nos calculs
ANNEXE 5 : Boissons alcoolisées
préférées des élèves
BIERES
|
Effectif
|
|
SPIRITUEUX ET VINS PÉTILLANTS
|
Effectif
|
CASTEL
|
126
|
|
WHISKY *
|
32
|
GUINNESS
|
91
|
|
CHAMPAGNE *
|
28
|
GORDON'S SPARK
|
86
|
|
GRANT'S
|
19
|
MUTZIK
|
48
|
|
PASTIS
|
14
|
"33" EXPORT
|
39
|
|
CHIVAS
|
13
|
TUBORG
|
15
|
|
BAILEYS
|
11
|
WHISKY BLACK
|
15
|
|
JONNHY WALKER
|
9
|
AMSTEL
|
11
|
|
MARTINI
|
9
|
GUINNESS SMOOTH
|
10
|
|
MOET
|
7
|
ISENBERK
|
8
|
|
J&B
|
5
|
BEAUFORT
|
5
|
|
MARTINIQUE
|
5
|
HEINEKEN
|
2
|
|
VIN DE MESSE
|
5
|
KING
|
2
|
|
KING ATHUR
|
4
|
SATZENBRAU
|
2
|
|
VODKA
|
4
|
GIN TONIC
|
1
|
|
COGNAC
|
3
|
TOTAL
|
461
|
|
501
|
2
|
|
|
|
BLACK LEBEL
|
2
|
VINS
|
Effectif
|
|
CLAN CAMPBELL
|
2
|
BARRON DE VALLÉE
|
175
|
|
GOLDEN AMARULA CREAM
|
2
|
GANDIA
|
18
|
|
KITOKO
|
2
|
BARRON DE VALLS
|
16
|
|
ODONTOL**
|
2
|
ROUGE *
|
19
|
|
BARK MOLIN
|
1
|
VINOSOL
|
14
|
|
BILI-BILI **
|
1
|
PENASOL
|
10
|
|
CAMPAI
|
1
|
CASANOVA
|
9
|
|
COK
|
1
|
TIO DE LA BOTA
|
8
|
|
CONDOM
|
1
|
JP CHENET
|
7
|
|
CRÈME DE CASSIS
|
1
|
BORDEAUX (VIN DE)
|
6
|
|
CRÈME IRLANDAISE
|
1
|
BLANC *
|
3
|
|
DUC CHARLES
|
1
|
VINO TINTO
|
3
|
|
EAU-DE-VIE *
|
1
|
CHÂTEAU DE MARSEILLE
|
2
|
|
ESPERON
|
1
|
FRANCE
|
2
|
|
FIESTA CLARK
|
1
|
CABERNET D'ANJOU
|
1
|
|
FIGHTER
|
1
|
BARRON ECOSSAIS
|
1
|
|
GORDON'S GIN
|
1
|
BERLISE
|
1
|
|
JORDAN
|
1
|
BOURBON
|
1
|
|
LA CUVÉE DU PATRON
|
1
|
CELUER DES DAUPHINS
|
1
|
|
LA FAMILLE DE MOLIER
|
1
|
COMMUNION (VIN DE LA)
|
1
|
|
LE SOLITAIRE
|
1
|
FLUENTE
|
1
|
|
MALIBU
|
1
|
LA TIGNA
|
1
|
|
MARIE
|
1
|
PARISIEN
|
1
|
|
MARTINI
|
1
|
PENASOL
|
1
|
|
MATANGO
|
1
|
PILOT
|
1
|
MOUSSEUX
|
1
|
PORTO
|
1
|
NIKITA GOLBON
|
1
|
ROSÉ *
|
1
|
|
RHUM VIEUX
|
1
|
TABERNO
|
1
|
|
SHOTCH
|
1
|
TOTAL
|
306
|
|
SKAILLE
|
1
|
|
|
|
VERMUTI
|
1
|
|
|
|
WILLSON
|
1
|
CIDRE
|
1
|
|
WINCHESTER
|
1
|
|
|
|
TOTAL
|
209
|
Source : ECAS, nos calculs
|
|
|
* Autres ** Traditionnels
|
ANNEXE 6 : Autres tableaux
Tableau A : Répartition des
élèves suivant le nombre d'enfants de la mère
Enfant
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
1
|
34
|
21
|
55
|
2
|
62
|
22
|
84
|
3
|
98
|
41
|
139
|
4
|
104
|
51
|
155
|
5
|
130
|
64
|
194
|
6
|
89
|
43
|
132
|
7
|
60
|
41
|
101
|
8
|
47
|
15
|
62
|
9
|
18
|
5
|
23
|
10
|
14
|
7
|
21
|
12
|
3
|
2
|
5
|
15
|
0
|
1
|
1
|
17
|
1
|
0
|
1
|
18
|
1
|
0
|
1
|
19
|
1
|
0
|
1
|
Total
|
662
|
313
|
975
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau B : Répartition des
élèves suivant le nombre d'enfants de père
Enfant
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
1
|
31
|
18
|
49
|
2
|
57
|
17
|
74
|
3
|
75
|
31
|
106
|
4
|
75
|
47
|
122
|
5
|
112
|
62
|
174
|
6
|
80
|
33
|
113
|
7
|
57
|
30
|
87
|
8
|
46
|
19
|
65
|
9
|
25
|
6
|
31
|
10
|
15
|
10
|
25
|
11
|
10
|
5
|
15
|
12
|
17
|
2
|
19
|
13
|
7
|
2
|
9
|
14
|
2
|
2
|
4
|
15
|
4
|
3
|
7
|
16
|
4
|
2
|
6
|
18
|
1
|
0
|
1
|
19
|
1
|
1
|
2
|
20
|
3
|
0
|
3
|
21
|
0
|
1
|
1
|
22
|
1
|
0
|
1
|
23
|
2
|
1
|
3
|
24
|
2
|
0
|
2
|
25
|
1
|
0
|
1
|
29
|
1
|
0
|
1
|
30
|
0
|
1
|
1
|
32
|
0
|
1
|
1
|
42
|
1
|
0
|
1
|
Total
|
630
|
294
|
924
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau C : Répartition des
élèves suivant l'ordre d'enseignement
Enseignement
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Public
|
320
|
136
|
456
|
Privé laïc
|
247
|
