La relance du systeme bancaire congolais et la maximisation des recettes d'exploitation des petites et moyennes entreprises au Congo Kinshasa (cas de la ville de Lubumbashi)( Télécharger le fichier original )par John MBAMBU LUBILANJI Institut supérieur du commerce de Lubumbashi - Licence en sciences commerciales option comptabilité 2007 |
CHAPITRE II : LE SYSTEME BANCAIRE ET LES PME DANS LA VILLE DELUBUMBASHI Section 1 : Le système bancaire au Congo et son évolution. Le système bancaire congolais tel qu'il se présente à l'heure actuelle est de formation récente. Il est en évolution et se complète au fur et à mesure qu'apparaissent de nouvelles exigences du développement du pays. C'est pourquoi il faut suivre les étapes de son évolution pour mieux cerner ses particularités.
La première banque à avoir vu le jour au Congo est la Banque du Congo, filiale de la Banque de la Société Générale de Belgique, créée en 1909. ((*)1) Elle remplissait à la fois son rôle originel de banque de dépôts et celui de banque d'émission, privilège dont elle fut investie le 7 juillet 1911.((*)1) Le 10 août 1911, naissait la Banque Commerciale du Congo ; elle devait vivre en satellite de la Banque du Congo Belge et limiter conventionnellement ses opérations à celles que la Banque du Congo Belge se vit interdire par les dispositions la régissant en tant qu'Institut d'émission. En 1919, la Banque du Congo Belge disposait de 24 agences au Congo : Deux dans le Tanganika territory, un siège à Londres ouvert pendant la guerre et un siège à Bruxelles et un bureau à Anvers. Avec le changement du nom du pays, cette banque s'appelle à l'heure actuelle la Banque Commerciale du Congo, BCDC en sigle. En 1911, la Standard Bank of Saouth Africa établit une agence à Lubumbashi. Cette banque se retira du Congo en 1936. En 1920, le Crédit Général du Congo ouvre ses portes en tant que société à portefeuille. Il reprend n 1924 les quatre agences de la Banque de Bruxelles à Kinshasa, Lubumbashi, Matadi et Kisangani. Ces agences avaient été ouvertes en 1923. En 1919, la Banco National Utramarino avait ouvert une agence à Kinshasa. Cette agence fut reprise en 1926 par la Banco de Angola et transférée à Boma en 1934. Cette banque se retira du Congo en 1947. L'Union du Crédit d'Elisabethville (Lubumbashi actuellement) vit le jour en 1928 mais n'eut qu'une existence brève. Elle devait disparaître au cours de la grave dépression de 1930-1935.((*)2) La Société Congolaise de Banque, émanation de la Banque de Reports, avait été constituée le 24 décembre 1947. Pendant l'époque où le Congo devenait la République du Zaïre, elle avait pris le nom de « Banque du Peuple ». Sous l'impulsion de la Banque Belge pour l'Industrie, naissait en octobre 1950, la Banque Congolaise pour l'Industrie, le Commerce et l'Agriculture. La Banque Nationale pour le Commerce et l'Industrie (Paris) installait à Kinshasa une agence en mars 1951. Cette banque cessa ses opérations au Congo fin 1957. Ses activités furent reprises par la Société Congolaise de Banque, devenue après Banque du Peuple. Le 28 septembre 1951, le Crédit Congolais ouvrait ses portes sou le patronage de la Société Belge de Banque et de la Banque de Commerce. Pour coiffer la structure financière du Pays, l'Etat créait le 29 septembre 1951 la Banque Centrale du Congo Belge et du Rwanda-Urundi qui devait entrer en fonction le 1er juillet 1952. L.C Ameye justifiait ainsi la création d'un Institut d'émission du Congo. Une organisation s'imposait du fait le l'augmentation constante du nombre des Banques. Les banques installées au Congo n'étaient que partiellement et, dans certains cas, de leur plein gré, soumises à la réglementation édictée par la Commission Bancaire Belge. Cette situation ne pouvait qu'être provisoire car la réalité économique et financière est souvent fort différente au Congo de ce qu'elle est en Belgique. Le pouvoir de direction et de réglementation ne pouvait être confié à une banque privée qui, pour l'exercice de ses activités commerciales, se trouvait sur le même plan que les autres banques. L'existence d'un contrôle des changes institué au début de la seconde guerre mondiale soulevait objection du fait que ce contrôle revint à une banque privée, à laquelle les autres banques se trouvaient obligées de communiquer des dossiers révélant les détails précis des opérations traitées par elles et l'étranger. Et enfin, le développement économique du pays exigeait un Institut d'émission. Les établissements de crédit continuaient leur implantation. Le 25 septembre 1952, le Kredietbank s'installait au Congo. Elle devait reprendre au cours de l'année 1954 l'activité de la Banque Congolaise pour l'Industrie, le Commerce et l'Agriculture, installée à Bukavu, dont une assemblée générale tenue le 28 avril de cette même année modifiait sa dénomination en Kredietbank-Congo. Cette banque prit pour finir le nom de Crédit Commercial Africain après 1960 et fut absorbée par la Banque du Peuple en 1967. La dissolution de la Banque Commerciale du Congo était décidée le 19 novembre 1952 étant donné qu'elle n'avait plus de raison d'être avec la création de la Banque Centrale et la reprise par la Banque du Congo (actuellement Banque Commerciale du Congo) de ses activités normales.