Chapitre 4
DIAGNOSTIC TERRITORIAL
4.1- DIAGNOSTIC
BIOPHYSIQUE
4.1.1 - Présentation/
Caractéristiques physiques
La commune de Gressier est située dans la partie
orientale de la presqu'île du sud sur le versant nord du massif de la
Selle. Elle est limitée au nord par le golfe de la Gonâve, au sud
et à l'ouest par la plaine de Léogane, à l'est par le
Massif de la Selle et la commune de Carrefour. Ses coordonnées
géographiques sont localisées entre les méridiens
72°33' à 72°44' ouest et les parallèles 18°26' et
18°34° nord. Gressier est localisé à 24 km au sud-ouest
de Port-au-Prince (figure 4).
D'une superficie de 102,69 km2 (IHSI, 1998), la
commune de Gressier est subdivisée en 3 sections communales :
Morne-à-Chandelles (38,45 km2), Petit Boucan (44,07
km2) et Morne Bateau (23,14 km2). Ces sections communales
sont subdivisées à leur tour en localités ou habitations
(figure 5).
4.1.2- Relief
La commune de Gressier est caractérisée par
une succession de montagnes et de dépressions allant de 0 à 800
mètres. Toutes les sections communales ont une partie
côtière et une partie montagneuse.
4.1.3- Climat
Il n'y a pas de données climatiques locales
disponibles pour la commune de Gressier. D'ailleurs, il n'existe dans cette
zone aucune station pluviométrique. Cependant, pour se faire une
idée de la situation climatique de la zone, on a retenu les
données climatiques de la commune limitrophe, Léogane,
située au sud et à l'ouest de Gressier.
4.1.3.1- Température
La température moyenne annuelle varie sur une
durée de dix ans entre 27,5 et 28,5°C et les moyennes mensuelles
sont présentées dans le tableau suivant :
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
T(°C)
|
25,3
|
25,6
|
26,3
|
27
|
27,4
|
28,3
|
28,7
|
28,3
|
28,5
|
27,8
|
26,8
|
25,4
|
Source : TAHAL (1981)
rapporté par FILS-AIMÉ (2004)
4.1.3.2 - Pluviométrie
Selon TAHAL (1981) cité par FILS-AIMÉ (2004),
la pluviométrie annuelle de la région varie entre 1300 et 1500
mm.
Les données de précipitations moyennes
mensuelles fournies par le Service de Météorologie Nationale
(SMN) et calculées sur une période de 15 ans (1979-1993) sont les
suivantes :
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
P(mm)
|
62,1
|
34,9
|
81,6
|
174,4
|
176,5
|
112,2
|
105,0
|
130,5
|
146,6
|
137,0
|
73,9
|
49,0
|
Source : SMN
4.1.4 - Le substrat
physique
4.1.4.1 - Sous-sol
Géologie
Comme nous avons indiqué plus haut, le relief
d'Haïti est formé d'un ensemble de plaines et de chaînes de
montagnes subdivisées en Massifs. La commune de Gressier fait partie du
Massif de la Selle et est située au nord-ouest de ce Massif. Le sous-sol
de Gressier est constitué de deux formations géologiques
inégalement représentées (figure 6). Il s'agit des
formations sédimentaires et magmatiques.
Formations Magmatiques
Ces formations très peu représentées
datent du Crétacé (figure 7). Elles sont constituées de
basaltes (ou labradorites), de dolérites et de roches basiques
métamorphiques. Ces formations sont localisées dans la bordure
sud de Gressier.
Formations sédimentaires
Eocène non-subdivisé
L'éocène non-subdivisé situé au
sud et sud-est de Gressier- est représenté par des calcaires
massifs (terre rouge), à altération latéritique; des
calcaires crayeux, blancs.
Miocène
Il est constitué de formations très
détritiques, surtout conglomératiques, à galets calcaires;
de sables, de grès et de calcaires tendres; par des alluvions
quaternaires localisées dans la zone centrale de la commune de
Gressier.
Pliocène
Il est surtout représenté par des formations
continentales alluvionnaires, souvent assez difficiles à séparer
de celles du Pléistocène.
Pléistocène et Récent
Cette période est représentée par des
alluvions. Celles-ci sont surtout répandues dans la zone
côtière de Gressier. Ces alluvions comprennent, comme à
l'ordinaire, deux séries, une constituée de formations
cohérentes, pléistocènes, l'autre de dépôts
meubles, récents.
Géotechnique
Du point de vue géotechnique peu d'informations
existent sur la commune de Gressier. La qualité constructive des sols
est donc peu connue. Cependant, les marnes et les sables, datant du
miocène supérieur et du pliocène dans le cas de Gressier,
sont généralement des matériaux meubles en surface et
particulièrement sensibles à l'érosion superficielle et
aux mouvements de masse (figure 8). Ces matériaux non consolidés
sont connus pour leur instabilité notamment due aux
phénomènes de gonflement et de retrait (CHRISTE et al, 2001).
Hydrogéologie
Comme LANDRY (1992) l'a souligné, la
répartition, la quantité et la qualité des eaux
souterraines sont déterminées par les conditions
géologiques. Formés surtout de roches calcaires, les sols de
Gressier présente une infiltration considérable (BUTTERLIN,
1954). Il faut toutefois faire une distinction entre les calcaires crayeux
à silex qui apparaissent à l'éocène et
l'oligocène et les calcaires massifs bréchoides surtout
éocènes. Les premiers sont compacts et ne présentent une
infiltration importante que par les joints de stratification et les diaclases;
les seconds, bréchoides, par suite des frottements intenses qui ont
accompagné les plissements, sont très perméables. Il s'y
développe des fissures qui tendent à s'agrandir
considérablement par la dissolution. Les calcaires crayeux sont
recouverts d'un terre noire ou d'une croûte de "tuf", les deux d'une
perméabilité moyenne. Les aquifères situés sous ces
couches ont une productivité variée (figure 9).
Les calcaires massifs, eux, donnent par altération une
argile latéritique rouge, surtout bien développée sur les
plateaux élevés (BUTTERLIN, 1954). Cette argile est à la
fois très poreuse et très perméable. La porosité,
qui atteint 50%, est plus élevée sur les premières
dizaines de centimètres qu'en profondeur où le sol est plus
compact. Il a un pouvoir de rétention considérable et les mesures
effectuées pas Goldrich et Bergquist cités par BUTTERLIN (1954)
montrent que 98% des pores peuvent retenir l'eau. Mais la
perméabilité, qui décroît, elle aussi, probablement
avec la profondeur, n'empêche pas l'eau d'atteindre les calcaires
sous-jacents.
Dans les plaines côtières de Gressier
constituées d'alluvions récentes, meubles; l'infiltration est
considérable, les aquifères sont plus productifs, et la nappe
phréatique se trouve à une profondeur qui dépend de celle
des niveaux argileux imperméables et n'est généralement
pas très important.
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