128
|
375
|
Privé catholique
|
130
|
56
|
186
|
Total
|
697
|
320
|
1017
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau D : Répartition des
élèves suivant leur nombre d'enfants
Enfant
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
0
|
548
|
275
|
823
|
1
|
25
|
9
|
34
|
2
|
5
|
1
|
6
|
3
|
3
|
0
|
3
|
4
|
1
|
0
|
1
|
6
|
3
|
0
|
3
|
7
|
0
|
1
|
1
|
Total
|
585
|
286
|
871
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau E : Répartition des
élèves suivant leur rang de naissance
Rang
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
1
|
150
|
82
|
232
|
2
|
133
|
64
|
197
|
3
|
130
|
50
|
180
|
4
|
85
|
43
|
128
|
5
|
62
|
27
|
89
|
6
|
32
|
19
|
51
|
7
|
21
|
13
|
34
|
8
|
21
|
2
|
23
|
9
|
7
|
2
|
9
|
10
|
8
|
1
|
9
|
11
|
0
|
1
|
1
|
12
|
1
|
0
|
1
|
13
|
3
|
0
|
3
|
14
|
3
|
0
|
3
|
15
|
1
|
1
|
2
|
17
|
1
|
0
|
1
|
19
|
2
|
0
|
2
|
Total
|
660
|
305
|
965
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau F : Répartition des
élèves suivant le domaine d'activité du chef de
ménage
Activité
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Éducation
|
102
|
45
|
147
|
Santé
|
49
|
33
|
82
|
Transport
|
55
|
26
|
81
|
Agriculture/Élevage
|
30
|
12
|
42
|
Commerce
|
162
|
66
|
228
|
Force publique
|
48
|
23
|
71
|
Autre
|
207
|
100
|
307
|
Total
|
653
|
305
|
958
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau G : Répartition des
élèves suivant la danger de la consommation abusive
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Oui
|
587
|
281
|
868
|
Non
|
66
|
24
|
90
|
Total
|
653
|
305
|
958
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau H : Répartition des
élèves suivant le danger de la conduite en état d'ivresse
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Oui
|
588
|
274
|
862
|
Non
|
60
|
22
|
82
|
Total
|
648
|
296
|
944
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau I : Répartition des
élèves suivant le danger des rapports sexuels après
consommation d'alcool
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Oui
|
417
|
204
|
621
|
Non
|
201
|
80
|
281
|
Total
|
618
|
284
|
902
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau J : Répartition des
élèves suivant le danger de la possession d'une arme étant
ivre
|
Buveur
|
Non buveur
|
|
Oui
|
575
|
266
|
841
|
Non
|
74
|
29
|
103
|
Total
|
649
|
295
|
944
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau K : Répartition des
élèves suivant le danger d'un exercice physique après
consommation
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Oui
|
315
|
146
|
461
|
Non
|
286
|
125
|
411
|
Total
|
601
|
271
|
872
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau L : Répartition des
élèves suivant le fait qu'un ivrogne peut raconter n'importe
quoi
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Oui
|
600
|
274
|
874
|
Non
|
60
|
29
|
89
|
Total
|
660
|
303
|
963
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau M : Répartition des
élèves suivant le fait qu'un ivrogne peut avoir une tremblote
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Oui
|
462
|
201
|
663
|
Non
|
153
|
76
|
229
|
Total
|
615
|
277
|
892
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau N : Répartition des
élèves suivant le fait qu'un ivrogne peut avoir des
difficultés de marcher
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Oui
