3.3 Modification des précipitations à
l'échelle mondiale
Le réchauffement climatique en cours a des incidences
sur les précipitations et à ce niveau, on note de plus en plus
des manifestations climatiques extrêmes telles que : les
sécheresses, les inondations, les tempêtes, les ouragans, etc.
Selon certains spécialistes, on note une recrudescence de ces
catastrophes climatiques. Ils estiment que 326 catastrophes en moyenne par an
ont été signalées entre 2000 et 2004. Ces catastrophes
frappent indistinctement pays pauvres et pays riches sous toutes les latitudes.
On peut citer à titre d'exemple les ouragans Katrina, Mitch, Wilma,
Béta, etc. Face à ces différentes catastrophes, certains
n'ont pas hésité à dire que le climat mondial était
déréglé et qu'il était même devenu
«fou».
Toutes ces catastrophes font naître des suppositions
à propos d'un lien potentiel entre ces phénomènes et les
changements climatiques.
D'autres spécialistes par contre estiment que les
catastrophes climatiques ont toujours marqué l'histoire de
l'humanité et que leur tendance à la hausse n'est pas
justifiée. Cependant, ils reconnaissent que les catastrophes climatiques
actuelles sont sans commune mesure au niveau de l'intensité de leur
violence.
Pour de nombreux scientifiques et notamment ceux du GIEC, avec
le réchauffement climatique en cours, on assistera de plus en plus
à une augmentation très probable des précipitations aux
latitudes moyennes et élevées et à leur diminution dans
les latitudes subtropicales. Certaines données semblent
confirmées une telle hypothèse. En effet, selon des simulations
faites par l'International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA)
à partir des données de base du GIEC et relatives au
scénario d'émission des gaz à effet de serre, on assistera
à une expansion significative vers le nord des zones
tempérées sous les hautes latitudes et une expansion des zones
arides sous les latitudes plus basses.
Par ailleurs, il est probable que les précipitations
augmenteront en été et en hiver sur les régions aux
latitudes supérieures. Des augmentations sont également
prévues en hiver pour les latitudes nord moyennes, en Afrique tropicale
et en Antarctique, et en été en Asie australe et orientale. Des
diminutions des précipitations hivernales sont prévues pour
l'Australie, l'Amérique centrale et l'Afrique australe. Très
probablement, les variations des précipitations interannuelles seront
plus importantes sur la plupart des régions pour lesquelles on
prévoit une augmentation des précipitations moyennes (GIEC
2001).
La plus grande partie de l'Europe centrale et occidentale
deviendrait subtropicale avec des précipitations hivernales et pas de
gelées. (DE HAEN H, in « Rural 21 le journal
international du développement rural », Volume 14
N°2/2008).
Pour le continent africain dont une grande partie se trouve au
sein d'un régime tropical, à l'exception de la partie
méditerranéenne et de l'Afrique du sud, on note que la
pluviométrie s'échelonne sur un vaste gradient de moins d'1 mm/an
dans certaines régions du Sahara à plus de 5 000 mm/an à
l'équateur.
Pour les prochaines décennies, les différentes
projections climatiques prévoient que la côte
méditerranéenne de l'Afrique, comme le pourtour
méditerranéen dans son ensemble, devrait connaître une
diminution des précipitations (-15 à -20 %). Cet
assèchement affecterait la rive nord du Sahara. A l'autre
extrémité du continent, l'hiver mais surtout le printemps en
Afrique australe devrait être également moins pluvieux. Dans la
ceinture tropicale, les résultats des modèles montrent un
accroissement de la
Pluviométrie dans la corne de l'Afrique.
Les modèles climatiques permettent de prévoir
les grandes tendances à l'échelle mondiale sur le comportement
futur des précipitations mais elles comportent de nombreuses
incertitudes au niveau régional. Ces incertitudes s'accroissent
également lorsque les simulations portent sur une période
étalée dans le temps (100 ans) puisque de nombreux facteurs ne
sont pas maîtrisés.
C'est la raison pour laquelle de nombreux programmes de
recherche sont mis en place au niveau régional pour une meilleure
compréhension des phénomènes climatiques en vue de leur
meilleure prévision à l'échelle régionale. On peut
citer à ce niveau le projet Recherche Interdisciplinaire et
Participative sur les Interactions entre les Ecosystèmes, le Climat et
les Sociétés en Afrique de l'Ouest (RIPIECSA), le programme
Analyses Multidisciplinaires de la Mousson Africaine (AMMA).
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