((*)1) En juillet 1954, la Banque de Paris et des Pays-Bas (Société française) ouvrait ses guichets à Kinshasa. Cette Banque fut la dernière à s'installer au Congo avant 1960, année de l'accession du pays à l'indépendance. Il a fallu attendre dix ans après l'indépendance pour enregistrer l'implantation de nouvelles banques, plus exactement en décembre 1969 avec la création de la Banque de Kinshasa qui est d'initiative de nationaux. Ce fait mérite d'être mentionné. En effet, il marque la concrétisation de la volonté nationale de voir les entrepreneurs nationaux s'insérer d'une manière dynamique et irréversible dans le processus du développement national. En avril 1970, la Banque Internationale pour l'Afrique au Zaîre (BIAZ) voit le jour. Elle est en fait une filiale de la Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale, une banque au capital français à l'origine, qui s'est ensuite transformée en banque internationale avec la participation à son capital de la First National City Bank en 1965. Le 1er juin 1971, la First City Bank ouvre ses portes à Kinshasa et deux ans plus tard c'est le tour de la Grindlay Bank (mars 1973). L'apparition presque simultanée de quatre nouvelles banques coïncide avec l'époque où les dirigeants congolais avaient, après une période de raffermissements des institutions et de l'autorité de l'Etat, ébranlées par l'instabilité politique d'après l'indépendance, pris la résolution d'engager le pays dans le processus du développement économique. En effet, l'année 1969 marque la promulgation d'un nouveau code des investissements dont l'objectif est d'aménager les conditions favorables aux investissements nouveaux et à l'entrée des capitaux étrangers dans le pays.
Dans cette partie du travail, nous présentons de manière brève la structure bancaire congolaise. Nous distinguerons d'une part les institutions monétaires et d'autre part, les institutions financières spécialisées.
Les institutions monétaires dans le système bancaire congolais sont constituées principalement de la Banque centrale, des banques de dépôt et des sociétés financières et institutions financières spécialisées.
Elle a été créée par le décret-loi du 23 février 1961((*)1). Avant le 22 juin 1964, date de son entrée en activité, le Conseil Monétaire, créé par le décret-loi du 3 octobre 1960 après la liquidation de la Banque Centrale du Congo Belge et du Rwanda - Urundi, a exercé en fait tous les pouvoirs d'une banque Centrale en matière d'émission, de crédit et de change. En plus de son rôle d'Institut d'émission, c'est à la Banque Centrale du Congo que revient le contrôle des institutions bancaires et financières ainsi que la conception et la mise en pratique de la politique monétaire. Son capital est entièrement souscrit par l'Etat alors que le capital de la Banque Centrale du Congo et du Rwanda-Urundi se répartissait 60% pour les pouvoirs publiques, 20% pour la Banque Nationale de Belgique et 20% pour le public.
Les banques de dépôts sont également appelées « banques commerciales ». A l'heure actuelle, les plus connues sont notamment la Banque Commerciale du Congo (BCDC), la Banque Internationale d'Afrique au Congo (BIAC), l'Union des Banques Congolaise (UBC). Certaines autres sont en train d'ouvrir leurs portes il y a quelque temps. C'est l'exemple de la Banque Internationale au Congo (BIC).
Les institutions financières spécialisées au Congo sont constituées principalement de la Société financière de développement (SOFIDE) qui actuellement a diminué momentanément ses activités, la caisse congolaise d'épargne et de crédit CADECO en sigle, qui fonctionne au ralenti, la caisse nationale d'épargne et de crédit Immobilier (CNCI) qui a fermé depuis plus de deux décennies ses guichets, la Société Nationale d'Assurances (SONAS) qui fonctionne encore, la Société Mobilière et Immobilière (MOBIMO), la Compagnie Financière de Kinshasa (COFIKI), Le système financier congolais ayant connu les problèmes de fonctionnement depuis les années 1990, la plupart des institutions citées ci haut ont cessé leurs activités.