|
601
|
276
|
877
|
Non
|
47
|
20
|
67
|
|
648
|
296
|
944
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau O : Répartition des
élèves suivant la consommation de cocaïne
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Oui
|
3
|
0
|
3
|
Non
|
694
|
320
|
1014
|
Total
|
697
|
320
|
1017
|
Source : ECAS, nos calculs
Tableau P : Répartition des
élèves suivant la consommation de cannabis
|
Buveur
|
Non buveur
|
Total
|
Oui
|
8
|
1
|
9
|
Non
|
689
|
319
|
1008
|
Total
|
697
|
320
|
1017
|
Source : ECAS, nos calculs
ANNEXE 7 : Listing de l'ACM
HISTOGRAMME DES 19 PREMIERES VALEURS PROPRES
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
| NUMERO | VALEUR | POURCENT.| POURCENT.|
|
| | PROPRE | | CUMULE |
|
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
| 1 | 0.4638 | 12.21 | 12.21 |
********************************************************************************
|
| 2 | 0.3323 | 8.75 | 20.95 |
**********************************************************
|
| 3 | 0.2556 | 6.73 | 27.68 |
*********************************************
|
| 4 | 0.2406 | 6.33 | 34.01 |
******************************************
|
| 5 | 0.2206 | 5.81 | 39.82 |
***************************************
|
| 6 | 0.2164 | 5.70 | 45.51 |
**************************************
|
| 7 | 0.2105 | 5.54 | 51.05 |
*************************************
|
| 8 | 0.2062 | 5.43 | 56.48 |
************************************
|
| 9 | 0.2015 | 5.30 | 61.78 |
***********************************
|
| 10 | 0.1955 | 5.14 | 66.93 |
**********************************
|
| 11 | 0.1929 | 5.08 | 72.00 |
**********************************
|
| 12 | 0.1840 | 4.84 | 76.85 |
********************************
|
| 13 | 0.1732 | 4.56 | 81.41 |
******************************
|
| 14 | 0.1674 | 4.41 | 85.81 |
*****************************
|
| 15 | 0.1572 | 4.14 | 89.95 |
****************************
|
| 16 | 0.1476 | 3.88 | 93.83 |
**************************
|
| 17 | 0.1165 | 3.07 | 96.90 |
*********************
|
| 18 | 0.0892 | 2.35 | 99.25 |
****************
|
| 19 | 0.0286 | 0.75 | 100.00 | *****
|
+--------+------------+----------+----------+----------------------------------------------------------------------------------+
COORDONNEES, CONTRIBUTIONS ET COSINUS CARRES DES
MODALITES ACTIVES
AXES 1 A 5
+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
| MODALITES |
COORDONNEES | CONTRIBUTIONS | COSINUS CARRES
|
|------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------|
| IDEN - LIBELLE P.REL DISTO | 1 2
3 4 5 | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5
|
+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
| 2 . Âge
|
| 1021 - [9 ;12[ 1.47 12.56 | 1.58 1.48
-1.61 -0.76 -0.26 | 7.9 9.8 14.9 3.5 0.4 | 0.20 0.18 0.21 0.05 0.01
|
| 1022 - [12 ;15[ 5.76 2.47 | 0.97 0.08
0.72 0.44 0.06 | 11.7 0.1 11.6 4.7 0.1 | 0.38 0.00 0.21 0.08 0.00
|
| 1023 - [15 ;18[ 5.98 2.35 | -0.10 -1.00
-0.03 -0.65 0.15 | 0.1 18.0 0.0 10.4 0.6 | 0.00 0.43 0.00 0.18 0.01
|
| 1024 - [18 ;21[ 5.35 2.74 | -0.95 0.12
-0.63 0.63 -0.35 | 10.5 0.2 8.4 8.9 3.0 | 0.33 0.01 0.15 0.15 0.04
|
| 1025 - [21 ;24[ 1.18 15.95 | -1.47 1.74
0.95 0.08 1.36 | 5.5 10.8 4.1 0.0 9.9 | 0.14 0.19 0.06 0.00 0.12
|
| 1026 - [24 ;27[ 0.26 77.23 | -1.90 2.49
2.63 -4.08 -2.34 | 2.0 4.8 6.9 17.7 6.4 | 0.05 0.08 0.09 0.22 0.07
|
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 37.7 43.7 45.9 45.2 20.4
+--------------------------+
| 3 . Niveau d'étude
|
| 1031 - 6ème 2.85 6.01 | 1.35
1.04 -0.90 -0.28 -0.13 | 11.3 9.4 9.1 0.9 0.2 | 0.31 0.18 0.14 0.01 0.00
|
| 1032 - 5ème 2.83 6.06 | 0.87
0.00 1.12 0.96 -0.22 | 4.6 0.0 13.8 10.8 0.6 | 0.13 0.00 0.21 0.15 0.01
|
| 1034 - 4ème 2.83 6.06 | 0.40
-0.77 0.68 -0.44 0.59 | 1.0 5.1 5.1 2.2 4.5 | 0.03 0.10 0.08 0.03 0.06
|
| 1035 - 3ème 2.79 6.16 | -0.10
-0.80 0.16 -0.59 0.30 | 0.1 5.4 0.3 4.0 1.1 | 0.00 0.10 0.00 0.06 0.01
|
| 1035 - 2nde 2.69 6.42 | -0.45 -0.71
-0.81 -0.29 -0.35 | 1.2 4.1 6.9 0.9 1.5 | 0.03 0.08 0.10 0.01 0.02
|
| 1036 - 1ère 2.75 6.26 | -0.93
0.31 -0.53 0.66 -0.02 | 5.1 0.8 3.0 5.0 0.0 | 0.14 0.02 0.04 0.07 0.00
|
| 1037 - Tle 3.24 5.16 | -1.05 0.77
0.21 -0.03 -0.16 | 7.7 5.8 0.6 0.0 0.4 | 0.21 0.12 0.01 0.00 0.00
|
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 31.0 30.6 38.6 23.9 8.4
+--------------------------+
| 4 . Nombre de redoublements depuis la SIL
|
| 1041 - 0 7.20 1.78 | 0.86 0.27
0.03 -0.27 -0.01 | 11.5 1.6 0.0 2.2 0.0 | 0.42 0.04 0.00 0.04 0.00
|
| 1042 - 1-2 9.30 1.15 | -0.21 -0.57
-0.17 0.24 -0.03 | 0.9 9.0 1.1 2.2 0.1 | 0.04 0.28 0.03 0.05 0.00
|
| 1043 - 3-7 3.48 4.75 | -1.23 0.96
0.35 -0.12 0.23 | 11.3 9.7 1.7 0.2 0.8 | 0.32 0.19 0.03 0.00 0.01
|
| 4_ - réponse manquante 0.02 999.99 | 1.34
-0.38 7.99 6.96-18.95 | 0.1 0.0 4.9 4.0 32.0 | 0.00 0.00 0.06 0.05 0.35
|
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 23.8 20.3 7.7 8.5 32.9
+--------------------------+
| 6 . État matrimonial du CM
|
| 1081 - Célibataire 2.34 7.55 | -0.44
0.24 0.63 -0.17 0.73 | 1.0 0.4 3.7 0.3 5.7 | 0.03 0.01 0.05 0.00 0.07
|
| 1082 - Marié ou Concubin 14.00 0.43 | 0.18
-0.01 -0.17 0.07 0.07 | 1.0 0.0 1.6 0.3 0.3 | 0.08 0.00 0.07 0.01 0.01
|
| 1083 - Divorcé ou Séparé 1.57
11.71 | -0.21 -0.45 0.37 -0.02 -1.81 | 0.1 1.0 0.8 0.0 23.3 | 0.00 0.02
0.01 0.00 0.28 |
| 1083 - Veuf 1.69 10.83 | -0.44 0.05
-0.04 0.46 0.54 | 0.7 0.0 0.0 1.5 2.2 | 0.02 0.00 0.00 0.02 0.03
|
| 6_ - réponse manquante 0.39 49.85 | -1.19
0.66 0.99 -3.49 -1.94 | 1.2 0.5 1.5 19.9 6.7 | 0.03 0.01 0.02 0.24 0.08
|
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 4.1 1.9 7.6 22.0 38.3
+--------------------------+
| 8 . Avez-vous déjà goûté
du tabac (ou cigarette) ?
|
| 4011 - fumeur 3.93 4.09 | -0.56 -0.49
-0.09 -0.13 -0.06 | 2.7 2.9 0.1 0.3 0.1 | 0.08 0.06 0.00 0.00 0.00
|
| 4042 - non_fumeur 16.07 0.24 | 0.14 0.12
0.02 0.03 0.01 | 0.7 0.7 0.0 0.1 0.0 | 0.08 0.06 0.00 0.00 0.00
|
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 3.3 3.6 0.2 0.4 0.1
+--------------------------+
AXES 6 A 10
+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
| MODALITES |
COORDONNEES | CONTRIBUTIONS | COSINUS CARRES
|
|------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------|
| IDEN - LIBELLE P.REL DISTO | 6 7
8 9 10 | 6 7 8 9 10 | 6 7 8 9 10
|
+------------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+--------------------------+
| 2 . Âge
|
| 1021 - [9 ;12[ 1.47 12.56 | 0.71 0.05
-0.17 -0.07 0.77 | 3.4 0.0 0.2 0.0 4.4 | 0.04 0.00 0.00 0.00 0.05
|
| 1022 - [12 ;15[ 5.76 2.47 | -0.31 0.01
0.02 -0.03 -0.21 | 2.5 0.0 0.0 0.0 1.4 | 0.04 0.00 0.00 0.00 0.02
|
| 1023 - [15 ;18[ 5.98 2.35 | 0.27 0.13
-0.06 -0.10 0.05 | 2.1 0.5 0.1 0.3 0.1 | 0.03 0.01 0.00 0.00 0.00
|