Section 2 : Le système bancaire au Katanga2.1 Le système bancaire au Katanga (de 1960 à 1990) Ainsi que l'on peut le remarquer à travers la section précédente, le système bancaire au Congo, depuis l'époque coloniale jusqu'à l'indépendance était un système hautement actif, avec la création des banques commerciales partout au pays. Les activités des la plupart desdites banques étaient principalement installées à Kinshasa, la capitale du Congo, et à Lubumbashi. Ceci revient à dire, que le Katanga a depuis les années 1960 jusqu'en 1990 connu une période d'activité bancaire très intense et hautement animée. Une raison est à l'origine de cette situation : le Katanga a constitué et continue encore à être une province du pays qui exerce un grand attrait aussi bien pour les nationaux que pour les étrangers à cause de ses richesses minières très variées ainsi que le volume des investissements productifs qui y sont implantées notamment les sociétés manufacturières et les usines d'extraction minières (GECAMINES à l'époque). Ainsi, pendant toute la période allant de 1960 jusqu'à 1990, les agences ou succursales de plus de dix banques commerciales, en dehors de la Banque Centrale, étaient installées à Lubumbashi. Parmi ces banques commerciales nous citons la BANQUE COMMERCIALE DU ZAIRE devenue BANQUE COMMERCIALE DU CONGO (BCDC), LA BANQUE DU PEUPLE, devenue après LA BANQUE ZAIROISE DU COMMERCE EXTERIEURE (BZCE), LA BANQUE INTERNATIONALE D'AFRIQUE AU CONGO (BIAC), LA BANQUE DU CREDIT AGRICOLE (BCA), LA BARCLAYSBANK... Ces banques commerciales qui fonctionnaient grâce aux dépôts des sociétés d'Etat (LA GECAMINES, LA SNCC, L' AFRIDEX) des sociétés privées (ASCO, PASCO, ABC, BRASIMBA, HUILERIE DU ZAIRE...), des travailleurs ont joué à l'époque un rôle très déterminant dans l'économie du Katanga. En effet, ces banques ont durant toute la période de 1960 à 1990 octroyé les crédits de caisse à plusieurs entreprises aussi publiques que privées, le crédit de consommation aux ménages qui sollicitaient ce genre de crédit. 2.2 Le système bancaire au Katanga de 1990 à 2000 Il sied de faire remarquer que pendant la décennie 90, le système bancaire à Lubumbashi n'a pas tourné comme dans le temps d'avant. L'on a assisté, vers le temps qui a marqué le multipartisme politique annoncé par feu Président Mobutu, à un désordre généralisé sur tout le territoire de la République Démocratique du Congo. Le mouvement qualifié de « pillage » perpétré par les éléments de force d'armée zaïroise (FAZ) de l'époque suite au mécontentement de ces derniers est un facteur des plus majeurs qui à causé le déclin du système bancaire au Congo en général, en dans la Province du Katanga en particulier. Ce phénomène de pillage a été à l'origine de la fermeture des entreprises des plusieurs agents économiques lesquels constitués l'essentiel de la clientèle des banques commerciales. Face à cette situation, plusieurs banques à Lubumbashi avaient fermé leurs guiches, ce qui avait plongé la Province dans une crise sans précédent historique. Deux autres phénomènes non les moindres qui justifient le déclin du système bancaire au Congo en général et au Katanga en particulier sont notamment la guerre de libération conduite par feu Président Laurent Désiré Kabila ainsi que les guerres civiles entretenues à l'Est pendant la période précitée. Ces deux guerres ont été à l'origine d'une grande insécurité aussi bien pour les personnes que pour leurs biens. Il faut dire qu'il n'y a pas eu sur l'étendue de la République, pendant cette période, une activité économique pouvant justifier de la création ni la relance des activités bancaires. Parmi les banques de dépôts qui évoluaient dans la Province du Katanga à l'époque, une seule d'entre elle a subsisté à ce courant de destruction, c'est la BANQUE COMMERCIALE DU CONGO (BCDC) qui, elle, avait continué à entretenir un service minimum (dépôt et transfert de fonds à l'étranger).
La fin de la guerre de libération intervenue vers la fin de l'année 1997, les efforts de restauration de la paix entretenus par le gouvernement de transition entre l'an 2001 et 2006 sont les facteurs majeurs qui ont marqué la vie au Pays après la décennie 90. Les facteurs énumérés ci-dessus ont conduit à la restauration de la paix au pays et partant la relance des activités économiques sur toute l'étendue de la République. Cette situation a aussi favorisé l'implantation des agences par les nouvelles banques commerciales ou à la reprise des activités au Katanga par certaines banques qui avaient arrêté leurs activités pour les raisons évoquées plus loin. Parmi les banques qui sont actives au Katanga et plus précisément à Lubumbashi, nous citons la RAW BANK, la BANQUE COMMERCIALE DU CONGO (BDCD), la TRUST MERCHANT BANK (TMB), la BANQUE INTERNATIONALE D'AFRIQUE AU CONGO (BIAC), la BANQUE INTERNATIONALE AU CONGO (BIC en sigles). De toutes les banques seules la Banque Commerciale du Congo, la Banque Internationale d'Afrique au Congo sont les anciennes banques, les autres sont les banques qui ont nouvellement ouvert leurs agences au Katanga, plus précisément à Lubumbashi. * (1) MABI MULUMBA, « Les banques commerciales face aux mutations structurelles de l'économie Zaïroise », édition I.R.E.S , Kinshasa, 1984 page 15 * (1) MABI MULUMBA, op.cit, page 16 et 17 * (2) Idem, page 17 * (1) MABI MULUMBA, op.cit, page 19 * (1) Moniteur congolais n° 12 du 24 avril 1961 |
|