| 1024 - [18 ;21[ 5.35 2.74 | -0.38 -0.25
-0.04 0.22 0.08 | 3.5 1.6 0.0 1.3 0.2 | 0.05 0.02 0.00 0.02 0.00
|
| 1025 - [21 ;24[ 1.18 15.95 | 1.57 0.31
0.52 -0.24 -1.02 | 13.4 0.5 1.6 0.3 6.3 | 0.15 0.01 0.02 0.00 0.07
|
| 1026 - [24 ;27[ 0.26 77.23 | -2.97 0.17
0.30 0.12 2.17 | 10.4 0.0 0.1 0.0 6.2 | 0.11 0.00 0.00 0.00 0.06
|
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 35.3 2.7 2.0 2.0 18.5
+--------------------------+
| 3 . Niveau d'étude
|
| 1031 - 6ème 2.85 6.01 | 0.28
-0.05 -0.03 0.16 0.17 | 1.1 0.0 0.0 0.4 0.4 | 0.01 0.00 0.00 0.00 0.00
|
| 1032 - 5ème 2.83 6.06 | -0.58
-0.08 0.02 -0.81 0.30 | 4.4 0.1 0.0 9.2 1.3 | 0.06 0.00 0.00 0.11 0.01
|
| 1034 - 4ème 2.83 6.06 | 0.24
0.87 0.10 1.49 -0.03 | 0.8 10.1 0.1 31.2 0.0 | 0.01 0.12 0.00 0.37 0.00
|
| 1035 - 3ème 2.79 6.16 | 0.51
-1.22 -0.65 -0.89 -0.45 | 3.3 19.7 5.7 11.0 2.9 | 0.04 0.24 0.07 0.13 0.03
|
| 1035 - 2nde 2.69 6.42 | -0.17 0.79
0.80 -1.08 0.43 | 0.4 8.1 8.3 15.6 2.5 | 0.00 0.10 0.10 0.18 0.03
|
| 1036 - 1ère 2.75 6.26 | -0.19
0.36 -1.72 0.39 -0.44 | 0.5 1.7 39.4 2.1 2.8 | 0.01 0.02 0.47 0.02 0.03
|
| 1037 - Tle 3.24 5.16 | -0.09 -0.56
1.28 0.60 0.02 | 0.1 4.8 25.6 5.7 0.0 | 0.00 0.06 0.31 0.07 0.00
|
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 10.5 44.5 79.2 75.2 9.9
+--------------------------+
| 4 . Nombre de redoublements depuis la SIL
|
| 1041 - 0 7.20 1.78 | 0.07 0.02
0.00 -0.11 -0.23 | 0.2 0.0 0.0 0.4 1.9 | 0.00 0.00 0.00 0.01 0.03
|
| 1042 - 1-2 9.30 1.15 | -0.21 -0.12
0.07 0.30 0.24 | 1.8 0.6 0.2 4.0 2.7 | 0.04 0.01 0.00 0.08 0.05
|
| 1043 - 3-7 3.48 4.75 | 0.34 0.26
-0.17 -0.55 -0.19 | 1.9 1.1 0.5 5.2 0.6 | 0.02 0.01 0.01 0.06 0.01
|
| 4_ - réponse manquante 0.02 999.99 | 10.28
2.11 -2.20 -2.91 2.48 | 9.6 0.4 0.5 0.8 0.6 | 0.10 0.00 0.00 0.01 0.01
|
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 13.5 2.1 1.1 10.5 5.8
+--------------------------+
| 6 . État matrimonial du CM
|
| 1081 - Célibataire 2.34 7.55 | 0.34
-0.80 -0.77 0.11 1.98 | 1.3 7.1 6.6 0.1 47.0 | 0.02 0.08 0.08 0.00 0.52
|
| 1082 - Marié ou Concubin 14.00 0.43 | -0.19
-0.17 0.18 -0.01 -0.33 | 2.4 1.9 2.3 0.0 7.8 | 0.09 0.07 0.08 0.00 0.25
|
| 1083 - Divorcé ou Séparé 1.57
11.71 | 1.79 0.12 -0.04 0.74 -0.19 | 23.2 0.1 0.0 4.2 0.3 | 0.27 0.00
0.00 0.05 0.00 |
| 1083 - Veuf 1.69 10.83 | 0.07 2.19
0.00 -0.77 0.59 | 0.0 38.7 0.0 4.9 3.0 | 0.00 0.45 0.00 0.05 0.03
|
| 6_ - réponse manquante 0.39 49.85 | -2.64
0.85 -1.83 0.02 -1.85 | 12.7 1.3 6.4 0.0 6.9 | 0.14 0.01 0.07 0.00 0.07
|
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 39.6 49.1 15.3 9.3 64.9
+--------------------------+
| 8 . Avez-vous déjà goûté
du tabac (ou cigarette) ?
|
| 4011 - fumeur 3.93 4.09 | 0.23 -0.26
0.31 -0.35 -0.19 | 0.9 1.3 1.9 2.3 0.7 | 0.01 0.02 0.02 0.03 0.01
|
| 4042 - non_fumeur 16.07 0.24 | -0.06 0.06
-0.08 0.08 0.05 | 0.2 0.3 0.5 0.6 0.2 | 0.01 0.02 0.02 0.03 0.01
|
+------------------------------------------+---------
CONTRIBUTION CUMULEE = 1.1 1.6 2.3 2.9 0.9
+--------------------------+
COORDONNEES ET VALEURS-TEST DES MODALITES
AXES 1 A 5
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| MODALITES |
VALEURS-TEST | COORDONNEES |
|
|---------------------------------------------|-------------------------------|------------------------------------|----------|
| IDEN - LIBELLE EFF. P.ABS | 1 2
3 4 5 | 1 2 3 4 5 | DISTO.
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 2 . Âge
|
| 1021 - [9 ;12[ 75 75.00 | 14.2
13.3 -14.4 -6.8 -2.3 | 1.58 1.48 -1.61 -0.76 -0.26 | 12.56
|
| 1022 - [12 ;15[ 293 293.00 | 19.6
1.7 14.5 9.0 1.3 | 0.97 0.08 0.72 0.44 0.06 | 2.47
|
| 1023 - [15 ;18[ 304 304.00 | -2.0
-20.8 -0.6 -13.5 3.1 | -0.10 -1.00 -0.03 -0.65 0.15 | 2.35
|
| 1024 - [18 ;21[ 272 272.00 | -18.4
2.3 -12.2 12.2 -6.7 | -0.95 0.12 -0.63 0.63 -0.35 | 2.74
|
| 1025 - [21 ;24[ 60 60.00 | -11.8
13.9 7.6 0.7 10.9 | -1.47 1.74 0.95 0.08 1.36 | 15.95
|
| 1026 - [24 ;27[ 13 13.00 | -6.9
9.0 9.5 -14.8 -8.5 | -1.90 2.49 2.63 -4.08 -2.34 | 77.23
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 3 . Niveau d'étude
|
| 1031 - 6ème 145 145.00 |
17.6 13.6 -11.7 -3.7 -1.7 | 1.35 1.04 -0.90 -0.28 -0.13 | 6.01
|
| 1032 - 5ème 144 144.00 |
11.3 0.0 14.4 12.4 -2.9 | 0.87 0.00 1.12 0.96 -0.22 | 6.06
|
| 1034 - 4ème 144 144.00 |
5.2 -10.0 8.8 -5.6 7.7 | 0.40 -0.77 0.68 -0.44 0.59 | 6.06
|
| 1035 - 3ème 142 142.00 |
-1.3 -10.3 2.0 -7.5 3.8 | -0.10 -0.80 0.16 -0.59 0.30 | 6.16
|
| 1035 - 2nde 137 137.00 | -5.7
-8.9 -10.2 -3.6 -4.4 | -0.45 -0.71 -0.81 -0.29 -0.35 | 6.42
|
| 1036 - 1ère 140 140.00 |
-11.9 3.9 -6.7 8.4 -0.2 | -0.93 0.31 -0.53 0.66 -0.02 | 6.26
|
| 1037 - Tle 165 165.00 | -14.7
10.8 2.9 -0.4 -2.3 | -1.05 0.77 0.21 -0.03 -0.16 | 5.16
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 4 . Nombre de redoublements depuis la SIL
|
| 1041 - 0 366 366.00 | 20.6
6.4 0.7 -6.4 -0.3 | 0.86 0.27 0.03 -0.27 -0.01 | 1.78
|
| 1042 - 1-2 473 473.00 | -6.2
-16.9 -5.1 7.1 -1.0 | -0.21 -0.57 -0.17 0.24 -0.03 | 1.15
|
| 1043 - 3-7 177 177.00 | -18.0
14.1 5.2 -1.8 3.3 | -1.23 0.96 0.35 -0.12 0.23 | 4.75
|
| 4_ - réponse manquante 1 1.00 |
1.3 -0.4 8.0 7.0 -19.0 | 1.34 -0.38 7.99 6.96 -18.95 | 1016.00
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 6 . État matrimonial du CM
|
| 1081 - Célibataire 119 119.00 |
-5.1 2.8 7.3 -1.9 8.5 | -0.44 0.24 0.63 -0.17 0.73 | 7.55
|
| 1082 - Marié ou Concubin 712 712.00 |
9.0 -0.7 -8.3 3.6 3.4 | 0.18 -0.01 -0.17 0.07 0.07 | 0.43
|
| 1083 - Divorcé ou Séparé 80
80.00 | -2.0 -4.2 3.4 -0.2 -16.9 | -0.21 -0.45 0.37 -0.02 -1.81 |
11.71 |
| 1083 - Veuf 86 86.00 | -4.3
0.5 -0.4 4.4 5.2 | -0.44 0.05 -0.04 0.46 0.54 | 10.83
|
| 6_ - réponse manquante 20 20.00 |
-5.4 3.0 4.5 -15.8 -8.8 | -1.19 0.66 0.99 -3.49 -1.94 | 49.85
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 8 . Avez-vous déjà goûté
du tabac (ou cigarette) ?
|
| 4011 - fumeur 200 200.00 | -8.8
-7.8 -1.5 -2.1 -0.9 | -0.56 -0.49 -0.09 -0.13 -0.06 | 4.09
|
| 4042 - non_fumeur 817 817.00 | 8.8
7.8 1.5 2.1 0.9 | 0.14 0.12 0.02 0.03 0.01 | 0.24
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 1 . Situation de consommation
|
| SDC1 - Buveur 697 697.00 | -4.9
-2.2 -0.4 0.5 -1.4 | -0.11 -0.05 -0.01 0.01 -0.03 | 0.46
|
| SD - Non_buveur 320 320.00 | 4.9 2.2
0.4 -0.5 1.4 | 0.23 0.10 0.02 -0.02 0.07 | 2.18 |
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
AXES 6 A 10
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| MODALITES |
VALEURS-TEST | COORDONNEES |
|
|---------------------------------------------|-------------------------------|------------------------------------|----------|
| IDEN - LIBELLE EFF. P.ABS | 6 7
8 9 10 | 6 7 8 9 10 | DISTO.
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 2 . Âge
|
| 1021 - [9 ;12[ 75 75.00 | 6.3
0.5 -1.6 -0.6 6.9 | 0.71 0.05 -0.17 -0.07 0.77 | 12.56
|
| 1022 - [12 ;15[ 293 293.00 | -6.2
0.2 0.5 -0.7 -4.3 | -0.31 0.01 0.02 -0.03 -0.21 | 2.47
|
| 1023 - [15 ;18[ 304 304.00 | 5.7
2.8 -1.3 -2.2 1.1 | 0.27 0.13 -0.06 -0.10 0.05 | 2.35
|
| 1024 - [18 ;21[ 272 272.00 | -7.2
-4.8 -0.7 4.2 1.6 | -0.38 -0.25 -0.04 0.22 0.08 | 2.74
|
| 1025 - [21 ;24[ 60 60.00 | 12.5
2.5 4.2 -1.9 -8.1 | 1.57 0.31 0.52 -0.24 -1.02 | 15.95
|
| 1026 - [24 ;27[ 13 13.00 | -10.8
0.6 1.1 0.4 7.9 | -2.97 0.17 0.30 0.12 2.17 | 77.23
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 3 . Niveau d'étude
|
| 1031 - 6ème 145 145.00 |
3.7 -0.6 -0.4 2.1 2.2 | 0.28 -0.05 -0.03 0.16 0.17 | 6.01
|
| 1032 - 5ème 144 144.00 |
-7.5 -1.1 0.3 -10.5 3.9 | -0.58 -0.08 0.02 -0.81 0.30 | 6.06
|
| 1034 - 4ème 144 144.00 |
3.1 11.2 1.3 19.3 -0.3 | 0.24 0.87 0.10 1.49 -0.03 | 6.06
|
| 1035 - 3ème 142 142.00 |
6.5 -15.6 -8.3 -11.4 -5.7 | 0.51 -1.22 -0.65 -0.89 -0.45 | 6.16
|
| 1035 - 2nde 137 137.00 | -2.1
10.0 10.0 -13.6 5.4 | -0.17 0.79 0.80 -1.08 0.43 | 6.42
|
| 1036 - 1ère 140 140.00 |
-2.4 4.6 -21.9 5.0 -5.7 | -0.19 0.36 -1.72 0.39 -0.44 | 6.26
|
| 1037 - Tle 165 165.00 | -1.2
-7.8 17.9 8.3 0.3 | -0.09 -0.56 1.28 0.60 0.02 | 5.16
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 4 . Nombre de redoublements depuis la SIL
|
| 1041 - 0 366 366.00 | 1.8
0.4 -0.1 -2.6 -5.4 | 0.07 0.02 0.00 -0.11 -0.23 | 1.78
|
| 1042 - 1-2 473 473.00 | -6.2
-3.4 2.1 8.8 7.1 | -0.21 -0.12 0.07 0.30 0.24 | 1.15
|
| 1043 - 3-7 177 177.00 | 5.0
3.8 -2.4 -8.1 -2.7 | 0.34 0.26 -0.17 -0.55 -0.19 | 4.75
|
| 4_ - réponse manquante 1 1.00 |
10.3 2.1 -2.2 -2.9 2.5 | 10.28 2.11 -2.20 -2.91 2.48 | 1016.00
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 6 . État matrimonial du CM
|
| 1081 - Célibataire 119 119.00 |
4.0 -9.2 -8.9 1.3 23.0 | 0.34 -0.80 -0.77 0.11 1.98 | 7.55
|
| 1082 - Marié ou Concubin 712 712.00 |
-9.4 -8.3 9.0 -0.4 -16.0 | -0.19 -0.17 0.18 -0.01 -0.33 | 0.43
|
| 1083 - Divorcé ou Séparé 80
80.00 | 16.6 1.1 -0.3 6.9 -1.8 | 1.79 0.12 -0.04 0.74 -0.19 |
11.71 |
| 1083 - Veuf 86 86.00 | 0.7
21.3 0.0 -7.4 5.7 | 0.07 2.19 0.00 -0.77 0.59 | 10.83
|
| 6_ - réponse manquante 20 20.00 |
-11.9 3.8 -8.3 0.1 -8.3 | -2.64 0.85 -1.83 0.02 -1.85 | 49.85
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 8 . Avez-vous déjà goûté
du tabac (ou cigarette) ?
|
| 4011 - fumeur 200 200.00 | 3.6
-4.1 4.9 -5.5 -3.0 | 0.23 -0.26 0.31 -0.35 -0.19 | 4.09
|
| 4042 - non_fumeur 817 817.00 | -3.6
4.1 -4.9 5.5 3.0 | -0.06 0.06 -0.08 0.08 0.05 | 0.24
|
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
| 1 . Situation de consommation
|
| SDC1 - Buveur 697 697.00 | 0.8
1.2 1.4 -1.2 1.0 | 0.02 0.03 0.03 -0.03 0.02 | 0.46
|
| SD - Non_buveur 320 320.00 | -0.8 -1.2
-1.4 1.2 -1.0 | -0.04 -0.06 -0.06 0.05 -0.05 | 2.18 |
+---------------------------------------------+-------------------------------+------------------------------------+----------+
Plan factoriel 1-2
* 1 Neuropsychiatre à
l'hôpital La Quintinie à Douala
* 2 D'après l'OMS, il
s'agit de la probabilité d'une issue sanitaire défavorable ou un
facteur qui augmente cette probabilité.
* 3 Denis-Clair Lambert,
« La santé, clé du développent
économique : Europe de l'Est et Tiers Monde »,
L'Harmattan 2001
* 4 Conférence
ministérielle européenne de l'OMS sur les jeunes et l'alcool en
février 2001
* 5 « Médecine
d'Afrique Noire », 1992, page 39
* 6
www.census.gov/ipc , valeur pour
2005
* 7 Vin autre que le champagne
qui produit des bulles par fermentation naturelle (Dictionnaire Encarta
2006)
* 8
www.oasis-org.ifrance.com/presentation.htm
« Des faits et des chiffres »
* 9
www.unesco.org
* 10 Extrait de l'article 35 de
loi n°98/004 du 14/04/1998 portant orientation de l'éducation au
Cameroun.
* 11 Unesco, 3,45% en 1999 et
3,40% en 2000-2001, op. cit
* 12 Organisation Mondiale de
la Santé, « Rapport sur la santé dans le
monde », 1999, page XVI
* 13 D-C Lambert, op. cit, page
15
* 14 Prix Nobel
d'économie partagé avec l'économiste britannique Sir J.
Hicks
* 15 K. J. Arrow,
« Incertitude et économie du bien-être des soins
médicaux », traduction en français par la revue Risques
1996 n° 26, page 141
* 16 D-C. Lambert,
« Lexique d'économie de la santé »,
L'Harmattan, 1985, page 52
* 17 N. G. Mankiw, «
Principe de l'Économie », page 956
* 18 OMS, op. cit.
* 19 J. F. Nys, « La
santé : consommation ou investissement », Economica,
1980
* 20 D.-C. Lambert, op. cit,
page 79
* 21 D-C Lambert, page 294, op.
cit.
* 22 Prix en vigueur au
Cameroun
* 23 OMS,
« Déclaration d'Alma Ata : Prévenir »,
1986, page 67
* 24 N. G. Mankiw, op. cit,
page 958
* 25 Cf.
absinthe, « Dictionnaires français
Hachette », Hachette Multimédia, 2001
* 26 Membrane qui recouvre la
face antérieure de l'oeil et la partie interne des paupières
* 27 A. Lévy, M.
Cazaban, J. Duffour et R. Jourdan, « Manuel de Santé
publique », MASSON, 1989, page 85
* 28 Molécule introduite
dans un organisme vivant pour suivre son évolution
* 29 Léopold CHENDJOU,
« Produits importés: la nouvelle taxation des boissons et
cigarettes », Le Messager, 10 janvier 2005
* 30 www.rfi.fr/
actufr/articles/060/edito_chro_32579.asp
* 31 Neuropsychiatre à
l'hôpital La Quintinie à Douala
* 32 Richard MÜLLER,
« l'alcool », Prévention des cancers :
Stratégies d'actions à l'usage des ONG européennes,
Lausanne, Suisse, 2004, page 126
* 33
www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier147-1.php
, « Alcool, effets sur la santé », 2002
* 34
www.frankpaillard.chez-alice.fr/infirmier_psychiatrie.htm
« Alcoolisme »
* 35 J. M. Boutot,
« Aide-mémoire d'hygiène alimentaire »,
Lanore, page 50
* 36 Troisième
Enquête Démographique et de Santé au Cameroun
réalisée en 2004
* 37 OUA / UA,
« Déclaration et du Plan d'action sur la lutte contre l'abus
et le trafic illicite de la drogue en Afrique (2002-2004) »,
adoptés lors de la 38ème session ordinaire de la
Conférence tenue à Durban (Afrique du Sud)
* 38 OMS,
« Journée Mondiale de la Santé : Situation actuelle de
la Santé mentale au Cameroun et Perspectives d'avenir »,
Centre Municipal de Yaoundé, 2001
* 39
www.grioo.com/info/forum
C'est la source de toutes les citations de cette partie 1, sauf mention
* 40 Slogan de la marque de
bière «33« EXPORT
* 41 Le test de
proportion teste l'hypothèse nulle selon laquelle les
données sont issues d'une distribution dont chacun des 2 groupes
(garçons ou filles) à la même probabilité (1/2).
Nous acceptons l'hypothèse nulle si p>0,05 ; c'est-à-dire
qu'il n'y a pas une différence significative entre les 2 proportions.
* 42 Le test de
Khi-deux teste l'hypothèse nulle selon laquelle les variables
sont indépendantes. Le test de Khi-deux de Pearson est la forme
habituellement utilisée. Une statistique p>0.05 permet d'accepter
l'hypothèse nulle. Cependant, le test de Khi-deux n'indique pas le
degré ou la direction de l'association.
* 43 De la SIL au CM2
* 44 De la
6ème en 3ème
* 45 Page 12
* 46 Lieux de consommation de
masse tels que le Manège, Rond-point Nlongkak, Carrefour Bastos, etc
* 47 Le V de Cramer est une
statistique comprise entre 0 et 1, calculée à partir du Khi-deux,
qui mesure l'association entre deux variables. Lorsque le V de Cramer a une
valeur basse (proche de 0), l'intensité de la liaison entre les deux
variables est assez faible.
* 48 Toutes les conditions du
test de Khi-deux ne sont pas remplies : 1 cellule (soit 8,3% des 12
cellules) a un effectif théorique inférieur à 5
* 49 Cas d'un
élève qui débute à l'âge de 6 ans à la
SIL
* 50 6 cellules (33,3%) ont un
effectif théorique inférieur à 5
* 51 Résultat à
prendre avec précaution : le tableau comprend 2 cellules
d'effectifs théoriques inférieures à 5.
* 52 0,2=1/n, où n est
le nombre de variables active (cf. G. SAPORTA). 0,2=3,8/19 est la moyenne des
valeurs propres (critère empirique de Kaiser)
* 53 Pr. Christophe HURLIN,
« Économétrie des Variables Qualitatives »,
Polycopié de Cours, Université d'Orléans Maîtrise
d'économétrie, janvier 2003
* 54 Pr. Robert
NGONTHÉ, « Économétrie », Support de
cours, ISSEA 4ème année IAS, 2005-2006
* 55 Dans ces
interprétations, les valeurs entre parenthèses « (
) » désignent les odds ratio. De plus, certains odds ratios
sont appréhendés à l'unité près.
* 56 Locution proverbiale
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